L`entreprise orientée client
Transcription
L`entreprise orientée client
point sur 5 1/10/99 21:42 Page 1 (1,1) MANAGERIS Le point sur… L’entreprise orientée client L e consommateur a changé. Plus exigeant, plus individuel, en quête de sens et des valeurs, il ne répond plus aux stratégies du marketing de masse. Sa consommation est active, personnelle voire éthique. Il veut être reconnu et traité comme un individu à part entière. Dans une économie hautement concurrentielle, c’est la qualité du service au client qui bien souvent fait la différence. Les entreprises sont donc de plus en plus nombreuses à personnaliser leurs produits et leurs services en fonction de leurs clients. Dans cette tendance, les nouvelles technologies de l’information et de la communication jouent un rôle fondamental pour connaître ses clients et répondre à leurs besoins. Les entreprises n’ont plus les moyens de dépenser leurs budgets dans des campagnes de promotion dont la pertinence et la rentabilité ne sont pas assurées. Elles doivent impérativement réorienter leur stratégie et leur marketing pour toucher le bon client et lui offrir des services et des produits adaptés à ses exigences. Tourner l’ensemble de l’entreprise — marketing, production et services — vers la satisfaction et la fidélisation du client devient donc l’enjeu majeur des organisations. A travers une sélection de livres, nous vous proposons de faire le point sur les principes et les stratégies de l’entreprise orientée client. • 1 — Mobiliser l’entreprise autour du client.(page 3) Développer une stratégie de service, orienter l’ensemble des acteurs et des partenaires de l’entreprise vers la fidélisation du client rentable et piloter l’entreprise autour du client. • 2 — Enchanter ses clients.(page 8) Adapter le marketing, la stratégie et les produits aux nouvelles exigences des consommateurs, innover pour répondre aux besoins des clients, créer de la valeur pour le client. point sur 5 1/10/99 21:42 Page 2 (1,1) Sommaire Mobiliser l’entreprise autour du client Page 3 Développer une stratégie de service Page 4 Piloter la valeur pour le client Page 5 Développer un «marketing simultané» Page 6 Développer une stratégie de fidélisation Page 7 Développer un marketing différencié Enchanter ses clients Page 8 Innover pour repondre aux attentes des clients Page 9 S’adapter aux nouvelles exigences des clients Page 10 Développer la personnalisation de masse Page 11 Créer l’intimité-client Page 12 Optimiser la valeur du portefeuille-clients Page 13 Sources complémentaires 2 MANAGERIS Le point sur… N° 5 Septembre-Octobre1998 point sur 5 1/10/99 21:42 Page 3 (1,1) M O B I L I S E R L’ E N T R E P R I S E A U T O U R D U C L I E N T T rop d’entreprises focalisent leurs efforts sur la qualité de leur offre et négligent la qualité de la relation avec le client. Or, c'est pourtant un facteur clé de sa satisfaction. The Service Profit Chain montre que la mise en œuvre d’une stratégie de service permet d’améliorer la rentabilité de l’entreprise de façon considérable. • Les principes de la stratégie de service . Le profit et la croissance sont liés à la fidélisation des clients. Plus un client est satisfait, plus il accordera de la valeur à la prestation et plus il sera fidèle à l’entreprise. Ce qui se traduit par une augmentation des profits de l’entreprise. . La satisfaction du client dépend fortement de la qualité de la relation avec l'entreprise. Il est bien sûr nécessaire d'apporter satisfaction sur la prestation fournie en délivrant le résultat attendu (rapidité de service, par exemple). Mais pour faire la différence, il est très important d’apporter au client une écoute et une attention particulière, de faire preuve de courtoisie, etc. . La satisfaction des clients dépend de la satisfaction des employés : -plus les employés sont satisfaits et motivés, plus ils contribuent à la satisfaction des clients en faisant preuve, par exemple, d’un meilleur contact ou d’une meilleure efficacité dans la façon de fournir la prestation ; -réciproquement, la satisfaction des clients contribue à accroître la satisfaction des employés, en générant un sentiment de fierté du travail accompli. • Mettre en œuvre une stratégie de service Pour mettre en œuvre une stratégie de service, il faut se donner comme objectif de satisfaire pleinement 100 % de ses clients. Pour cela, il faut : . Sélectionner ses clients et éliminer les clients peu rentables : Source : -éliminer les clients qui attachent The Service Profit Chain peu d’importance à la façon dont ils James L. Heskett, W. Earl Sasser sont servis, car ils sont souvent et Leonard A. Schlesinger opportunistes et changent constaméd.The Free Press, 1997 ment de fournisseurs ; -éliminer aussi les clients chroniquement indifférents, peu sensibles aux efforts de satisfaction entrepris. . Sélectionner judicieusement ses collaborateurs. Recruter ses employés pour leurs qualités relationnelles plutôt que pour leurs compétences techniques. Il est souvent plus facile de former aux secondes qu'aux premières. . Porter une attention particulière à la gestion des problèmes et de la satisfaction des clients : -Provoquer le dialogue avec les clients pour les inciter à avouer leur mécontentement. -Apprendre à connaître le client pour prendre en compte ses préférences au cours d’une prestation. Pour une compagnie aérienne, cela peut par exemple consister à enregistrer les préférences de placement de ses clients (fumeur, hublot, etc.). -Bâtir une organisation capable de traiter rapidement les plaintes des clients. Par exemple, créer un département chargé d’étudier les problèmes pour y répondre rapidement, ou décentraliser les responsabilités pour donner une plus grande latitude d’action au personnel en contact avec le client. . Sensibiliser les employés à l’importance de fidéliser le client. Par exemple, en liant leur rémunération à la satisfaction des clients. ■ Développer une stratégie de service ts 3 MANAGERIS Le point sur… N° 5 Septembre-Octobre1998 point sur 5 1/10/99 21:42 Page 4 (1,1) M O B I L I S E R L’ E N T R E P R I S E A U T O U R D U C L I E N T P our beaucoup, Qualité signifie encore "zéro défaut". D’autres vont plus loin et visent la satisfaction des clients. Managing Customer Value montre qu'il faut aller encore au-delà : il faut fournir à ses clients une valeur supérieure à celle des concurrents. Il s’agit, pour un niveau de prix donné, d’offrir à ses clients une qualité perçue supérieure à celle proposée par la concurrence. ■ Comment connaître la valeur perçue par le client ? Pour mesurer la valeur perçue par le client, il faut parvenir à connaître trois éléments : . Le niveau relatif de qualité perçue. Dans quelle mesure mon offre répond-elle mieux ou moins bien que celle de mes concurrents aux attentes des clients ? . Le niveau relatif de prix perçu. Comment mes clients perçoiventils le prix de mes produits par rapports à ceux de mes concurrents ? . La valeur relative perçue. En confrontant les critères de qualité et de prix relatifs perçus, on obtient une indication de rapport qualité/prix qui permet d’évaluer la valeur relative perçue de son offre par rapport à celle de la concurrence. Piloter la valeur pour le client Pour vo us pro les sou curer rc ou les s es citées, ynt Manag hèses contac eris, au 01 4 tez-nous 2 57 70 67 Source : Managing Customer Value Bradley T. Gale éd. The Free Press 1994 ■ Comment agir sur la valeur perçue par le client ? Pour modifier la perception de la valeur par les clients, on peut : . Améliorer son offre. Il faut pour cela recenser les départements de l’entreprise qui ont un impact sur les différentes composantes de la valeur perçue, et les amener à intervenir dans le sens d’une amélioration. . Corriger les écarts de perception. Il arrive que la valeur perçue ne corresponde pas à la réalité objective du marché. Par exemple, AT&T est parvenu par une campagne publicitaire à corriger la perception erronée qu'elle était 20 % plus chère que ses concurrents. ■ Piloter la valeur pour le client Pour mettre en œuvre un véritable management de la valeur pour le client, les entreprises doivent respecter plusieurs conditions : . Avoir un management cohérent. La juxtaposition de multiples systèmes de pilotage génère des incohérences nuisibles au développement d’objectifs communs d’amélioration. Il faut veiller à intégrer la valeur pour le client de façon cohérente dans les différents systèmes de management : planification stratégique, budgétaire, mesure de la performance, rémunération. . Bâtir un système de navigation stratégique. Rassembler l’ensemble des données clés pour la conduite de l’entreprise, de préférence sous forme de graphique, afin de donner à l’ensemble des responsables les mêmes informations clés de pilotage, comprises par tous. . Organiser une "salle des cartes". Il s’agit de configurer une salle de réunion dans laquelle sont affichées en permanence les informations clés de l’entreprise. Les discussions s’appuient ainsi naturellement sur l’ensemble des données importantes. Cette organisation permet une approche globale et une vision commune des problèmes et du pilotage. ■ 4 MANAGERIS N° 5 Septembre-Octobre1998 Le point sur… point sur 5 1/10/99 21:42 Page 5 (1,1) M O B I L I S E R L’ E N T R E P R I S E A U T O U R D U C L I E N T D evant les nouvelles exigences des consommateurs et des marchés, les entreprises sont amenées à reconsidérer leur approche traditionnelle du marketing. Concurrent Marketing explique les raisons de cette remise en cause et propose de mettre en place un “marketing simultané”, qui a pour ambition principale de décloisonner les activités de l’entreprise. ■ Pourquoi faut-il remettre en cause l’approche traditionnelle du marketing ? Généralement, les entreprises répartissent les tâches de marketing entre 3 activités : le marketing produit, la vente et les services aux clients. Cette organisation génère un cloisonnement de moins en moins compatible avec les exigences des marchés. Par exemple, pour pouvoir segmenter plus finement son marché, un chef de produit doit pouvoir s’associer étroitement aux commerciaux, source clé d'information sur les clients. ■ Comment mettre en place un marketing simultané ? Pour mettre en place un marketing simultané, une entreprise doit : . Mettre en place une structure qui coordonne les activités de marketing. Cette équipe coordonne le marketing des produits, la vente et le service après vente, mais aussi tous les départements impliqués dans les activités de marketing. IBM a créé une telle équipe pour lancer l'AS400 : cela lui a permis d'éviter les déboires connus sur le 9370, liés à des décalages entre les annonces marketing et la réalité commerciale. . Confier la gestion des principaux clients à l’équipe de coordination marketing. Il s'agit soit clients à fort volume, mais aussi des clients innovants, ou ouverts au dialogue. En confier la gestion au groupe de coordination aide à concevoir des produits à même de fidéliser les clients stratégiques et Source : de conquérir les marchés émerConcurrent Marketing gents. Frank V. Cespedes . Développer un système d’inforéd. Harvard Business School Press mation marketing commun. 1995 L’élaboration d’un système d’information marketing unique et partagé présente de nombreux avantages. Trop souvent, l’analyse des coûts d’une opération marketing implique de regrouper des informations comptables réparties entre différents services. Une base de données marketing commune permet de tenir compte des besoins de chaque département pour concevoir un système exploité et optimisé par tous. . Créer une culture commune à tous les services marketing. Cela passe par une politique fédératrice de gestion des ressources humaines : -faire évoluer les collaborateurs au sein de l’ensemble des départements marketing et rompre avec les trajectoires habituelles qui font d’un commercial un futur directeur des ventes ou d’un chef de produit un futur directeur marketing ; -mettre en place un système commun d’évaluation de la performance et de prime ; -développer un système de formation transversal et des formations communes à l’ensemble des services. ■ Développer un "marketing simultané" 5 MANAGERIS Le point sur… N° 5 Septembre-Octobre1998 point sur 5 1/10/99 21:42 Page 6 (1,1) M O B I L I S E R L’ E N T R E P R I S E A U T O U R D U C L I E N T L es entreprises ont compris l’importance de fidéliser leurs clients. Mais sans avoir toujours conscience des véritables enjeux et des ressorts internes qui soutiennent une telle démarche. L’effet loyauté montre les effets bénéfiques d’une stratégie globale de fidélisation qui porte sur l’ensemble des partenaires de l’entreprise : clients, employés, investisseurs. La fidélité est un levier clé de la rentabilité, qu’il faut développer à 3 niveaux de l’entreprise : Développer une stratégie de fidélisation Source : L'effet loyauté, Frederick Reichheld éd. Dunod, 1996 . Accroître la fidélité des clients. Plus un client reste fidèle à l’entreprise, plus il est rentable : -il coûte moins cher à prospecter ; -il augmente souvent son volume d’achat ; -il coûte moins cher à servir, car il apprend à utiliser son fournisseur plus efficacement et le fournisseur connaît mieux ses besoins ; -il recommande volontiers l’entreprise à d’autres clients potentiels ; -il accepte de payer plus cher le service qui lui est offert. . Accroître la fidélité des employés. Les employés fidèles améliorent la rentabilité de l’entreprise car : -ils permettent de réduire les coûts d’encadrement (ils sont autonomes), de formation (ils sont opérationnels) et de recrutement (ils "vendent" souvent l’entreprise à l’extérieur et génèrent des candidatures spontanées) ; - ils sont plus efficaces et plus productifs : la satisfaction au travail les pousse à travailler plus que la moyenne ; -ils contribuent à la fidélisation des clients, grâce à leur enthousiasme et leur motivation. . Accroître la fidélité des investisseurs. Les entreprises ont tout intérêt à fidéliser des investisseurs sur le long terme : -ils réclament des taux d’intérêt moins élevés ; -les stratégies visant à drainer des fonds à court terme poussent souvent les managers à prendre de mauvaises décisions. L'ouvrage fournit plusieurs conseils pour accroître la fidélité à l'entreprise. Par exemple : • Pour fidéliser ses clients : - Segmenter : concentrer ses efforts de prospection sur les clients fidèles. - Eliminer les réseaux de vente qui drainent des clients peu fidèles. - Eviter d’indexer les rémunérations des commerciaux sur les objectifs de vente. Il faut éviter de vendre à tout prix au détriment de la fidélisation. - Eviter les offres attractives avec remises de prix. Elles drainent des clients volages. • Pour fidéliser ses employés : - Recruter des employés qui partagent les valeurs et la culture de l’entreprise. - Favoriser les promotions internes. C’est un gage de confiance de la direction qui contribue à fidéliser les collaborateurs. • Pour fidéliser ses investisseurs : - Cibler des investisseurs à long terme. Par exemple, en leur adressant des campagnes de communication vantant l’intérêt d’investir à long terme dans l’entreprise. - Créer un noyau dur d’actionnaires. Un groupe restreint d’actionnaires qui connaît bien les compétences de la direction est plus enclin à la soutenir sur des projets risqués. ■ 6 MANAGERIS N° 5 Septembre-Octobre1998 Le point sur… point sur 5 1/10/99 21:42 Page 7 (1,1) M O B I L I S E R L’ E N T R E P R I S E A U T O U R D U C L I E N T L es années 80 ont été marquées par une avancée majeure des techniques d’analyse marketing. Grâce à ces progrès, on est désormais en mesure d’étudier le comportement des consommateurs au niveau individuel. Et d’évaluer le profit réalisé avec chacun d’eux. On sait maintenant mesurer l’impact des actions marketing sur la rentabilité des produits de grande consommation. All Consumers Are Not Created Equal s’appuie sur ces analyses pour remettre en cause les pratiques traditionnelles du marketing et notamment le marketing de masse. L’auteur préconise une approche plus ciblée qu’il décrit comme le marketing différencié. ■ Pourquoi le marketing de masse est-il peu rentable ? Les actions publicitaires et promotionnelles ont eu un effet inverse aux objectifs recherchés : - Alors que les promotions visent à acquérir de nouveaux clients, elles sont en fait utilisées surtout par les gros consommateurs. On constate en effet que les actions promotionnelles touchent chaque segment à peu près proportionnellement au pourcentage de vente qu’il réalise. Les budgets promotionnels sont ainsi absorbés par des consommateurs déjà clients, plutôt que de contribuer à capter de nouveaux clients. - Alors que les actions publicitaires visent en priorité les gros consommateurs, une grande part est finalement captée par des non-consommateurs. - Les promotions ont eu pour effet de sensibiliser le consommateur au prix et à les désensibiliser à la valeur des marques. Donc à diminuer leur fidélité. ■ Il faut fidéliser ses gros clients. Les "gros clients" sont clés dans la rentabilité de la marque : les analyses montrent que le premier tiers des clients achètent en moyenne 6 fois plus que le dernier tiers. Il est Source : donc clé de les fidéliser. All Consumers Are Not Created De plus, la fidélité permet d’appliEqual quer un prix de vente plus élevé : David Ogilvy des consommateurs fidèles sont éd. Wiley, 1995 prêts à payer en moyenne 7 à 10 % plus cher que les autres. Il faut donc adopter un marketing différencié qui vise à dépenser ses efforts de marketing auprès des clients rentables. ■ Comment développer un marketing différencié ? Il faut réallouer le budget marketing en mettant l’accent sur les programmes de fidélisation à destination des gros clients : -Envoyer à ses clients de façon ciblée des informations sur les produits. Par exemple, un fabricant de lait pour nourrissons peut expliquer aux parents comment le processus de fabrication permet d’obtenir un lait facilement digeste. -Faire participer le consommateur. On peut distribuer des échantillons, organiser des séances de démonstration ou questionner ses gros clients sur leurs attentes. La publicité et la promotion gardent leur utilité, mais elles doivent être conçues en support des actions de fidélisation. Par exemple, elles peuvent aider à constituer la base de données des clients, au moyen de numéros verts ou de coupons réponse. ■ Développer un marketing différencié 7 MANAGERIS Le point sur… N° 5 Septembre-Octobre1998 point sur 5 1/10/99 21:42 Page 8 (1,1) ENCHANTER SES CLIENTS S avoir développer des produits adaptés aux attentes des clients est un enjeu majeur. Pour y parvenir, les entreprises ont fait évoluer leurs méthodes de travail : la plupart sont ainsi passées de l’approche "Push" à l’approche "Pull". Mais, comme le montre Meeting of the Minds, ces modèles s’avèrent aujourd’hui insuffisants. En effet, le modèle "Push" conduisait à développer des produits innovants, mais qui répondaient mal aux attentes des clients. Elles ont alors adopté le modèle "Pull", qui fait intervenir le marketing en amont afin de mieux prendre en compte les attentes des clients. Ce faisant, beaucoup ont perdu leur capacité d’innovation ! Ce livre propose une troisième voie. ■ Combiner "Push" et "Pull". Plusieurs entreprises, comme Procter & Gamble, HewlettPackard ou General Motors ont cherché à combiner les avantages des approches "Push" et "Pull". Pour cela, elles ont agi sur les leviers suivants : . Développer l’ingénierie simultanée. Il s’agit de faire intervenir simultanément le marketing et le bureau d’études pour : -mieux répondre aux attentes des clients grâce au marketing ; -bénéficier simultanément des capacités d’innovation du bureau d’étude, tout en ayant une bonne connaissance des clients. . Mettre en place une procédure systématique pour introduire une qualité d’écoute et d’interprétation. Il faut s’appuyer sur une procédure de travail très normalisée qui conduise le marketing et le bureau d’études à veiller à la qualité d'écoute et d'interprétation des besoins des clients. Pour cela, il faut : -Elaborer un cahier des charges du produit qui implique tous les Source : départements concernés. La direcMeeting of the Minds tion peut ainsi s’assurer que l’enVincent P. Barabba semble des attentes des clients éd. Harvard Business School Press sont prises en compte. 1995 -Générer plusieurs solutions alternatives et les tester auprès d’un panel de clients. En présenter les résultats à la Direction, qui s'assure ainsi de la qualité des travaux. -Sur la base des orientations retenues, conduire des analyses détaillées, puis en présenter de nouveau les résultats aux clients et à la Direction. Et seulement alors, valider le choix retenu. . Développer une culture de recherche d’améliorations permanentes. L’entreprise doit inciter fortement ses équipes à tester régulièrement des évolutions des produits, des prix, et des segmentations de marchés. ■ Innover pour répondre aux attentes des clients Pour vo u procur s er les sou rces cit ée ou les s ynthèse s, s Mana contac geris, au 01 4 tez-nous 2 57 70 67 8 MANAGERIS N° 5 Septembre-Octobre1998 Le point sur… point sur 5 1/10/99 21:42 Page 9 (1,1) ENCHANTER SES CLIENTS L es entreprises sont confrontées à de nouveaux défis. Le pouvoir des distributeurs augmente ; la production de masse s’estompe au profit d’une personnalisation accrue des produits ; la communication avec le client devient plus difficile. Cette évolution impose de repenser le rôle du marketing. Les A's du Maximarketing préconise une révolution des principes et des approches du marketing autour de la satisfaction des clients. Il faut désormais traiter chaque client sur une base individuelle plutôt que de s’adresser à un marché hétérogène et abstrait. Pour y parvenir, l’entreprise doit s'appuyer sur les préceptes marketing suivants : . Informer le client objectivement plutôt que de vanter son produit. Par exemple, on peut mettre à disposition des clients un service téléphonique d’information et de conseil sur une préoccupation liée au produit. . Agir concrètement au lieu de faire des discours. C’est la stratégie de Nestlé, par exemple, qui est présente dans la vie quotidienne des mamans : relais autoroutiers, envoi de produits lors de la fête des mères ou pour l’anniversaire de bébé, etc. . Cibler ses véritables clients et cesser de gaspiller ses moyens en marketing de masse. Les outils de gestion de bases de données permettent de traiter de multiples informations sur le client. Il est désormais possible de s’adresser personnellement à chaque client en lui proposant des offres qui correspondent à ses goûts et à ses besoins. Le marketing individualisé permet ainsi d’établir une relation avec chaque client. Il est aussi beaucoup plus aisé d'en évaluer la rentabilité, grâce à l'identification des taux de retour. . Offrir plus de valeur au client pour un prix donné. S’il est important d’offrir un bon produit, Source : il est encore plus important d’offrir Les A ’s du MaxiMarketing aussi plus de valeur que ses Stan Rapp et Thomas L. Collins concurrents. Par exemple, sous éd. Ediscience international, 1994 forme de services supplémentaires, d'une qualité d’écoute et de relation, de produits sur mesure, etc. . Impliquer ses clients dans la vie de l’entreprise. Il s’agit d’inviter ses clients à participer à des événements qui les rendent plus proches de l’entreprise. Par exemple, on peut organiser des œuvres de charité, la visite d’un site, une excursion, une action sur l’environnement, etc. . Se préoccuper véritablement de la satisfaction de ses clients. Viser la satisfaction totale des clients implique souvent de se réorganiser pour répondre à leurs attentes. Par exemple, créer un service de dépannage 24 heures sur 24, un service livraisons à domicile, etc. ■ S’adapter aux nouvelles exigences des clients 9 MANAGERIS Le point sur… N° 5 Septembre-Octobre1998 point sur 5 1/10/99 21:42 Page 10 (1,1) ENCHANTER SES CLIENTS L e modèle de la production de masse n’est plus adapté. La rigidité des chaînes de fabrication et le manque de variété des produits sont les principales raisons du déclin de ce modèle. La concurrence a rendu les marchés volatiles, fragmentés, exigeants. Elle impose désormais la variété et la personnalisation des produits à coûts réduits. Un nouveau modèle émerge afin de répondre à ces impératifs : la personnalisation de masse. Mass Customization explique en quoi il consiste et décrit les étapes nécessaires à sa mise en œuvre. ■ Quels sont les avantages de la personnalisation de masse ? La personnalisation de masse vise à offrir des produits et des services suffisamment variés et abordables afin que chacun trouve exactement ce qu’il désire. Ce modèle offre de multiples avantages : . Il répond mieux aux attentes de clients. En proposant des produits sur mesure, la personnalisation de masse augmente la satisfaction des clients. Donc leur fidélisation. Les clients satisfaits sont prêts, en outre, à payer plus cher un produit ou un service. . Il est rentable. Ce modèle concilie en effet variété et maîtrise des coûts. En effet, les nouvelles technologies ont rendu les processus de production plus flexibles. Ils permettent de produire indifféremment tous les membres d’une famille de composants. L’application d’un seul processus de production pour fabriquer une grande variété de produits permet de faire ainsi des économies de gamme. Et les coûts baissent en fonction du nombre de produits fabriqués. Développer la personnalisation de masse Source : Mass Customization B. Joseph Pine II éd. Harvard Business School Press 1993 Pour mettre en œuvre cette approche, il faut repenser le processus d’offre du produit dans une optique personnalisée. Par exemple : -Personnaliser ses produits et ses services existants. Sur des produits ou services standardisés, le marketing ou le vendeur peuvent intervenir pour personnaliser l’offre. Par exemple, configurer un ordinateur pour le client ; proposer un "package" de produits ; etc. -Créer des produits et des services intrinsèquement personnalisables. Par exemple, les meubles de bureau sont aujourd’hui adaptables : réglage, inclinaison, etc. -Offrir la personnalisation sur le lieu de vente. Par exemple, un magasin de disques peut produire sur place un CD composé de chansons choisies par le client. ■ 10 MANAGERIS N° 5 Septembre-Octobre1998 Le point sur… point sur 5 1/10/99 21:42 Page 11 (1,1) ENCHANTER SES CLIENTS C omment lutter contre des concurrents qui bénéficient d’un avantage de volume ou d’une supériorité technologique ? A partir de nombreux exemples, Customer Intimacy décrit les avantages de la stratégie d’intimité avec le client. Il ne s’agit plus de faire l’offre la moins chère du marché, ni d’offrir la technologie la plus performante. Mais d’apporter au client une valeur ajoutée qui correspond exactement à ses besoins. ■ Les bases de la stratégie d’intimité client. A défaut de pouvoir concurrencer le prix ou l’avance technologique de leurs concurrents, les entreprises doivent trouver d’autres voies pour rester compétitives. La stratégie d’intimité client permet de faire des offres concurrentielles en s'appuyant sur une autre approche : l’identification et la résolution des problèmes propres du client. Pour cela, il faut ajuster son offre en fonction du besoin de chaque client. Cette démarche peut impliquer d’aller jusqu’à auditer l’organisation du client pour mieux répondre à ses besoins. Cette stratégie offre des perspectives de croissance même sur des marchés très concurrentiels. Par exemple, au lieu de se battre sur les prix, Cable & Wireless s'est imposée en offrant des services adaptés à ses clients : elle a proposé aux avocats un logiciel d'imputation aux clients du temps passé au téléphone, etc. ■ Les trois voies de l’intimité client. . Offrir à chacun un produit ou un service spécifiquement adapté à ses besoins propres. Par exemple, en anticipant sur le renouvellement en équipement du client, on peut assurer une rapidité Source : Customer Intimacy de livraison de 24 heures, sans Fred Wiersema supporter des coûts de stock éd. Knowledge Exchange excessifs. C'est le cas de Zeppelin, 1996 distributeur de pièces Caterpillar en Allemagne. . Apprendre au client à mieux se servir du produit : -Il faut faire découvrir au client tous les usages du produit, au-delà de ce pour quoi il l’utilise. Cette approche a été adoptée par Xerox pour promouvoir l'utilisation de la Docutech. -On peut aussi faire évoluer les méthodes de travail des clients, pour l'amener à mieux utiliser ses produits ou services. SAP a ainsi passé des accords avec des cabinets en organisation pour aider les clients à tirer parti de son logiciel. . Nouer un partenariat avec ses clients. En développant une relation étroite avec son client, on peut arriver à lier une partie de son activité à la sienne pour gagner en performance. Ainsi, Procter & Gamble a fusionné son processus logistique avec celui de Wal-Mart, au grand bénéfice des deux partenaires. ■ Créer l’intimité-client 11 MANAGERIS Le point sur… N° 5 Septembre-Octobre1998 point sur 5 1/10/99 21:42 Page 12 (1,1) ENCHANTER SES CLIENTS L ’optique de création de valeur pour les actionnaires revient parfois à considérer les clients comme de simples acheteurs, dont il faut "tirer" le maximum de profits. Elle conduit alors à considérer la recherche de la satisfaction totale des clients comme génératrice de coûts, qui pèsent sur la rentabilité. En réalité, comme le montre Customer Connections, la création de valeur pour l'actionnaire et la recherche de satisfaction des clients peuvent se renforcer mutuellement. Pour cela, il faut mesurer la valeur financière des relations avec les différentes catégories de clients. Et allouer ses efforts de satisfaction sur les catégories les plus rentables pour l’entreprise. Il dispose pour cela de 4 leviers : Optimiser la valeur du portefeuille-clients Pour vo us pro les sou curer rc ou les s es citées, ynt Manag hèses contac eris, au 01 4 tez-nous 2 57 70 67 . Optimiser la composition du portefeuille-clients, en ciblant ses efforts sur les clients les plus rentables. Pour cela, il faut : -Identifier la valeur du portefeuille de clients. Comment se répartit votre portefeuille de clients ? Quel pourcentage de la valeur de vos relations clients représentent les 20 premiers pour-cent de vos clients ? Quelles sont les caractéristiques communes des clients qui concentrent le plus de valeur ? Etc. ; -Comparer ces données avec la situation des concurrents. -S'appuyer sur cette nouvelle compréhension pour optimiser les efforts en les concentrant sur les relations les plus génératrices de valeur. . Accroître la largeur de l’offre. En proposant des prestations complémentaires, l’entreprise apporte plus de valeurs au client. Et accroît la valeur des relations. Source : . Accroître la part de la valeur ajouCustomer Connections tée de l’entreprise. Pour acquérir un Robert E. Wayland et Paul M. Cole avantage concurrentiel, l’entreprise éd. Harvard Business School Press peut développer des compétences 1997 sur les étapes amont ou aval de la . chaîne de valeur ajoutée. Ainsi, une société comme Boeing peut décider de prendre en charge les étapes de financement des avions, voire la gestion de leur exploitation. . Optimiser les mécanismes de partage des risques et des résultats entre l’entreprise et ses clients. Un partenariat plus étroit avec les clients permet souvent d’accroître la création de valeur pour le client et pour l’entreprise. L’entreprise peut par exemple moduler son prix en fonction des performances obtenues par le produit. Ainsi, plus le produit crée de la valeur pour le client, plus il rapporte de la valeur à l’entreprise. Elle peut aussi proposer de partager les risques et les bénéfices d’une opération. Par exemple, une entreprise de chauffe peut prendre à sa charge l’exploitation d’une chaufferie et se faire rémunérer sur les économies réalisées. ■ 12 MANAGERIS N° 5 Septembre-Octobre1998 Le point sur… point sur 5 1/10/99 21:42 Page 13 (1,1) • S'inspirer des pratiques japonaises Cet ouvrage examine les principes qui guident l'approche marketing des entreprises japonaises, en particulier en matière de nouveaux produits. Il explique pourquoi elles évitent d'introduire des innovations trop radicales, et cherchent plutôt à proposer une offre toujours légèrement en avance sur le marché. Il décrit les approches adoptées pour comprendre les besoins des clients, beaucoup plus fondées sur l'intuition et la réactivité que l'étude et la planification. Source : Le marketing à la japonaise, éd. Village Mondial, 1997, 256 pages. ■ Sources complémentaires • Tourner ses processus opérationnels vers les clients Cette cassette vidéo examine le rôle du "management des opérations" (processus opérationnels) dans la réponse aux attentes des clients. Son auteur est professeur en management des opérations à Boston University. Source : «L'organisation orientée clients», Jeffrey G. Miller, cassette Video Management, 1994, 56 minutes. ■ " • Stratégie de service Cette cassette vidéo de Jean-Claude Larréché, professeur à l'INSEAD, présente un cadre de réflexion pour élaborer une stratégie de service gagnante. Elle insiste en particulier sur le lien entre satisfaction des clients, satisfaction des clients et profit. Source : "Gagner ensemble grâce aux services", Jean-Claude Larréché, cassette Video Management, 1995, 70 minutes. ■ • Qualité de service Ce CD Rom en anglais, fondé sur les travaux de James L. Heskett (un des auteurs de "The Service Profit Chain" - cf. p 3) et Jeffrey Rayport, se présente comme un logiciel de formation interactif sur le management de la qualité de service. Il s'adresse principalement aux managers opérationnels désireux de renforcer la qualité de service de leurs unités. Source : "Service Success", CD Rom Harvard Business School Publishing. ■ • Stratégie clients Ce CD Rom en anglais vous propose un logiciel de simulation d'élaboration d'une stratégie clients. A partir de rapports décrivant l'environnement de marché, de données financières et d'interviews de clients, vous décidez de votre stratégie. La simulation porte surtout sur le lien entre management des clients et profits. Source : «Managing Customers for Profit», CD Rom Harvard Business School Publishing, 1997 ■. 13 MANAGERIS Le point sur… N° 5 Septembre-Octobre1998 point sur 5 1/10/99 21:42 Page 14 (1,1) • Politique de prix Cet ouvrage propose une approche originale d'optimisation du prix, destinée à capter le maximum de la valeur que les clients sont prêts à payer. Cette approche consiste à proposer des prix très différents pour une offre fondamentalement similaire, mais différenciée par des facteurs n'ayant qu'un impact marginal sur les coûts. Source : Power Pricing, éd. The Free Press, 1996, 369 pages. ■ • Conception de l'offre Cet ouvrage montre que la diffusion des méthodes de production au plus juste nécessite de proposer une offre en permanence optimisée en matière de qualité, de fonctionnalités et de coût. Il présente les méthodes adoptées par les entreprises japonaises pour y parvenir, en mettant particulièrement l'accent sur les techniques de maîtrise des coûts. Source : When Lean Enterprises Collide, éd. Harvard Business School Press, 1995, 379 pages. ■ • Gestion des marques Cet ouvrage analyse en profondeur le concept d'identité de marque, fondamental pour la gestion stratégique de la marque. Il examine en particulier : - les principes de gestion de l'évolution de la marque au cours du temps ; - la gestion du portefeuille de marques de l'entreprise ; - le rôle de la marque au sein de l'univers plus large de la communication de l'entreprise. Source : Les marques, capital de l’entreprise, éd. Editions de l’Organisation, 1998, 576 pages ■ 14 MANAGERIS Le point sur… N° 5 Septembre Octobre 1998 point sur 5 1/10/99 21:42 Page 15 (1,1) Publication éditée par MANAGERIS, SARL au capital de 50 000 F ,RCS B 38805240290 135, rue du Mont-Cenis 75018 Paris Tél : (33) 01 42 57 70 67 - Fax : (33) 01 42 57 70 38 Directeur de la publication : Etienne BAËRD Commission paritaire : 75425 ISSN : 1243 - 3462 Ce supplément thématique, a été conçu pour vous indiquer les meilleures sources sur un sujet donné. Pour toute question complémentaire, ou pour commander les ouvrages, synthèses ou articles présentés, n'hésitez pas à nous contacter au Tél. : 01 42 57 70 59 Fax : 01 42 57 70 38 - [email protected] 15 MANAGERIS Le point sur… N° 5 Septembre Octobre