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Flash aérodrome ! Occupation sauvage d’aérodrome : anticiper les solutions... Plusieurs terrains ont eu à gérer, et souvent dans l’urgence, l’installation «sauvage» de «gens du voyage» ou de «rave-party». Ces situations sont de nature à compromettre fortement l’équilibre économique des aéroclubs, principalement durant les meilleures périodes de l’activité aéronautique. Comme pour les problématiques d’urbanisation il est indispensable, dans un premier temps, que les usagers de chaque aérodrome se mobilisent ensemble pour s’organiser en « Groupement de défense du terrain et de son activité » au travers d’une entité unique. Cela suggère de persuader quelques bénévoles à s’impliquer dans ces dossiers. Leur objectif est d’anticiper les situations conflictuelles afin de trouver en amont des solutions pour préserver l’activité. Il faut tout d’abord bien connaître les risques pour élaborer les bonnes solutions. L’adage populaire enseigne que l’on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Le groupement des usagers, sur les aérodromes à risque (c’est-à-dire dont l’envahissement n’est pas négligeable), doit donc participer à la recherche de solutions locales. A cet effet, il est conseillé de consulter le schéma départemental d’accueil des gens du voyage (en général disponible sur les sites Internet des Préfecture) afin de bien appréhender le respect ou non des obligations légales dans ce domaine et d’anticiper les besoins identifiés dans ces schémas. La meilleure protection est de connaître le droit et les moyens de le faire respecter. Cela im- plique de se préparer dès maintenant. Il semble nécessaire de nouer un dialogue constructif avec les élus des collectivités locales et les autorités administratives, impliquer le gestionnaire du terrain (quand il est en dehors d’une gestion communale), à participer à ces réunions. Sans oublier les autorités aéronautiques régionales qui doivent garantir l’activité aérienne (1). La loi oblige les villes de plus de 5 000 habitants à prévoir des emplacements de séjour pour accueillir les gens du voyage. Beaucoup de communes n’ont pas forcément des emplacements suffisants et adaptés pour faire face à leurs obligations. Le risque devient alors élevé d’utiliser dans l’urgence l’aérodrome local comme «solution de secours ». En période de crise économique et de recherche de réduction des impôts l’équipement des emplacements de séjour représente pour les collectivités un coût très élevé, qui en plus du coût d’aménagement, peut facilement dépasser une centaine de milliers d’euros par an (Réf : Libération 26 juillet 2013), assumé selon les cas par les Conseils généraux, l’État, les communautés urbaines, ou/et les communes ! (2) En juillet 2013, seulement 52 % des aires prévues en 2000 ont été construites. L’expérience montre que les autorités n’expulsent pas les gens du voyage quand ils sont installés sur un aérodrome, mais attendent que ces derniers partent en général au bout d’une semaine. C’est pourquoi, il est important de connaître l’état et la taille des aires d’accueil prévues non loin des aérodromes et d’interroger à l’avance les autorités sur les surfaces qui devront être mises à disposition en cas de dépassement de leur capacité. En conclusion : La meilleure et peut-être la seule solution aux menaces qui pèsent sur nos aérodromes et l’activité aéronautique est l’anticipation. Les usagers doivent privilégier le dialogue avec les élus des Collectivités et les autorités administratives afin de trouver des solutions pérennes pour protéger l’aérodrome. Ils sont les seuls à bien connaître les spécificités locales. Tout en exigeant l’application de la loi, ils doivent aussi pouvoir anticiper et proposer des solutions. Pour être efficaces, les usagers doivent s’organiser en association loi de 1901, comme «Groupement des usagers», avec des statuts adaptés à la mission. Cela permet d’être reconnu comme interlocuteur légal et, en dernier recours, de pouvoir ester en justice pour faire valoir le droit. Pour être crédible, l’association doit prévoir un budget alimenté par une cotisation de tous les usagers de l’aérodrome. Le service juridique de la FFA reste toujours le « bon conseiller » à consulter en priorité. En l’absence de «Groupement des usagers», le gestionnaire de l’aérodrome est tout à fait qualifié pour défendre (même juridiquement) sa plateforme : il doit être impliqué dans cette démarche de sensibilisation ainsi que le Maire et le Directeur de cabinet du Préfet. (1) Guide de défense des terrains : www.ff-aero.fr rubrique «Espace Dirigeants» / L’aérodrome / Guide «défense des terrains» (2) Rapport de la Cour des Comptes : http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/ rapports-publics/124000552/0000.pdf NB : bref aperçu législatif L’expression « gens du voyage » est une catégorie juridique du droit français introduite par la loi du 3 janvier 1969 sur « l’exercice des activités économiques ambulantes et le régime applicable aux personnes circulant en France sans domicile ni résidence fixe ». La première loi Besson du 31 mai 1990 oblige les villes de plus de 5 000 habitants à prévoir des emplacements de séjour pour ces populations non sédentarisées. La seconde loi Besson N° 2000-614 du 5 juillet 2000 définit des règles. Elle impose la construction et la mise à disposition d’aires permanentes d’accueil pour les gens du voyage pour les villes de plus de 5 000 habitants. Ces emplacements doivent être équipés de locaux sanitaires individuels et de bornes de distribution d’eau et d’électricité. En mars 2003, la loi sur la sécurité intérieure renforce les peines encourues lors d’occupation illégale de terrains. Six mois d’emprisonnement et 3 750 € d’amende, possibilité de saisie des véhicules automobiles, possibilité de suspension du permis de conduire. Il est actuellement discuté au Parlement une proposition de loi visant à renforcer les sanctions prévues dans le cadre de la mise en œuvre de la loi du 5 juillet 2000 relative à l’accueil et l’habitat des gens du voyage. Encore faut-il avoir la volonté et la possibilité de faire appliquer la loi ! La pire attitude serait d’attendre et de s’en remettre aux élus des Collectivités ou à la préfecture qui sont bien souvent démunies devant les situations d’urgence et ont beaucoup de difficulté à faire appliquer la loi dans ces circonstances. © Le Dauphiné