Agir contre la guerre
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Agir contre la guerre
Agir contre la guerre LE DÉPART DES HOMMES SUSCITE CHEZ LES FEMMES TOUTES SORTES DE RÉACTIONS, ENTRE ENTHOUSIASME, SOLIDARITÉ ET COLÈRE. UNE LARGE PARTIE DU MOUVEMENT FÉMINISTE S’EST DISSOUTE EN 1914, POUR DONNER LA PRIORITÉ À L’EFFORT DE GUERRE SUR TOUT AVANCEMENT DE LA CAUSE DES FEMMES. LES FÉMINISTES PACIFISTES, MINORITAIRES, CHOISISSENT DES ACTIONS DISCRÈTES À TRAVERS LESQUELLES ELLES PEUVENT EXPRIMER LEURS OPINIONS, PRENANT EN CELA D’ÉNORMES RISQUES. Jeanne ALEXANDRE (1890-1980), militante pacifiste engagée, travaille au service contentieux de la Ligue des droits de l’homme, un centre où se retrouvent les pacifistes. Comme d’autres militantes, elle est active dans des associations qui aident des chômeurs et des réfugiés, lieux qui permettent une circulation d’idées alternatives. Une entraide se crée discrètement : QUAND DES MILITANTS PACIFISTES SE FONT ARRÊTER, UN RÉSEAU DE FEMMES PREND EN CHARGE LEURS ENFANTS. A PARIS ET DANS LES MÉTROPOLES BRITANNIQUES, DES FEMMES REFUSENT DE PAYER LES LOYERS DANS LES QUARTIERS POPULAIRES, et réclament leur suspension pendant la durée des hostilités. L’importance d’une manifestation à Glasgow en 1915 Ce type d’actions ont leur importance dans le cheminement individuel des femmes vers l’indépendance. - qui rassemble plusieurs milliers d’épouses de soldats en colère – est telle que le gouvernement britannique édicte des lois pour limiter toute augmentation de loyer, ce qui aura une influence durable sur toute la politique du logement. EN ALLEMAGNE, LES MÉNAGÈRES SACCAGENT LES BOUTIQUES D’ALIMENTATION. LES OUVRIÈRES DE LA COUTURE MANIFESTENT DANS LES RUES DE PARIS COMME LES MUNITIONNETTES EN ANGLETERRE. Leurs revendications salariales recouvrent une prise de conscience des enjeux économiques de la guerre et des profits qui en découlent pour certains. Le conflit provoque des réactions chez des femmes qui n’auraient jamais auparavant osé manifester publiquement. Des Françaises et des Allemandes, lassées des privations et des nouvelles du front cessent de s’identifier à « l’effort de guerre ». Un rapport du Préfet de police de septembre 1915 souligne : « A noter que, depuis quelque temps, on entend […] DES FEMMES DIRE PLUS OU MOINS OUVERTEMENT QU’ELLES SE MOQUENT D’ÊTRE FRANÇAISES OU ALLEMANDES POURVU QUE LA GUERRE FINISSE ET QU’ON LEUR RENDE LEURS MARIS ».