texte de Julie CORNILLEAU
Transcription
texte de Julie CORNILLEAU
« La tête de l’emploi » pour le Prix Caroline AIGLE ! Le Prix Caroline AIGLE proposé cette année de rédiger « un scénario de 450 mots, mettant en scène des femmes et des hommes, qui présente dans un premier temps une version stéréotypée et dans un seconde temps la correction envisagée ». Il s’agissait ainsi de dénoncer les stéréotypas sexistes afin de faire progresser l’égalité entre les femmes et les hommes. Deux élèves de notre lycée ont participé à ce prix (DECKER Eva et CORNILLEAU Julie) et l’une d’entre elle, Julie CORNILLEAU, de Terminale STI2D, s’est vue attribuée le 7ème prix dans la catégorie Terminale. Elle a ainsi remporté deux livres, Zoom sur la maison Bergeret et Caroline AIGLE ; vol brisé. Toutes nos félicitations ! __________________________________________________________________________________ Voici le texte de Julie CORNILLEAU Terminale STI2D La tête de l'emploi Une élégante jeune femme, vêtue d’une belle robe noire et de talons, se présenta à la porte d'une entreprise de travaux publics. − Bonjour, Madame que puis-je faire pour vous ? − Bonjour, Monsieur Georges, je viens postuler pour le poste de ... Sans qu'Ana n'ait le temps de continuer sa phrase, le patron reprend : − Mais oui bien-sûr, qu'avais-je en tête ! Venez, suivez-moi dans mon bureau. Ana le suivit, un sourire aux lèvres. − Bien Madame, le poste est actuellement pris mais va se libérer dans très peu de temps car notre collaboratrice attend un heureux événement. − Oh !, s'exclama-t-elle, je n'avais pas compris cela ! Je pensais que le poste était déjà libre et j’espérais pouvoir commencer dès la semaine prochaine ! − Notre collaboratrice ne prend son congé maternité qu'à la fin du mois, mais cela ne change rien, pour moi vous avez l'air d'en vouloir et de vous y connaître sur le métier. − Oui, j'aime ce que je fais, c'est une passion depuis toujours mais malheureusement je n'ai pas eu la chance d'avoir des patrons ouverts d'esprit pour me faire confiance. Vous savez, je trouve ça très bien d'avoir embauché une femme pour faire ce métier » Le patron, l'air interloqué, ne comprenait pas. − Que voulez-vous dire? C'est tout à fait normal ! Toute entreprise a une secrétaire ! C'est d'ailleurs dans ce seul rôle que j'accepterais une femme dans l'entreprise ! Ana fit la moue et répondit : − Vous pensez que les femmes ne sont pas assez fortes pour diriger une équipe comme un homme ? Qu'insinuez-vous ? » − Je n'insinue rien. J'affirme que les femmes doivent rester à ce qu’elles savent faire le mieux. Ce n'est pas un métier pour les femmes, ce sont des choses lourdes à porter, des camions à conduire, des engins à manipuler, des équipes à diriger … Les femmes ne sont pas faites pour ça ! » Le patron était désormais passé d'un calme olympien à une colère affreuse. Ana dit alors: « Et bien ! Vous êtes un sexiste et un macho ! » Elle sortit de son sac des affaires de chantiers et des chaussures de sécurité. Le patron resta bouche bée, il ne s'attendait pas à cela ! Toujours fulminante, Ana reprit : « J'ai bien compris que pour vous les femmes ne servaient pas à grand-chose. Eh bien détrompez-vous! Donnez-moi ma chance et vous verrez ce que les femmes savent faire ! » Il l'embaucha et la garda. Ana devint l'une des meilleures dans son domaine, domaine qui jusqu'alors était strictement réservé aux hommes. Julie CORNILLEAU 445 mots