La morille
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La morille
La morille La morille, ce champignon de printemps en forme d’éponge ou de nid d’abeilles jaune, ocre ou brun plus ou moins foncé, est très apprécié en cuisine en raison de son goût délicat et unique, qui évoque la sensation de cire et de fumée. La morille La morille est un genre de champignon classé par le mycologue d’origine sud-africaine Christiaan Hendrik Persoon en 1794 ; ce genre comprend plusieurs espèces. Elle est connue comme Morchella ou Spugnola en Italien, Morchel en Allemand, Múrgula en Catalan et Cagarria, Gallarda, Colmenilla ou Rabassola en Espagnol. Les tentatives de cultiver la morille n’ont pas donné des bons résultats, ainsi on ne trouve que des morilles sauvages, à des prix très élevés. Elle pousse, selon les espèces, entre les mois de février et mai, dans les forets aux bords sablonneux des rivières, et aussi dans les forets de conifères suite à un incendie ou encore dans les vergers. Séchée, elle peut être appréciée dans toutes les saisons, sans perdre la richesse de son parfum, au contraire, le séchage semble en rehausser et concentrer le goût, mais la chair devient un peu plus coriace. Elle est aussi disponible surgelée. Fraîches, elles doivent être bien nettoyées, les alvéoles et le pied creux peuvent abriter pas mal de terre et de parasites. Les brisures sont parfaites pour être insérées entre la peau et la chair du poulet ou, encore mieux, de la pintade, c’est une recette classique mais toujours étonnante pour la parfaite symbiose entre volaille et champignon. En France, on tend à préparer les morilles avec de la crème fraîche. L’important sera de faire attention à ne pas masquer leur goût si fin et délicat, en préparant les morilles de la manière la plus simple possible. Du veau aux morilles ? Un risotto préparé avec des morilles séchées, éventuellement fini avec des morilles fraiches entières en saison, est idéal. Peut-être avec des fines asperges vertes ? Ou des tagliatelles aux morilles… ou encore des gnocchi maison aux morilles. Hors de France la morille est moins connue, même nos voisins d’outre-alpe, passionnés de champignons, ne semblent pas y prêter beaucoup d’attention, le décrivant souvent comme bon comestible, plus adapté à des sauces qu’à la consommation seul, sans plus. Si les Italiens sont moins friands que les Français pour la morille, étrangement ils aiment l’armillairecouleur-de-miel (chiodino), on le trouve en vente même dans les marchés, tandis qu’en France elle est considérée comestible sans intérêt. Morilles et armillaires ont en commun la propriété d’être toxiques si elles ne sont pas blanchies avant de les cuire, supposément en raison de substances « hémolytiques » (qui attaquent les globules rouges) qui peuvent donner des troubles digestifs ou nerveux ; mais le superbe parfum de la morille vaut bien ce petit risque. La morille peut être confondue avec la fausse morille ou gyromitre, champignon considéré comme toxique mortel et donc interdit à la vente en Espagne et en France (décret du 11 octobre 1991). Si elle n’est pas blanchie avant la cuisson, la gyromitre produit une toxine qui pendant la digestion est métabolisée en MMH (Monométhylhydrazine CH3N2H3), la même substance toxique et cancérigène utilisée comme… combustible pour les moteurs de manœuvre en orbite de la Navette Spatiale ! Mais alors comment expliquer que le nom scientifique de la fausse morille est « gyromitra esculenta », c'est-à-dire, gyromitre comestible ? En fait, ce champignon creux et cérébriforme a un goût encore plus fin que celui de la morille. Mais le risque est bien plus grand, on comprend donc l’interdiction de vente.