Le cholestérol et la biologie vasculaire
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Le cholestérol et la biologie vasculaire
Cardiologie RAPPORT DE LA DIVISION DE CARDIOLOGIE S T. M I C H A E L ’ S H O S P I T A L , U N I V E R S I T É D E T O R O N T O e ST. MICHAEL’S HOSPITAL A teaching hospital affiliated with the University of Toronto UNIVERSITY OF TORONTO e al a ci u .c es èm lle pé e a tes tiv th ve s sit ali osi ce ou on e tu p r N ati otr eac dia su t n i s t en z log de oin és ite io r rP pr is ard nne we V c o o w. si s P i wwur v que i po gog da pé Leading with Innovation Serving with Compassion Actualités scientifiques MC Le cholestérol et la biologie vasculaire Présenté initialement par : To d d A n d e r s o n , M . D . e t S u b o d h Ve r m a , M . D . Présentation à un symposium satellite lors du Congrès canadien sur les maladies cardiovasculaires 24 au 29 octobre 2003 Présenté et commenté par : DAVID FITCHETT, M.D., FRCPC Le phénotype des patients est-il plus important que le taux lipidique ? Le lien épidémiologique entre l’hypercholestérolémie et l’athérosclérose est bien établi. Les agents hypocholestérolémiants réduisent la mortalité et la morbidité cardiovasculaires chez les patients atteints ou non de maladie vasculaire établie. Cependant, la question de savoir si les bienfaits de ces médicaments sont principalement liés à une réduction du cholestérol sérique ou dus à d’autres facteurs présente un grand intérêt. Bien que les inhibiteurs de la 3-hydroxy-3-méthylglutaryl coenzyme A réductase (statines) ralentissent la progression de l’athérosclérose coronarienne, il existe des controverses sur le mécanisme par lequel ils préviennent l’infarctus du myocarde (IM) et l’accident vasculaire cérébral, même à de faibles doses. Les statines réduisent les événements cardiovasculaires indésirables chez une large gamme de sujets présentant des degrés différents de risque cardiovasculaire. Initialement, on a démontré que le traitement avec des statines a un effet bénéfique chez les patients atteints de maladie cardiovasculaire établie présentant un risque élevé d’autres événements et dont le cholestérol total est bien au-dessus de la gamme normale (figure 1). Cependant, récemment on a également démontré que les patients à risque (ceux ayant des antécédents de maladie cardiovasculaire, d’hypertension ou de diabète), mais dont le taux de cholestérol est moyen, manifestent une importante réduction du risque de tous les événements cardiovasculaires. Pourtant, de nombreuses questions demeurent sans réponse. L’effet bénéfique des statines est-il entièrement lié à la réduction du taux de cholestérol ? L’amélioration de la fonction endothéliale et la réduction des marqueurs inflammatoires associées au traitement avec les statines jouentelles un rôle important dans la stabilisation de la plaque et la prévention des événements coronariens aigus ? De plus, à quel niveau le cholestérol devrait-il être réduit ? Le traitement d’association joue-til un rôle dans la réduction du cholestérol à un niveau minimal encore plus bas ? Existe-t-il des différences pléiotropiques entre les statines qui favorisent la stabilisation de la plaque ? Dans ce numéro de Cardiologie - Actualités scientifiques, nous examinons ces questions à la lumière d’études cliniques récentes. Division de cardiologie Duncan J. Stewart, M.D. (chef) Gordon W. Moe, M.D. (rédacteur) David H. Fitchett, M.D. (rédacteur adjoint) Juan C. Monge, M.D. (rédacteur adjoint) Beth L. Abramson, M.D. Toronto, Ontario Warren Cantor, M.D. Luigi Casella, M.D. Robert J. Chisholm, M.D. Chi-Ming Chow, M.D. Paul Dorian, M.D. Michael R. Freeman, M.D. Des études cliniques récentes ont démontré que l’effet bénéfique relatif du traitement avec des statines est lié au risque global de maladie cardiovasculaire et est indépendant du taux initial de cholestérol. On a observé une réduction des événements cardiovasculaires avec les statines, aussi bien à des taux de cholestérol élevés qu’à des taux considérés antérieurement comme normaux. Maladie cardiovasculaire établie Les études 4S1, CARE2 et LIPID3 comprenaient des patients atteints de coronaropathie connue. Bien que l’étude 4S ait inclus uniquement des patients présentant un taux de cholestérol total élevé, l’étude CARE comprenait des patients ayant un taux de cholestérol « normal ». Chez les patients participant à l’étude LIPID, la gamme des taux de base de cholestérol était large (4,0-7,0 mmol/L). Malgré la large gamme de cholestérol de base, les avantages des statines étaient similaires, avec une réduction de 34 % des événements coronariens majeurs dans l’étude 4S, une réduction de 24 % des événements coronariens mortels et non mortels dans l’étude CARE et une réduction de 31 % des événements cardiaques mortels et non mortels dans l’étude LIPID. Post-syndromes coronariens aigus Dans l’étude MIRACL (Myocardial Ischemia Reduction with Aggressive Cholesterol Lowering)4, une forte dose d’atorvastatine (80 mg) administrée dans les 24 à 96 heures suivant l’admission des patients atteints d’angine instable ou d’infarctus du myocarde (IM) sans susdécalage du segment ST a réduit de 16 % (p = 0,048) les événements ischémiques récidivants (mort, IM non mortel, arrêt cardiaque avec réanimation réussie ou aggravation de l’angine instable), pendant une période de traitement de 16 semaines. Les avantages du traitement étaient indépendants des taux lipidiques de base et les résultats indiquaient que l’on devrait envisager un traitement immédiat avec des statines chez tous les patients atteints de syndromes coronariens aigus pour obtenir des effets bénéfiques à court et à long terme. Shaun Goodman, M.D. Anthony F. Graham, M.D. Robert J. Howard, M.D. Stuart Hutchison, M.D. Victoria Korley, M.D. Michael Kutryk, M.D. Anatoly Langer, M.D. Howard Leong-Poi, M.D. Iqwal Mangat, M.D. Thomas Parker, MD Trevor I. Robinson, M.D. Bradley H. Strauss, M.D. St. Michael’s Hospital, 30 Bond St., suite 7049, Queen Wing, Toronto, Ontario M5B 1W8 Télécopieur : (416) 864-5941 Les opinions exprimées dans cette publication ne reflètent pas nécessairement celles de la Division de Cardiologie, St. Michael’s Hospital, Université de Toronto, du commanditaire de la subvention à l’éducation ou de l’éditeur, mais sont celles de l’auteur qui se fonde sur la documentation scientifique existante. On a demandé à l’auteur de révéler tout conflit d’intérêt potentiel concernant le contenu de cette publication. La publication de Cardiologie, Actualités scientifiques est rendue possible grâce à une subvention à l’éducation sans restrictions. Figure 1 : Le spectre du risque cardiovasculaire et les taux de cholestérol dans les principales études cliniques 4S LIPID HPS CARE WOSCOPS AFCAP/TEXCAP Coronaropathie + taux de cholestérol élevé Coronaropathie + taux de cholestérol moyen à élevé Coronaropathie ou risque de coronaropathie + taux de cholestérol moyen IM + taux de cholestérol moyen que des effets bénéfiques plus importants auraient été observés si la dose d’atorvastatine avait été ajustée pour obtenir une plus grande réduction du taux de C-LDL et si l’étude avait pu être poursuivie pendant la durée prévue de 3 ans. L’étude ASCOT indique que l’on devrait envisager un traitement avec une statine chez les patients hypertendus présentant des facteurs de risque multiples de maladie cardiovasculaire, mais ayant des profils lipidiques « normaux ». Pas de coronaropathie + taux de cholestérol élevé Post-intervention coronarienne percutanée (ICP) Pas de coronaropathie + taux de cholestérol moyen L’étude LIPS9 (Lescol Intervention Prevention Study) a révélé que chez les patients subissant une ICP, la fluvastatine (80 mg par jour) administrée pendant une période allant jusqu’à 4 ans réduisait significativement le risque d’événements cardiovasculaires indésirables majeurs (ECIM) et prolongeait le temps écoulé jusqu’à l’apparition d’événements cardiaques futurs. La gamme des taux de cholestérol de base était de 3,5 à 7,0 mmol/L. La fluvastatine a réduit de 22 % le risque de mort cardiaque, d’IM non mortel, de pontage aorto-coronarien ou la nécessité d’une nouvelle ICP (p < 0,013). Les patients présentant une atteinte pluritronculaire et le diabète ont obtenu un plus grand avantage du traitement avec la fluvastatine avec une réduction des ECIM de 34 % (p < 0,011) et de 47 %, respectivement. Dans une récente étude, les taux de troponine après une ICP étaient deux fois plus élevés chez les patients ne recevant pas de traitement avec des statines, ce qui indique que les statines peuvent avoir un effet protecteur à court et à long terme. Bien que la plupart des patients atteints de coronaropathie établie reçoivent actuellement un traitement avec des statines, l’étude LIPS confirme la nécessité d’amorcer un traitement avec des statines avant les interventions coronariennes, quel que soit le taux de cholestérol initial. Diabète L’étude HPS (Heart Protection Study)5 a examiné l’impact de la réduction du cholestérol dans certaines populations spécifiques, telles que les patients atteints de diabète et d’hypertension, les femmes, les personnes âgées et ceux atteints de maladie vasculaire périphérique et de maladie cérébro-vasculaire. Les critères d’admission comprenaient un taux initial de cholestérol total (CT) > 3,5 mmol/L. Les résultats chez les quelque 6000 patients diabétiques sont impressionnants6. La simvastatine (40 mg par jour) a entraîné une réduction de 27 % des événements cardiovasculaires majeurs chez tous les patients diabétiques (témoins 18,6 %, simvastatine 13,8 %, p < 0,0003). Chez les 2912 patients atteints de diabète, mais ne présentant pas de signes de maladie vasculaire, la simvastatine a réduit les événements vasculaires majeurs de 32,9 % (p < 0,0003). Des avantages similaires ont été observés chez les patients dont le cholestérol des lipoprotéines de basse densité (C-LDL) était < 2,6 mmol/L. L’étude HPS a confirmé pour la première fois que le traitement avec une statine pouvait réduire les événements cardiovasculaires chez les patients diabétiques sans antécédents de maladie cardiovasculaire et ayant des taux « normaux » de cholestérol. On a mis fin récemment à l’étude CARDS (Collaborative Atorvastatine Diabetes Study) en raison de l’effet bénéfique important et hautement significatif de l’atorvastatine (10 mg par jour) chez les patients diabétiques ayant 1 facteur de risque de coronaropathie. Les patients diabétiques ayant 1 facteur de risque de maladie cardiovasculaire présentent un risque d’événements cardiaques futurs qui est aussi élevé que les patients non diabétiques souffrant d’une maladie cardiovasculaire établie. Ainsi, on devrait envisager un traitement avec des statines chez la plupart des patients diabétiques, indépendamment de leur taux de cholestérol à jeun. Hypertension Le volet de l’étude ASCOT8 (Anglo-Scandinavian Cardiac Outcomes Trial) relatif au traitement hypolipidémiant a démontré que la réduction du taux de cholestérol avec l’atorvastatine (10 mg par jour) a diminué le risque d’événements cardiovasculaires chez les patients hypertendus ayant des taux normaux de cholestérol (CT < 6,5 mmol/L) et 3 facteurs de risque de maladie cardiovasculaire (sexe masculin, âge > 55 ans, rapport CT/cholestérol des lipoprotéines de haute densité (C-HDL) > 6, antécédents familiaux de coronaropathie prématurée, tabagisme, hypertrophie du ventricule gauche, diabète, maladie vasculaire périphérique, accident vasculaire cérébral). Le groupe traité avec l’atorvastatine présentait une réduction de 36 % de l’incidence de l’IM mortel/non mortel (p < 0,0005), une réduction de 29 % des événements coronariens totaux (p < 0,0005) et une réduction de 27 % des accidents vasculaires cérébraux (p < 0,02) pendant le traitement de 3,3 ans. Les effets bénéfiques de l’atorvastatine ont été observés pendant la première année, ce qui est plus tôt que ce que l’on a observé dans la plupart des études sur le traitement avec des statines. Il est probable Taux accru de PCR La protéine C-réactive (PCR) est un marqueur et un médiateur de l’inflammation dans la paroi artérielle11. Chez des hommes et des femmes apparemment en bonne santé, les taux initiaux de PCR sont hautement prédictifs du risque de mort subite, d’IM et d’accident cérébro-vasculaire12. Des taux élevés de PCR sont associés aux facteurs de risque traditionnels de coronaropathie (p. ex. l’obésité, l’hypertension, le tabagisme et un style de vie sédentaire). Les sujets plus actifs, minces et normotendus ont généralement un taux moins élevé de PCR. La PCR de haute sensibilité est un meilleur prédicteur des événements cardiovasculaires futurs que le taux de C-LDL et améliore la prédiction du risque, quel que soit le taux de C-LDL (figure 2)13. L’association du taux de PCR et du rapport CT/C-HDL est le meilleur prédicteur des événements cardiovasculaires futurs (figure 3)14. Chez les patients souffrant du syndrome métabolique, la PCR n’est pas seulement prédictive du risque de coronaropathie, mais également de l’apparition du diabète15. Le traitement avec des statines réduit les taux de PCR, mais la plupart des études révèlent que la réduction du taux de PCR ne semble pas liée à une diminution du taux des lipides. Dans l’étude PRINCE16 (Pravastatin Inflammation/CRP Evaluation), la pravastatine (40 mg par jour) a réduit de 16,9 % les taux de PCR (p < 0,01) chez une vaste gamme de sujets indépendamment du sexe, de l’âge, du tabagisme, de l’indice de masse corporelle, des taux lipidiques initiaux, de la présence de diabète et de l’utilisation d’aspirine ou d’une hormonothérapie de substitution. Aucune association n’a été observée entre le taux initial de PCR et les taux lipidiques, ni modification des taux de PCR ou de lipides. Bien que les statines réduisent les taux de PCR, dans l’étude récente REVERSAL, l’atorvastatine (80 mg par jour) n’était pas associée Cardiologie Actualités scientifiques Figure 2 : Survie sans événement cardiovasculaire selon le taux de PCR et de C-LDL13 Figure 3 : Comparaison directe du taux de PCR avec d’autres facteurs de risque de maladie cardiovasculaire liés ou non aux taux lipidiques14 Probabilité de survie sans événements cardiaques 1.00 Faible taux de PCR + faible taux de LDL 0.99 Faible taux de PCR + taux élevé de LDL 0.98 Taux élevé de PCR + faible taux de LDL 0.97 Taux élevé de PCR + taux élevé de LDL 0.96 Lipoprotéine (a) Homocystéine IL-6 CT LDL MAICs AAS Apo CT : HDL PCRhs PCRhs + CT : C-HDL 0 2 4 6 1,0 2,0 4,0 6,0 Risque relatif futur d’événements cardiovasculaires 8 Années de suivi à une modification significative du volume de la plaque d’athérome (tel qu’évalué par l’échographie intracoronarienne) et a réduit le taux de PCR de 36 %. Par opposition, le comparateur, la pravastatine (40 mg), a été associé à une progression de l’athérosclérose et à une légère réduction de 5 % du taux de PCR. On ne sait pas si ces modifications apparemment bénéfiques des paramètres de substitution sont liées aux événements cliniques, tels que l’IM mortel et non mortel. Pour les patients atteints de syndromes coronariens aigus, une dose élevée d’atorvastatine dans l’étude MIRACL a potentialisé la baisse du taux de PCR18. À la 16e semaine, le taux de PCR avait baissé de 34 % (p < 0,0001) avec l’atorvastatine par rapport au placebo. On pense que la réduction plus rapide de l’inflammation de la paroi vasculaire, qui est connue pour causer une instabilité de la plaque et des événements coronariens aigus récidivants, peut être à l’origine des effets bénéfiques de l’atorvastatine. Des taux de base élevés de PCR peuvent être prédictifs d’une amélioration des résultats avec le traitement par des statines, en particulier chez les patients ayant des taux lipidiques faibles ou limites. Dans l’étude AFCAPS/ TexCAPS19 (Air Force/Texas Coronary Atherosclerosis Prevention Study), les patients avaient des taux de PCR plus élevés que la valeur moyenne pour les patients présentant un risque élevé selon tous les critères. Par conséquent, il n’est pas nécessaire de se fonder sur le taux de PCR pour prendre des décisions thérapeutiques sur l’initiation d’un traitement avec des statines. Cependant, pour les patients présentant un risque moyen (risque calculé de Framingham à 10 ans entre 5 % et 20 %), le taux de PCR peut aider le clinicien à déterminer la nécessité d’amorcer un traitement12. Bien que la valeur pronostique de la PCR hautement sensible soit bien établie, nous attendons les résultats de l’étude Jupiter pour soutenir l’utilisation du taux de la PCR hautement sensible pour amorcer un traitement avec des statines. Mécanismes du traitement à long terme avec des statines On a suggéré des mécanismes au-delà de la réduction des taux lipidiques et les effets pléiotropiques des statines ont été décrits en détail dans un numéro précédent de Cardiologie – Actualités scientifiques19-23. Le traitement avec des statines peut stabiliser la plaque d’athérome vulnérable grâce à un mécanisme parmi plusieurs (tableau 1). Les données expérimentales et cliniques appuient l’hypo- Il-6 = interleukine-6; CT = cholestérol total; C-LDL = cholestérol-LDL; MAICs = molécule-1 d’adhésion intercellulaire soluble; AAS = amyloïde A sérique; Apo B = Apolipoprotéine B; PCRhs = protéine C-réactive hautement sensible thèse selon laquelle le traitement avec des statines réduit l’inflammation. Des observations cliniques indiquent que les patients dont l’inflammation est la plus grave obtiennent le plus d’avantages du traitement avec des statines, en particulier lorsque les taux lipidiques de base sont faibles19. Le traitement avec des statines améliore la vasodilatation dépendante de l’endothélium dans la circulation brachiale22 et coronarienne23. Ce phénomène est probablement la conséquence d’une réduction de l’inflammation et d’une amélioration de la disponibilité du monoxyde d’azote. Lignes directrices actuelles sur les lipides et risque phénotypique La mise à jour en 2003 des recommandations pour le traitement de la dyslipidémie et la prévention des maladies cardiovasculaires19-24 stratifie les patients en 3 catégories de risque selon les critères modifiés de Framingham : • Risque élevé (risque de coronaropathie à 10 ans > 20 %, antécédents de coronaropathie, diabète de type 2, néphropathie chronique ou athérosclérose dans d’autre région) Tableau 1 : Les statines et la stabilisation de la plaque d’athérome • Inflammation réduite – Réduction du taux de macrophages et de cellules spumeuses – Réduction de l’activité de la MPM • Amélioration de la fonction endothéliale – Amélioration de l’homéostase vasculaire • Réduction de la teneur de la plaque en LDL oxydées et en lipides – Plaque mucofibreuse • Activité antithrombotique et fibrinolytique – Réduction de l’activité du facteur tissulaire MPM = métalloprotéinase de la matrice Cardiologie Actualités scientifiques • Risque moyen (11 %-19 %) • Faible risque (< 10 %) Chez les patients à risque élevé, le traitement avec des statines doit être amorcé immédiatement en association avec une modification du style de vie et d’autres facteurs de risque. On doit rechercher des preuves d’athérosclérose cliniquement silencieuse chez les patients présentant un risque modéré par la mesure de l’indice cheville-bras et les résultats de l’échographie de la carotide et de l’épreuve d’effort graduel chez les hommes âgés de plus de 40 ans. Un test positif placerait le patient dans la catégorie de risque élevé. L’étude HPS5 démontre que les patients présentant un risque élevé (diabète, coronaropathie, maladie vasculaire périphérique) obtiennent un bienfait du traitement hypolipidémiant avec la simvastatine (40 mg par jour), quel que soit le taux de base de C-LDL. Par conséquent, les recommandations stipulent que les patients présentant un risque élevé de coronaropathie doivent recevoir un traitement équivalent à la simvastatine (40 mg par jour) avec un taux minimum cible de C-LDL < 2,5 mmol/L. Chez les patients présentant un risque modéré de coronaropathie (âge > 50 ans, CT, 5,20-6,19 mmol/L, C-HDL, 0,9 mmol/L, non fumeur, tension artérielle systolique pendant le traitement 140-159 mm Hg, risque de coronaropathie pendant les 10 années suivantes de 12 %), les lignes directrices recommandent des taux cibles de C-LDL < 3,5 mmol/L et un rapport CT/C-HDL < 5,0. L’étude ASCOT8 indique que le patient hypertendu présentant des facteurs de risque multiples (sexe masculin, âge > 55 ans, rapport CT/C-HDL > 6) obtiendraient un effet bénéfique de l’atorvastatine 10 mg par jour, quel que soit leur profil lipidique de base. Les lignes directrices actuelles indiquent que l’étude ASCOT appuie fortement le traitement avec des statines chez les patients à haut risque dans la catégorie de la prévention primaire8. Lorsque l’on décide d’un traitement hypolipidémiant chez les patients présentant un risque moyen, en particulier ceux atteints d’hypertension, le risque individuel doit être évalué précisément. Si le patient présente 3 facteurs de risque de coronaropathie, un traitement équivalant à l’atorvastatine (10 mg) doit être amorcé, même si son profil lipidique est proche des valeurs cibles. Le groupe de travail n’a pas fourni de recommandations fermes pour l’application du taux de PCR hautement sensible, mais il a mentionné que le taux de PCR hautement sensible peut être cliniquement utile pour identifier les patients présentant un risque plus élevé que celui prédit par les facteurs de risque traditionnels. Les études cliniques sur le traitement avec des statines démontrent qu’il est plus important de cibler le risque que de cibler les taux plasmatiques de lipides. Chez un patient présentant un risque élevé, on doit envisager un traitement avec des statines, même si le taux de C-LDL était faible avant le traitement. Cependant, les patients dont les taux lipidiques sont élevés doivent recevoir le traitement avec des statines le plus efficace pour réduire le taux de C-LDL à un niveau audessous du taux cible recommandé de 2,5 mmol/L. 4. Schwartz GG, Olsson AG, Ezekowitz MD, et al. Effects of atorvastatin on early recurrent ischemic events in acute coronary syndromes: the MIRACL study: a randomized controlled trial. JAMA 2001;285:1711-1718. 5. MRC/BHF Heart Protection Study of cholesterol lowering with simvastatin in 20,536 highrisk individuals: a randomised placebo-controlled trial. Lancet 2002;360:7-22. 6. Collins R, Armitage J, Parish S, et al. MRC/BHF Heart Protection Study of cholesterol-lowering with simvastatin in 5963 people with diabetes: a randomised placebo-controlled trial. Lancet 2003;361:2005-2016. 7. 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