l`autorite ou les moyens de vivre ensemble pour apprendre
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l`autorite ou les moyens de vivre ensemble pour apprendre
IUFM DE BOURGOGNE CONCOURS DE RECRUTEMENT : PROFESSEUR DES ECOLES L'AUTORITE OU LES MOYENS DE VIVRE ENSEMBLE POUR APPRENDRE GAUTHERON Céline DIRECTEUR DE MEMOIRE: Mme Dubois ANNEE : 2003 N° 0160376X SOMMAIRE Introduction …………………………………………………………… p.2 1. QU’EST-CE QUE L’AUTORITE ? …………………………………….... p.3 1.1. Définition …………………………………………………………. p.3 1.2. L’autorité dans la relation maître / élèves et ses dérives …………. p.3 ……………………………………… p.4 2. LE RELATIONNEL ………………………………………………………. p.6 2.1. La communication ……………………………………………….... p.6 1.3. Les fondements de l’autorité 2.1.1. Les relations maître / élèves ……………………………. 2.1.2. La mise en place des règles de vie 2.2. Gérer les dysfonctionnements ………………........... …………………………………….. 2.2.1. Les interventions par signes p.6 p.8 p.10 ……………………............. p.10 2.2.2. Le dialogue ……………………………………………... p.11 2.2.3. Les conseils d’enfants ………………………………….. p.11 2.2.4. La sanction ……………………………………………… p.13 2.2.5. Les tierces personnes …………………………………… p.14 3. LES APPRENTISSAGES ………………………………………………...... p.16 3.1. La préparation de la classe ………………………………………. p.16 3.1.1. La passation des consignes ………………………….….. p.16 3.1.2. La gestion de l’espace ………………………………….. p.17 …………………………………….. p.17 3.2. Faire apprendre ………………………………………………….. p.18 3.1.3. La gestion du temps 3.2.1. Les diverses situations d'apprentissage pour vivre ensemble p.18 3.2.2. L'évolution des situations d'apprentissage ……………… p.19 3.3. La motivation des élèves ………………………………………… p.20 Conclusion ……………………………………………………………………… p.23 1 INTRODUCTION L’école assure la transmission d’un savoir mais aussi celle des valeurs morales, culturelles, sociales, permettant la formation d’un adulte et son intégration dans une société donnée. L’enseignant dirige cette transmission et dispose pour cela de l’autorité lui permettant de se faire obéir sans avoir recours à la force. Aujourd’hui, cette préoccupation de l’autorité est très présente surtout chez les jeunes professeurs des écoles pour qui elle apparaît comme une des conditions principales au bon déroulement des apprentissages. L’autorité permet à l’enseignant à travers son attitude, son comportement, d’installer un climat propice aux apprentissages dans la classe. Elle favorise ainsi le développement des relations avec autrui, l’instauration de règles de vie, de conduite, créées et comprises par les élèves. Elle contribue finalement à la socialisation de l’enfant. Il me semble important de pouvoir mettre en place une ambiance sereine de travail avant de mettre en œuvre des situations d’apprentissage. J’ai considéré d’emblée que la relation maître élèves était aussi importante que les relations au savoir, car les difficultés à gérer la classe peuvent très vite prendre le pas sur les activités d’enseignement. Que peut mettre en place l’enseignant pour que les enfants apprennent et vivent bien ensemble ? Pour tenter de répondre à cette question, j’ai défini dans un premier temps l’autorité dans sa globalité puis étudié en quoi elle est nécessaire dans les relations que l’on crée avec les élèves ainsi que dans les apprentissages. 2 1. QU’EST-CE QUE L’ AUTORITE ? 1.1. Définition L’autorité est une qualité attendue par l’Education Nationale mais aussi par les enfants car elle leur donne des limites et structure leurs comportements afin de pouvoir aborder les apprentissages dans les meilleures conditions de sérieux et d’efficacité. L’autorité est l’ensemble des moyens mis en place par l’enseignant pour aider les élèves à savoir vivre ensemble, c'est-à-dire dans le respect de chacun, et pour créer des conditions favorables à leurs apprentissages. L’autorité contient une notion de pouvoir ou, de façon plus adéquate, celle du droit de commander, reconnu par ceux qui s’y soumettent. Elle doit être justifiée, légitimée et reconnue par certains pour entraîner leur consentement à des règles qui les rendront « sujets », c'est-à-dire placés dans leur condition humaine. Si elle était unilatérale, elle ne poserait pas de problèmes, mais elle implique un retour, si bien que le titulaire de l’autorité doit s’adapter à son « public ». 1.2. L’autorité dans la relation maître élèves et ses dérives L’autorité est fondée sur les rapports entre le maître et les élèves. Son système justificatif relève de la fonction d’enseignement de l’enseignant. C’est bien parce qu’il est responsable de la transmission des valeurs humaines et qu’il détient et représente le savoir qu’il prétend, du même coup, régir les relations avec les élèves. Un lien se crée donc entre ce dernier, socialement délégué pour transmettre ses connaissances et celui qui doit les acquérir. Mais il y a plus : justifiée par « enseigner », fondée sur « former », l’autorité est finalisée par « apprendre ». Elle ne fait fonctionner la situation pédagogique que parce qu’elle a pour but de faire apprendre aux enfants. Mais cette autorité du maître sur ses élèves ne doit pas dévier vers des extrêmes, sous peine de présenter des dangers nuisibles pour la classe. Si l’obéissance n’est pas la négation de la liberté, elle n’en reste pas moins un acte a priori contraignant : si l’autorité est légitime, il peut être tentant d’en abuser ou au contraire, devant la difficulté de l’exercer, d’y renoncer en partie. L’autorité apparaît alors négative dans deux cas : lorsqu’elle dérive vers l’autoritarisme ou, inversement, lorsqu’elle dérive vers un trop grand laxisme de la part du maître. 3 Dans un premier temps, le maître autoritaire ne supporte aucune initiative en dehors de la sienne, il exige une obéissance forcée, anéantissant ainsi la personnalité d’autrui et toute manifestation de celle-ci. Il ne tolère aucune contradiction, est fermé à tout dialogue. Cet excès d’autorité provoque de mauvaises conditions d’apprentissage pour les élèves et empêche toute relation de justesse, de respect et de confiance. S’il advient à l’enseignant de parler ou d’agir fermement, il doit le faire au nom du groupe et non pour exhiber un pouvoir personnel. Un manque d’autorité apparaît, dans un second temps, tout aussi nuisible que l’autoritarisme. Si le maître ne présente pas une autorité suffisante, il ne peut fixer ni repères, ni limites, c’est comme abandonner un enfant à lui-même. Ne pas rappeler à l’ordre un élève qui s’amuse, bavarde ou simplement s’abstient de travailler, c’est, sous prétexte de bienveillance à son égard, l’empêcher d’apprendre à tirer profit de l’école et plus précisément de l’enseignement. De plus, les règles sont alors discréditées et perdent de leur valeur car elles ne sont pas appliquées en toutes circonstances. Un autre danger peut survenir : les enfants ont besoin d’un leader qui organise les occupations et coordonne les efforts. Si le maître n’occupe pas cette place, alors l’enfant est soumis à l’autorité du groupe où c’est la loi du plus fort. De ce type de situation découlent la violence et la délinquance. Pour conclure, l’enseignant doit trouver le juste milieu, dans les relations qu’il entretient avec sa classe, entre l’ordre tyrannique qui paralyse, et le désordre qui paralyse tout autant. Il doit trouver une autorité juste en recherchant à avoir avec ses élèves des relations ouvertes, impliquant la communication, le souci de l’autre. Il doit être celui qui est consistant, constant et cohérent avec lui-même, jusque dans une rigueur qui est acceptée dès lors qu’elle s’appuie sur des faits réels et non sur des intentions ou des préjugés. Ainsi s’obtient une bonne organisation de travail coopératif et un climat moral en cours. Cette autorité contribuera donc à favoriser l’épanouissement de l’enfant. 1.3. Les fondements de l’autorité L’autorité, par la discipline qu’elle met en place, est nécessaire à la vie en commun et fait partie de l’acte pédagogique. Il est nécessaire de s’interroger sur ce qui peut la légitimer : • La socialisation : L’une des missions de l’école est de former le futur citoyen, capable de s’épanouir et de s’accomplir en société. L’école étant une microsociété, les enfants doivent acquérir des principes et règles sociales. La maternelle joue un rôle fondamental dans la socialisation de l’enfant car, au début de sa vie, c’est un être égocentrique donc peu sociable. Aussi perçoit-il, dans un premier temps, tout exercice d’autorité sur sa personne comme une injustice. 4 Notre objectif est alors de lui apprendre à vivre avec les autres, à trouver sa place et ses repères en étant confronté à des règles qu’il doit respecter. Au cycle 2, les programmes donnent des compétences à acquérir dans le domaine « vivre ensemble » : les enfants commencent à se sentir responsables, ils doivent respecter les adultes, leur obéir dans l’exercice de leur fonction et comprendre que les règles acceptées permettent la liberté de chacun. Au cycle 3, en « éducation civique », l’élève doit participer à l’élaboration des règles de vie et les respecter, respecter ses camarades et refuser tout recours à la violence. De plus, à partir du cycle 2, ½ heure par semaine est consacrée aux débats pour réguler la vie en collectivité. L’autorité dépend donc de la vie en société. Ce n’est que lorsque l’on prend conscience de l’autre que la discipline a une raison d’exister. • Le rôle du maître : Il est le représentant légal de l’autorité et a une lourde responsabilité. Son autorité est fondée sur : Ø La reconnaissance des compétences du maître concernant sa maîtrise des savoirs. C’est seulement au nom de son savoir, qu’il a mission de transmettre, qu’il est habilité à donner des ordres aux élèves et à leur imposer des règles et des contraintes. Sa mission est de les aider à s’approprier ce savoir. Ø Le prestige de l’adulte en général, du maître en particulier. L’adulte, pour l’enfant, est un pôle d’identification nécessaire pour structurer sa personnalité. L’enfant sent que l’adulte possède quelque chose dont lui-même est dépourvu. De manière générale, l’enseignant doit exprimer ce que l’enfant attend de lui, c’est-à-dire une supériorité qui dessine une enviable image d’adulte. L’enfant doit donc comprendre que l’autorité du maître s’exerce également à partir de leur différence de places, reconnue et légitimée. L’enseignant a une fonction d’éducation et d’instruction qui le rend responsable de leur transmission. Le charisme et la personnalité appartiennent à cette figure de l’autorité mais peuvent présenter certains dangers. En effet, une relation basée sur ce type d’emprise est une relation de pouvoir. L’élève qui en est l’objet n’agit non pas parce qu’il comprend et reconnaît l’autorité du maître, mais parce qu’il subit un phénomène d’attirance. Ø Le rôle d’arbitre pour gérer les conflits. Le maître est extérieur au conflit et indépendant. Cette figure joue un rôle important dans la construction du rapport à la loi. En dépersonnalisant cette autorité, l’enseignant propose à l’élève d’obéir non plus à la personne du maître mais à la règle qu’il représente et qu’il est tenu de faire respecter. L’exercice de l’autorité par le maître s’admet à travers les différents rôles qu’il remplit au sein d’une classe. Les enfants doivent s’engager, chacun vis-à-vis des autres, à respecter cette autorité. Elle est légitimée par le fait que tous ceux qui s’y soumettent l’ont décidé. Ils sont liés par leur consentement. L’autorité fait partie intégrante de la vie de l’école. Toute manifestation de celle-ci, de la part de l’enseignant, doit avoir un but éducatif. L’objectif est que les enfants vivent ensemble en se respectant, pour apprendre. L’enseignant doit donc réfléchir à la relation qu’il souhaite établir avec ses élèves, par les moyens qu’il peut mettre en place pour créer des rapports de respect réciproque. 5 2. LE RELATIONNEL 2.1. La communication 2.1.1. Les relations maître-élèves Elles sont basées sur plusieurs critères, d’importance égale, et permettent de communiquer avec les enfants en les considérant comme des citoyens en devenir. • Le respect L’enseignant doit s’attacher à instaurer des rapports avec ses élèves basés sur le respect mutuel : respecter les enfants amène à être respecté et à faire respecter l’autorité. Au-delà de l’amour de son métier, il faut aimer les enfants et le leur montrer. Il s’agit d’exprimer le plaisir qu’on a à faire classe. Il est important de témoigner aux élèves notre désir de les voir grandir et progresser. Leur montrer qu’on les respecte, c’est se faire respecter d’eux. Une confiance réciproque peut alors s’instaurer. • L’attention Le maître doit compter sur la dimension affective de ses élèves pour asseoir son autorité. On se rend vite compte que derrière un élève difficile qui soutient le regard et joue au grand, il y a avant tout un enfant qui a besoin de sentir qu’il compte pour son enseignant. Il est donc nécessaire d’instaurer un climat de confiance et de bienveillance. L’accueil en maternelle est un moment privilégié avec l’enfant. L’enseignant l’accueille à l’entrée de la classe, discute avec ses parents, ce qui est favorable aux échanges. Face à un élève agité, le simple fait de le prendre par la main, tout en s’occupant de l’arrivée des autres, ou de lui parler permet de le calmer car la confiance est rétablie. Finalement, l’enseignant doit être à l’écoute des élèves, en les considérant tous comme égaux. Les « chouchous », par exemple, génèrent des sentiments d’injustice. Le fait de rester neutre va permettre à chaque enfant de se sentir important aux yeux du maître. On donne ainsi sa chance à chacun, en commençant par ne pas oublier d’interroger ceux qui ne lèvent pas le doigt. • Le savoir L’enseignant est le détenteur du savoir. Il est celui qui va permettre aux enfants d’apprendre, d’accéder à la connaissance. Il est respecté en tant que tel, mais il le sera d’autant plus qu’il transmettra autre chose que des savoirs bruts : une passion. Les enfants doivent le sentir investi dans son travail. Ce n’est donc pas l’étayage du savoir qui donne une quelconque légitimité à l’enseignant, mais le fait de le faire partager, d’aider les enfants à se l’approprier, de les encourager dans leurs efforts de compréhension. 6 • Faire la classe C’est une activité de la plus haute complexité, dans laquelle il faut prendre sans cesse une multitude de microdécisions qui concernent notamment les apprentissages, le bon fonctionnement du groupe, de chaque élève, la justice entre les enfants, leur sécurité et leur santé. L’enseignant veille à la stabilité de leurs repères, au respect des règles établies, car il est dans la classe le seul garant de la loi. Il doit pour cela s’efforcer d’adopter une attitude constante, d'être juste et d'encourager les progrès de tous. De plus, il ne doit avoir qu’une parole, jamais d’avertissements qui ne soient réellement suivis d’effets, toute punition promise est une punition due. Les élèves doivent respecter un certain protocole dans leur travail. Mais il y va de l’autorité du maître de faire respecter les règles, les consignes, de réguler le niveau sonore, d’encadrer la mise en place des activités. Il ne faut pas oublier qu’il est très important qu’il respecte lui aussi les règles. On ne pourra par exemple pas sanctionner les insultes si on insulte les enfants. Il en est de même si on bavarde avec un collègue pendant que les enfants travaillent. La règle est faite par tous mais aussi pour tous. • La reconnaissance Ø L’encouragement a un effet positif sur l’enfant mais aussi sur la classe. Il est important d’organiser des moments de synthèse et de bilan, d’utiliser une émulation positive. Par exemple, en montrant des travaux réalisés par d’autres, on peut stimuler les enfants qui manquent de motivation. Ø Les récompenses : on peut récompenser les enfants à la fois pour leur travail et leur attitude en classe. La récompense la plus appréciée est la reconnaissance de l’enseignant, qui ne doit cependant pas tourner au favoritisme. Elle doit se manifester par un sentiment de confiance qui s’instaure et de respect. Tous ces critères font partie de la vie de l’école et sont en interactions, d’où la complexité du relationnel entre les élèves et l’enseignant. Ce dernier doit rechercher à avoir avec ses élèves des relations ouvertes, impliquant la communication, le souci de l’autre. Il doit être celui qui est consistant, constant et cohérent avec lui-même, jusque dans une rigueur qui est acceptée dès lors qu’elle s’appuie sur des faits réels et non sur des intentions ou des préjugés. Ainsi s’obtient une bonne organisation de travail coopératif et un climat moral en cours. Les règles de vie sont indispensables dans une école et doivent se faire de concert avec les enfants. La communication est primordiale. Cela va permettre qu’ils prennent conscience qu’obéir aux règles n’est pas destiné à satisfaire un désir de pouvoir du maître mais à répondre à des exigences techniques. 7 2.1.2. La mise en place des règles de vie La création de normes de comportements est un aspect essentiel de la vie de la classe car elles favorisent le fonctionnement harmonieux du groupe et soumettent la volonté individuelle à la volonté générale. Elles précisent les droits mais aussi les devoirs de chacun. Il s’agit de faire admettre aux enfants l’existence de règles de vie fondées sur un contrat. Leur intégration engendre donc des sentiments de solidarité et d’appartenance à un groupe. La majorité des classes possèdent un règlement. Il est indispensable qu’il soit élaboré avec les enfants. Cependant, il existe des règles fondamentales auxquelles tout le monde doit se soumettre : la non violence et le respect de l’autre en tant qu’être humain. Ces valeurs de la société sont universelles et doivent être appliquées à l’école. Elles ne peuvent en aucun cas être discutées. A ces deux lois vient s’ajouter une troisième, propre à tout lieu d’enseignement : travailler pour apprendre ; les enfants vont à l’école pour cette raison. Etre élève est un métier, celui d’apprenant. Cependant, la fonction éducative des règles ne doit pas être le résultat d’une soumission de l’élève au maître mais d’une volonté d’obéir due aux nécessités effectives et comprises par l’enfant. Pour cela, il ne faut pas établir une multitude de règles mais simplement celles dont la rationalité s’impose. Un bon règlement doit comporter un nombre limité de règles, toutes applicables. Selon le cycle auquel appartient la classe, l’enseignant pourra avoir des objectifs et des exigences différents. En cycle 1, les enfants sont très égocentriques et pas totalement conscients de leurs actes et des conséquences qu’ils impliquent. Dans une classe de PS, un enfant jetait du sable sur ses camarades durant la récréation. De retour en classe, l’enseignante a proposé de créer une règle en expliquant clairement aux élèves les effets d’un tel acte (ça fait mal, c’est sale…) ainsi que son caractère non admissible à l’école. L’enseignante a donc agi tout de suite après l’incident et a complété une affiche à deux colonnes (je dois / je ne dois pas) par un dessin barré, fait devant les élèves, d’un enfant jetant du sable. La classe entière était d’accord pour accepter cette règle, comprise et vécue concrètement. Il faut finalement que l’élève comprenne la nécessité des règles et qu’il décide de s’y soumettre volontairement. C’est pourquoi leur établissement et leur évolution dans l’année doivent se faire de concert avec les enfants. De plus, étant identiques pour tous, elles les rassurent. Ils sont alors davantage prêts à les respecter, et cela développe chez eux le sens des responsabilités. En cycles 2 et 3, les enfants anticipent plus facilement leurs actions. Ils sont plus maîtres d’eux et savent ce qui est bien ou non. C’est pour cela qu’une liste de règles (plus complète qu’en cycle 1) peut être énoncée avec les enfants dès le début de l’année. 8 Lorsque j’ai assisté à un conseil d’enfants, où les deux classes de l’école étaient présentes (MS au CE1 / CE2 au CM2), plusieurs élèves du cycle 3 souhaitaient établir une règle précise concernant les délimitations de la cour de récréation (les « petits » gênaient les « grands » et inversement). Les enfants proposaient des solutions et il s’en suivait des discussions entre eux. Une règle très précise a donc été établie lorsque la majorité des élèves étaient d’accord avec la proposition énoncée, l’enseignante l’a alors écrite et affichée près de la cour. L’écrit est nécessaire car il permet de rendre la règle plus concrète et lui donne plus d’importance. Les enfants pourront ainsi aller s’y référer s’il y a de nouveaux litiges. Le conseil a permis d’éviter les règlements de compte immédiats. Son intérêt est de faire prendre conscience aux enfants que les problèmes peuvent se régler autrement que par la violence, en l’occurrence par le dialogue et un comportement responsable. Les règles établies n’en sont donc que plus respectées car réellement comprises et légitimées. Bernard Rey explique clairement le fait qu’un enfant « apprend à se conformer » à une règle qui permet un climat favorable aux apprentissages, à la vie en commun, parce qu’il en voit la nécessité ; mais surtout, l’enfant « apprend à se donner une règle et à la suivre, à contrôler l’impulsion du moment ». Cette obéissance à la règle est la manifestation d’une réelle liberté. Tous les aspects des règles de vie à l’école peuvent s’inscrire dans un tableau à double entrée qui suit: Les domaines Les règles Avec les autres personnes Les interdits « Je n’ai pas le droit » Les obligations « Je dois » Les droits « J’ai le droit » 9 Les lieux et le matériel Apprendre 2.2. Gérer les dysfonctionnements Dans toutes les classes et quel que soit le public, il existe des moments où l’indiscipline vient troubler le bon déroulement de la classe et des apprentissages. L’enseignant doit alors rétablir une situation saine, sinon l’équilibre de la classe et son autorité seront remis en cause. Pour ce faire, il existe de nombreuses possibilités. La difficulté est de trouver la bonne solution au problème à résoudre, sachant que selon l’élève et le moment, elle ne sera pas forcément la même. En cours, on doit souvent réagir rapidement pour rétablir un bon climat de classe. Pourtant, dans ces cas-là, nous pouvons manquer d’objectivité, nous emporter et imposer des sanctions inadaptées voire injustes. Aussi est-il plus judicieux dans l’intérêt de tous de recourir le plus possible aux médiations. Il existe deux catégories d’interventions lors de dysfonctionnements dans la classe, à savoir : - Les relations enseignant / élève(s) : elles se caractérisent par l’usage de signes, du dialogue ou de la sanction - L’introduction d’un tiers dans ces relations : ce peut être des institutions de parole, tel que le conseil d’enfants ou l’intervention de tierces personnes L’objectif de l’enseignant est de parvenir à une modification des comportements à long terme, c'est-à-dire à l’intériorisation et à l’adhésion des règles de vie. 2.2.1. Les interventions par signes Lors des premières manifestations d’une perturbation, l’enseignant peut intervenir par des signes pour demander d’y mettre fin. Ils présentent l’intérêt d’indiquer à l’élève de changer de comportement sans interrompre l’activité de la classe. Ainsi, on peut utiliser : Ø Le contact visuel : regarder attentivement chaque élève permet de faire comprendre que l’enseignant contrôle la situation. Ø L’expression du visage : un visage souriant incite plus les élèves à entrer dans la tâche. De plus, il existe toutes sortes de mimiques (hocher la tête, froncer les sourcils …), que les élèves peuvent facilement décoder. Ø Le langage gestuel : de nombreux signes de la mains (lever l’index, le porter à ses lèvres…) permettent à l’enseignant de montrer sa désapprobation devant un fait. Ø Un rapprochement physique : si un comportement continue malgré les sollicitations gestuelles, l’enseignant peut se rapprocher de l’élève. La proximité physique peut conduire l’élève à stopper son attitude. 10 2.2.2. Le dialogue Lorsqu’un problème de discipline intervient dans la classe, ce qui m’a semblé primordial durant les stages est d’assurer la continuité du cours. Si les gestes et les rappels des règles ne suffisent pas, ou si le comportement est plus sérieux, l’enseignant peut reporter la résolution du problème tout en le signifiant à l’élève : « on en reparle tout à l’heure ». En effet, si l’on interrompt sans arrêt la séance pour reprendre tel ou tel élève, les enfants risquent de perdre de vue les objectifs à atteindre et ainsi se démotiver. De plus, toute la classe est pénalisée alors qu’un seul ou quelques enfants sont concernés. Cette distanciation dans le temps permet également à l’enseignant de ne pas réagir sous l’effet de la colère car c’est à ce moment-là qu’il peut prendre des mesures injustes. Avant le dialogue, l’enseignant et l’élève ont pu se calmer et réfléchir à leur conduite. Lors de mon stage, en cycle 2, l’enseignante s’était entretenue avec un élève difficile pour lui faire part de ses préoccupations et tenter de lui faire exprimer les siennes. Le but était de comprendre l’enfant, ce qui ne signifie pas l’excuser, et trouver de quelles façons il pouvait améliorer son comportement. Ici, l’enfant avait donc eu la possibilité de demander à s’isoler dans un coin de la classe, avec l’accord de l’enseignante, lorsqu’il se sentait nerveux vis-à-vis du groupe classe et ne revenir qu’une fois calmé. J’ai perçu l’importance d’un soutien positif de l’enfant, afin d’établir une bonne relation avec lui. L’élève concerné, à la suite de l’entretien, s’était beaucoup amélioré aussi bien dans ses rapports avec la maîtresse qu’avec ses camarades. Il avait pris conscience des conséquences de ses actes. Il est en tout cas nécessaire d’évaluer les résultats afin d’effectuer un bilan de l’évolution du comportement. Mais la maîtresse devra-t-elle encore intervenir dans quelques temps ? Le dialogue peut en effet avoir ses limites dans le sens où un enfant peut, par exemple, très bien comprendre la règle mais ne pas la respecter. La théorie est acquise mais pas la pratique. L’enseignant doit donc montrer à ses élèves qu’on ne se soucie pas uniquement de leurs comportements mais qu’on s’intéresse aussi à eux en tant que personnes. 2.2.3. La sanction La sanction est définie, dans le dictionnaire Larousse, comme « une mesure répressive infligée pour l’inexécution d’un ordre, l’inobservation d’un comportement ». Sanctionner les comportements de transgression du règlement me semble s’avérer indispensable. Une sanction intervient le plus souvent pour répondre, d’une part à la violation d’une règle, et d’autre part pour légitimer l’existence de cette règle. 11 Ainsi, lorsqu’un élève choisit de ne pas se conformer à celle-ci, de même qu’un individu transgresse une loi, il s’expose à une sanction plus ou moins répressive qui justifie son respect. La sanction punit toujours un écart face à la norme en régulant l’enfant et en le responsabilisant face à ses actes. Excuser ou faire semblant de ne pas voir, c’est l’infantiliser. En le sanctionnant comme l’auteur d’une transgression, il va pouvoir s’interroger sur son action et sur des personnes qui ont pu l’influencer. Pour que l’application d’une sanction ne soit pas considérée comme un acte agressif, humiliant, il est nécessaire que l’enfant la comprenne, la considère comme une juste conséquence de ses actes. Elle doit être liée aux règles établies en classe et non à l’élève lui-même. Elle permet donc de garder l’équilibre fonctionnel du groupe mais aussi celui de l’individu. Les sanctions sont alors des points de repères communs et valables pour tous, leur permettant d’apprendre et de tirer profit de l’école. Pour que les sanctions ne se révèlent pas inefficaces ou inutiles, il faut se questionner sur leur régularité, leur gradation et leur contenu. La volonté de sanctionner doit être justifiée. Lors d’un stage en CE2, la sanction se présentait sous forme d’une production écrite de l’élève pour expliquer la cause de son comportement et en quoi ce dernier devait être sanctionné par rapport aux gênes occasionnées au bon déroulement de la classe. Ce type de punitions présente l’avantage de faire réfléchir l’enfant sur son comportement et sur la nécessité des règles, mais un inconvénient peut apparaître, celui de faire confondre punition et expression écrite. Lors de ce même stage, l’enseignante a mis un « 0 » en mathématiques à un enfant non attentif à la leçon, malgré des remarques réitérées. La note était donc devenue un instrument répressif d’un comportement et non plus une mesure objective du degré de vérité d’une réponse. Cette sanction est à mon avis injuste et inadaptée car elle pénalise l’élève lui-même dans ses performances scolaires et non dans son comportement. En maternelle, l’enseignant a souvent recours à l’isolement de l’élève perturbateur en le mettant à l’écart du groupe. Cela permet le retour au calme et la concentration de tous. Il me semble cependant important que l’enfant puisse suivre la leçon, même de loin. Cependant, cela ne s'avère pas toujours possible. En PS, un élève "hyperactif" était toujours debout à se déplacer dans la classe lors des rassemblements et des travaux en ateliers. Je ne pouvais pas l'isoler dans un coin de la classe car il ne tenait pas en place et le fait de l'obliger à s'asseoir contre son gré le rendait encore plus nerveux et brutal. Cela perturbait l'apprentissage des autres enfants qui étaient bien sûr déconcentrés. Pour ma part, je souhaitais être intransigeante face à de tels comportements. Comment garder ma crédibilité, mon autorité, en tant que garant des règles, si je laisse un enfant s'amuser et courir dans la classe quand tous les autres doivent rester assis à écouter et apprendre ? Je tentais donc souvent de l'intéresser, quitte à interrompre momentanément le cours des activités collectives, en le prenant avec moi pour réciter tous ensemble une poésie, pour lire un album (en le plaçant sur mes genoux). Je trouvais quelques astuces qui malheureusement ne fonctionnaient pas toujours. 12 En dernier recours, j'ai quelquefois été obligée, face à des crises comportementales, de l'isoler hors de la classe, dans le couloir où l'ATSEM avait son bureau. Je savais qu'il était sous surveillance et pouvais donc reprendre plus calmement et sérieusement le cours des apprentissages avec le reste de la classe, plus serein. L'enfant perturbateur revenait toujours calmé et plus attentif, pour un petit moment… Le cycle 1 apparaît particulier car les enfants sont impulsifs et pas forcément conscients des troubles provoqués. Ils ont donc besoin d’explications, de réexplications des règles. Le but étant de leur apprendre à se maîtriser et se sociabiliser. 2.2.4. Le conseil d’enfants Le conseil d’enfants est une tierce institution, un lieu de parole. Il a pour objectif de trouver une forme de pratique sociale permettant aux enfants de s’exprimer, de parler entre eux. J’ai assisté à des conseils d’enfants regroupant toute une école. Les élèves forment un cercle; il y a un secrétaire qui note les noms de ceux qui veulent parler (en levant la main), un enfant « donneur de parole » (avec un bâton de parole) et deux garants de la loi munis d’une cloche qui interviennent envers les enfants repérés perturbateurs. Les enfants qui souhaitent s’exprimer attendent leur tour, expliquent leurs problèmes au sein de l’école et si un ou plusieurs autres enfants sont mis en cause, ces derniers ne peuvent répondre qu’à leurs tours de parole respectifs, après l’avoir demandée. Ceci permet de ne pas avoir de " règlements de comptes" directs entre deux ou plusieurs personnes. De tels conseils permettent d’apaiser les enfants tout en les dissuadant de ne pas respecter les règles. Je pense, de plus, qu’il est important que les enseignants, voire le personnel de l'école quand cela s'avère nécessaire, fassent partie du conseil. En effet, eux aussi peuvent avoir des remarques à formuler sur le fonctionnement de l'école, de la classe ou des demandes collectives qu'il faut étudier ensemble. Par exemple, un budget peut être alloué pour acheter du matériel de sport. Ensemble, on peut réfléchir aux différentes solutions envisageables. La première chose étonnante est le respect des enfants les uns envers les autres lorsqu’ils prenaient la parole. Chacun était écouté et pris au sérieux ; tous pouvaient donc critiquer, être critiqués. Les enseignants sont là et font part également de leurs éventuels mécontentements sur divers sujets. Un dialogue s’instaure donc et des solutions sont apportées dans la mesure du possible ou des propositions concernant la vie de l’école. En plus de faciliter la communication, j’ai observé que cela leur permettait de prendre la parole, d’argumenter, de se défendre. Ces réunions montrent aux enfants l’importance de la parole et le fait que le rapport aux autres n’est pas forcément un rapport de force et donc de violence. 13 L’objectif de tels conseils est donc de parler plutôt que d’être violent. Ils amènent les enfants, lors de discordes, à ne pas réagir directement mais à le dire lors du conseil. Leur prise de parole sera alors plus posée et réfléchie. Il n’est de plus pas question ici de décider d’éventuelles sanctions. En effet, libérés de toutes menaces, il me semble que les élèves peuvent s’exprimer plus librement. Même si l’on ne sanctionne pas, le conseil a permis de savoir le dysfonctionnement entre enfants ou entre enfant(s) et enseignant(s). Les conseils permettent donc aux enfants d'exprimer leurs mécontentements et aux enseignants de savoir les problèmes internes à la vie de l'école. Ils possèdent cependant des limites car pour certains enfants perturbateurs, les conseils ne les incitent pas à respecter les règles de vie. Lorsqu'un comportement asocial perdure, il est évidemment indispensable de s'entretenir personnellement avec l'enfant afin de mieux cerner le problème et de trouver des solutions adaptées. 2.2.5. Les tierces personnes La notion de tierces personnes est très importante lorsque l'enseignant a de grandes difficultés face à un élève perturbateur qui refuse tout dialogue. Ce sont ces tiers que l'on va placer entre l'enfant et l'enseignant et entre l'enfant et le groupe pour permettre d'introduire du langage entre lui et les adultes. Ø L’équipe pédagogique Lorsqu’un conflit apparaît dans la classe et que l’enseignant seul ne peut le gérer, celui-ci peut faire appel à ses collègues. Ensuite, ils peuvent chercher des solutions aux difficultés rencontrées. Cela permet de partager et de faire évoluer ses propres pratiques pédagogiques en s’enrichissant de points de vue différents, d’idées neuves. Ils peuvent également intervenir directement. Ils sont ainsi des médiateurs, des personnes neutres, extérieures aux conflits. L’existence d’une équipe pédagogique permet aux enfants de se sentir sécurisés. Ils se rendent compte que tous les enseignants vont dans le même sens, ce qui permet de donner du poids aux éventuelles interventions. Ø Les parents Il me semble important d’impliquer les parents dans notre mission éducative afin de donner suite à nos actions. Le fait, par exemple, qu’une sanction se double d’une information aux parents lui confère une toute autre ampleur. Mais attention, il faut veiller à ce qu’une sanction mineure ne se transforme pas, à la maison, en violence verbale ou physique. L’information aux parents doit donc se manier avec prudence. A l’école maternelle, il est facile de voir les parents et de les tenir informés sur le comportement de leur enfant car ils viennent les chercher à la sortie. 14 A l’école élémentaire, les enseignants voient moins les parents mais ils peuvent aussi les impliquer en leur faisant signer des mots expliquant un comportement, en leur téléphonant ou en les convoquant. Ø Le réseau Certains élèves peuvent avoir des comportements que l’enseignant ne peut pas gérer seul dans la classe. A ce moment-là, il peut demander, en accord avec la famille, l’intervention du réseau d’aides. Ce dernier est constitué de personnes spécialisées qui sont plus à même de traiter les troubles du comportement, tels les psychologues, maîtres E (dominante pédagogique pour les enfants nécessitant plus d’aides dans les différentes disciplines) et maîtres G (dominante rééducative pour les enfants en échec ayant des troubles scolaires et relationnels). Ces aides sont très utiles pour l’enseignant et ne se substituent bien sûr pas à son action. L'enseignant doit prendre conscience de l'importance des relations qu'il entretient avec ses élèves. Il doit être communicatif, soucieux de leur vie d'élève et d'enfant à l'école, par le respect, l'attention qu'il leur porte, en les encourageant dans leur travail. Mettre en place des règles de vie est indispensable dès lors qu'un groupe de personnes cohabitent ensemble. L'important est de les créer avec les enfants, pour qu'elles soient comprises et légitimées. Lors de dysfonctionnements dans la classe, l'enseignant se doit d'intervenir par geste, parole ou sanction ou faire intervenir un tiers pour encourager le dialogue. L’ensemble des procédés de communication et de gestion des conflits dans la classe doit permettre à l’enseignant et aux enfants de vivre bien ensemble, dans un contexte réglé. Ceci favorise le processus de socialisation de l’élève. De plus, l’enseignant a une fonction d'instruction vis-à-vis des élèves et doit donc s’engager dans le projet de faire apprendre, ce qui nécessite également une préparation consciencieuse des apprentissages. Il doit donc réfléchir aux différents moyens permettant aux enfants d'apprendre bien et de vouloir apprendre. 15 3. LES APPRENTISSAGES Célestin Freinet disait : « n’organisez pas la discipline, organisez le travail. La perfection de la discipline naîtra de la perfection du travail ». Plus notre travail est préparé, planifié, et fait sens aux yeux des élèves, moins il y aura de place pour l’indiscipline. Il existe donc bien une corrélation entre la discipline ou l’indiscipline des élèves et les techniques d’organisation utilisées par l’enseignant. Ainsi, proposer à l’enfant une organisation des apprentissages motivante semble être l’une des clés de la réussite d’un climat favorable au travail. Il s’agit de mettre en place des situations où les élèves apprennent à vivre ensemble et acquièrent des connaissances sans s’ennuyer, en s’intéressant, en s’impliquant et ainsi en limitant leur agitation. 3.1. Préparation de la classe La préparation du travail joue un rôle essentiel en amont de la conduite de classe. Une bonne préparation suppose une réflexion sur plusieurs points : Les objectifs visés, Savoir où l’on va (les consignes, les aides à apporter s’il y a des difficultés). Cela revient à anticiper les actions et réactions des enfants, La mise en œuvre des activités (organisation spatiale, temporelle, matérielle ; organisation du travail : individuel ou en groupes, homogènes ou hétérogè nes). Tout ceci permettra d’éviter les moments d’hésitation du maître, propices à la montée de l’indiscipline. Il en va de la crédibilité de ce dernier. 3.1.1. La passation de consignes Les consignes doivent être claires, précises et prendre en compte des données spatiales, temporelles et matérielles sans oublier le but des activités ainsi que le rôle de chacun. Ceci va permettre aux enfants de cerner le plus précisément possible ce qu’on attend d’eux et par conséquent s’engager dans leur travail de façon autonome et responsable. Je me suis rendue compte de l’importance des passations de consignes lors d’un stage en Cycle 3. Je choisis de réaliser une leçon d’expression écrite à des CE2 nécessitant un nombre conséquent de consignes à suivre. Lors de ma préparation, je décide donc de noter toutes les lignes directives de ma séance mais aussi les phrases précises correspondant aux consignes. Dès les premiers instants, les élèves étaient agités par leur retour de récréation. Le calme rapidement revenu, je commence la séance en sachant précisément où je me dirige et en appliquant le mieux possible le plan que je me suis fixé. J’ai le sentiment de capter leur attention car tous les visages se fixent vers moi. 16 L’ambiance calme qui s’est créée est une sorte de récompense de mon travail de préparation. Cette première étape m’encourage à poursuivre le cours avec envie, car le « courant » passe entre eux et moi. A part deux ou trois interventions vers des enfants repérés inattentifs, la séance a été favorable. J’ai ressenti, d’après leur participation spontanée que mes objectifs étaient atteints car ils étaient intéressés et impliqués. 3.1.2. La gestion de l’espace Elle contribue également à instaurer un contexte favorable aux apprentissages. Les élèves doivent savoir, pour chaque activité, où aller et comment s’y rendre. L’enseignant doit réfléchir à l’organisation spatiale de ses activités, lorsque les enfants doivent se déplacer, voire changer de salle. De plus, il est important de comprendre la conception qu’ils ont des différents lieux de l’école. En maternelle, les enfants ont plus de mal qu’en primaire pour se repérer et gérer l’espace. Lors de mon stage en TPS, je me suis rapidement aperçue que l’espace libre équivalait chez les élèves à aire de jeu et défouloir. Ils avaient l’habitude, pour aller en salle de sport, de courir dans tous les sens dans le couloir afin d’y arriver le plus vite possible, quitte à se percuter et tomber. Afin de ne pas gêner les autres classes et surtout dans un souci de sécurité et de socialisation, j’ai mis en place le rituel de former un train lorsque l’on se déplaçait. Au début, cela s’est avéré impossible en grand groupe (24 élèves) car les enfants sont, dans ce cas, encore plus égocentriques qu’en petit groupe. J’ai donc tenté à nouveau de faire le train mais par groupes de 6. Cette fois-ci, j’ai pu les placer un par un et leur dire de ne pas avancer avant mon signal. Ils ont peu à peu pris conscience de leur appartenance au groupe « train » en s’accrochant à l’autre sans le lâcher et en chantant. La mise en place du train a permis un changement de comportement chez les enfants dans le sens où, pour aller d’un lieu à un autre (même entre deux endroits de la classe), l’agitation, la dispersion et l’énervement ont totalement disparu. 3.1.3. La gestion du temps Il existe des moments où l’indiscipline vient troubler le bon déroulement des apprentissages. Les plus propices à son apparition sont les phases de lancement et d’arrêt d’une activité. C’est pour cela que l’enseignant doit être très précis dans le déroulement des activités. Lors de mon stage en pratique accompagnée, les enfants de CP-CE1 avaient l’habitude, avant de commencer tout travail de groupe, de nommer un secrétaire et un rapporteur. Ensuite seulement ils commençaient leur activité. Ils connaissaient donc clairement les différentes étapes d’un tel travail (travail en groupe avec trace écrite puis mise en commun avec un rapporteur…) et ne posaient pas de questions à l’enseignant concernant l’organisation du cours. 17 Ce procédé m’a paru très favorable car les enfants s’impliquaient rapidement dans leur tâche et tous savaient où ils allaient. Dans ce type de travail, le « parler à voix basse » est de rigueur et ne nécessite que quelques interventions ponctuelles dans les groupes, car le volume sonore peut croître rapidement. L’arrêt des activités est un moment délicat. Certains enfants de TPS n’en avaient pas conscience et continuaient leur tâche, surtout lorsqu’il s’agissait des jeux. Tous les matins, la majorité des enfants continuait de jouer alors que je leur disais de ranger. Je devais toujours répéter et hausser la voix pour me faire entendre. Dans ce cas, je pense qu’il faut être ferme, donner du rythme en responsabilisant les élèves et annoncer la suite. Par exemple : « L’activité est terminée, on range les jeux… et on s’assoit sur l’escalier pour chanter ». Les changements d’activités sont également souvent délicats à gérer, surtout chez les petits qui en profitent pour s’agiter et troublent ainsi l’ambiance de travail. Même si un relâchement bref est nécessaire, il ne doit pas se répercuter sur la suite des apprentissages. La mise en place du train chez les TPS a permis de diviser clairement les moments de la journée. Lorsque les groupes changeaient simultanément d’activités, je leur faisais faire systématiquement un petit train afin qu’ils ne s’éparpillent pas, qu’il y ait une synchronisation dans les roulements des groupes. Ils comprenaient alors, par le train, que l’activité était terminée mais qu’elle en entraînait une autre. C’est par ce moyen qu’ils commençaient à structurer le temps (en même temps que l’espace). Le rituel du train n’est bien sûr pas une fin en soi. Comme il était innovant, cela amusait les enfants tout en les canalisant, mais ce procédé doit être évolutif. L’objectif est qu’ils arrivent à se déplacer seuls, s’autodiscipliner pour devenir autonome. 3.2. Faire apprendre 3.2.1. Les diverses situations d'apprentissage pour vivre ensemble Des lieux de parole sont importants à mettre en place à l'école car ils permettent aux enfants de s'exprimer grâce à des supports variés et ainsi mieux intégrer le fonctionnement de la vie en société et les règles qu'elle implique. Leur but est d'amener les enfants à réfléchir sur leurs comportements, où ceux des autres, afin qu'ils deviennent toujours plus conscients de ce qu'ils font. Ø L'éducation civique: Elle permet de montrer aux enfants que la société est régie par des lois et qu'il y a des représentants de celle-ci, comme à l'école, ce qui nous permet de vivre en sécurité. L'usage de la violence démontre qu'aucune société ne peut exister hors d'un cadre d'autorité. De plus, l'éducation civique permet d'apporter des éléments de droit sur les règles ou sur les conduites à adopter dans certaines situations. 18 Globalement il s'agit bien d'une éducation à la citoyenneté à l'échelle de l'école où l'on peut, à partir de la discussion, travailler sur le principe de la tolérance, mettre en évidence l'injustice, l'inutilité de la vengeance… L'enfant va apprendre qu'il a des devoirs mais aussi des droits, tel le droit à la sécurité, à l'instruction, à la parole ainsi que le droit d'égalité c'est-à-dire que chaque enfant a les mêmes droits et devoirs que les autres. Ils sont égaux devant la loi car elle est imposée à tous. Ø La littérature De nombreux livres traitent des problèmes de la société tels que la violence, le racisme, le racket… Ceci peut entraîner des discussions collectives, des remédiations possibles. Indirectement nous pouvons partir d'un album ou d'un conte pour faire parler les enfants sur leur ressenti. Ø Le théâtre Il permet aux enfants d'exprimer leur agressivité à travers des expressions corporelles et surtout la parole. L'objectif étant qu'ils se distancient de l'acte lui-même pour réfléchir ensemble à une mise en mots du problème et aux solutions raisonnées possibles. Ø Le sport Il permet de canaliser l'énergie des enfants par le plaisir de l'effort dans le respect des règles. Par exemple, nous pouvons mettre en place un jeu sans avoir défini clairement les règles. Les enfants nous demanderont alors plus d'explications ce qui mettra en évidence la nécessité des règles en sport comme en société. De plus, le rôle de l'arbitre est extrêmement important car il doit représenter aux yeux des enfants quelqu'un de neutre qui connaît les règles et a pour fonction de les faire respecter sous peine de sanctions. Nous pouvons alors faire prendre conscience aux enfants que l'arbitre en sport a la même fonction que le maître en classe, auquel se rajoute bien sûr pour ce dernier la fonction d'apprentissage. 3.2.2. L'évolution des situations d'apprentissage L’enseignant a pour objectif de faire évoluer les enfants entre autre dans leurs apprentissages, en reprenant à chaque fois les acquis et en complexifiant les situations. C’est pour cela qu’il est indispensable de prendre en compte les représentations initiales des élèves afin de construire au mieux notre enseignement. Cela permettra par la suite d’organiser et de diversifier nos séances en fonction des objectifs que nous aurons établis. Au cours de la journée, il s’agit à la fois d’alterner les tâches (oral, écrit) et de diversifier l’organisation de travail (collectif, individuel, en groupe) sur des supports variés. Diversifier les situations ne s’improvise pas. Leur mise en place doit être claire aussi bien pour l’enseignant que pour les élèves. Notre enseignement ne doit pas être statique. Toute situation d’apprentissage nécessite une évolution. 19 Les rituels mis en place dans la classe ne dérogent pas à la règle et ne doivent pas se perdre dans des habitudes automatisées. Ce sont des moments particuliers de la vie de classe car ils sont souvent journaliers et par définition répétitifs. Ceci est propice à l'agitation des enfants et peut à la longue les désintéresser. On ne doit pas perdre de vue que ces rituels sont des instruments pour apprendre et avoir des objectifs d’apprentissage à plus ou moins long terme. C’est leurs répétitions évolutives qui permettront une meilleure acquisition et un intérêt toujours présent pour les élèves. Pendant mon stage chez les TPS, j’ai mis en place le rituel des photos. Chaque enfant, en entrant dans la classe devait chercher sa photo sur laquelle son prénom était écrit, et la placer sur un panneau. Ensuite, on énumérait collectivement les prénoms des enfants présents en montrant chaque photo et l’enfant en question devait lever le doigt pour indiquer sa présence. On nommait également les absents avec leur photo. Au début, les enfants ont eu du mal à comprendre qu’on ne plaçait que sa photo et non celles des copains. Cependant, à la fin du stage, la majorité avait compris l’utilité du panneau « J’ai mis ma photo parce que je suis à l’école », et appris les prénoms des élèves. Pendant 15 jours, je n’ai pas modifié mon rituel car ils ne maîtrisaient pas encore totalement le procédé. Cependant, il nécessitera une progression sur plusieurs années afin de suivre l’évolution des élèves et leur permettre de continuer à apprendre. Pendant leurs années de maternelle, ils pourront trouver leur étiquette prénom avec un modèle (les photos avec prénoms fixés au mur) parmi toutes les étiquettes prénoms du groupe, puis la même chose sans modèle. Ils pourront ensuite recomposer leur prénom avec des lettres puis en l’écrivant. Cette succession d’évolutions dans toutes les activités scolaires permettent de faire prendre conscience aux enfants de leurs apprentissages, de leurs acquis, en les complexifiant petit à petit afin d’éveiller leur intérêt. 3.3. La motivation des élèves Il revient au maître de mobiliser les attentions en permanence, d’entretenir la motivation, l’intérêt des enfants, afin d’éviter la lassitude et l’ennui. L’enseignant doit être motivé et motivant pour tenter de faire aimer les différentes disciplines et l’acte d’apprendre. Il doit s’engager dans le projet de faire apprendre, être déterminé et persévérant. Il est de plus très important que les apprentissages fassent sens aux yeux des élèves. 20 Afin de susciter la motivation chez les enfants, en les rendant actifs dans leurs apprentissages, l’enseignant doit donc : Ø donner aux élèves des objectifs clairs en terme de compétences observables. Ils doivent savoir où nous les menons. Ø rendre l’élève acteur de ses apprentissages Comme la discipline, il est important que les apprentissages fassent sens aux yeux des enfants. Il faut donc les mettre en activité afin qu’ils puissent construire leurs propres savoirs. C’est en réalisant des tâches que la connaissance devient un outil permettant d’analyser des situations, de résoudre des problèmes auxquels ils sont confrontés en classe ou le seront dans leur vie professionnelle. Mettre l’enfant en position de chercheur face à des situations problèmes, c’est stimuler ses capacités d’initiative, de créativité, d’imagination ainsi que ses connaissances. C’est lui apprendre à être autonome, donc impliqué. Ø différencier les activités En maternelle, il faut mobiliser le plus possible l’attention des élèves qui ont davantage tendance qu’en primaire à décrocher rapidement du cours de la leçon. En TPS, j’avais mis en place un roulement de 4 groupes de 6 élèves lors des séances de langage. Je prévoyais toujours des séances modulables suivant le niveau du groupe. Certains parlaient plus que d’autres, ce qui permettait d’enrichir le vocabulaire, tandis que pour d’autres groupes, j’insistais sur l’essentiel pour ne pas rendre la tâche plus difficile, source d’inattention. Ce système permettait à la plupart des enfants d’être actifs, attentifs et intéressés. Il serait intéressant de le poursuivre en primaire. L’important est donc de prendre en compte le potentiel des élèves afin d’être le plus en adéquation possible avec leurs compétences. Cela ne signifie bien sûr pas qu’il ne faut réaliser que des activités simplistes, mais plutôt réfléchir aux différents chemins menant aux connaissances. Ø mettre l’enfant en situation de réussite C’est l’expérience de la réussite qui donne envie de réussir. D’où l’importance de la différenciation des tâches suivant le niveau de l’élève. Ø créer des situations d’interactivité Le travail en binômes ou en groupes est un puissant facteur de motivation car il rompt le face à face enseignant–élève. L’enseignant change de statut et devient une personne ressource au service des apprentissages des élèves. Ces derniers ont davantage la possibilité de s’exprimer, de confronter leurs points de vue, de s’entraider. 21 Ø Pratiquer l’évaluation formative Cette forme d’évaluation permet à l’élève de s’exprimer sur sa propre activité et à l’enseignant de mieux percevoir ses difficultés. L’élève dispose d’outils d’évaluation composés de critères à remplir qu’il élabore avec le maître afin de s’autoévaluer. Elle permet également à l’enfant de visualiser ses progrès. Lors de mon stage dans une classe multiniveaux (MS-GS-CP-CE1), les élèves avaient mis en place des critères d’évaluation concernant les récitations et les lectures de contes. Ils participaient avec sérieux aux évaluations et cela leur permettait d’être responsables de la notation. En les considérant comme des personnes capables de juger, d’exprimer leurs choix, de les assumer et d’évaluer un travail, l’enseignant leur donnait l’occasion de devenir autonomes. Ø Accepter le droit à l’erreur chez l'enfant et le lui faire accepter Il s’agit de percevoir l’erreur de façon positive afin de créer un terrain propice aux apprentissages. En effet, la mauvaise conscience ou la peur du ridicule doit être absente chez l’élève. L’erreur est une étape dans le processus d’apprentissage et non une lacune. Elle permet de cibler où se situe le dysfonctionnement et d’y remédier plus facilement. L’erreur dédramatisée suscite chez l’enfant une analyse constructive de son travail et la volonté de progresser. L’autorité, par la gestion précise des activités menées à l’école, est au service des apprentissages tant pour les savoirs que pour la vie en commun. Elle favorise la socialisation des enfants par les contraintes qu’elle met en place et vise à les rendre autonomes. Dans le processus éducatif, l’autorité ne doit donc jouer qu’un rôle transitoire mais nécessaire en accord avec la fin visée. L'enseignant doit être crédible face aux élèves, c'est-à-dire conscient de ce qu'il fait, rigoureux dans son travail de préparation et sa gestion de classe. Les objectifs, les consignes, l'organisation spatiale et temporelle doivent être clairs et concis afin de susciter la motivation des élèves. L'enseignant doit donner envie aux enfants d'apprendre en les rendant acteurs de leurs apprentissages. Il est donc important de proposer des activités, de les faire évoluer, en mettant l'enfant en situation de réussite avec un droit à l'erreur pour lui permettre de prendre conscience de ses acquis et de ses éventuelles lacunes. L'enseignant doit également apprendre aux enfants à vivre ensemble en devenant responsables. Pour cela des activités telles que le théâtre, le sport, la littérature mais aussi l'éducation civique leur permettront de mieux comprendre la vie en société et les solutions que l'on peut trouver face à des problèmes relationnels. 22 CONCLUSION Les missions de l’école ont pour objectifs la transmission d’un savoir et la socialisation des enfants, en leur apprenant à vivre en communauté. En ce sens l’autorité apparaît indispensable au maître. Elle aide les enfants qui peuvent tirer profit des enseignements par le maintien d’un climat de travail intellectuel dans la classe. J'ai accordé une grande place au travail du maître car il me semble essentiel de se donner le maximum de chances de ne pas être pris au dépourvu, de fixer ses objectifs et de motiver les enfants. L'enseignement des disciplines est ce qu'il y a de plus prévisible dans le déroulement de la journée, d'où la nécessité d'une bonne préparation évolutive des activités et l'utilisation de certaines matières (le sport, le théâtre, l'éducation civique…) pour apprendre aux élèves à se socialiser. De plus, second moyen de socialisation après la famille, l’école permet aux enfants d’accéder à la citoyenneté. Acquérir des relations de respect mutuel est essentiel à 'école comme en société. Pour cela, l'enseignant doit baser ses relations sur l'attention, la reconnaissance et l'envie de voir progresser ses élèves. La mise en place des règles de vie est nécessaire et doit se faire de concert avec les enfants. Pour gérer les dysfonctionnements, des réactions graduelles existent, en commençant par les interventions par signes, le dialogue puis la sanction, sans oublier, si nécessaire, l'aide de tierces personnes. Les conseils d'enfants permettent également de faire parler les élèves sur des problèmes internes à la vie de l'école. Les enfants doivent voir, au travers de l'autorité de l'enseignant, quelqu'un possédant un savoir qu'il a mission de transmettre, ainsi qu'un garant des règles établies. Finalement, l’autorité reste nécessaire pour éduquer les élèves et la difficulté renvoie à la manière dont on l’exerce. La véritable autorité est consentie, acceptée et respectée par chaque enfant. Elle doit être suffisante mais pas excessive. Trouver un équilibre entre autorité et autoritarisme s’apparente alors, pour l’enseignant, à une recherche permanente et difficile à mener. Il doit avoir de l’autorité sans être autoritaire. 23 BIBLIOGRAPHIE Bernard REY Faire la classe à l’école élémentaire ESF, Paris, 1999. Marie Teresa ESTRELA Autorité et discipline à l’école ESF, Paris, 1994. Jean HOUSSAYE Autorité ou éducation ? ESF, Paris, 1996. Danièle Guilbert Et si l’autorité, c’était la liberté ? La collection de l’Ecole des Parents, 2001. L'AUTORITE OU LES MOYENS DE VIVRE ENSEMBLE POUR APPRENDRE R ESUME : L'autorité fait partie intégrante de l'école. L'enseignant doit l'établir à travers la mise en place de ses activités d'enseignement pour intéresser les enfants, les impliquer dans leur travail et ainsi réduire les éventuels dysfonctionnements. La gestion de ces derniers doit être anticipée le plus possible afin de créer des relations basées sur le respect mutuel, la confiance et le dialogue. MOTS CLES : - autorité - relation maître-élèves - respect de la discipline - dialogue - technique pédagogique