Rapport - Région Rhône

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Rapport - Région Rhône
TRAPINAUD Mylène
Université Claude Bernard Lyon 1
ISTR composante Orthophonie
RAPPORT DE STAGE
EN
ORTHOPHONIE
AU
TOGO
du 30 mai au 24 juin 2011
a) Vie Pratique
Le logement :
Mes collègues (berthine et chloé) et moi-même avons été hébergées à Lomé par
l'association Action Sans Frontière Togo qui possède une maison dans le quartier
de Nyékonakpoé. C'est un quartier vivant avec de nombreux commerces et
relativement proche du centre ville, du grand marché et de la plage. Nous étions
également proche de nos lieux de stage : 10 minutes de taxi-moto du centre Envol
et du CHU Tokoin et 25 minutes du CHU campus.
La maison dans laquelle nous étions hébergée comprend 1 grande pièce
principale avec la cuisine (plaques électrique et frigo), deux chambres (que
nous partagions avec une stagiaire en communication), une salle de bain et des
toilettes. À l'extérieur nous disposions d'une grande terrasse très agréable.
Pour le loyer, nous avons payé 230 euros (soit 150 000 FCFA) pour les 5
semaines où nous sommes restées. Cela comprend l'hébergement, les charges (eau
et électricité), le petit déjeuner et les sachets d'eau buvable que nous avions
toujours à disposition.
L'association possède dans le bâtiment mitoyen de la maison une bibliothèque à
laquelle nous avions accès et nous pouvions emprunter des livres.
Nous avons fait appel à ASF Togo pour notre hébergement car Coralie et Lucie,
deux étudiantes de notre promotion qui sont allées à Lomé à l'automne 2010 pour
un stage, nous ont recommandé cette adresse où elles-mêmes avaient été
hébergées.
Les personnes de l'association qui organise également des chantiers
humanitaires les étés ont l'habitude de recevoir des français et sont donc de
bons conseils pour ce qui est de la nourriture, des tarifs (nourriture,
déplacement, souvenirs) et sont très ouvertes à l'échange. Cela a donné une
richesse supplémentaire à notre séjour.
L'argent :
Au togo, il est possible de retirer directement des Francs CFA dans certaines
banques grâce à la carte visa. Cependant je n'en avais pas, je suis donc partie
avec du liquide que j'ai pu changer sur place. Le taux de change est d'environ
1euro = 656 FCFA. À Lomé, il y a de nombreuses banque où changer de l'argent, en
revanche à l'intérieur du pays, il est plus difficile d'en trouver, il faut donc
prendre ses précautions. Pour les 5 semaines de notre séjour, j'ai dépensé 500
euros (230 euros d'hébergement, et 270 pour le quotidien, les sorties du week
end et les souvenirs).
Santé :
Pour ce séjour, j'ai du prendre différentes précautions en terme de santé.
Tout d'abord il est important de vérifier que l'on est à jour pour le vaccin DTP
(diphtérie, tétanos et poliomyélite) et ROR (rougeole, oreillons, rubéole). Le
vaccin contre la fièvre jaune est obligatoire (le carnet de vaccination est
demandé en arrivant à l'aéroport à Lomé) et doit être fait dans un centre de
vaccination agrée. D'autres vaccins sont conseillées : hépatite B, hépatite A
(valable 10 ans), personnellement j'étais déjà vacciné pour cela. J'ai donc
rajouté le vaccin contre la typhoïde et la méningite. Certains de ces vaccins
peuvent être remboursés, il faut se renseigner auprès de sa mutuelle car
certaines ont un forfait annuel et rembourse les vaccins à hauteur d'un certain
montant.
Il faut ajouter à cela une trousse à pharmacie personnelle avec les
médicaments de première nécessité (anti-diarrhéique, laxatif, antiseptique,
pansements, anti-moustique et crème solaire).
Enfin un traitement anti-paludisme est nécessaire, personnellement j'ai pris
de la malarone (il faut une ordonnance) que j'ai plutôt bien supporté.
Pour tout problème de santé sur place, le consulat donne les coordonnées d'un
médecin lors de l'enregistrement au début du séjour.
Télécommunications :
Pour recevoir ou émettre des appels ou sms vers la France sur notre téléphone
français, il suffit de demander l'option internationale gratuite auprès de son
opérateur. Par exemple avec orange, l'envoi d'un sms du Togo vers la France
coûte 29 centimes, la réception est gratuite, l'appel émis coûte 2 euros 35 la
minute et l'appel reçu 1 euro 10.
Sur place, l'association m'a prêté un téléphone portable et une puce togolaise
car le mien n'acceptait pas de carte sim togolaise. Ensuite il suffit d'acheter
des recharges de crédit (500, 1000, 2000 FCFA et plus).
Il existe deux opérateurs au Togo : Moov et Togocel. Les deux sont équivalents
mais cela est un peu plus cher d'envoyer d'un opérateur vers l'autre. C'est
pourquoi la plupart des togolais ont deux téléphone portable, un pour chaque
opérateur afin de bénéficier des avantages des deux.
Pour ce qui est d'internet, nous avions amené notre ordinateur et nous
arrivions parfois à capter un réseau non sécurisé. Sinon, il est très facile de
trouver des cybers où se connecter, il faut compter 250 FCFA (environ 40
centimes d'euros) pour une heure, mais la connexion est parfois capricieuse.
Stage :
Il existe un partenariat entre l'ISTR (Institut des Sciences et Techniques de
la Réadaptation à Lyon) et l'ENAM (École Nationales des Auxiliaires Médicaux à
Lomé), ce stage est donc géré par l'école d'orthophonie qui a fixé directement
avec les maîtres de stage togolais la teneur, la durée et le déroulement du
stage au Togo.
Nous étions 5 étudiantes de 3ème année à postuler pour ce stage, nous avons du
rédiger une lettre de motivation ainsi qu'un Cv et remplir un dossier de
mobilité internationale. Nous avons également eu un entretien avec Madame
Peillon. À l'issue de cela 3 personnes ont été choisies. Je suis donc partie
avec Berthine et Chloé, deux autres filles de 3ème année pour un stage de 4
semaines, qui vaut pour un stage anticipé de 4ème année.
À lomé nous étions réparties entre 3 lieux de stage : le CHU campus (service
neurologique), le CHU Tokoin (services neurologique, pédiatrique et ORL) et un
centre pour enfants handicapés (centre ENVOL).
Nous étions en stage du lundi au vendredi. Les horaires étaient 7h-12h 14-17h
pour les CHU mais certains après-midi étaient libres car il n'y avait pas de
patients. Au centre Envol, nous faisions 7h30-11h30 et 14h-15h.
Il faut noter que notre stage a été quelques peu perturbé par des mouvements de
grève du personnel médical durant notre séjour.
En ce qui concerne les relations avec nos maîtres de stage, elles ont été très
agréables. Il y a eu un réel échange de connaissance et de point de vue, tant
sur le plan purement orthophonique que culturel. Les orthophonistes togolais
laissent volontiers la place au stagiaire pour les bilans comme pour les
rééducations et ce dans le but de l'acquisition d'une autonomie professionnelle.
Même si cela est quelque peu déstabilisant au départ, il est vraiment formateur
et gratifiant de pouvoir passer du rang d'observateur à celui d'acteur.
Vie quotidienne :
Nous sommes arrivées au Togo fin mai, en pleine saison des pluies. Durant
cette période, le pays connait une chaleur humide. Les jours alternent entre
soleil et pluies. Quand cette dernière se met à tomber cela peut durer plusieurs
jours rendant les rues impraticables et le travail des zémidjans (taxi-motos)
d'autant plus difficile.
Le rythme de vie togolais est très agréable, les gens prennent le temps de
vivre sans stress ni précipitation. On peut trouver à manger à toute heure,
trouver un taxi à tout moment, les horaires ne sont donc pas contraignants. Les
gens aiment à se retrouver pour discuter au coin d'une rue ou aux bars de la
plage les dimanches et jours fériés. Le soleil se couche tôt au Togo. Il fait
nuit vers 18h30, une partie de la vie Loméenne se fait donc de nuit. Les gens
commencent leur journée tôt entre 6h et 7h et la ville reste animée jusque vers
22h.
Le principal moyen de transport à Lomé reste le taxi-moto (zem) qui est rapide
et peu cher (entre 200 et 400 FCFA la course) et que nous avons beaucoup
utilisé. Cependant c'est un moyen dangereux car les motos sont obligées de
slalomer au milieu des voitures et personne ne porte de casque. On peut aussi
trouver des taxis voiture, la course revient environ à 2000 FCFA.
La nourriture togolaise est essentiellement basée sur le maïs, l'igname. Les
togolais réalisent toutes sortes de plats. Le met le plus courant reste la pâte
faite à partir de farine de blé fermentée, on trouve également des ablos (sorte
de pain de maïs), des coliquots (igname ou patate douce frite), des allocots
(banane frite) et bien d'autres choses. Les viandes les plus courantes sont le
boeuf et le poulet qui sont très (très) cuits afin d'éviter tout risque de
bactérie. Pour ce qui est du sucré on trouve beaucoup de beignets. Et bien sûr
il ne faut pas passer à côté des fruits à la saveur bien différente de chez nous
(bananes, mangues, orange, canne à sucre, ananas …). nous avons pu goûter tout
cela, attention au piment que les togolais mettent un peu partout avec le sucré
comme le salé, il faut donc penser à demander « sans piment ». L'eau n'est pas
potable il est donc nécessaire de toujours avoir de l'eau minérale avec soi.
Les week-ends étaient dédiés aux sorties avec diverses visites : le marché de
Lomé, Kpalimé et sa cascade, togoville et la traversée du lac togo en pirogue
pour aller voir le marché aux fétiches ou dzolo (village où l'association ASF
réalise ses chantiers humanitaires).
b) Bilan et Suggestions
Ce stage au togo à été riche de découvertes du point de vue de l'orthophonie
et du point de vue culturel. Sur les lieux de stage, l'autonomie dont il faut
faire preuve est très formatrice et m'a permis de me sentir réellement à ma
place en tant que future orthophoniste, cela m'a également permis de prendre
confiance en moi. J'ai pu me rendre compte des choses dont j'étais capable (en
bilan, en rééducation), chose qui ne nous est pas toujours donnée en france.
J'ai pu remarquer que les orthophonistes togolais ont une pratique
relativement proche de la notre. Cependant, la part de croyances vaudou est très
importante au Togo et souvent les patients donnent une explication « mystique »
à leur trouble. Ainsi les personnes ont souvent recours à la fois à la médecine
traditionnelle et à la médecine classique. Le rôle d'information de
l'orthophoniste quand au pathologies du langage est donc très importante, par
exemple un bégaiement sera souvent expliqué par un ensorcellement. C'est sur ce
point que l'impact culturel est le plus fort et que nous stagaires occidentaux
avons beaucoup de choses à apprendre.
La principale difficulté rencontrée lors du stage a été la langue. Il existe
de nombreux dialectes au togo (à lomé les gens parle le mina) et certains
adultes ou les enfants non scolarisés ne parlent pas français. Dans ce cas les
rééducations sont difficiles à suivre. Par exemple au centre Envol (centre pour
enfants handicapés) où nous étions en stage, la plupart des enfants ne
comprenait pas le français, nous avons donc dû apprendre quelques mots de mina
pour pouvoir travailler. Je conseillerais donc aux futur(e)s stagiaires
d'apprendre quelques mots de mina avant de partir en stage, cela leur sera utile
au quotidien et pour le stage.
Nous avons été très bien encadrées pendant notre séjour que ce soit au niveau du
stage avec les orthophonistes ou au quotidien par les gens de l'association qui
nous ont fait découvrir leur culture, leur langue et différents lieux en dehors
de Lomé.
Avant notre départ pour le Togo, nous avons été en contact avec Mme Peillon de
nombreuses fois qui elle-même connait bien le Togo et a donc pu nous conseiller
sur certains points, nous donner les coordonnées des gens sur place... Nous
avions également des camarades de promotion qui étaient parties à l'automne 2010
avec qui nous avons beaucoup échangé. Enfin nous avons pris contact avec
l'association qui nous hébergé et nos maîtres de stage quelques mois avant le
départ.
Notre stage a été court, je pense qu'il faudrait prévoir au moins 6 semaines
de stage afin d'avoir le temps de suivre les patients. La régularité dans la
présence des patients n'est pas la même qu'en France, il n'est pas rare que les
patients ne viennet pas au rendez-vous, sur une petite période il est donc
difficile de suivre les patients.
Après le stage il est appréciable de se réserver une ou deux semaines pour
visiter l'intérieur du pays, les trajets sont longs à cause de l'état des
routes, il faut donc prévoir plusieurs jours pour se déplacer à une centaine de
kilomètres.
Pour la préparation du voyage, il faut quand même prévoir des fonds financier
surtout pour les étudiants non boursier car me si la vie n'est pas cher au Togo,
l'argent part très vite. En ce qui concerne la bourse, je remercie la région
Rhones-Alpes pour la bourse explora qui m'a permis de financer une partie de mon
billet d'avion et de réaliser ce voyage enrichissant. Je conseille donc à tous
les éétudiants qui en auront la possibilité de tenter cette expérience.

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