rentabilite engraissement - Chambre d`Agriculture des Landes

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rentabilite engraissement - Chambre d`Agriculture des Landes
La finition des bovins,
une valeur ajoutée pour tous
Tous les marchés d’animaux de boucherie sont aujourd’hui demandeurs de produits,
avec des prix beaucoup plus attractifs.
Afin de ne pas passer à côté des opportunités, nous vous proposons les clés du
raisonnement pour savoir apprécier la rentabilité de la finition des animaux.
Le signal tant attendu du marché a enfin retenti. L’augmentation des prix payés aux éleveurs
pour toutes les catégories d’animaux de boucherie n’a jamais été d’une telle ampleur, sur 11
années de relevés trimestriels auprès des organisations de producteurs.
Emblématiques de cette conjoncture porteuse, les cours des femelles de boucherie sont ainsi
« montés en flèche » en un an, gagnant pour certaines catégories 0,90 € au kilo de carcasse !
(près de 6 francs et 24% de hausse pour le plus grand écart observé).
Et cette embellie profite désormais à toutes les catégories de femelles, des plus jeunes aux
plus âgées, en filières labels, certifiées ou non.
La voie mâle et la filière « veaux » ne sont pas en reste, affichant une même progression de
0,30 € du kilo carcasse sur des cours déjà hauts (+ 4% en 1 an pour le veau sous la mère
label, + 8% en 2 ans pour le jeune bovin certifié).
En résumé, face à une raréfaction inédite et durable de l’offre, les marchés demandent plus
que jamais des « producteurs de viande ».
Bénéficiaires indirects de la hausse du prix de la viande, les cours du maigre ont également
progressé en 1 an, mais à un niveau largement inférieur : + 3 % seulement pour les
broutards mâles et femelles (marché italien morose), + 10 % en moyenne pour les réformes
maigres : le différentiel gras / maigre est donc en 2013 favorable à l’engraissement.
Porteuse de valeur ajoutée tant au niveau du revenu de l’éleveur que des économies
départementales, la finition locale des bovins profite à tous les systèmes d’élevage, y
compris aux naisseurs de la région qui ont tout intérêt à moins dépendre d’un marché italien
trop omniprésent et à diversifier leurs débouchés. Durement touché par la crise économique,
le marché de la viande en Italie envoie en effet de mauvais signaux : baisse de 10 % des
achats des ménages de viande bovine sur les 12 derniers mois, baisse des mises en place
dans les ateliers d’engraissement, chute des abattages de jeunes bovins (- 20 % en 1 an, - 32
% en 2 ans).
Autre élément de conjoncture favorable : l’orientation à la baisse du prix des céréales
(blé et maïs) face à de bonnes perspectives des récoltes mondiales en 2013 (source : Conseil
International des Céréales). La prochaine récolte de maïs est ainsi annoncée autour de 165
€/tonne (rendue façade atlantique), soit 90 € de moins que l’an passé.
Chambres d'Agriculture Landes et Pyrénées Atlantiques- août 2013
Possibilité d'augmenter la marge par vache de 500 €
La finition des bovins renforce l’efficacité économique des ateliers et peut permettre une
augmentation de marge de 500 € par vache.
L’analyse suivante dresse une comparaison économique entre deux élevages du réseau de
références Chambre d’Agriculture : l’un est axé sur un schéma « traditionnel » naisseur
(vente en maigre de tous les produits), l’autre a fait le choix de finir toutes ses réformes (14
par an). Le chiffre d’affaires de l’atelier est complété par la vente des broutards et les aides
PAC.
Ces produits sont destinés à couvrir les charges affectables à l’atelier et, au-delà, à rémunérer
le temps de travail de l’éleveur. Le réseau régional des fermes de référence nous donne une
information sur l’évolution de ces charges d’atelier depuis 2000 :
Source : échantillon constant de 20 fermes de référence Aquitaine
Charges directes : coût alimentaire,
charges des cultures et de la SFP affectées
+ 55 %
à l’atelier, frais vétérinaires, litière et
autres frais d’élevage
Charges
de
structure :
entretien,
investissements
et
amortissements
+ 74 %
générés par les parcs matériel et bâtiment,
énergie affectée à l’atelier, frais généraux
Les deux élevages du réseau de référence Chambre d’Agriculture affichent des résultats de
productivité en veaux conformes aux objectifs (89 %).
Les données des composantes du coût de production correspondent aux moyennes des 3
dernières campagnes.
Les prix de vente ont été actualisés (conjoncture 2013, observatoire des prix OP – Chambre
d’Agriculture des Pyrénées-Atlantiques) :
Broutard :
Réforme maigre :
Réforme grasse :
960 € / tête
1 410 € / tête (poids non fourni)
2 675 € / tête (535 kg carcasse à 5 €)
La comparaison des deux systèmes peut se faire à 2 niveaux :
approche « marge brute» : en conjoncture 2013, le différentiel gras / maigre est de
1 265 € par vache vendue (Observatoire des prix CA64). Il génère une augmentation du
produit d’atelier de près de 150 € par vache présente (+ 13,5 %). En prenant en compte
dans les 2 fermes les aides couplées bovines et les charges directes (alimentation et frais
d’élevage), la finition des vaches génère une augmentation de la marge brute par vache
présente de 104 €. Ramené à l’atelier, cela représente 7 600 € pour 14 réformes finies
dans le cas étudié (soit une augmentation de marge brute de 543 € par vache
engraissée)..
approche « coût de production » : l’analyse suivante pousse plus loin le raisonnement
en affectant à l’atelier les aides découplées d’une part, et les charges de structure d’autre
part.
Sur la base de la nouvelle approche du calcul des coûts de production (Chambres
d’Agriculture – Institut de l’Elevage), la rentabilité d’un système peut visuellement
s’apprécier comme étant la différence de hauteur entre la colonne « produits d’atelier » et
la colonne « coût de production », que l’on peut ramener à l’unité qui « colle » le mieux à
son raisonnement (à la vache adulte, à l’hectare affecté à l’atelier, aux 100 kg de viande
vive produits, etc.….).
Chambres d'Agriculture Landes et Pyrénées Atlantiques- août 2013
Le graphique ci-après fait ainsi apparaître un différentiel de marge nette à la vache
présente : il s’agit, dans cette approche, du solde permettant de rémunérer le travail de
l’éleveur.
La finition génère une double efficacité : une amélioration de l’efficacité économique du
troupeau (augmentation du produit à la vache dans la colonne de gauche), et une
optimisation des charges directes et des investissements en matériel et bâtiments par
ailleurs (colonne de droite).
La finition valorise au mieux les atouts des exploitations
La finition permet l’expression complète du potentiel génétique de la race Blonde d’Aquitaine.
On pourrait même rajouter que la finition rémunère la qualité du travail et la technicité de
l’éleveur contrairement à une conjoncture du maigre où les prix « à la tête » varient
relativement peu entre les fermes.
Mais elle permet aussi d’assurer aujourd’hui un débouché rémunérateur pour chacun des
hectares de maïs consacré à l’engraissement des bovins.
Chambres d'Agriculture Landes et Pyrénées Atlantiques- août 2013
Une marge nette de près de 400 € par vache engraissée et de 2 700 € par ha de maïs
transformé
Ce calcul est particulièrement éclairant pour comparer directement la vente du maïs et sa
valorisation par les bovins. La valeur commerciale de la réforme maigre a été ici évaluée à 1
500 €, au regard des données relevées chaque trimestre auprès des Organisations de
Producteurs.
Sur le réseau de références Pyrénées-Atlantiques et Landes, la marge brute 2012 de l’ha de
maïs à 90 quintaux et 210 € la tonne de moyenne atteint le niveau de 1 370 € hors DPU et les
charges de structure s’élèvent à 1 060 € en moyenne sur les trois dernières années. Ainsi, si
l’on réaffecte un DPU de 330 €/ha, la marge nette de l’hectare de maïs conso est de 640 €.
Ce même hectare de maïs à 9 T permet aussi de finir un peu plus de 5 vaches (5,3) sur la
base de 1,7 T par vache (2 T avec le complémentaire azoté) et ainsi de ramener la marge
nette maïs de 640 € à … 2 760 € ( !) soit de la multiplier par … plus de 4 !!!
En savoir plus : voir plaquette "comment produire des animaux finis"
Chambres d'Agriculture Landes et Pyrénées Atlantiques- août 2013