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N° 6799 du vendredi 5 août 2016
Prix : 2000 FC
Éditeur
GROUPE DE PRESSE
Siège social
873, av. du Bas-Congo,
Kinshasa – RD Congo
Membre du réseau Médiaf
34ème année
La passion d’informer sans passion
Sommaire
Politique
L’ARC évalue les
derniers événements
politiques en RDC
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Politique
André-Alain Atundu :
« Le peuple croit à la
voie du dialogue
pour une solution au
processus électoral »
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Communication
P. 2
RawBank :
la banque qui rassure
PAGE 5
Economie
Connexion à
la fibre optique :
un projet mort-né
PAGE 6
R epor
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porta
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Agitation illégale
observée à l’hôpital
du Cinquantenaire
PAGE 7
Der
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nière
heure
Face à la
radicalisation des
acteurs politiques,
la CRC propose une
thérapie de choc
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À haute voix
Rencontre Kabila-Museveni à Masese
Faire profil bas
Opérations conjointes
contre des ADF : Kampala
déboute Kinshasa
LE POTENTIEL
E
dem Kodjo, facilitateur dési
gné de l’Union africaine dans
le dialogue politique national
en République démocratique du
Congo, n’est pas prêt à lâcher
prise.
(Suite à la page 2)
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SUIVEZ R ADIO 7 SUR 106.1 MHZ
2 La Une
Le Potentiel
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A haute voix Départ de Kodjo et libération des prisonniers politiques
Faire profil bas
(Suite de la page 1)
L’homme s’accroche à son
poste. Bon gré mal gré.
A l’opposé du Burundi où il n’a pas tardé à
rendre le tablier après
avoir essuyé une série
d’échecs, pour sa mission
en RDC, le Togolais est
déterminé à aller jusqu’au
bout. Pourtant, dans la
classe politique, il a du
mal à se faire aimer.
Dans l’Opposition,
sa présence indispose. Le
31 juillet 2016, devant la
population rassemblée
sur le boulevard Triomphal, Etienne Tshisekedi,
président du Rassemblement des forces acquises
au changement, l’a complètement désavoué.
Seule la Majorité présidentielle continue encore
à lui accorder un certain
crédit. Or, selon un vieil
adage emprunté à l’histoire antique, « je crains
les Grecs, même lorsqu’ils
font des cadeaux ».
Replacé dans le contexte de la RDC, on peut
dire autrement qu’il faut
être prudent lorsque la
Majorité présidentielle
apporte son soutien à
quelqu’un ou à un quelconque projet. Pourquoi
une telle adhésion de la
MP à Edem Kodjo ? Y
aurait-il des accords non
écrits qui lieraient les
deux parties ? Autant de
questions qui justifient les
réticences dont fait
preuve le Rassemblement
à l’égard du facilitateur
de l’UA.
En effet, par élégance politique, le diplomate togolais devait prendre la mesure du désaveu
dont il fait l’objet au sein
de l’Opposition. Il n’y a
jamais eu de fumée sans
feu, dit-on. C’est dire que
l’Opposition a réuni plus
d’éléments possibles pour
récuser Edem Kodjo.
Pour sauver le dialogue – parce que c’est le
passage obligé pour des
élections apaisées –
Edem Kodjo devrait faire
profil bas, en acceptant
en toute honnêteté son
échec. Comme au Burundi, il n’est pas parvenu
à concilier les parties congolaises autour de sa personne. Peut-être qu’en
s’effaçant, Kodjo va sensiblement faire avancer la
machine du dialogue.
En pareil cas, le
groupe de soutien pourrait bien prendre le relais
pour conduire à bon port
ce dialogue tout en restant coller à la résolution
2277 du Conseil de sécurité des Nations unies.
N° 6799 du vendredi 5 août 2016
Dialogue : derniers préalables du Rassemblement
Le centre névralgique de la politique congolaise s’est déplacé
vers Limeté à la résidence d’Etienne Tshisekedi, président de
l’UDPS et du Rassemblement des forces politiques et sociales
acquises au changement. Tour à tour, Tshisekedi a échangé avec
les envoyés spéciaux dans la région des Grands Lacs, avant de
s’entretenir avec le comité des sages du Rassemblement. Si le
Rassemblement ne ferme pas la porte à toute négociation, l’on
sait néanmoins que sa participation au dialogue est conditionnée
par deux préalables précis, à savoir le départ d’Edem Kodjo comme
facilitateur et la libération d’une liste précise des prisonniers politiques. Pour l’instant, le dialogue reste au point mort.
LE POTENTIEL
D
epuis son retour fracas
sant à Kinshasa, la résidence d’Etienne Tshisekedi reçoit du monde. Des diplomates et des acteurs politiques se
rendent auprès du maître des
lieux pour débloquer le « dialogue politique » qui traverse une
zone de très fortes turbulences. Il faut craindre un décrochage, tant le commandant de
bord, le facilitateur Edem
Kodjo, présente déjà des graves signes d’essoufflement.
A l’Union africaine, on
continue à faire confiance à
Edem Kodjo, malgré sa récusation par le Rassemblement
conduit par Etienne Tshisekedi.
A Kinshasa, le groupe de
soutien à la facilitation et le cercle d’envoyés spéciaux dans
la région des Grands Lacs se
sont mis à l’œuvre pour débloquer la machine. Le rejet
d’Edem Kodjo a eu l’effet d’une
bombe.
Pour le moment, personne ne veut de la rupture
totale entre la Majorité présidentielle et le Rassemblement.
Le ballet diplomatico-politique
enregistré à Limeté représente
bien la pression exercée non
seulement par des diplomates,
mais aussi par des acteurs internes pour amener l’Opposition – la vraie – à assouplir sa
position. La réussite ou l’échec
du dialogue dépend des réponses qui seront réservées aux
préalables exprimées clairement par le sphinx de Limeté
au nom de ses pairs du Rassemblement. Ils se résument
en deux.
Devant les envoyés spéciaux, Etienne Tshisekedi a, au
nom du Rassemblement, motivé sa décision de récusation
d’Edem Kodjo, en présentant
des « griefs avérés » retenus
contre l’ex-Premier ministre togolais. Dans un autre registre,
le Rassemblement a transmis
aux envoyés spéciaux une liste
précise des prisonniers qui doivent préalablement être libérés avant toute participation au
dialogue. Le Rassemblement
n’entend donc pas transiger
sur ces deux préalables, c’està-dire la récusation de Kodjo
et la liste des prisonniers politiques et d’opinion illégalement
retenus dans différents geôles
du pays. Sa participation en
dépend.
LES ENVOYÉS SPÉCIAUX
PLUS QU’OPTIMISTES
A la sortie des discussions avec Etienne Tshisekedi,
Saïd Djinnit, envoyé spécial du
secrétaire général de l’ONU
dans la région des Grands Lacs,
est paru plutôt évasif devant
la presse. Réservé, il a toute-
fois laissé transparaitre la possibilité de la tenue du dialogue
au courant de ce mois d’août.
Entre le comité de soutien au dialogue et le Rassemblement, les échanges d’hier
jeudi ont été plutôt détendus.
Ces discussions étaient voulues
par le comité de soutien pour
limiter le risque de crispation
aigue qui se profile à l’horizon.
Des tractations en cours visent
donc à démontrer que pour la
communauté internationale, le
dialogue reste incontournable.
Par contre, au Rassemblement, on est d’avis que
l’incontournabilité du dialogue ne
devrait pas éluder des questions majeures telles que l’impartialité d’Edem Kodjo et la libération des vrais prisonniers
politiques et d’opinion. De
même, le dialogue ne devrait
servir de prétexte, clame le
Rassemblement, pour violer la
Constitution et repousser sine
die l’élection présidentielle.
Refusant de commenter
en public la récusation d’Edem
Kodjo, Saïd Djinnit ne désespère pas. « Il faut laisser à la
diplomatie secrète le soin de
régler ce différend majeur »,
a commenté sous le sceau de
l’anonymat un diplomate occidental.
Etienne Tshisekedi, qui a
toujours redouté Edem Kodjo
jusqu’à le désavouer publiquement, continue à soutenir
qu’un dialogue avec le Togolais à la facilitation est inacceptable. C’est pour cette raison
que l’opposition à Genval avait
souhaité voir la facilitation être
élargie afin de ne point laisser
à Edem Kodjo, dont la proximité avec les autorités de Kinshasa est notoire, tout l’espace.
TOUT EST POSSIBLE
Néanmoins, Saïd Djinnit
a fait observer que le groupe
de soutien a eu «des échanges francs» avec Tshisekedi.
Le groupe s’est donc engagé
à tout mettre en œuvre pour
que les conditions de tenue du
dialogue soient réunies en ce
mois d’août.
Les préalables de l’Opposition restent les mêmes, à
savoir la libération des prisonniers politiques et d’opinion,
suivant une liste régulièrement
citée et dont une copie a été
remise à la délégation du
groupe de soutien. Ce tableau
des préalables est talonné par
un autre qui se rapporte à la
cessation des poursuites judiciaires « fantaisistes » contre
des opposants, notamment
Moïse Katumbi, candidat à la
prochaine présidentielle. Audelà de la récusation d’Edem
Kodjo, sujet sur lequel le Rassemblement n’est pas prêt à
faire une quelconque concession, l’on attend donc voir le
groupe de soutien s’activer
pour lever ce verrou.
La délégation du groupe
de soutien, selon une source
diplomatique contactée à Kinshasa, prend à sa juste valeur
la position du «Rassemblement». En même temps, le
groupe, rapporte-t-on, s’active
à lui trouver «une sortie honorable», afin de ne point «humilier l’institution qui l’avait désigné».
Ainsi, il se dégage que
les tout prochains jours vont
certainement aboutir à un compromis qui va sceller le sort
d’Edem Kodjo, soit en lui trouvant une sortie honorable ou
en l’intégrant dans un groupe
élargie de facilitation.
Coup de théâtre dans la Majorité : Kimbuta n’autorise pas
le meeting du 14 août 2016
Dans une lettre datée du 3 août 2016, le gouverneur de Kinshasa, André Kimbuta Yango, n’a pas réservé une suite favorable à la tenue du meeting de la Majorité présidentielle prévu le
14 août 2016 dans la capitale. L’Hôtel de ville de Kinshasa motive son refus par l’absence des agents de l’ordre qui seront
«redéployés» ailleurs pour « assurer la mission de maintien de
l’ordre public et de la sécurisation des personnes et de leurs
biens à travers la capitale ». Inimaginable ! La lettre du gouverneur.
A l’Honorable Aubin MINAKU NDJALANDJOKO
Secrétaire Général de la Majorité Présidentielle
7416, croisement des avenues Claude Maluma et Flambeau
A Kinshasa/Gombe
Concerne : Votre meeting du 14 août 2016
Aussi, compte tenu des effectifs disponibles, ces éléments
sont à présent redéployés pour assurer la mission de maintien
de l’ordre public et de la sécurisation des personnes et de leurs
biens à travers la capitale.
Eu égard à cet impératif et en raison des moyens financiers, logistiques et humains importants à mobiliser pour encadrer efficacement la manifestation projetée par votre organisation politique, la Ville ne saurait vous réserver une suite favorable.
Veuillez agréer, Monsieur le Secrétaire Général, l’expression de mes salutations distinguées.
Monsieur le Secrétaire Général,
Faisant suite à votre courrier n°018/RDC/MP/SC/aubMIN/2016
du 20 juillet 2016 m’informant de l’organisation d’un deuxième
meeting ce 14 août 2016, je suis au regret de ne pouvoir en
prendre acte.
En effet, en l’espace d’une semaine, la Ville a fortement
sollicité la Police Nationale Congolaise pour la sécurisation et l’encadrement des manifestations à caractère essentiellement politique.
LP
Fait à Kinshasa, le 03 août 2016
André Kimbuta
Evénement 3
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N° 6799 du vendredi 5 août 2016
Nouveau montage judiciaire contre Katumbi
La majorité au pouvoir ne s’avoue pas vaincue concernant son projet de neutralisation politique et autre de Moïse Katumbi Chpawe, candidat déclaré à la
prochaine élection présidentielle. Après le flop successif des affaires « mercenaires » et « Stoupis », le dernier montage judiciaire en date est cette
imputation mise à charge de l’ancien gouverneur du Katanga selon laquelle
celui-ci aurait fait disparaitre tous les dossiers pénaux avec le concours du
personnel judiciaire dont huit sont mis en examen à ce jour.
LE POTENTIEL
E
n quittant simultanément le gou
vernorat du Katanga, le PPRD, et
donc la majorité présidentielle, Moïse
Katumbi Chapwe ne s’imaginait pas
qu’il signait son arrêt de mort. Le coup
de grâce assené à ses anciens camarades fut cette annonce fracassante de sa candidature à la prochaine élection présidentielle. Son
émancipation politique lui a valu des
coups fourrés et des montages judiciaires aussi grossiers que rocambolesques. C’était le début d’une saga
judiciaire qui est loin de livrer son dernier épisode.
Après une instruction judiciaire
très controversée et spectaculaire, du
fait d’avoir soulevé de la marée humaine à chacune des audiences dans
la ville de Lubumbashi, le président
du TP Mazembe a dû être autorisé
par le Procureur général de la République à aller se faire soigner à l’étranger. Cela après avis conforme des
médecins légistes. Du coup, l’affaire
recrutement des mercenaires mise à
sa charge a subi une douche froide.
D’autant que les 600 mercenaires
n’ont jamais été présentés au public
de même que le présumé recruteur
d’origine américaine mis aux arrêts a
été relaxé et renvoyé dans son pays.
La MP ne s’est pas avouée vaincue pour autant. Profitant de l’absence
au pays de l’ancien gouverneur du
Katanga, elle a réussi, dans une procédure judiciaire quasi expéditive, à
faire condamner Moïse Katumbi
Chapwe à trois ans de prison ; par
contumace( !). Cela pour une affaire
immobilière où, dans un langage populaire, pourrait s’appeler « le voleur
crie au voleur ! ». Toutes les exceptions soulevées par la défense devant
le tribunal de paix de Lubumbashi /
Kamalondo ont été balayées d’un revers de la main par une juge présidente mise au pas par la Majorité au
pouvoir.
Il a fallu un trouble conscience
dans le chef de la signataire du jugement inique pour que la vérité soit
mise à nu sur les pressions et autres
extorsions qui ont entouré l’instruction de ladite affaire. Mme la juge
Ramazani Wazuri Chantal est très
explicite dans sa lettre écrite le 25
juillet 2016 au ministre de la Justice
pour se rétracter. Cette missive a eu
l’avantage d’édifier l’opinion et de confirmer ce que redoutaient depuis le
début l’incriminé Moïse Katumbi et ses
avocats. Celui-ci, soutient sa défense,
avait depuis le lancement de cette
affaire scabreuse, exprimé des inquiétudes quant à l’impartialité des juridictions de Lubumbashi.
Sans se laisser abattre, Moïse
Katumbi a interjeté appel du jugement par le biais du collectif de ses
avocats. Ceux-ci ont même obtenu
auprès de la Cour suprême de justice
une décision qui autorise le transfert
du dossier à d’autres juridictions en
dehors de Lubumbashi. Raison : la
juge Chantal, mise alors sous pression, avait sans nulle considération
ignoré et rejeté non le jugement
« donner acte » rendu par le tribunal
de Grande instance de Lubumbashi
et la demande de report mais aussi
la lettre du PGR autorisant Moïse
Katumbi à aller se faire soigner.
KATUMBI CONTINUE À FAIRE
CONFIANCE EN LA JUSTICE
CONGOLAISE
Seulement voilà. Au moment où
la lettre de la juge Chantal Ramazani
Wazuri fait le tour du monde, les ennemis de l’ancien gouverneur du Katanga trouvent une nouvelle inspiration. Puisque deux greffiers du tribunal de paix de Lubumbashi/
Kamalondo ont disparu avec le dos-
sier physique du fameux jugement
controversé, la MP a sauté sur l’occasion pour affirmer que cette fuite
de même que ladite disparition seraient
l’œuvre du condamné, ci-devant Moïse
Katumbi. Le président de la Cour d’appel de Lubumbashi ne s’est pas fait
prier pour annoncer à la presse l’arrestation des huit fonctionnaires du
même tribunal en les accusant d’être
au service du condamné. Des déductions aussi simplistes que fantaisistes,
pour tout analyste aguerri.
Par ailleurs, dans un communiqué rendu public le même mercredi,
le conseiller principal de la Cour d’appel de Lubumbashi soutenait que
« pour accréditer les prétendues
pressions exercées sur la juge présidente du tribunal de paix de Lubumbashi / Kamalondo, le même réseau
au service du cité Katumbi s’active à
faire disparaître tous les dossiers pénaux le concernant avec le concours
de certains agents de l’ordre judiciaire
en mal de positionnement auxquels
est promis asile extérieur paisible( …) ».
Nonobstant tous ces obstacles
à l’exercice normal d’une affaire judiciaire, il nous revient que Moïse
Katumbi ne cesse de réitérer sa confiance dans la justice congolaise. Il
est convaincu que des juges consciencieux existent et que le droit finira
par primer sur le politique et le sentimental. Forts des décisions de la Cour
suprême de justice, les avocats de
Moïse Katumbi fondent l’espoir que
l’affaire sera fixée au niveau d’une
autre juridiction, hors de la ville de
Lubumbashi et que l’innocence de
leur client sera établie dans un procès
équitable.
Comité préparatoire du dialogue : E. Kodjo voudrait
voir les participants «au grand complet»
Sept mois, ce n’est pas peu de choses. Et pourtant c’est le temps que le
facilitateur a déjà consommé depuis
qu’il se frotte au dossier «Dialogue»
MARCEL LUTETE
S
’agit-il d’un défi ou d’un pari ? Peutêtre l’un ou l’autre. Mais dans tous
les cas, celui que vient de prendre
Edem Kodjo ne semble pas ne pas
en être un. Le 29 juillet 2016, en effet, il publie un communiqué de
presse, signé de sa propre main, où il
annonce le report de l’ouverture des
travaux préparatoires initialement prévue le 30 juillet 2016. Trois mois plutôt, c’est de mémoire, il avait annoncé, tambour battant, la mise en
place d’un comité préparatoire du dialogue. «Une semaine au plus tard»,
avait-il précisé.
Parole respectée ou pas, là n’est
pas tellement le problème. Toutefois,
lorsque le facilitateur fait son annonce
de report du 29 juillet, bon nombre
d’observateurs ne manquent pas de
se poser la question de savoir si ce
n’était pas un poisson d’avril ou un coup
de tête de la part de ce dernier. Ou
d’une mauvaise humeur de quelqu’un
qui, par hasard, ne s’était pas réveillé
du bon pied. Ou tout simplement d’un
homme dépassé par les événements.
Quoi qu’il en soit, une chose est
vraie : bien que bénéficiant du «soutien total» de l’Union africaine et du
Groupe de soutien qui continuent à le
porter, Edem Kodjo s’est, depuis lors
et de lui-même, placé un os en travers de sa gorge. Récusé par le Rassemblement des forces politiques et
sociales acquises au changement et
accusé, par l’opposition, de «rouler
pour le pouvoir», Etienne Tshisekedi
l’ayant même qualifié de «kabiliste»
devant l’Eternel, l’ancien secrétaire
général de l’Organisation panafricaine
ne sait manifestement à quel saint
se vouer. Ecartelé, comme jamais,
entre «poursuivre sa mission jusqu’au
bout» et «jeter l’éponge».
«AU GRAND COMPLET»
En fait, c’est dans ce climat d’altération de ce qui lui reste de capitalconfiance que se joue l’avenir d’Edem
Kodjo et, dans une très moindre mesure, du dialogue lui-même. En plus
qu’il apparaît visiblement comme un
homme à plaindre en dépit de l’apparence qu’il essaie de projeter, l’ancien
Premier ministre togolais se devrait de
faire parler sa conscience. «Bien que
se prévalant du soutien de l’UA, de
l’UE, de l’OIF notamment et, tout récemment, de quelques diplomates
africains en poste à Kinshasa qui ont
décidé de lui donner un coup de main,
les astres ne sont plus tellement avec
lui dans ce dossier», susurre un haut
fonctionnaire international en poste
dans la capitale congolaise.
Pour le moment, et il l’a laissé
entendre il y a quelques jours, le souhait de Kodjo est voir les participants
au dialogue «au grand complet».
«Est-ce possible que cela devienne
une réalité ?, se demande-t-on dans
bien des milieux où l’on est loin de
prendre une telle annonce pour de
l’argent comptant, habitués qu’ils sont
à être tournés en bourrique, tout en
faisant observer que ce serait tout
de même une gageure.
Au cas contraire où l’idée d’une
participation affichant complet, c’est-àdire réunissant le maximum des participants, à ce niveau de comité préparatoire, ferait florès, Edem Kodjo serait
alors obligé de ne faire qu’avec ce qu’il
a en mains ou à sa portée. Même s’il a
fait prévaloir, dans son communiqué du
29 juillet, que c’est «dans le but de permettre à tous les acteurs de prendre
leurs dispositions» quant à ce.
«Au grand complet?», le mot
n’en est donc pas moins lâché. Et on
peut le retourner comme on veut, on
attend de voir les choses venir. Faudrait-il pour cela une semaine, deux
semaines, un mois ou plus ? Là, est
toute la question. Autant dire que l’on
n’est pas encore sorti de l’auberge.
Pour rappel, le comité préparatoire a pour rôle de : préparer l’ordre
du jour du dialogue, préparer un règlement intérieur, résoudre toutes les questions logistiques et matérielles. Le
facilitateur avait annoncé le début effectif des travaux du comité préparatoire du dialogue pour le 30 juillet à Kinshasa.
4 Politique
Le Potentiel
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N° 6799 du vendredi 5 août 2016
L’ARC évalue les derniers événements politiques en RDC
Le démarrage du dialogue, le retour
au
pays
d’Etienne
Tshisekedi, les commentaires
autour des meetings de la majorité présidentielle et de l’opposition, la récusation d’Edem
Kodjo, l’affaire Moïse Katumbi
sont les événements politiques
qui continuent à défrayer la
chronique en RDC.
VÉRON KONGO
R
éuni le mercredi 3 août 2016 sous
la direction de M. Désiré-Bonaventure Konde Vila ki Kanda, président national intérimaire, le comité directeur de l’ARC (Alliance pour le Renouveau au Congo), parti cher à Olivier Kamitatu, a procédé à l’évaluation des derniers événements politiques en RDC, notamment l’accueil
réservé à Etienne Tshisekedi et le
meeting du 31 juillet 2016.
À travers la forte mobilisation
réussie des militants de tous les partis membres du Rassemblement des
forces politiques et sociales acquises
au changement, particulièrement ceux
de l’ARC et du G7, le comité-directeur
les a chaleureusement félicités, tout
en admirant leur amour et attachement au pays, d’autant plus que leur
assistance au meeting du 31 juillet n’a
été nullement conditionnée. Le comitédirecteur de l’ARC a même estimé
entre 800 000 à 1 000 000 de personnes qui se sont donné rendezvous à cette date.
TSHISEKEDI TOUJOURS ÉGAL À
LUI-MÊME
Dans son adresse à la population kinoise, a indiqué Konde Vila ki
Kanda, Etienne Tshisekedi, président
du comité des sages du Rassemblement, a pratiquement développé tous
les points retenus la veille lors de la
réunion du comité des sages qu’il a
personnellement présidée. À titre de
rappel, le respect des droits de
l’Homme, le délai constitutionnel pour
l’organisation de l’élection présidentielle,
la libération des prisonniers politiques
et d’opinion, l’accès de l’opposition aux
médias publics, l’arrêt des poursuites
judiciaires entamées contre les membres de l’opposition et la fin du dédoublement des formations politiques
sont les préalables que pose l’opposition pour sa participation au dialogue
voulu par la résolution 2277 du Con-
seil de sécurité des Nations unies.
L’ARC étant une marque déposée et dont l’initiateur n’est autre qu’Olivier Kamitatu, le comité-directeur de
ce parti demande aux frondeurs de
trouver une autre appellation. Car le
PPRD, par exemple, n’acceptera pas
qu’un dissident crée un autre PPRD.
Parti de cette formation politique qui
est une affaire du président Kabila,
Moïse Katumbi n’a pas cherché à
créer un parti d’opposition portant la
même appellation, a souligné Konde.
Qui se dit indigné par l’attitude des
frondeurs de l’ARC dont la plupart sont
l’œuvre d’Olivier de par les postes qu’ils
occupent et les fonctions qu’ils exercent au sein des institutions du pays.
Concernant le facilitateur Edem Kodjo,
le comité directeur de l’ARC l’invite à
se surpasser en démissionnant pour
favoriser l’entente entre la majorité
au pouvoir et l’opposition. « D’autres
Africains peuvent faire ce travail et
bénéficier de la confiance des protagonistes », a enchaîné Konde Vila ki
Kanda.
UNE JUSTICE À DEUX
VITESSES
En outre, dans son évaluation,
le comité directeur de l’ARC approuve
Etienne Tshisekedi qui considère que
les poursuites judiciaires contre Moïse
Katumbi dénigrent le gouvernement.
Et tout le monde ne peut que constater le fait que la justice congolaise
fonctionne à deux vitesses. Evoquant
le cas des mercenaires dont on ne
parle plus, le comité directeur de l’ARC
estime que le gouvernement s’est
trompé.
Pour ce qui est du jugement
rendu au tribunal de Kamalondo à
Lubumbashi, les péripéties démontrent que tout a été fait dans la précipitation. « La preuve en est que des
preuves accablantes sont aujourd’hui
étalées au grand jour, quels que soient
les démentis qui ne démentent pratiquement pas, mais aggravent plutôt
la légèreté avec laquelle on décide en
RDC », a fait savoir Konde.
Enfin, le comité directeur de
l’ARC souhaite que la passation du
pouvoir au sommet de l’État se fasse
d’une manière pacifique comme l’a
lui-même promis le chef de l’État à
l’Assemblée nationale en brandissant
la Constitution. Et l’ARC est dans ce
schéma, a déclaré le président national intérimaire de ce parti.
Révision du fichier électoral: la Céni annonce le
déploiement des générateurs au Nord-Ubangi
L.C ARDOSO
L
a Commission électorale nationale
indépendante (Céni) dote, dans les
tout prochains jours, les différentes
zones d’opération d’enrôlement des
électeurs de générateurs pour y assurer le bon déroulement de cette
activité.
Le président de cette institution citoyenne, Corneille Nangaa, l’a déclaré
mardi 3 août à l’aéroport international
de N’Djili à Kinshasa. C’était lors de la
réception de 200 groupes électrogènes 2,5 KVA venus de Chine dans le
cadre du contrat de la Céni avec la
firme chinoise « Tiger Panorama ».
Pour le président de la Céni, ces
générateurs viennent répondre au
besoin de pallier le déficit du courant
électrique dans les coins les plus re-
culés du pays.
Les groupes électrogènes seront acheminés incessamment dans
la province du Nord-Ubangi, où Corneille Nangaa a lancé, le 31 juillet dernier, l’opération du fichier électoral.
« Mais il nous faut au moins 500 générateurs pour couvrir l’ensemble de
la province », a-t-il laissé entendre.
Corneille Nangaa a, par la même
occasion, visité les entrepôts de la
Monusco où sont stockés des matériels pour s’assurer de leur bonne conservation. Il s’est dit satisfait de conditionnements de ces kits électoraux.
Du fil en aiguille, Corneille
Nangaa a remercié les différents partenaires de la Céni pour leur détermination d’accompagner cette institution
citoyenne dans l’organisation des élections démocratiques.
Le président de la Céni a, par
ailleurs, exprimé sa satisfaction du
début effectif de l’opération d’enrôlement des électeurs dans la province
du Nord-Ubangi.
À en croire Corneille Nangaa,
l’organe de gestion des élections en
RDC poursuit normalement son programme de sensibilisation de toutes
les couches de la population, notamment des femmes. C’est dans ce
cadre que se justifie la tenue d’une
réunion de sensibilisation au profit de
femmes.
Cette activité était organisée par
le gouverneur du Nord-Ubangi, Mme
Marie-Thérèse Gerengbo. Témoin de
l’événement : Mme Pierrette
Mwanza, questeur de la Céni qui a en
charge le Genre au sein du bureau
de cette institution d’appui à la démo-
cratie.
Le président de la Céni a félicité
le gouverneur pour la mobilisation des
femmes à l’opération d’enrôlement
des électeurs.
Certaines femmes interrogées,
à cet effet, ont promis qu’elles vont
atteindre des chiffres supérieurs aux
estimations prévues par la Céni pour
cette opération.
En définitive, tout porte à croire
que toutes les batteries sont mises
en marche pour permettre à la Céni
d’amener à bon port l’opération d’enrôlement des électeurs.
Pas plus tard que le vendredi
dernier, cette institution a réceptionné
à Kinshasa, pour les mêmes fins,
une soixantaine de véhicules des
Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).
Nord-Kivu : les groupes armés sous la pression
militaire à Masisi et Walikale
L.C.
L
es Forces armées de la Républi
que démocratique du Congo
(FARDC) sont déterminées à mettre
un terme à l’activisme des groupes
armés au Nord-Kivu. C’est dans ce
contexte qu’elles ont, avec le soutien
de la Force onusienne, accentué, au
cours de la période sous examen, la
pression sur les forces négatives encore actives dans les territoires de
Rutshuru, Masisi et Walikale.
À en croire le porte-parole mili-
taire par intérim de la Force de la Mission onusienne en RDC, le capitaine
Yassime Kasni, dans le territoire de
Beni, des troupes des FARDC et celles de la Police nationale congolaise
(PNC) basées dans cette zone ont
vigoureusement riposté contre un
groupe de rebelles ougandais de l’Alliance des forces démocratiques
(ADF).
Selon lui, cette situation a créé
une « grande panique » au sein des
populations civiles qui ont déserté leurs
lieux d’habitation pour se diriger vers
Beni-centre.
Les autorités militaires ont lancé
un appel aux habitants de cette contrée en leur demandant de garder le
calme et de demeurer dans leur localité.
« Le bilan provisoire de cet incident fait état de trois rebelles de l’ADF
et deux civils tués, trois autres assaillants capturés, un civil blessé, deux
camions et trois maisons incendiés,
des obus et armes AK-47 récupérés », a renseigné le porte-parole militaire de la Monusco par intérim.
Les FARDC poursuivent leurs opérations militaires, avec l’appui de la Force
de la Monusco, contre les miliciens des
Forces démocratiques de libération du
Rwanda (FDLR), de l’Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS), ceux du groupe MaïMaï/Nyatura et autres, à Rutshuru,
Masisi et Walikale.
Les éléments de ces différents
groupes armés sont souvent accusés de perpétrer plusieurs exactions
contre les populations civiles de ces
territoires du Nord-Kivu.
Politique 5
Le Potentiel
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N° 6799 du vendredi 5 août 2016
Dialogue en panne
Le groupe de soutien consulte la MP et l’Opposition politique
La récusation de Edem Kodjo,
la libération des prisonniers
politiques, telles sont les conditions posées par l’opposition
à la délégation de l’Union africaine avant la tenue effective
du dialogue.
M ÉDARD MUYAYA
L’heure est aux consultations
pour décrisper la situation politique tendue au pays. Une importante délégation de la communauté internationale séjourne en
République Démocratique du
Congo (RDC) depuis quelques
jours. Elle est représentée par
l’Envoyé spécial du secrétaire
général des Nations Unies dans
la région des Grands lacs, Said
Djnnit, de l’envoyé spécial de
l’Union européenne et de l’envoyé spécial de l’Organisation Internationale de la Francophonie
(OIF), Georges Naxon.
Ils ont tenu une réunion
marathon au siège de l’Union Africaine à Kinshasa, hier jeudi 04
août 2016, avant d’évaluer le
processus de la tenue effective
du dialogue qui est en panne au
regard des conditions posées par
l’opposition politique. Ils étaient
assistés par le chef de la Monusco,
Maman Sidikou.
Présidée par Edem Kodjo,
des délégués à cette rencontre
sont membres du groupe de
soutien à la facilitation du dialogue. Appelé à relever des défis
majeurs ainsi que des obstacles
à surmonter, le groupe de soutien est venu à la rescousse au
facilitateur pour l’aider à aplanir
des divergences pour mettre
toutes les parties concernées ensemble.
Au sortir de la réunion, les
trois délégués se sont confiés
tour à tour à la presse, chantant
ainsi à l’unisson.
Cette délégation a com-
mencé par rappeler à l’opinion la
mission dévolue au groupe de
soutien à la facilitation du dialogue. Elle a fait savoir que ledit
groupe a été constitué, le 4 juillet
à Adis Abeba, sous les auspices
de l’Union Africaine afin de soutenir les efforts du facilitateur et
à travers lui, le dialogue national
en RDC.
«L’initiative a été lancée il y
a quelques mois et les consultations ont eu lieu à tous les niveaux
entre les parties congolaises ellesmêmes ainsi que le facilitateur désigné. Il y a eu certainement des
contacts », a-t-il fixé.
Du point de vue de la délégation, le groupe de soutien est
conscient des difficultés rencontrées dans le processus et aussi
des défis du dialogue. Car, ce
n’est pas évident d’engager le
dialogue et ce groupe s’est constitué pour soutenir ce processus.
« Et nous avons pensé
que le moment était propice de
venir se concerter avec le
facilitateur en tant que groupe de
soutien composé des représentants des Nations Unies, de
l’Union Africaine, de l’Union Européenne et de la CIRGL et de la
SADEC », a-t-elle martelé.
LIBÉRATION DES
PRISONNIERS
POLITIQUES EXIGÉE
La délégation a relevé un
certain nombre de contacts
qu’elle a eus après la réunion
d’Adis Abeba du 4 juillet, avant
de se déplacer à Bruxelles pour
rencontrer l’opposition. Elle reconnaît avoir engagé des discussions autour de l’importance du
dialogue et avait souhaité que le
dialogue s’instaure dès la fin du
mois de juillet.
« Comme vous le savez,
un communiqué a été diffusé à
cette occasion et nous avons
réitéré la disponibilité du groupe
de facilitation à être impliqué aux
côtés du facilitateur pour le soutenir. Nous sommes venus faire
le point aujourd’hui avec le
facilitateur qui nous a fait part de
l’état d’avancement de ses consultations que nous allons poursuivre auprès des parties prenantes notamment l’opposition afin
de voir comment on peut aider
le facilitateur de rester au centre
des efforts pour le dialogue au
titre de la communauté internationale », a-t-elle soutenu.
Toutefois, la délégation a
indiqué qu’elle n’a pas l’idée sur la
date de la tenue du dialogue.
C’est au facilitateur, en concertation avec les parties prenantes de
convenir de cela.
« Nous sommes un
groupe de soutien au facilitateur
et nous sommes conscients de
notre mandat du groupe de soutien et le facilitateur reste celui qui
entreprend les consultations », at-elle fait observer. Avant de souligner que les membres de la délégation ont demandé au gouvernement de libérer les prisonniers politiques en vue d’un apaisement.
André-Alain Atundu : « Le peuple
croit à la voie du dialogue pour une
solution au processus électoral »
PITSHOU MULUMBA
a Majorité présidentielle (MP)
L
estime que le message délivré
lors du meeting du Rassemble-
ment présente une voie sans issue à la crise politique actuelle.
« L’enthousiasme de la population kinoise après le message du
secrétaire général de la Majorité
présidentielle est une preuve éloquente que notre peuple croit à
la voie du dialogue préconisée
par le président Kabila pour trouver une solution congolaise à la
problématique du processus
électoral », a déclaré le porte-parole de la MP, André-Alain Atundu,
au cours d’un point de presse
tenu, hier jeudi 4 août au siège
de la MP à Kinshasa.
Pour la MP, le salut de la
démocratie naissante en RDC est
tributaire au bon sens, à la bonne
volonté et à la considération réciproque. « Malheureusement, il
faudrait bien se rendre à l’évidence : certains personnages
politiques ont pour stratégie de
créer des obstacles pour un objectif inavoué, contraire aux intérêts de notre peuple et de notre démocratie », a-t-il regretté.
Et de poursuivre : « Il importe, pour l’intérêt bien compris
de notre peuple, de coordonner
nos efforts et de montrer toute
notre bonne volonté en la circonstance. Devrais-je rappeler
que le dialogue politique et inclusif a pour finalité des élections
apaisées, des résultats incontestables et la paix postélectorale ».
Dans cet entendement, le
porte-parole de la MP présente
les opérations de l’enrôlement lancées par la Céni dans le NordUbangi ou encore l’apport significatif du président de la République de véhicules pour les opéra-
tions de la Céni sur le terrain,
comme la preuve de la volonté
nationale.
Par ailleurs, la récusation
du facilitateur, Edem Kodjo, par
le Rassemblement, est perçue
par la MP comme une des entraves dressées à dessein sur la voie
du dialogue. « L’intérêt majeur
du fonctionnement normal et
régulier de notre système démocratique exige, dans les circonstances actuelles, que tous les acteurs de la vie politique congolaise se retrouvent en dialogue
pour examiner sans état d’âme
les conditions susceptibles de
garantir l’accomplissement de la
volonté authentique de notre
peuple à travers les élections de
la base au sommet », a souligné
Atundu.
Selon lui, toute autre exigence «extravagante » n’est en
réalité qu’une manœuvre dilatoire
en vue de donner la fausse impression que le pouvoir n’a pas
la volonté politique de respecter
la Constitution, « et partant, légitimer ainsi le recours abusif de
l’article 64 dans un objectif insurrectionnel », précise-t-il.
Dans le cas d’espèce, le
porte-parole de la MP indique que
l’Opposition n’a plus aucune raison valable de bouder le dialogue
parce qu’elle a obtenu la désignation d’un facilitateur international
avec l’accord du chef de l’Etat,
suivi en cela par la MP. « Le
facilitateur est ainsi, par la nature
de sa fonction et de son rôle,
tenu de prendre langue avec
tous ceux qui peuvent concourir à la réussite de sa mission. Le
rejeter, c’est ignorer les intérêts
réels de notre peuple et bafouer
notre démocratie », affirme
Atundu.
6 Economie
Le Potentiel
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Connexion à la fibre optique :
un projet mort-né
Un salon de l’immobilier s’ouvre à Kinshasa
Le salon de l’immobilier, initié par l’entreprise First building and Associed,
s’est ouvert, hier jeudi 4 avril, à Kinshasa, sous la dénomination de
«Congo construction expo». Selon
les organisateurs, le salon de l’immobilier pourrait être organisé dans
d’autres villes du pays dans l’avenir.
Ce forum de deux jours mettra ensemble les acteurs et prestataires
évoluant dans l’immobilier pour réfléchir sur l’avenir de ce secteur. Plusieurs entreprises et banques qui y
prendront part vont exposer également leurs produits. Pour Alain
Mibulumukini, entrepreneur dans le
secteur de l’immobilier et
coorganisateur de l’évènement, ce
salon vise à mettre en valeur les
qualités de construction et de réorganisation de l’aménagement de la
ville de Kinshasa.
Les agents du secteur
de Nsangu exhortés à
la maximisation des
recettes
L’administrateur du territoire de
Katanda, Jean crispin Mbiye, a appelé mardi lors d’une séance de travail, les agents et fonctionnaires du
secteur de Nsangu, en territoire de
Katanda, à contribuer à la maximisation des recettes du trésor public
dans tous les secteurs. L’objectif
étant de doter la province du Kasaï
Oriental, des fonds nécessaires pour
son émergence. Il a insisté sur le
fait que l’argent recouvré auprès des
contribuables, devra être versé à la
caisse de l’Etat, sous peine de subir
la rigueur de la loi. Dans le secteur
minier, il a invite les exploitants à
s’acquitter des paiements volontaires des taxes minières, en rapport
avec la campagne de sensibilisation
organisée à cet effet.
Classification et validation des établissements hôteliers du
Kasaï Central
La Commission provinciale du Tourisme a procédé à la classification
et à la validation des établissements
hôteliers et similaires opérationnels
au Kasaï Central. Le chef de la division pro vinciale du Tourisme,
Stephan Kabuabua Lombomba, qui
l’a confié, mardi, dans un entretien
avec l’ACP, à Kananga, a indiqué que
le chef-lieu du Kasaï Central dispose
de huit unités hôtelières de trois étoiles, autant de deux étoiles, dix d’une
étoile et 13 sans une seule. En outre,
a-t-il ajouté, la localité de Tshimbulu
compte 4 hôtels d’une étoile, tandis
que le territoire de Dibaya en a six
sans étoile, celui de Demba 4 sans
étoile, Dimbelenge un établissement
hôtelier de deux étoiles et 8 autres
sans étoile, Kazumba en dispose
neuf (9) sans étoile.
UNE
SÉLECTION DE LA RÉDACTION
N° 6799 du vendredi 5 août 2016
En RDC, la connexion à la fibre optique a été un fiasco. Des millions de
dollars américains y ont été engloutis
pour rien. A ce jour, aucune autorité
impliquée dans cette « maffia d’Etat »
n’a été inquiétée par la justice.
OLIVIER KAFORO
L
a République démocratique du
Congo (RDC) peine à se connecter réellement à la fibre optique alors
que le compte du trésor s’y est suffisamment investi. Avec une connexion
internet mauvaise, une 3G qui n’existe
que de nom, les consommateurs congolais assistent impuissants à ce que
d’aucuns qualifient de fiasco. Curieusement, tous ceux qui ont contribué
au fiasco de la fibre optique ne sont
jamais inquiétés.
Du côté des opérateurs de
télécoms, le constat est alarmant. Ils
sont parfois obligés d’opérer des miracles pour satisfaire tant soit peu la
clientèle. D’une part, l’on dénonce le
caractère exorbitant du prix de la capacité sur fibre optique de la Société
commerciale de postes et télécoms
(SCPT). Cette société de l’Etat fournit tous les opérateurs en infrastructure fibre optique par laquelle transite
le trafic data (dont Internet). Aux
dernières nouvelles, le prix exigé par
la SCPT est largement supérieur à
celui pratiqué par toute l’Afrique
subsaharienne.
Et bien plus, la fibre optique est
tellement de mauvaise qualité que les
opérateurs sont obligés de payer, en
même temps, une capacité redondante sur satellite pour délivrer leurs
services avec le moins d’interruption
possible.
Selon les spécialistes de
télécoms, le coût moyen mensuel par
kilomètre de la fibre optique noire (non
allumée) est vingt fois supérieur à celui
pratiqué par d’autres pays africains.
UNE ESCROQUERIE
SIGNÉE SCPT
En RDC, malgré la très mauvaise qualité de la fibre optique, la
SCPT exige 1.000 Usd pour un kilomètre de la fibre optique non allumée.
Pour la même distance de la fibre
optique non allumée, le Kenya fait
payer 50 dollars Usd. En Ouganda
comme en Afrique du Sud, la fibre
optique noire (non allumée) coûte 100
Usd le kilomètre.
Quant au coût moyen mensuel
de la capacité (MRC) par kilomètre
de fibre optique allumée, il y a un paradoxe. Pour une distance de 650 km,
le prix moyen de la fibre allumée par
kilomètre est de 43 Usd. Comparé à
d’autres pays africains où la fibre optique est de très bonne qualité, la RDC
taxe trop cher ses utilisateurs.
En Tanzanie, par exemple, pour
une distance supérieure à 760 km, le
prix moyen du kilomètre de la fibre
optique allumée coûte 17 Usd. En
Zambie, la fibre optique allumée pour
une distance supérieure à 850 km,
l’Etat fait payer 24 Usd. Pour une distance de 1420 km de fibre optique
allumée, la Namibie fait payer en
moyenne 24 Usd.
Malgré la mauvaise qualité de
la fibre optique en RDC, les prix du
service internet passe de réajustement en réajustement. Comme qui
dirait « ce qui intéresse le plus, c’est
de l’argent à tout prix ». Les opérateurs de télécoms ne savent pas bien
faire leurs affaires. Ce qui pousse certains spécialistes à affirmer que si le
prix de la téléphonie et ceux d’internet
restent inchangés, les opérateurs des
télécommunications seront en difficulté
et certains d’entre eux risquent de
fermer.
Expert en télécoms, Annie
Kithima l’avait affirmé le mercredi 15
juin, lors de son intervention à l’émission Parole aux Auditeurs de Radio
Okapi. Elle a indiqué que ces entreprises de télécoms pourraient se retirer
parce que les coûts opérationnels seront insoutenables.
« Toute entreprise, dans n’importe quel domaine, est assujettie aux
dispositions générales applicables à
tous. Mais le secteur des télécommunications a une taxation spécifique
à son secteur », ajoute-t-elle.
Mbuji-Mayi : UE et DFID appelées en arbitrage pour
un contentieux dans les travaux de forage d’eau
M ÉDARD MUYAYA
L
’Union européenne et la coopéra
tion britannique (DFID) ont été sollicitées en arbitrage pour départager
un contentieux qui oppose la Fondation Miba (Fomi) à la Coopération
technique belge (CTB) pour des travaux de forage d’eau exécutés dans
la ville de Mbuji-Mayi.
En effet, la Fomi, une Asbl qui
fonctionne depuis 1998 dans l’amélioration du social de la population, avait
signé une convention de partenariat
avec la CTB pour des actions à mener conjointement sur financement
de l’Union européenne et de DFID.
Au-delà de la convention de
partenariat conclue entre la Fomi et
la CTB, les deux partenaires avaient
également signé un cahier spécial des
charges reprenant la procédure relative au marché des travaux de 17
forages d’eau en faveur des communes de Bipemba et Dibindi à MbujiMayi dans la province du Kasaï Oriental. Ce projet était destiné à desservir en eau potable des quartiers périphériques de la ville de Mbuji-Mayi.
Devant l’impossibilité de trouver une
structure locale capable d’effectuer
des forages, la Fomi, qui remplissait
cette condition bien qu’étant parte-
naire à la CTB, s’était portée garante
en vue de mener la mission. C’est ce
qui explique la signature d’un cahier
spécial des charges, au-delà de la
convention de partenariat qui liait déjà
les deux parties.
Contacté par la rédaction pour
des amples renseignements, Raphaël
Mfuamba Tchobobo, administrateur
directeur-général de la Fomi, indique
que le financement du projet était
estimé à 3.500 £ pour le DFID et
4.651.794 £ pour l’UE, soit un total
de 8.151.794 £ ; ce qui équivalait à
12.000.000 USD au taux de 1,47 USD
pour 1 £.
A la fin du projet, a-t-il précisé,
14 forages ont été exécutés, dont
six (6) par la Fomi, cinq (5) par un
expert de la CTB et trois (3) par le
SNFIR. Seuls trois (3) forages exécutés par Fomi, jugés « positifs »,
sont opérationnels jusqu’à ce jour. Or,
de l’avis de son administrateur, tous
les travaux exécutés par sa structure n’ont pas été couverts financièrement.
« La Fomi en tant qu’entrepreneur, n’a pu percevoir que 668.799,39
£, soit 48,73 % du montant du marché initial qui lui a été confié. Décembre 2011, sans terminer la situation
de clôture du projet tel que stipulé
dans la convention de partenariat signée entre la Fomi et la CTB, le Bureau d’Exécution du Projet Eau a dégarni les bureaux de Mbujimayi », at-il relevé. Ainsi, à ce jour, la Fomi, en
tant qu’entrepreneur, réclame à la
CTB le paiement d’un reliquat de
172.266,78 £, soit 253.232,17 USD.
A ce jour, les deux parties sont
loin de trouver un compromis. Après
la première et la deuxième sollicitation d’arbitrage auprès des bailleurs,
à savoir l’UE et DFID, la Fomi s’est
vu dans l’obligation de poursuivre la
CTB en justice devant les tribunaux
compétents belges tel que prévu à
l’article 7 du cahier spécial des charges signé entre les deux parties.
Reportage 7
Le Potentiel
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N° 6799 du vendredi 5 août 2016
Agitation illégale observée à l’hôpital du Cinquantenaire
Une fausse promesse d’emploi faite aux employés temporaires
Securite qui est l’employeur
principal. Par conséquent,
aucune revendication ou conflit de travail ne pouvait être
dirigée contre le gestionnaire
de l’hôpital qui, du reste, ne
reconnaît avoir engagé personne. Les travailleurs, a-t-il
soutenu, en sont conscients
pour ne pas tromper l’opinion.
Les déclarations dirigées contre le gestionnaire de l’hôpital sont non fondées, a-t-il
ajouté.
gnés à l’hôpital du Cinquantenaire sans en mesurer le
coût.
Me
Djo
Mukuna
Kabasele rejette également la
discrimination salariale dont
on accuse l’hôpital du Cinquantenaire. « Il n’y a pas,
à ce jour, à faire la comparaison entre le salaire du personnel congolais et celui des
expatriés dont nous ignorons le contours. Car, avec
la signature du contrat, le salaire du personnel congolais a
été discuté entre parties »,
a-t-il relevé.
De l’avis de l’avocat de
la société Force Securite, la
solution au conflit de travail
qui existe partout ne viendrait
que de l’employeur et travailleur, parfois avec le con-
Concernant les soins
médicaux, l’avocat de la société Force Securite a fait savoir que des dispositions ont
été prises. Tous les employés
sont affiliés dans un centre
de santé à même de leur
administrer des soins de
santé adéquats, y compris
les membres de leurs familles.
Mais grande est la surprise de
l’avocat de constater que les
travailleurs veulent être soi-
cours de l’autorité ayant les
attributs du travail.
Le contrat signé entre
le travailleur congolais de l’hôpital du Cinquantenaire et son
employeur qu’est Force
Securite étant d’une durée
déterminée, soit d’une année,
aucune disposition ne prévoit
le congé annuel. L’article 5
dudit contrat en dit long.
L’employeur ne peut donc de
lui-même décider de con-
Dirigé par le Dr. Hazeeb Rahman Padiyath, chairman de
PadiyathHealth-care Group, une firme indienne propriétaire
des hôpitaux de luxe en Inde, à Dubaï, Abu Dhabi et Sharja
aux Emirats Arabes Unis, l’hôpital du Cinquantenaire totalise
deux ans d’existence depuis le 22 mars 2016. Mais, avec l’éclatement d’une grève du personnel médical congolais, cet établissement hospitalier traverse une période d’acharnement
de la part d’une main noire signalée au sein du gouvernement.
V.K.
A
ccusée de discrimination
salariale, la direction de
l’hôpital du Cinquantenaire
avait fait appel à une société
de placement pour l’embauche du personnel congolais qui
devait lui être fourni à la demande. Avec cette pratique
conforme à la législation, les
revendications sociales ne devraient concerner que l’entreprise sous-traitante et non
le partenaire indien.
Face à l’embrasement
du climat social au sein de cet
hôpital, le vice-Premier ministre, ministre en charge de
l’Emploi, Trav ail et Prévoyance Sociale, s’est vu
obligé d’intervenir pour apaiser la situation.
HISTOIRE
Comme indiqué ci-dessus, l’hôpital du Cinquantenaire est en contrat avec
Force Securite, une société de
gardiennage et de soustraitance. Quelques temps
après, un groupe d’employés
s’est mis à s’agiter, prétendant qu’ils devaient être des
permanents. Ce qui est contraire au contrat d’un an conclu entre l’hôpital et Force
Securite.
Pour des plus amples
renseignements, le Potentiel
a échangé avec Me Djo
Mukuna Kabasele, avocat
de la société Force Securite.
Celui-ci a précisé que le contrat du personnel local
œuvrant à l’hôpital du Cinquantenaire est signé entre
le travailleur et la société Force
vertir en durée indéterminée.
Les contrats des travailleurs de l’hôpital du Cinquantenaire ayant été tous
enregistrés par l’ONEM (Office national de l’emploi),
aucun travailleur ne peut
brandir un contrat autre que
celui signé avec la société
Force Securité, a déclaré Me
Djo Mukuna Kabasele.
A la résiliation du contrat, l’article 69 du code de
travail sera d’application. Il
stipule ceci : « le contrat à
durée déterminée prend fin
à l’expiration des termes fixés
par les parties. Aucun préavis n’est donc envisagé ».
Eu égard à ce qui précède, l’avocat de Force
Securite qualifie de démarche illégale l’agitation observée à l’hôpital du cinquantenaire. Car, dit-il, les revendications devaient être orientées vers la personne morale
avec qui le contrat a été signé. Et dans le cas d’espèce,
c’est
« Force
Securite ».
L’employeur ne peut
non plus admettre la création
d’un syndicat parce que non
notifié.
8 Faits divers
Le Potentiel
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N° 6799 du vendredi 5 août 2016
L’ANATC dénonce le vagabondage de
faux chefs coutumiers dans la capitale
Le comité exécutif national de
l’Alliance nationale des autorités
traditionnelles du Congo
(ANATC) met en garde de faux
compatriotes qui se font passer
dans l’opinion pour des chefs
coutumiers pourtant sans qualité
ni mandat.
DONATIEN NGANDU MUPOMPA
D
ans une correspondance datée
du 25 juillet 2016 adressée aux
membres du gouvernement, avec
copie au président de la République
et aux autres animateurs des corps
constitués de la République, l’Anatc
porte à leur connaissance ce qu’elle
qualifie de « vagabondage coutumier ». Ici, les dépositaires de l’autorité traditionnelle attirent l’attention sur
l’existence d’usurpateurs qui ont bien
l’air d’être des chefs coutumiers mais
qui, en réalité, ne le sont pas, en dépit des tenues en raphia qu’ils arborent, véritable guet-apens pour des
naïfs qui se laisseraient facilement
prendre.
« L’Anatc vous informe de la
résurgence, à travers la capitale, de
l’activisme accru et vagabondage de
faux chefs coutumiers connus et qui
multiplient des actions de déstabilisation et de sabotage de notre corporation dans le seul but de ternir l’image
des autorités traditionnelles du Congo
», écrivent, très fâchés, Sa Majesté
Mwami Munongo et Sa Majesté
Mfumu Difima Ntinu, respectivement
président national et secrétaire général de l’Anatc.
Les deux responsables notent :
« Ces faux chefs coutumiers, sans
titres ni qualités de membres effectifs
de l’Anatc, se permettent une énième
fois d’adresser des invitations aux
autorités du pays et des déclarations
diverses dans les médias ».
LA COLÈRE DE BANAMUHERE
Pour arrêter net la campagne
de sabotage contre l’Anatc, le minis-
tre de la Décentralisation et des Affaires coutumières, Salomon
Banamuhere a écrit, en date du 27
avril 2016, au gouverneur de la ville
avec ampliation au Premier ministre
et à certains de ses collègues dont
les compétences touchent la territoriale. « Il me revient de constater depuis un certain temps la prolifération
des organisations se réclamant des
chefs coutumiers ; (…) la réunion qu’ils
projettent n’engage nullement les
autorités coutumières de la République démocratique du Congo, sous
quel que motif que ce soit ».
En appui à la lettre du ministre
Banamuhere, Mwami Munongo et
Mfumu Difima signalent, dans un
communiqué conjoint, qu’en dépit de
l’avertissement du ministre, de faux
chefs coutumiers bien identifiés au
nombre de deux, poursuivent leurs
activités subversives au nom des
chefs coutumiers, portant ainsi gravement atteinte aux prescrits de la
loi fixant le Statut des chefs coutumiers.
L’Anatc avertit : « Déjà, une
procédure pénale vient d’être engagée au niveau des instances compétentes pour que les auteurs de ces
actes subissent la rigueur de la loi ».
Interpellé à l’aéroport de N’Djili,
Gérard Mulumba transféré à Makala
DONATIEN NGANDU MUPOMPA
L
e député provincial de Kinshasa
Gérard Mulumba, mieux connu
sous le sobriquet de Gecoco, est en
détention préventive à la prison centrale de Makala. En effet, le mardi 2
août 2016, le Parquet général près la
Cour d’appel de Kinshasa/Matete a
émis à son encontre un mandat d’arrêt provisoire pour avoir tenté de corrompre des agents de la Direction générale de migration (DGM) à l’aéroport international de N’Djili.
La justice lui reproche d’avoir
tenté de faciliter, en date du lundi 1er
août 2016, la sortie irrégulière du territoire congolais d’une dame, porteuse
d’un passeport britannique qui ne lui
appartiendrait pas. Gérard Mulumba
avait été interpellé avec sa complice
présumée le même lundi par les services d’immigration.
Dans un communiqué, la DGM,
Direction Générale de Migration
(DGM) a fait savoir le même jour « Ce
lundi 1er août 2016, lors des formalités du vol Air France en partance pour
Paris, le député provincial, élu de la
ville de Kinshasa, Gérard Mulumba,
dit Gecoco Mulumba a tenté de faciliter la sortie irrégulière d’une dame,
porteuse d’un passeport britannique
appartement à autrui, en l’occurrence
Mme Zelanie Nsimba ».
Selon la DGM, Gérard Mulumba
était déjà sorti du pays le 13 juillet
2016 par le vol Kenya Airways avec
Gérard Mulumba, député provincial
de Kinshasa (Photo Net)
une autre personne en possession du
même passeport britannique au nom
de Zelanie Nsimba. « Bloqué par l’officier de migration, M. Gecoco a essayé de corrompre ce dernier avec
une somme de 200•, lui demandant
de fermer ses yeux sur ce cas »,
notait DGM.
Son frère, Léon Mulumba, a
dénoncé cette interpellation, dénonçant « une blague ». Il a insisté : «
L’honorable Gecoco Mulumba s’est
retrouvé à l’aéroport pour voyager
mais pas pour aider quelqu’un d’autre
à voyager. Cette dame est bel et bien
un sujet britannique et le passeport
qu’elle détient n’est pas un faux. Elle
s’est rendue la semaine passée à
Dubaï et revenue ».
Selon Léon Mulumba, la DGM
accuse la dame d’avoir dépassé son
délai de séjour en RDC de deux mois.
Il a affirmé que la dame a été obligée
de payer la somme de 266 dollars
américains versée à la DGM. Pour lui
donc, son frère cadet est victime d’un
harcèlement politique:
Il a lâché : « Dans ce pays,
quand vous quittez la majorité et vous
allez dans l’opposition, il faut s’attendre à des coups très très bas qui
n’honorent pas le Congo. Ce que nous
déplorons tous ». Il réclame la libération de Gecoco Mulumba qui, selon
lui, a passé la nuit à l’aéroport de Ndjili
et n’a pas eu accès à son téléphone
portable. « On ne lui a même pas
permis d’appeler son avocat. Ce dernier s’est rendu à l’aéroport mais il
n’a pas pu voir son client », a fait
savoir Léon Mulumba.
Justement, l’avocat du concerné
a déclaré hier jeudi 4 août sur la radio
Top Congo que son client n’a pas eu
l’intention de faire voyager cette
femme frauduleusement. Mais
comme elle devait payer les pénalités
comme le reconnaît la loi, le député
Gérard Mulumba a voulu payer pour
elle. C’est ce qui est taxée aujourd’hui
de corruption. Aussi, le passeport en
question appartient bel et bien à cette
dame.
Élu député provincial en 2007
sur la liste PPRD et député national
MP en 2011, Gérard Mulumba a, depuis 2013, rejoint l’opposition.
Le comptable de l’Equateur
placé sous mandat d’arrêt
provisoire
« Le comptable de la province de
l’Equateur est placé sous mandat
d’arrêt provisoire à Mbandaka et
sera incessamment transféré à la
prison centrale de Makala à Kinshasa », a annoncé, mercredi 3
août à Kinshasa, le parquet
général de la République. Selon
cette instance, le comptable est
poursuivi pour le détournement
d’environ 40 millions FC (40 000
USD) des salaires destinés à la
paie des fonctionnaires de cette
province. Les mêmes faits sont
également reprochés au gouverneur de la province, indique la
même source. Mais à Mbandaka,
des témoins indiquent que le
comptable incriminé circule librement. Lucien Isekemanga, conseiller juridique du Gouverneur de
l’Equateur a déclaré mercredi que
« le comptable de la province de
l’Equateur n’est pas aux arrêts ; il
est bel et bien libre et il ne sera ni
arrêté ni transféré à Makala ».
Haut-Uele: les FARDC
attaquent un camp des
braconniers à Niangara
Les FARDC ont attaqué, samedi
30 juillet à Niangara (Haut-Uele),
un camp des braconniers internationaux communément appelés
«Ouda». Elles ont récupéré
quelques munitions d’armes de
guerre et quatre ânes dont ils se
servent pour transporter leurs
butins, indique l’administrateur du
territoire de Niangara, Jean-Pierre
Moikima. Ces braconniers, selon
Jean-Pierre Moikima, ont été
soupçonnés plusieurs fois de
mener des actions armées contre
la population locale et les FARDC,
en complicité avec des éleveurs
Mbororos.
Kinshasa: l’ASBL Mutoto
collecte des fonds pour les
enfants vulnérables de Beni
L’Association sans but lucratif
(ASBL) Mutoto lance, vendredi 5
août à Kinshasa, une campagne
de collecte de fonds pour assister
les enfants vulnérables du territoire de Beni dans la province du
Nord-Kivu. Selon Jérémie Kizito
Nzarubara, président national de
cette structure, cette campagne
prendra fin le 31 août et les biens
récoltés seront acheminés à Beni
avant la rentrée scolaire. Cette
ASBL indique que ses membres
s’installeront dans les carrefours
de la ville et vont collecter l’argent
et les produits de première nécessité. L’argent collecté permettra la
scolarisation des élèves et la prise
en charge alimentaire des enfants
souffrant de malnutrition, assure
Jérémie Kizito Nzarubara.
UNE
SÉLECTION DE LA RÉDACTION
Provinces 9
Le Potentiel
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N° 6799 du vendredi 5 août 2016
Les constructions
anarchiques au
cimetière de
Kinkanda
Le cimetière de Kinkanda à Matadi est actuellement envahi par
des constructions anarchiques ne
permettant pas aux familles de
retrouver les tombes des leurs,
lors de la journée du 1er aout
dédié aux parents, aux morts, a
appris l’agence congolaise de
presse de la mairie de Matadi.
Selon la source, le maire de
Matadi, Anne Marie Niati Niati
ainsi que plusieurs familles qui se
sont rendues ont constaté que
des maisons d’habitations et
commerciales ainsi que des
garages sont érigés sur les tombes avant même leur
désaffectation. Au cimetière de
Boko II, par contre, la plupart
des visiteurs ont facilement
retrouvé les tombes de leurs
membres de famille, grâce aux
travaux d’assainissement
environnemental réalisé, la veille,
à l’initiative du maire de Matadi. À
leur tour, les visiteurs, houes,
machettes, pioches et pèles à la
main, se sont donnés aux travaux d’assainissement, au
peinturage et au rechargement
des tombes des proches.
Journée des morts :
une occasion de faire
le business à
Lubumbashi
La journée du 1er août dédiée aux
morts a été une occasion pour
certains Lushois de faire le business à travers le centre-ville, à
proximité de la morgue de l’hôpital général de référence Jason
Sendwe et dans les cimetières,
par la vente de gerbes de fleurs
pour les uns et de boissons et
friandises et autres articles de
consommation courante pour les
autres. En effet, rapporte l’ACP,
dans les cimetières de la ville de
Lubumbashi, l’on a observé un
engouement favorisé par la vente
de bissons alcooliques, sucrées,
gerbes, tiges de fleurs, sable,
ciment et graviers et sceaux
d’eau qui ont concouru à l’ambiance de la journée du 1er août
pour bien se souvenir des personnes se trouvant dans l’au-delà.
Les maçons équipés du matériel
nécessaire, les peintres et autres
balayeurs ont profité de travaux
d’entretien et de construction de
tombes pour offrir la maind’œuvre aux personnes intéressées, communément appelées
« Boss ». Cela, moyennant
paiement cash à des prix convenus de grès à gré et dont le
revenu récolté a été investi dans
le loisir toujours au cimetière.
UNE SÉLECTION DE LA RÉDACTION
L’INPP honore l’ancienne présidente
de la Jica, Sadako
L’établissement public congolais
en charge de la formation professionnelle reconnaît les mérites
de l’ex-présidente de la Jica,
Sadoka Ogata en baptisant une
salle qui porte son nom. C’est
pour avoir été, entre autres, l’artisan de la reprise de la coopération Jica-INPP.
OLIVIER DIOSO
L
’ex-haut commissaire des Nations
unies pour les réfugiés (HCR) et
ancienne présidente de l’Agence japonaise de coopération internationale
(Jica) pendant huit ans, Mme Sadako
Ogata, a mis tout en œuvre pour la
reprise de la coopération Japon-RDC,
à l’issue de sa visite dans ce pays en
juillet 2006. Elle a même été à la base
du retour de la Jica à l’Institut national de préparation professionnelle
(INPP) pour une coopération agissante. Après quatre jours d’intenses
négociations, elle a finalement donné
son aval pour la reprise de cette coopération, devenue la symbolique de
la coopération japonaise en RDC.
Ce sont les raisons que l’Administrateur-directeur général (A-DG) de
l’INPP, Maurice Tshikuya Kayembe, a
avancées pour justifier la débaptisation
de la salle polyvalente de la direction
provinciale de l’INPP/Kinshasa en salle
Sadako Ogata. La cérémonie a eu
lieu hier jeudi 4 août 2016, devant le
représentant-résident de la Jica en
RDC, M. Aoki.
Pour l’A-DG Tshikuya, cette cérémonie est significative dans la mesure où « le Japon, avec le concours
de la Jica, a changé l’image de l’INPP
ternie » et bonne à disparaître de la
liste des unités de production du portefeuille de l’État. « Aujourd’hui, c’est
une fierté de dire qu’on travaille à
l’INPP », contrairement il y a quelques années.
Aussi salue-t-il la Jica pour avoir
construit des infrastructures du genre
de celles de l’INPP/Kinshasa, un bâtiment ultra-moderne, doté d’équipements de dernière génération. L’Institut national de préparation professionnelle n’ayant mis à disposition
aucun moyen financier et technique
ainsi que l’expertise requise. Infrastructures obtenues dans le cadre de
la coopération financière non remboursable.
L’A-DG de l’INPP a demandé au
représentant-résident de la Jica d’être
l’interprète de cet établissement public auprès de Mme Sadako. Et de
souligner : « Nous sommes pour la
poursuite japonaise, surtout que nous
avons aujourd’hui l’ambitieux projet
de moderniser l’INPP/Katanga ».
Lors de la visite de la salle ré-
servée à l’hydro-pneumatique,
Tshikuya a loué la capacité d’intervention de la Jica, notamment en livrant
des équipements devant servir aux
travaux pratiques des stagiaires. Équipements pour lesquels les formateurs
étaient envoyés au Sénégal pour leur
formation. « C’est une spécialité recherchée au pays », a-t-il fait valoir.
Pour sa part, le représentantrésident de la Jica en RDC a fait savoir que le geste de reconnaissance
posé par l’INPP « représente un grand
honneur pour le peuple japonais,
l’Agence japonaise de coopération internationale, en général, et Mme
Sadako Ogata, en particulier, qui a
accepté, sans hésiter, la demande de
l’INPP pour baptiser cette salle en son
nom. »
Il a présenté la biographie de Mme
Sadako Ogata. Entre autres études
faites, elle a obtenu un doctorat en
sciences politiques de l’Université de
Californie à Berkeley en 1963, après
l’obtention d’une maîtrise des arts en
relations internationales de l’Université
de Georgetown à Washington D.C en
1953.
Elle a occupé plusieurs fonctions
au Japon comme dans le monde. Elle
a pris sa retraite en avril 2012, peu
avant la fin de la construction du bâtiment ultra-moderne qui abrite la salle
qui porte son nom.
L’USAID vole au secours de certains
hôpitaux de Kinshasa
HERVÉ NTUMBA
L
’Agence américaine pour le déve
loppement international (USAID)
a, à travers son projet Cure, remis
un lot d’équipements médicaux aux
différents hôpitaux de la ville de Kinshasa. Cette cérémonie s’est déroulée
le jeudi 4 août à l’hôpital de référence
de N’djili.
Dans son mot de circonstance,
le directeur adjoint de l’USAID/RDC,
Scott Kocklander, a invité les responsables des hôpitaux bénéficiaires à
assurer une bonne gestion des équipements reçus pour le bien de la population congolaise. Dans cette logique, il sied de noter que la fourniture
de ces équipements contribue à l’un
des objectifs clé du Plan national de
développement sanitaire (PNDS),
c’est-à-dire à s’appuyer sur l’amélioration de la qualité des services de
santé fournis aux Congolais, a-t-il indiqué.
À cette occasion, Scott
Koclander a évoqué un témoignage
selon lequel l’expérience de l’hôpital
Saint Joseph montre que depuis que
l’USAID a fourni des lits dans la salle
de réanimation, il n’y a plus de patients présentant des plaies sur le dos
pendant leur séjour à l’hôpital.
Pour répondre aux problèmes
sanitaires auxquels la République dé-
mocratique du Congo fait face, le ministère de la Santé publique a lancé
un Projet d’équipements des structures sanitaires (PESS). Ce dernier a
pour but d’équiper 516 zones de santé
de la RDC. Raison pour laquelle l’USAID
s’est engagée à soutenir le ministère
de la Santé dans ce domaine.
Le secrétaire général à la santé
a, pour sa part, félicité l’USAID pour
avoir inclus deux activités clés dans
son projet : d’abord, cela a fait une
évaluation des besoins de chaque
hôpital avant d’établir la liste des équipements à fournir. Et cela a réussi à
organiser une formation des cadres
techniques, dans le but de les rendre familiers aux appareils livrés.
Financé par le gouvernement
congolais à hauteur de 30 millions Usd,
le PESS compte fournir des équipements médicaux à 66 hôpitaux et 330
centres de santé sur toute l’étendue
de la République.
En clair, il est à souligner que
quatre hôpitaux de la ville de Kinshasa dont l’hôpital de N’djili, l’hôpital
Saint Joseph, l’hôpital de Kikimi et la
maternité de Binza, ont chacun bénéficié d’un container d’équipements
médicaux contenant des lits d’hôpitaux et d’accouchement, les blouses
pour les malades, les matelas, les
draps, des appareils de diagnostic, des
appareils de suivi des malades ainsi
que d’autres types d’appareils. À cet
effet, il convient de noter que la valeur de ces équipements biomédicaux
de cette année équivaut à deux millions Usd.
Cette activité a connu la présence de plusieurs personnalités, notamment le bourgmestre de la commune de N’djili, la représentante du
ministre de la Santé publique et le
directeur général de l’Institut supérieur
technique médical (ISTM).
Pour rappel, il est à noter que
l’USAID avait pris les précautions pour
s’assurer que les matériels livrés, répondent aux besoins spécifiques des
hôpitaux bénéficiaires. Et que les responsables de ces hôpitaux sont appelés à bien les utiliser.
10 Forum
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N° 6799 du vendredi 5 août 2016
Selon le rapport 2016 de la BAD sur le Développement
La pauvreté et les inégalités n’ont pas diminué
en Afrique malgré la croissance
L’édition 2016 du Rapport sur le Développement en Afrique du Groupe de
la Banque africaine de développement
(BAD) indique que «les économies
africaines connaissent une période de
croissance inédite depuis une décennie, mais la pauvreté et les inégalités
n’ont pas pour autant diminué en proportion inverse de cette croissance».
Le rapport a été lancé en fin de semaine dernière au siège de l’institution à Abidjan, en Côte d’Ivoire. La
cérémonie était présidée par Kapil
Kapoor, vice-président par intérim,
Opérations Sectorielles, représentant
le président de la Bad, Akinwumi
Adesina.
S
elon le Rapport, depuis une dizaine
d’années, les économies africaines connaissent une période de croissance inédite dans l’histoire du continent. Pour autant, la pauvreté et les
inégalités n’ont pas diminué en proportion inverse de cette croissance.
D’où ces questions : Quel est l’effet
de la croissance sur la pauvreté et
les inégalités ? L’Afrique est-elle en
mesure de relever les défis du développement durable, aujourd’hui et
demain ?
Cette 15ème édition du Rapport
sur le développement en Afrique entend répondre à ces questions par
des analyses, des synthèses et des
recommandations. Son objectif est de
guider la prise de décisions politiques
et de contribuer au débat en analysant ce qui s’est passé ces dernières
années – notamment pour voir ce qui
a réussi et ce qui a échoué – et en
s’interrogeant sur les solutions capables de faire tomber les obstacles qui
continuent d’entraver le développement durable en Afrique.
La BAD souligne le fait que la
croissance économique récente de
De gauche à droite Sipho Moyo (Chef du Personnel et Directrice de Cabinet ), Charles Lufumpa (Economiste en Chef et
Vice-président par intérim), Kapil Kapoor (Vice-président par intérim, Opérations sectorielles), Abebe Shimeles (Directeur
par intérim/Chef de Division) et Nadège Désirée Yaméogo (Economiste de Recherche Supérieure) ph. droits BAD
l’Afrique ne s’est pas accompagnée
d’une véritable transformation structurelle. Résultat : des millions d’Africains,
notamment des femmes et des jeunes, restent les grands oubliés de la
croissance. Le rapport souligne le rôle
indirect des diverses formes d’inégalités, qui empêchent la croissance de
l’Afrique de se traduire en une prospérité pour tous. « L’inégalité d’accès aux
ressources économiques et aux opportunités se reflète dans les fortes
inégalités des revenus, dans les écarts
entre les sexes, dans la fracture entre
les villes et les campagnes, dans le
sous-emploi des jeunes et dans la priorité limitée attribuée aux secteurs les
plus à même de réduire la pauvreté,
à savoir l’agriculture, les agro-industries
et l’industrie manufacturière », note la
BAD dans le même Rapport.
Pour maintenir les succès de la
croissance récente et, en même
temps, rendre la croissance de demain plus inclusive, il faut des politiques adaptées, capables de diversifier les sources de la croissance et de
garantir la participation la plus large
possible de tous les segments de la
société. Il importe donc que l’Afrique
adopte une nouvelle trajectoire de
développement axée sur une véritable transformation structurelle.
SE CONCENTRER SUR LES
SECTEURS PORTEURS
Les travailleurs doivent abandonner les secteurs à faible producti-
RDC : la BAD note une croissance économique
en baisse d’environ 2% en 2015
L
e taux de croissance économique de la République
démocratique du Congo (RDC) est passé de 9.2%
en 2014 à 7.7% en 2015, soit une baisse d’1.8%. La
Banque africaine de développement ((BAD) a livré ces
chiffres, mercredi 3 août, dans son rapport 2016 intitulé
« Perspectives économiques en Afrique ».
Pour la BAD, la croissance économique de 7.7 % a
été tirée des industries extractives, les transports, les
télécommunications et les industries manufacturières.La
BAD projette la même tendance baissière en 2016, qui
devrait être estimée à 7%.Par contre, un rebond de
taux de 8 % est attendu en 2017.
Cette accélération se fonderait sur une reprise progressive au niveau du secteur minier, la redynamisation
du secteur agricole avec la mise en œuvre des parcs
agro-industriels et un secteur des services toujours en
expansion, ajoute la Banque africaine de développement.
Cette institution bancaire note qu’en raison de la
persistance de la conjoncture internationale actuelle marquée par la chute des cours des produits de base, les
prévisions initiales de 7% et de 8% respectivement pour
2016 et 2017 apparaissent aujourd’hui très optimistes et
ont été révisées à la baisse par le Gouvernement que
d’autres Institutions dont le FMI.
Le rapport de la BAD indique que la pauvreté reste
largement répandue en RDC, même s’il a réalisé d’importants progrès dans la mise en œuvre des Objectifs du
millénaire pour le développement (OMD).
Par contre, l’indice de développement humain (IDH)
de la RDC est en progression, pendant qu’il reste à relever le principal défi politique d’organiser les élections dans
le délai constitutionnel pour consolider les acquis du processus démocratique, rappelle la BAD dans son
rapport.Les principaux leviers de la croissance de la RDC
sont les secteurs de l’extraction, des transports et télécommunications, de l’industrie manufacturière, du commerce, ainsi que de l’agriculture, ajoute le rapport de la
BAD.
Ce rapport est le fruit d’une collaboration étroite
entre la BAD, le Centre de développement de l’OCDE et
le Programme des Nations unies pour le développement
(PNUD).
RO/LP
vité pour se concentrer sur les secteurs plus productifs et mieux rémunérés. Il importe aussi qu’elle accorde
une attention particulière aux secteurs
les mieux à même de réduire la pauvreté, comme l’agriculture et les industries manufacturières, qui devront
bénéficier en priorité des investissements publics et privés.
« En ajoutant de la valeur à ses
exportations de produits de base, l’Afrique peut améliorer sa compétitivité
sur les marchés internationaux tout
en répondant aux besoins du marché domestique, notamment sur le
plan de la sécurité alimentaire. S’il insiste sur le besoin de cibler certains
secteurs en priorité, le rapport formule aussi des recommandations portant sur la nécessité de réduire les
écarts de revenus, les inégalités entre les sexes et les disparités entre
les villes et les campagnes, ainsi que
de promouvoir l’emploi des jeunes »,
stipule le Rapport.
Ces objectifs s’inscrivent
d’ailleurs parfaitement dans la Stratégie décennale du Groupe de la Banque africaine de développement
(2013-2022), qui entend, en collaboration avec ses pays membres régionaux, stimuler une croissance inclusive et de plus en plus verte.
Plus récemment, les cinq domaines prioritaires du Groupe de la Banque ont porté sur les actions que doit
mener la Banque pour être beaucoup
plus efficace dans son action en faveur des pauvres.
En veillant à ce que la croissance
de l’Afrique soit à la fois durable et
inclusive, la Banque continuera de mobiliser des soutiens en faveur des efforts déployés sur l’ensemble du continent pour améliorer la vie de tous
les Africains, conseille la BAD dans son
Rapport.
Communication 11
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N° 6799 du vendredi 5 août 2016
COMMUNIQUE NECROLOGIQUE
La famille KASONGO MULOPO KADIMBI ALIDOR, a la profonde douleur d’annoncer
aux membres de la famille, amis et connaissances la mort de leur fils,
Jean-Didier MUKUNA KATENDE.
Mort survenue le 26 juillet 2016 à Kinshasa.
PROGRAMME
I. Vendredi 5 Août 2016 :
- 11h00': Levée du corps de la morgue de l’hôpital MONKOLE ;
- 11h30': Messe d’actions de grâce à l’église Saint Noé MAWAGALI
(Réf. : Maison communale de Mont-Ngafula) ;
- 13h00’: Recueillement au domicile du défunt;
- 13h30': Départ du domicile vers le lieu du deuil;
- 14h30': Arrivée du cortège au lieu des funérailles. Cercles ATLANTIS, 1ère Rue FUNA, à côté du Café de la FUNA;
- 20h00': Prédication
- 21h00' : veillée mortuaire et animation par les groupes musicaux;
II. Samedi 06 Aout 2016
- 10h00': Derniers hommages; Mot de circonstance; Témoignages et gerbes des fleurs;
- 12h30': Messe de clôture ;
- 13h00': Levée du corps pour l’inhumation à NECROPOLE entre Ciel et Terre ;
- 16h00' : Retour du cimetière et bain de consolation.
12 Afrique
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N° 6799 du vendredi 5 août 2016
Lutte conte l’Etat islamique : les EtatsUnis ouvrent un nouveau front en Libye
Pas question pour les Etats-Unis
de laisser l’organisation Etat islamique s’étendre infiniment sur
le territoire libyen. C’est la raison pour laquelle cette superpuissance, qui intervient déjà en
Irak et en Syrie, a ouvert un
autre front en Libye.
CYPRIEN KAPUKU
C
’est à la demande du gouverne
ment libyen d’union nationale que
les Etats-Unis ont accepté d’ouvrir un
nouveau front dans ce pays pour lutter contre l’Etat islamique. Selon l’AFP
qui a livré cette information, c’est depuis lundi dernier que les avions de
combat américains sont intervenus
dans la bataille, bombardant des cibles jihadistes basés à Syrte, ville libyenne située à 450 km de Tripoli.
Les Etats-Unis, qui frappent l’EI
en Irak et en Syrie depuis 2014, ont
maintes fois affirmé leur volonté de
«détruire» ce groupe responsable
d’atrocités dans les zones sous son
contrôle et d’attentats meurtriers notamment en Occident.
Barack Obama a défendu l’intervention en Libye en affirmant que
vaincre l’organisation jihadiste relevait
de la «sécurité nationale» de son pays
et de ses alliés européens. Le Penta-
P
Les Etats-Unis ouvrent un nouveau front en Libye pour combattre l’EI
gone a laissé entendre que les raids
se poursuivraient «pendant des semaines, pas des mois».
A peine cette opération américaine a commencé en Libye, plusieurs
langues se sont déliées pour s’interroger sur la pertinence d’une telle
intervention dans un pays déjà divisé
par des rivalités internes, craignant
que la situation ne puisse se compliquer.
Reste à savoir, comment le gouvernement de l’est de la Libye réagira-t-il à l’intervention américaine. Ce
gouvernement non reconnu a longtemps présenté sa lutte antijihadistes
comme une carte gagnante auprès
des Occidentaux, a estimé un expert.
Bien sûr que les Etats-Unis disposent
d’un trésor des renseignements effi-
caces sur les tactiques et les mouvements de l’EI grâce à leurs relations
avec les services de renseignements
régionaux. Sans doute une raison de
plus pour que les raids américains
aient beaucoup de chance de déboucher sur des résultats escomptés.
En Libye, l’EI est également
combattu par des milices, principalement formées d’ex-rebelles ayant,
avec l’appui des armées occidentales, fait tomber le régime de
Mouammar Kadhafi en 2011.
Depuis la chute du régime de
Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est minée par des luttes de pouvoir et des violences qui ont favorisé
l’implantation de l’Etat Islamique. Le
gouvernement d’union nationale et
celui de Bayda se disputent le pouvoir depuis quelques mois.
Lutte contre Boko Haram : le
président nigérien reste formel
lusieurs pays africains sont enga
gés dans la lutte contre le groupe
islamiste Boko Haram. Le Niger, à travers son président, est le dernier à
avoir déclaré tout haut la guerre contre ce groupe islamique, jurant même
le vaincre. Le président nigérien
Mahamadou Issoufou a assuré mercredi les habitants de Diffa (sud-est)
que Boko Haram «sera bel et bien
vaincu», alors que cette région frontalière du Nigeria est particulièrement
affectée par les activités terroristes
de groupe islamiste.
Depuis février 2015, les localités de la partie orientale du Niger,
notamment Bosso et Diffa, sont la
cible d’attaques meurtrières à répétition de Boko Haram, à partir de ses
positions nigérianes, qui ont fait des
centaines de victimes civiles et militaires et des milliers de déplacés tant
au Niger qu’au Nigeria.
«Je tiens à vous rassurer que
Boko Haram, plaise à Dieu, sera bel
et bien vaincu», a lancé M. Issoufou
dans un message à la nation à l’occasion de la célébration du 56e anniversaire de l’indépendance du Niger.
Il a cité, pour preuve, la conquête des villes nigerianes de Doutsi
et de Damasak depuis le 28 juillet par
les forces nigériennes de l’opération
«Gama Aiki» dans le cadre d’une offensive lancée par la Force multina-
Mamadou Issoufu
tionale mixte (FMM), regroupant le
Niger, le Tchad, le Nigeria et le Cameroun.
Le président Issoufou a salué,
au passage, le plan d’action conjoint
Niger/Etats-Unis pour l’élaboration d’un
cadre stratégique qui permettra au
Niger d’acquérir des capacités d’analyse rigoureuse des menaces actuelles et émergentes, ainsi que l’excellente coopération sécuritaire avec la
France, dont l’opération Barkhane a
notamment permis de verrouiller les
confins nord du pays.
Il a promis de continuer à tout
mettre en œuvre pour renforcer l’ar-
mée nigérienne «afin de lui permettre de pleinement assumer le rôle
qu’elle joue aujourd’hui : celui de servir de rempart face au terrorisme dans
le Sahel».
La secte islamiste Boko Haram,
qui sévit depuis 2009 dans le nord du
Nigeria, avant de frapper ensuite les
pays voisins (Niger, Cameroun et
Tchad), a fait plus de 20.000 morts
et poussé plus de deux millions de
personnes sur les routes de l’exode
dans les pays limitrophes comme le
Niger, selon les décomptes de la
presse occidentale.
X INHUA/LP
Municipales en Afrique du
Sud: l’ANC menacé de
perdre des villes majeures
Après une journée de vote,
l’Afrique du Sud attend désormais
les résultats des élections municipales. L’ANC, le parti du président
au pouvoir Jacob Zuma, pourrait
pour la première fois se retrouver
en difficulté dans certaines grandes villes du pays. Pretoria, la
capitale administrative, Johannesburg, le hub économique, et
surtout Port-Elisabeth, la cité
industrielle, pourraient basculer
côté opposition. Il s’agirait d’une
défaite symbolique pour l’ANC, au
pouvoir depuis la fin de l’apartheid
en 1994.Car l’ANC est aujourd’hui
en difficulté, principalement à
cause des scandales de corruption et des mauvaises performances de l’économie sud-africaine.
Selon les sondages, la mouvance
du président Jacob Zuma est
concurrencée par le parti EFF et
surtout par l’Alliance démocratique, la deuxième force politique
du pays, qui gouverne déjà Le
Cap, la capitale parlementaire. Il y
a cependant peu de chances que
ces deux formations politiques
remportent la majorité absolue
séparément.
Le chef de Boko
Haram conteste son
«limogeage»
L’organisation Etat Islamique a
annoncé mercredi dans un communiqué la nomination d’Abou
Moussab al-Barnawi, comme le
nouveau leader des insurgés qui
opèrent au Nigeria et dans la
zone du lac Tchad. Dans un
message audio d’environ dix
minutes, Abubakar Shekau qui
s’est exprimé en langues arabe et
haoussa, a accusé Barnawi et ses
disciples, d’avoir essayé de monter un coup contre lui en envoyant des informations erronées
aux dirigeants de l’EI au MoyenOrient. «On m’a demandé d’envoyer mon idéologie par écrit au
Calife, mais il a été manipulé par
certaines personnes afin d’atteindre leurs propres intérêts égoïstes» a déclaré Shekau dans son
message. «Peu importe la situation, nous allons nous battre
jusqu’à ce que nous établissons
un état islamique,» a-t-il dit en
arabe. Le leader de Boko Haram
absent des réseaux sociaux ces
derniers mois, s’est déclaré «
surpris » par son remplacement.
Selon lui, les huit lettres envoyées
aux leaders de l’EI et dans lesquelles il réitérait son allégeance à
l’organisation djihadiste, seraient
toutes restées sans suite jusqu’à
son éviction de la tête du groupe
dont il a pris la direction après la
mort de son fondateur et chef
spirituel en 2009.
UNE SÉLECTION DE LA RÉDACTION
Monde 13
Le Potentiel
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N° 6799 du vendredi 5 août 2016
Etats-Unis : Donald Trump ne rassure pas la CIA
Connu pour ses déclarations fracassantes, le candidat républicain Donald Trump se serait, selon M6 Info, refusé le droit d’être
informé par la CIA au sujet des
questions sécuritaires des EtatsUnis. Et pourtant, cet échange
avec les responsables des services de renseignements permet
aux candidats à la Maison blanche de se faire des idées sur la
gestion des affaires publiques.
CK
L
a CIA refuserait de communiquer
des informations sur la situation
sécuritaire américaine au candidat républicain, Donald Trump, par peur qu’il
les divulgue.
A chaque élection présidentielle,
les agents de la Central Intelligence
Agency reçoivent les candidats pour
faire le point sur les opérations militaires et de renseignement menées par
les Etats-Unis ou encore sur les dossiers de politique internationale. Le but
Préparer l’éventuel chef de l’Etat et
de lui permettre d’effectuer sa campagne en toute connaissance de la
situation actuelle du pays.
«JE REFUSERAIS DE LE FAIRE»
En toute logique donc, le candidat désigné par le parti républicain
Donald Trump ainsi que son adversaire Hillary Clinton ont tous deux été
contactés par les services de renseignement américain. Et si pour la candidate démocrate, la confiance est
entière de la part de la CIA puisqu’elle
a occupé le poste de Secrétaire d’Etat
et connait déjà bien les ficelles du
métier, il n’en va pas de même pour
Trump.
La CIA serait plutôt frileuse à
l’idée de transmettre des informations
au milliardaire car les agents craignent
de voir le candidat républicain révéler
des données classées secret-défense,
parfois communiquées lors de ces
entretiens.
«Je refuserais de le faire», a
même déclaré un cadre du renseignement au Washington Post le 28
juillet, soucieux de l’admiration de
Donald Trump pour le président russe
Vladimir Poutine et de son apparent
«désintérêt pour une compréhension
plus profonde, plus nuancée des événements internationaux».
Au mois de juin, huit officiers
du renseignement déclaraient à
l’agence Reuters «n’avoir jamais
connu une telle situation. Jamais.»
Leur inquiétude se portait alors sur
«l’entourage mystérieux» de Donald
Trump. Il semblerait aujourd’hui que
son principal conseiller soit Michael
Flynn, un ancien lieutenant général de
Le candidat républicain, Donald Trump.
l’armée américaine, opposé à Barack
Obama.
Les agences de renseignement
peuvent toujours suivre les conseils
du sénateur du Nevada Harry Reid,
qui propose de «prétendre organiser
un entretien» sans «donner aucune
information» à Donald Trump.
UNE TRADITION
L’entretien donné aux candidats
est une tradition aux Etats-Unis depuis les élections de 1952. Le président Harry Truman, s’était étonné de
n’avoir reçu aucune informations
avant son investiture et notamment
sur la question du nucléaire, il a donc
autorisé la CIA à contacter les candidats à sa succession Dwight Eisenhower et Adlai Stevenson pour les préparer aux responsabilités qu’implique
la fonction de président.
Israël abaisse à 12 ans l’âge minimum
de détention pour terrorisme
L
e Parlement israélien a abaissé de
14 à 12 ans l’âge minimal pour
être jugé et condamné à un emprisonnement pour les actes terroristes,
face à une série d’attentats commis
par de très jeunes Palestiniens.
Israël complète son dispositif
sécuritaire. Une nouvelle loi «permettra aux autorités d’emprisonner un
mineur reconnu coupable d’un crime
grave comme un meurtre, une tentative de meurtre ou un homicide,
même si il ou elle a moins de 14 ans»,
affirme mercredi la Knesset («assemblée», en hébreu), le Parlement israélien, sur son site internet. Le but
de la loi est d’abaisser à 12 ans l’âge
minimal pour être jugé et condamné
à un emprisonnement. Jusqu’alors, la
barrière juridique en Israël était fixée
à 14 ans. Proposé par Anat Berko,
députée du parti Likoud (droite) de
Benjamin Netanyahu, le texte a été
définitivement adopté mardi soir en
troisième lecture par le Parlement.
Depuis 2015, la Knesset est dominée
par une coalition formée par le Likoud,
le Foyer Juif (parti nationaliste religieux,
proche des colons), Koulanou (centre) et les deux partis juifs ultra-orthodoxes, Shas et le Judaïsme unifié
de la Torah.
LE PRÉCÉDENT AHMED
MANASRA
Le texte est présenté alors que
les attentats au couteau ou à la voi-
putés arabes israéliens, élus sur une
liste d’union avec le Parti communiste,
ont critiqué le texte, en jugeant qu’il
ciblait explicitement les jeunes Palestiniens, et inciterait au contraire à davantage de violence.
«Les jeunes, tels que Ahmed
Manasra, qui se livrent à la terreur et
cherchent la mort de civils juifs, ne
seront pas épargnés par la loi»
La Knesset
ture se multiplient en Israël, depuis le
début de «l’intifada des couteaux»,
en octobre dernier. Ils sont parfois
commis par des adolescents. Face à
cette situation, la députée Anat Berko,
experte en contre-terrorisme, a défendue une «approche plus agressive». «Peu importe à ceux qui sont
assassinés d’un coup de couteau dans
le coeur que l’enfant (auteur des faits,
NDLR) ait 12 ou 15 ans», a-t-elle
plaidé.
Ahmed Manasra, 14 ans, à Jérusalem, en janvier dernier. Il a été
condamné pour terrorisme en juillet.
Les Israéliens ont en mémoire un précédent de fraîche date: le jeune Palestinien Ahmed Manasra. Le 12 octobre 2015, alors qu’il est âgé de 13
ans, il est arrêté, après avoir été renversé par une voiture, dans le quartier de Pisgat Zeev, une implantation
israélienne à Jérusalem-Est. Ahmed
Manasra est accusé d’avoir participé
à une agression au couteau avec son
cousin, Hassan, âgé de 15 ans, abattu
sur le coup par la police. Deux jeunes
Israéliens ont été blessés dans l’attentat.
L’affaire prend une tournure
délicate, lorsque certains médias diffusent une vidéo de ses aveux, obtenus sous la contraine policière.
Même s’il portait bien un couteau sur
lui ce jour-là, le doute sur sa culpabilité s’installe. Toutefois, un tribunal de
Jérusalem a tranché en juillet dernier,
en le condamnant pour tentative de
meurtre. Entre-temps, Ahmed
Manasra a atteint l’âge de 14 ans,
qui permet des sanctions judiciaires.
C’est son cas qui a pesé dans
les débats parlementaires sur l’emprisonnement des mineurs. «Les jeunes, tels que Ahmed Manasra, qui se
livrent à la terreur et cherchent la mort
de civils juifs, ne seront pas épargnés
par la loi», a affirmé la députée Anat
Berko.
Au sein de l’opposition, les dé-
PLUTÔT L’ÉCOLE QUE LA
PRISON
De son côté, B’Tselem, une
ONG israélienne qui rapporte les violations des droits de l’homme dans
les Territoires palestiniens, s’est émue
de l’adoption de la loi. «Plutôt que de
les envoyer en prison, Israël ferait
mieux de les envoyer à l’école, où ils
grandiraient dans la dignité et la liberté,
et non pas sous le régime de l’occupation», a-t-elle communiqué.
Dans les faits, la nouvelle loi s’appliquera pour l’État d’Israël, où la loi civile est en vigueur, comme à Jérusalem, annexée en 1980 et considérée
comme la capitale du pays. En Cisjordanie occupée, la loi militaire permet déjà à l’armée israélienne d’emprisonner des mineurs âgés de 12
ans. Un tribunal militaire a récemment
condamné une jeune Palestinienne de
12 ans à quatre mois de prison. Elle a
été libérée à la fin de sa peine, en
avril dernier.
FIGARO /LP
14 Ominisports
Le Potentiel
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N° 6799 du vendredi 5 août 2016
Linafoot : le contrat de sponsoring sur la table des discussions
C’est un grand retour ! L’opérateur
de télécoms Vodacom Congo a émis
le vœu de sponsoriser à nouveau le
championnat d’élite de la Ligue national de football (Linafoot), saison
2016-2017.
A RMEL LANGANDA
A
près avoir passé une saison spor
tive 2015-2016 difficile, la Fédération congolaise de football association (FECOFA) et la Ligue nationale
de football (Linafoot) n’ont cessé de
fouiller des sponsors pour réussir la
saison sportive 2016-2017. La société
de télécommunication, Vodacom
Congo, s’est finalement présentée
avec une enveloppe de 1.000.000 de
dollars américains, pour prendre en
charge la 22ème édition du championnat national.
Cette somme permettra à
cette instance sportive de reprendre
la retransmission de sa compétition à
la chaîne de télévision DIGITAL
CONGO et probablement à la Radio
Télévision Nationale Congolaise
(RTNC).
Pour Vodacom Congo, la
somme de 600.000 dollars USD prendra en charge toute l’organisation de
la compétition. 400.000 dollars USD
reviendront aux huit clubs qui prendront part à la phase de play-off. En
contrepartie, ces clubs seront dans
l’obligation de placer sur leurs vareuses le logo de Vodacom pour la publicité.
Pour rappel, cette société de
télécommunication avait déjà sponsorisé le championnat d’élite en 2014.
Elle avait mis à la disposition de la
Linafoot une enveloppe de 100.000
dollars. Vu l’immensité d’intervenants
au championnat d’élite congolais, la
somme a été jugée insuffisante et la
FECOFA a directement rompu le contrat. C’est pour cette raison que la
21 ème édition de ce championnat
n’avait pas connu un sponsor. Con-
séquences, la Linafoot était dans l’impossibilité d’organiser la phase de playoff. Il a fallu attendre l’intervention financière d’Alphonse Ngoy Kasanji,
président de Sa Majesté Sanga
Balende et gouverneur de la province
du Kasaï Oriental.
Prenant en compte la proposition de Vodacom, la FECOFA pense à
une majoration de cette cagnotte
pour lui permettre de palier à toutes
les dépenses. Les équipes qui participent au championnat national déboursent beaucoup d’argents pour passer une bonne saison sportive.
Une fois que le championnat
Super coupe du Congo: Mazembe pose les préalables
ARMEL L
P
endant que tout le monde attend
le grand événement de la super
coupe du Congo, le TP Mazembe
pose le problème de la prise en charge
pour son déplacement de Kindu, au
Maniema. Le match est pourtant
prévu le dimanche 7 août entre le club
de Lubumbashi et le FC Renaissance
du Congo, vainqueur de la 52 ème
coupe du Congo.
A deux jours seulement de la
rencontre, les Corbeaux de Lubumbashi n’ont reçu aucune garantie pour
le voyage de Kindu et leur séjour de
la part de la Ligue de football du
Maniema. En principe, c’est le champion de la Linafoot qui reçoit, dans
son terrain, le vainqueur de la Coupe
du Congo. Cette année, la FECOFA a
décidé autrement afin de lancer officiellement les activités sportives dans
le nouveau stade « Joseph Kabila »,
inaugurée le 30 juin dernier, à Kindu.
Depuis le 27 juillet dernier, le pré-
sident de la FECOFA, Constant Omari,
avait demandé à la Ligue de football
de «prendre toutes les dispositions
pour la réussite de cette compétition»,
rappelle le TP Mazembe dans sa lettre.
Le club de Lubumbashi est tout
à fait d’accord pour participer à cette
rencontre. Mais, le grand problème
c’est sa prise en charge. Les organisateurs, notamment la Ligue de football de Maniema et la FECOFA, doivent prendre toutes les dispositions
pour que les Corbeaux soient fixés.
Actuellement, Mazembe est
engagé à la coupe de la Confédération. Il doit se déplacer pour Accra
(Ghana), le 9 août pour y croiser
Medeana SC, en match de la cinquième journée des quarts de final.
Le match aura lieu le 14 août.
Le FC Renaissance du Congo,
pour sa part, sera en sa dernière
séance d’entraînement le vendredi 5
août au stade Tata Raphaël. L’équipe
kinoise quittera la capitale le samedi
dans la matinée, à destination de
Kindu.
Cinq nouveaux sports pour les Jeux Olympiques 2020
L
e Comité International Olympique
(CIO) a décidé l’introduction de
cinq nouveaux sports aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2020. Sont intronisés : le karaté, le surf, l’escalade, le
skateboard et le baseball-softball.
Ces cinq sports ont été soumis
au CIO par le comité d’organisation
des JO de Tokyo à l’issue d’une sélection qui a vu d’autres disciplines
candidates écartées, comme le
squash, le bowling et le wushu, un art
martial chinois. Ces cinq sports n’entrent au programme que pour 2020,
la ville hôte des JO 2024 qui sera connue en septembre 2017 (Budapest,
Los Angeles, Paris et Rome sont candidates) ayant à son tour la possibilité d’ajouter ses propres sports.
L’inclusion de nouvelles pratiques
a été rendue possible par l’Agenda
2020 mis en place par le CIO pour
cette 32ème olympiade. Cette démarche a donné aux organisateurs une
plus grande latitude pour compléter
leur programme avec de nouvelles disciplines en rapport avec leurs valeurs
et leur culture.
La Fédération Internationale de
Roller Sports a été invitée par Tokyo
2020 pour participer à l’intégration
d’événements supplémentaires. Sa
proposition, après des mois de travail, a été acceptée.
LP/ATS
d’élite manque de sponsor, on assiste
toujours au désagrément total sur le
plan organisationnel. La Linafoot aura
du mal à organiser les matches dans
les différents sites ; payer et loger les
officiels, acheter quelques matériels
de travail, etc.
Une réunion tripartite entre la
FECOFA, la Linafoot et Vodacom se
tient déjà dans les coulisses pour réfléchir sur la majoration de la cagnotte
avant le début du championnat national, la 22ème édition à mi-août.
Brèves
*Mulumbu se rapproche de
l’OM. Une huitième recrue imminente du côté de l’Olympique de
Marseille ? Selon RMC Sport, oui !
En difficulté à Norwich, le milieu de
terrain Youssouf Mulumbu (29 ans,
7 matchs en Premier League en
2015-2016) serait tout proche de
s’engager en faveur du club phocéen. Formé au Paris Saint-Germain, l’international congolais est
exilé depuis sept années en Angleterre après un passage de six ans
à West Bromwich Albion (20092015), et pourrait donc revenir en
France assez rapidement. L’ancien
Francilien est également pisté par
Sunderland, Crystal Palace et Middlesbrough mais le joueur souhaiterait jouer à l’OM.
*La porte s’ouvre pour
Sissoko. Déterminé à quitter Newcastle après la relégation du club
anglais en Championship, le milieu
de terrain Moussa Sissoko (26 ans,
37 matchs et 1 but en Premier
League la saison dernière) se rapproche doucement de la sortie. Alors
que les Magpies ne voulaient pas
entendre parler d’un départ de l’international tricolore, l’entraîneur
Rafael Benitez a commencé à évoquer la possible vente de l’ancien
Toulousain. « C’est un bon joueur
et un bon professionnel. J’aime le
joueur. S’il doit partir, c’est bien. S’il
reste, c’est bien aussi. Je me suis
entretenu avec Lee Charnley, son
agent, il est au courant de tout.
Nous faisons ce que nous devons
faire pour protéger Newcastle. S’il
reste, c’est bien mais s’il part car
nous avons reçu la bonne offre »,
a déclaré Benitez.
LP
Culture & NTIC 15
Le Potentiel
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N° 6799 du vendredi 5 août 2016
Ventes du nouveau « Harry Potter » : bien
pour une pièce, loin du dernier roman
Quotidien d’informations générales
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Modeste Mutinga Mutuishayi
le 12 octobre 1982
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Le texte «Harry Potter et
l’enfant maudit» battait
mercredi des records de
ventes pour une pièce de
théâtre au Royaume-Uni
et en Amérique du Nord
mais loin des ventes du
dernier roman de la saga.
L
e texte de la pièce, publié
dans la nuit de samedi à
dimanche à 00H01 au
Royaume-Uni et en Amérique
du Nord, s’est écoulé «à plus
de deux millions d’exemplaires en Amérique du Nord»
(Etats-Unis et Canada) lors
des deux premiers jours de
vente, a précisé la maison
d’édition américaine Scholastic
dans un communiqué de
presse.
Des ventes «sans précédent pour un livre de pièce
de théâtre», a précisé
Scholastic. Au Royaume-Uni,
680.000 exemplaires ont été
vendus lors des trois premiers
jours de vente, selon la maison d’édition britannique Little
Brown. «Nos ventes du livre
de la pièce ont été phénoménales, nous avons eu les plus
gros chiffres pour la première
journée de vente depuis la
sortie en 2007 de +Harry
Potter et les reliques de la
mort+», s’est félicitée la directrice des ventes des librairies britanniques Waterstones
qui présente ce livre d’ores et
déjà comme la «meilleure
vente de l’année».
Des chiffres à faire pâlir d’envie mais qui restent bien
loin des records atteints par
le septième et dernier roman
de la saga du petit sorcier de
la romancière J.K Rowling.
«Harry Potter et les reliques de la mort» s’était ainsi
IMPRIMERIE 7
C HEF DE SERVICE
Paulin Nkongolo 085 365 42 26
Édité par
Groupe de presse MEDIA 7
Le-Nom, ils découvrent dans
cette pièce, co-écrite par J.K.
Rowling avec le dramaturge
Jack Thorne et le metteur en
scène John Tiffany, un Harry
Potter marié et père de trois
enfants.
Divisé en deux représentations d’environ 2H30
chacune, le spectacle, qui se
joue au Palace Theatre de
Londres depuis samedi, se
déroule dix-neuf ans après les
événements relatés dans le
dernier roman.
Le show a été rodé par
près de huit semaines de répétitions publiques à Londres.
Les critiques, très favorables,
ont confirmé que la pièce se
dirigeait tout droit vers un succès commercial.
Au total, les sept opus
de la saga se sont vendus à
plus de 450 millions d’exemplaires dans le monde.
RTBF/LP
Etats-Unis : concert en hommage à
Prince le 13 octobre à Minneapolis
MARKETING & COMMERCIAL
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Franck Lukusa 081 197 76 09
A GENTS COMMERCIAUX
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vendu à 2,65 millions d’exemplaires en 24 heures au
Royaume-Uni en juillet 2007.
Aux Etats-Unis, les premières
24 heures de ventes avaient
vu 8,3 millions d’exemplaires
s’écouler.
Si les lecteurs étaient
restés, dans le dernier roman,
sur un adolescent tourmenté
par son passé et son combat contre le redoutable Lord
Voldemort, alias Celui-DontOn-Ne-Doit-Pas-Prononcer-
D
e nombreux artistes par
ticiperont le 13 octobre à
Minneapolis à un concert en
hommage à Prince, l’icône de
la pop décédée brutalement
en avril dernier, selon sa famille mercredi.
Le spectacle se déroulera dans le nouveau stade
US Bank Stadium, construit
pour l’équipe de football américain des Minnesota Vikings,
a précisé la sœur du chanteur, Tyka Nelson, sur
Facebook. La liste des artistes qui se produiront à cette
occasion n’a pas été annoncée mais les billets seront en
vente fin août. Ce concert
devrait être le seul hommage
public pour commémorer la
mémoire du chanteur, décédé
d’une overdose de médicaments le 21 avril à 57 ans et
qui a été incinéré quelques
jours après sa mort dans l’intimité, en présence seulement
de quelques amis et de sa
famille. Clin d’oeil à l’artiste
dont l’un des titres les plus
célèbres était «Purple Rain»
(«Pluie violette») et qui a toujours été associé à cette couleur, le USA Bank Stadium, immense enceinte couverte qui
a ouvert ses portes le mois
dernier, compte pas moins de
66.000 sièges... violets, la
couleur des maillots des Minnesota Vikings.
David Bowie, également disparu en début d’année, était tout comme Prince
assez discret sur sa vie privée et sa famille n’a pas organisé d’événements publics
en sa mémoire.
A l’inverse, Michael
Jackson, parfois considéré
comme un rival de Prince
dans les années 1980, a eu
droit après son décès à un
grand concert d’hommage
avec de nombreuses vedet-
tes à Los Angeles en 2009,
avec son cercueil doré placé
devant la scène.
Mais le concert hommage le plus grandiose reste
probablement celui donné
pour le chanteur de Queen
Freddy Mercury: le spectacle,
en 1992 dans le stade de
Wembley à Londres, avait été
retransmis en direct à la télévision dans de nombreux pays
et les recettes avaient financé
la recherche contre le sida,
maladie qui avait emporté
l’année précédente l’excentrique chanteur moustachu.
RTBF/LP
16 Dernière Heure
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N° 6799 du vendredi 5 août 2016
Rencontre Kabila-Museveni à Masese
Opérations conjointes contre des ADF :
Kampala déboute Kinshasa
Le président de la République démocratique du Congo a rencontré
son homologue ougandais hier à Kasese, à la frontière entre les
deux pays. Au centre de leurs échanges, les questions sécuritaires
notamment la neutralisation des rebelles ougandais ADF qui commettent des atrocités contre les paisibles populations dans la partie
congolaise. Kampala vient de réserver une suite de non-recevoir
à la proposition de Kinshasa pour des opérations conjointes entre
les deux armées dans la traque contre les ADF.
LE POTENTIEL
a République démocratique du
L
Congo qui ne cesse de crier sa
« souveraineté » sur tous les toits
devra neutraliser seule les rebelles
ougandais ADF qui commettent
des pires atrocités depuis plus de
deux décennies contre les populations congolaises notamment
dans la région de Béni. Les Forces
armées congolaises de la République démocratique du Congo
(Fardc) devront tout faire pour
assurer la sécurité des paisibles citoyens et l’intégrité du territoire
national dans cette partie de la
République. Ce qui est du reste la
mission régalienne reconnue à
toute armée dans le monde.
Les Fardc ne devraient pas
faire l’exception. Cette question
qui reste prioritaire depuis des
années pour Kinshasa sans jamais
trouver des solutions devrait être
prise à bras le corps par l’armée
congolaise. Le sang des congolais a assez coulé dans cette région sans que les forces combattantes de la RDC ne puissent s’imposer sur le terrain.
En effet, la rencontre entre le Chef de l’Etat Joseph Kabila
et son homologue ougandais
Youweri Kaguta Museveni a accouché d’une souris. Kampala ne
voit aucunement l’opportunité de
mener des opérations conjointes
par les armées congolo-ougandaises contre les rebelles des ADF.
« Pour Museveni, il n y a pas
d’opérations conjointes entre
FARDC et UPDF mais les deux parties vont continuer l’échange d’informations », a écrit le gouverneur
Julien Paluku, présent à ces pourparlers, sur son compte Twitter. A
travers ce refus du président
ougandais, Kampala insinue que
cette milice n’est plus une menace
contre son régime. Ce, en dépit
de toutes les atrocités que les ADF
ont commis sur la terre congolaise
depuis plus de 3 décennies. C’est
la première hypothèse.
L’autre hypothèse est que,
l’Ouganda estime que les ADF ne
sont en réalité qu’un mirage entretenu par la partie congolaise et
que rien ne nécessite une opération contre une menace qui
n’existe pas en réalité. Pourtant,
ces présumés ADF ont toujours
tué, violé, volé, semé la désolation dans le Nord-Kivu au point
que la Mission des nations Unies
pour la stabilisation au Congo
(Monusco) ait dénombré plus de
1 000 morts attribués à ces terroristes depuis 2014.
MUSEVENI ET LES M23
Dans un communiqué du
3 août, le Centre d’études pour la
promotion de la démocratie et les
droits de l’homme (CEPADHO) a
recommandé à Joseph Kabila
d’interpeller son homologue
ougandais, Yoweri Museveni, sur
« la menace que représente les
rebelles ADF pour la RDC et pour
la région des Grands Lacs ».
Cependant, au sujet du
M23, le président Museveni a noté
que « la République démocratique
du Congo a rempli sa part » pour
assurer leur retour. « Il a instruit
ses services de s’occuper du
reste », a encore twitté le gouverneur du Nord-Kivu. Depuis leur
défaite en 2013, les rebelles M23
n’ont trouvé la vie sauve que
dans leur refuge en Ouganda et
au Rwanda, deux pays qui les ont,
d’ailleurs, toujours notoirement
soutenus. Bien plus, « le président
Museveni a déclaré que son pays
va aider à démanteler le réseau
qui recrute en Ouganda pour semer désolation en RDC », a encore écrit Julien Paluku sur son
compte twitter.
Sur la question du pétrole
du graben albertin, l’Ouganda se
dit prêt, d’ici à 2018, à débuter
« l’exploitation proprement dite ».
Le chef de l’Etat congolais
était accompagné de ses ministres de la Décentralisation, Salomon Banamuhere, du Tourisme,
Mutiri wa Bashala, ainsi que des
gouverneurs du Nord-Kivu, Julien
Paluku, de l’Ituri, Abdallah, et de
plusieurs généraux des Forces
armées congolaises.
Pendant que nous mettions sous presse cette information, le communiqué final de la
rencontre entre Joseph Kabila et
Yoweri Museveni n’était toujours
pas encore parvenu à la rédaction du journal Le Potentiel.
Face à la radicalisation des acteurs politiques,
la CRC propose une thérapie de choc
MARCEL LUTETE
e landerneau politique connaît
L
une morosité qui perdure. Ses
acteurs, constate le président na-
tional de la Convention pour la
renaissance du Congo, se radicalisent de plus en plus dans l’optique de défendre les intérêts partisans et égoïstes. Pour Shisso
Nkongolo Hyacinthe, le n°1 de ce
parti de l’opposition, «l’espace
politique national se rétrécit
drastiquement et n’augure presque pas des lendemains meilleurs
pour le peuple congolais au nom
duquel tout le monde prétend parler». La majorité présidentielle et
une partie de l’opposition campant
dans leurs positions extrêmes, affirme-t-il.
Et de souligner que la CRC,
«soucieuse de la stabilité du pays
ainsi que de décrispation de la
scène politique, se propose de
donner des réponses politiques
aux questions politiques qui fâchent». D’abord, à propos du blocage du dialogue national. Au regard des tensions politiques et sociales qui se profilent à l’horizon ainsi
que du durcissement des acteurs
et forces politiques en présence à
ce jour, cette formation politique
estime que le dialogue «se veut la
clé de voute pour sauvegarder la
paix et la stabilité au mieux des
intérêts de notre peuple. C’est
pourquoi, la CRC plaide pour
qu’un compromis politique soit
conclu entre acteurs et forces
politiques en présence dans l’op-
tique de mieux gérer l’après-19
décembre 2016».
Aussi, ce parti de l’opposition persiste et signe que de ce
dialogue il n’en sera question que
des aspects techniques liés aux
élections notamment l’enrôlement des électeurs, la fiabilité du
fichier électoral et du calendrier
électoral global, consensuel et réaliste.
LE POUVOIR EN PLACE
RESPONSABLE
La CRC s’évertue à éviter
les positions extrêmes entretenues à la fois par la majorité au
pouvoir et une partie de l’opposition, voilà qui justifie sa position à
exiger la tenue dans un bref délai
du dialogue politique national
qu’elle veut inclusif. Somme toute,
la Convention pour la renaissance
du Congo reste convaincue que
«s’il y a blocage, c’est le pouvoir
en place qui en est responsable
et ce, pour bien des raisons : l’ordonnance présidentielle du 28
novembre 2015 dont la caducité
a été constatée par le non-respect d’une de ses dispositions qui
stipule que le comité préparatoire
devrait entrer en fonction dix (10)
jours après sa promulgation. A ce
jour, ce comité peine à être mis
en place et à démarrer, relève-ton. Par la résolution 2277 du Conseil de sécurité des Nations unies
du 30 mars 2016, fait voir la CRC,
il eût fallu que l’ordonnance présidentielle sus vantée soit rapportée et que les ordonnances présidentielles de réduction des peines
soient élargies à des prisonniers
d’opinion».
D’où, la CRC, qui considère
l’intérêt supérieur de la nation, invite le pouvoir organisateur à accéder aux préalables ci-haut cités
pour que ce dialogue tant souhaité
se tienne dans un climat apaisé.
«Agir autrement, cela, estime-telle, «se révélerait comme des atermoiements inscrits dans l’approche
de l’usure de temps afin de justifier
la non tenue des élections dans les
délais constitutionnels».
S’agissant de la pression
exercée sur E. Kodjo, ce parti
pense encore une fois de plus que
«c’est la majorité au pouvoir qui
plante le décor pour faire le pyromane qui joue au sapeur-pompier en offrant le facilitateur sur
l’autel des holocaustes ; tout cela
dans une approche manichéenne
de l’usure de temps afin de justifier le glissement automatique. Sa
présence ou son départ ne peut
en aucun cas empêcher la tenue
imminente du dialogue politique
en RDC «. D’ailleurs en son
temps, la CRC avait exigé l’accompagnement de la communauté
internationale conformément à
l’accord cadre d’Addis-Abeba et
des résolutions internationales y
relatives pour la crédibilité de ces
résolutions pouvant nous éviter
des concertations nationales bis.
Au demeurant, la Convention pour la renaissance du
Congo lance un appel patriotique
et pathétique aux acteurs politiques congolais de «quitter les
positions extrêmes, égoïstes et
partisanes pour trouver un consensus autour des questions d’intérêt national partant de survie
collective et cela préserverait le
pays contre l’imbroglio et la cacophonie vécus en 1960».
APOSTROPHE
Libérateur-Oppresseur
BEN-CLET
Q
ue la nature, insi
dieusement, transforme l’homme politique !
De père de l’indépendance en 1980, et libérateur du peuple zimbabwéen des affres de la
colonisation, Robert Mugabe, 92 ans, a choisi de
se laisser peindre en oppresseur. Dans son propre pays.
Réflexe de sénilité
ou non, il vient de se
trouver un hobby pour
boucler lamentablement
son pèlerinage sur terre.
C’est l’application, au
coup par coup, d’une violente répression. Répression contre l’opposition. Répression contre
les jeunes diplômés en
quête d’un premier emploi. Répression contre
les hommes d’église. Répression contre les vétérans de la guerre d’indépendance, ses ex-camarades.
Chaque fois que
surgit une contestation,
le scenario demeure le
même : mobilisation de la
police, passage à tabac
des manifestants, dispersion à coups de matraques, de canons à eau et
de gaz lacrymogène, emprisonnement pour les
meneurs. Cinq vétérans
libérés la semaine dernière ont dû payer une
caution de 300 dollars.
La répression ne
choisit plus ses cibles. Le
pasteur Evan Mawarire,
chef de file de la fronde
citoyenne et organisateur d’une grève générale, a été arrêté et inculpé de tentative de renversement du gouvernement. Ce jeune de 39 ans
s’est fait connaître du
public en postant, en
avril, une vidéo dénonçant l’incurie et la corruption du régime. Il a,
depuis, trouvé refuge en
Afrique du sud.
Quoi qu’il fasse
pour s’éterniser, Robert
n’ignore pas qu’à tout début succède la fin.
Preuve : la contestation
qu’il découvre après trois
décennies des honneurs
… bien mérités au pays
et en Afrique. Faut quitter le pouvoir avant qu’il
ne vous quitte. Qui l’a
dit ?