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Objectif soins La médiation animale permet de rompre l’isolement, de favoriser le lien social et d’améliorer l’estime des participants. La médiation animale offre un moment de répit aux résidents le temps d’être en contact avec de petites bêtes à poils ou à plumes. Et les bienfaits sont parfois spectaculaires. QUAND LES ANIMAUX APAISENT A u fond d’un couloir de la Résidence Jean de Nivelles, un chahut se fait entendre. Une dizaine de résidents sont assis autour d’une table pour l’activité qu’ils attendent avec impatience depuis deux mois : la séance de médiation animale. « Qui se souvient de Zola ? », introduit Stéphanie, l’animatrice d’Anim’Ose, une asbl spécialisée dans les activités de bien-être et d’éveil aux animaux. Zola, c’est un labrador attachant que les résidents caressent chacun à leur tour. Durant une heure, les deux animateurs vont susciter des interactions positives entre les animaux et les résidents. Objectif : maintenir ou améliorer l’état de bien-être physique, mental et social des participants. 06 Duchesse et compagnie sur la table Dans un coin de la pièce, une dizaine de cages renferment quelques animaux avec lesquels les résidents n’ont pas encore fait connaissance. « Voici Duchesse », annonce Simon d’Anim’Ose. Sur la table, une poulesoie se balade sous les regards ébahis des résidents. « Voulez-vous lui proposer un peu de graines ? », demande Stéphanie. Les participants nourrissent la poule pendant que les animateurs donnent quelques informations sur l’étrange animal. Au fil de la séance, des cochons d’Inde et des lapins sautillent sur la table, à la rencontre des douze personnes venues pour cet amusant spectacle. De multiples bienfaits Certains résidents livrent de bons ou de mauvais souvenirs liés aux animaux. « J’ai vécu une mauvaise expérience avec un chien dans ma jeunesse. Je ne suis pas très à l’aise avec ces bêtes-là », avoue une résidente. D’autres se font plus discrets mais profitent de ce moment unique, un lapin calé dans les bras. « Chaque réaction est très différente, mais de façon générale, l’apaisement au contact de l’animal est partagé par tous », commente Stéphanie d’Anim’Ose. « La médiation animale permet aussi de rompre l’isolement, de favoriser le lien social entre les résidents, d’améliorer leur estime d’eux vu qu’ils passent du statut de soigné à soignant, et de travailler la motricité fine. Avec l’animal, les gestes sont spontanés. » Des attitudes surprenantes La séance se poursuit avec le découpage de quelques légumes pour réaliser des brochettes pour les animaux. L’atmosphère est calme et détendue. Les langues se délient. Il faut dire que le contact avec l’animal suscite l’échange entre résidents. Et puis, certains d’entre eux étonnent par leur attitude. « Ce midi », explique Jennifer Fayt, ergothérapeute à Jean de Nivelles, « une résidente se disait incapable de tenir sa cuillère en main. Et cet après-midi, elle a tendu le bras à plusieurs reprises pour donner des légumes aux animaux. » Avec la médiation animale, l’inconscient et la spontanéité prennent le dessus. Jennifer Fayt et Anne-Marie Mongelluzzo, les deux ergothérapeutes, s’étonnent tous les deux mois du comportement positif de certains résidents, mais surtout du bien-être qu’une telle séance leur a procuré.