Annexe biocarburants

Que sont les biocarburants ?
QUE SONT LES BIOCARBURANTS?
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Que sont les biocarburants ?
ABRÉVIATIONS
AR : Arrêté Royal
B5 : biodiesel mélangé à 5% dans le diesel
B30 : biodiesel mélangé à 30% dans le diesel
B100 : biodiesel mélangé à 100% dans le diesel
CO2 eq : equivalent CO2
DME : DiMéthyl Ether
E5 : éthanol mélangé à 5% dans l'essence
E85 : éthanol mélangé à 85% dans l'essence
ETBE : Ethyl Tertio Butyl Ether
ETBE15 : ETBE mélangé à 15% dans l'essence
GES : gaz à effet de serre
GTL : Gas to Liquid
H2 : dihydrogène
HC : hydrocarbone
ha : hectare
HVP : huile végétale pure
k : kilo-, mille
M : million
MTBE : Méthyl Tertio Butyl Ether
PRG : potentiel de réchauffement global
t : tonne
tep : tonne équivalent pétrole
VFF : Véhicule Flexi-Fuel
Pays
AT : Autriche
BE : Belgique
CY : Chypre
CZ : Tchéquie
DK : Danemark
EE : Estonie
FI : Finlande
FR : France
DE : Allemagne
ES : Espagne
GR : Grèce
HU : Hongrie
IE : Irlande
IT : Italie
LA : Lettonie
LI : Lituanie
LU : Luxembourg
MT : Malte
NL : Pays-Bas
PL : Pologne
PT : Portugal
SK : Slovaquie
SI : Slovénie
SV : Suède
UK : Royaume Uni
UE25 : Union européenne à 25 Etats
membres
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Que sont les biocarburants ?
DÉFINITION
Les biocarburants sont des carburants renouvelables liquides ou gazeux utilisés pour le
transport et produits à partir de la biomasse. Il existe une multitude de matières premières et
de procédés menant à la production d'un biocarburant. Actuellement, les matières premières
les plus utilisées dans le monde proviennent de cultures oléagineuses (colza, tournesol),
amylacées (froment, maïs, seigle) et sucrées (betterave, canne à sucre). En Belgique, le
biodiesel sera produit à partir de l'huile végétale extraite du colza. L'éthanol, ou bioéthanol,
sera produit à partir du sucre extrait de la betterave ou de l'amidon extrait du froment.
OBJECTIFS
Au sein de l'Union européenne, la production de biocarburants augmente depuis 1992.
Alternative verte des carburants fossiles, le développement des biocarburants est soutenu par
la Commission européenne. Ainsi, la directive européenne 2003/30 a pour objectif d'atteindre
5,75% de biocarburants par rapport à l'ensemble des carburants utilisés pour le transport
routier mis sur le marché européen au 31 décembre 2010. Cela correspond à près de 19
millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep). Cette directive sera réexaminée en 2006 afin de
vérifier si les objectifs seront atteints et afin de rendre éventuellement ces objectifs
obligatoires (CE, 2006).
La figure 1 présente la part de marché des biocarburants en 2003 dans les différents Etats
membres de l'Union européenne et les objectifs fixés pour chaque état pour l'année 2005.
Part des biocarburants (%)
3,5
3,0
2,5
2,0
1,5
1,0
0,5
Part de marché 2003 (%)
SI
EE
LU
FI
IE
DK
MT
UK
PL
HU
IT
CY
GR
N
UE L
25
LI
PT
SK
BE
ES
LA
AT
DE
FR
SV
CZ
0,0
Objectif 2005 (%)
Figure 1. Part de marché des biocarburants en 2003 et augmentation requise pour atteindre les objectifs de 2005, pour
chaque Etat membre et l'UE25 (COM, 2006)
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Que sont les biocarburants ?
PRODUCTION DES BIOCARBURANTS
Huile
Raffinée
1500 l
Huile
Végétale
1200 l
trituration à froid
Colza 3,5 t/ha
Sucre et plantes amylacées
Betterave 70 t/ha
Froment 8 t/ha
extraction
fermentation
Jus sucré
Ethanol
6400 l (Bett.)
3000 l (From.)
distillation
rectification
hydrolyse
prétraitement - hydrolyse
Biocarburants de seconde gé nération
transest érification
Méthyl ester
(biodiesel)
1600 l
pyrolyse
ETBE
47% bio
Jus sucré
Ethanol
Huile pyrolytique
Biomasse solide
(bois, paille, d échets, etc)
traitement
Fischer Tropsh
gazéification
BTL
purification
Gaz
Transport
traitement
Electricit é (via pile )
trituration
raffinage
Cultures ol éagineuses
traitement
Biogaz
Huile végétale usagée
Gaz
fermentation
anaérobie
Biocarburants liquides
Biomasse humide
(déchets organiques, lisier, etc)
Méthanol
MTBE
36% bio
H2
Gaz
Biocarburants de première g énération
Les biocarburants produits et commercialisés à l'heure actuelle, dits de première génération,
sont le biodiesel et l'huile végétale pure (issus de cultures oléagineuses), l'éthanol et l'ETBE
(produits à partir de matières premières sucrées ou amylacées) et le bio gaz (issu de la
biomasse humide tel que lisier, déchets organiques, …). A plus long terme, la biomasse solide
(bois, paille, déchets, …) pourra être exploitée industriellement pour produire des
biocarburants (liquides ou gazeux), dits de seconde génération. La figure 2 explicite les
différentes filières de production des biocarburants de première et seconde générations.
DME
Figure 2. Principales filières de production de biocarburants (Jossart, Nijskens et Remacle, 2005)
(ETBE : Ethyl Tertio Butyl Ether; BTL : Biomass To Liquid; MTBE : Methyl Tertio Butyl Ether; DME : DiMethyl Ether)
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CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES DES BIOCARBURANTS
Les caractéristiques techniques des carburants fossiles (essence sans plomb et diesel) et celles
des biocarburants de première génération sont indiquées au tableau 1.
Tableau
1.
Caractéristiques
des
principaux
biocarburants,
du
(Vanhemelrijck, 1992 ; Belbiom, 1994 ; Bokey, 2002 ; Girard, 2003 ; Tse, 2004)
Diesel
Huile de
Essence
Caractéristiques
Biodiesel
(Dir 98/70)
colza
(Dir 98/70)
Masse volumique
845 max
916
860 – 900
750
(kg/m³)
Indice de cétane
51 min
36
51 min
Pouvoir calorifique
35
34
33
31
inférieur (PCI – M J/l)
PCI (M J/kg)
42
37
38
42
Viscosité (cSt à 20°C)
4,5
78
7,5
Indice d'octane
95 min
recherche
Souffre (ppm – max)
50
< 10
< 10
50
Polyaromatiques
11 max
0
0
(%m/m)
Benzène (% vol)
1
Aromatiques (%vol)
35
Oxygène (%poids) *
2,7 max
Tension de vapeur
600
(mbar)
DIN
Standard
EN 590
EN 14214
EN 228
51605
diesel
et
de
l'essence
Ethanol
ETBE
794
750
8
-
21
27
27
-
36
-
120 – 130
108 – 112
<1
< 10
0
0
34,8
0
0
14,3
2000
450
- pas de données
* La norme standard d'essence tolère un pourcentage maximum d'oxygène (2,7%), ce qui correspond à 7,7% d'éthanol en volume, l'éthanol
étant un composé oxygéné.
Le biodiesel est très proche du diesel en termes de viscosité et d'auto- inflammation (indice de
cétane). Par ailleurs, la propriété lubrifiante du biodiesel est très profitable au diesel désulfuré,
qui n'est pas suffisamment lubrifiant, et ce y compris pour les mélanges à faible teneur en
biodiesel (Guillaume, 2000). Il existe une norme européenne de référence définissant la
qualité du biodiesel (EN 14214).
Pour l’huile carburant ou HVP, la principale différence par rapport au diesel provient de la
viscosité élevée de l’huile qui peut entraîner des problèmes d'injection et de combustion, voire
même de bouchage de filtre par temps froid si des modifications des moteurs ne sont pas
entreprises. L'Allemagne a défini une norme de qualité de l'huile carburant (DIN51605) qui la
standardise.
Le pouvoir calorifique inférieur de l'éthanol est très inférieur à celui de l'essence, provoquant
une augmentation de la consommation de carburant à performances moteurs égales. Les
indices d'octane de l'éthanol et de l'ETBE rendent leur utilisation très intéressante (réduction
du cliquetis du moteur, augmentation de l’indice d’octane). Incorporé en de faibles teneurs à
l'essence, l'éthanol risque de provoque r une augmentation de la volatilité du carburant. Il faut
donc le mélanger avec une essence moins volatile pour compenser cela (Jossart, Nijskens et
Remacle, 2005; AGPB, 2005).
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UTILISATION DES BIOCARBURANTS
Le biodiesel peut être utilisé en mélange avec du diesel en différentes proportions, mais
également pur. Conséquence du haut pouvoir solvant du biodiesel (dissolution des conduites
caoutchouc, etc.), des modifications moteurs sont nécessaires pour utiliser un carburant
contenant de hautes teneurs en ce biocarburant. Il faut toutefois remarquer que certaines
marques automobiles ont déjà adapté leurs véhicules à l'utilisation de biodiesel pur ou en
mélange (jusque 30%).
L'huile végétale peut être utilisée comme carburant (pour moteur diesel) sous différentes
formes :
§ à moins de 5% en mélange à du diesel (sans modification moteur);
§ à 100% (huile pure), moyennant des modifications du moteur.
L'éthanol, quant à lui, peut être utilisé dans un moteur à essence :
§ en mélange à l'essence en faible (5% - E5) ou forte proportion (85% - E85);
§ en mélange sous forme d'ETBE (15%);
§ pur (95%d'éthanol et 5% d'eau).
Les faibles teneurs en éthanol dans l'essence (E5 ou ETBE 15%) ne nécessitent aucune
intervention sur le moteur. Par contre, pour des proportions d'éthanol plus importantes, une
adaptation du moteur est requise. Des voitures, nommées "Flexi Fuel" (VFF) sont déjà
produites et permettent la consommation d'E85, d'essence pure, ou de mélanges
éthanol/essence intermédiaires.
L'éthanol pur peut également être utilisé dans les moteurs diesel, moyennant l'adaptation de
celui-ci et l'ajout d'un additif au carburant. De plus, le mélange d'éthanol au diesel (E-diesel)
est une autre possibilité d'utilisation de l'éthanol-carburant qui est à l'étude.
Une différence d'importance est à mentionner entre les mélanges à faible teneur en
biocarburant (E5, B5, ETBE15) et les mélanges à teneur plus élevée en biocarburant (E85,
B30, B100, HVP). Les premiers sont en effet agréés par les motoristes et les pétroliers. Ces
mélanges respectent les normes diesel EN 590 et essence EN 228. Ce n'est pas le cas de
l'HVP et des mélanges à concentration plus élevée en biocarburant. Ceux-ci ne sont pas
standardisés par une norme mais peuvent faire l'objet de garanties spécifiques (par un
constructeur automobile particulier, par exemple, éventuellement moyennant modification du
véhicule).
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SITUATION
ACTUELLE DES BIOCARBURANTS EN
BELGIQUE,
EN
EUROPE
ET
DANS LE MONDE
Belgique
Diverses publications légales régulent le marché belge des biocarburants (voir annexes).
L'Arrêté Royal (AR) du 4 mars 2005 reprend pour la Belgique les objectifs de la directive
européenne 2003/30 sur les biocarburants.
La Loi-programme du 11 juillet 2005 prévoit une exemption d'accises pour l'huile de colza
(amendée par la loi-programme du 27 décembre 2005) et des avantages substantiels pour le
biodiesel et l'éthanol.
L'AR du 10 mars 2006 fixe l'entrée en vigueur de l'exemption d'accises de l'huile de colza au
3 avril 2006. Cette défiscalisation est assortie de diverses conditions de production et de
distribution de l'huile carburant, de manière à la confiner à un marché de niche. Ces
conditions ne sont pas applicables aux sociétés de transport en commun qui peuvent
également bénéficier de la défiscalisation de l'huile carburant. Dans ce cas, la provenance de
l'huile n'est pas limitée à la vente directe.
Une charte réglementant la qualité de l'huile carburant devrait être prochainement publiée par
les Ministères fédéraux de l'Environnement et de l'Energie
A l'heure actuelle, des Arrêtés Royaux de mise en œuvre pour le biodiesel et le bioéthanol
doivent encore être édités. Ceux-ci définiront les modalités et la date d'entrée en vigueur de la
défiscalisation pour chaque biocarburant.
Ensuite, des appels d'offres ouverts à tout producteur européen de biodiesel et de bioéthanol
seront lancés de manière à mettre le biodiesel sur le marché belge fin 2006 et le bioéthanol fin
2007. Les industries belges se mobilisent donc et des installations de production sont en
projet.
Europe
En Europe, la production de biocarburant a augmenté en 2004 de 26,5% pour atteindre près
de 2,5 Mt, soit 2,8 Mm³. Les productions de biodiesel et de bioéthanol ont augmenté d'environ
35% entre 2003 et 2004 (figure 3).
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Production de biocarburant
(1000 m³)
2500
2000
1500
Biodiesel
Bioéthanol
1000
500
19
92
19
93
19
94
19
95
19
96
19
97
19
98
19
99
20
00
20
01
20
02
20
03
20
04
0
Année
Figure 3. Evolution de la production de biodiesel et de bioéthanol de 1992 à 2004 en UE (UE 25 pour 2004) (EurObserv'ER,
2005a)
La filière biodiesel européenne est la plus développée au monde. De plus, depuis l'arrivée de
nouveaux pays membres en 2004, le nombre de pays producteurs de biodiesel en UE s'élève à
11. La capacité de production de biodiesel en Europe pour 2006 est de l'ordre de 6,8 Mm³.
Bien que la production ait augmenté en 2004, celle-ci reste inférieure aux capacités de
production (EurObserv'ER, 2005b). L'Allemagne, la France, l'Italie et la République Tchèque
sont les principaux producteurs.
Le bioéthanol produit en Europe provient du froment, de l'orge, de seigle, de la betterave et
d'une partie de l'excédent viticole. En effet, dans le cadre de la Politique Agricole Commune,
la Commission européenne est tenue d'acheter et stocker les excédents de production viticole.
Une partie de ces excédents est transformée en éthanol qui est ensuite revendu sur le marché
des biocarburants (EurObserv'ER, 2005b).
L'Espagne et la France sont les plus gros producteurs de bioéthanol et d'ETBE. La Suède,
quant à elle, en consomme plus qu'elle n’en produit.
En Allemagne , la législation est très favorable aux biocarburants qui sont exemptés de taxe,
qu'ils soient purs ou en mélange avec des carburants fossiles. Une proposition du Ministre des
Finances allemand prévoit toutefois d'imposer le biodiesel (+ 15c€ pour le B100 et + 10c€
pour le biodiesel mélangé) et l'HVP (+ 15c€). Ce projet, qui n'est pas soutenu par les
Ministres de l'Agriculture, de l'Environnement et de l'Economie, est en discussion au
parlement allemand.
Pour l'heure, le biodiesel est ainsi disponible dans plus de 1900 stations-service pour les
particuliers et directement pour les flottes captives. En 2005, 2 Mm³ de biodiesel a été vendue.
L'huile pure ou en mélange au diesel rencontre également un certain succès auprès de
particuliers, d'agriculteurs et de transporteurs routiers et plus de 10000 moteurs de voitures et
autres véhicules étaient adaptés à l'huile pure en 2005.
En Autriche , plusieurs usines produisent du biodiesel à partir d'huile végétale, d'huiles
usagées, récoltées auprès de cuisines de collectivités, et de graisses animales. Ce biodiesel est
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Que sont les biocarburants ?
disponible pur ou en mélange à la pompe. La ville de Graz est un exemple à suivre avec une
flotte de 139 bus qui roulent au biodiesel depuis des années.
En Espagne, le succès du bioéthanol s'explique par la non-perception de taxe sur ce
biocarburant. Une nouvelle unité de production est en construction et, contrairement aux deux
premières unités qui transforment l'éthanol en ETBE, l'éthanol produit sera directement
mélangé à l'essence.
En France, la production de biodiesel n'a cessé de diminuer entre 2001 et 2004. Cette
situation devrait toutefois se renverser en 2005-2006. En effet, l'agrément pour le biodiesel
(bénéficiant d'une exonération fiscale) a été augment é de 480 000 t et une taxe générale sur
les activités polluantes (TGAP) sera appliquée en cas de non-respect de la mise à la
consommation de biocarburants (EurObserv'ER, 2005b). Le biodiesel est commercialisé en
mélange de 2 à 5% maximum au diesel. Un automobiliste français sur deux roule au biodiesel
sans s'en rendre compte. De plus, des flottes captives de villes françaises (au total 6000
véhicules) roulent au biodiesel en mélange de 5 à 30%.
En ce qui concerne le bioéthanol, l'agrément est également revu à la hausse de
320 000 t et la TGAP est également d'application (EurObserv'ER, 2005a). L'éthanol est utilisé
sous forme d'ETBE et vendu à la pompe sans marque spécifique. Fin 2005, un constructeur
automobile et un pétrolier ont annoncé le lancement du ma rché de l' E85 et des VFF en
France.
En Suède , l'éthanol est commercialisé sous forme d'E5 et d'E85. Toute station-service dans la
région de Stockholm doit proposer de l'E85 à la pompe, permettant un quadrillage de la ville
et de bonnes possibilités d'approvisionnement en bioéthanol pour les véhicules Flexi Fuel. Les
bus roulent à l'E95. Les constructeurs automobiles Ford, Saab et Volvo fournissent le marché
suédois en VFF. Saab proposera des flottes de VFF de démonstration aux autres marchés
européens afin de stimuler le développement d'infrastructures (Clean Auto, 2005). Les VFF
suédois bénéficient de divers avantages tels que subsides à l'achat, exemption d'accise sur le
biocarburant, exemption de taxe CO2, exemption de péage sur les autoroutes. Et dans
certaines villes, le parking est gratuit pour les VFF.
Des flottes de bus de plusieurs municipalités suédoises roulent au biogaz, qui est également
disponible à la pompe.
Ailleurs dans le monde
Le Brésil est le plus gros producteur de bioéthanol (16 Mm³ d'éthanol produits en 2005), ce
qui en fait le premier producteur mondial de biocarburants. Les Etats-Unis (12,8 Mm³ en
2004) suivent le Brésil de près, alors que les Européens ont produit environ 2,8 Mm³ de
biocarburants en 2004.
Le Brésil produit quasi exclusivement de l'éthanol depuis près d'un siècle et utilise la canne à
sucre comme matière première. 400 usines produisent l'éthanol qui est utilisé par défaut en
mélange à l'essence à 25% (E25). L'E85 et l'éthanol pur sont également disponibles à la
pompe. A l'heure actuelle, plus de 80% des nouvelles voitures vendues au Brésil sont
équipées en VFF (Bioenergy International, 2006). Le Brésil a fortement développé sa
production de bioéthanol (figure 4) et en exporte une partie vers les Etats-Unis et l'Europe. Le
Brésil s'apprête à présent à développer la filière biodiesel.
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Que sont les biocarburants ?
Figure 4. Evolution de la production d'éthanol au Brésil (Carvalho, 2003)
12000
10000
8000
6000
4000
2000
0
19
80
19
82
19
84
19
86
19
88
19
90
19
92
19
94
19
96
19
98
20
00
20
02
20
04
Production de bioéthanol (kt)
Les Etats-Unis utilisent le maïs pour leur production de bioéthanol qu'ils augmentent chaque
année (figure 5). Différents constructeurs automobiles fournissent déjà le marché améric ain
en VFF, tandis que d'autres sont en passe de le faire. Tous les véhicules sont garantis pour
rouler avec 10% d'éthanol.
Année
Figure 5. Evolution de la production de bioéthanol aux Etats-Unis
AVANTAGES DES BIOCARBURANTS
Les avantages liés au développement du marché des biocarburants sont multiples et couvrent
aussi bien l'environnement, la santé publique, la diversification énergétique du secteur du
transport que l'emploi.
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Environnement et santé publique
L'impact environnemental des biocarburants peut être mesuré notamment via un bilan
énergétique d'une part, et via la mesure d'émission des gaz à effet de serre (GES) depuis leur
production jusqu'à leur mise à disposition au consommateur d'autre part.
Le bilan énergétique compare la production d'énergie renouvelable à la consommation
d'énergie fossile nécessaire tout au long de la filière de production de cette énergie
renouvelable. Cette filière comprend la production de la matière première, la transformation et
les transports des différents produits. Le bilan énergétique peut être exprimé sous forme d'un
ratio entre la production et la consommation.
Par ailleurs, il est possible de comparer les biocarburants avec les carburants fossiles au
niveau des émissions de GES. Pour rappel, les principaux GES sont le dioxyde de carbone
(CO2 ), le méthane (CH4 ), le protoxyde d'azote (N 2 O) et l'ozone (O 3 ). Afin de faciliter la
comparaison carburant fossile/biocarburant, l'ensemble des émissions de GES est ramené en
équivalent CO2 . La comparaison des carburants se fait en termes d'économie ou de gain de
CO2 , qui peut être exprimé en kilogramme de CO2équ/tonne équivalent pétrole (kgCO2équ/tep)
ou en kgCO2équ/hectare (kgCO2équ/ha). Dans le tableau 2, les biocarburants sont comparés aux
carburants fossiles qu’ils remplacent (Jossart, Nijskens, Remacle, 2005, adapté de
PriceWaterhouseCoopers, 2002).
Tableau 2 Gain en CO2 selon Ecobilan
Emissions
Economie
Productivité
Economie
Carburant
Economie (%)
(g CO2 eq/tep)
(kg CO2 eq/tep)
(tep/ha)
(kg CO2 eq/ha)
Diesel
3320
Huile pure de colza
750
78
2580
0,94
2420
Biodiesel
990
70
2330
1,26
2940
Essence
3600
Ethanol de froment
1440
60
2160
1,58
3400
Ethanol de betterave
1410
61
2190
3,41
7470
Afin de comparer des éléments comparables, les masses des carburants sont ramenées en tonne équivalent pétrole grâce à
divers facteurs de conversion spécifiques au carburant considéré (essence, biodiesel, …). De même, les émissions
comprennent de nombreux GES. L'équivalent CO2 (CO2 eq), encore appelé potentiel de réchauffement global (PRG), est une
unité de mesure commune de l'effet de serre d'un gaz. La référence de cette unité de mesure est le dioxyde de carbone dont le
PRG vaut 1. La masse d'un gaz est multipliée par le PRG de ce gaz, le produit en découlant étant une masse de CO2 qui
produirait un impact équivalent sur l'effet de serre.
Le tableau 2 montre que des économies non négligeables en CO2 peuvent être faites en
utilisant des biocarburants. L'huile de colza offre le taux d'économie le plus intéressant mais
sa faible productivité par hectare la pénalise, au contraire de la betterave qui permet une
importante économie de CO2 par hectare du fait de sa haute productivité.
Une étude portant sur l'impact énergétique des biocarburants en Belgique a montré que sur le
plan énergétique, la consommation de biodiesel entraîne une réduction d'énergie fossile de
60% par rapport au diesel. De même, l'utilisation de bioéthanol réduit la consommation
d'énergie fossile de 40 à 60% par rapport à l'essence.
Sur le plan des émissions de GES, l'utilisation de biodiesel réduit les émissions de GES de
50% par rapport au diesel. La consommation d'éthanol diminue les émissions de 20 à 60%
selon les hypothèses de calcul (LIBIOFUELS, 2005).
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Que sont les biocarburants ?
En outre, la consommation (combustion) de carburant entraîne des émissions moteurs qui ont
en tant que telles un impact sur l'environnement (fumées noires, par exemple) et sur la santé
publique (aldéhydes, etc). Ces émissions peuvent être réduites grâce aux progrès
technologiques qui n'ont d'effet qu'avec le renouvellement du parc automobile. Les
biocarburants, au contraire, permettent une réduction des émissions immédiate, lors de leur
combustion.
En effet, le biodiesel émet moins de monoxyde de carbone (CO), d'hydrocarbone (HC), de
particules et réduit l'émission de fumées noires. Par contre, l'oxyde d'azote (NOx ) et les
aldéhydes sont émis en plus grande quantité.
L'éthanol, quant à lui, permet de réduire les émissions de CO et d'HC. Dans ce cas-ci
également, l'émission des NOx est supérieure aux carburants fossiles. Il serait toutefois
possible de maîtriser techniquement ces émissions de NOx (ADEME, 1992).
De plus, l'utilisation des biocarburants pour le transport participe à la réduction d'émission des
GES et à la mise en œuvre d'actions concrètes en vue d'atteindre les objectifs de Kyoto.
Economie
Diverses études menées en Allemagne, Espagne ou France montrent que les filières
biocarburants sont génératrices d'emplois. Environ 400 000 emplois pourraient être créés d'ici
à 2010 en Europe dans les filières biocarburants pour atteindre les objectifs de 5,75% de
biocarburants sur le marché (BIOFRAC, 2006).
En Belgique, les biocarburants pourraient créer quelques centaines d'emplois directs et
quelques milliers d'emplois indirects (agriculture, entreprise de construction, finance, etc.).
Sur base du rapport BIOFRAC (2006) établissant qu'en moyenne 16 emplois/ktep de
biocarburant peuvent être créés, et sur base des volumes de biocarburant prévus par l'appel
d'offres belge, environ 6000 emplois indirects pourraient s'ouvrir en Belgique. L'activité
économique générée par le développement de ces filières permettrait une augmentation des
recettes de l'Etat (cotisations sociales, TVA).
Le secteur du transport en Europe participe à plus de 30% à la consommation énergétique
européenne. Il est dépendant à 98% du pétrole, dont une grande partie est importée, le rendant
extrêmement sensible à toute variation du marché. De plus, 90% de l'augmentation des
émissions de CO2 en Europe de 1990 à 2010 seraient dues au transport (BIOFRAC, 2006). Le
développement des filières biocarburants en Belgique et en Europe et la diversification
énergétique en découlant permettraient de réduire cette dépendance énergétique.
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Il est vrai qu'à court terme, ces nouvelles filières énergétiques coûteront davantage que les
énergies fossiles. Leur prix (rendu consommateur) n'est toutefois pas comparable : les
énergies vertes internalisent en effet leurs coûts externes, au contraire des énergies fossiles.
Or, les énergies fossiles ont un impact négatif très important sur l'environnement (pollution,
accident, santé, …) qui n'est pas compris dans leur prix. L'investissement dans les filières
biocarburants et les surcoûts que cela enge ndre sont donc un dédommagement pour le présent,
une préparation pour l'avenir et un engagement pour les générations futures. En deux mots, du
développement durable.
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Que sont les biocarburants ?
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