Mémoire de la Coalition Vigilance Oléoducs (CoVO)
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Mémoire de la Coalition Vigilance Oléoducs (CoVO)
M051_PMGMR 2015-2020_COALITION VIGILANCE OLÉODUCS Projet Oléoduc Énergie Est de TransCanada Mémoire de la Coalition Vigilance Oléoducs (CoVO) Déposé dans le cadre de la consultation publique de la commission de l’environnement de la Communauté métropolitaine de Montréal Septembre 2015 PRÉSENTATION La Coalition Vigilance Oléoducs (CoVO) est un regroupement de citoyen.ne.s et de groupescitoyens qui a vu le jour en 2013 dans le contexte de l’annonce du projet d’inversion et d’augmentation de la capacité de la ligne 9B de la compagnie Enbridge. En réaction à la multiplication des projets relatifs à la production et au transport des hydrocarbures au Québec, la CoVO s’est donné pour mission de faire entendre une voix citoyenne sur ces enjeux cruciaux pour l’avenir de notre société. INTRODUCTION La CoVO applaudit à la décision de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) de tenir une consultation publique sur le projet Énergie Est de TransCanada. C’est à titre de citoyen.ne.s inquiet.te.s des impacts potentiels de ce projet sur notre milieu de vie que nous présentons aujourd’hui ce mémoire. ENVIRONNEMENT ET SOCIÉTÉ Milieux naturels et protection de l’eau potable La préservation des milieux naturels et la protection des sources d’eau potable sont au cœur des préoccupations de nombreux citoyens. C’est pourquoi le passage d’un oléoduc dans certains milieux suscite rapidement de vives oppositions, à plus forte raison quand l’entreprise elle-même admet que le risque zéro n’existe pas. D’après le dernier tracé fourni par TransCanada, le projet d’oléoduc traverserait 256 cours d’eau au Québec seulement. Selon un rapport commandé par l’entreprise albertaine, plusieurs de ces traversées (19) présentent des risques de glissement de terrain en raison de l’instabilité des rives. De plus, pour certaines de ces traversées, comme celle de la rivière des Outaouais et du fleuve Saint-Laurent, TransCanada utiliseraient des techniques n’ayant jamais été testées sur d’aussi grandes distances.1 Rien pour nous rassurer quand on sait que ces traversées se feront en amont de prises d’eau servant à alimenter plusieurs millions de Québécois en eau potable. Sur plusieurs segments du tracé de l’oléoduc, un déversement pourrait avoir des conséquences catastrophiques sur notre approvisionnement en eau potable, de même que sur notre capacité de restaurer des milieux naturels parfois uniques. Le déversement dans la rivière Kalamazoo au Michigan en 2010 est un exemple éloquent : des délais d’intervention trop longs, d’énormes quantités de pétrole déversées, nettoyage de la rivière long et coûteux en raison de difficultés techniques (un type de pétrole qui coule au fond de l’eau, comme celui des sables bitumineux), des centaines de citoyens affectés par les produits chimiques contenus dans le bitume dilué, des dizaines de sinistrés forcés de quitter leur domicile, etc.2 2 Gaz à effet de serre et cibles internationales Les citoyens membres de la CoVO, ainsi que d’autres citoyens rencontrés ces dernières années, sont également préoccupés par les impacts potentiels du projet en amont et en aval de son parcours. Si on extrapole les données d’une étude réalisée sur la ligne 9B d’Enbridge par l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques, un projet comme Énergie Est aurait des impacts majeurs sur le climat. Il contribuerait pour 29 mégatonnes de nouvelles émissions de gaz à effet de serre par année (soit l’équivalent de 7 centrales au charbon ou 594 000 nouvelles voitures sur les routes ou encore de 42 000 hectares de forêt boréale coupés à blanc.3) Selon le gouvernement du Canada, les impacts des changements climatiques sont nombreux : changements dans la quantité et la répartition des pluies, des neiges et des glaces, augmentation du risque de phénomènes météorologiques extrêmes, (vagues de chaleur, pluies abondantes, sécheresses, feux de forêt, etc.), changements du niveau des mers, fonte accélérée des glaces, en plus des impacts sur la santé humaine provoqué par plusieurs de ces facteurs.4 Selon une étude de la réputée revue scientifique Nature, le Canada doit laisser dans le sol 85% de ses réserves en pétrole, incluant les sables bitumineux, s’il souhaite participer à l’effort international pour limiter le réchauffement climatique à 2 °C.5 L’atteinte de cet objectif serait largement compromise par la réalisation du projet Énergie Est. En effet, cet oléoduc d’une capacité de 1,1 million de barils de pétrole par jour est la pierre d’assise de l’industrie pétrolière dont l’objectif est de faire passer la production de pétrole des sables bitumineux de 2,2 à 4 millions de barils de pétrole par jour en 2030.6 Le projet Énergie Est pourrait donc, à lui seul, contribuer à la moitié de l’augmentation prévue pour les 15 prochaines années. Santé Les impacts d’un déversement de produits pétroliers sur la santé humaine figurent parmi les principales préoccupations des citoyennes et citoyens vivant à proximité d’un oléoduc et peuvent se traduire de différentes façons. Le type de produit pétrolier, le type d’exposition (inhalation, ingestion ou contact cutané), de même que l’intensité et la durée de cette exposition entraineront des effets sur la santé de différents ordres. Les symptômes observés lors du déversement de Kalamazoo ont pris la forme de nausées, maux de tête, atteintes au système respiratoire, irritation des yeux et de la gorge, etc. L’inhalation ou l’ingestion de certains produits, à certaines concentrations, peut entrainer des problèmes de santé d’un tout autre ordre (œdème pulmonaire, écroulements soudains, pneumonie chimique, lésion des reins, coma, etc.) et même aller jusqu’à entraîner la mort.7 Sur le territoire de la CMM, le tracé proposé par TransCanada passe par des milieux densément peuplés à certains endroits. Un déversement pourrait donc avoir des conséquences catastrophiques au niveau de la santé publique si des prises d’eau devaient être touchées ou que des produits volatils s’échappaient en grande quantité. 3 SÉCURITÉ Historique des pipelines Contrairement aux déclarations rassurantes de l’industrie, le transport des hydrocarbures par oléoduc comporte des risques de fuite élevés; on en compte des centaines chaque année et leur nombre aurait même triplé au Canada depuis 10 ans. Des millions de litres d’hydrocarbures sont ainsi déversés bon an mal an dans l’environnement à la suite de défaillances et d’anomalies. Et ces incidents touchent autant les oléoducs datant de plusieurs années que les plus récents, comme celui de la compagnie Nexen, mis en service en 2014, qui a laissé échapper, le 16 juillet dernier, 5 millions de litres de produits pétroliers dans la région de Fort MacMurray en Alberta. La conception, la construction et l’entretien des conduites font partie des causes principales de ces défaillances. Au chapitre de la gestion des risques, les mesures de contrôle, d’inspection et de détection des fuites mises en place par l’industrie se révèlent trop souvent déficientes et peu fiables. Une analyse effectuée par un organisme américain de surveillance montre que 38 % des fuites de pipeline ont été détectées par la sécurité civile et la population, plutôt que par les mesures de prévention.8 Bilan de sécurité de TransCanada En matière de sécurité, les pratiques et les activités passées de TransCanada n’ont rien de rassurant. Le pipeline Keystone, mis en service en 2010, serait responsable du «plus grand nombre de déversements de tous les pipelines en territoire américain lors de leur première année d’opération. L’ONÉ, dans son rapport d’enquête faisant suite à la dénonciation d’un ancien employé de TransCanada, critiquait la gestion des risques de l’entreprise albertaine. Dans son dernier rapport d’audit, daté du 24 février 2014, l’organisme fédéral mentionnait que TransCanada n’était pas conforme dans quatre souséléments sur neuf se rapportant à la sécurité.9 Toujours selon l’ONÉ, TransCanada présenterait le pire dossier de sécurité au Canada avec un bilan de 17 ruptures depuis 1992 dont 8 au cours des 6 dernières années. Le projet Énergie Est Depuis son annonce en mars 2014, ce projet a soulevé de nombreuses inquiétudes quant à sa sécurité. Plusieurs municipalités traversées par l’oléoduc ont déjà adopté des résolutions rejetant ce projet ou exigeant une évaluation environnementale complète et indépendante par Québec. Les motifs avancés portent essentiellement sur des enjeux de sécurité, notamment les moyens techniques de gestion des risques élaborés par TransCanada, pour la détection des fuites et le déclanchement de la procédure d’arrêt. Dans un récent rapport portant sur la quantification du risque de rupture de l’oléoduc Énergie Est, le Conseil des Canadiens évalue la probabilité d’une défaillance à 15% sur une année. De plus, selon le rapport, une fuite de 2,6 millions de litres de pétrole pourrait ne pas être détectée par le système de détection mis en place par l’entreprise.10 4 Le projet Énergie Est étant destiné essentiellement à l’exportation, les quantités de pétrole transitant sur le Saint-Laurent augmenteront significativement. Plusieurs spécialistes estiment que la Société d’intervention maritime de l’est du Canada (SIMEC) n’est pas en mesure de faire face à un déversement important dans le fleuve et que seulement un faible pourcentage des hydrocarbures pourrait être récupéré. Les impacts seraient potentiellement graves, voire irréversibles.1112 Concernant les normes techniques établies par TransCanada, la Commission de l’énergie de l’Ontario mentionne, dans son rapport rendu public en août dernier, que ces normes n’étaient pas « les plus élevées qui soient». La Commission conclut que ce projet comporte plus de risques que de bénéfices pour la province.13 Les organes publics de contrôle Au Canada, l’ONÉ et Transport Canada sont les deux organismes publics responsables de la réglementation et de l’encadrement des activités pipelinières. Ces organismes s’acquittent-t-ils adéquatement de leur rôle? Dans son dernier rapport sur le sujet, paru en 2011, le commissaire à l’environnement et au développement durable du Canada pointe du doigt plusieurs lacunes dans l’exercice de leurs fonctions.14 Au sujet de l’ONÉ, ces lacunes touchent le suivi des déficiences relevées sur les oléoducs, l’application des mécanismes de surveillance de même que le processus de révision des manuels de mesures d’urgence. Quant à Transport Canada, les révélations du commissaire sont plus inquiétantes : absence de plan national d’inspection, suivi irrégulier des déficiences relevées, manque d’informations sur le respect de la réglementation de la part des entreprises de transport de matières dangereuses, absence de contrôle sur les pratiques d’inspection et les plans de mesures d’urgence. ÉCONOMIE Sécurité de l’approvisionnement ou exportation ? L’un des arguments les plus souvent évoqués par l’entreprise est celui de la sécurité de notre approvisionnement de pétrole et de notre dépendance au pétrole d’outre-mer. TransCanada a déclaré à plusieurs reprises que l’oléoduc Énergie Est permettrait d’assurer notre approvisionnement en pétrole et donc de réduire notre dépendance au pétrole provenant de pays au contexte géopolitique instable (Arabie Saoudite, Nigéria, Algérie, Venezuela, etc.) Or, cette affirmation ne prend pas en compte la «révolution énergétique» en cours chez nos voisins du sud. Nos importations de pétrole d’outre-mer ont donc fondu au cours des dernières années (pour n’atteindre que 14,1% pour la première moitié de 2014), alors que notre approvisionnement en pétrole continental (États-Unis) s’est accru au cours de la même période.15 Un autre élément important vient s’ajouter à l’équation. La capacité des raffineries québécoises est présentement estimée à 372 000 barils par jour (137 000 pour Suncor et 235 000 pour Valero). Une partie de cette capacité est déjà comblée par le brut américain dont les raffineries du l’est du Canada 5 importent actuellement 200 000 barils par jour (quantité qui pourrait doubler à court terme). Il faut également tenir compte de la mise en service prochaine de la canalisation 9B d’Enbridge qui augmentera l’offre du pétrole destinée aux raffineries de 300 000 barils par jour.16 De toute évidence, les 1,1 million de barils de pétrole par jour sont destinés à desservir les marchés extérieurs plutôt qu’à approvisionner les raffineries de l’est du Canada. Emploi Un autre argument souvent avancé par l’industrie et les gouvernements pour soutenir un projet comme celui de TransCanada est celui de la création et du maintien d’emplois bien rémunérés. Qu’en estil réellement dans le cas du projet Énergie Est ? En fait, ce projet ne contribuerait que marginalement au maintien des emplois dans le secteur du raffinage. Comme mentionné dans la section précédente, les raffineries ont déjà atteint leur pleine capacité de production. TransCanada prévoit aussi la création de milliers d’emplois. En réalité, la majorité des emplois créés auraient une durée moyenne de quatre ans, correspondant à la période de construction, ce qui équivaut à des retombées de 0,20% par année sur l’économie québécoise. Une fois l’oléoduc mis en service, son exploitation n’entrainerait au plus que quelques dizaines d’emplois permanents, ce qui représente, en incluant les recettes fiscales, un apport économique négligeable pour le Québec.17 ENJEUX GLOBAUX Les enjeux rattachés au projet Énergie Est dépassent largement les seuls aspects techniques ou sécuritaires. En plus de sa contribution aux changements climatiques, ce projet renforce un modèle économique désuet et peu viable, fondé essentiellement sur l’extraction des ressources naturelles. Ce modèle, qui concentre d’énormes capitaux – en bonne partie étrangers - entre les mains de d’une industrie toute puissante, met en péril le fonctionnement démocratique de nos institutions (ainsi, un propriétaire ne peut légalement empêcher le passage d’un oléoduc sur son terrain). Forte de l’appui financier, législatif et réglementaire de nos gouvernements, cette industrie oriente, voire détermine le mode de développement économique de plusieurs de nos communautés. 6 CONCLUSION Pour nous, membres de la CoVO et citoyen.ne.s de la CMM, ce projet est inacceptable tant du point de vue économique, environnemental que social. Au point de vue économique, les risques dépassent largement les bénéfices. Pour quelques dizaines d’emplois permanents, des milliers d’autres - liés à l’agriculture, la pêche et le tourisme – seront menacés de disparition. Sur le plan environnemental et social, les conséquences d’une fuite majeure pourraient être catastrophiques. Pensons seulement à un déversement dans la rivière des Outaouais ou la rivière des Prairies qui mettrait en péril l’approvisionnement en eau potable de plusieurs centaines de milliers de personnes. Quant à l’aspect sécuritaire, l’historique de la gestion des risques de la part des entreprises pipelinières, le piètre bilan de TransCanada et les lacunes importantes relevées dans le fonctionnement des organismes publics de réglementation et de surveillance nous font craindre le pire. Enfin et surtout, ce projet renforce notre dépendance au pétrole et retarde l’urgente transition vers les énergies renouvelables, condition essentielle à la lutte contre les changements climatiques. En conséquence, nous, de la CoVO, recommandons aux autorités de la CMM de rejeter ce projet. 7 RÉFÉRENCES 1 Le pipeline Énergie Est traverserait 256 cours d’eau du Québec, Le Devoir, http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/442707/le-pipeline-energieest-traverserait-256cours-d-eau-du-quebec 2 Conduite à risque, Enquête – Radio-Canada, http://ici.radiocanada.ca/special/enquete/pipeline9B/ 3 Projet d’oléoduc et sables bitumineux «Ligne 9B» : le Québec à l’heure des choix, IRIS, http://iris-recherche.s3.amazonaws.com/uploads/publication/file/Note-p_C3_A9trole-WEB-03.pdf 4 Information sur les changements climatiques, Gouvernement du Canada, http://www.climatechange.gc.ca/default.asp?lang=Fr&n=F2DB1FBE-1 5 Le Canada doit renoncer à son pétrole, Le Devoir, http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/428343/etude-de-nature-lecanada-doit-renoncer-a-son-petrole 6 Alberta Oil Sands Industry Quarterly Update, Alberta Government, http://www.junewarrennickles.com/oil-sands-industry-update/ 7 Ce que vous devez savoir sur la venue du pétrole de l’Ouest au Québec, AQLPA et Greenpeace, http://www.aqlpa.com/sites/default/files/publications-aqlpa/20130913_rapportpetrolelourd_aqlpagreenpeace_sept2013-1.pdf 8 Rapport d’information : Les impacts du Projet Oléoduc Énergie Est de TransCanada dans la MRC de D’Autray, MRC de D’Autray, http://www.mrcautray.com/uploads/editor/file/Rapport%20Autray%20FinaleREDUIT.pdf 9 ONÉ, Rapport d’audit final du programme de gestion des situations d’urgence de TransCanada, Annexe 1, janvier 2015 - http://www.neb-one.gc.ca/sftnvrnmnt/cmplnc/dtrprt/2014trnscnd-mrgnc/nnxi-fra.html 10 Quantification du risque : calcul de la probabilité d’une rupture d’un pipeline d’Énergie Est, Le Conseil des Canadiens, http://canadians.org/fr/energieest-15pourcent 11 Une marée noire traverserait le lac Saint-Pierre en 8 heures, dit une nouvelle étude, RadioCanada, http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/national/2015/02/12/001-equiterre-rapport-petroliersfleuve-lac-saint-pierre.shtml 12 Le Saint-Laurent, artère pétrolière?, Fondation David Suzuki, http://www.davidsuzuki.org/fr/publications/Le%20SaintLaurent%2C%20art%C3%A8re%20p%C3%A9troli%C3%A8re%20_%20mars_2015.pdf 13 Consultations de la Commission de l’énergie de l’Ontario sur le projet Énergie Est, http://www.ontarioenergyboard.ca/html/oebenergyeast/index_fr.cfm#.Vfg4tzZRHIU 8 14 Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable – 2011 – Chapitre 1. Le transport de produits dangereux, http://www.oagbvg.gc.ca/internet/Francais/parl_cesd_201112_01_f_36029.html 15 TransCanada exagère largement la capacité d’Énergie Est à réduire les importations de pétrole d’outre-mer; la population et les investisseurs induits en erreur par des données dépassées et inexactes, Greenpeace et Environmental Defence, http://www.greenpeace.org/canada/fr/campagnes/Energies/sablesbitumineux/Ressources/Rapports/importations-petrolieres-outre-mer/ 16 L’Oléoduc Énergie Est de TransCanada – Un projet voué à l’exportation qui n’apporter RIEN à l’économie nationale, Équiterre, Environmental Defence, Ecology Action Center et Le Conseil des canadiens, http://www.equiterre.org/sites/fichiers/transcanadaeast-fr-final.pdf 17 Transport et traitement du brut des sables bitumineux au Québec : enjeux économiques, Équiterre, Greenpeace, The Goodman Group, ltd., http://www.equiterre.org/sites/fichiers/transport_et_traitement_du_petrole_brut_des_sables_bitumin eux_au_quebec_enjeux_economiques_f_final.pdf 9