kadima 10

Transcription

kadima 10
Numéro 010
gratuite - destinée à ses membres et à ses amis
Juin, Juillet, Août, Septembre 2007
Tamouz, Av, Eloul 5767
Tishri 5768
« La vie c’est comme une bicyclette :
il faut sans cesse avancer, sans s’arrêter, pour ne pas perdre
l’équilibre » (Albert Einstein 1879-1955)
Siège social : coin des avenues Lukusa et des Missions - Kinshasa (Gombe)
[email protected]
boîte postale 11.604 - Kinshasa 1 - République démocratique du Congo
Son Excellence Monsieur Joseph Kabila
Président de la République Démocratique du Congo
« La Communauté juive est l’une des communautés
dont les coreligionnaires ont sillonné
la République Démocratique du Congo
avant l’indépendance.
Nous saluons cette Communauté pour avoir choisi notre
Pays comme sa seconde patrie et s’être investie dans le
développement du secteur économique.
Puisse cette Communauté prospérer en République
Démocratique du Congo. »
LE MOT DU PRESIDENT
DE LA COMMUNAUTE
Sommaire
Page 1
Le Président de la République Démocratique du Congo
Page 2 Sommaire et Composition du Comité
Page 3
Message du président de la Communauté
Page 5
Voeux de Rosh Hashana 5768
Page 8
Une coutume juive : Le mariage
Page 13
Un Juif célèbre : Hans Stern
Page 18 Moshe Schnitzer
Page 19
A qui ai-je l’honneur ? : Tsipi Livni
Page 23 La Communauté Juive de Rhodes et Véronique Jonas
Page 31
On en a parlé ailleurs : la revue de la presse
Page 38 Napoléon et les Juifs
Page 43
Humour Juif
Page 44 Les reconnaissez-vous?
Page 45 Vie et activités communautaires
Page 65
Aaron Lustiger, Samba Kaputo, Gaston Nawej Katok
Page 68
Israël : 60 ans
Kadima est né en novembre 2004 (Kislev 5765 dans le calendrier hébraïque). 2004
– 2007, trois ans et dix éditions. Ca ne rajeunit personne, et surtout pas les lecteurs
et les partenaires de la première heure. J’ai une pensée particulière pour vous
lecteurs, mais aussi et surtout pour la trentaine de partenaires sans lesquels cette
aventure ne se serait pas poursuivie. Au nom de mon Comité, je vous remercie pour
votre fidélité.
De 36 pages et 250 exemplaires pour la première édition, notre revue est passée
aujourd’hui à 68 pages et est publiée en plus de 500 exemplaires. Entre trois et
quatre numéros par an, elle est toujours attendue avec impatience par ses lecteurs,
au Congo ou ailleurs, juifs ou non juifs, qui veulent approfondir leurs connaissances
sur la religion et les coutumes juives, entre autres articles d’intérêt général relatifs à
Israël surtout, mais aussi au Congo.
Tout au long de nos éditions, nous avons affirmé que nous sommes le peuple de
la mémoire ; aujourd’hui, j’affirme que nous devons le rester. Et je demande à la
Communauté juive de Kinshasa d’aider Kadima, sa revue, à poursuivre son œuvre
qui donne une image sérieuse d’un judaïsme ouvert et fraternel.
Lancer un magazine n’est pas très compliqué. Durer et s’imposer au fil des ans,
en ne cédant ni à la facilité ni aux pressions, être à l’écoute de ses lecteurs,
voilà une autre affaire….
COMPOSITION du COMITE
David Fernandes
1er Vice - Président
Maurice Habib
Secrétaire Général
Aslan Piha
Président de la Communauté
en charge des finances et de Kadima
David Hasson
Conseiller en charge
des Relations extérieures
Edouard Swiel
Conseiller en charge des
activités communautaires
Tuvia Marom
2 Vice - Président
e
Yossi BenYaïr
Conseiller en charge de la
sécurité et de l’intendance
Le Rabbin de la Communauté est Monsieur Shlomo Bentolila
COMMUNAUTE ISRAELITE DE KINSHASA
ASBL – reconnue par l’Ordonnance Présidentielle n°72/193 du 28 mars 1972 –
Editeurs Responsables : Aslan Piha (Président) et son Comité (mail : [email protected] )
Revue imprimée chez A.G.B. à Kinshasa
Le 4 août dernier s’éteignait Aaron Lustiger (voir page 65). Né dans une
famille juive traditionaliste, d’origine polonaise, il se convertit volontairement
au catholicisme en 1940 et prend un nouveau prénom : Jean-Marie. Ordonné
prêtre, nommé archevêque, il n’est pas un cardinal comme les autres
puisqu’il continue à se revendiquer juif. Ses dernières volontés concernant
ses obsèques comprenaient la récitation du Kaddish (la prière des
Morts), sur le parvis de Notre-Dame, et le dépôt d’un coffret contenant
de la terre amenée d’Israël à cet effet. Je me suis alors demandé
ce que le judaïsme pense du cas d’un Juif, converti volontairement
au christianisme, tout en continuant à revendiquer sa judaïcité.
Pour la loi rabbinique, il est techniquement impossible pour un
Juif, au sens orthodoxe du terme, c’est-à-dire né de mère juive
ou converti au judaïsme suivant le rite orthodoxe, de changer de
religion. Mais curieusement, alors que la Loi religieuse rejette ce
changement en le considérant comme nul par principe, la société
juive séculière en tient compte. Ainsi le précédent très célèbre
d’Oswald Rufeisen, également né dans une famille polonaise
juive traditionnelle, en 1922. Dans sa jeunesse, Oswald fait
parti d’un mouvement sioniste. Pendant la Seconde Guerre
mondiale, il est capturé par la Gestapo, mais parvient à
s’échapper et s’illustre par des faits de résistance en sauvant
plusieurs centaines de ses coreligionnaires. Dénoncé et
repris par les nazis, il s’échappe à nouveau, se réfugie dans
un couvent catholique et.... s’y convertit. Après la guerre, il
entre dans l’Ordre des Carmélites, mais, son sentiment sioniste ne l’ayant
pas quitté, il veut rejoindre un couvent en Israël. N’arrivant pas à obtenir un
visa de sortie de Pologne, il abandonne sa nationalité polonaise et fait sa
demande d’Alya en Israël. Mais l’Etat d’Israël lui refuse l’application de la
« Loi du Retour ». En 1962, l’affaire Rufeisen passe en jugement devant la
Haute Cour d’Israël. Celle-ci finit par adopter un point de vue qui fait date
dans l’histoire juive contemporaine : « Du point de vue de la conception
moderne du judaïsme séculier de la nationalité juive, l’adhésion à la religion
juive n’est pas essentielle. Cependant, l’apostasie par la conversion au
christianisme exclut la personne de cette nationalité ». Dont acte.
Cet été, j’ai passé près de deux semaines en Israël. Me promenant un jour
à Tel-Aviv, j’ai croisé une jeune fille, belle, souriante, au visage envoûtant,
légèrement maquillée et portant de belles boucles d’oreilles. Ses cheveux,
qu’elle avait attachés, étaient noirs et lisses. On dirait qu’elle partait à une
soirée. Mais en quittant ses yeux, j’aperçois un uniforme kaki sur ses épaules et
un béret coincé sous l’épaulette gauche. Je comprends alors que cette jeune fille
accomplit son service militaire. Et je me souviens soudain avoir lu une phrase dont
je ne connais pas l’auteur : « Un ami me dit qu’elle a les yeux revolver….Je crois, au
contraire, qu’elle a des yeux qui donnent envie de faire la paix ». Depuis lors, je pense
souvent à ce sourire et j’y vois une promesse…. En cette période de Rosh Hashana, le
plus grand bonheur que je souhaite pour tous ces pays du Moyen-Orient est de voir sur
ce lopin de terre advenir la paix pour tous ses habitants, dans la liberté, et, plus tard, dans
l’amitié. Puisse cette année du soixantième anniversaire de l’Etat d’Israël être celle qui portera
la Paix. C’est un des vœux que j’ai formulé lors de la « sonnerie du shofar » de Rosh Hashana,
cet instrument qui accompagna tant de prières et tant de grands moments de notre Histoire.
Ces trois derniers mois, deux de nos enfants ont fait leur Bar Mitzvah : il s’agit de Jonathan Waknine
qui l’a célébré, le 2 août, au Kotel (Mur des Lamentations), à Jérusalem, et de Dany Angel qui l’a
célébré, le 24 octobre, dans la Synagogue Beit Yaacov, à Kinshasa. Ces deux garçons, qui ont reçu
une éducation religieuse, assumeront désormais leur statut d’homme au sein de notre Communauté.
C’est avec plaisir que j’ai assisté à leurs deux « mises de tefilin ».
Pour nos lecteurs israélites, je formule les meilleurs vœux pour une bonne et heureuse année 5768.
A tous, je souhaite de passer un bon moment en compagnie de la dixième édition de Kadima. Et, en
attendant, je vous envoie mon plus cordial shalom.
A l’occasion du nouvel an juif 5768, le président de la Communauté et son
comité souhaitent pour monsieur le rabbin et sa famille ainsi que
pour tous les membres et leurs familles et tous les
lecteurs de Kadima
une très bonne et heureuse année faite de joies,
de tendresse, de santé et de paix en eux et autour d’eux.
Que cette année soit porteuse d’espoir et de confiance
dans un avenir meilleur.
Aslan PIHA.
.
DANY
JONATHAN
Restaurant
La Piscine
Au nom de tous les membres, le président de la Communauté
et son comité présentent
à
Son Excellence Monsieur le président de l’Etat d’Israël,
Shimon Pérès, ainsi qu’au 1er ministre Ehud Olmert,
leurs meilleurs vœux de bonheur et de prospérité
à l’occasion de la nouvelle année 5768
et leur demandent de bien vouloir les transmettre également
au peuple d’Eretz Israël.
Prions pour que cette année apporte la paix tant rêvée entre
les pays du Moyen-Orient et renforce les liens entre le peuple juif
d’Israël et celui de la diaspora.
Shalom et Shana Tova.
Spécialités grecques et autres
Organisation des fêtes :
mariages, banquets, dîners d’affaires
(capacité 400 personnes)
LA VIE JUIVE
UNE COUTUME EXPLIQUEE
Aujourd’hui
le mariage juif
Pour le judaïsme, le mariage est un acte religieux de sanctification (kiddouchin) et d’élévation (nissouhin).
Devant l’Eternel et la communauté d’Israël, un homme et une femme acceptent de vivre ensemble dans l’amour et
le respect mutuel, et de transmettre à leur descendance les valeurs traditionnelles. Le couple est alors comparé à un
autel de sainteté.
Selon la Torah, trois devoirs incombent au mari : nourrir et vêtir sa femme, et la satisfaire sexuellement.
Les deux premiers devoirs se comprennent dans une société patriarcale où la femme ne travaillait pas ; quant au
dernier point, il participe de l’équilibre psychologique des conjoints.
Les nombreux rites qui accompagnent un mariage juif traditionnel expriment ce que celui-ci signifie profondément
et quel en est son but. Ce cérémonial symbolise la beauté de la relation existant entre mari et femme ainsi que les
obligations qu’ils doivent avoir l’un pour l’autre et envers le peuple juif.
Le «Hatan» (marié) et la «Kala» (mariée), en se
préparant pour la cérémonie, ne doivent pas
seulement considérer les côtés matériels et
temporels de leur future vie de couple, mais aussi
chercher à en garantir les aspects
religieux, spirituels et moraux.
Un mariage juif, c’est plus que de passer une bague au doigt. Le soleil qui se lève annonce le jour le plus heureux et
le plus saint de la vie du « Hatan » et de la « Kala ». C’est pour eux un Yom Kippour personnel, car ce jour, les fautes
sont oubliées puisqu’ils se fondent dans une nouvelle âme. Dans certaines communautés, comme à Yom Kippour,
les futurs mariés vont jeûner depuis l’aube jusqu’à la fin de la cérémonie. Chez les « Ashkénazim », le Hatan
portera, pendant la cérémonie du mariage, le « kittel », blouse blanche traditionnelle portée par les hommes à
Kippour. Il est d’usage que les futurs mariés ne se rencontrent pas durant la semaine précédant le mariage. Et, le jour de la
cérémonie, chacun, séparément, reçoit les invités. La tradition juive compare le jeune couple à un roi et à une
reine. La Kala est assise sur un « trône » pour accueillir ses invités tandis que le Hatan est entouré par les convives
qui chantent et portent un toast en son honneur. Ensuite, escorté par la famille et les amis, il se rend dans la salle où
se trouve sa fiancée et place un voile sur son visage. Ce voile représente l’idée de la pudeur ; par là, on montre que,
quelle que soit l’apparence physique, l’âme et le caractère sont d’une suprême importance. Cette ancienne coutume
est le premier des nombreux actes par lesquels le fiancé s’engage à vêtir et protéger sa future femme.
La cérémonie du mariage est célébrée sous la « Houpa » (le dais), symbole du foyer que le couple doit construire
et partager. Il est ouvert de toute part, de la même façon que l’était la tente d’Abraham et Sarah, afin de pouvoir
offrir l’hospitalité aux amis et aux membres de la famille sans aucune restriction. La Houpa a lieu, traditionnellement,
à l’extérieur, sous les étoiles, comme un signe de la bénédiction que D.-ieu a faite au patriarche Abraham, en lui
promettant que sa descendance sera aussi nombreuse que les étoiles du ciel.
Les futurs mariés ne portent aucun bijou sous la Houpa car ils se lient l’un à l’autre en tant que personnes et non pas
en fonction de ce que chacun possède.
Le Hatan suivi de la Kala sont habituellement accompagnés jusqu’à la Houpa par leurs parents respectifs.
Sous la Houpa, la Kala tourne autour du Hatan sept fois. Comme le monde fut créé en sept jours, la Kala construit
ainsi les murs de son nouveau foyer. Ensuite, elle se place à la droite de son futur mari. Dans la coutume sépharade,
la fiancée ne tourne pas autour de son futur marié.
Le rabbin rappelle au couple ses nouveaux devoirs et prononce une bénédiction sur le vin (symbole de bonheur et
de prospérité) qui est bu par les fiancés ; il prononcera, ensuite, une seconde bénédiction pour louer D.-ieu.
La bague doit être faite d’or pur, sans défaut ni ornement, dans l’espoir que le couple mènera une vie belle et
simple ; elle ne doit donc pas contenir de pierre précieuse, et doit appartenir au fiancé exclusivement. Le Hatan tient
l’alliance dans sa main et, devant deux témoins, déclare à sa fiancée : « Te voici sanctifiée à moi par cet anneau,
selon la loi de Moïse et d’Israël ». Il passe alors l’anneau sur l’index de la main droite de sa fiancée. C’est pour la
loi juive, le moment central de la cérémonie ; le couple est désormais pleinement marié.
Après que le fiancé ait donné l’alliance, on lit la « Kétouba » (l’acte de mariage) dans sa version originale. Par le
mariage, le fiancé prend sur lui les responsabilités conjugales énumérées dans la Kétouba. Afin de protéger les droits
de la femme, les « Rabbanim » ont institué l’obligation de cet acte par lequel le fiancé s’engage à donner une somme
d’argent importante à sa femme au cas où il demanderait le divorce sans raison valable. De plus, il s’engage à
nourrir son épouse, à lui donner un toit et des vêtements, à être attentif à ses besoins affectifs. La protection
de l’épouse juive est si importante que le mariage ne peut se conclure avant que le contrat n’ait été signé. D’ailleurs,
dans plusieurs communautés, les futurs mariés se retirent dans une pièce, avant la cérémonie, avec les témoins et le
rabbin, et le fiancé signe la Kétouba. A la fin de la lecture de l’acte de mariage, le Hatan s’engage à en respecter les
clauses et soulève un mouchoir devant les témoins. Selon le rite sépharade, il jure de respecter toutes les clauses de
la Kétouba (c’est la seule fois que l’on autorise un homme à jurer).
Le document est signé par deux témoins et a le statut d’un accord légal liant les deux parties. La Kétouba
est souvent rédigée de manière artistique sur un parchemin, et encadrée pour être affichée à la maison. Certains la
gardent dans un endroit plus discret, symbole de l’intimité conjugale.
Le futur marié signe la Kétouba en présence des témoins et du rabbin qui y apposent également leurs signatures
Après la lecture de la Kétouba, le rabbin récite les sept bénédictions « Cheva Bra’hot » sur la seconde coupe de
vin. Elles ont pour thème la relation entre le Hatan et la Kala, et notre foi en D.-ieu qui a créé le monde et qui accorde
joie et amour. Ces bénédictions peuvent être prononcées par d’autres personnes que la famille souhaite honorer.
Les mariés se mettent alors sous le même « Taleth » (châle de prières) pour entendre les sept bénédictions. Il est de
coutume que les papas des mariés tiennent le taleth et bénissent l’union de leurs enfants.
Quelques « Kétouba » : d’Iran datant de 1907, du Consistoire Israélite de Paris datant de 1910, et du Maroc
Jacques Douenias et Méïr Levy bénissant l’union de leurs enfants Raffaella et Samy
A la fin de la cérémonie sous la Houpa, le marié brise un verre avec son pied. Ce geste rappelle qu’aucune joie,
fut-elle la plus grande, ne peut être parfaite depuis la destruction du Temple de Jérusalem, et de la sorte, le jeune
couple s’identifie avec le destin spirituel et national du peuple juif.
Ceci marque la fin de la cérémonie. Le Hatan et la Kala quittent alors la Houpa entourés par les invités enthousiastes
qui leur crient « Mazal Tov ». Les mariés sortent de la synagogue et sont « arrosés » de grains de riz ou de blé, en
signe de fertilité.
Ces deux Kétouba artistiques ont été dessinées par Véronique Jonas Soriano de Dallas (Texas, USA)
La Kétouba reste la propriété de la Kala ; une fois mariée, elle doit pouvoir y avoir accès tout le temps. Parfois, elle
est conservée par les parents de la mariée ; c’est là une coutume familiale.
10
Le jour de leur mariage, les invités
ont l’obligation de réjouir le
Hatan et la Kala.
C’est pour cela qu’il y a beaucoup de
musique et de danses pendant la soirée
du repas de noce.
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UN JUIF CELEBRE...
Pour s’unir devant le rabbin, il faut d’abord se marier civilement. Sauf en Israël où le mariage religieux est reconnu
comme étant le seul valable. Dans la religion juive, certaines dates pour le mariage, aussi bien religieux que
civil, sont interdites. Il est ainsi interdit de procéder à une union les jours de shabbat, ainsi que les jours de fête et
de jeûne. La cérémonie judaïque suit généralement de quelques jours le mariage civil et impose une réflexion sur le
chemin à donner à sa vie. Dans la religion juive, le mariage relève du devoir, tout comme l’acte de procréation. C’est
la Torah qui le dicte et qui l’exige.
Avant la cérémonie religieuse, les fiancés suivent des cours de préparation au mariage. Le rabbin organise
des rendez-vous qui consistent en des échanges avec le futur marié. L’épouse du rabbin prend aussi part aux
discussions en présidant les entretiens avec la future mariée. Ils répondent aux questions du couple sur la vie à deux,
lui donnent des conseils et les grandes lignes de la vie, pour un réel épanouissement. Dans le respect de la religion,
évidemment.
Dès que la date a été fixée, les futurs mariés doivent constituer leur dossier ; ils auront notamment besoin de
leurs actes de naissance, le certificat de « bar mitzva » du jeune homme, prouvant sa maturité religieuse, les livrets
de famille des parents, mais aussi leurs propres actes de mariage « kétouba » afin de vérifier que les fiancés sont
tous deux de confession juive, car dans notre religion le mariage mixte n’est pas admis. Dans certains cas, un
certificat de célibat doit également être présenté. Si l’un ou l’autre des futurs mariés est divorcé, il doit présenter
également le certificat de divorce religieux. La fiancée, quant à elle, doit effectuer, la veille du mariage, ou moins de
quatre jours avant, le « bain rituel » en se rendant dans un « mikvé ». Elle ajoutera dans le dossier le certificat
authentifié prouvant qu’elle l’a fait.
Une fois constitué, le dossier doit être envoyé au service administratif de la Communauté dans laquelle le
mariage sera célébré.
Après l’agrément du dossier, le mariage est définitivement enregistré par les autorités de la Communauté, et chacun
peut alors s’occuper de l’organisation pratique.
Aujourd’hui
H.Stern
Hans Stern est né en 1924 dans une famille juive à Essen, en Allemagne. En mars 1933, le parti national-socialiste
perd les élections ; cela provoque une grande colère chez Hermann Goëring qui excite tous les partisans nazis contre
les « traitres », c’est-à-dire principalement les Juifs. Mais sur le demi million d’habitants que compte Essen, les Juifs
ne représentent que 4500 âmes ; ils ne pouvaient donc valablement influencer les résultats des élections. Le 21 juin
1933, les nazis incendièrent la bibliothèque juive située sur la place Gerling. Cet événement était le présage d’un futur
insoutenable pour le peuple juif qui craignait le pire. Effectivement, les « lois de Nuremberg », entrées en vigueur
en septembre 1935, privèrent les Juifs allemands de leur citoyenneté et les reclassèrent en tant que « simples sujets
de l’Etat ».
Les 9 et 10 novembre 1938, les « chemises brunes » nationales-socialistes terrorisèrent la communauté juive
d’Essen. Connue sous le nom de « Nuit de cristal », des foules de sympathisants nazis saccagèrent et brulèrent des
entreprises et des maisons appartenant aux juifs.
Certaines sources estimèrent que, cette seule nuit-là, 7500 entreprises juives ont été détruites, 191 synagogues et
171 maisons ont été brûlées, et 36 juifs ont été tués sur l’ensemble de l’Allemagne. La célèbre synagogue d’Essen,
située Steelerstrasse, a été entièrement pillée et détruite.
Quelques mois plus tard, les effets néfastes de l’antisémitisme et les rumeurs d’une guerre prochaine amenèrent
Kurt Stern, le père de Hans, à se sauver avec toute sa famille, en voiture, vers Cologne où le bibliothécaire de
l’archevêché de Cologne les cacha pendant quelque temps.
Le père de Hans correspondait avec un oncle, Alexandre Kamp, qui
avait émigré trois ans plus tôt dans la patrie brésilienne de son épouse,
Gabrielle.
Alexandre a réussi à obtenir des visas pour toute la famille Stern, ce qui
était pratiquement un exploit à cette époque.
Le Brésil, qui a accepté par la suite 13.000 allemands se sauvant de
’oppression nazie, allait devenir la nouvelle patrie de la famille de Hans.
Le jeune Hans Stern
En février 1939, les Stern ont pris le train de Cologne pour Hambourg, qui était devenu un port franc depuis 1888
et le plus grand lieu de stockage du café et du cacao provenant du Brésil. Là, accompagné d’une vingtaine d’autres
personnes, ils montèrent à bord d’un bateau à destination de Rio de Janeiro. Il s’agissait du Cap Norte, un
bateau cargo brésilien.
Aucun membre de la famille Stern qui était restée en Allemagne n’a survécu au cataclysme nazi. Vers la fin de la
guerre, quatre-vingt-dix pour cent du centre de la ville d’Essen étaient détruits. La plupart des juifs d’Essen qui ne sont
pas partis avant les hostilités, environ 1600 personnes, périrent dans des camps de concentration et d’extermination.
Trente ans après la fin de la guerre, environ 170 juifs seulement sont rentrés à la maison à Essen. La famille de Hans
Stern n’est plus jamais retournée en Allemagne ; le Brésil étant devenu leur patrie d’adoption, ils acquirent même la
citoyenneté brésilienne.
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13
Après un voyage en mer assez difficile, ils arrivèrent à Rio de Janeiro en plein été brésilien, semblable à l’été
allemand, mais dont les nuits étaient plus longues. L’oncle Alexandre les attendait et les installa dans une maison
donnant sur un énorme jardin. Le jeune Hans, satisfait de cette nouvelle vie, appréciait la nourriture locale, et surtout
les haricots noirs et le riz.
Hans Stern n’attend pas le « challenge » derrière son comptoir ; il va à sa rencontre en visant la clientèle des riches
Américains, Allemands ou Français qui font le tour du monde en bateaux de croisière et s’arrêtent à Rio de Janeiro.
Pour être sûr de ne pas les manquer, il installe en 1949 son premier magasin sur un quai du port, puis ouvre les
suivants dans les grands hôtels, d’abord à Rio, et ensuite à travers le monde. Un choix judicieux puisque 20 des 160
boutiques « H.Stern » à travers le monde ont aujourd’hui pour cadre des palaces. Il y en a même une à bord
du paquebot de luxe Queen Mary II.
Pratiquement sans ressources, Hans et son père, Kurt, ont dû trouver du travail rapidement. Mais au début de l’année
1940, Kurt a été brièvement interné en tant que « étranger ennemi allemand » par l’entrée du Brésil dans la guerre.
De son côté, Hans, 16 ans, était engagé comme dactylographe chez Cristab, un exportateur de minerais et de
pierres précieuses. Parallèlement, il prenait des cours du soir de sténographie. Hans a été immédiatement captivé
par les matières variées produites par les roches brésiliennes et les pierres que Cristab achetait et revendait. A cause
de l’internement de son père, il dut soutenir financièrement sa famille ; ils s’installèrent dans un petit appartement sur
une colline de Copacabana.
Hans se débrouillait en anglais, mais apprit rapidement le portugais. Bien qu’il ne reçut pas une éducation juive
orthodoxe, il fréquentait la petite synagogue germanique de Rio de Janeiro.
Par son enthousiasme chez Cristab, il avait acquis une base forte pour son futur succès. Il eut l’occasion de voyager,
d’acheter des pierres gemmes, d’identifier les acheteurs potentiels, et par la suite, d’apprendre à couper et à polir les
pierres. Le public local n’ayant pas développé un appétit spécial pour ces pierres « semi-précieuses », Hans se rendit
compte que les bijoutiers ne vendaient leurs articles qu’aux seuls visiteurs de l’étranger. Il pensa, à juste titre, que dès
la fin de la guerre, le nombre de touristes augmenterait. Fort des connaissances qu’il avait acquises chez Cristab, et
du travail des coupeurs locaux, il pourrait vendre les pierres travaillées aux bijoutiers locaux.
Avec 200 dollars, obtenus de la vente de son accordéon qu’il chérissait parmi les rares objets qu’il avait pu ramener
d’Allemagne, il créa la compagnie « H. Stern » vers la fin de 1945. Il loua un petit bureau d’une pièce, avec deux
chaises et un téléphone, et il embaucha une jeune fille comme secrétaire, surtout pendant son absence. Il voyageait
beaucoup à l’intérieur du pays, se rendant personnellement aux sources pour obtenir les meilleures pierres gemmes
et les meilleurs prix.
Le Brésil a la plus grande variété de pierres précieuses et semi-précieuses ; Hans a compris le parti qu’il pouvait tirer
de ces pierres, particulièrement des « semi-précieuses », dont on disait qu’elles étaient d’une catégorie inférieure
à celle du diamant, du rubis, de l’émeraude et du saphir. Son entreprise intervenait dans l’exploitation des pierres,
concevait le bijou et se chargeait de la vente. « Je fabrique un bon produit, vendu à un prix raisonnable, et je
donne un service après-vente supérieur » se plaît-il à déclarer.
Les boutiques de Hambourg, Tel-Aviv et Marbella, ouvertes ces dix dernières années
Dès le départ aussi, ce visionnaire profite de l’essor du transport aérien pour faire connaître ses créations. A peine
descendu d’avion, à Rio de Janeiro, le touriste se voit offrir une breloque griffée « H.Stern » ainsi qu’un plan de la
ville. Au verso, une publicité mentionne tous les points de vente de la maison.
Dans la même veine viendront, en 1952, les « guided tours » qui emmènent les touristes au siège de « H.
Stern », à Rio de Janeiro. La maison n’hésite pas à leur envoyer une limousine. On leur montre tout le parcours
d’une pierre, de la mine au studio de création en passant par la taille et les ateliers de sertissage. Hans Stern veut
montrer que le diamant n’est pas seul digne d’orner un collier de milliardaire. Le musée compte 1300 spécimens de
tourmaline, une palette exceptionnelle. Une tourmaline bicolore rouge et vert est d’ailleurs bien plus belle et vaut
bien plus cher qu’un diamant plein d’inclusions. Pour rassurer ses clients, Hans Stern va même jusqu’à créer un
laboratoire qui expertise les pierres et délivre un certificat. Et, il ne s’interdit pas non plus de marier ses pierres
aux diamants, rubis, émeraudes ou saphirs. La visite, doublée d’un véritable parcours pédagogique disponible en
dix-sept langues, est aujourd’hui suivie par 10.000 visiteurs par an. Le quart d’entre eux fait ensuite un achat dans
les boutiques attenantes….
Au fil des années, Hans Stern a fait de ces pierres colorées sa marque de fabrique. Aujourd’hui, sa griffe figure
parmi les 10 plus grandes marques de joaillerie du monde. Plus de six décennies d’une croissance rapide et
d’une réputation impeccable, un esprit d’avant-garde et l’excellence d’un savoir-faire artisanal ont consolidé cette
marque internationale au sein du monde prestigieux de la joaillerie. Il est secondé par son fils aîné Roberto Stern.
Ce dernier, directeur artistique de l’entreprise, s’est lancé dans une nouvelle aventure, début 1980, en créant des
collections de bijoux autour du cinéma, de l’art ou de la musique. Très tôt, la marque a misé sur des « égéries »
venues de l’univers du spectacle comme Catherine Deneuve à qui elle dédie en 1984 sa ligne « Belle de jour »,
hommage au film de Luis Bunuel. Dernièrement, la créatrice de mode, Diane de Fürstenberg lui a inspiré une ligne
de bijoux XXL : bracelets à gros maillons et bagues démesurées.
La bague Power Rings
inspirée de
Diane de Fürstenberg
Ces quelques bijoux ont été conçus et fabriqués par « H.Stern » : des pendentifs et une bague en diamant et saphir
et un collier en tourmalines
Hans avec ses fils Roberto et Ronaldo (à gauche) ; avec Roberto (à droite) 14
15
En 2005, à l’occasion du 60ème anniversaire de l’entreprise « H.Stern », toutes les boutiques du groupe à travers le
monde ont lancé les nouvelles créations : des colliers de perles, des bracelets, des bagues et des montres.
Outre les grands palaces à travers le monde, Ronaldo Stern, président de H.Stern et second fils de Hans, a
décidé d’installer aussi des comptoirs de vente dans les zones franches des aéroports très fréquentés.
L’Aéroport Intercontinental Georges Bush de Houston (Texas) et celui de Lisbonne
Jusqu’à 83 ans, Hans Stern était toujours aux commandes de l’entreprise qu’il a créée. Il arrivait chaque matin
à 8 heures à son bureau. Il est décédé le mois passé à l’âge de 84 ans. Sa griffe a atteint une place de choix parmi
les précurseurs de la mode et sur les tapis rouges de la scène internationale. Son nom lui survivra…..
A gauche, Hans Stern.
Et, à droite, la boutique
qui a été ouverte
à l’Hôtel Hilton à Tel Aviv
(Israël)
16
Moshe Schnitzer
une légende
s’en est allée
L’un des plus grands diamantaires d’Israël et du monde, Moshe Schnitzer, est décédé le 16 août 2007, en Israël, à
l’âge de 86 ans. L’histoire de l’industrie israélienne du diamant et celle de Moshe Schnitzer sont étroitement liées et
souvent identiques, l’une n’existant pas sans l’autre.
Il est né en Roumanie en 1921, et a immigré en Israël en 1934. Sans un sous en poche, il a commencé ses propres
affaires après la deuxième guerre mondiale. L’Union des Banques d’Israël lui fait confiance : « allez et trouvez des
clients, nous fournirons les fonds ». A l’âge de 20 ans, le jeune Moshe a orienté sa passion vers l’industrie naissante
du diamant, et est devenu « cliveur ». Il a rapidement excellé dans cette nouvelle profession, mais, en 1948, après
l’indépendance de l’Etat d’Israël, il rejoint les Forces Israéliennes pour la Défense, Tsahal.
Une décennie plus tard, il a ouvert avec un partenaire sa propre entreprise. Celle-ci, Schnitzer-Greenstein, deviendra
une des plus importantes d’Israël, et lui-même sera reconnu comme le premier « évaluateur de diamant ». Mais
avant d’arriver à ce stade, ils menaient leurs affaires de diamant dans des cafés-restaurants de Tel Aviv jusqu’à
l’acquisition de leur propre immeuble.
Avec détermination et zèle, Moshe devint le pilier de la Bourse de diamant d’Israël. Il a construit les quatre Tours
de diamant de Ramat Gan qui composent aujourd’hui le complexe de la Bourse, qui, par ailleurs, porte son nom.
Schnitzer était considéré comme la personne la plus influente de l’industrie diamantaire israélienne, et comme la
personne ayant mené cette industrie à son niveau de géant international. Il a été président de la Bourse Israélienne
du Diamant de 1967 à 1993, et président de la Fédération Mondiale des Bourses de Diamant de 1968 à 1972,
et de nouveau de 1978 à 1982. Il a également servi comme président de l’Institut Israélien du Diamant, président
du Musée de Diamant Harry Oppenheimer, et directeur de la Banque Leumi, pour ne mentionner que celles-ci parmi
ses nombreuses fonctions. Le Roi Léopold III de Belgique le décora en reconnaissance de ses activités favorisant les
relations entre les industries de diamant d’Israël et de Belgique.
L’attachement de Moshe Schnitzer pour Israël s’étend au delà du diamant ; avec le soutien de sa femme Varda,
qu’il a épousée en 1946, il a établi une fondation pour la recherche sur l’économie israélienne à l’université Ilan Bar.
Et, en 2004, il lui a été décerné le Prix d’Israël – le plus grand honneur que le gouvernement israélien peut accorder
à un citoyen – en reconnaissance de sa contribution à la société et à l’Etat israélien.
Moshe Schnitzer, président honoraire à vie de la
Bourse de Diamant d’Israël et de la Fédération mondiale
des Bourses de Diamant, restera dans les mémoires
Nous présentons nos sincères condoléances
à son petit-fils, Dan Gertler, président de
DGI Group of companies - Emaxon, homme d’affaires
bien connu au Congo, principalement dans le secteur minier
et un des sponsors de notre Communauté.
18
A qui ai-je l’honneur ?
Tzipi Livni
Tzipora Livni est née à Tel Aviv en 1958. Issue d’une famille historique de dirigeants de l’Irgoun, la milice juive
ultranationaliste, elle est la fille d’un militant du Likoud, Eitan Livni ; elle est mariée et mère de deux enfants. Elle
a terminé son service militaire au sein de Tsahal avec un grade d’officier (lieutenant), et a ensuite travaillé pour le
Mossad (service de renseignement israélien) entre 1980 et 1984. Diplômée en droit de l’Université Bar Ilan de Tel
Aviv, elle a travaillé pendant une dizaine d’années en tant qu’avocate spécialisée dans le droit commercial, public et
immobilier avant de se lancer dans la politique.
En 1996, elle a débuté ses activités publiques lorsqu’elle fut nommée Directrice de l’Office des sociétés d’états ;
dans le cadre de cette fonction, elle a été chargée de la privatisation des compagnies et monopoles gouvernementaux.
Membre du Likoud, c’est sous cette étiquette qu’elle sera élue députée, et entrera donc à la Knesset en 1999. Au
Parlement, elle a été membre de la commission Constitution, Droit et Justice, et ensuite, de la commission pour
le Promotion du statut de la femme. Elle a également été la présidente de la sous-commission chargée de la
législation préventive contre le blanchiment d’argent.
En 2001, elle entre dans le 29e gouvernement de l’Etat d’Israël, à majorité Likoud, et occupe successivement les
fonctions de ministre de la Coopération régionale, et ministre de l’Agriculture et du Développement rural.
Début 2003, au sein du 30e gouvernement (2e gouvernement d’union nationale présidé par Ariel Sharon), elle a été
ministre de la Construction et du Logement, et ensuite ministre de l’Intégration et de la Justice.
Proche d’Ariel Sharon (dans le coma depuis une attaque cérébrale en janvier 2006), elle quitte le parti Likoud
en 2005 pour fonder avec lui et de concert avec d’autres figures éminentes de la vie politique israélienne le parti
centriste Kadima. Succédant à Ariel Sharon, le premier Ministre intérimaire Ehoud Olmert la nomme ministre
des Affaires étrangères le 18 janvier 2006. Opposée, à l’origine, à un compromis avec les Palestiniens, elle a
19
progressivement évoluée vers des positions moins tranchées ; en quittant le Likoud, elle a suivi la même évolution
que son mentor, Ariel Sharon, en passant du camp des « faucons » à celui du pragmatisme.
Evoquant un Etat palestinien, Tzipi Livni a déclaré que ce n’était « pas une illusion ». Elle a fait cette déclaration après
avoir rencontré le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, avant l’ouverture de l’Assemblée générale
de l’Organisation des Nations Unies (ONU), à New York. Ce dernier déclarait de son côté : « Le moment est venu
pour la paix entre Israéliens et Palestiniens ».
Assise au banc du gouvernement à la Knesset, avec Ariel Sharon (à gauche) et Ehoud Olmert (à droite)
Tzipi Livni à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU ; en aparté avec le président Mahmoud Abbas ;
et reçue en audience par le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, Ban Ki-Moon.
A l’issue des élections législatives du 28 mars 2006 qui consacrent le Kadima, Tzipi Livni demeure dans ses fonctions
de ministre des Affaires étrangères au sein du 31e gouvernement formé par Ehoud Olmert le 4 mai 2006, mais a été
nommée également vice-Première ministre.
D’apparence calme et réservée, Tzipi Livni mesure ses mots. Elle a su se faire apprécier de l’opinion, et, à l’issue d’une
ascension tranquille au sein de la classe politique, elle compte peu d’ennemis déclarés et beaucoup d’admirateurs.
Alors qu’elle accompagnait le Premier ministre Ariel Sharon à Moscou, le président russe Vladimir Poutine rendit
hommage au charme et à la séduction de la ministre. Bien plus à l’aise en hébreu qu’en anglais, elle n’en a pas moins
convaincu la communauté diplomatique, saluée par son habilité à expliquer le point de vue d’Israël.
La ministre des Affaires étrangères a exhorté la communauté internationale à soutenir les modérés au ProcheOrient. « Aujourd’hui, je peux placer des parties qui partagent un dénominateur commun dans le même camp,
y compris certains Etats arabes. Dans la situation actuelle, la division entre Arabes et Juifs est devenue
obsolète. Le clivage est entre les extrémistes et les modérés, de toutes parts et à tous les niveaux » a-t-elle
ajouté.
En compagnie de la palestinienne Hanan Ashrawi, le président égyptien Hosni Moubarak et la 1ère dame irakienne
En compagnie de Condoleeza Rice, secrétaire d’Etat des USA et de la Chancelière allemande Angela Merkel
Après la publication du rapport Winograd accablant le premier ministre Ehoud Olmert pour sa conduite de la guerre
du Liban de l’été 2006, 65 % des israéliens estimèrent qu’Olmert devait démissionner. Les résultats des sondages
pour prendre la tête du gouvernement furent publiés par la presse israélienne : Shimon Pérès 32 % (il est aujourd’hui
président de l’Etat d’Israël), Tzipi Livni 32 %, Shaoul Mofaz 17 %.
Face à cette situation, la ministre des Affaires étrangères s’est démarquée du chef du gouvernement et avait
publiquement demandé sa démission. Allant à l’encontre des conseils de son entourage qui le poussait à la révoquer
du gouvernement, Ehoud Olmert a rencontré Tzipi Livni, et à l’issue de leur entrevue, les services du Premier ministre
ont publié un communiqué selon lequel « le chef du gouvernement et sa ministre ont convenu de continuer à
travailler ensemble dans le cadre du gouvernement dirigé par Ehoud Olmert ».
De gauche à droite, Tzipi Livni se trouve successivement en compagnie : du ministre italien des Affaires étrangères
Massimo d’Alema, de la ministre autrichienne des Affaires étrangères Ursula Plassnik et de la candidate socialiste
malheureuse à la dernière élection présidentielle française, Ségolène Royal.
20
21
L’Histoire d’une Communauté dans le monde
Aujourd’hui
La Communauté juive
de Rhodes
Rhodes, Rodos, appelée aussi l’île des Roses, est la plus grande île du Dodécanèse et l’une des plus célèbres de l’Antiquité.
Beaucoup de traditions et de légendes décrivent les origines de Rhodes. D’après la tradition biblique, les habitants de l’île
seraient les descendants de Rodanim, l’un des petits-fils de Noé. D’autres récits rapportent que les habitants de Rhodes étaient
les descendants du dieu soleil Hélios et de la nymphe Rhodon, dont le nom fut donné à l’île.
Durant l’Antiquité, Rhodes connut sa période de grande gloire, avec la création de ses académies et la construction d’une des
sept merveilles du monde : le colosse de Rhodes.
Puis, au cours des siècles, à cause de sa position stratégique, l’île connut successivement la dénomination des Romains, des
Arabes, des Byzantins, des Chevaliers de l’Ordre de St Jean, des Ottomans et des Italiens. A la fin de la Guerre mondiale,
elle fut cédée à la Grèce, le 31 mars 1947.
Il semble que les Juifs aient vécu à Rhodes dans l’Antiquité, mais on ne dispose d’aucune donnée précise sur leur installation si
ce n’est une allusion dans le premier livre des Maccabées. La première information claire remonte au 12ème siècle après J.C. et
relate qu’une communauté de quatre cents Juifs, dirigée par les rabbins Hannanel et Eliah, vivait à Rhodes. Il existe davantage
de détails sur cette communauté à l’époque des Chevaliers de l’Ordre de St Jean de Jérusalem qui avaient conquis l’île en 1309.
Les Juifs de Rhodes habitaient le quartier qui leur avait été attribué. Celui-ci était situé dans la ville murée, où se trouvaient aussi
leurs lieux de culte. Le gouverneur de l’île leur accorda la permission de construire une synagogue. Comme tous les autres Juifs
de l’Empire byzantin, ils parlaient le grec ou le judéo-grec, et leurs coutumes les rattachaient à la tradition romaniote.
Rhodes devint un centre juif important après que les Turcs avec, à leur tête, le Sultan Soleyman le Magnifique, eurent, en 1522,
chassé les Chevaliers et conquis l’île. Une nouvelle et importante communauté sépharade allait se développer là, grâce
à l’arrivée des Juifs espagnols, expulsés de leur patrie. En effet, lorsqu’en 1492, le dernier bastion d’Espagne fut conquis
par Isabelle et Ferdinand, l’Espagne entière était devenue chrétienne. Le 31 juillet 1492, environ 200.000 personnes allaient
s’embarquer pour l’Afrique du Nord, l’Italie et surtout
23
l’Empire Ottoman. Ces Juifs d’Espagne s’efforcèrent de gagner la confiance des Turcs en se rendant utiles à leur nouvelle
patrie. Ils formèrent, dans toutes les villes où ils s’installèrent, la classe industrielle et commerçante de la population. A
Rhodes, les Juifs espagnols vont travailler la soie, fabriquer des tissus qu’ils vendront sur place ou expédieront en Anatolie, en
Turquie. Ils s’adonneront aussi à la fabrication du vin et au commerce avec l’Egypte, Chypre et la Palestine. Loin de nourrir
des sentiments haineux pour l’Espagne qui les avait chassés, ils transportèrent, partout où ils allèrent, la civilisation espagnole
et, surtout, la langue espagnole.
Cette communauté était dirigée par un Conseil de sept personnes, choisies parmi 150 candidats et rééligibles après
trois ans. Leur tâche était de percevoir l’impôt auquel était assujetti chaque chef de famille. De cet impôt, une part allait
au Gouverneur de l’île et le reste aux besoins communautaires. La communauté n’avait pas d’organisation instituée ni
d’administration ; à sa tête se trouvait le Grand rabbin, dont la fonction se transmettait par droit d’hérédité. Jusqu’à la fin
du 19ème siècle, cette communauté allait vivre de manière patriarcale, partagée entre plusieurs synagogues. Les deux
plus anciennes était la Kehila Gadol et la Kehila Shalom ; la première avait été érigée en 1480 et fut détruite par les
bombardements britanniques en 1944, tandis que la seconde avait été construite en 1572, agrandie en 1593, elle est
toujours en fonction et est considérée par le gouvernement grec comme monument national. Les deux synagogues plus
récentes sont la Kehila Camondo et la Kehila Tikkun Hassoth (connue aussi sous le nom de Kehila de los Ricos, la
« synagogue des riches ».
La Kehila Shalom, construite vers la fin du 16ème siècle, et sa porte d’entrée, aujourd’hui, rue Dosiadou.
membre d’une ancienne famille de Rhodes. Le français devenait la langue d’enseignement, ce qui porta un coup dur aux
traditions et à la langue judéo-espagnole.
A gauche, les enfants des écoles
(garçons et filles) de l’Alliance
Universelle Israélite, vers 1918.
A droite, les étudiants et les
professeurs du Collège Rabbinique,
créé en 1928.
Les Juifs, les Grecs et les Turcs, qui formaient la population de l’île de Rhodes, cohabitaient et se côtoyaient sans vraiment se
mêler. La communauté grecque orthodoxe était la plus nombreuse. Les Grecs et les Turcs se détestaient. Les premiers n’étaient
pas autorisés à résider à l’intérieur des murailles, lieu exclusivement réservé aux Turcs et aux Juifs, mais pouvaient y exercer
leur métier jusqu’au coucher du soleil. Alors que les Juifs vivaient en relative harmonie avec les Turcs, avec qui l’entente était
basée sur le respect mutuel, ils devaient faire face aux préjugés et au fanatisme religieux des Grecs. A un tel point, que les
rabbins publièrent à maintes reprises des décrets interdisant aux Juifs de pénétrer dans les quartiers grecs.
En 1912, l’Italie, en pleine guerre avec la Lybie, occupa les îles de la Mer Egée. A l’aube du 4 mai, l’escadre italienne bloqua
l’île de Rhodes, provoquant une grande panique au sein de la population. Les italiens s’emparèrent de l’île avec une certaine
prudence et d’une façon on ne peut plus humaine ; ils furent donc ovationnés par une population heureuse d’avoir échappé à
la mort. Parmi cette population, les 4500 Juifs, qui représentaient le tiers de la population locale, constituaient la Communauté.
Les officiels italiens décrivirent celle-ci comme « distincte, active, infatigable et intelligente ». En effet, elle assimila la langue
et la culture italienne avec une rapidité et un zèle remarqués de tous. Les années vingt seront ainsi caractérisées par
l’établissement de bonnes relations entre la Communauté et les autorités italiennes. Celles-ci, avec à leur tête le général
Ameglio, d’abord, et Mario Lago, ensuite, tous deus nommés par Mussolini, successivement, gouverneurs du Dodécanèse (avec
résidence à Rhodes), manifestèrent des sentiments bienveillants à l’égard des Juifs, qu’elles considéraient comme « l’élément
le plus intelligent et le plus actif de la ville ». Le quartier juif, particulièrement sale du temps des Turcs, bénéficia des travaux
d’assainissement et d’embellissement ; l’eau potable, qui n’existait pas, fut installée en priorité et permit d’enrayer la fièvre
typhoïde qui faisait des ravages en périodes d’épidémies.
Le seul revenu dont disposait la Communauté des Juifs de Rhodes était l’impôt cité plus haut, qui était presque entièrement
absorbé par le traitement des quatre shohatim, « abatteurs rituels de bétail et de volaille ». Par conséquent, pour l’entretien de
ses lieux, la Communauté allait devoir prélever une dîme auprès des fidèles ; et pour aider les nécessiteux, des collectes étaient
organisées à l’occasion des fêtes, mais de manière sporadique et désorganisée. Comme la misère régnait sur l’île en cette fin
du 19ème siècle, des membres de la Communauté créèrent deux sociétés de bienfaisance, dont la société de secours Ezra
Betsoroth, qui non seulement administrait la synagogue Shalom, mais grâce à qui les « hazanim » et les autres personnes du
culte étaient payées régulièrement. Grâce à leur action, ils firent diminuer la mendicité.
Malgré cela, le 19ème siècle aura été celui des cataclysmes pour les Rhodiotes. Rien n’allait leur être épargné : épidémies,
tremblements de terre, incendies. Manquant de ressources, une bonne partie des hommes valides partiront en Turquie à
la recherche de moyens d’existence. Les jeunes chercheront des terres d’accueil et d’avenir plus favorables. Aussi, l’une des
caractéristiques de cette communauté, au début du 20ème siècle, allait être l’émigration vers d’autres continents. Et, parmi
ces terres privilégiées, le Congo Belge fut bientôt considéré comme la terre promise.
L’enseignement élémentaire était dispensé par le Talmud Torah, les « yeshivoth » prenant en charge l’enseignement supérieur.
Ces dernières étaient du reste fort nombreuses et allaient faire de Rhodes un centre rabbinique de grande importance. Elles
contribuèrent à la préparation des rabbins qui allaient diriger des communautés à l’étranger. Grâce à certains notables désireux
de faire participer Rhodes au modernisme, l’Ecole du Talmud Torah fut affiliée, en 1901, à l’Alliance Israélite Universelle. Après
cette école de garçons, l’école des filles fût fondée en 1902 ; l’ensemble allait former l’Ecole de l’Alliance. La création de ces
écoles allait considérablement améliorer les opportunités d’instruction pour les enfants juifs de Rhodes. Le bâtiment de l’école
des garçons avait été légué à la Communauté par le Baron Edmond de Rothschild, et celui des filles par Joseph Notrica,
24
La place principale du quartier commercial juif, en 1929, et aujourd’hui, avec ses restaurants et ses touristes
Sous l’administration italienne, la Communauté connut une meilleure organisation. De nouvelles taxes furent créées, qui
profitèrent aux sociétés de bienfaisance : Bikour Holim, qui distribuait des secours aux malades pauvres et pourvoyait aux
frais de sépulture en cas de décès ; Hevra Kadisha, la société d’inhumation ; Ozer Dalim, qui venait en aide aux pauvres ; Loge
Ben Ezra, branche de la Bnei Brith ; Gioventu Ebraica di Rodi (Jeunesse juive de Rhodes), qui patronnait des programmes
éducatifs et sportifs.
25
En 1927, les représentants du B’nai B’rith
de Rhodes.
Les buts de cette organisation sont : la
défense des droits de l’homme, la lutte
contre l’antisémitisme et le racisme, la
pérennité du peuple juif et de l’Etat d’Israël.
Le B’nai B’rith de Rhodes était
particulièrement efficace.
La Communauté acquérant une nouvelle importance, les banques juives S. Alhadeff et fils, Bension Menasce, Notrica
Menasce, allaient prospérer. Et, pour remédier au mal général que constituait la pauvreté, le Conseil synagogal avait décidé de
faire payer une taxe à tous les membres aisés faisant partie de la Communauté, suivant le degré de leur fortune respective. Les
revenus de cette nouvelle taxe étaient destinés à aider les pères de famille sans travail, à accorder des prêts aux femmes dont
les maris étaient partis chercher du travail en Anatolie, et à couvrir tous les frais des institutions scolaires.
Diplôme du Collège rabbinique accordé en 1934
à Michael Albagli, fils de Behor
L’organe mensuel de la Communauté, en judéo-espagnol,
en octobre 1935 (tishri 5696) – directeur : Hiskya Franco
La cuisine sépharade de Rhodes est à l’image de ces femmes, mères, grands-mères, aïeules : chaleureuse, souriante, pleine
de soleil et de vie. Cuisine familiale par excellence et cuisine de fête, car la famille est synonyme de fête ! Cuisine de tous les
jours aussi, car dans la tradition sépharade, la table est festive. Si les
Juifs sépharades, dans leur exil vers les pays de passage – Balkans, Empire Ottoman – ont emporté leur foi, leur langue et
leurs « Sifrei Torah » (les Rouleaux de la Loi), pour lesquels beaucoup ont payé leur fidélité de leur vie, les mères, elles, ont
transporté leurs recettes. L’errance a permis de les améliorer encore, de les enrichir d’une cuisine locale, rajeunissant certains
plats, inventant d’autres, créant une saveur et un goût à nuls autres pareils. Salés, sucrés, préparations diverses, il y en a pour
tous les goûts, et il arrive toujours qu’un membre de la famille aime davantage tel ou tel plat.
La famille Amato vers 1921
La famille Angel vers 1929
Les écoles de l’Alliance suscitèrent énormément d’intérêt de la part de l’autorité italienne, qui se montra disposé à faire beaucoup
pour elles. Ce comportement bienveillant était sans doute motivé par une certaine aspiration des Juifs de Rhodes à remplacer
les enseignants et les systèmes éducatifs « ashkénazes », importés de France, par une importation culturelle qui leur
était proche phonétiquement. Ainsi, la Communauté juive de Rhodes substitua officiellement l’italien au français dans
les écoles de l’Alliance. Le président de la Communauté, Eliahou Soriano, et le secrétaire, Hizkiah Franco, expliquèrent
cette décision par la nécessité politique de se conformer aux ordres du gouvernement, non sans avoir obtenu auparavant
l’assurance qu’une grande place serait réservée
à l’étude de la langue française. Le 1er janvier
1928, le Collège rabbinique ouvrait ses portes,
dans les mêmes conditions. Les autorités
italiennes, qui donnèrent leur feu vert pour la
création d’une telle institution, savaient que,
par son prestige, cette école devrait pouvoir
exercer une importante influence, tant politique
que culturelle, dans le bassin méditerranéen, et
une pénétration économique et culturelle en Asie
Mineure. Avantage supplémentaire : il y avait à
Rhodes une communauté juive très religieuse,
calme et respectueusement reconnaissante
vis-à-vis de l’Italie. Le Collège, qui renfermait
un internat, avait bonne réputation et était connu
pour le sérieux de ses études dans tout le monde
juif oriental. Le grand rabbin du Congo, Moïse
Lévy, est issu de cette école (voir Kadima n° 9).
26
«Burekas
de
carne
Chaussons
de
viande
En 1936, Mario De Vecchi di Val Cismon remplace Mario Lago comme nouveau gouverneur du Dodécanèse. Son comportement
de mégalomane arrogant va susciter de nombreuses critiques de la part des citoyens de l’île. Cette attitude n’était pas faite
pour rassurer la communauté juive qui voyait le gouverneur suivre le courant déjà développé en Italie sous l’effet de la nouvelle
alliance avec l’Allemagne nazie. L’administration locale changea son attitude à l’égard des Juifs. On leur défendait de fermer
le samedi, de pratiquer la « shehita » (l’abattage rituel), de fermer pendant les jours de fêtes, d’être propriétaires, …. Mais,
lorsque la guerre éclata, et malgré les lois raciales, la population juive ne fut ni malmenée, ni molestée. En 1941, De Vecchi
était démis et remplacé par le général Ettore Bastico, puis par l’Amiral Campioni. Ce dernier manifesta sa sympathie pour les
Juifs, dès son arrivée. D’une manière générale, tout au long de la guerre, l’armée italienne protégera ses ressortissants
Juifs, faisant obstruction aux plans d’anéantissement des Nazis. Elle sauva ainsi des milliers de vies humaines.
Après la chute de Mussolini, en juillet 1943, les Allemands s’emparèrent de l’île de Rhodes. Jusqu’en juillet 1944, arrivée des
membres de la Gestapo d’Athènes, aucune mesure ne fut prise contre les Juifs. A partir de ce moment-là, les événements se
précipitèrent. Le 13 juillet 1944, les Allemands limitaient le droit de séjour et de circulation des Juifs dans les villes de
Rhodes, Trianda, Cremasto et Villanova. Le 19 juillet, par une ordonnance du commandement général allemand, les hommes
juifs étaient convoqués au palais de l’ancien commandement italien de l’aéronautique, le Tchemenlik. Toutes les femmes juives
reçurent l’ordre de se présenter au même endroit le 21 juillet, avec tous leurs biens en argent, or, bijoux, ainsi que des vivres
pour dix jours. Ainsi, ce jour-là, tous les Juifs de Rhodes étaient arrêtés et se voyaient confisquer toutes leurs richesses ainsi
que leurs bagages. Le 23 juillet, à 21 heures, 1651 Juifs, à l’exception des juifs turcs et des juifs rhodiotes mariés à
des femmes de nationalité turque, quittaient Rhodes, à bord de trois motorshiffe, pour Athènes, en passant par Cos et
27
Leros, afin d’embarquer les Juifs de ces îles. Ils arrivèrent à Athènes le 31 juillet, et entassés dans des wagons à bestiaux, ils
arrivèrent à Auschwitz-Birkenau le 16 août 1944.
Sur l’île, tous les biens appartenant aux Juifs – propriétés et meubles – étaient confisqués par l’administration civile italienne. A
cause des pillages incessants, la peine de mort était instaurée pour qui volerait dans les maisons juives abandonnées.
Le 7 septembre 1944, les S.S. quittaient Rhodes. Entre novembre et décembre, les Juifs de nationalité turque partaient pour
la Turquie, où ils resteraient jusqu’à la fin de la guerre. A la Libération, après la reddition de l’armée allemande aux Anglais,
le 8 mai 1945 dans l’île de Simi, Rhodes devait être placée sous gouvernement militaire britannique jusqu’au 31 mars
1947, date à laquelle elle fut cédée à la Grèce.
Sur les 161 rescapés des camps d’extermination, rares sont ceux qui sont retournés à Rhodes. Ils ne retrouvèrent rien, sinon
une Juderia (quartier juif) ravagée, dont les maisons et les rues appartenaient désormais à des étrangers. En 1960, à la suite
des événements qui frappaient le Congo Belge, quelques familles juives envisagèrent leur retour à Rhodes. Il leur fut répondu
qu’ayant quitté Rhodes sous l’occupation italienne, avec le passeport italien, elles étaient considérées comme étrangères et ne
pouvaient obtenir un permis de séjour ni un permis de travail en Grèce.
Aujourd’hui, Rhodes n’offre plus que des souvenirs. La Kehila Shalom et le cimetière juif sont toujours bien entretenus, et
régulièrement visités par les descendants des Rhodiotes. Madame Bella Angel-Restis, elle-même héritière de cette culture,
née au Congo, à Lubumbashi, est la présidente de la Communauté Juive de Rhodes.
Le cimetière juif de l’île de Rhodes
Une pierre tombale de 1871
Véronique Jonas Soriano
Rhodes hold a special place in her life.
In the streets of the old Juderia she reaches
for her roots and finds painful emptiness in
the shadows of families lost in the follies
of mankind. When the sun rises on a golden
beach she whispers an old Sepharadic song :
«...if the seas were made of milk, the little
boats would be of Cinnamon».
She is my sister...She is Veronique Jonas,
a beloved wife, mother, and grandmother
nesting in Dallas, Texas.
- Leon Soriano -
Over five centuries of history,
From Inquisition to Shoah
Stands Kahal Shalom,
A synagogue, a jewel,
Where voices once echoed in prayer,
Where ancient songs flowed
....Past open the windows
I smell the blooms
And I imagine
Bourekas and Pastelis
Linking me to this little island,
The beautiful island of roses
- Veronique Jonas -
La plaque commémorative devant la synagogue, le Mémorial et la Place rebaptisée au nom des « Martyrs Juifs
La Calle Ancha « The Wedding »
Rhodes, l’île des Roses, lieu touristique prisé des descendants européens et américains des Juifs Rhodiotes
28
Kahal Shalom de l’île de Rhodes
Véronique est née à Lubumbashi où elle a vécu jusqu’en 1967. Ensuite, elle va étudier
en Afrique du sud et obtient un « Bachelor of Art degree » de l’Université de Cape
Town. Elle habite actuellement à Dallas (Texas, Usa) où elle a enseigné l’Art pendant 18 ans à l’Académie Salomon Schechter de Dallas. Elle est la fille de feu Abner
Soriano de Rhodes.
29
On en a parlé ailleurs !
Le Restaurant
sa carte,
son menu du jour
(Nouveau) son menu en verrine le week-end
1)
La Paillote
ses grillades,
ses snacks
(Nouveau) Les salles de séminaires :
20 places, 50 places et 120 places
et
pour vos cocktails,
réceptions,
dîner d’affaires
soirées entre amis
ou
apéritif imprévu,
La Ciboulette traiteur s’adapte
à vos besoins.
Cercle Elaeïs
15, av. Colonel LUKUSA
Mme Virginie 099 99 42 710
[email protected]
Environ 500.000 visiteurs se sont pressés au 47e Salon
du Bourget, près de Paris, qui a ouvert ses portes le
18 juin pour une semaine. « Le Bourget » se tient tous
les 2 ans et rassemble les principaux industriels de
l’aéronautique et de l’espace. 2000 exposants venant
de 42 pays et plus de 200.000 professionnels (de 150
pays) étaient là cette année. Au total, 140 aéronefs
leur ont été présenté, dont 40 en vol, chaque jour. Le
Salon a également reçu 300.000 visiteurs (souvent
en famille). Airbus a mobilisé pour l’occasion deux
A380, le plus gros avion civil du monde, l’un pour des
démonstrations en vol, l’autre pour des visites au sol.
Cet avion, qui peut transporter 525 passagers, a été
vendu, à ce jour, à 160 exemplaires et 15 clients.
2) Deux ingénieurs franco-marocains ont inventé une
nouvelle méthode de transférer de l’argent : 100%
électronique, elle se prétend moins chère et plus rapide
que les systèmes classiques. Ce système, baptisé
« flouss » (argent, en arabe dialectal), a été lancé en
France en juin et le sera partout en Europe d’ici la fin
de l’année. Totalement sécurisé, il permet le transfert
immédiat d’argent à coût dégressif (10,50 euros pour un
transfert de 100 euros, 18 pour 200). La nouveauté est
qu’il permet
un transfert
instantané
24 heures
sur 24 tous
les jours de
l’année. Ses
promoteurs ont créé un site internet (www.flouss.com).
Ils ont noué un double partenariat avec la Banque
Accord et le réseau Cirrus de Mastercard. Leur idée est
d’éviter tout déplacement et toute file d’attente devant
les guichets. Il suffit d’ouvrir un compte sur flouss.com
et d’obtenir une carte de retrait automatique (Cirrus).
Rechargeable à hauteur de 6.000 euros par an, cette
carte est remise à son bénéficiaire - avec son code
secret – pour qu’il puisse l’utiliser là où il veut, quand
il veut, dans un distributeur automatique de billets
portant, entre autres, la marque Cirrus.
3) Fin août, l’Association du personnel national
de la Mission des Nations Unies en République
démocratique du Congo (MONUC) a demandé
aux employés nationaux de la Mission d’observer
un « arrêt de service ». Cette décision ressort de
certaines doléances qui ont fait l’objet de discussions
entre l’Association et l’Administration de la Mission.
Les employés des Nations Unies, aussi bien les
nationaux que les internationaux, ne sont pas régis
par des conventions ou accords collectifs. Leurs
préoccupations concernent les questions de salaires,
de grades, de classification des postes et de certains
avantages. Si quelques questions ont pu être traitées
au niveau de la Mission, d’autres, par contre, relèvent
du système des Nations Unies en général. Finalement,
des discussions réalistes et de bonne foi entre les
représentants du personnel national et les autorités de
la Monuc ont permis d’aboutir à une résolution positive
de la situation.
31
4) Les footballeurs internationaux jouent aussi dans la
cour des grands. Un classement a été établi sur base
de leur fortune. Le premier d’entre eux, et le plus riche,
est le brésilien Ronaldinho, 24 ans, joueur au F.C.
Barcelone et dans l’équipe nationale brésilienne. Sa
fortune s’élève à 23,5 millions d’euros ; ses sponsors
sont : Nike, Givenchy
et
Hummer.
Le
second est l’anglais
David
Beckham,
ambassadeur
de
l’Unicef et mari de
l’ex Spice girl Victoria.
Sa fortune s’élève à
23,2 millions d’euros ;
ses sponsors sont
Adidas, Motorola et
Pepsi Cola. Le brésilien Ronaldo arrive en 3ème position
avec 18,6 millions d’euro. Ce joueur a connu des hauts
et surtout des bas, en particulier lorsqu’il perd le match
face à la France, avec l’équipe nationale brésilienne.
La fortune de Thierry Henry, 6ème position atteint 12,6
millions d’euros. Ce joueur d’Arsenal, Soulier d’or en
2004, tourne aussi des publicités et est sponsorisé par
Reebok. Zinedine Zedan n’arrive curieusement qu’en
7ème position avec une fortune de 12,4 millions d’euros.
Ce français d’origine algérienne est pourtant cité parmi
les plus grands joueurs de football de tous les temps
avec Pelé, Platini et Maradona.
5)
La vague de touristes qui s’est abattue cet été sur
Israël n’a échappé à personne. Ils étaient 430.000
étrangers à visiter la Terre d’Israël pendant les mois de
juillet et d’août, dont environ 80.000 Français. Ceux-ci
auraient dépensé la coquette somme de 200 millions
de dollars (source : IsraelValley), soit une moyenne
de 2.500 dollars par personne. La ville de Tel Aviv est
de loin la plus fréquentée par les touristes français.
Parmi ceux-ci, 67 % sont des Juifs. Les Français sont
de bons clients et ont acheté beaucoup de produits de
32
9) Douze officiers de police congolais vont participer,
pour la première fois, à des missions de maintien
de la paix de l’ONU, en Côte d’Ivoire et à Haïti. Dix
officiers, dont deux femmes, vont rejoindre l’Opération
des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI). Ils ont reçu
des mains des responsables de la MONUC (Mission
de l’ONU au Congo) le béret bleu de l’ONU, au cours
d’une cérémonie organisée à l’Inspection provinciale
marques, généralement moins chers en Israël. Autre
phénomène à la mode : les jeunes couples juifs de
France viennent de plus en plus célébrer leur noce en
Israël. Les différents acteurs du secteur touristique en
sont les principaux bénéficiaires : hôtels, restaurants,
entreprises de location de voitures et loisirs, boutiques
de luxe.
6) Au Congo, la
Chine dribble les
Occidentaux et
met sur la table
cinq
milliards
de dollars. Trois
milliards seront
consacrés à la
construction de
3.213 km de voies
de chemin de fer
entre Sakania (Katanga) et Matadi (Bas-Congo) ainsi
qu’à la réhabilitation et à la construction d’une route
reliant Kisangani (Province Orientale) et Kasumbalesa,
soit une distance de 3.042 km. Une autoroute sera
également construite entre Lubumbashi, chef-lieu du
Katanga, et Kasumbalesa, important poste douanier
sur la frontière avec la Zambie. Pékin construira aussi
à travers le pays 31 hôpitaux, 145 centres de santé,
deux grandes universités de standard international et
5000 logements sociaux. L’accord prévoit aussi deux
milliards de dollars destinés à relancer l’exploitation
minière, dans le cadre de partenariat entre des
entreprises des deux pays. Les taux d’intérêt chinois
sont très bas et ne sont assortis d’aucune condition
de politique ou de gouvernance. En outre, les Chinois
proposent de réinvestir dans de nouveaux projets les
sommes qui leur seront remboursées. Pour la Chine,
le Congo représente un fameux jackpot : le pays recèle
34 % des réserves mondiales de cobalt, 10 % des
réserves de cuivre, d’importants gisements d’or, des
carrières de diamants, sans oublier la présence de
pétrole.
7) Après une longue enquête, huit israéliens originaires
de l’ex-URSS ont été interpellés par la police qui
les suspecte d’actes de violence, de profanation de
synagogues et de diffusion de textes à caractère
nazi. Les suspects, qui ont bénéficié de la Loi du retour
sans être de confession juive, seraient responsables
de nombreuses agressions physiques contre des juifs
religieux, des drogués et des travailleurs immigrés.
Le leader de ce groupe est arrivé en Israël à l’âge
de dix ans avec ses parents chrétiens, et a obtenu la
nationalité israélienne car l’un de ses grands-pères
était juif. Il dirigeait un groupe de jeunes, dont certains
sont mineurs, qui militaient pour la « victoire de la race
blanche sur les autres races inférieures ». Lors des
perquisitions, les policiers ont découvert des armes,
des uniformes nazis ainsi que des portraits d’Hitler. Il est
également imputé à ce groupe l’intention d’utiliser des
explosifs volés à l’armée pour commettre un attentat
contre Yad Vashem, le 20 avril, jour anniversaire d’Hitler.
La nationalité israélienne sera retirée aux suspects qui
seront expulsés d’Israël après avoir purgé leur peine.
Plusieurs députés prévoient, d’ores et déjà, de modifier
la Loi du retour.
8)
Le 29 août, le Premier ministre britannique, Gordon
Brown, a accompagné Nelson Mandela, 89 ans et Prix
Nobel de la Paix, venu inaugurer une statue en bronze
de 2,70 mètres la représentant, à Parliament Square,
à Londres. A croire que se faire photographier à ses
côtés est devenu un passage obligé. Le 3 septembre,
Nicolas Sarkozy l’a accueilli, à son tour, à l’aéroport
d’Orly. Un accueil habituellement réservé aux chefs
d’Etats en exercice. Pour rappel, Nelson Mandela a été
président de l’Afrique du sud entre 1994 et 1999, et
n’a pas voulu, du fait de son âge, exercer un deuxième
mandat.
de la police, à Kinshasa. Deux autres officiers de la
Police nationale congolaise avaient quitté Kinshasa la
semaine précédente pour Haïti, où ils seront intégrés à
la Mission des Nations unies pour la stabilisation d’Haïti
(MINUSTAH). Le ministre congolais de l’Intérieur, le
général Denis Kalume Numbi, a fait part de sa « fierté
légitime » pour la République démocratique du Congo.
10) C’est en famille et
avec des amis,
dont Demi Moore,
que Madonna est
arrivée à Tel Aviv,
le 12 septembre,
pour célébrer Rosh
Hashana (le nouvel
an juif) en Terre sainte, et assister à une conférence
organisée par le très controversé Centre international
de la Kabbale. Une participation qu’ont dénoncé
les courants plus orthodoxes, car « il est interdit
d’enseigner la Kabbale à des personnes non-juives
comme l’est notamment Madonna ». La star a décidé
de s’autoproclamer « ambassadrice du judaïsme »
au cours de son séjour. Elle a été reçue pendant plus
d’une heure et demie par le président israélien Shimon
Pérès, dans sa résidence de Jérusalem. « Je ne peux
pas croire que je célèbre actuellement le nouvel an en
Israël et avec vous. Mon rêve devient réalité », aurait dit
la chanteuse au Prix Nobel de la Paix. Shimon Pérès lui
a offert une copie de l’Ancien Testament.
33
développement de l’activité de transport de passagers,
tandis que HBA continuera à fournir des services d’une
part de transport aérien en cargo et en affrètements et
d’autre part d’activités techniques.
11)
Selon les prévisions du Fonds Monétaire International
(FMI), le PIB israélien par tête atteindra 31.767
dollars en 2007, ce qui fera passer l’Etat hébreu du 21e
rang des pays de l’OCDE (Organisation de coopération
et de développement économiques) en 2006 (avec
27.688 dollars) au 18e rang cette année. Un résultat qui
le rapproche encore plus des pays développés comme
la France (31.872 dollars) ou l’Allemagne (32.178
dollars) et de la moyenne générale des membres de
l’OCDE (32.098 dollars). Alors que fin 2006, le FMI
avait évalué le PIB israélien a seulement 25.250
dollars pour 2007, la principale cause de cette hausse
inattendue est la bonne tenue du shekel dont la parité
avec le dollar s’est renforcée. A noter que les EtatsUnis occupent la seconde place de ce classement avec
45.000 dollars de PIB par habitant.
12) Hewa Bora Airways (HBA) et Brussels Airlines ont
conclu un accord d’alliance privilégié qui permettra
aux deux compagnies de joindre leurs efforts et d’offrir
un service encore meilleur à la clientèle du Congo.
Cette alliance se développera en deux phases.
D’abord, Brussels Airlines met à la disposition de HBA
des sièges dans ses avions sur la ligne entre Kinshasa
et Bruxelles (7 vols par semaines). Ensuite, Brussels
Airlines et HBA vont créer une compagnie aérienne de
droit congolais, Air DC, dans laquelle HBA détiendra
51 % des parts et une filiale de Brussels Airlines
détiendra les autres 49 %. La nouvelle compagnie
bénéficiera de l’apport logistique et du savoir-faire de
chaque partenaire. Ainsi, le Congo se dotera d’un outil
performant visant à développer davantage son secteur
aérien. La nouvelle compagnie se concentrera sur le
34
13) L’ancien Premier ministre centriste français, Raymond
Barre, est décédé le 24 août à l’hôpital du Val de Grâce
à Paris, où il était hospitalisé depuis avril pour des
problèmes cardiaques. Il avait 83 ans. L’économiste
avait été Premier ministre de 1976 à 1981, sous Valéry
Giscard d’Estaing. Sa dernière intervention, en mars
dernier, viendra ternir une image plutôt bonne. Il prend
la défense de son ancien ministre du Budget, Maurice
Papon, décédé le 17 février 2007. Il qualifie l’ancien
haut responsable
de Vichy, condamné
en 1998 pour
complicité de crime
contre l’humanité,
de « grand commis
de l’Etat ». Le 3
octobre 1980, après
l’attentat antisémite
contre la synagogue parisienne de la rue Copernic, qui
avait fait 4 morts et 20 blessés. Raymond Barre avait
alors déploré « cet attentat odieux qui voulait frapper
des Juifs se trouvant dans cette synagogue et qui
a frappé des Français innocents qui traversaient
la rue Copernic ». Toute la classe politique française
avait été indignée.
14) A Mountain View, en Californie, il existe un endroit
où les conditions de travail sont uniques au monde.
Billards et baby-foot gratuits à tous les étages, frigos
ouverts à tous et
copieusement garnis
d’encas, de jus de
fruit et de sodas, tout
est fait pour garantir
le bien-être des 4.000
employés. Sur un
total de 93.000 m2, le
Googleplex, quartier
général de la société Google depuis 2003, leur
propose aussi sauna, piscine, salle de gym et terrain
de foot. Sans oublier trois repas par jour à la cantine et
des scooters électriques pour se déplacer rapidement
entre les onze bâtiments. De quoi séduire et conserver
ses informaticiens, une espèce très recherchée dans
la Silicon Valley. De petits écrans répartis sur une
mappemonde géante reflètent en temps réel le nombre
de requêtes adressées par les internautes au célèbre
moteur de recherche. Il y en a en moyenne 100
millions par seconde, traitées grâce à 450.000 serveurs
informatiques et à 12.000 employés. Il y a moins de dix
ans, Google aménageait ses premiers bureaux dans
un garage. La société comptait alors trois employés.
Aujourd’hui, le chiffre d’affaire du groupe, introduit en
bourse en 2004, dépasse les 11 milliards de dollars,
ce qui place Google parmi les quinze plus importantes
entreprises des Etats-Unis. Et permet à ses fondateurs,
Larry Page et Sergey Brin, 32 et 33 ans, de figurer au
26ème rang dans le classement des milliardaires de la
planète.
15) La Belgique est sans gouvernement depuis plus de
120 jours et les tentatives pour former une coalition
n’avaient que servi à mettre en relief le fossé séparant
les Flamands
et les Wallons.
Le chef de file
des chrétiensdémocrates
flamands, Yves
Leterme, vient
de trouver un
accord avec les chrétiens-démocrates francophones
et les libéraux francophones et flamands sur un
projet de texte prévoyant un durcissement de la
politique d’immigration. Il y a donc bon espoir qu’un
gouvernement, attendu depuis quatre mois par les
Belges, soit présenté au roi au courant du mois de
novembre. Mais, pour ce faire, Leterme estime qu’il
était nécessaire de conclure un accord adéquat. Au
terme de cet accord, la nationalité belge ne pourrait
être accordée qu’aux personnes ayant séjourné en
Belgique sans interruption pendant cinq ans et qui
parlent l’une des trois langues nationales : néerlandais,
français ou allemand.
16) Le dimanche 2 septembre, le ministre iranien du
Logement, Mohammad Saïdi Kia, se trouvait aux côtés
du président de la Communauté juive de Téhéran,
Maurice Motamed,
pour poser la
première pierre
d’un
nouveau
centre culturel et
sportif juif. D’une
superficie de 6.800
mètres
carrés,
l’ensemble devrait être terminé dans deux ans et demi
et coûtera 2,5 millions d’euros. Ce bâtiment sera,
évidemment, d’une grande utilité pour les quelque
15.000 Juifs de Téhéran qui forment l’immense
majorité de la population juive du pays, estimée à
20.000 personnes. Représentés de droit au Parlement
par un député (en l’espèce, Monsieur Motamed), les
Juifs d’Iran ont un statut de minorité religieuse reconnu
par la Constitution. Il existe à Téhéran six boucheries
cachères, trente synagogues, un hôpital juif et quatre
écoles.
17) Le
magazine
américain Forbes
a fait ses calculs
et nous a livré le
nom de 20 femmes
les plus riches de
l’ « entertainment »
mondial. La gagnante est représentative du classement : Oprah Winfrey (1.5 milliards de dollars),
américaine et animatrice de talk show à la télévision.
La maman britannique de Harry Potter, J.K.Rawling
(1 milliard de dollars) occupe la deuxième place de ce
classement. Ont également été répertorié les femmes
suivantes : la pop star Madonna (325 millions), la diva
canadienne Céline Dion (250 millions), la chanteuse
Janet Jackson (150 millions), l’actrice américaine Julia
Roberts (140 millions), la chanteuse sud-américaine
Jennifer Lopez et l’actrice Jennifer Aniston (110 millions
chacune), la pop star Britney Spears (100 millions),
l’actrice Sandra Bullock (85 millions), le mannequin
brésilien Gisèle Bundchen (70 millions) et l’actrice
australienne Nicole Kidman (60 millions).
18)
Là où va l’avion présidentiel américain Air Force One,
là va la « bête ». C’est ainsi que le Secret Service
35
dénomme la limousine du président américain
Goerges W. Bush, la Cadillac noire blindée aux
plaques d’immatriculation présidentielles. Les chefs
d’Etat et de gouvernement qui ont assisté au dernier
sommet du G8, à Heiligendamm, ont circulé dans des
voitures mises à leur disposition par le gouvernement
allemand. Bush, lui, s’est fait conduire dans la « bête ».
Le président des Etats-Unis voyage avec deux
limousines, transportées par un avion militaire, un C5 ou un C-7. Elles ne sont pas seulement un moyen
de déplacement, mais aussi une protection. Lorsque
Bush, en Albanie, a été acclamé par la foule, il était
debout sur le marchepied de sa limousine. Le Secret
Service a aussitôt rapproché la limousine n° 2 pour le
couvrir par l’arrière. Mais, la « bête » peut aussi avoir
des caprices, comme à Rome. En revenant du Vatican,
la voiture a calé, obligeant le Secret Service a enlevé le
macaron présidentiel pour le mettre sur la « bête bis »
qui a conduit Bush à son prochain rendez-vous.
19)
Même si la population de l’Etat hébreu continue de
croître à un rythme plus rapide que celle des autres
pays occidentaux, cette progression connaît un
net ralentissement et la part des Juifs au sein de la
communauté nationale tend à se réduire légèrement.
Selon les estimations rendues publiques le 10
septembre, la veille de Rosh Hashana (nouvel an juif),
Israël comptait 7,2 millions d’habitants à la fin de
l’année 5767 (août 2007 dans le calendrier grégorien),
parmi lesquels 5,447 millions de Juifs, 1,438 millions
d’Arabes et 315.000 « autres ». Cette dernière catégorie
réunit les personnes non juives qui ont immigré en Terre
sainte dans le cadre de la Loi du Retour. Le rabbinat
qui avait mis en place des procédures de conversion
accélérées pour les conjoints et les enfants non juifs
des immigrants, se montre extrêmement réticent sur
cette question depuis quelques années. D’autre part,
le nombre moyen d’enfants par femme est de 2,75
chez les Juives et de 4 chez les Arabes. La population
israélienne est considérée comme relativement jeune :
les personnes de 0 à 14 ans représentent 28 % de
36
la population, alors que les personnes de plus de 65
ans ne forment que 10 % des habitants d’Israël. Enfin,
l’espérance de vie des hommes est de 78,5 ans et celle
des femmes est de 82,2 ans.
20) Les deux branches Rothschild, la française
et l’anglaise, se marient et créent une société
commune. Le vieux Mayer Amschel, conseiller
financier du Grand Electeur de Hesse à la fin du
XVIIème siècle, qui s’était établi à Francfort à l’enseigne
de l’Ecu Rouge (« rotes Schild »), et qui donnera son
nom à cette illustre dynastie, aurait sûrement apprécié
l’annonce faite aujourd’hui de ce mariage. En fait, la
société Paris-Orléans, cotée en Bourse et contrôlée
par la branche française, va acquérir pour 446 millions
d’euros le bloc de 50 % détenu par la branche anglaise
dans Concordia. La nouvelle société créée regroupera
en amont les intérêts des branches anglaise et française
et contrôlera 51 % de Paris-Orléans. Parmi les cinq
fils de Mayer Amschel, Nathan s’installa à Londres,
Jacob Meyer, qui se fera appeler James, ira à Paris,
un autre s’établit à Vienne, un quatrième à Naples et
un cinquième reste à Francfort. Aujourd’hui, l’artisan
du rapprochement franco-anglais s’appelle Sir Evelyn,
descendant de Nathan, de Londres. Ce sont les enfants
de ce dernier, Jessica, Anthony et David, et les cousins
français, David et Eric de Rothschild, qui seront à la
tête de la nouvelle holding familiale qui réunit les deux
branches.
21) L’ascension du mexicain Carlos Slim au sein de la
prestigieuse liste de milliardaires est la plus spectaculaire dans l’Histoire. Le 3 juillet dernier, il est devenu
l’homme le plus riche de la planète. En 2004, il est au
17ème rang dans la liste Forbes ; l’année suivante, il figure
à la 4ème place, et en janvier 2007, la liste le classait
second, juste derrière l’américain Bill Gates. En six mois,
Slim l’aurait
dépassé. La
nouvelle a
fait du bruit
dans un pays
où vivent 50
millions de
pauvres sur
102 millions
d’habitants. Certains décrivent son empire Carso, sa
banque Inbursa et son groupe Telmex, comme issus de
la spéculation et de ses relations politiques. Mais ce fils
d’immigré libanais, avec un diplôme d’ingénieur en poche,
est bien devenu en 20 ans le président d’un conglomérat
inédit sur le continent, qui comprend la communication,
la finance, l’énergie, la distribution, la construction et la
restauration. Les crises économiques à répétition qu’a
connues l’Amérique du Sud ont toujours été l’occasion
pour le magnat d’augmenter son capital.
22) Le Concept F700 était de loin la plus grosse star du
gigantesque stand Mercédès du Salon de l’Automobiliste de Francfort 2007. Avec sa calandre façon
Maybach et sa taille de classe S, le Concept F700
préfigure sans doute ce que seront les futures limousines de la marque. Sa principale caractéristique est
sa très faible consommation (5,31/100 km). En effet,
grâce à l’utilisation d’un nouveau genre de moteur,
nommé Diesotto, le Concept F700 bénéficie des
performances d’un bloc d’essence tout en ayant un
extérieurs 2 capteurs qui permettent de stopper
l’ouverture des portes en cas de présence d’obstacle.
A l’intérieur, le nombre de commandes est réduit, et la
nouveauté vient de l’adoption d’un avatar (personnage
à la forme humaine), jouant le rôle de l’interlocuteur
à l’écran puisqu’il peut répondre aux questions du
conducteur.
23) Une petite fille est née le 12 octobre, dans le nuit
de jeudi à vendredi, à 2 heures GMT, à bord du
vol Kinshasa-Bruxelles de la compagnie belge
Brussels Airlines. Le bébé, qui a reçu le prénom de
Daniella – celui de la copilote du vol – et la maman,
une ressortissante de la République démocratique du
Congo, âgée de 31 ans, se portent bien grâce aux soins
donnés par deux médecins qui se trouvaient à bord
ainsi que par l’équipage. La naissance a eu lieu alors
que l’appareil, un Airbus A330-300, survolait le désert
du Sahara. En l’absence d’une piste d’atterrissage
proche, l’accouchement
a eu lieu à bord. Dès
l’arrivée à Bruxelles, la
maman et le nouveauné ont été transportées
à l’hôpital. Le vol SN352
avait 233 passagers au
départ de Kinshasa
et 234 à l’arrivée à
Bruxelles.
appétit de diesel. Sous le capot, on découvre ainsi
un 4 cylindres essence à auto-allumage contrôlé
de seulement 1,8 de cylindrée développant 238
chevaux, grâce à la présence de 2 turbos. Quant aux
performances, elles sont loin d’être ridicules avec un 0
à 100 km/heure effectué en 7,5 secondes. Le Concept
F700 profite d’une étonnante suspension hydraulique
gérée électroniquement grâce aux informations
recueillies par les 2 lasers situés à l’avant du véhicule.
On retrouve également au niveau des rétroviseurs
37
NAOPOLEON 1
er
... et les Juifs
Le 20 avril est une date anniversaire, importante pour les Juifs, mais quelque peu oubliée. En effet, le 20 avril 1799,
il y a 208 ans, fut proclamée « La déclaration de Napoléon Bonaparte » dont voici quelques extraits :
« Israélites, nation unique que les conquêtes et la tyrannie ont pu, pendant des milliers d’années, priver de
leur terre ancestrale, mais ni de leur nom, ni de leur existence nationale !
Les observateurs impartiaux du destin des nations se sont rendus compte de la justesse des prédictions des
grands prophètes qui, à la veille de la destruction de Sion, ont prédit que les enfants du Seigneur reviendraient
dans leur patrie avec des chansons et dans la joie et que la tristesse et les soupirs s’enfuiraient à jamais.
Debout dans la joie, les exilés !
La Providence m’a envoyé ici avec une jeune armée, guidée par la justice et accompagnée par la victoire.
Héritiers légitimes de la Palestine ! Levez-vous !
Montrez que toute la puissance de vos oppresseurs n’a pu anéantir le courage des descendants de ces héros
qui auraient fait honneur à Sparte et à Rome.
Montrez que 2000 ans d’esclavage n’ont pas réussi à étouffer ce courage. Hâtez-vous !
C’est le moment qui ne reviendra peut-être pas d’ici mille ans, de réclamer la restauration de vos droits civils,
de votre place parmi les peuples du monde. Vous avez le droit à une existence politique en tant que nation
parmi les nations. Vous avez le droit d’adorer librement le Seigneur selon votre religion. »
Napoléon Bonaparte n’a pas rencontré de juifs dans son enfance, ni même peut-être durant ses années d’étude en
France. Son premier contact avec une communauté juive s’est
produit le 9 février 1797 durant la campagne d’Italie.
Quand Napoléon et son armée entrèrent à Ancône, la communauté juive y vivait confinée dans un étroit ghetto bouclé la nuit.
Il fut frappé de constater que certaines personnes portaient des
bonnets jaunes et des brassards avec l’étoile de David. Il en
demanda la raison à un de sesofficiers. Celui-ci répondit qu’ils
sont juifs et qu’ils doivent obligatoirement
rentrer dans leur ghetto avant la nuit. Ils étaient ainsi marqués
pour permettre de vérifier qu’ils n’enfreignaient pas cette règle.
Napoléon ordonna que les bonnets
jaunes et les brassards soient enlevés et ils les remplaça par la
rosette tricolore. Il supprima le ghetto et donna des instructions
pour que les juifs puissent
pratiquer librement leur religion et vivre librement là où ils le
souhaitaient.
D’autres faits significatifs méritent d’être signalés. Ainsi, le 12 juin 1798, quand les Français s’emparèrent de Malte,
Napoléon comprit que les chevaliers interdisaient aux juifs de pratiquer leur religion dans une synagogue. Ils
traitaient les prisonniers juifs comme des esclaves et les utilisaient ou les vendaient sans pitié. Napoléon ordonna
immédiatement aux juifs la permission de bâtir une synagogue. Aussi, quand les Français assiégeaient SaintJean d’Acre, Napoléon avait préparé une proclamation créant en Palestine un Etat juif indépendant.
Il pensait occuper Saint-Jean d’Acre dans les jours suivants et se rendre ensuite à Jérusalem pour y lancer sa
proclamation. A cause des Anglais accourus au secours des turcs, il ne put réaliser ce projet.
Sans l’échec devant Acre, Napoléon, par cette proclamation imprimée et datée le 20 avril 1799, aurait créé l’Etat
d’Israël. Les juifs n’auraient pas eu à attendre 150 ans de plus avant de retrouver un Etat indépendant.
Cette proclamation, néanmoins, a porté des fruits. Elle a donné naissance au sionisme en renforçant l’idée qu’il était
juste que les juifs retrouvent une patrie. Les idées exprimées par Napoléon exaltèrent l’enthousiasme de tous ceux
qui y virent la réalisation de la prophétie biblique selon laquelle les juifs rentreraient un jour en possession de la terre
de leurs ancêtres.
Dès 1798, et grâce à Napoléon,
les juifs reconstruisirent des
synagogues et reprirent
la pratique de leur religion
en toute liberté.
Dans le Moniteur Universel de Paris, à la date du 22 mai 1799, on trouve : « Bonaparte a publié une proclamation
par laquelle il invite tous les juifs de l’Afrique et de l’Asie à se ranger sous sa bannière en vue de rétablir
l’ancienne Jérusalem. Il a déjà armé un grand nombre, et leurs bataillons menacent Alep. »
En fait, la Révolution de 1789 avait allégé, en France, les mesures d’ostracisme imposées aux juifs. Le 27 novembre
1791, un décret de l’Assemblée Constituante leur avait accordé la citoyenneté à part entière. Mais, en réalité,
il s’agissait d’une simple profession de foi, sans portée pratique. En effet, l’assemblée législative ne prit aucune
mesure d’application. Quant à la Convention, elle ferma les synagogues, interdit de parler l’hébreu, et d’une manière
générale rendit difficile la vie des juifs. Sous le Directoire, les synagogues furent rendues au culte et quelques juifs
isolés purent se lancer dans les affaires ou une carrière politique. Cependant, la masse demeura réprouvée et à peine
tolérée. Lorsque le pouvoir est confié à Napoléon en France, la condition des juifs est donc précaire et instable. Elle
est soumise, selon les régions, à l’arbitraire des coutumes locales, tantôt libérales, tantôt tyranniques.
Plus tard, Napoléon libéra également les juifs des ghettos de Rome, Venise, Vérone et Padoue. Le « libérateur
de l’Italie » abolit les lois de l’inquisition, et les juifs furent enfin libres.
Napoléon 1er, le créateur des Lois et du Code Civil, mais aussi le guerrier et l’homme politique tolérant
38
39
Napoléon fut donc le premier chef d’Etat à accorder l’égalité aux juifs, à une époque où les autres les maintenaient
en servitude. Il supprima aussi les taxes spéciales imposées aux juifs en Allemagne et il leur donna, pour la toute
première fois, l’égalité civique et politique. Quand une forte opposition se manifesta en France, Napoléon maintint
fermement son soutien aux juifs.
Quand Napoléon arriva au pouvoir, il n’y avait pas plus de 40.000 juifs dans toute la France et ils étaient dispersés
dans diverses provinces. C’est en Alsace, où vivait la moitié de la population juive de France, que les persécutions
étaient les plus sévères. A Paris, il y avait environ 1000 juifs ; il leur était interdit de se lancer dans les affaires,
d’occuper des positions officielles et d’acheter des propriétés.
Au cours de l’élaboration de la loi du 8 avril 1802 sur l’organisation des cultes, le conseiller d’Etat Jean-Etienne
Portalis, principal auteur du projet, déclara : « Les juifs bénéficieront, comme les autres, de la liberté édictée par
nos lois ».
Bien que l’opposition antisémite fût très forte, Isaac Cerf-Beer, un citoyen juif parmi les plus éminents, présenta à
Portalis, récemment nommé ministre des Cultes, un remarquable plan d’intégration des juifs dans la nation. Ce
plan fut transmis à Napoléon, au camp de Boulogne, en août 1805. Il l’approuva et commanda à Portalis de le mettre
en pratique aussi vite que possible.
Au printemps 1806, après la campagne d’Austerlitz, Napoléon va intervenir personnellement avec la plus grande
vigueur pour que les juifs bénéficient réellement d’une totale liberté. Et ce, malgré une forte opposition qui tenta
de faire avorter les plans de Napoléon en estimant que « pour prétendre à la liberté en France, les juifs devraient
obligatoirement se convertir au catholicisme ». Pour mettre un terme aux menées antisémites reprises par plusieurs
journaux, Napoléon fit la déclaration suivante : « Ce n’est pas de cette manière qu’on réglera la question juive.
On ne saurait me proposer rien de pire que de chasser de mes Etats un grand nombre d’individus qui y
sont hommes comme les autres. Il y aurait de la faiblesse à chasser les juifs, il y aura de la force à les
assimiler. »
En 1806, Napoléon envisage la réunion à Paris d’une assemblée composée de juifs, parmi les plus distingués,
et de rabbins, de toutes les régions de France, en vue d’étudier et d’établir les formes propres à conférer aux israélites
la qualité politique et civile des français. Finalement, c’est le samedi 26 juillet 1808 que cent onze représentants
de la communauté juive des départements de France et de l’Italie du Nord se réunissent à la Chapelle Saint-Jean,
une dépendance de l’Hôtel de ville de Paris. Ils avaient reçus la déclaration suivante de l’Empereur : « Mon souhait
est de faire des juifs de France des citoyens utiles, concilier leurs croyances avec leur devoir de Français et
éloigner les reproches qu’on a pu leur faire. Je veux que tous les hommes qui vivent en France soient égaux
et bénéficient de l’ensemble de nos lois. »
Dès la première séance, le banquier bordelais Abraham Furtado est élu président. Dans son discours inaugural,
il fait l’éloge de napoléon : « ….celui qui a voulu mettre fin à une sanglante anarchie et à des persécutions
séculaires. »
L’assemblée va étudier diverses questions ; si la plupart ne soulèvent pas de difficultés et suscitent de franches
réponses, quelques-unes cependant, comme les mariages mixtes et la définition de l’usure, donnent lieu à des
débats confus. C’est alors que germe dans l’esprit de Napoléon l’idée de réunir le Grand Sanhédrin dès l’année
suivante. D’émanation essentiellement religieuse, le Grand Sanhédrin est le conseil suprême de la nation juive.
Le premier à s’élever contre ce projet est Alexandre, le Tsar de Russie. D’Autriche, de Prusse, d’Italie, et même de
Londres, l’irritation est grande. Et pourtant, Napoléon ne tient aucun compte de ces protestations, bien qu’elles soient
appuyées, en France même, par des personnalités influentes.
Le Grand Sanhédrin se réunit donc solennellement pour une session d’un mois. Le cérémonial est calqué sur celui
de l’Etat hébreu il y a deux mille ans. Cette assemblée avait gouverné Israël de 170 avant J.C. à 70 après J.C. La
chapelle Saint-Jean, une dépendance de l’Hôtel de ville de Paris, est dotée d’une table en demi-cercle autour de
laquelle prennent place les soixante et onze, comme au temple de Jérusalem.
La première assemblée
du Grand Sanhédrin des Juifs
de l’Empire, et la médaille
frappée à cette occasion.
Elle représente Napoléon
remettant les Livres de la Loi
aux Israélites.
Le Grand Sanhédrin a conduit à la création du Consistoire Central des Israélites de l’Empire. Les décisions du
premier Sanhédrin forment une sorte de concordat qui reste, aujourd’hui encore, la base organique du judaïsme
français.
En novembre 1816, un journaliste avait demandé à Napoléon pourquoi il avait donné aux Juifs tant d’encouragements.
L’Empereur répondit : « J’ai libéré les juifs pour en faire des citoyens à part entière. Ils devaient bénéficier
des mêmes avantages que les catholiques et les protestants. J’insistais pour qu’ils soient traités en frères
puisque nous sommes tous les héritiers du judaïsme. J’ai veillé à ce que l’Etat leur accorde tous les privilèges,
leur assure liberté, égalité, fraternité et leur ouvre la porte des honneurs. Ils ont ainsi participé à la grandeur
nationale ».
« Il y aurait de la faiblesse à chasser
les juifs, il y aura de la force
à les assimiler »
Brouillon du décret de juillet 1808 instituant la
première assemblée composée de juifs notables
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Peinture de Jacques Tissot représentant la réunion, à Paris,
des représentants des communautés juives de France
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Humour Juif
Haïm va chez son voisin Abraham :
- Avram ! est-ce que tu vas avoir besoin
de ta perceuse aujourd’hui ?
- Oui ! je vais l’utiliser toute la journée !
- Très bien, parce que j’aimerais que tu me
prêtes ta canne à pêche !
Un jeune juif va voir le multimillionnaire
Rozenfeld :
- Mr Rozenfeld, j’ai une proposition à vous faire.
On peut gagner 300.000 dollars chacun.
- Ca m’intéresse. Quelle est votre proposition ?
- J’ai entendu dire que vous offrez une dot de
600.000 dollars pour votre fille. Alors je suis
d’accord de la prendre avec les 300.000 dollars.
Il passait sa vie au téléphone, il
passera son éternité dans un téléphone
Certains se mordent les doigts quand ils font des courses ;
d’autres, plus méfiants, sont sur leurs gardes
Pourquoi faire le tour du monde alors qu’on a tout ce que l’on veut en Europe?
Qu’est-ce qu’on fait?
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Nouvelles de la Communauté
Reconnaissez-vous
ces touristes au Mur des Lamentations ?
.... des membres, des familles, des amis, au Congo ou ailleurs
1. Visite de l’ambassadeur Revah à Kinshasa :
Il s’agit
dans le désordre, de :
Christopher Reeves
Yannick Noah
Entre les 26 et 30 juin, nous avons eu le plaisir de recevoir la visite de l’ambassadeur Yaacov Revah, directeur
du département « Afrique » au ministère israélien des Affaires Etrangères. Ce dernier a été reçu, à Kinshasa,
successivement par le ministre d’Etat et ministre congolais des Affaires Etrangères, le président du Sénat, le ministre
des P.T.T. A Lubumbashi, où il a effectué une visite éclair, il a été reçu par le gouverneur de la province du Katanga,
monsieur Moïse Katumbi. Cette visite ayant été fructueuse, mais courte pour cause de fête nationale congolaise (le
30 juin), l’ambassadeur a promis de revenir rapidement pour poursuivre ses contacts. A deux reprises, il a été invité
à dîner par le président de la Communauté et le Comité. L’ambassadeur Revah a achevé sa visite de Kinshasa en
allant déposer une gerbe de fleurs au mausolée du feu président Laurent-Désiré Kabila.
Dalaï Lama
Charles Aznavour
Jane Birkin
Richard Gere
Ben Johnson
Hilary Clinton
Yoko Ono
Giorgio Armani
2. Audience auprès du président de l’Assemblée nationale :
Le lundi 16 juillet, le président de l’Assemblée nationale de la République Démocratique du Congo, l’Honorable Vital
Kamerhe, a reçu en audience le Comité de la Communauté Israélite de Kinshasa qui a tenu à lui rendre une visite
de courtoisie. A la fin de l’entretien, franc et cordial, le président et le Comité ont offert à leur hôte, de la part de la
Communauté, un chandelier représentant l’emblème du peuple juif.
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45
La cérémonie de mariage civil a eu lieu à l’Hôtel de Ville de Kinshasa en présence de nombreux invités, parmi
lesquels quelques membres du Comité de la Communauté Israélite de Kinshasa. Jack réside et travaille à Kinshasa
depuis environ 18 ans. Nous présentons aux jeunes mariés nos meilleurs vœux de bonheur et de réussite dans leur
nouvelle vie à deux.
Les membres du Comité présents à Kinshasa : David Fernandes, Aslan Piha, Tuvia Marom et Maurice Habib
entourent le président Vital Kamerhe et une consultante de l’Assemblée nationale, madame Manya Moupondo
3. Mariages :
a) Dans notre revue précédente, nous vous annoncions le mariage de Jacob Numa (Kobi) et Ella Alon, survenu le
17 mai au Kibboutz Einat, près de Petah Tikva, en Israël. Nous venons de recevoir les photos de leur bonheur.
Nous réitérons nos vœux de Mazal tov aux jeunes mariés.
b) Le 7 juillet, Jack Assa épousait Betty Kusuamina.
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c) Le 26 août, Wilham et Scarlet Szombat ont marié, en Israël,
leur fille Maya à Amos, fils de Simone et David Susskind, de Bruxelles.
Maya est médecin et Amos est ingénieur chez l’Oréal.
Scarlet est propriétaire de l’agence de voyage Africa Travel, à Kinshasa.
Nous présentons nos sincères félicitations aux parents, et tous nos voeux de
bonheur et «mazal tov» aux jeunes mariés.
M
a
y
a
A
m
o
s
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d) Robert Israël et Stéphanie Prync se sont mariés. La bénédiction nuptiale a eu lieu le 9 septembre en la Grande
Synagogue de Bruxelles, rue de la Régence. Robert est le fils de Florence et Salomon Israël, qui vécurent
de nombreuses années à Lubumbashi. Les grands-parents de Robert, Sara et Salvator Israël, originaires de
Rhodes, sont arrivés au Congo avec la première vague, celle d’avant la seconde guerre mondiale.
Malheureusement, un événement dramatique s’est produit durant la soirée dansante ; en effet, le grand-oncle du
marié est subitement décédé. Immédiatement, l’orchestre cessa son tintamarre, les danseurs s’immobilisèrent et
la fête suspendit son cours frénétique. Les jeunes époux et leurs familles respectives étaient choqués. Certains
estimaient qu’il fallait arrêter la fête, alors que d’autres émettaient l’avis qu’il ne fallait surtout pas interrompre une
cérémonie qui portait en elle l’espoir de nouvelles vies. Ils s’empressèrent de demander conseil à quelques rabbins
et même le grand rabbin Sitruck de Paris a été contacté par téléphone. « Vous continuez la fête à tout prix » leur fut
répondu de toutes parts. La fête a donc repris et dura jusqu’à l’aube. C’était incontestablement la fête de la vie, car
le vieil oncle avait souhaité, peu de temps avant, mourir auprès de ses enfants et petits-enfants. Il a été amplement
exaucé. Cette histoire donne un formidable espoir sur l’avenir de l’humanité.
f) Nous avons aussi appris le mariage à Lilles (France) et à Bruxelles, le 29 septembre, de Laura et Stéphane
Bruhier. Laura, qui est née à Kinshasa, est la fille d’Elisabeth et Eliahou Lévy, de Bruxelles. Ces derniers ont
vécu de nombreuses années à Kinshasa avant de quitter définitivement le Congo en 1993 pour s’installer à
Bruxelles. Laura est également la petite-nièce de Maurice Levy, propriétaire du Colibri, à Kinshasa.
Meilleurs
voeux de
bonheur aux
jeunes mariés
et sincères
félicitations
aux parents
Les mariés en compagnie de Florence et Salomon
Nous formons des voeux de bonheur pour Stéphanie et Robert et leur
souhaitons une vie remplie de joie.
Et transmettons toutes nos félicitations aux parents des mariés.
e) Nous avons appris le mariage à Natanya (Israël), le 21 août, de Ludivine et Samuel Bellhasen. Ludivine
est
la fille de Sylvain Néhaissi et Juliette Tarica, de Paris. Juliette est née à Lubumbashi où elle a vécu toute sa
jeunesse, avant de s’expatrier vers l’Europe, se marier à Paris et y fonder une famille.
4. Naissances :
a) A l’occasion de la naissance, au mois de juin, de leur fils Jonathan, Saguit et Zohar Keller ont organisé une
soirée, le dimanche 5 août à « La Promenade » de Natanya (Israël). Plusieurs amis de Kinshasa, en vacances
en Israël, étaient présents et heureux de revoir leurs hôtes.
Les jeunes mariés entourés de Juliette et Sylvain
Sylvain conduit sa fille sous la houpa
Nous présentons aux jeunes mariés
nos meilleurs voeux de bonheur.....
....et Mazal Tov aux parents de
Ludivine et Samuel.
Mimi et Jacky Azran, Hagit et Maxime Benguigui ainsi que Doreen et Michel Waknine sont en compagnie de
Saguit et Zohar Keller et du petit Jonathan
La mariée présente la « Ketouba » (contrat de mariage)
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b) Le 17 septembre, Lauren Maya Melliza est née à Sunrise (Florida, USA). Lauren est la fille de Mely et Marc, et
la petite-fille de Laura et Avram Pinhas.
L
a
u
r
e
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Un moment émouvant : la bénédiction du papa
J
o
n
a
t
h
a
n
Après la cérémonie religieuse, un déjeuner a été offert aux convives dans un
restaurant de la vieille ville de Jérusalem. On voit sur la photo de droite :
Avi Cohen, David Blattner et son fils Eric ainsi que Jacky et Mimi Azran,
l’oncle et la tante de Jonathan.
En soirée, un dîner dansant était organisé par Doreen et Michel dans
les salons de l’hôtel Sheraton, à Tel Aviv.
La petite Lauren avec son grand-père, avec sa grande sœur Daniella, née en novembre 2003, et avec sa grand-mère
Que les parents et les grands-parents, Laura et Avram, ancien président
de notre Communauté, trouvent ici nos sincères félicitations, et la
petite Lauren l’expression de nos voeux de bonheur.
5. Bar Mitzvah :
Le jeudi 2 août, Jonathan Waknine a célébré sa Bar Mitzah au Kotel, le Mur des Lamentations, à Jérusalem. Pour
la circonstance, toute sa famille d’Israël était présente, mais aussi quelques amis de Kinshasa qui avaient fait le
déplacement. Ses parents, Doreen et Michel, étaient heureux de voir leur fils atteindre la majorité religieuse.
Le discours de Jonathan à ses parents. A droite, le patriarche Michel entouré de ses filles, Nathalie et Julie.
A gauche, le rabbin Shlomo Bentolila
et son épouse Myriam, Saguit et Zohar Keller,
Aslan Piha et Michel Waknine.
Que nos meilleurs voeux
accompagnent Jonathan
tout au long de sa vie d’homme.
Nous présentons nos sincères
félicitations à Doreen et Michel.
Jonathan amène les Livres de la Loi, la Torah
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Jonathan avec son papa, son oncle Jacky et Aslan Piha
51
6. Réussite :
Nathalie Blattner, la fille de Noga et Elwyn, a obtenu, à Londres, son diplôme de fin d’études en Mathématiques et
Biologie. Nous présentons toutes nos félicitations à Nathalie, ainsi qu’à ses parents. Nous rappelons que notre ami
Elwyn a été président de notre Communauté en 2003.
7. Anniversaires :
a) Le 22 septembre, Maurice Habib, notre Secrétaire général, a totalisé 60 ans de vie. Cette date tombant le
jour de Kippour (Grand Pardon), une grande fête a été organisée le dimanche 23 septembre, au restaurant La
Ciboullette, à Kinshasa. Environ 70 personnes étaient là pour fêter Maurice. Il était heureux d’avoir également à
ses côtés son frère Isaac, sa belle-fille Danielle et son beau-frère Raymond. Tous les trois avaient fait le voyage
de Cape Town (Afrique du sud) pour la circonstance. Pour faire plaisir à Maurice, tous les convives avaient revêtu
une chemise en pagne.
M
a
u
r
i
c
e
Nous présentons à Maurice nos
voeux les plus sincères à
l’occasion de son soixantième
anniversaire, et lui souhaitons
de tout coeur de vivre jusqu’à
120 ans.
b) Le samedi 29 septembre, Victor Hasson célébrait, à l’hôtel Conrad de Bruxelles, et entouré de sa famille et de
ses amis, ses 80 ans d’âge. Victor a vécu durant quelques décennies au Congo et au Rwanda, ainsi que ses
filles Stella et Judith qui ont définitivement quitté Kinshasa après les pillages de 1991 et 1993. Nous formons des
vœux de bonheur pour le nouvel octogénaire et lui souhaitons tout ce qu’il désire.
Victor prononçant un discours, et entouré de sa femme Renée, ses filles Stella et Judith, et ses neveux et nièces
52
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c) Le 12 octobre, Reina Angel a fêté ses 60 ans à Cape Town (Afrique du sud), entourée de tous ses amis, et
spécialement de sa sœur Bella Angel Restis, venue d’Athènes pour la circonstance. Reina est née à Lubumbashi
où elle a passé toute sa jeunesse avant de s’expatrier en Afrique du sud d’abord, en Israël ensuite, où elle s’est
mariée, et de nouveau en Afrique du sud, et plus spécialement à Cape Town.
On trouve sur ces deux photos, à la synagogue, de gauche à droite : Freddy Hazan (de Bruxelles), Jacques R. Franco (de
Cape Town), Samy Angel (de Cape Town), Aslan Piha (de Kinshasa), Jacques Franco (de Bruxelles), Adrienne et Jo Mallel
(de Cape Town), Rachel Cohen (d’Israël) et Rina Notrica (de Cape Town).
Reina en compagnie de son mari Shaoul (à gauche), et de mesdames Hasson, Jerusalmi et Israël, toutes originaires
de Rhodes, puis du Congo, et vivant actuellement à Cape Town (Afrique du sud).
24 personnes
Nos meilleurs voeux de bonheur et longue vie à Reina.
descendantes
8. Inauguration du Musée juif de Rhodes :
de Juifs de Rhodes
A l’occasion de l’inauguration du Musée juif de Rhodes et de la commémoration du 63ème anniversaire de la
déportation des Juifs de Rhodes par les nazis, le Comité de la Communauté juive de Rhodes et sa présidente,
madame Bella Angel Restis, ont élaboré un programme s’étalant entre les 16 et 22 juillet. Ce programme comprenait
une visite guidée des centres d’intérêts juifs, une visite du cimetière juif, la prière du shabbat à la Kehila Shalom,
un dépôt de fleurs au Mémorial de l’Holocauste, en présence du Grand rabbin de Grèce et d’autorités civiles de
Grèce et de Rhodes, mais aussi un concert de musique classique et une pièce de théâtre. Ce fut l’occasion pour les
anciens Juifs rhodiotes, éparpillés à travers le monde, de se retrouver, mais surtout pour les descendants de ceux-ci
de revenir sur les lieux où leurs parents et grands-parents ont vécu, heureux, avant et pendant la Seconde guerre
mondiale. Quelques dizaines de personnes, venant d’Amérique du Nord et du Sud, mais aussi d’Israël, de
Belgique, du Congo et d’Afrique du sud, se sont retrouvées à la Synagogue Kahal Shalom, construite vers 1577.
C’est la seule synagogue de Rhodes où l’on peut encore officier aujourd’hui.
Un dîner a réuni tout le monde au « Grande Albergo delle Rose », hôtel remarquable construit en 1925, qui est un des
bâtiments les plus historiques et les plus symboliques de l’Ile de Rhodes.
et originaires
du Congo
L’intérieur du Musée Juif de Rhodes : à gauche, un des plus vieux Sefarim
de Rhodes (qui revient d’ailleurs des Etats-Unis où il était parti avec des
Rhodiotes), et à droite, des photos rappelant la déportation des Juifs
La porte d’entrée de la Synagogue et celle du Musée. Le rabbin Suiza de Cape Town installe la mézouza à la porte
54
Bella Angel-Restis, la présidente
de la Communauté Juive
de Rhodes, et Aslan Piha, le
président de la Communauté
Juive de Kinshasa
55
10. Souccot ou la Fête des cabanes :
Souccot est l’une des fêtes les plus joyeuses de la tradition juive ; elle est d’ailleurs appelée « Epoque de réjouissances ». Le fête débute le 15 Tishri dans le calendrier hébraïque, et cette année le mercredi 26 septembre dans le
calendrier grégorien. Elle dure sept jours. Et pendant cette période il convient de prendre tous les repas, et même
d’étudier et de dormir dans une cabane construite de feuillages et de bois. A Kinshasa, et conformément à cette
prescription de la Torah, aussitôt après Yom Kippour, nous avons commencé la construction de la Soucca (cabane),
sous la supervision du rabbin Shlomo Bentolila, dans le patio de la synagogue. Une fois construite, elle est décorée
et arrangée de façon à recevoir les membres de la Communauté pour partager dîners et prières.
Le jour de la commémoration de la déportation des Juifs de Rhodes par les Allemands du IIIème Reich : Moïse Soriano
(de Cape Town) allume la bougie du souvenir ; le Grand rabbin de Grèce conduit le service religieux à la Synagogue : la
présidente de la Communauté Juive de Rhodes dépose une gerbe de fleurs au Mémorial
9. Rencontre :
Le 6 octobre, au cours d’un dîner chez Denise et Tuvia Marom, 2ème vice-président de la Communauté, le président de
la Communauté, Aslan Piha, a offert une ménora au professeur Evariste Boshab, Secrétaire général du P.P.R.D.,
parti majoritaire au sein de l’A.M.P, l’Alliance de la Majorité présidentielle.
Etaient présents :
le ministre
Olivier Kamitatu,
l’Honorable Adolphe
Onusumba
et monsieur Beleke,
ainsi qu’Aslan Piha,
Tuvia Marom et David
Hasson pour
le Comité.
11. IN MEMORIAM :
a) Estella Avzaradel (Kouka) est décédée, le 2 juillet, à Bruxelles. Kouka est née à Luluabourg (actuellement
Kananga), le 15 mai 1951. Elle a passé toute sa jeunesse au Kasaï, et a vécu ensuite quelques années à
Kinshasa. Elle était la fille d’Albert Avzaradel et de Violette Buenavida (tous deux décédés), et la sœur de Jo
Avzaradel qui vit toujours à Kinshasa. Elle laisse un fils, Daniel.
b) Sylvia Benatar, née Mizrahi, est décédée, le 22 juillet, à Cape Town (Afrique du sud). Née au Caire, en 1922,
elle a y a vécu toute sa jeunesse avant de s’installer, en 1947, au Congo Belge, à Elisabethville (actuellement
Lubumbashi). Elle était mariée à Jacques Benatar (décédé), et la maman de Rosianne (épouse de Maurice
Habib) et de Raymond. En 1967, elle quitte définitivement le Congo pour l’Afrique du sud, et s’installe à Cape
Town. Elle était décorée par le président Roosevelt pour services rendus à la Croix-Rouge. Elle a étudié l’Art à
l’Université de Cape Town.
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57
c) Maman Titi, de son vrai nom Marie Tshikwakwa Malangu, est décédée, à Kinshasa, le 8 août. Née à Kabinda
(Kasaï Oriental) en 1917, elle a eu à 17 ans son enfant unique, Jacques, dont le papa est Simon Israël (voir son
histoire dans Kadima n° 8). Elle évoquait souvent des souvenirs lointains de Luputa où elle a bien connu Reuben
Alhadeff, Léon Hasson, Bohor (Daniel) Israël et son épouse Julia (les parents de Clément Israël, ancien président
de la Communauté), ainsi que Salvator Israël (le papa de Salomon). Son fils Jacques avait quitté le Congo en
1939 pour aller étudier en Belgique. Ils ne se sont retrouvés qu’en 1962, et ne se sont plus séparés. Jacky Israël
remercie le président de la Communauté et les membres du Comité David Fernandes, Tuvia Marom et Maurice
Habib pour leur assistance et leur présence, Clément Allal pour avoir proposé d’enterrer sa maman dans le
« carré français » de Kinshasa, et Juliette Mpinga pour avoir organisé l’enterrement dans l’ordre et la dignité.
David Fernandes,
Tuvia Marom et
Maurice Habib
ont représenté le
Comité aux obséques
de Maman Titi
d) Dona Benatar est décédée le dimanche 9 septembre, à Cape Town (Afrique du sud). Née en Israël, elle est arrivée
au Congo Belge, et plus exactement à Elisabethville (actuellement Lubumbashi), en 1955. Mariée à Baruch Benatar
(décédé), elle était la maman de Marco et Sara. Elle a quitté le Zaïre (aujourd’hui Congo) en 1974 pour s’installer à
Cape Town. Mais, entre 1978 et 1982, elle accompagne son mari qui revient travailler à Kinshasa.
e)Selim Mizrahi est décédé, à Bruxelles, vers le 20 septembre. En provenance de Rhodes,
il était arrivé au Congo (à Elisabethville), en 1939 ; Marié à Esther Benveniste (décédée),
il était le papa de Pauline, Beny et Rapha. Il a quitté définitivement le Zaïre (aujourd’hui
R.D.C.) en 1986 pour s’installer à Bruxelles.
f) Haïm Menasce est décédé, à Miami (U.S.A.), le 3 septembre, à l’âge de 89 ans. Né à Rhodes
en 1918, il a étudié au Collège Rabbinique, et enseigné à la « Scuola Israelitica Italiana ». En
1938, il s’embarque pour Cape Town, mais il s’est vu refuser un visa pour s’établir en Afrique
du sud et en Rhodésie, où il avait ses trois frères. Il s’installa donc au Congo Belge. Il travailla
successivement à Kabongo, Kamina, Mokambo et Elisabethville. Sioniste convaincu, il
rejoint l’Irgoun en 1942, et, avec huit autres volontaires, se rend en Israël en 1948, pour
participer à la guerre d’Indépendance. Il revient au Congo en 1949, et au décollage de
Léopoldville (actuellement Kinshasa), l’avion, dans lequel il se trouve, s’écrase et il survit en
réussissant à s’échapper par un hublot. De retour à Elisabethville, il épouse Sara Maio en
1950 et auront deux enfants, Isaac et Jacques. Toute la famille quitte définitivement le Zaïre
en 1975 et s’installe à Bruxelles. A l’issue de leurs études, les enfants partent s’installer aux
Etats-Unis. Haïm et Sara les rejoindront à Miami en 2002. Outre son épouse et ses enfants,
Haïm laisse trois petites-filles, Jessica, Claudia et Sara.
En 1949, en Israël, en compagnie de Menachem Begin ; Yom Haatsmaout (fête nationale de l’Etat
d’Israël) à la Synagogue de Lubumbashi, en 1972 ; Sara et Haïm, à Bruxelles, en 1980.
g)
Nous avons également appris le décès, à Bruxelles,
mi-septembre, de Léon Hazan, à près de 102 ans.
Homme d’affaires hors pair, il a vécu quelques dizaines
d’années à Lubumbashi, avant de se retirer
à Bruxelles. Léon et son frère Nelson étaient
les propriétaires des magasins d’alimentation «Soco».
Il était le papa de Viviane, Marcel,
Freddy et Hilda.
.
Puissent-ils reposer en paix
Kadima présente ses plus sincères condoléances
aux familles éplorées
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59
Dernière minute :
a) Le 24 octobre a eu lieu, en la Synagogue Beit Yaacov de Kinshasa, la Bar Mitzvah de Dany Shmuel Angel.
Des discours ont été prononcés. Voici un extrait de celui du Bar Mitzvah : « Merci à tous ceux qui ont été attentifs à la
lecture de ma paracha, hier, dans notre synagogue, et je suis fier d’être le premier Bar Mitzvah depuis plusieurs
années. C’est donc avec fierté, monsieur le président de la Communauté, que je prends aujourd’hui ma place au
sein de la Communauté juive de Kinshasa. Pour ma cotisation, je vous prie de vous adresser à papa. »
Le Bar Mitzvah est entouré de ses parents, Nathalie et Moshe, sa sœur, ses grands-parents et du rabbin Shlomo
Bentolila qui, en compagnie de son épouse Myriam, prépare Dany, pour cet événement, depuis plusieurs mois
.... et des
membres du Comité
Extrait du discours de Liora, la sœur de Dany : « Je ne citerai pas toutes les valeurs que tu as, je n’en retiens que
deux : celle de toujours partager avec les autres et celle d’être un ami loyal mais aussi un super frère. »
Extrait du discours prononcé par Aslan Piha et Maurice Habib : « Je te rappelle la responsabilité qui sera
toujours la tienne vis-à-vis de la Communauté à laquelle tu appartiens, vis-à-vis de ton papa et de ta maman
qui t’ont permis d’apprendre et de grandir, et qui te permettent de vivre ta jeunesse dans le respect, la joie
et la tranquillité d’esprit, et aussi vis-à-vis de tes grands-parents, Lisette et Samy ainsi que Christine qui
t’entourent de leur amour et de leur affection. »
de la Communauté
présents
à Kinshasa.
Le dimanche 28 octobre, Nathalie et Moshe Angel, les parents du Bar Mitzva, offraient un dîner dansant dans les
salons de l’Hôtel Memling. Le rabbin Shlomo Bentolila et monsieur Michael Haddad, spécialement venu de Londres,
supervisaient la « casheroute » (mise en application des lois sur la nourriture casher). Cette Bar Mitzvah est la
première célébrée à Kinshasa depuis plus de vingt ans.
Quelques amis de Dany
60
La bénédiction du pain par le rabbin Shlomo Bentolila
Dany a reçu du président de la Communauté et du Comité une Bible sur laquelle son nom est gravé en lettres d’or.
Photos : Maurice Habib, Tuvia Marom, Aslan Piha, David Fernandes, Eddy Swiel, David Hasson et le rabbin
61
b)Pélérinage à Lubumbashi :
Entre les lundi 22 et jeudi 25 octobre, quelques anciens de Lubumbashi, résidant actuellement à Johannesburg et
à Cape Town (Afrique du sud), ont effectué un voyage à Lubumbashi et à Kipushi. Trente ans après, et même plus
dans certains cas, ils ont voulu revenir sur les traces de leur histoire passée dans ce coin du Congo. Le moment le
plus émouvant fut la visite à la Synagogue de Lubumbashi.
Cette délégation, d’une douzaine de personnes, conduite par Joseph Mallel, était composée, entre autres, de Victor
Cadranel, Abraham Cunio, Monique Piha, Moïse Soriano, Eliakim Cohen et Rina Notrica.
Le terrain de basket à l’arrière de la synagogue et la
Salle Weizmann avec la cafeteria de Mr & Mme Lemish
Ils portent les « sefarim » (Livres de la Loi)
qui sont gardés à Lubumbashi par Robert Lévy
55 ans
séparent
ces deux
Le groupe en visite au Cimetière israélite de Lubumbashi
Comme il se doit, il ont demandé et obtenu une audience auprès du gouverneur de la province du Katanga,
monsieur Moïse Katumbi Chapwe. Ils étaient accompagnés de Robert Lévy, homme d’affaires bien connu à
Lubumbashi. C’est ce dernier qui maintient intact le souvenir de la Communauté juive de Lubumbashi. En effet, ses
services entretiennent, bénévolement, le cimetière et la Synagogue. Avec le concours de la société Safricas.
photos :
à gauche 2007
à droite 1952 sur les marches
de la
synagogue
Après avoir passé quelques heures à l’intérieur, ils posent sur les marches devant la synagogue comme leurs parents
et leurs grands-parents le faisaient avant eux à l’issue de chaque Bar Mitzvah, chaque mariage ou chaque fête.
Dans leur programme de visites, chacun tenait à revoir la maison de son enfance, mais ensuite ils allèrent, tous
ensembles, à l’Athénée, au Bassin de la Ville, au Théâtre de la Ville, avenue Moero, au Monument aux
Morts,….
Monsieur Léopold Mulongo
Finkelstein, d’origine juive et
résidant à Lubumbashi, a
également accompagné la
délégation chez le gouverneur.
A l’occasion de leur passage
à Lubumbshi, Jo Mallel a
offert un souvenir à messieurs
Katumbi et Mulongo.
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Passage obligé pour les jeunes ayant vécu à Lubumbashi entre 1960 et 1980, le Bassin de la Ville avec ses deux
piscines et ses cabines, mais aussi avec sa terrasse, son restaurant, sa pelouse et ses plongeons
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Aaron Jean-Marie
LUSTIGER
Né Aaron Lustiger, le 17 septembre 1928 à Paris, le cardinal Jean-Marie Lustiger est décédé
dans sa 81ème année, des suites d’un cancer qui l’aura rongé de longues années.
Né de l’union de juifs polonais qui tenaient un magasin de bonneterie à Paris, petit-fils de
rabbin, il grandit à Montmartre. Lorsqu’éclate la seconde guerre mondiale, les Lustiger mettent
leurs enfants, Aaron et Arlette, à l’abri à Orléans, sous un faux nom. C’est en la cathédrale de
cette ville, qu’il se convertit au catholicisme et devient Jean-Marie en 1940, à l’âge de 14
ans. Le 25 août 1940, son baptême coïncide avec le port de l’étoile jaune rendu obligatoire
par Vichy. « Pour moi, il n’était pas question un instant de renier mon identité juive mais bien au
contraire la retrouver, recevoir pour elle une plénitude de sens », expliquait-il. Deux ans après
sa conversion, en 1942, sa mère est arrêtée sur dénonciation et déportée à Auschwitz dont
elle ne reviendra pas. « La Shoah, c’est quelque chose qu’il a vécu dans sa chair ».
A la Libération, Jean-Marie Lustiger entreprend des études de lettres à la Sorbonne avant
d’entrer au séminaire des Carmes, où il est ordonné prêtre la nuit de Pâques 1954. Il sera
aumônier des étudiants à la Sorbonne pendant quinze ans. En décembre 1979, Jean-Paul II
le nomme évêque du diocèse d’Orléans. « Pour moi, ce fut comme si tout-à-coup les crucifix
s’étaient mis à porter l’étoile jaune », dira-t-il dans une formule restée célèbre pour signifier
la part de judaïsme que porte en lui le christianisme. Proche du Pape, il connaît alors une
ascension fulgurante. Nommé archevêque de Paris le 31 janvier 1981, il est « fait cardinal »,
à Rome, le 2 février 1983.
Son seul regret : n’avoir jamais été élu à la présidence de l’épiscopat français. Mais les
évêques se méfiaient de son côté dictateur. Maintenu dans ses fonctions au-delà de la limite
d’âge fixée à 75 ans, Jean-Marie Lustiger était aussi l’un des cardinaux qui comptaient au Vatican
où il siège dans une demi-douzaine de congrégations. A l’époque où le cardinal figurait sur la
liste des « papabili », un journaliste s’était fait fusiller du regard lorsqu’il lui avait demandé : « Si
vous êtes élu pape, vous prendrez le nom d’Aaron Ier ? ».
Quoiqu’il en soit, on ne peut rien comprendre à sa pensée, à son comportement d’homme
d’église si l’on perd de vue l’enfant juif qu’il a été, pris dans la tourmente de la guerre. C’est donc
un homme blessé qui a exercé la plus haute fonction de l’Eglise de France.
Une équipe dynamique, à votre service
du lundi au samedi
Deux adresses à Kinshasa :
* Av. Basoko 521 – Ex. Alim. Shopping : parking privé & sécurisé;
grande surface d’exposition
Contacts téléphoniques :
Mme Farida Morsli : 099 99 141 20 – 081 8141562
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Mr Reuben Fernandes : 099 99 833 77-081 99 833 77
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Jean-Marie Lustiger en compagnie du Pape Jean-Paul II (à gauche) et du rabbin Israël Singer (à droite)
* Av. du marché 836 à côté de Piesauto
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Le 9 janvier 2005, à Bruxelles, devant les participants à l’assemblée annuelle du Congrès
juif mondial (CMJ), il a salué la présence juive plus que bimillénaire sur le continent européen.
Il a également témoigné comment les élites juives participèrent au mouvement des idées au
cours de la période moderne depuis la fin du 18ème siècle. « On peut dire, sans exagération,
que la conscience européenne, au cours des deux derniers siècles, a été profondément
et intimement marquée par la présence juive ». Il a estimé que, face au déroulement de
l’histoire européenne, la fuite et l’extermination des Juifs ont été une perte irréparable pour les
cultures nationales d’Europe. Et a conclu ainsi son intervention devant l’assemblée : « Comment
l’Europe pourrait-elle aujourd’hui penser son avenir si elle méconnaissait la part de sa
culture dont elle est redevable à la présence des Juifs en son sein ? ».
A Kinshasa, deux grands commis de l’Etat
ont tiré leurs révérences !
Guillaume Samba Kaputo
En compagnie du grand rabbin Sitruc et du Dr Boubakeur (à gauche) et du rabbin Laloum (à droite)
Les obsèques de l’ancien archevêque ont eu lieu en la cathédrale Notre-Dame de Paris. Des
milliers d’anonymes et de nombreuses personnalités étaient présents, ainsi que le président
Nicolas Sarkozy. A la demande du défunt, qui a longuement œuvré à améliorer le dialogue
entre l’Eglise et le judaïsme, des prières traditionnelles pour les morts, dont la prière juive du
Kaddish, ont été prononcées pendant la cérémonie. Un de ses petits-neveux a également
versé dans une urne placée sur son cercueil un peu de la terre de Jérusalem. En présence
des membres de la famille et des proches, il a ensuite été procédé à l’inhumation du corps dans
la crypte de la cathédrale où reposent de nombreux autres archevêques de Paris.
Le pape Benoît XVI a adressé un message qui a été lu par un cardinal le jour des funérailles. Il
dit notamment : « Homme de grande spiritualité, Jean-Marie Lustiger s’est attaché à consolider
la foi et à développer l’engagement missionnaire de chacun. En fidélité à ses origines, il a
contribué de manière particulièrement significative au dialogue fraternel entre chrétiens
et juifs ».
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Gaston Nawej Katok
Samba Kaputo avait vu le jour à Baudoinville, actuellement Moba, dans la province de Katanga, le 13 avril 1946.
Il était détenteur d’un doctorat en Sciences politiques et administratives de l’Université Libre de Bruxelles. Il avait
exercé de nombreuses hautes fonctions, notamment celles de Directeur général de la Commission Permanente
de l’Administration Publique (COPAP), Secrétaire d’Etat à la Fonction publique, à l’Enseignement supérieur et
universitaire et à l’Enseignement primaire et secondaire. Il avait ensuite brillé à la territoriale, comme vice-gouverneur
au Bas-Congo, gouverneur de la province du Bandundu et de la province Orientale ; avant de se retrouver Directeur
de Cabinet aux Transports & Communications, à l’Intérieur (sous le ministre Jeannot Mwenze Kongolo), au Secrétariat
général de l’AFDL (parti de feu Laurent-Désiré Kabila) et aux Affaires étrangères (sous le ministre Abdoulaye Yerodia).
Los des négociations de Sun City, il avait prouvé son talent comme Expert de la composante « Gouvernement ».
C’est donc à juste titre que le Chef de l’Etat, Joseph Kabila, lui avait confié de hautes fonctions de Directeur adjoint
de son cabinet et de Secrétaire général du gouvernement et celles, stratégiques, de Conseiller spécial du Chef de
l’Etat. Depuis les élections législatives de 2006, il était aussi Député national.
L’histoire du football congolais gardera pour toujours l’image de ce joueur devenu célèbre lors de la finale de la coupe
du Congo de 1970 en marquant de la tête le but de la victoire contre l’équipe de V-Club.
Qualifié de « colombe » eu égard à sa capacité d’écoute, Samba Kaputo fut l’homme des « missions difficiles ». La
R.D.Congo vient de perdre un homme de poigne. Que son âme repose en paix !
Décédé en Afrique du sud le 18 août des suites d’une longue maladie, le Conseiller principal du président Joseph
Kabila au collège juridique et administratif, Gaston Nawej Katok, a été inhumé le 23 août au cimetière de la Gombe,
à Kinshasa. Né à Likasi, dans la province du Katanga, en 1946, où il a passé son enfance et suivi les cours primaires,
il a poursuivi ses humanités à Lubumbashi et fera ses études de Droit à l’Université de Lovanium, à Kinshasa.
Gaston Nawej fera ses premières armes dans la magistrature à l’est du pays, à Béni et Butembo, et il finira comme
Procureur général au parquet de Grande instance de Goma. Il terminera sa carrière à Kinshasa où il sera Secrétaire
permanent du Conseil de la magistrature, en qualité d’Avocat général de la République, avant de rejoindre le pool
des Conseillers du Chef de l’Etat.
Il était le papa de six enfants. Il était un mécène du football kinois et il a exercé des fonctions dans le comité directeur
de l’A.S. V. Club.
Le Conseiller principal Nawej comptait beaucoup d’amis au sein de la Communauté Israélite du Congo ; il était
d’ailleurs un lecteur assidu de notre revue Kadima, qu’il attendait avec impatience à chaque parution. C’est avec
un vif chagrin que nous disons adieu à un homme aux qualités exceptionnelles. Sa stature intellectuelle et morale,
son sens aigu du devoir, la rigueur de ses convictions nous ont toujours profondément impressionnés. Ainsi que le
courage immense avec lequel il a lutté contre la maladie.
Repose en paix, Gaston !
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C
8 mai 2008 - 3 iyar 5768
anniversaire
de l’Etat d’Israël
HERZL
BEGIN
JERUSALEM
BENGURION
MEÏR
DAYAN
RABIN
BARAK
NETANYAHU
SHARON
PERES
EILAT
MER MORTE
ANNONCE DE L’INDEPENDANCE
68
SAINT JEAN D’ACRE
MASSADA
TEL AVIV
TSAHAL
CESAREE
NETANYA
MUR DES LAMENTATIONS KOTEL
M
Y
CM
MY
CY CMY
K