Ateliers « Jeu libre » des exemples de construction d

Ateliers « Jeu libre »
des exemples de construction d’apprentissages !
1- Le coin déguisement
Il nécessite un matériel varié pour ouvrir au maximum les scénarii possibles, pour permettre
à chaque enfant d’y trouver son désir et son plaisir, ainsi qu’enrichir ses expériences.
Quelques exemples : capes, jupes, chemisiers, chapeaux, sacs à mains, souliers, masques, écharpes,
gants, mais aussi trousses d’infirmière ou de médecin, accessoires de coiffure, de construction, de
chevaliers ou fées, en lien ou non avec des contes connus ou travaillés en classe
 Ce qu’il peut apporter aux apprentissages :
- aspect moteur et sensori-moteur (le corps) :
construction du schéma corporel : le jeu devant un miroir (en pieds) permet de se
visualiser complètement ; le fait de s’habiller devant ce miroir permet de comprendre où et
comment sont placés les différents éléments de ce corps : le cou, le ventre, les membres et
leurs extrémités (écharpe autour du cou, enfilage de manches, pantalons, ceinture autour de la
taille, du ventre, ….)
travail de motricité fine : l’enfant peut améliorer son habileté manuelle et affermir des
gestes fins grâce à différents types de fermetures : éclair, boutons, pressions, Velcro, ….
structuration du temps et de l’espace : l’habillage doit être chronologique (on n’enfile pas
les chaussures avant le pantalon, ou les gants avant de mettre la fermeture !, par exemple) et
orienté (on ne passe pas la tête dans l’encolure d’une tunique dans n’importe quel sens !)
- aspect langagier :
construction du langage de l’action : enrichissement du vocabulaire et de la syntaxe pour
certains, au travers des échanges avec les autres (étayage des « bons parleurs »)
apparition du langage d’évocation : appartenant à un autre temps que le présent
(évocation de vécu personnel relaté aux autres, ou d’un conte lu en classe ou à la maison, par
exemple)
apparition du langage de l’imaginaire, du faire-semblant : « Et si on jouait à …. Et toi, tu
serais….. !!! » qui appartient au monde fictif et qui permet la construction d’histoires plus ou
moins en lien avec la personnalité de l’enfant.
- aspect social (interactions et comportements) :
acquisition de comportements sociaux comme l’entraide (pour l’habillage, le langage, la
construction d’un jeu de rôle)
gestion de conflits pour le matériel ou pour les rôles à jouer qui font partie des relations
sociales : apprendre à accepter l’autre et ses désirs, apprendre à partager, apprendre le tour de
rôle,
apprendre à imposer son idée ou au contraire à céder à l’autre, ….
étayage de l’imaginaire : par la construction de scénarii riches et variés, chacun
apportant un élément, une idée et faisant de ce fait complètement évoluer l’atelier
- aspect cognitif (expériences et apprentissages) :
expériences corporelles : voir ci-dessus
expériences langagières : voir ci-dessus
résolution de problèmes : il doit trouver lui-même des solutions pour enfiler les
vêtements, fermer ou faire tenir tel ou tel élément, créer un nouveau vêtement avec un bout
de tissu quelconque, …
accès à la symbolisation, étayé par le langage d’évocation, l’imaginaire et certains
changements de matériel (ne pas hésiter à mettre des bouts de tissu, ficelles sans connotation
qui ouvriront le champ des possibles : un bout de tissu peut devenir une cape, un pagne, un
chapeau ou autre …)
 Evolutions possibles en fonction des objectifs visés :
- donner un thème
- remplacer par des bouts de tissu les vêtements
- organiser et encoder le rangement
- mettre en scène des scénarii photographiés (type romans-photos) pour travailler des images
séquentielles (donc vécues corporellement)
- ne mettre que des masques et les styliser de plus en plus pour l’entrée dans l’imaginaire et la
symbolisation
- … etc…
2- Le coin Jeux de construction
Il peut ne pas être constant, être changé tout au long de l’année, évoluer en fonction des
expériences recherchées.
Quelques exemples : grosses briques en mousse de toutes tailles et formes, blocs encastrables
(type Duplo ou Légo) , blocs plus représentatifs (maisons, villages,…) blocs ou pièces à
assembler de manière plus «technique» (méccanos de bois ou de plastiques, ou à assemblage
par pression ou vissage)
-
 Ce qu’il peut apporter aux apprentissages :
aspect moteur et sensori-moteur (le corps) :
posture à adapter à l’action : assis par terre, à une table, accroupi, à genoux, à plat ventre
gestes : prend, tient, lâche, emboîte, superpose, vide, ferme, ouvre, enfonce, tire, pousse,
fait rouler, utilise un outil ou un accessoire, … Apprentissage de gestes de plus en plus
techniques et précis
latéralisation : utilisation des 2 mains, donc perception de la dominance latérale
gestion du mouvement : les blocs simples demandent beaucoup de calme et de précision
du geste pour être empilés de plus en plus haut !
-
aspect langagier :
précision mathématique : langage de l’espace et langage technique ; l’enfant utilise des
mots et des adjectifs qualifiant les notions ; décrit des objets, des actions ; parle, négocie,
doit formuler des demandes précises ; raconte, précise sa pensée
-
aspect social (interactions et comportements) :
L’enfant prend des décisions, fait des choix, il doit organiser son matériel en fonction des
autres ; il doit aussi justifier ses choix, ses gestes, les règles de fonctionnement,…
Il peut aussi apprendre à gérer les mouvements du groupe, par rapport à la construction en
cours (selon sa fragilité, son volume, son emplacement,…)
-
aspect cognitif (expériences et apprentissages) :
L’enfant bâtit et utilise sa logique pour obtenir la construction désirée : il évalue, compte,
assemble, apparie, classe, série.
Il se concentre, mémorise, utilise des outils, représente symboliquement, imagine, invente.
Il doit aussi trouver des solutions, résoudre des problèmes, tâtonner pour construire.
L’atelier doit donc être pensé, organisé selon l’âge des enfants, le moment de l’année et correspondre
à une progression d’apprentissages.
L. Marmonier, rééducatrice RASED
E. Debeire, psychologue scolaire
Circonscription de Vendin-le-Vieil