Beau dimanche à Rousset
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Beau dimanche à Rousset
C I N É M A Beau dimanche à Rousset Le soleil de ce dimanche de mars n’a pas empêché les curieux de cinéma de venir découvrir les films proposés par Silvia Vaudano et son équipe des Films du delta. Quatre longs métrages pour le dernier jour de nouv.o.monde, le Festival Cinéma de Rousset. Quand Claudia rencontre Martha Le premier film, Les Drôles de Poissons-Chats de Claudia Sainte-Luce, nous emmène au Mexique où l’on va suivre Claudia (Ximena Ayala), dont la vie monotone et solitaire est bouleversée par une rencontre inattendue dans un hôpital. Martha (Lisa Owen), gravement malade mais pleine de joie de vivre lui fait connaître sa tribu et on va découvrir peu à peu les habitudes, les failles et les blessures de chacun des enfants, nés de pères différents, partageant les repas, les confidences et les séjours à l’hôpital. «Pourquoi restes-tu avec nous ?» demande Wendy, l’adolescente boulimique, qui a déjà tenté de mettre fin à ses jours. Le spectateur l’apprendra un peu plus tard. Claudia a aussi ses blessures secrètes. Claudia Sainte-Luce traite avec beaucoup de pudeur de thèmes universels, la solitude, la maladie et la mort, mais aussi l’amitié et la générosité. À travers des personnages superbement interprétés, elle met en évidence l’énergie de vie qui est en chacun de nous Le bon, la belle et le méchant De l’énergie, il en faut aux protagonistes de My Sweet Pepper Land de Hiner Saleem, western spaghetti sur les bords ! auquel aucun ingrédient ne manque, Ford et Leone en figures tutélaires. Le combat entre le bien et le mal, le face-à-face entre «purs» et «pourris», gâchettes faciles et chevauchées sauvages. Les paysages puissants en panoramiques, un «saloon»-auberge, une école, un poste de police où s’alignent au My Sweet Pepper Land de Hiner Saleem © Memento Films 58 mur les photos des défunts «shérifs». On rit «jaune» toutefois. La libération de Kurdistan irakien après la chute de Saddam n’a rien changé pour les femmes aux destins tracés et il existe encore d’immenses zones de non-droit, dominées par des chefs de clans. C’est dans «ce triangle des Bermudes» entre Iran-Irak-Turquie, dans un village isolé que vont se croiser : le Bon, le commandant de police Baran (Korkmaz Arslan), héros de la guerre d’indépendance, fuyant lâchement l’obstination de sa mère à le marier, la Belle, Govend, l’institutrice (Golshifteh Farahani) et le Méchant, le chef tribal Aziz Aga (Tarik Akreyi)… Un film du mélange des genres, un piment doux. Dure galère C’est le réel qui a inspiré Jean Denizot pour La belle vie, son premier long métrage, un fait divers, le procès de Xavier Fortin, jugé pour «soustraction de mineurs par ascendant». Il décide de raconter l’ultime cavale de ce père au moment où ses fils vont choisir leur voie, en particulier le cadet. Est-ce trahir que ne pas suivre celui qui lui a donné cette «belle vie» loin des contraintes de la société ? Et le spectateur de se demander, si ce père a offert à ses enfants une belle vie ou une dure galère ! Et c’est sur la comédie de Christian Philibert, Afrik’Aïoli, que s’est terminé nouv.o.monde qui a offert à ses spectateurs de beaux moments de cinéma. ANNIE GAVA ET ELISE PADOVANI Le festival nouv.o.monde a eu lieu du 13 au 16 mars à Rousset Les Films du Delta 04 42 53 36 39 www.filmsdelta.com Déchets en stock L’environnement est un sujet d’inquiétude majeur au sein de notre société, et pourtant nous ne sommes pas encore assez informés. C’est pourquoi, chaque année au printemps, l’association Image de ville organise à Aix-en-Provence Les Journées du Film sur l’Environnement. Le thème de leur 9e édition, qui s’est tenue début avril, était Gaspiller Recycler. Et comme ces enjeux gagnent à être compris dès le plus jeune âge, 500 élèves d’écoles maternelles et primaires de la ville ont assisté à de nombreux courts métrages. Le but étant de les sensibiliser tout en les divertissant, à travers par exemple Babioles, histoire pleine d’humour d’un lapin perdu dans une décharge, ou bien Mon drôle de grand-père, dans lequel un vieil homme parvient... à faire fonctionner son robot à l’aide du vent, en reprenant le principe des éoliennes. Si plusieurs oeuvres pointaient du doigt les pays développés et leur grand gaspillage (avec notamment le film Des montagnes d’emballages), la plupart évoquaient des solutions. La question des déchets était également abordée du point du vue des pays émergents, comme le montre le documentaire Painted Reality, qui décrit le quotidien d’enfants vivant au milieu des ordures. Des films percutants qui ont entraîné de nombreuses réactions parmi les plus jeunes lors des débats prévus à la fin de chaque projection. Au-delà des séances, les enfants ont effectué un parcours d’exposition autour des déchets retrouvés dans la mer et sur la plage. Ils ont également pu découvrir une déchetterie «idéale» réalisée par des élèves de primaire sur le thème de Charlie et la Chocolaterie. Le public adulte n’était pas en reste, ayant lui aussi la possibilité d’assister à de nombreuses tables rondes, conférences et projections de documentaires de très grande qualité. Mais le plus marquant, parce que c’est une façon directe de prendre conscience de la réalité, a été sans conteste la visite du Centre de stockage des déchets non dangereux de l’Arbois. Quand on voit où atterrit le contenu de nos poubelles, on réfléchit bien mieux à nos usages de consommation. ESTELLE BARLOT Les Journées du Film sur l’Environnement ont eu lieu du 3 au 6 avril en Pays d’Aix © Gaëlle Cloarec