La régularisation fiscale version 2016 est enfin une
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La régularisation fiscale version 2016 est enfin une
La régularisation fiscale version 2016 est enfin une réalité ! Quiconque a “oublié” de déclarer certains revenus imposables par le passé a maintenant l’occasion d’encore rectifier le tir via une nouvelle vague de régularisation. Comment s’y prendre concrètement ? Combien cela coûte-t-il et à quoi faut-il faire attention ? Régularisation fiscale 2016 Il y a déjà eu différentes vagues de régularisation dans le passé, mais elles n’étaient valables que temporairement. En d’autres termes, si l’on n’avouait pas ses péchés fiscaux avant une date donnée, on laissait passer sa chance de recevoir l’absolution du fisc. Cependant, dans la pratique, il y a encore une certaine demande concernant la possibilité de rectifier d’une manière sûre certaines situations fiscales faussées issues du passé. Voilà pourquoi un nouveau régime de régularisation fiscale est entré en vigueur le 1er août 2016 (Loi du 21 juillet 2016, MB du 29 juillet 2016). Ce régime sera applicable en permanence (art. 21 Loi Régularisation fiscale, ci-après LRF). En d’autres termes, aucun délai n’est imposé pour la régularisation, mais le régime est conçu de manière à encourager les personnes concernées à régulariser leur situation dans les plus brefs délais. À qui s’adresse ce régime ? Le nouveau régime s’applique à presque tous les pécheurs fiscaux possibles : personnes physiques (Belges et étrangers qui doivent payer des impôts en Belgique), sociétés, asbl... Quiconque a fait des écarts de conduite en matière fiscale entre en ligne de compte pour une régularisation (art. 2 LRF). Quiconque a régularisé son argent noir ne peut en principe plus être poursuivi par le fisc ou le parquet à propos des montants régularisés. En d’autres termes, une attestation-régularisation offre une immunité fiscale et pénale concernant les montants régularisés. En outre, sur présentation d’une attestation-régularisation, les banques belges qui sont liées par certaines mesures dans le cadre de la législation anti-blanchiment, seront prêtes à accepter sans problèmes les montants régularisés. Attention! Les pécheurs fiscaux contre qui une enquête administrative ou pénale a déjà été entamée (notamment dans le cadre des “Panama papers”) et qui en ont déjà été informés par écrit ne peuvent plus faire appel à ce nouveau régime de régularisation. Par exemple, si le fisc a déjà envoyé une demande de renseignements concernant les montants que l’on souhaite régulariser, ces derniers ne peuvent plus faire l’objet d’une régularisation. Quelles formes d’argent “noir” sont visées ? En quelques mots, presque tous les revenus, capitaux, sommes et opérations TVA qui, d’une manière ou d’une autre, ont échappé au fisc en suivant une voie pas tout à fait correcte, peuvent faire l’objet d’une régularisation (art 2 LRF). Concrètement, il s’agit par exemple des revenus professionnels, des revenus mobiliers (essentiellement des intérêts et dividendes) et des revenus immobiliers (par exemple, provenant d’un bien immobilier étranger) qui auraient normalement dû être soumis à l’impôt sur les revenus en Belgique dans l’année au cours de laquelle ils ont été obtenus ou recueillis. Les “constructions juridiques” ainsi que les assurances vie et comptes étrangers qui auraient dû être déclarés en Belgique entrent également en ligne de compte pour une régularisation, de même que les livraisons et services sur lesquels la TVA aurait dû être imputée. En d’autres termes, il peut s’agir de différentes formes d’impôts qui ont été “éludés” : impôts progressifs sur les revenus professionnels (et donc jusqu’à 50 %), précompte mobilier (15 % à 27 %), TVA, taxe d’assurance (1,1 % ou 2 %), mais aussi droits d’enregistrement et de succession (actuellement appelés “erfbelasting” en Flandre). Attention! En ce qui concerne les droits de succession et d’enregistrement, on attend encore un accord entre le Fédéral et les Régions avant que la régularisation soit possible. Néanmoins, les problèmes en la matière devraient très probablement être résolus dans les prochains jours. Un régime de régularisation est également prévu pour les cotisations sociales “évitées” (art 12 e.s. LRF), mais nous ne nous y attarderons pas davantage. Il convient également de souligner que la régularisation fiscale n’est pas possible pour les sommes provenant de la criminalité grave comme le crime organisé, le trafic de stupéfiants, le trafic d’armes, la traite des êtres humains… (art. 11 LRF). Combien cela coûte-t-il ? C’est bien entendu la question clé... Une distinction est établie entre l’argent noir considéré fiscalement comme prescrit et l’argent noir considéré fiscalement comme non prescrit. Montants non prescrits Montants prescrits Pour les montants qui sont fiscalement considérés comme non prescrits, la règle veut qu’ils soient soumis à un prélèvement égal au taux d’imposition normal auquel ils auraient été soumis dans l’année au cours de laquelle ils ont été obtenus ou recueillis s’ils avaient été déclarés correctement pour cette année. Ce prélèvement est majoré d’une “amende” de 20 % (ou plus précisément : 20 points de pourcentage, en d’autres termes un pourcentage des revenus, et pas de l’impôt éludé) (art. 3 LRF). Pour les montants fiscalement considérés comme prescrits (ce qui signifie que le délai de contrôle fiscal de 7 ans est écoulé), la règle veut qu’ils soient soumis à un prélèvement de 36 % du montant non déclaré (art. 5 LRF). La régularisation de revenus et capitaux fiscalement considérés comme prescrits peut elle aussi être recommandée. En effet, la régularisation met fin à la possibilité de poursuites pénales. En d’autres termes, en payant ces 36 % sur les capitaux fiscalement prescrits, on rachète ses éventuelles poursuites pénales. Points d’attention : 1.Le calcul du prélèvement ne tient pas compte des réductions d’impôts ou d’un éventuel crédit d’impôt, ni de l’imputation de précomptes, de versements anticipés, ou du “prélèvement pour l’État de résidence” (à savoir : le précompte mobilier déjà payé à l’étranger) auxquels on aurait eu droit en cas de déclaration correcte. Ce prélèvement comprend cependant les centimes additionnels communaux, qui ne viennent donc pas s’y ajouter. 2.“L’amende” de 20 % sera systématiquement majorée dans les années à venir jusqu’en 2020. À partir de 2020, elle s’élèvera à 25 %. On a donc tout intérêt à régulariser dans les plus brefs délais. 3.Cette “amende” de 20 % est toujours due, indépendamment du taux de l’impôt éludé. S’il s’agit par exemple de montants sur lesquels seule la taxe d’assurance de 1,1 % ou 2 % n’a pas été payée, cette majoration de 20 % est également appliquée ! Le prélèvement effectué s’élève donc à 21,1 % ou 22 %. Si, par exemple, les droits de succession wallons de 80 % (entre “étrangers”) ont été éludés et si l’on souhaite régulariser ce montant maintenant, on paie 80 % d’impôt éludé + 20 points de pourcentage pour “l’amende”. En d’autres termes, on donne donc 100 % au fisc... Pour la TVA éludée, ce régime signifie que les opérations TVA régularisées (livraisons de biens et services) sont soumises au taux de TVA applicable au moment où ces opérations ont eu lieu. La majoration de 20 % s’applique également en matière de TVA. Conseil : Dans de nombreux cas, les opérations qui ne sont pas reprises dans la déclaration de TVA ne sont, logiquement, pas reprises non plus dans la déclaration relative à l’impôt sur les revenus. On pourrait donc s’attendre à ce que la majoration de 20 % doive être payée deux fois, une fois pour l’impôt sur les revenus (par exemple, 50 % d’impôt éludé plus 20 % d’amende), et une fois pour la TVA (par exemple, 21 % de TVA plus 20 % d’amende). La loi stipule toutefois que dans un tel cas, l’amende de 20 % ne doit être payée qu’une seule fois. Elle ne doit donc être payée que pour l’impôt sur les revenus éludé, mais pas pour la TVA éludée. Point d’attention : Ce prélèvement de 36 % sera systématiquement majoré de 1 % par an dans les années à venir jusqu’en 2020. À partir de 2020, le prélèvement s’élèvera en d’autres termes à 40 %. On a donc tout intérêt à régulariser également les montants fiscalement prescrits dans les plus brefs délais. Résumé du montant des amendes Année Capitaux fiscalement non prescrits Capitaux fiscalement prescrits 2016 20 % 36 % 2017 22 % 37 % 2018 23 % 38 % 2019 24 % 39 % 2020 25 % 40 % Exemple Monsieur X veut régulariser 100.000 € d’intérêts “noirs” qu’il a reçus sur un compte au Luxembourg. Il a déjà payé le prélèvement pour l’État de résidence de 35 % au Luxembourg sur ces 100.000 €. En Belgique, dans le cadre de la régularisation, il paie encore 15 % (le précompte mobilier (PM) qui aurait été applicable si les intérêts avaient été imposés en Belgique dans l’année au cours de laquelle il les a reçus), plus 20 % d’amende. Au total, Monsieur X aura donc payé un prélèvement de 70 % (!) sur ses intérêts dans le cadre de sa régularisation, à savoir 35 % de prélèvement pour l’État de résidence (non imputable), 15 % de PM belge et 20 % “d’amende”. Cela lui coûte donc autant que la régularisation de revenus professionnels soustraits à l’impôt (en principe 50 % d’impôt + 20 % d’amende). Qui doit apporter quelles preuves (et comment) ? Dans la pratique, un capital entièrement “noir” sera rarement régularisé. Souvent, il s’agit en effet d’argent “gris” (c.-à-d. : le capital en soi est “blanc”, mais les intérêts sont “noirs” car ils n’ont pas été déclarés en Belgique), qui ne doit donc être régularisé qu’en partie. Quiconque veut faire régulariser de tels intérêts “noirs” doit alors pouvoir présenter les documents nécessaires concernant les comptes sur lesquels il a reçu ces intérêts. En général, ces documents mentionneront non seulement les intérêts, mais aussi le capital (par exemple, parce qu’il figure dans le solde du compte). De manière plus générale, il arrivera souvent qu’une personne voulant faire régulariser certains montants ne souhaite pas faire régulariser la totalité du montant qu’elle présente, mais uniquement sa partie “contaminée”. Le gros problème concernant le nouveau régime de régularisation est toutefois que le demandeur doit apporter lui-même la preuve que les montants qu’il ne veut pas faire régulariser ont été soumis à un régime d’imposition ordinaire et sont donc “blancs”. Cette preuve peut uniquement être fournie par écrit, éventuellement complétée par d’autres moyens de preuve (art. 11 LRF). Dans la pratique, cette preuve écrite sera toutefois souvent impossible. En effet, il s’agit généralement de capitaux qui ont par exemple été transférés au Luxembourg il y a 20 ans pour soustraire les intérêts obtenus sur ces capitaux au fisc belge. Il est souvent impossible de prouver l’origine précise de ces montants et donc de démontrer qu’à l’époque, ils ont été soumis à un régime d’imposition ordinaire. Si cette preuve écrite ne peut pas être fournie, le montant total, y compris la partie qui a été correctement imposée à l’époque, doit être régularisé (le cas échéant au taux de 36 % lorsque les délais de prescription fiscaux sont écoulés). L’avenir nous dira si, dans la pratique, les mesures appliquées sont aussi lourdes que prévu. Le Point de contact-régularisations précisera peut-être concrètement sa position vis-à-vis de la charge de la preuve dans une sorte de “FAQ”. Comment procéder à la régularisation ? Tout comme lors de la vague de régularisation précédente, la régularisation doit à nouveau se faire auprès du Point de contactrégularisations (art. 7 LRF). La déclaration doit être effectuée par le biais d’un formulaire de déclaration standardisé dont le modèle doit encore être défini par Arrêté royal. Il convient d’y mentionner entre autres le nom du demandeur, le montant à régulariser et la date d’introduction de la déclaration. Il faut joindre à la demande une déclaration relative au “schéma de fraude”, à savoir l’ampleur et l’origine des montants à régulariser, la période pendant laquelle ils sont apparus et les comptes financiers utilisés dans ce cadre. Les pièces justificatives sous-jacentes peuvent être introduites jusqu’à 6 mois après l’introduction de la déclaration-régularisation. Après examen de la recevabilité de la demande, le Point de contactrégularisations envoie au demandeur un courrier reprenant le montant à payer. Ce montant doit être payé “définitivement et sans aucune réserve” dans les 15 jours suivant la date d’envoi du courrier. Point d’attention : Le fait que le prélèvement doive être payé “définitivement et sans aucune réserve” pour que l’on puisse obtenir l’attestationrégularisation signifie que par la suite, le demandeur ne pourra plus introduire aucune réclamation administrative et ne pourra plus saisir le tribunal pour contester certains éléments de la régularisation. Après ce paiement, le Point de contact-régularisations transmet au demandeur une attestation-régularisation concernant les montants régularisés. Avec cette attestation-régularisation, le demandeur ne peut plus être poursuivi administrativement (par le fisc) ni au pénal (par le parquet). Conseil : Le Point de contact ne peut transmettre aucune information au fisc (art. 7 LRF). En outre, le fisc ne peut pas utiliser la régularisation comme indice ou indication pour effectuer un contrôle fiscal contre le demandeur de la régularisation (art. 8 et 9 LRF). Quand est-ce recommandé ou pas ? C’est surtout le fait que le demandeur doive apporter lui-même la preuve écrite – souvent impossible dans la pratique – que les montants qu’il ne veut pas régulariser sont “blancs” qui fera hésiter bon nombre de personnes quant à une régularisation. Le fait que le prélèvement puisse parfois être particulièrement élevé (voir plus haut), notamment parce que le prélèvement pour l’État de résidence n’est pas imputable, ne rendra pas non plus la régularisation très attrayante. Dans la pratique, c’est surtout la régularisation du véritable argent “noir” (fiscalement considéré comme prescrit ou non) qui ne posera guère de problèmes. En ce qui concerne la régularisation de l’argent “gris”, le demandeur devra d’abord bien examiner si la régularisation en vaut la peine. Cela dépendra souvent de sa situation concrète : dispose-t-il d’un nombre suffisant de pièces justificatives écrites ? Y a-t-il un important prélèvement pour l’État de résidence (ou d’autres précomptes ou versements anticipés) à imputer ? … La régularisation alternative via le contrôle local ou l’Inspection spéciale des impôts (ISI) reste possible ! Outre cette régularisation fiscale réglementée qui mène à l’immunité fiscale et pénale, il reste également possible de régulariser l’argent “noir” ou “gris” via le contrôle fiscal local ou l’ISI. Bien entendu, ce n’est pas sans risque (en effet, il n’y a pas d’immunité fiscale et pénale) et ce n’est pas non plus spécialement meilleur marché (dans ce cas également, il faut en effet payer l’impôt normalement dû plus une amende). Cette régularisation alternative présente toutefois deux avantages importants : 1.Le calcul du prélèvement ne tient pas compte des réductions d’impôts ou d’un éventuel crédit d’impôt, ni de l’imputation de précomptes, de versements anticipés, ou du “prélèvement pour l’État de résidence” (à savoir : le précompte mobilier déjà payé à l’étranger) auxquels on aurait eu droit en cas de déclaration correcte. Ce prélèvement comprend cependant les centimes additionnels communaux, qui ne viennent donc pas s’y ajouter. 2.“L’amende” de 20 % sera systématiquement majorée dans les années à venir jusqu’en 2020. À partir de 2020, elle s’élèvera à 25 %. On a donc tout intérêt à régulariser dans les plus brefs délais. Votre Personal Banker est à votre disposition pour toutes questions à ce sujet, n’hésitez donc pas à le contacter. Conclusions •Contrairement aux régimes précédents, le nouveau régime de régularisation fiscale qui a pris effet le 1er août 2016 est permanent. En d’autres termes, il n’y a pas de délai pour introduire un dossier auprès du Point de contact-régularisations. •Sur les capitaux fiscalement non prescrits que l’on régularise, on paie l’impôt que l’on aurait normalement payé si les capitaux avaient été déclarés correctement, plus une “amende” de 20 % (qui passera progressivement à 25 % d’ici 2020). Sur les capitaux fiscalement prescrits que l’on régularise, on paie un prélèvement de 36 % (qui passera progressivement à 40 % d’ici 2020). Les précomptes et versements anticipés déjà payés (à l’étranger) ne peuvent pas être imputés sur les prélèvements dus dans le cadre de la régularisation, et aucune autre réduction d’impôts ne peut être appliquée non plus. • Pour tous les montants qui figurent sur une demande de régularisation, mais que l’on ne veut pas régulariser (par exemple parce que le capital de base est “blanc”), il convient de pouvoir prouver par écrit qu’ils ont été soumis à un régime de taxation normal. Si c’est impossible, ces montants doivent également être régularisés. Par conséquent, la régularisation sera souvent uniquement recommandée dans la pratique lorsque le capital de base est également “noir”. • Outre cette nouvelle procédure, la régularisation peut toujours se faire via le contrôle local ou l’ISI. Dans ce cas, on ne bénéficie d’aucune protection pénale, mais on peut bel et bien récupérer les précomptes payés (à l’étranger). Les dossiers qui font déjà l’objet d’une procédure fiscale n’entrent plus en ligne de compte pour une régularisation. • En fonction de la situation concrète, il sera conseillé d’effectuer la régularisation via la nouvelle procédure ou via le contrôle local ou l’ISI. ING Belgique S.A. – Banque/Prêteur – Avenue Marnix 24, B-1000 Bruxelles – RPM Bruxelles – TVA BE 0403.200.393 – BIC : BBRUBEBB – IBAN : BE45 3109 1560 2789. Courtier en assurances inscrit à la FSMA sous le n° 12381A – www.ing.be – Éditeur responsable : Inge Ampe, Cours Saint-Michel 60, B-1040 Bruxelles – © Editing Team & Graphic Studio – Marketing ING Belgium – NIPS160286F – 09/16