Charles Martel La bataille de Poitiers

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Charles Martel La bataille de Poitiers
Charles Martel
Fils de Pépin d'Herstal, Charles Martel apparaît dans l'histoire au lendemain de la mort
de son père (déc. 714), qui déclencha des troubles violents dans le royaume franc :
Neustriens et Aquitains alliés aux Frisons et aux Saxons tentèrent d'abattre la puissance
austrasienne. Au bout de six ans, Charles Martel réussit à défaire ses adversaires et à
s'imposer avec les titres de maire du palais, duc et prince des Francs, aux côtés du roi
mérovingien Thierry IV. Son action se résume dans la reconquête du royaume où
l'autorité franque ne subsistait guère qu'en Neustrie et en Austrasie, les autres régions
s'étant émancipées à peu près complètement depuis la fin du viie siècle. L'instrument de
la reconquête fut l'armée du maire, constituée par sa clientèle austrasienne qu'il
rétribua largement en terres d'Église : si les structures ecclésiastiques s'en trouvèrent
bouleversées, cette sécularisation permit la transformation du royaume franc en un État
guerrier. Charles Martel put ainsi en Germanie ressaisir la Thuringe et l'Alémanie,
rétablir la suprématie franque sur la Bavière et reconquérir en partie la Frise ; il accorda
en même temps son appui aux missionnaires qui achevaient l'évangélisation de la
Germanie centrale et méridionale et y implantaient l'Église — notamment à l'AngloSaxon Boniface. En Gaule, l'invasion de l'Aquitaine par les Arabes, l'appel au secours
qu'il reçut du duc Eudes lui permirent de franchir la Loire, de remporter en 732 ou en
733 l'éclatante victoire de Poitiers et, après celle-ci, de recevoir le serment de fidélité du
nouveau duc. Dans le Sud-Est, il reconquit non sans peine la Bourgogne et la Provence.
Son pouvoir s'était entre-temps tellement affermi qu'il ne remplaça pas le roi Thierry IV,
mort en 737, et qu'il disposa souverainement du royaume en le partageant, avant de
mourir, entre ses deux fils Carloman et Pépin.
La bataille de Poitiers
Le 25 octobre 732, les troupes du gouverneur omeyyade de Cordoue, 'Abd al-Rahmān alGhā fiqī, venues vraisemblablement faire du butin, sont défaites, près de Poitiers, par
l'armée dirigée par le maire du palais Charles Martel. Les textes arabes appellent cette
bataille Balāt al-Shuhadā' (« chaussée des martyrs »), en référence à la chaussée romaine
près de laquelle la bataille aurait eu lieu (à proximité de l'actuelle Moussais-la-Bataille).
Le gouverneur omeyyade est tué et les Arabes profitent de la nuit pour se replier en bon
ordre. Cette défaite marque le terme de l'expansion musulmane médiévale en Occident
et a d'importantes conséquences. En répondant à l'appel à l'aide du duc Eudes
d'Aquitaine, Charles Martel a profité de l'avancée des troupes arabo-musulmanes pour
intervenir dans une région qui refusait de se soumettre à son autorité. Fort de sa
victoire, Charles s'empare de Bordeaux, intervient dans la vallée du Rhône et en
Provence, où il soumet le patrice Mauronte (737), allié des musulmans. Ainsi, la victoire
de Poitiers entraîne non pas le départ définitif des musulmans, comme en témoigne
l'échec du siège de Narbonne, dirigée par un gouverneur omeyyade jusqu'en 759, mais
l'intervention systématique des Francs, seuls capables de s'opposer à eux.
Bataille de Poitiers
La bataille de Poitiers, au cours de laquelle Charles Martel arrêta, en octobre 732, les
troupes musulmanes d'Abd al-Rahman, fut magnifiée au XIXe siècle pour soutenir la
politique coloniale de Louis-Philippe en Algérie, l'épisode illustrant le rôle traditionnel
de la France comme défenseur de la civilisation chrétienne. Charles Steuben, La Bataille
de Poitiers, 1837, huile …
700 à 800. De 'Abd al-Malik à Charlemagne
Islam abbasside. Charlemagne. Expansion tang en Asie centrale.
Empire huari dans les Andes.
L'Islam poursuit sa progression au VIIIe siècle.
À l'ouest, il anéantit l'Espagne des Wisigoths puis pénètre dans le royaume franc.
Mais il est repoussé à Poitiers en 732 par Charles Martel.
Le petit-fils de ce dernier, l'empereur Charlemagne, chéri de la papauté, domine et unifie
l'Ouest …
Pascal BURESI - Directeur de Recherche CNRS Directeur de l’IISMM (Institut d'études
de l'Islam et des sociétés du monde musulman)
Robert FOLZ - Professeur des université – Histoire du moyen âge, médiéviste,
Dijon.