BILIPO_OEIL-POLICE_1910_0066

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BILIPO_OEIL-POLICE_1910_0066
i oous voulez gagner 500000 FRANCS, lisez L'ŒIL DE LA POLICE
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AnOCe- 116)
PUBLICATION
NATIONALE
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RHDACTION, ADMINISTRATION, ANNONCES
7 , Rue Dareau. PARIS
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Les manuscrits non nattés ne se ni pas rendus
ABONNEMENTS ET CONCOURS
... 75. Rue Dareau, PARIS
(OH fabonne dans tous les bureaux de poste)
Un Bazar de la Charité en Hongrie
PRIX:
10
l Hebdomadaire
Voir notre douzième page en couleurs ; UN ATROCE SUPPLICE EN PERSE
BAZAR DE tA CHARITÉ EN HONGRIE
CL.
LU
I*A SEMAINE CRIMINELLE
DANS
LU
LE NORD
TUÉ PAR SA FEMME. — De fréquentes dissuasions éclataient entre un mineur et sa femme. A ses moments perdus,
le mineur faisait le commerce des bestiaux avec 1 aide de sa
femme et d un garçon boucher. Cependant les deux époux se
I
i
séparèrent. Une amie facilita on rapprochement, mais les
querelles éclatèrent de nouveau. An cours d une dernière dispute, la femme, qui avait acheté un revolver, lit feu par cinq
fois sur son maii qui venait de se coucher. Le malheureux, .c
crâne fracassé, expira deux heures plus tard.
NŒUA.
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03
55.
SQiTlîfELLE ATTAQUÉE. — Au cours de la nuit, un
splt&t du 45" d'infanterie était en faction au ma;a.in ce
pou are du Pont-de-Marcq quand il entendit du bruit G ans les
douves. U s approcha et aperçut deux iocividus coûtés de casquettes. ' Qui vive? cria-t-il. Au même cioment.il recevait
un pavé sur la tête et dégringolait ie talus. Pendant ce temps,
les malfaiteurs prêtaient Ta fuite.
LILLE.
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DRAME PASSIONNEL.
Abandonné par sa maîtresse
qu il brutalisait et qu il laissait sans argent. un unijambiste
avait juré de se venger. 11 se rendit, armé d un revolver,
chez la mère de son amie et il y rencontra celle-ci. Toutes
deux étaient assises près du poêle quand 1 homme entra.
Sans un met, il sortit son revolver de sa poche et fit feu par
deux fois'. Personne ne fut sérieusement atteint. Désarmé
par un voisin, le coupable se borna à déclarer qu il regrettait
de n avoir tas tué son aœie.
AKZiN.
Un atroce Supplice en Perse
Mukrafla-os-Sullaneh, chef d'espionnage
en Perse', avait été à plusieurs reprises
l'objet de violentes menaces, il y a quelque
temps même, il n'avait dû son salut qu'à
une fuite précipitée, imprudemment, et malgré l'avis officieux du gouvernement actuel,
0 rentrait dernièrement sur le territoire
persan.
11 se cacha le plus qu'il put, mais il fut
découvert, reconnu et arrêté aussitôt. Après
un jugement sommaire, il fut condamné à
être pendu sur la place publique de Téhéran.
t.a populace mil, dans les détails de l'exécution, ton le la rage que peut faire naître
la passion dts tortures,
Le malheureux fut laissé les pieds et les
mains libres. On voulait ainsi prolonger son
agonie. Hissé à là potence, tandis que ses
exécuteurs tiraient fortement sur les cordes,
le pauvre diable se cramponna des deux
mains au nœud qui l'étranglait et réussit à
se dégager.
U tomba au pied de la potence. Avant
qu'il eût pu se relever,.la foule était sur lui.
À coups de pied, à coups de poing, de pierres
et de bâton, l'infortuné fut assommé par
des brutes assoiffées de sang et que ne
pouvaient émouvoir les cris de leur victime.
Enfin, lorsque, tout sanglant, le condamné
se fut évanoui, les exécuteurs relevèrent le
corps meurtri,, déchiqueté et ïe pendirent à
nouveau. Cette fois la corde fit son œuvre
de mort.
Les murailles léchées par le feu laissent
tomber des morceaux enflammés pour s'écrouler ensuite dans un affaissement final.
Le théâtre de la catastrophe produisait
une impression terrifiante. Des cadavres calcinés étaient entassés les uns sur les autres.
On entendait des décombres, les cris de douleur que poussaient ceux qui étaient blessés
et qui vivaient encore.
Une immense désolation règne dans tous
les environs ; il n'y a guère de localité voisine qui ne soit touchée par la catastrophe,
car, de partout, des gens étaient venus pour
prendre part à celte fête. Les médecins sont
accourusde tous côtéspourportersecoursaux
blessés. Sur les musiciens composant les
deux orchestres, trois seulement ont pu se
sauver. Beaucoup de personnes réussissaient,
tout en brûlant, à gagner le dehors, mais
ne tardaient pas à tomber. On a dû faire
venir la troupe pour ensevelir les morts.
D'après les évaluations du désastre, le
nombre des morts s'élève à quatre cents et
celui des bléssés à cent.
Le bruit courait que l'épouvantable tragédie était due à un accès de jalousie d'un
jeune-paysan qui trouvait que sa liancée
prenait trop de plaisir à danser avec ses
rivaux.
D'autre part un témoin a déclaré que
plusieurs jeunes gens, qui n'avaient pas été
admis dans la salle eten avaient été expulsés
pour cause d'ivresse, auraient mis le feu
par.vengeance.
sociétés de jeunes gens d'OEkerito, village
de Hongrie, avaient organisé un grand bal et
avaient aménagé à cet effet une vaste grange
qui servait habituellement de remise aux
voitures. Ce hangar immense était tout
entier construit en planches légères et facilement inflammables. Bientôt, les danseurs
et les danseuses affluèrent, portant les uns
les autres, suivant un usage du pays, des
branches de pin. dont le sol fut bientôt jonché. D'autres branchages avaient été suspendus aux parois de la grange et servaient
a supporter les lampions de toutes couleurs,
dans lesquels brûlaient des bougies.
Au dénut du bal, on avait condamné au
verrou la, seule porte étroite, afin que personne ne pût entrer sans billet.
Une fois la salle comble, on ferma du dehors l'unique porte qui donnait accès dans
la salle et, pour plus de sûreté, on la cloua
littéralement •
Il y avait, peu de temps qu'on dansait
quand un lampion prit teu.
Tout à coup les branches de sapin qui s'y
trouvaient depuis la dernière fête flambent:
et les parois de bois fournissent au feu une
proie facile.
Les flammes jaillissent de partout, semant
l'effroi et la terreur.
Des cris d'épouvante retentissent ; on se
bouscule; on se renverse. Pas de pitié dans
l'affolement général.
On se rue vers la porte.
Celle-ci résiste à tous les efforts.
Les brutalités
dans l'armée allemande
(*m
?
commentera
Flère de son Cri
par Jules MARY
C'est une couvre pro'fiomlumciil, drainaliijue, le roman d'une vie de femme sur
laquelle pèse un terrible mystère qui frappe
1 héroïne dans ses plu) s pures affections,
(l;m> son amour, dans 1 bonheur des siens
et qui sème autour d' lie la douleur el
la mort.
Si vous voulez gaqnef 500 000 francs
prenez part au grand r on cours qui commenceia en même temps
LES PILLEUBS D'É PAVES
SEMAINE
CRI M îr ELLE
DANS L'OUEST
TERRIBLE RIXE. — A l'ansle de deux rues, un ouvrier
couvreur se trouva en présence d un ce ses collègues qu accompagnait un menuisier. Les deux couvreurs qui s envoûtaient
en vinrent aux mains. Le menuisier voulut s inttrî.cser, mais
il fut assailli par 1 un des couvreuis. L autre, pour la ueiendre,
porta un coup de pied en pleine figure à son adversaire. La
loule qui s'était amassée poussait centre luidesciisde mort.
Enfin le menuisier put se relever, mais son agresseur, prêtant
le second couvreur à bras-le-corps, le iança tans la devanture
a'un imprimeur. Le malheureux tassa à travers les vitres.
SAllvT-IttMAIN-DE-CCLBolLC.
Renard est toujours à Versailles
La prison de Versailles se vide... L'admiLe Conseil de guerre de Dresde a jugé i nislralion pénitentiaire a effectué le- transquatre sous-oflieiers du '.1,7°' uhla'ns. în^Ulpeis l f'ert de deux condamnés dont le procès lit
de mauvais traitements envers leurs" infé- ': quelque bruit devant la "Cour, d'assises de
Sfni.ie-et-Oise. r.'est d'abord M'°° Dallemagne,
rieurs." •• en plus dé deux cents cas, dont
l'ex-aniie de M. Merlou, qui, condamnée dercent vingl-ein^ ;ï la charge de l'un d'eux.
nièrement
à cinq ans de réclusion, et dont
La' .brutalité de celui-ci dépasse tout, ce
la peine a été commuée en deux ans de
qu'on;, petit imaginer. La cravache, le fouet,
prison, est dirigée vers la* maison centrale
la lance même, mut lui était bon pour frapde Rennes, Ensuite c'est Marius.Boursin, le
per ses hommes, Plusieurs d'entre eux fulégionnaire qui 'assassina une; vieille renrent grièvement blessés.
lière de V rsaitles, condamné*,'aux travaux
11 à été condamné ù neuf mois de prison
forcés à perpét.uil
il a été embarqué pour
et à la dégrsnlulion.
Sunl-Mai iiH-.u L;
afin d'y attendre le
Les trois autres s'en tirèrent'avec six seprochain convoi à destination de la Guyane
maines d'arrêts.
: Tous les : condamnés des trois dernières
sessions d'assises ont été transférés dans
les délais légaux. Renard est le seul qui
On ne doit pas battre sa femme
reste.
« Aime ta femme comme ton ;'mn'. mais
seçoujj La rumine un noirier, ». est une.
Par la Hache et le Revolver
maxime Fort suivit dans toutes lés classes
fie la société ru ss'ie.. On* comprend donc la
A
la foire aux jambons, où il exerçait une
u produite dans toute la
vive sensatio
surveillance, il y si trois jours, le sous-brii sentence de la Cour suRussie une i
ga'dier de la Sûreté, Fleury, dressa soudain
i (Sénat) qui'se prononce
prème de l'é
Poreille. 1.1 venait de surprendre la converContre[$«abjy de les maris /russes do battre sation suivante .échangée entré une femme
leur femme.
d'un
cinquantaine d'années et un individu
Un de ces )oux peu tendres, professeur
vêtu en ouvrier.
rin ?rsit dê Kiisan. pétait adressa à U
— Dis donc, mon petit, j'ai une affaire h
faire réint •grjy'.iii ,sa femme 'le
atie pô
le proposer I II s'âgi.1 de « refroidir » mon
nom. il fui) débouté
ûttutèul. 1'
d< imieile
amant, le carrossier -Maligne, qui demeure
lemande# le tribunal ayant établi <
rue de ta Lolie-Mérieourt. Tu comprendras
Mail partie i iro qu'elle recevait le mobile de ma vengeance quand Mi saujours, de son
jpresque ton
ras que cet individu a voulu m'empoisonnerpour s'emparer, d'une quarantaine de mille
Le professeur . alla eu Cour d'appel, ittvo* iraiies que je ..possédais.
la j.'.our ne
quant tes mœurs ...russes. Ma
!
Le promeneur^ un pauvre hère sans feu
lui donna pas raison nqrt plu L é|toU.X.dé- ni lieu, demanda, à son interlocutrice si
liii.4sé tgçéstrdoné 'pourvu en cassation contre quelles conditions il lui faudrait accomplir
la sentence fort, inique selon lui. 11 n'y a ee forfait'. •
incompatibilité d'humeur
aucun cas
Non' seulement je te logerai et je nourclarn-t-il. à la Cour. ,T'sii battu ma l'ermite
rirai jusqu'siu moment/ voulu, mais encore
toutes, les fois qu'elle ( igobéisâait. Ce n'est
je te-donnerai, cinq louis si cela réussit.
que dans sept cas qu'i i o pu établir que
Le malheureux accepta..
les coups ont causé d ; ecchymoses,
lu malin, a quatr. '. heures, él demie-, la
' Le .Sénat ne s'est pn laissé toucher par
fenime attendait en c ciînpii§(^iévde, son corncelle argumentation ; il i au contraire flétri
plice celui qui deyâïl , cleVenlr-: leur viclinie.
la brutalité du mari..
lis élaient portés dan s un coin sombre, rue
Mathias:Duva 1. près '% du chemin de fer de
ceinture.
Mais
li\ suiis-brigadier -Fleury
veillait avec un inspéolieùr. Dès que le carrossier'.apparut,, les deux agents se préciDans sen prochain numéro,
pitèrent sur le malfaiteur au moment où
L'ŒIL DE LA POLïCi
LA
\
celui-ci brandissait une hachette. La femme
avait 'déjà le doigt sur la gâchette de ; son
revolver chargé de six balles. Et c'est
ainsi que grâce à-la. vigilance des> représentants de l'autorité , fut évité yan crime
dortt la préméditation était bien? .caracté;*N-;,
1
risée.
La coupable a été envoytSe au Dépél
par M. Bénin, .secivliiirç'vdu. commissariat
du quartier dq 4a. Maison-Rlanche.; Quant uu
complice, (\ui 'avait réussi"à s'écdiappér des
mains du sous-'biïgsidier Fleury, il est. activement rechérclVé.
!
Mort d'un Assassin
L'ancien
cavalier: Georges Langry, du
9* cuirassiers, qui', assassina deux vieillards
dans l'Aube et.' fut condamné,., en juillet,
aux travaux forcés ù perpétuité,^,,par le
conseil de guerre/de Nancy, vient* de mourir
ii SainWean-du-Maroni.
A os lecteurs se- souviennent que VOEU do
la fiôlim fut' le mvâ journal qui donna à.
cette époque, la. reproduction exacte de. la
dégradation cle Langry, en une double'-page
«n couleurs.
-
MYSTÉRIEUSE BOMBE. — Au village de Lestuvet-en
Flomordien, une btmoe lut placée pendant lanuit sur la fenêtre d une maison. Toute la iamille qui habite cette maison
fut réveillée par une explosion ÎGIIUC afcle, tandis que les
meubles se renversaient et que .des éclats de verre venaient
joncher le sol. Une enquête est ouverte peur retrouver le
coupable. '
CHATEAUL'N.
BRUTALE AGRESSION. — Vers quatre heures de l'aprè
midi, un maçon regagnait son domi.iie, quand, aperctvam
un homme couché dans un fossé, il voulut lui demander
n était pas malade. L homme se leva d un bond, roua de cor.
le malheureux maçon, puis, quand celui-ci lut étendu sor la
mute, il continua à le frapper violemment. Après quoi
mystérieux inuivicu prit la fuite.
LAMBALLE.
\ Un Ultimatum au Préfet de polie :
jnerches
Les inspecteur; i des brigades .(
de la préfecture de police, ne s
ias cOntents et vont le faire savoir,
On leur a ff it entendre, e î". effet,
Bt. qu<
M. Lépi
n'était
du l
décidé à le?
laisseï
groupe
ioeiation »anîiéûle,
Par lin
M, Moiiquiiii - dire'
mêflfair
teur gén al des recherche 3„ le préfet'a fail
dire siu: -iou^-brigadiers ;;] n'çmius au débi !
de l'ann
qup 'le personn el.. des!,^a0nèr;cnec
devait a nelre, pour su c< )nsy,tueu én- asS' dation s
icale, je vôt'c di1 f' ,slfdtit, des 'fonclionnairt
qui lui donnera I outes garanties,
Les ' ii spt eurs "objeidw it
lés • associa lions
des. sont auU iriséeS" clans d'autrès a.dmini; rations, et,.. bien -.mieux; que
les gardiens de la paix * )nf |H -élire dus
délégués qu
viennent enaque mois sentreteni); avec M. Lépine. Les inspecteurs demandent à être traités sur un.-.pied d'égalité:
el, pour- un peu. ils accuseisiient leur chef
d'être trop ' sensible . au prestige, de l'uniforme.
■'
Mais, pendant que ces doléances se font
entendre, les gardiens de la paix; eux aussi,
élèvent la voix. Il paraît qu'on refuserait
aux gardiens des brigades de réserve lo
droit d'élire leurs rei)résentants.
En résumé, il serait .puéril': d'essayer de
dissimuler qu'une certaine agitation règne
sic;tuellement' dans le personnel de la préfecture de police ; des conciliabules secrets
ont été tenus, et on y aurait:''décidé de signifier à M. Lépine qu'on lui laisserait tout
le mois prochain pour refiéehir, mais que,
Si la question des dôlépués n'était pas réglée le 30 avril, on aviserait... le lendemain.
• Or, le lendemain, c'est - le lw mai !
Lire û (a page 10 : LE FAUX JUST1CIER, histoire Wun complot
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UNE
ETRANGE DISPARITION
Grand Roman policier inédit *
LA SEMAINE CRIMINELLE
LA SEMAINE
dans le Midi et le Centre
TENTATIVE D'ASSASSINAT. — Une tentative d'assassinat a été commise à Marre, près Marssac.
Un cultivateur, propriétaire à Marssac, a tiré un coup de
îusil sur la belle-mère de sa fille.
Le coupable vivait depuis quelque temps en mauvaise
intelligence avec les beaux-parents de sa fille.
Le parquet s'est transporté sur les lieux et, après un interrogatoire sommaire, a procédé à 1 arrestation du meurtrier, qui a été conduit à la maison d'arrêt.
Un docteur de Marssac, qui a soigné la victime, a déclaré
que les blessures, sans être cependant mortelles, paraissaient
assez graves.
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UN ENLEVEMENT. — Amcurcux fou de la femme d un
marchand de vin, un jeune châtelain résolut ée 1 enlever. U
la gietta en automobile et quand elle passa près de la voiture,
le jeune homme et son ehauSîeur se jetèrent sur elle. En une
seconde, elle fut jetée dars la vciture, bâillonnée et chloicformée. A la nuit, à Péage-cu-Roussillon, tamis que les ravisseurs étaient entrés tans une auberge, la pfuvre femme
put s ënîuir.
SAINT- E HENNE.
CONSÉQUENCE D'UNE GRÈVE. — La misère était grande
au foyer a'un mégissier, depuis que la grève durait. La ïtmme
de l'ouvrier, désespérée de voir que cette grève s éternisait,
reprochait à son mari de ne pas vouloir reprent re le travail.
FuiLux, le mégissier lui porta un coup de en teau dans le
bas-ventre. L état de la blessée paraît désespéré.
GRAULHET.
UN INFANTICIDE. — Le parquet de Saint-Amand s est
transporté au Château-Gaillard pour procéder à 1 arrestation
de la flile de la châtelaine, une jeune HJe de 19 ans qui, apre's
avoir accouché clandestinement, éuangla son enlant en lui
passant un lacet autour QU COU. Le petit cadavre a été découvert dans l'armoire de la jeune fille.
BOURGES.
AU TRIBUNAL
CORRECTIONNEL
Badoit et sa bonne
Haute en couleur, énorme comme une
statue de la place de la Concorde, vêtue de
soie, un manteau de velours noir sur les
épaules, et, sur la tête, un chapeau d'ordre
composite orné de. plumes de perroquet,
aux mains des gants gris perle, apparaît,
dans- son ampleur rayonnante, Mm° veuve
Béchut, poursuivie comme complice, dans
un galant délit, du sieur Badoit, employé
de chemin de fer.
Sec et'noir comme un pruneau, le corps
serré dans un pet-en-l'air étriqué, le coupable,, assis auprès de sa coprévenue, nous
fait ' vaguement songer à une asperge
accolée à une citrouille.
M.
LE
PRESIDENT,'
marié et' séparé
femme. Celle-ci,
OU ptéVfillïï. —' VOUS êtes
depuis dix ans de votre
sachant que vous aviez
dans la Vallée du Rhône
(Traduction de J. Heywood)
CHAPITRE V
8
LA
COMTESSE
DE
M1RAC
(suite).
— Du matin au soir, m'expliqua la sémillante Fanny, Mme Daniels -ne fait que se
promener dans toute la maison comme une
âme en peine. On dirait qu'elle ne peut pas
rester tranquille un. seul instant, Elle va,
elle vient, elle monte, elle descend ; il y a
de quoi devenir folio ! El, blanche avec cela,
et tremblante, il faut la voir! Elle a la main
si peu sûre, quelle n'ose même pas poser
un plat devant monsieur. C'est moi qui suis
obligée de servir à. table.
Quand Monsieur est dans sa chambre, elle
ne reste pas cinq minutes sans alleé rôder
autour de la porte. Ce qu'il y a de plus curieux, c'est qu'elle n'entre jamais chez lui.
Elle se contente de passer et de repasser
dans le corridor, en se tordant les mains
et en se parlant à elle-même. C'est à croire
qu'elle a perdu l'esprit.
« Je l'ai vue plus de vingt fois poser la
main sur le bouton de la porte et la retirer
brusquement comme si elle avait touché un
feu rouge. Quand, par hasard, M. Blake
ouvre la porte pendant qu'elle est dans le
voisinage, elle se sauve comme si le diable
était à ses trousses.
« Je ne sais pas ce que tout cela signifie,
mais .je ne suis pas plus bête qu'une autre,
et si vous m'en croyez...
Et ainsi de suite jusqu'à ce que j'en eusse
les oreilles fatiguées. Tout cela me donnait
fort à penser. Je sentais qu'en présence de
faits'pareils, ce serait folie de me décourager.
Ce. qui m'y avait porté,, par instant, c'est que
je craignais toujours de me trouver en présence d'une fugue vulgaire. Du moment qu'il
s'asissait d'autre chose, je ne me laisserais
arrêter par rien, pas même par la haute
position du redoutable M. Blake.
Aussi, lorsque quelques instants après,
Fanny m'annonça que son maître avait commandé la voiture pour neuf heures et qu'il
avait l'intention cle se rendre à un bal de
charité, piïs-je tout de suite la résolution
de m'attacher à ses pas.
Une telle dérogation à ses habitudes ne
pouvait manquer de présager queloue événement d'une importance capitale. Bien qu'il
lïil déjà huit heures et demie passées, je
réussis néanmoins à pénétrer dans les salons de l'hôtel Waldorf, moins d'une heure
après l'ouverture du bal.
Il y avait un monde fou. Je dus faire
trois fois le tour des salons avant d'apercevoir mon homme. L'ayant trouvé enfin, je
fus passablement déçu en constatant qu'au
lieu d'être cnlouré, comme je m'y attendais,
d'un cercle d'admirateurs des deux sexes, il
causait dans un coin retiré de la salle avec
un vieux député chauve du XVe arrondissement. Je m'approchai suffisamment pour
entendre que ces messieurs discutaient
l'attitude d'un certain Smith, qui, depuis un
certain temps, menaçait de se séparer de
son parti à la Chambre.
— Si c'est pour cela qu'il est ici, me dis-je
en moi-même, il aurait aussi bien Lait de
rester chez lui et de faire la cour à la charmante Fanny.
Sur quoi j'allai me noster dans l'embrasure d'une fenêtre d'où je pouvais, sans
perdre de vue M. Biake,. m'en donner à,
cœur joie, d'admirer lés belles épaules des
"Voir VOEU de la Police n°3 61 à G5.
une maîtresse, a, dans le but d'obtenir le
divorce, fait dresser contre vous procèsverbal pour entretien de concubine au domicile conjugal. Vous reconnaissez bien que
vous vivez en concubinage avec madame
veuve Béchut ?
LE PRÉVENU — Jamais ! jamais ! Cette dame
n'est pas ma maîtresse ; c'est ma bonne.
M. LE PRÉSIDENT. — Une bonne vêtue comme
l'est Madame! Mais à vous voir l'un à côté
de l'autre, c'est vous que l'on prendrait pour
son domestique et elle pour la maîtresse !
LE PRÉVENU. — Ça n'empêche pas que c'est
ma bonne, rien que ma bonne, et pas autre
chose.
M. LE PRÉSIDENT. — Une bonne à tout faire
alors ?
'
LE PRÉVENU.' — Àh ! oui, pouf ça, à tout
faire.,
,■
„*
-.. : ...
M. LE PRÉSIDENT. —- Depuis quand L'avezvous votre... bonne?
LE PRÉVENU. '— Depuis le 14 juillet.
M. LE PRÉSIDENT. — Précisément, il résulte
du rapport de police que vous changez dé
maîtresse, chaque année, le 14 juillet. C'est
une façon, à vous de célébrer la. fête nationale,. {Rires.) V
danseuses qui passaient en tourbillonnant
devant moi.
Tout ii coup, il se fit comme un silence
dans le salon. C'était l'intervalle entre deux
valses et l'encombrement n'était pas aussi
grand que tout à l'heure. En suivant la
direction de leurs regards, je me rendis
compte de ce qui attirait l'attention des promeneurs qui défilaient sous mes yeux. Mon
cœur se mit à battre violemment,.
Une femme venait d'entrer au bras d'un
monsieur d'un certain âge, qui étail. à n'en
pas douter, un étranger dé distinction. Mon
premier coup d'œil m'apprit que la nouvelle
venue n'était autre que l'original du portrait que j'avais aperçu dans ia chambre de
M. Blake.'
Elle', paraissait plus âgée île quelques
années qu'elle n'avait dû l'être au moment
où elle avait posé pour cette peinture. Sa
beauté avait mûri, ses charmes s étaient
développés. Je remarquai, toutefois, sur son
visage une certaine dureté d'expression qui
n'avait pas existé naguère. Sans doute elle
n'avait pas trouvé dans le mariage tout
le bonheur qu'elle en espérait lorsque, par
ambition, elle avait préféré au séduisant
Ifolmah Blake un grand seigneur étranger,
d'une vin.nl,'line d'années plus âgé qu'elle.
Je fus confirmé dans cette opinion après
avoir été témoin de la petite scène qui se
déroula bientôt devant mes yeux. La comtesse de Mirac, la tête ceinte d'une liare
resplendissante, une rivière de dianianls
sur la poitrine, s'avançait eu regardant
autour d'elle et en ne prêtant qu'une oreille
distraite aux propos empressés que lui tenait son cavalier. Bientôt, elle aperçut
M. Blake dont les yeux, sans doute, rencontrèrent les siens, car elle inclina la tête
avec une soudaine émotion qu'elle ne parvint pas à dissimuler entièrement. Puis elle
passa, majestueuse et hère, sans s'arrêter
pour lui adresser- la parole.
— Elle l'aime toujours, me dis-jc intérieurement, tout en-me retournant vers M. Blake
pour voir si la surprise de cette rencontre
n'aurait pas éveillé, sur son visage, ' une
expression correspondante.
J'en fus pour ma curiosité, car déjà il
s'était retourné vers son compagnon qui venait sans doute d'émettre quelque réflexion
spirituelle, à en juger par l'air de satisfaction un peu niaise répandue sur ses traits.
Voyant que M. Blake reprenait' tranquillement sa conversation interrompue, je jugeai
opportun de le quitter pour l'instant afin de'
suivre celle dont la présence semblait le
laisser si indifférent.
Il ne me fut pas facile cle m'approcher
d'elle. La nouvelle de l'arrivée dans les salons d'une comtesse authentique s'était répandue comme une traînée de poudre et,
tout ce que New-York compte de jeunes
élégants se disputait l'honneur de se faire
présenter à elle.
Je me consolai en pensant que l'essentiel
('■lait d'observer si, oui ou non, M. Blake
viendrait lui causer pendant la soirée. Le
temps me . parut long, cela va sans dire,
mais un détective dans l'exercice de ses
fonctions ne se décourage pas pour si peu
de chose.
J'avais du reste sous les yeux une femme
bien digne d'être étudiée avec soin. J'appris
à connaître sa beauté dans tous ses détails,
les mouvements gracieux de sa tête, le va
et vient de la charmante rougeur qui, de
LU .PRÉVENU.
— Autrefois, oui. Mais Madame n'est rien que ma bonne.
M. LE PRÉSIDENT. — Mais il n'y a qu'un lit,
l ia'/, vous. Où couche la veuve Béchut ?
LE PRÉVENU. — Dans mon lit.
M. LE PRÉSIDENT. — Nous nous en doutions.
Et vous?
LE PRÉSIDENT. — Moi aussi.
M. LE PRÉSIDENT. — C'est un aveu.
LE PRÉVENU. — Non, car nous ne couchons
pas ensemble.
M.
LE
•— C'est peu admissible.
— C'est pourtant la stricte
LE PRÉSIDENT.
PRÉVENU.
vérité.
Je ne peux pas dire ce qui n'est pas.
LE PRÉSIDENT, Ù la prévenue. — Veuve
Béchut, le commissaire de police de votre
quartier s'est rendu entre onze heures et
minuit, au logement de M. Badoit. Ce loge-,
ment se compose d'une chambre unique,
•pourvue d'un seul et unique lit. Le commissaire vous a trouvée couchée dans ce
lit. Quoique M. Badoit ne fût pas à ce moment dans la chambre, il est évident que
vous êtes sa maîtresse. Il n'est pas d'usage
qu'une femme soit trouvée, seule, à minuit,
dans le lit d'un monsieur, si cette personne
M.
CRIMINELLE
ASSASSINAT D'UNE OCTOGÉNAIRE. — A Fuissé, une
vieille femme de quatre-vingts ans a été trouvée étranglée
sur son lit. On a arrêté deux cousins et voisina de la victime,
qui vivaient à sa charge.
,?^C??*^UN FOU PARRICIDE. — Dans un subit accès de folie,
un cultivateur a tué sa mère à coups de matraque. Les gendarmes, accourus pour le maîtriser, ont été grièvement
blessés, ainsi qae plusieurs habitants qui avaient voulu
intervenir.
TOULON.
DRAME MYSTÉRIEUX. — Dans un misérable logement
vivait un faux-ménage qui s'adonnait à la boisson. L autre
nuit, la femme rentra ivre et chercha querelle à son ami.
Celui-ci lui administra une raclée et se coucha. Quand il
s éveilla, il trouva sa maîtresse, morte dans le lit; deux
plaies saignaient au-dessus de ses yeux. 11 soutient que ce
ne sont pas les coups qu il a portés à sa maîtresse qui lui ont
occasionné ces deux blessures.
CHALON-SUR-SAONE.
AUDACIEUX BANDIT. — Doué d'une rare audace, un
maliaiteur a attaqué en plein jour l'encaisseur d un avoué,
dans l'escalier même de 1 étude. L'encaisseur, un gardien de
la paix en retraite, fut saisi par derrière, renversé, et frappé
aux mains et au cou avec un rasoir. L agresseur dut prendre
la fuite sans aveir pu dévaliser sa victime.
LYON.
TENTATIVE DE MEURTRE. — A la sortie d'un café, en
employé ét&it parti, en compagnie de deux camarades. Soudain, une baiu-e u apaches surgit. Les trois amis s enfuirent
de tous côtés, mais les apaches rejoignirent 1 un d'eux et le
frappèrent d'un coup de couteau. Le blessé fut trouvé par des
agents qui le conduisirent à l'Hôtel-Dieu.
LYON.
ne vit pas maritalement avec le monsieur
en question.
» Les bonnes ont ordinairement une
chambre autre que celle de leur maître.
LA PRÉVENUE. — Monsieur le président, il
n'y a jamais rien eu entre monsieur Badoit
et moi. Je jure que...
M.- LE PRÉSIDENT. — Voyons, Badoit, vous
prétendez toujours que vous n'aviez pas fait
de la veuve Béchut votre concubine ?
LE PRÉVENU. — Bien sûr, monsieur le président ! Je vais vous expliquer. Moi, je suis
employé au chemin de fer du Nord ; je fais
le service de nuit. Je dors chez moi dans le
jour, et foutes les nuits je vais au travail.
Quand je rentre, madame Béchut se lève
pour vaquer aux soins du ménage. Nous
sommes bien innocents tous les deux. D'ailleurs, voyez comme elle est grosse. Lorsqu'elle est couchée, il n'y a pas de place à
côté d'elle. Où voudriez-vous que je me
misse ?
Le tribunal ne paraît pas convaincu par
celle ingénieuse explication. Il condamne
Badoit à cent francs d'amende et sa bonne,
à cinquante francs.
Le Greffier.
66
LA SEMAINE
CRIMINELLE
DANS LE SUD-OUEST
LE CRIME D'UNE FILLE. — Vers dix heures du soir un
jeune homme de vingt ans rencontra une fille-'soumise qui
lui proposa de venir an in?taut dans sa chambre. En
échange de cette hospitalité, le jeune homme offrit 75 centimes, mais cela déplut fort à la .1 lie qui I invectiva. Surexcité par ces injures, le jeune homme allait frapper la fille,
lorsqu elle sortit un revolver de sa poche et fit feu. L'homme
poussa un cri et tomba. Le projecti'.e le blessa au front. On
releva le blessé sans connaissance. Son état est très grave.
La criminelle a aidant.
1">UL",U!5R.
UNE FEMME PEU COMMODE. — Depuis quelque temps,
un confiseur vivait en mauvais voisinage avec une femme
demeurant dans la même maison que lui. Il ne se passait pas
cle jour que cette femme ne lui adressât quelque injure. C est
ainsi que, cette semaine, alors qu elle revenait d:acheter une
bouteille de bière, elle injuria son voisin en passant devant sa
boutique. Le confiseur se fâcha. Furieuse, l'irascible commère
lui brisa sa bouteille cle bière sur la figure, lui faisant ainsi de
sérieuses blessures.
LIMOGES.
CRIME DE LA FOLIE. — Sortie tout récemment d un asil
d'aliénés, une femme eut la sinistre inspiration de tuer m
flllatte, âgée de 9 ans. La pauvre enfant jouait près de la fenêtre de sa chambre, située au troisième étage, quand, tcu.
à coup, sa mère la saisit et la lança ctans le vide. La petite victime n a survécu que vingt minutes à cette horriole chute.
.
BESSÈGES.
LUGUBEE DRAME. — Dans un bosquet jouaient plusieurs entants. L un d'eux s'écarta tout à coup du groupe et
se pendit à 1 aide de sa ceinture de cuir, â unè branche d arbre,
au bord d un éiang. Sa mère, prévenue, accourut. En voyant
le corps de son enfant, la pauvre femme voulut se jeter à
l'eau. Empêchée, elle tomba en syncope et dut être transportée
à l hôpital.
BEZIERS.
temps à autre, rehaussait l'éclat de son teint,
le lrémissement de ses lèvres, l'expression'
même de ses yeux, bien que ce ne lût pas
là chose facile" Elle avait, en effet, une manière d'abaisser subitement les paupières,
pour décocher à son interlocuteur un regard
à demi voilé, qui était loin de faciliter ma
tâche.
Finalement, je la vis tourner le dos a ses
nombreux adorateurs £,vec un mouvement
d'impatience. J'observai en même temps .que
son sein se soulevait, comme sous l'empire
d'une grande émotion e; que tous ses traitss'animaient d'un feu sujit. Ressentiment ou
amour ? C'est ce que je n'arrivai pas à
reconnaître avec certitude. Je n'eus cependant pas besoin de tourner la tête pour
savoir quel était celui dont la venue l'agitait à ce point. L'attitude hautaine de la
comtesse, son regard troublé, l'indiquaient
suffisamment.
M. Blake, lui, ne trahit aucune agitation
de cette nature. Après s'être penché sur la
main de Mme de Mirac, en murmurant quelques paroles à voix bas ie, il se recula d'un
pas et se mit à lui débiter les banalités qui
sont de mise en pareille occasion.
La comtesse ne répondit rien. Elle ouvrait
et refermait son éventail de plumes d'autruche, de fair poliment ennuyé d'une
femme qui se dit : « Je sais bien qu'il est
obligé de me dire tout cela. Attendons patiemment qu'il ait fini. >
A mesure pourtant que les instants passaient sans que M. Blake «abordât aucun
sujet plus intime, l'attitude de sa compagne,
caractérisée d'abord par une froideur hautaine, se modifia peu à peu. Je vis briller
dans, les profondeurs de ses yeux noirs
comme une lueur de dépit. Le sourire de
convention, qui avait erré jusque-là sur ses:
lèvres mobiles, fit place à une expression
plus dure.
Bientôt la comtesse s'éloigna insensiblement de la foule indiscrète qui continua it à
se presser autour d'elle ?t jeta un regard à
la ronde, comme pour chercher des yeux une
retraite plus tranquille. A dix pas de l'endroit où je me tenais, - se trouvait une bowwindow profonde, encadrée d'épaisses tentures. En tombant sur ce réduit, le regard de'
Mme de Mirac s'illumina d'un éclair de satisfaction. Je compris qu'elle n'allait pas
tarder à y ■amener M. Jlake et je prolitai
d'un moment où elle, avait le dos tourné
vers moi pour m'embdsquer derrière un des.
rideaux. Il n'était que temps : vingt secondes,
après, j'entendis qu'ils s'approchaient ensemble.
— Il me semble que tout le monde s'est
donné le mot pour -vous combler d'attentions, disait M. Blake cle sa voix la plus;
calme et la' plus courtoise.
— Vous trouvez? répliqua la comtesse
d'un ton légèrement ironique. J'étais en train :
de me dire le contraire, au moment même '
où vous êtes venu auprès de moi.
Il se fit im intervalle de silence. Tirant un
canif de nia poche, je r'hésitai pas à pratiquer dans le rideau ' une entaille de quelques centimètres qui me permit d'observer
le jeu de leurs physionomies.
M. Blake" fixait sur-Mme de Mirac un regard intense. Son visage avait pris un air;
de résolution, presque de dureté.
Tenir à tour, il porta les yeux sur la coiffure savante de sa ; compagne, où étincelaient les diamants de famille des comtes de:
Mirac, sur son. front uni, aux tons bistrés,
sur ses yeux aux paupières mi-closes où bru- '
lait un feu étrange, sur ses lèvres empourprées, tremblant d'une émotion que trahis-'
sait encore la rougeur ardente de ses joues. \
Puis il abaissa son regard sur .la taille,
opulente de Mme de Miras, moulée dans une:
ùlette de velours grenat garni de dentelles.
Je m'attendais d'un instant, à l'autre à lui
voir quitter le masque de réserve dont fi,
s'était affublé, se précipiter aux genoux de
cette femme dont la beaufé épanouie s'offrait
visiblement à lui.
j
u son patron
{Lire la suite au prochain numéro.)
nier et, s'acharnant sur son mari, ellê
l'acheva. Après quoi, jetant le cadavre dans
une brouette à fumier, elle l'emporta dans
un champ voisin, où il fut découvert le len:
demain.
L AFFAIRE DU « DOMINO NOIR ... —
MM.Marguerite,Serge Real del Sarte,Neveu,
Roullet, de
Bouteiller, Mlles Madeleine
Divol et Camille Passavant ont comparu
devant la Cour d'assises de la Seine pour
avoir, dit l'accusation, dérobé des marchandises dans un magasin tenu par
Mme Carrandé, rue des Ecoles, à l'enseigne
du « Domino noir ». Ils auraient, d'ailleurs,
reçu
ces marchandises
des
mains
de
Mlle Madeleine Divol, nièce de Mme Carrandé.
Au début de l'audience, M' Watrin, qui
se présentait pour de Bouteiller, déposa des
conclusions tendant à refuser à Mme Carrandié le droit de se porter partie civile
parce qu'elle se serait .désistée de sa plainte.
Malgré une. observation de M" Joseph
Ménard et conformément à la plaidoirie;
de M' Lagasse, qui se présentait pour
Mme Carrandié, la-Cour a admis celle-ci à
se porter partie civile.
Après un court interrogatoire, on a procédé à l'audition des témoins.
Quelques brocanteurs sont venus déclarer
qu'on, avait écoulé chez eux les objets qui
avaient été volés chez Mme Carrandié, puis
de nombreux témoins à décharge sont venus
MEMENTO DE LA COUR D'ASSISES
LE CRIME D'ASNIERES. — L'assassinat
• M. Bourillet, pharmacien à Asniôres,
rue des Bourguignons
. produit, il y a
quelques mois, une
;se émotion dans
cette localité.
Le 2i août demie
rs sept heures et
demie du malin, on
ait, dans sa cave,
son çadavre? la .tête
îant dans le sang
qui sortait d'une bit
recué derrière le
crâne. Son faux-col portait "des tracée de
doigts. Auprès de lui gisait son commis,
Gustave Ono, dit Biot, âgé- de vingtdeux ans, qui paraissait évanoui ; sa figure
était recouverte d'un tablier et il avait dans
la. bouche un gant servant de tampon.
Remonté dans la pharmacie,' Biot parut
revenir à lui. Il raconta ceci : « Son patron l'avait appelé dans la cave ; il y était
descendu et avait aperçu lé corps de
M. Bourillet étendu à terre. Il allait appeler
au secours, quand il reçut sur la tête un
coup qui l'avait étourdi. »
L'enquête ouverte fît btentqt découvrir
que ce récit n'était pas vraisemblable. Biot
II n'en fit rien, toutefois. Je ne sais
quelle, émotion me saisit, en le voyant lever
de nouveau ses yeux sur le visage de
sa compagne pour lui dire d'un ton glacial :
— Est-il possible que la comtesse de Mirac attache le moindre prix aux hommages
d'un pauvre roturier américain? Jamais je
ne l'aurais pensé, madame.
Pâle maintenant et immobile comme une
statue,la jeune femme fixait sur lui ses
grands yeux noirs.
—Mais, au fait, reprit M. Blake avec un
sourire empreint d'une grande amertume,
peut-être, en revenant dans son pays natal, Evelyn Blake a-t-elle suffisamment oublié
les derniers mois de son existence pour
prendre plaisir de nouveau à ce qui lui servait de jouet dans sa jeunesse. Ce sont des
choses qui se voient, dit-on.
En disant ces mots, il s'inclinait presque
jusqu'à terre en une révérence moqueuse.
— Evelyn Blake ! murmura Mme de Mirac
d'un ton ému. Il y a longtemps que je n'ai
entendu prononcer ce nom.
Une vive rougeur colora les tempes de son
compagnon.
— Veuillez me pardonner, madame, fit-il,
si ce nom réveille en vous des souvenirs
pénibles ou importuns. Je vous promets de
ne pas recommencer.
Un pâle sourire erra sur les lèvres de la
jeune femme. "
— Vous faites erreur , répondit-elle tristement. Si le nom que vous venez de prononcer évoque'un passé plein de souvenirs
amers, de regrets stériles, il rappelle aussi
bien des moments d'inoubliable bonheur. Il
ne me déplaît nullement d'entendre tomber
mon nom de jeune fille des lèvres... de mon
plus proche parent.
La réponse de M. Blake fut d'une dignité
parfaite :
— Le nom auquel vous avez droit est celui
de comtesse de Mirac. Vos parents doivent
se sentir honorés de le prononcer.
Un éclair jaillit des sombres prunelles de
sa compagne.
— Est-ce bien Ilolman Blake qui parle
ainsi ? fit-elle d'un ton où perçait une tristesse infinie. Je ne reconnais pas mon ancien
ami d'enfance dans l'homme froid et sar:
castique que j'ai devant moi.
— Nous ne seriez pas la première, madame, à ne pas reconnaître l'oeuvre de vos
mains, une fois qu'elle vous a échappé.
— Comment ? s'écria la jeune femme vivement. Que voulez-vous dire?... Auriez-vous
la prétention?...
— Je n'ai aucune prétention, madame, fit
M. Blake avec froideur, tout en se penchant
pour ramasser l'éventail .qu'elle avait laissé
tomber. Loin de moi la pensée de me laisser
aller à de vains reproches dans une entrevue
comme celle-ci, qui est à la fois une rencontre et une séparation. Je...
— Un instant, s'écria brusquement Mme de
Mirac, en lui prenant l'éventail des mains
d'un geste plein de dignité. Vous venez de
prononcer un mot qui demande à être expliqué. Que vous ai-je jamais fait pour qUe
vous vous serviez vis-à-vis de moi du mot
« reproches » ?
— Ce que vous avez fait, madame? Vous
avez détruit en moi le respect que j'avais
pour votre sexe. Vous m'avez prouvé qu'une
femme, après avoir dit à un homme qu'elle,
l'aimait, pouvait s'oublier au point d'en
épouser un autre, qu'elle ne pouvait pas
aimer, de se vendre à lui... pour un titre et
des bijoux. Vous m'avez prouvé...
—Arrêtez ! fit encore la jeune femme, les
lèvres blanches comme si elles eussent été
de marbre. Vous-même, dites-moi, qu'est-ce
que vous m'avez prouvé ?
M. Blake tressaillit. Un instant, il perdit
contenance.
— Je vous demande bien pardon, fit-il,
non sans une certaine humilité farouche. Je
retire le mot « reproches ».
au cou et Lavait étranglé! En constatant la
mort, il avait essayé de détourner les soupçons par une mise en sône.
Biot comparaissait devej nt la Cour d'assises. A l'audience, il a maintenu son systerne; C'est un petit je
liomme maigre
et chélif, à l'air ahuri.
Après plaidoirie de M Paul Viven, la
Cour a condamné Biot à èinq ans de prison.
EPOUSE MEURTRIERE. — La Cour
d'assises de la Loire a condamné a dix ans
de réclusion la femme Grand, née Bigay,
âgée de trente ans, auteur d'un crime commis à Saint-Germain-LavE "
L'accusée, qui avait quitté son mari il v a
deux ans, travaillait dans une ferme "du
hameau de Verrière. Ellg passait pour la
maîtresse du fermier. Le
vint à Verrière demande!
reprendre la vie commune ; comme il insistait, elle le frappa à cbups de tisonnier
ne ; puis, l'abandonnant,
la
', elle se cou
len
ainf Grand,
.6j dans l'écurie fa ils
mdr<
nen'
ourdsL Le len
lui
rre d'eau, puis invita l'accusée
ser de la victirwe. La femme
Grand n
î pas ; elle reprit son tison4
LA SEMAINE CRIMINELLE
DANS L'EST
UNE FEMME TUÉE. — Près de Lure, au hameau de
Saint-Hilaire, commune de Ternuay, on a trouvé une jeune
femme assassinée chez elle. L'enquête commencée aussitôt
a démontré que le vol est le mobile du crime ; une somme
de 200 francs a été dérobée. On recherche activement les
S coupables.
VESOUL.
ENTRE ENNEMIS. — La population de Chilly accusait un
vieux garçon d: être l'auteur des plus mauvais tours. On le
désignait comme portant dès coups de couteau aux vaches en
pâture. Depuis treis ans, sa colère s'était tournée vers un charron, qui demeurait près de chez lui. Chaque fois qu il le rencontrait, il 1 insultait. L autre matin, il vit le charron qui se
trouvait sur le perron de la maison de son oncle. Il courut à
lui et le frappa d'un coup de poing. Le charron, qui portait su
son épaule un outil, en frappa son ennemi sur la tête et lui
fractura le crâne.
RCCROI.
UNE FEMME ÉGORGÉE. — Dans un champ non loin
la route, une jeune femme de 20 ans a été assassinée. Elle
avait reçu un coup de couteau dans la gorge. L assassin
serait l'ancien amant de la victime que celle-ci avait quitté
il y a quelques jours. On croit qu il a passé en Belgique.
VERV1NS.
UN MEURTRE. — Boutigny est un centre minier cù travaillen; de nombreux Italiens. De violentes querelles
éclatant parfois entre eux. L un d'eux, qui a réussi â échapper
à toutes les recherches, avait promis de se venger d un de ses
camarades. Il attendit ce dernier sur la route et tira sur lui
un coup de revolver. Atteint à la cuisse, 1 artère fémorale
coupée, le malheureux tomba et ne tarda pas à srcwmber.
MONTMÉDY.
apporter le témoignage de leur sympathie
aux accusés.
MM. Henri Rochefort et Marcel Sembat
ont affirmé qu'ils avaient le sentiment que
c'était là un procès de tendance.
Les jurés ayant rapporté un verdict négatif, les inculpés ont été acquittés. Madeleine Divol, Camille Passavant, Neveu 'et
Roullet, ont été cependant condamnés à un
franc de dommages-intérêts et aux dépens.
UN MEURTRIER DE SEIZE ANS
A l'heure où l'on s'occupe particulièrement de la criminalité chez les enfants,
il convient de signaler le cas d'un garnement de seize ans qui, passant à Ivry-surSeine, à côté d'un gamin de son âge, le
bouscula et chercha à le saisir au collet,
probablement pour le reriverser et le dévaliser. L'enfant, pris de peur, s'enfuit. Ce que
voyant, l'apache tira dans sa direction un
coup de revolver qui ne blessa personne.
Le bruit de la détonation et les cris « au
secours ! » poussés par la victime attirèrent
l'attention de deux soldats du 2V régimentcolonial, chargés du service d'ordre dans
un chantier encore occupé par les sinistrés
d'Ivry. Le garnement fut arrêté.
D'autre part, ce précoce bandit était déjà
recherché par la police, en vertu d'un mandat d'amener, en date du 28 janvier 1910,
délivré par le juge d'instruction d'Etampes.
Il est inculpé de vol.
FLEURS DE PARIS
Gfara.ri.dL Roman
PAR
XXVI
LA VOITURE CELLULAIRE
Jean Nib, après sa première nuit,
passée au Dépôt, pendant laquelle il ne
dormit pas Une minute, se retrouva, les
nerfs exaspérés, avec Un violent besoin
de dépenser le trop-plein de vigueur qui
faisait craquer ses muscles. A l'heure
du réveil il se mit à marcher dans la
cellule, de la porte au fond et du fond à
la porte, d'un pas de fauve parcourant sa
cage ; car il y a deux sortes de prisonniers, — deux attitudes de l'homme enfermé. Il y a ceux qui, de longues
heures, demeurent immobiles, le plus
près possible du guichet de la porte ou
du vasistas, double regard louche entr'ouvert sur la liberté perdue; il y a
ceux qui marchent, qui, sur un espace
de quelques
pieds, parcourent des
lieues. Jean Nib était de ces derniers.
Il espérait ainsi calmer ce qui rugissait
en lui-même. Il avait les yeux rouges et
hagards, le visage marbré de plaques
livides ; il se mordait les lèvres jusqu'au
sang pour ne pas hurler sa pensée de
désolation et de rage qui tournait tout
entière autour de ce pivot : Rbse-deCorail.
Vers onze heures, la porte de sa prison s'ouvrit ; quatre gardiens parurent.
— En route ! fit l'un d'eux...
L'instant d'après, Jean Nib se trouva
encadré • entre les quatre hommes ; on
suivit la longue passerelle de fer; on
descendit l'escalier de fer ; à gauche,
c'était le corridor qui aboutissait à la
cantine, misérable et ignoble caravansérail ; à droite s'ouvrait un souterrain ;
à l'entrée de ce souterrain attendaient
deux gendarmes, auxquels le prisonnier
fut remis par les gardiens du Dépôt;
changement dont Jean Nib s'aperçut à
peine. Il ne songeait pas à lui; il ne se
voyait pas... Il voyait Rose-de-Corail...
Au bout du souterrain, on monta des
escaliers ; puis on suivit un couloir, puis
d'autres, et toujours on montait à travers un dédalè d'escaliers et de corridors : Jean Nib se trouvait dans le Palais
de Justice ; il ne le savait pas ; il entendait comme
un
murmure ininterrompu... c'était la sourde et vaste rumeur qui monte de l'énorme machine à
condamnations. Tout en haut du Palais
de Justice, on le fit arrêter devant une
porte qui, au bout d'une demi-heure,
s'ouvrit. Jean Nib entra dans une pièce
poussiéreuse, avec des casiers pleins- de
cartons ; cela ressemblait assez à une
étude d'huissier ; dans un angle, un petit
homme chauve avec un abat-jour de
carton vert fixé au front par un cordon,
écrivait sur un registre ; c'était le greffier ; derrière une table, un autre
homme de physionomie indifférente,
attendait : c'était le juge d'instruction.
— Comment vous appelez-vous ? demanda le juge, tandis que le greffier
s'apprêtait à écrire les réponses.
— Je ne sais pas, répondit simplement Jean Nib.
Le juge d'instruction haussa les épaules
d'un air qui signifiait :
— Bon ! Encore un qui va faire des
façons pour se laisser condamner en
douceur. Comme s'il n'était pas bien
plus commode d'avouer tout de suite !
Mon Dieu ! Mon Dieu ! Faut-il être
dévoué comme je le suis, pour arracher
à de pareils butors les quelques mots qui
les expédieront au bagne pour une vingtaine d'années ! Et il va être midi,
songea le juge en levant les yeux sur
l'œil-de-bœuf.
Il se leva, gardant son sourire d'indifférence^ après avoir rapidement signé
un papier qu'il remit aux gendarmes. Ce
papier, c'était un bon pour Mazas.
— Je vois que vous ne voulez pas répondre, dit-il doucement à Jean Nib. Et
sur un ton d'extrême politesse : Vous
avez tort. J'aurais rondement mené votre
affaire. Tant pis pour vous. Je vais vous
'Voir VŒU de la Police n0> M à G5.
MICHEL
Moderne
ZÉYACO
laisser une huitaine de réflexion...
Gardes, emmenez !...
Jean Nib fut reconduit dans sa cellule
du Dépôt en attendant le départ de la
prochaine fournée pour Mazas, « maison d'arrêt » où il devait séjourner pendant la période de « prévention », c'està-dire aussi longtemps qu'il plairait au
juge d'instruction. Il n'avait rien compris à ce que le juge venait de lui dire.
On lui avait demandé son nom. Il avait
répondu qu'il ne savait pas. Quoi de
plus simple, puisque c'était la vérité?
Jean Nib, d'ailleurs, n'attachait qu'une
importance minime à ces formalités ; il
savait qu'il serait condamné —• le reste
n'existait pas. Cinq minutes après avoir
regagné sa cellule, il avait absolument
oublié le juge d'instruction,, et, comme
il faut être juste avant tout, hâtons-nous
d'ajouter que cinq minutes après avoir
quitté son cabinet, le juge d'instruction
avait parfaitement oublié Jean Nib.
Cependant, à mesure que le temps s'écoulait, le prisonnier sentait croître en
lui une sorte de rage qui, fatalement,
devait aboutir à une sorte de fureur ou
de désespoir après laquelle il se trouverait sans forces. Jean Nib le comprit,
bien qu'il ne fût pas ferré sur la psychologie, n'ayant pas fait ses études classiques et n'ayant pas encore eu le temps
de s'adonner à cette science, en quoi il
avait bien tort, car la psychologie était
alors en pleine mode, et, je vous le demande, chère madame qui lisez ceci,
comment peut-on vivre sans psychologuer? Donc, Jean Nib se contentait
d'arpenter sa cellule de son pas de fauve
encagé, dans ce terrible mouvement de
pendule allant de la porte au fond et du
fond à la porte, les poings serrés, les
mâchoires serrées, tout son être ramassé sous la poigne de la souffrance
morale, un souffle rauque sur les lèvres,
des lueurs de sang dans les prunelles.
Et sa souffrance morale était dans cette
question : « Que va devenir Rose-deCorail ? » L'angoisse tombait goutte à
goutte dans ce cœur et menaçait de le
faire éclater. De sourds grondements
d'orage roulaient dans sa vaste poitrine.
Les idées de rage s'accumulaient, augmentant d'instant en instant la formidable « pression » de ce cerveau — nous
allions dire de la chaudière. Il se mordait les poings.
— Si ça continue, grognait-il en
verbes sans expression humaine, réellement semblables aux paroles du tigre
qu'on vient de capturer — si ça continue,
je suis foutu. Je sens que ça va éclater.
Et après, je serai comme une chiffe
pendant trois jours, comme cette fois
où j'ai eu une colère. Il n'y a pas. Il
faut que je me contienne. Qu'est-ce que
je pourrais faire ? Renverser cette porte
d'un coup d'épaule, étrangler l'homme
qui est là? Après?.., me casser la tête
contre les murs? Après? Si seulement
quelqu'un pouvait me dire ce qu'elle fait
en ce moment, ce qu'elle pense, où elle
est, si elle se désole, si elle pleure...
Nons elle ne pleure pas ! C'est une rude
fïlle. Elle cherche le moyen de me voir...
Je la verrai, c'est sûr!...
Cette certitude qui, tout à coup, s'implanta dans son cerveau, la certitude de
revoir Rose-de-Corail, et qu'en ce moment même elle travaillait fortement à
parvenir jusqu'à lui, ce fut cela qui lui
évita la crise de fureur. Mais il demeura
les nerfs tendus, l'imagination bouillonnante, l'esprit empli de visions qui se
succédaient avec la fantastique rapidité
des rêves, les forces décuplées, vraiment
capable, comme il le disait ; de jeter bas
d'un coup d'épaule la porte de sa cellule.
La journée s'écoula ainsi, dans cette
affreuse lenteur où les secondes sont des
minutes et les minutes des heures. Sur
le soir, Jean Nib fut extrait de sa cellule.
« Extrait » est le terme officiel. On extrait du minerai des entrailles de la
terre. On extrait du purin d'une fosse à
fumier. Le mot c.r?rm>e ne peut, dans
cette langue admirablement claire et
logique qu'est la langue française, s'ap-
pliquer qu'à des êtres inanimés, à des
choses inertes. Nous ne faisons pas ici
un cours de philologie. Nous saisissons
en passant l'occasion de signaler ce qu'il
y a de dramatique et d'affreux dans ce
mot extraire appliqué à des hommes. Le
langage de la justice humaine est plein
de ces vocables qui impliquent la volonté d'anéantir : l'homme sur qui la
justice a mis la main est désormais un
être inanimé, une chose inerte...
Après les interminables formalités de
la levée d'écrou, Jean Nib monta dans
une voiture, sorte de long caisson divisé
en petites niches à droite et à gauche,
séparées par un couloir allant de l'avant
à l'arrière de la voiture. Ces niches sont
des cellules. Une voiture cellulaire, c'est
un raccourci du Dépôt. Elle en a l'apparence et les formes réduites à des
proportions de prison roulante. Chacune
des niches est occupée par un homme
qui demeure assis sur une étroite banquette, les genoux serrés, le corps tassé,
le dos voûté. Dans le couloir prend place
un gardien ou un gendarme. Jean Nib
fut enfermé dans une de ces niches. Autour de lui, il entendait des chants
ignobles, des rires pareils à des grincements de démons, mais une parole
violente du gardien imposa le silence
aux prisonniers que le panier à salade
transportait à Mazas (1). Il s'assit sur
la banquette : il était là comme emmuré dans du bois ; à droite et à gauche,
devant et derrière, il touchait les parois ;
ses jambes rentraient sous ses genoux ;
sa tête, s'il essayait de se soulever, touchait le plafond. Cette boîte était un
cercueil. Jean Nib eut la sensation
d'éfrange angoisse qu'il allait y mourir
étouffé. Cependant, lorsque la voiture
cellulaire se fut mise en re'dte, il se
calma un peu. Ces heurts, ces cahots,
c'était de la vie... Le panier roulait, tanguait dans un bruit de ferraille... Par les
lames du trou percé au-dessus de sa tête
et qui laissait pénétrer un peu d'air, aucune lumière n'entrait. Jean Nib comprit
que, dehors, il faisait nuit comme dedans. Lorsque la voiture s'arrêtait devant
quelque embarras de rue, il percevait
les rumeurs de Paris, et il grondait :
— Dire que je ne suis séparé de la
liberté que par auelques planches !...
Dire que dans quelques minutes je vais
être à Mazas ! Puis la condamnation !
C'est-à-dire la séparation pour toujours
peut-être ! Ou, si ce n'est pour toujours,
je reviendrai — si je reviens! — cassé,
usé, vieilli !... Oue va faire Rose-deCorail ?...
Cette pensée qu'il n'était séparé de la
liberté que par quelques planches, peu à
peu prenait possession de,son esprit tout
entier, éliminait violemment toute autre
pensée. Dans un mouvement de rage,
Jean Nib essaya de se dresser. Sa tête
heurta le plafond.
Et alors, dans une brusque saute des
sensations, il crut de nouveau qu'il allait
étouffer... Il se mit à haleter, ses nerfs
se tendirent, ses muscles craquèrent...
tout à coup, sans savoir pourquoi ni
comment, il se trouva, les deux pieds
sur la banquette, les épaules arc-boutées sur la paroi supérieure...
— J'étouffe ! râla-t-il. Je vais crever
Jà ! Je ne verrai plus Rose-de-Corail!...
Il n'étouffait pas. Sans s'en rendre
compte, il exerçait une formidable
poussée sur la paroi!... Les veines de
son front s'enflaient, les muscles saillants se tordaient dans l'effort surhumain
qu'il tentait... la paroi craqua!... A ce
craquement qu'il entendit tout à coup,
à ce faible bruit qui retentit en lui
comme un coup de tonnerre, Jean Nib
eut un tressaut suprême de sa pensée...
Dans la même position de monstrueuse cariatide, lentement, il leva la
tête et vit...
Il vit!... Oh! il vit comme dans un
(1) Est-il besoin de dire, même pour ceux de
nos lecteurs qui ne sont pas venus à Paris depuis
longtemps, que Mazas n'existe plus ?
rêve de délire que la paroi s'était
fendue !...
La voiture cellulaire continuait à
rouler et à tanguer dans son bruit de
ferraille. Jean Nib eut un soupir qui
ressemblait à un effroyable juron. Il se
ramassa. Tout ce qu'il y avait de force
dans sa volonté, de puissance dans ses
muscles fut aspiré aux épaules... Et les
épaules de la cariatide se mirent à
exercer une pression lente, sans arrêt,
une pression implacable de machine,...
la paroi se disjoignait, se disloquait...
s'ouvrait!... Jean Nib, haletant, les
lèvres sanglantes, le souffle rauque et
précipité, les yeux convulsés, Jean Nib,
appuyé des genoux et des coudes, poussait de ses épaules, d'une poussée irrésistible... Brusquement, la paroi éclata !...
Comment Jean Nib déchiré, couvert
d'ecchymoses, pantelant, effrayant à
voir en cet instant, se trouva-t-il sur le
toit de la voiture ? Comment put-il passer
à travers^ la déchirure ? Jamais il ne le
sut... Il était en lambeaux, il était couvert d'éraflures sanguinolentes, il était
étendu sur le toit, se cramponnant des
mains, la face tournée vers le ciel, la
poitrine soulevée par les halètements furieux de sa respiration, le front inondé
de sueur et de sang, et, dans les yeux,
une telle expression de joie, d'étonnement, de défi suprême, que nul n'eût
osé l'approcher...
La voiture roulait, tanguait... Enfin,
elle s'arrêta... puis, au pas, s'engouffra
sous la voûte et les grilles de Mazas se
refermèrent sur elle... Seulement, quand
on fit descendre les prisonniers pour les
conduire à leurs cellules, on s'aperçut
qu'un des transportés manquait à l'appel !... (1).
Jean Nib traversa Paris suivant un itinéraire spécial. Ces grands fauves de la
forêt parisienne ont de ces marches
obliques. Us vont de fourré en fourré.
Ils évitent le frôlement des autres
hommes, et, procédant par bonds successifs, s'avancent dans les taillis qui
sont leur domaine...
Jean Nib gagna les abords de la Bastille, puis la Roquette, puis le PèreLachaise, puis la Villette • c'est-à-dire
qu'il tourna autour de Paris, par les
quartiers où, la nuit, il était assuré, à
un signal, à un coup de sifflet, de se
faire reconnaître de ces ombres inconnues qui se glissent, et, au besoin, de
trouver un refuge. Il marchait d'ailleurs
sans prendre d'autre précaution. Il respirait par vastes et larges aspirations ;
il ne songeait pas à essuyer le sang qui
lui coulait un peu partout, aux mains,
aux bras, au visage... Parfois il riait,
et il était alors d'apparence formidable.
A la Villette, il entra chez un marchand de friperies qu'il connaissait de
longue date. A crédit, et sur parole, le
marchand lui fournit un costume complet destiné à remplacer ses vêtements
en loques.
— Tu t'es donc battu? lui dit-il.
— Non, répondit simplement Jean
Nib. Je me suis écorché en sortant du
panier à salade.
Le fripier demeura étonné, mais ne fit
pas d'autre question. Seulement, comme
il connaissait les besoins de ses clients,
il étala un assortiment de couteaux. Jean
Nib en choisit un et s'en alla.
Une heure plus tard, il arrivait au
Champ-Marie.
On était à peu près à l'heure où La
Veuve attendait chez elle l'arrivée de
Gérard d'Anguerrand et d'Adeline.
— Rose-de-Corail ! appela Jean Nib en
entrant.
Rose-de-Corail n'était pas là !... U
sentit une sueur froide perler à son
front et sortit. Dehors, il s'arrêta, reniflant dans le vent. Il tremblait. Il n'y
avait pas de catastrophe comparable à
celle qui l'atteignait.
— Voyons, gronda-t-il, en claquant des
dents, pas la peine de me tourmenter le
ciboulot. Il a dû y avoir un grabuge
quelconque. Elle est partie pour m'attendre quelque part. Mais où?... Chez
Zidore, parbleu !...
Zidore (ou Isidore), c'était le patron du
cabaret des Croque-Morts. Jean Nib se
prit à courir comme avait couru Rosede-Corail. Lorsqu'il arriva aux CroqueMorts, il s'arrêta un instant devant la
porte pour comprimer les battements
qui soulevaient sa poitrine. L'idée de
(1) Tous les journaux de l'époque ont raconté
la chose. Sûrement cet étrange fait-divers est
encore présent à la mémoire de beaucoup de nos
lecteurs.
66
L'ŒIL
DE
LA
POLICE
revoir Rose-de-Corail lui brisait les de Jean Nib dès l'instant où le patron \ bien qu'il n'y eût là aucune pointe, cela
jambes, et il se sentait défaillir. A l'in- du cabaret des Croque-Morts eut pro- \ s'appelait La Pointe-aux-Lilas; ce nom
était sans doute un ressouvenir du passé.
térieur, il entendait des chants mono- noncé ces mots
\
En réalité, La Pointe-aux-Lilas était un
— A la Pointe-aux-Lilas!...
tones, des bruits de conversations, des
Le monde de la pègire constitue une \ terrain sinistre, où le passant égaré se
éclats de rire : il y avait nombreuse société chez Isidore. Jean Nib se figura société occulte copiée sur la société vi J sentait transporté bien loin de tout ce
Rose-de-Corail tristement assise à leur sible. Dans.les quelques] tableaux qui se- | qui vit, — et pour ceux qui savaient
ront ici consacrés à 'esquisse de ce qu'elles hideuses besognes s'y exécuplace habituelle...
— Qu'est-ce qu'elle va dire, la mome, monde exorbitant, on v erra se dessiner f taient parfois, ce nom fleuri, harmoet se développer le souci qu'ont les es- \ nieux, pimpant, de Pointe-aux-Lilas rende me voir tout d'un coup?...
Et comme il murmurait ces mots en carpes de régler leurs mœurs d'après \ dait cette plaine plus funèbre encore,..
La Pointe-aux-Lilas, c'était la place de
grelottant d'une joie puissante, il ouvrit. des habitudes adoptées, qui, peu à peu,
Du premier coup d'oeil, il vit que Rose- se sont transformées ei|i lois. Le repor- la Roquette de la pègre !...
de-Corail n'était pas là !... il devint livide tage moderne a laissé entrevoir que ia
et entra paisiblement, cherchant un coin pègre parisienne form e une sorte de
XXVII
pour s'asseoir : il se tenait à peine de- caste ayant ses coutume s venues de très
loin, peut-être du temps de la Cour des
LA POINTE-AUX-LILAS
bout...
A son entrée, les chants, les rires, les Miracles. Mais le reportage est bien loin
On a vu que Biribi, après sa rapide
d'avoir tout dit... La Cour des Miracles
cris avaient brusquement cessé.
On le regardait... les uns avec étonne- — la pègre du moyen âge — avait copié entre-vue avec la Veuve, s'était élancé
hors des fortifications pour rejoindre
ment, les autres avec une sourde terreur. sa société sur la société officielle
— Pourquoi cet étonnernent ? songea
Jean Nib.
A ce moment, ses yeux se portèrent
sur le patron du cabaret, et il vit que
Zidore pâlissait, qu'il cherchait à détourner le regard...
Jean Nib sentait une colère furieuse
envahir son cerveau.
Il marcha droit sur Zidore.
— Pourquoi trembles-tu ? gronda-t-il.
Pourquoi as-tu peur de moi? Pourquoi
ont-ils peur de moi ?
Il planta son regard dans les yeux
d'Isidore comme il lui eût planté un
couteau dans la poitrine.
— On n'a pas peur de toi, balbutia le
patron du cabaret ; on est étonné de te
voir, voilà tout.
— Tu savais donc que j'étais arrêté ?
Par qui ?
— C'est-à-dire... voyons, écoute-moi...
Par qui ? rugit Jean Nib. Par
Biribi, hein ?...
Son bras, dans le même instant, se
leva, sa main s'abattit sur Isidore... Il
l'agrippa, l'attira, le traîna hors du cabaret, par "la porte du fond, dans le
terrain vague. Là, il le lâcha et ouvrit
son couteau.
Isidore devint blême. Le frisson de la
mort lui parcourut l'échiné. Il savait
que, s'il ne parlait pas, il allait être tué,
que rien ne pouvait le sauver. Il eut le
soupir de la bête qu'on va égorger ; la
ténèbre spéciale qu'ont vue ceux qui se
sont trouvés un instant au bord de cet
abîme qui est le Néant, cette ténèbre où
évoluent les nuées de la peur et les vapeurs de l'horreur, flotta devant ses
yeux. Il râla :
■— Si je mange le morceau, me dé-.
fendras-tu contre Biribi ?
Jean Nib haussa les épaules. 'La terreur de Zidore lui inspirait une sorte de
dégoût. Il remit son couteau dans sa
poche comme si cette arme eût été
inutile, et il dit :
—• Biribi ne fera de mal ni à toi ni à
personne, si tu me dis la vérité. Sois
tranquille.
;
— Eh bien, c'est Biribi qui t'a vendu...
— Ensuite ?...
Jean Nib demandait cela à tout hasard.
« Ensuite », c'était un scalpel enfoncé
dans la conscience de Zidore, une sonde
jetée au fond de cette épouvante. Et
Zidore répondit :
— Eh bien, c'est Biribi qui a emballé
Rose-de-Corail... il n'y a pas une heure...
Jean Nib se sentit froid jusqu'à la
moelle des os. Ce fut pourtant avec une
sorte de tranquillité qu'il demanda :
FLEURS DE PARIS. — Comment Jean Nib, déchiré, couvert d'ecchymoses, pantelant,
— Où l'a-t-il emballée ?
,
— A la Pointe-aux-Lilas, dit le patron
O
O
O
O
O
O se trouva-t-il sur le toit de la voiture? O
O
O
O
O
6 j
dans un souffle.
i
Une affreuse secousse d'angoisse fit |
vaciller Jean Nib. Il leva le poing au ' Cour des Miracles, ramassis des escarpes les quatre escarpes qui, pendant ce
ciel, et sans passer par le cabaret, bon- \ du temps, avait ses rois, ses ducs, et temps, entraînaient Rose-de-Corail. Le
dissant par-dessus la palissade du ter- \ surtout ses lois. La pègre moderne a bandit passa devant les Croque-Morts
rain vague, il se rua dans une course : aussi des lois. Elle a ses bandes armées sans s'y arrêter. Cent pas plus loin, il
effrénée. Une épouvante sans nom le \ obéissant à tel duc plutôt qu'à tel autre entra dans un débit de vins auquel
poussait... Pendant une demi-heure, il j et les batailles nocturnes à coups de cou- \ attenait un hangar servant de remise à
dévora l'espace par bonds frénétiques... \ teau ou de revolver sont des opérations ' trois voitures et d'écurie à six chevaux.
puis il commença à haleter... Bientôt il j de
guerre
parfaitement
combinées. Le patron du débit était un de ces
sentit ses jambes devenir plus lourdes, Biribi avait ses hommes. Jean Nib avait loueurs marrons qui font en petit ce
la respiration lui manquait, le souffle ; les siens. Nous verrons bientôt ces deux que l'Urbaine et d'autres compagnies
devint bref et rauque, il comprit que s'il \ armées en présence... La pègre a ses pareilles font en grand. Seulement, les
ne se reposait pas une minute, il allait \ juges, ses tribunaux, ses bourreaux... La cochers qu'il employait étaient généramourir, assommé par l'apoplexie... il j société officielle possède son lieu d'exé- lement des bandits dans le genre de
trébuchait, un nuage ronge flottait de- j cution. Lorsqu'elle veut retrancher quel- Biribi, et on n'a pas oublié, sans doute,
vant lui... et Jean Nib ne s'arrêta pas ! J qu'un du monde des vivants, elle le con- que Biribi, à l'occasion, se déguisait en
Dans un effort de tout son être, il con- > duit toujours au même endroit. La pègre cocher pour certaines besognes. Dans
tinua sa ruée farouche, comme dut la ? veut aussi quelquefois retrancher un vi- le hangar, après quelques mots dits au
continuer ce coureur qui tomba mort \ vant de son monde. Et, pour l'exécution, maître du débit, il attela rapidement
aux pieds des magistrats d'Athènes en elle a son lieu de prédilection... La place une voiture, et, sans prendre le temps
leurs apportant la nouvelle de la ba- ne varie que lorsqu'elle devient inte- cette fois d'endosser la livrée, s'élança
taille de Marathon...
sur le siège et fouetta...
nable, à cause de la police.
Tout à coup, Jean Nib tomba, la face j
A l'époque dont nous parlons, ce lieu
A deux cents mètres du canal, il
contre terre, le front sanglant...
j. d'exécution, c'était une plaine aux abords stoppa, gara la voiture sur le côté de
la route, attacha son cheval à un tronc
du canal.
Bien qu'il n'y poussât pas un seul lilas, d'arbre, et se mit à courir.
Expliquons l'épouvante qui s'empara *
6
— Bientôt, le groupe formé par Rose
de-Corail et les quatre escarpes qui la
gardaient lui apparut. Il s'avança en
modulant un coup de sifflet, signal de
reconnaissance, et, parvenu près du
groupe :
— C'est bon ! dit-il. Vous pouvez
vous faire la paire. Le reste me regarde,
et me regarde seul. Voici les faffes...
Les quatre malandrins tendirent avidement la main ; et dans chacune de
ces mains tendues, Biribi déposa scrupuleusement un des billets que lui avait
remit La Veuve.
— Tirez-vous,
maintenant !
ajoutat-il. Et le premier qui aurait l'idée
d'zyeuter fera connaissance avec le
lingue de mézigo...
Rose-de-Corail entenelait. Elle comprenait parfaitement l'immonde langage
que parlaient ces êtres. Elle entendit les
escarpes assurer Biribi qu'ils avaient
trop de hâte d'aller jouir au plus tôt
de leur aubaine pour s'attarder à
l'épier. Elle les vit s'éloigner. Bientôt,
ils eurent disparu...
Elle était assise sur la terre, les
mains attachées au dos, et toujours
bâillonnée.
Biribi commença par dénouer le foulard qui servait de bâillon. Puis, d'un
coup de son couteau, il trancha les cordelettes qui liaient les mains de la jeune
femme. Alors, il se recula de deux pas,
et dit :
— Tu peux te lever, Rose-de-Corail :
nous avons à causer un instant, si tu
veux ; et si tu ne veux pas, ça sera le
même prix... il faut que tu m'entendes ;
une bonne fois, tu entendras ce que j'ai
dans le ciboulot depuis quatre ans.
Rose-de-Corail se leva. Sa première
idée fut de rechercher son sac où elle
avait caché son poignard ; mais le sac
avait disparu. Alors, pressentant la
lutte qu'elle allait soutenir, décidée à
disputer sa vie, elle commença à se
frictionner les poignets pour rétablir la
circulation du sang et ramener la souplesse dans ses bras. Elle arrangea d'un
tour de main sa jupe et son corsage,
prenant ses dispositions pour le combat. Elle gardait un sang-froid vraiment étrange, et ce fut d'une voix paisible que, tout en surveillant le bandii
et en se préparant, elle demanda :
— Eh bien, voyons, Biribi, qu'as-tu à
me dire?...
— D'abord, que je vais t'estourbir,
d'abord et d'une ! ricana le monstrueux
escarpe en se dandinant ; et que, dans
cinq minutes, tu vas boire -ta dernière
tasse dans le canal.
— Ça, je le sais, dit Rose-de-Corail,
sans émotion apparente. Si c'est tout
ce que tu as à m'apprendre...
— Je continue, gronda Biribi en se
rapprochant d'un pas. J'ai à Rapprendre,
deuxièmo,
que Jean Nib est
pincé... Grâce à qui? Je n'ai pas besoin de te le dire, hein ?... grâce à Bibi !
C'est comme ça, ma biche : et tu peux
être sûre qu'il en a pour ses quinze
berges...
Rose-de-Corail se sentit défaillir. Mais
elle fût morte sur place plutôt que cle
montrer sa faiblesse.
— Ça, dit-elle, je le savais aussi. Eh
bien, quoi ? J'en serai quitte pour le
rejoindre à la Nouvelle : paraît qu'on
y est très bien... On s'aimera là-bas,
aussi bien qu'ici, va!...
Le bandit grinça des dents.
— Toi ! fit-il d'une voix rauque,
basse, où se déchaînait toute la fureur
de sa jalousie. Tu dis que tu vas le
rejoindre ? Puisque je te dis que dans
cinq minutes tu seras dans le canal !...
— Bah! faut voir!... On n'a jamais
su!...
Elle souffrait affreusement à la pensée
que Jean Nib était arrêté... à la pensée
de ce qu'il allait souffrir sans elle ! Mais
de cette douleur qui la faisait panteler,
Biribi ne put rien deviner.
— J'ai à te dire, enfin, continuat il, qu'avant de te régler ton affaire,
ou après, à ton choix, tu seras à moi.
Y a pas ! faut que tu y passes... Qu'en
dis-tu ? Tu peux bien être ma gigolette
une fois, une seule fois avant le grand
bouillon. C'est une idée à moi... histoire de faire savoir à Jean Nib que je
t'ai eue, et qu'il parte tranquillement ;
de savoir ça, ça le distraira, ton
homme... Qu'en dis-tu, hein?
— On verra, que je te dis ! fit paisiblement Rose-de-Corail.
{Lire la suite au prochain numéro.)
L'ŒJL
DE
LA
POLICE
LA COMTESSE NOIRE
Grand tyoman (je
PAR
DEUXIÈME PARTIE
LES FLANCS DE MESSAOUDA
XVI
Mystère
GEORGES
et i'Rmow
DE
(suite) *
LABRUYÈRE
mura Montadert ; que diable peut-elle j les mains et les bras gantés de rouge,
bien avoir à faire là-dedans ?
les vêtements sanglants... Et l'on s'y
— Pardon, patron, si j'osais...
j bal ! Au moindre mot, les couteaux sor— Eh bien ?
; tent des poches, l'odeur du sang qu'ils
— Si j'osais, je vous poserais bien j portent sur eux leur monte au cerveau...
une question.
et ils tuent !
{suite).
La camériste n'eut même pas L'air
étonnée de la façon dont sa maîtresse
parlait de Max de Pierrefort.
Elle était si habituée aux caprices et \
aux changements de Zina que rien, dans
cet ordre d'idées, ne pouvait la surprendre.
Elle se contenta de penser :
— Tiens ! il paraît que c'est fini. A
qui le tour ?
Puis elle déshabilla la . comtesse et
l'aida à passer son travestissement.
Quand ce fut achevé, quand Zina fut
transformée en rôdeur de barrière, elle
ouvrit un tiroir et en tira un mignon
revolver, un chef-d'œuvre d'armurerie
anglaise, grâce auquel elle tenait dans
sa main la vie de six hommes.
Hélène eut un geste d'inquiétude.
En dépit de sa correction impeccable,
elle osa interroger sa maîtresse.
— Madame' va encore là-bas, cette
nuit?
— Oui, mon enfant, répondit Mme de
Moëris ; je ne veux pas quitter Paris
sans m'offrir une dernière nuit d'émoiions...
— Oh ! madame, vous savez bien que
la dernière fois vous avez failli ne pas
revenir.
— Oui, c'est vrai ; après s'être battus
entre eux, ils se sont retournés contre
moi et ont essayé d'avoir ma peau...
— Madame a même été blessée.
— Oh !
légèrement...
une
égratignure à l'épaule!... Que veux-tu ? c'est
précisément le danger qui double mon
plaisir. Et puis... si tu savais ! ce sont
des hommes au moins, ces brutes, de
vrais mâles !... qui sentent le sang !
Avec eux, autant de morsures, autant
de coups que de baisers !... Si tu savais combien je préfère leur bestiale
passion, leur brutalité, leurs grognements de fauves en rut aux mièvreries
et aux fadeurs des autres !... Ma vanité
de femme est autrement flattée par les
regards luisants de convoitise qu'ils
jettent sur moi, par les rixes sanglantes
que provoque leur désir de me posséder !...
Ah!
si
tu les voyais se
cogner !... Et c'est le vainqueur qui est
1 élu !
Elle donna une tape, en souriant, sur
la joue de la jeune femme et sortit en
disant :
— Allons, folle, tranquillise-toi ; il ne
m'arrivera
rien...
Je
rentrerai "vers
six heures, tu me prépareras un bain.
Quand elle eut tiré derrière elle la
porte de l'hôtel, elle tourna à gauche
et remonta à pied l'avenue, déjà presque déserte.
Elle ne vit pas deux ombres qui se
détachèrent d'un angle de maison de
l'autre côté de la chaussée et la suivirent à distance.
Elle marcha ainsi, les mains dans ses
poches, avec un air déluré de gavroche
en ballade, jusqu'à l'Arc de Triomphe.
Là, elle grimpa sur l'impériale du
tramway de La Villette.
Derrière elle,
Montadert et Vilguérin gravirent le petit escalier et vinrent
s'asseoir à l'extrémité de la banquette
où elle avait pris place.
Quand la lourde voiture se fut mise
en route, le reporter demanda à son
compagnon :
— Tu dis que c'est à la Tremblante
qu'elle a donné rendez-vous à Mégot ?
— Oui, patron.
— Tu es sûr d'avoir bien entendu ?
— Absolument sûr.
— C'est bien
extraordinaire !
mur* Voir VŒU de la Police n" 27 à G5.
FLEURS DE PARIS
O
O
O
O
O
Jean Nib leva le poing au ciel et, sans passer par le cabaret,
il bondit par dessus la palissade.
O O O
O O O
— Pose, mon garçon.
— C'est que, voilà, c'est humiliant
pour un vrai parigot comme moi...
— Qu'est-ce qui est humiliant?
— De ne pas savoir de quoi vous
parlez.
■— Comment ! tu ne sais pas ce que
c'est que la Tremblante ?
— Non, patron... pas au juste. C'est
un endroit, n'est-ce pas ?
— Et un vilain endroit, encore. Et
c'est pour ça que je m'étonne d'y voir
aller cette femme. Il est vrai que ce
n'est pas le sang qui l'effraie.
— Comment ! le sang !
— Hé ! oui. L'endroit où va la comtesse est un affreux bouge, un épouvantable caboulot où se réunissent, la nuit,
les gas des abattoirs, les tueurs, les
« saigneurs ».
— Brrr... j'en ai le frisson!
— Dame ! faut avoir les nerfs solides
pour aller là-dedans. Ces hommes, bons
garçons, au fond, mais terribles, viennent là, avec leurs manches retroussées,
J
— Diable ! et nous allons entrer dans
cet « assommoir » ?
— Assommoir est le mot. Il'le faudra
bien, si nous voulons savoir ce qu'y va
faire cette coquine. As-tu peur ?
—Peur ! Oh ! avec vous, jamais !
Puis, après un instant de silence :
— Dites donc, patron ? demanda encore Vilguérin, pourquoi cet honnête
établissement
s'appelle-t-il
la
Tremblante ?
— Parce qu'il est situé dans une cave
dont le mur sert d'arche au pont du
chemin
de
fer.
Quand
les
trains
passent — et il en roule toutes les
cinq minutes — le sol tremble, les tables
dansent et les verres se heurtent.
On était arrivé. La rotonde de l'ancien octroi dressait sa masse noire sur
la gauche.
— Descendons vite,
dit Montadert,
qu'elle ne nous voie pas.
Ils dégringolèrent les marches glissantes et se postèrent à quelques 'pas
de là, dans l'ombre.
Zina, de son même pas flâneur, s'éloigna en sifflotant un refrain de caféconcert.
XVII
Au bout de cent mètres, la comtesse
disparut tout à coup.
— Envolée ! exclama Vilguérin qui
la suivait des yeux.
— Je sais où elle est, répondit Montadert.
Ils arrivèrent à l'endroit où Zina s'était comme abîmée dans le sol.
C'était au bout d'un pont jeté sur la
tranchée du chemin de fer de l'Est.
Là, était un petit escalier, étroit et
raide, aboutissant à une sorte de plateforme qui coupait, comme d'une marche énorme, le haut remblai.
Dans l'épaisseur du mur, en se penchant, on apercevait une tache brune
que rayait un mince filet de lumière.
C'était la porte de la Tremblante.
— Tu vois, dit le reporter à son compagnon, c'est par là qu'elle est entrée.
Les deux nommes descendirent les
degrés usés et glissants.
Devant la porte, Vilguérin s'arrêta.
— Nous n'entrons pas ?
— Non,^ pas tout de suite ; suis-moi.
A l'extrémité de l'espèce de berge qui
surplombait la tranchée, une masse noirâtre se détachait.
C'était un amas de madriers destinés
à des travaux de soutènement.
Montadert grimpa sur l'échafaudage.
Vilguérin le suivit.
Ils
aperçurent
alors,
à
hauteur
d'homme, un étroit soupirail dont l'ouverture toute garnie de toiles d'araignée tamisait péniblement une lueur
falote.
— Approche et retiens ton souffle, dit
Montadert. D'ici nous pourrons tout observer.
Vilguérin obéit. '
Il s'approcha et son regard, plongeant dans l'intérieur, découvrit un curieux spectacle.
Dans une salle basse et longue, une
quinzaine de tables étaient rangées contre les murs noircis de fumée et suintant l'humidité.
Au fond, derrière un comptoir de bois
peint, trônait l'hôtesse du bouge, une
vieille femme rousse et borgne, à charpente masculine, et dont les deux bras
nus, rouges et poilus, musclés comme
des bras de lutteur, sortaient des manches retroussées d'un caraco d'indienne
loqueteux et maculé. '
Autour des tables, une vingtaine de
consommateurs étaient assis, tous vêtus
pareillement, des colosses aux membres
de fer.
Leurs longues blouses, tachées de
sang, indiquaient leur profession.
C'étaient les gens le l'abattoir.
Il s'élevait de cette salle un tumulte
sourd et une atmosphère saturée de relents alcooliques.
Vilguérin regardait de tous ses yeux.
Au bout d'un instant, il sentit Montadert qui lui poussait le coude.
— Regarde ! disait le journaliste, la
vois-tu là-bas, à la table du fond, près
du comptoir ?
— Oui, patron, je la vois... Ah ! la
gueuse ! elle fait signe à l'un de ces
hommes qui la mangent des yeux de
venir s'asseoir à sa table.
Un des assommeurs, en effet, un robuste gas de vingt-cinq ans, à l'œil noir,
à la chevelure crépue, plantée bas sur
le front, venait de se placer en face de
Zina.
Zina, très à l'aise dans son costume
d'homme, semblait là chez elle.
Ses narines battaient, aspirant avec
force cette odeur de soûlerie, à laquelle
se mélangeait une- senteur de mâle qui
la grisait.
— Bonsoir, la négresse ! dit l'homme
çn s'asseyant.
— Bonsoir, Pierre !
J
L'ŒIL
DE
LA
POLICE
Ce fut Pierre qui revint le premier à avait pas à hésiter et elle raconta tout. s.depuis l'affaire de l'omnibus jusqu'au
11 y a longtemps qu'on ne t'a vue.
tragique dénouement de La Villette.
Pierrefort sortit sans prononcer un
la charge.
— Oui. J'ai eu des affaires.
Il termina, en insistant sur le scanIl s'élança, la lame haute, un râle mot.
— Tu turbines donc ?
Il connaissait fort bien la Trem® dale que provoquerait la divulgation dedans la gorge, un-râle de colère et de
— Dame ! faut bien vivre.
vant la cour d'assises de toute cette criblante.
— Allons donc, une gonzesse comme haine.
C'était lui qui, cédant à un désir dé minelle épopée. Il parla de l'existence
— Bravo ! Pierre, bravo ! cria Zina
toi !
Est-ce
que
ça
a
besoin
de
Mme de Moëris, l'y avait conduite la sans tache du duc de Pierrefort et de
« masser » pour boulotter ? Manquerait en battant des mains.
la honte imméritée qui rejaillirait sur
Mais, tout à coup, le boucher s'abattit
première fois.
pas dé gonciers, si tu voulais, qui ne
Depuis, elle y était rétournée sans le vieux soldat.
demanderaient pas mieux que de trimer sur le sol. ;
Le soir, après en avoir référé au
Son pied venait de glisser sur une lui. '
pour toi !
garde des sceaux, le préfet annonça au
Sans même changer de vêtements,
des planches plus gluante que les
.Dans un large sourire, Zina montra
sans prendre la peine de dissimuler sa journaliste que l'affaire serait étouffée.
ses dents qui étincelaient, humides et autres.
Le corps de Max de Pierrefort et cecondition sociale sous des habits d'ouSon adversaire se rua sur lui et lui
blanches, sous des gencives roses
vrier, le marquis se fit conduire à La lui de Zina furent enterrés nuitamment
Qu'est-ce que tu prends ? deman- | enfonça son couteau dans l'épaule
au cimetière des Batignolles, celui-là
A ce moment, la porte s'ouvrit brus- Villette.
da-t-elle
sans
répondre.
Un
fil-enNous l'avons vu pénétrer dans le si- même où la tombe de Justine avait été
quement.
quatre ?
profanée par eux.
Un homme bondit dans la salle, écar- nistre établissement.
— C'est pas de refus.
Deux mois plus tard, Philippe Herbel
Un moment de stupeur avait suivi son
L'horrible consommation fut apportée tant tout sur son passage, l'air fou, le
épousait Valentine de Pierrefort, légaleentrée dans le bouge.
visage enfiévré, les yeux hagards.
clans un verre épais de deux doigts.
En entendant le coup de feu, en ment reconnue par son père.
Un coup de feu retentit.
D'autres s'étaient rapprochés et la
Les jeunes époux, après un voyage de
Montadert,
en apercevant l'homme voyant cet hommé de haute taille, au
comtesse, maintenant, avait une véricostume élégant, se dressèr devant eux,
peu de durée, revinrent s'installer à
qui venait de faire une entrée aussi
table cour.
pâle comme un déterré, et le revolver Fontainebleau, auprès du vieux- duc.
foudroyante, avait serré fortement le
— Alors, lui dit l'un de ces hommes,
Herbel, en dépit de sa nouvelle forbras de Vilguérin en étouffant cette ex- au poing, les « saigneurs » avaient
tu nous as fait des infidélités ?
tune, s'est remis au travail. En deux
reculé.
clamation :
— Je fais ce qui me plaît.
En apercevant son amant, Zina avait ans, il a publié deux volumes et fait
— Max de Pierrefort !
—Là, là, c'est bon, on ne te demande
pâli sous le bistre de son teint. Elle jouer une grande pièce, qui l'ont mis
C'était, en effet, le marquis.
pas ta confession... Tu restes avec nous
L'amant de Zina était arrivé à l'hôtel s'était sentie perdue. Pourtant, comme au premier rang des écrivains d'auce soir ?
de l'avenue Frïedland un quart d'heure elle était brave, elle tira son arme de sa j'ôurd'hui.
— Avec vous ? Non. Avec lui, oui.
Bien lui en a pris, d'ailleurs, de ne
poche et 1% braqua sur Max.
après le départ de «a maîtresse.
Elle désignait Pierre du doigt.
pas s'être endormi dans son opulence
Mais il était trop tard.
Il avait surpris la femme de chambre
Le gas sourit de joie et d'orgueil.
Avant qu'elle eût eu le temps d'ap- subite, car le duç de Pierrefort est
occupée à empiler des effets et du linge
— Ça fait trois fois que tu vas avec
mort à peu près.ruiné.
puyer sur la gâchette, le marquis avait
dans des malles béanti
Pierre, grogna un « saigneur » aux
Il a été l'une des principales vicIl était devenu affreusement pâle et tiré une deuxième balle qui, cette' fois,
épaules d'hercule, au cou de taureau,
times du krach et n'a survécu que quelavait frappé juste.
en jetant un regard mauvais sur son avait demandé
ques mois à la débâcle.
La dame en bronze, atteinte en plein
— Alors, c'est vrai,| elle part ?
camarade. C'est trop ; c'est pas ton
cœur, chancela un instant et roula,
Mme Herbel et Mlle Suzanne sont ve— Oui, monsieur le marquis, avait
homme, peut-être ! et v'ià que tu nous
morte, sur le plancher gluant.
nues s'installer à Fontainebleau depuis
méprises maintenant, à cause de lui.
répondu Hélène en répétant la leçon
En la voyant tomber, les tueurs pous- la mort du duc.
apprise,
nous
partons
demain
à
Zina jeta sur l'interrupteur un de ces
La sœur de Philippe épousa, à son
regards d'acier qui allaient aux moelles | huit heures, et mad lime vous prie de sèrent un cri de fureur.
tour, le docteur Charvet, devenu l'un
Affolés par l'odeur de la poudre et du
venir à la gare de Ljl on ?
de ceux à qui ils étaient destinés.
sang, soûls d'alcool, ivres de meurtre,
des praticiens les plus réputés cle Paris.
A la gare de Lyon?
— Je choisis qui me plaît, dit-elle de
i ils se ruèrent sur le marquis.
Le cocher Gaspard, qui avait, sur
■— Oui, monsieur le marquis.
sa voix sèche et coupante.
— Faut le « sonner » ! cria l'un d'eux.
les conseils de Montadert, gardé les
Pierrefort regarda la soubrette ' fixe— De quoi que tu te mêles? intervint
Une espèce de géant écarta tout le dix mille francs de Mme de Moëris, a
ment dans les yeux.
Pierre, menaçant.
monde d'un grand geste, en disant :
quitté la Compagnie, a acheté deux, voiHélène nè broncha pas.
L'autre le regarda dans les yeux :
— Je m'en charge.
tures et des chevaux, et. s'est mis à tra— Tu vas te taire, toi... ou je cogne.;.
Il reprit :
Il saisit Pierrefort aux chevilles et,
vailler à son compte.
— A quelle heure madame doit-elle
Il n'avait pas achevé que Pierre, s'éen dépit de sa résistance, le souleva de
Le lendemain du drame de la Tremtant levé, lui cassait son verre sur le rentrer ?
blante, Mégot avait disparu. Mais on
— Madame ne rent rera pas. Je dois terre.
crâne.
..-■'..'..
Puis, le lançant à la volée, sans lâ- n'a pas tardé à entendre parler de lui.
Le « saigneur » resta étourdi pendant \ la rejoindre au chemin de fer.
cher ses jambes, il lui « sonna » !a
Il a été condamné quelque temps après
Max avait pâli davantage.
quelques secondes, puis il se redressa, \
tête contre le mur...
à vingt ans cle travaux forcés pour comAinsi, non seulement Zina partait,
terrible.
\
Au deuxième coup, le crâne s'ouvrit,
plicité de tentative de meurtre suivie du
Pierre l'attendit, les poings serrés.
\ mais encore elle s'échappait pour éviter
cette dernière nuit dl amour qu'il espé- la
cervelle
s'écrabouilla,
étoilant
la pillage d'un hôtel particulier de la
On s'écarta autour d'eux.
banlieue.
Là comtesse se leva, l'oeil brillant, la rait et après laquelle il avait résolu de pierre de sang et de débris...
Max était mort depuis cinq minutes
se tuer.
Vilguérin est resté attaché à Monta.lèvre frémissante d'une joie féroce.
Une immense colère s'empara du que son exécuteur frappait encore ; un
dert qui n'a pas dé plus dévoué et de
Elle recula jusqu'au
compoir,
s'y
souffle rauque sortait de sa large poi- plus habile auxiliaire.
adossa, les bras croisés., et,
excitant marquis. S'il avait eu Zina à sa portée,
trine,
ponctuant
chaque coup
d'un
Le
Vétérinaire,
toujours
mélancoson champion, elle lui lança cet encou- il l'aurait tuée.
Un incident vint encore accroître sa « han » lugubre et féroce.
lique et sentencieux, est resté fidèle à
ragement :
rancune et augmenter son affolement.
Enfin il se lassa. Il lâcha le corps,
la butte Montmartre et à son infirmerie
— Hardi, Pierre ! Saigne-le !
Le valet de pied de la comtesse entra qui rendit un bruit sourd sur le plan- de chevaux cle bois.
Pierre tira de sa poche un long coucher et essuya son front couvert de
Montadert grandit chaque jour en
teau à virole qu'il assura dans sa main et tendit un coupon à la camériste en
sueur avec le revers rouge de sa main.
réputation. Il est le premier reporter
disant :
droite.
— Voici les deux places de sleeping.
Alors,
comme
par
enchantement, de Paris, gagne beaucoup d'argent et
L'autre, à ce moment, se ramassa sur
Max saisit le papier au passage.
toute cette ivresse de sang se dissipa.
reste plus épris que jamais de son mélui-même et bondit.
Il s'approcha de la lampe et lut : La fureur hystérique de ces hommes tier. Il a refusé le poste de chef de la
Un éclair jaillit sous la lampe fuCOMPAGNIE
INTERNATIONALE
DES
WAGONStomba, et ils s'enfuirent épouvantés,
police municipale que lui avait offert
meuse.
abandonnant les deux cadavres...
un ministre intelligent. Il vit toujours
De
leur
bras
gauche,
les
deux LITS. De Paris à Bruxelles.
Il s'avança vers Hélène :
avec sa mère qui, toute fière des suchommes
s'étreignirent.
On
entendit
— C'est à la gare de Lyon qu'il faut
cès et cle la célébrité de son fils, a oucraquer leurs os.
La justice ne s'occuoa point du drame \ blié le passé cruel et ne songe plus
Puis le diiel commença, rapide et fa- que je me trouve ? demanda-t-il en tenhorrible de la Tremblante.
qu'à se laisser combler de caresses et
dant le coupon.
rouche.
La femme cle chambre recula, terLe matin même qui suivit la terrible I de soins.
Les lames se froissaient Tune contre
nuit, Montadert se rendit chez le préfet j
Quant au commissaire Àrnbrosi, il
l'autre, chacun des combattants cher- rifiée.
Avec un sang-froid effrayant de me- de police. Il avait amené avec lui le \ s'est remarié avec une très jolie per-'
chant à dégager la sienne pour frapper.
Un moment, les deux adversaires lâ- naces,-le marquis prit le poignet de la cocher Gaspard, afin d'avoir un témoin i sonne qui l'a fait décorer au bout cle
jeune fille et le serrant à le briser
sous la main pour appuyer ses affir- | six mois.
chèrent prise ensemble.
\
Us reculèrent de deux pas et se me- \
— Tu vas me dire tout de suite où mations.
Le reporter raconta au fonctionnaire j
FIN DE LA COMTESSE NOIRE
surèrent du regard, prêts à bondir de > est ta maîtresse, ordonna-t-il.
nouveau.
i
L'autre eut peur. Elle vit qu'il n'y toute l'histoire de la dame de bronze, \
l
LES TRIBUNAUX COMIQUES
LE LAVEMENT
Les fantaisies d'ivrognes sont inépuisables, comme la bouteille de Bobert-Houdin,
et réjouissent, comme elle, la galerie ; seulement, l'une rapporte des profits palpables,
et les autres ne rapportent que des amendes
ou cle la prison.
Au nombre de ces fantaisies, il s'en trouve
de tellement singulières, qu'il faut avoir fait
une élude particulière de l'ivresse, pour ne
pas douter du sérieux et de la conviction de
leur auteur.
Le cas de Plâtreux se serait produit il y
a deux siècles, qu'on le trouverait tout nas'en étonner,
s'étonner des
■
à raison de la
< persévérance de celui qui les a conçues à en
j poursuivre la réalisation.
j D'où ■ généralement des diseussions, des
\ injures, souvent même des voies de fait, et
\ voilà justement pourquoi Plâtreux est traS cluit en police correctionnelle.
\
II est entré chez un pharmacien (et vous
\ allez voir que ceci nous reporte au temps
\ de Molière); là, on lui demande ce qu'il déi sire.
|
Or, ce qu'il désirait était bien autrefois
\ de la compétence de M. Diafoirus, mais a,
depuis longtemps, cessé d'être administré
par ses successeurs.
V#us voyez d'ici l'accueil fait à ce client
d'un autre âge, par l'élève pharmacien,
blessé de ce qu'il croyait être une mystification voulue, alors nue la demande était
faite avec une entière bonne foi, au dire, du
moins, de Plâtreux.
M. LE PRÉSIDENT. — VOUS UVC'Z porté Ull
soufflet à un pharmacien dans l'officine duquel vous êtes entré.
par une plaisaniident,.pour ce qui
que ce n'était pas
puis longtemps très patralomac n'allait plus du tout, et
nfin, qu'on me dit : va donc
à la consultation, » dont poiir lors, je vais
ix la consultation.
Le médecin me dit : qu'est-ce que vous
avez ?
« Je lui réponds : je ne sais pas.
« Moi .non plus, qu'il me dit.
« Alors je lui conte comme quoi l'appétit,
n'allait pas du tout et des coliques qui me
coupaient la gueule à vingt pas.
M. LE PRÉSIDENT. — Tâchez de vous exprimer plus convenablement.
LE PRÉVENU. — Enfin des coliques qui me
torlillaient ; c'est bon, il me dit : « C'est de
réchauffement, vous faut des bains et des
lavements et ça se passera. »
C'est bon, je m'en vas, me disant ' : Des
bains, c'est peut-être cher, vu que j'en ignorais le prix. Je parle de ça a ma sœur qui
est domestique dans unê bonne maison ;
alors, elle me dit : « I] y a monsieur qui
prend un bain tous les jours à dix heures ;
viens à ortze heures,* quand il a fini ; tu te
mettras dedans après lui. »
M. LE PRÉSIDENT. — Vovons, arrivez donc au
fait !
LE .PRÉVENU. — Bon ; ayant mon affaire,
pour les bains, je vais donc pour l'autre
chose, chez le pharmacien...
M. LE PRÉSIDENT. — Vous étiez ivre.
LE PRÉVENU. — Oh ! au moins ; mais, mon
président, je vous assure que j'y allais bon
jeu, bon argent, ayant toujours cru qu'en
avait- ça chez les apothicaires, et que j'ai demandé ça.très poliment.
Alors "le jeune homme me traite de goujat,
de pochard, et me prend par le bras pour
me bousculer à la porte.
Je lui disais : Je ne vous ai pas fait de
sottises, pourquoi que vous me bousculez?
C'est donc cle là, que voyant qu'il : me
fichait dehors comme si j'étais un rien du
tout, même un malfaiteur, que je lui ai posé
une simple gille.
•
Le témoin entendu confirme le fait et reconnaît que le prévenu n'avait Jkiir ni goguenard, ni provocateur.
LE PRÉVENU. — Je vous dis : bon jeu, bon
argent ; je croyais que ça se faisait, foi
d'homme !
« Pensez ! étant veuf, je n'ai pas chez moi
ce qu'il faut pour ça...
Bonne foi admise, il n'en deste pas moins
le soufflet, donné également de bonne foi.
D'où, condamnation à 50 francs d'amende.
Et voilà un homme qui apprend aujourd'hui seulement la disparition d'un usage de
nos grands-pères.
Jules
MOINAUX.
J
L'ŒIL
DE
LA
POLICE
h-
DAJVS
HORRIBLE ASSASSINAT.
Une fermière de 56 ansjdemeurant
à Wulderdinghe, a été trouvée morte .
chez elle, la tête hachée â coups de couperet. C'est son mari et son fils qui, en
rentrant, découvrirent dans la cour le
corps de la pauvre femme. Le cuir chevelu
était tailladé en tous sens, et des plaies
terribles avaient coupé en fragments
le crâne d'où la cervelle s'échappait. Le
visage n'était plus reconnaissable, couvert
d'entailles sectionnant le nez, le front
et la bouche. L'assassin avait fui
par les prairies, derrière les
bâtiments. Une arrestation a été opérée.
DUNKERQUE.
TOUS
LES
PAYS
UN DRAME AU PALAIS.
— L'autre jour le tribunal
correctionnel de la Seine condamnait à un mois de prison et
100 fr. d'amende, une jeune femme
coupable d'à voir dérobé dans un grand
magasin un manchon de 79 francs.
La condamnée, après avoir quitté
le banc des prévenus et être arrivée
au milieu de la salle, se tira au
cœur un coup de revolver.
Elle a été transportée à
l'Hôtel-Dieu dans un
état très grave.
PARIS.
Vf*"
r>'<
/
mm
ARRACHÉS A LA MORT. — Sur le bord du canal Saint-Martin,
un garçon de treize ans jouait avec sa sœur, âgée de onze ans, ;
quand la fillette tomba à l'eau. La pauvre petite allait disparaître quand son frère n'hésita pas à se jeter à 1 eau pour la
secourir. Trop faible, le courageux enfant fut vite épuisé et
une double noyade était à craindre sans le dévouement d'un
marinier, M. FJandrin.quiseprécipitaausecoursdes enfants
au il ramena rairs et ?aufs sur la berge.
PARIS.
DRAME DE LA FOLIE. — Un voyageur!
,' de l'express de Baltimore a é(é pris d'un accès*
do folie au cours duquel il a tu£ à coups de revol- \
ver le conducteur du train et un homme d'équipe.
Il s'est ensuite barricadé dans;son compartiment.
Les agents de police n'ayant pas réussi à le calmer,1
ont tiré sur lui à travers la vitre de la portière et
l'ont atteint mortellement.
ÉTATS-UNIS.
r
m
UN AVARE PUNI. — Enfermé dans, sa chambre un vieil
avare avait ouvert une grande malle de fer pour compter
l'argent qu'il gardait. Tout occupé à examiner son trésor,
(il avait la tête pour aies i ire plongée dans 1 intérieur de la
caisse) tcut d'un coup le lourd couvercle tomba et son bord,
tû le couteau d'une guillotine, décapita le vieil harpagon.
La tête roula dans la malle qui se ferma et le tronc resta
étendu sur le plancher.
RUSSIE.
•CV
v*~
J f
lté
s, >
SB m
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'SLv/
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VA
UN DRAME AU BAGNE. — A Poulo-Condor, deux
forçats annamites, condamnés de droit commun, ont'
assassiné penaant le travail un gardien-chef et un autre \
garuien. Un troisième gardien, accouru au secours de\
ses collègues, a tué les assassins, dont l'agression isolée
n a provoqué aucun autre désordre dans le bagne.
COCHiNCHINE.
j
UN ATROCE PARRICIDE. — Parce que sa mère
^lui reprochait de s'enivrer, un misérable figé de aixf huit ans, lança sur elle une lampe à pétrole qui mit
le feu à ses vêtements. Véritable torche, la pauvre
femme s'enfuit dans son jardin. Son mari voulut courir
à son secours, mais le fils, s armant d'un couteau, se
plaça devant la porte en criant : « N'avance pas ou je te
crève. » Pendant ce temps sa mère brûlait. ANGERS.
w
\
y
* YH
///,
L'ATTAQUE D'UN TRAHÎ. — Près de la station de Nigciti,
dès brigands ont fait dérailler un train de marchandises dans lequel
se trouvaient des fonctionnaires dn Trésor public. Un conducteur a
été tué. Un fonctionnaire du Trésor également ; trois fonctionnaires
de la police ont été blessés.
PERSE.
MB
7|>
I
ASSASSINAT D'UN GARÇON DjS
D
RECETTES. - Dans le compartiment
o un tram se dirigeant vers Newcastle,
un inconnu a assassiné à coups de coule.au1un garçon de recettes et lui a
dérobé une somme de 10 000 francs.
Plusieurs voyageurs ont donné da
criminel un signalement assez précis
« I on croit qu'il se cache à
wmdres, où il ne tardera sans
doute pas & être pris.
ANGLETERRE.
UN DRAME AU THEATRE. — Au Nouveau-Théâtre
d'Alger, un homme était assis à côté de sa maîtresse. Il avait
pour celle-ci abandonné sa femme et ses enfants. Pendant
la représentation, la femme légitime s'approcha des deux
amants et vida sur le visage de sa rivale le contenu d'un bol
de vitriol. Puis, la saisissant par les cheveux, elle commença,
à lui couper la gorge avec un rasoir. Les spectateurs purent ]
s'emparer de la meurtrière.
ALGÉRIE.
j
L'INDIGNATION DU MUSULMAN. — Des touristes
amtri ains visitaient la grande mosquée d'Omar. Us étaient
entrés sans se déchausser et plusieurs prenaient des photographies. Indigné, un musulman qui se trouvait en prières,
rira sur les touristes quatre coups de revolver. Une dame
eut un œil crevé, une autre reçut une balle dans une jambe.
JÉRUSALEM.
DRAME MYSTÉRIEUX. — Au mesa
des officiers du 6° chasseurs, à Alger,
un cavalier pénétra, en l'absence du
gérant, dans la salle où se trouvait la
petite fille de celui-ci, âgée de 15 ans.
Sans prononcer un mot, il tira sut
elle un coup de revolver, la blessant
à la gorge ; (puis il se logea une
balle dans la tête. On a peu
d'espoir de sauver le soldat.
ALGÉRIE.
L'ŒIL DE LA POLICE est le mieux informé et le plus Illustré des hebdomadaires d'actualités
LE
LA
SEMAINE CRIMINELLE
DANS PARIS
LES MARIS TROMPÉS. - Par une lettre anonyme, un
journalier apprenait que sa femme était la maîtresse d'un
rempailleur de chaises. Ce dernier arrivait l'autre matin
avenue Sœur-Rosalie, chez le journalier. Dès qu il l'aperçut,'
celui-ci lui reprocha amèrement sa trahison. Comme son
mauvais ami avouait sans îansse honte et même avec quelque
ironie, il saisit une lourde bouteille et lui en asséna de bons
coups sur la tête. Le rempailleur fut si maltraité qa'il fallut
le transporter à l'hôpital Cochta.
Le farouche mari a été consigné à la disposition du commissaire de police du quartier.
.
(XIII AIT.)
;j ^Wli^i^^à '
'
J
LE DANGER D'AVOIR UNE SŒUR. —■ Agée de 19 at?s,
une gentille modiste avait fait la connaissance d'un jeune
dessinateur; un mariage devait s'ensuivre, niais la jeune
fille eut le tort de présenter sa sœur à scn ami. Celui-ci s en
éprit et délaissa la première. Abandonnée, la modiste voulut
se venger, et, rencontrant avenue de Clichy les deux amoureux enlacés, elle leur lança au visage le contenu d un récipient rempli d'eau de Javel. Les amoureux ont été légèrement
brûlés.
(XVII" Arr.)
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LE FILS DE FOOTITT BLESSÉ. - En sortant du NouveauCirque, les fils du clown Footitt accompagnaient à son domicile un garçon de café qu un de ses collègues avait menacé.
Us rencontrèrent en effet ce dernier devant la Madeleine. Des
coups furent échangés, et tcut à coup, lé nouveau venu,
s'armant d un foret, en porta deux coups à l'un des fils de
Footitt, qui, blessé grièvement au front, fut transporté dans
un état tris grave à l'hôpital.
fVni" Arr.}.
VEANGEANCE DE DÉLAISSÉE. -, Une jeune brunissense. âgée de vingt-cinq ans, avait été abandonnée, après
plusieurs mois de vie commune, par un ciselé .sr âgé de
vingt ans, qui l'avait quittée pour aller vivre avec une antre
femme. L'autre soir, la brunisseuse, désireuse de se venger,
alla attendre son ancien ami à la sortie de son atelier, rue
de la Réunion, et lorsqu'elle Taperc.it, lui lança nn bol de
vitriol au visage. Le malheureux, grièvement brûlé (on craint
qu il ne perde l'œil droit), a été transporté à l'hôpital Tenon.
Arrêtée aussitôt, la vindicative branisseose a été envoyée au
Dépôt.
JUSTICE D'APACHES. — Soupçonné d'avoir dénoncé
la police, scn frère, un apache recherché pour un meurtre
d une réunion d apaches
nn individu fut condamné à me:
tenue tans un bouge du passai e Rivière. Aussitôt, en attira
;t
on
le frappa de six coups de
le malheureux dans ce passage,
cout-tan. Les assassins, quatre i ommes et une femme, ont été
(XX Arrt.)
arrêtés.
FAUX
JUSTICIER
— Je vous assure, nous dit Havel, que ce > les fermiers., ses locataires, et empochait le
sont, souvent des incidenis de la plus sotte prix des fermages avec' avidité.
De mauvaises années arrivèrent, avec des
banalité qui inspirent a ( erlains do nos romanciers le schéma de leurs ouvrages les récoltes perdues; le bétail dépérissait; bref,
c'était la misère dans bien des intérieurs, et
plus populaires.
les pauvres diables ne purent parvenir à ac-r- Èuiin, vous ne vouiez pas nous l'aire
votre quitter leurs loyers.
accroire, s'écria l'un de
n'est
Ceci ne faisait pas du tout l'affaire du. vieil
dernier roman, « Le faux justicier
O'Kelly, qui n'acceptait aucune excuse.
pas une œuvre d'imagina;ion '!
Aussi,
sahs pitié aucune, faisait-il expulou
vous
Eh bien, c'est juste ment là
ser les malheureux qui n'avaient pu le
faites erreur. « Le faux justicier , dûnt le
succès en librairie a éf 3 réellement plus payer, sans plus s'occuper de ce qu'ils allaient devenir, eux et leurs familles.
considérable que je no ï espérais, est basé
Cela continua ainsi jusqu'à ce que les Fésur un incident des plus fortuit
nians apparussent clans ces parages.
in rrogea Delahaye,
— Comment cela
Obstiné tomme une mute, O'Kelly allait
que cette question, < )mmi critique littéraire,
partout, assurant qu'il se moquait pas mal
intéressait beauôp'uî
'
répliqua
iHavel,
mais
si
je
d'eux,
et qu'ils ne l'empêcheraient pas d'en— Cumuu
ù m'est venue l'idée première caisser ses fermages, eonime par le passé.
vous disais
Pendant quelque temps tout alla bien,
sucées, vous «n ririez !...
de ce roma
jusqu'à .l'éviction de .Sullivan. C'était un
it F ■lahay
— Voyone toujours,
utro a:
pauvre diable, chargé de famille el que le
lit
liiez riiislc
— Vou
malheur poursuivait sans relâche.
uriant. El tbut
Il a vol ei
A la nouvelle de celle éviclion, les Fénians
pêi vir/.-vous que
m0nçû4d
se réunirent, et comme beaucoup d'entre
•ci ?
Ente
elieiir
e
nous s'élaient joinis à celle terrible organing
Nor
sation depuis leur arrivée dans le pays, nous
VOÛ
Eli 1
mais
fûmes tous, seerètomenl. convies à une
eulemtao
•I n
pèche
réunion extraordinaire où l'on devait disiilct.
la nasseuu
cuter le différend Sullivan-O'Kelly.
nviron, K décidai
Il y a d
Nous étions là une trentaine d'hommes,
'maine,$ de vacances en
de passer (j
mis m'avait assuré
réunis la nuit dans une clairière qu'éclài-'
Irlande, où
raient, des torches, el, au milieu du plus
cours d'eau, des
que je trou
grand silence, celui que nous avions rebrochets su
connu pour notre chef, nous apprit que ses
bien l'an dais, mais les IrJe sais a
supérieurs avaient décidé la mort d'O'Kelly.
patoi telll ;ment bizarre, que
landais ont
On devait tirer au sort celui qui. ferait le
j'éprouvais G la difl suit , non seulement à
coup, et, à cet effet-, des bulletins avaient
me faire c mprendre, mais encore à les
été
jetés dans un chapeau. Ils étaient tous
uix-mènies
comprendre
en blanc, sauf un, sur lequel une croix était
ureux, ] vous l'assure, de
Aussi fus
tracée. Celui d'entre nous à qui il revienrencontrer un brave fils tie la verte Erin, à
drait, serait le justicier désigné.
qui des voj
pays lointains avaienl
Une vingtaine de bulletins blancs avaient
permis de i i iSséder quel lues mots de landéjà été tirés, quand vint mon tour.
gués- étrang
jugez de mon effroi, quand je vis que
Il avait.: lom Patrick D'Donovan et prémon billet portail la croix fatale!
sentait biei . le type "; du paysan irlandais,
Un à un, mes compagnons quittèrent la
aux réparti :s naïves et c ignés de Monsieur
)tâ de cela rusé, maclairière et je me. trouvai bientôt seul avec
de la l'alise mai
le chef qui s'approcha de moi. A voix basse,
d ri- eoiiuu un Normand, et, pardessus tout,
il me rappela les règlements de l'associapal 'iûle e dial
tion : j'avais une quinzaine de jours devant
l'abréviation de son préPat —
moi pour débarrasser la terre de rc vféux
sagé les services:
pnf j'avais
nom, —
bandit d'O'Kelly. Tout moyen devait m'êlro
tes'
excursions
m'acebmp niait dans toult
bon, et l'on m'en laissait le choix.
de pèche t je vous jure que, grâce à. lui, je
Le lendemain, je recevais, sous un pli caconnus tous les bons c ndi'ous' des cours i
cheté, cinq cents francs en banknotes ainsi
d'eau, aussi bien que lei ? tavernes où l'on
qu'un billet de passage pour l'Amérique.
trouvait un repas appé tissant qu'arrosait
On facilitait ainsi ma fuite.
une pinte de bonne bière.
Pendant quelques jours, je me creusai la
Il y avait une huitaine environ que nous
lète
pour trouver un moyen de faire mourir
suivions ainsi, de compagnie, le fil de l'eau
O'Kelly, quand un malin, tandis que j'étais
et l'intimité dans laquelle nous vivions, lui
en. train do .ramasser de la tourbe, j'aperçois
une certaine confiance à mon
avait m
le' Vieux grigou, en train de pêcher, tenez,
égard.
là-bas. où vous avez pris ce beau brochet
Souve
l'interrogeais sur. les Fénians
iers du Clair de lune, ces for- tout, à l'heure.
et lés c
11 élail seul dans sa bai que, parce que --miclablei
iétés secrètes qui avaient niené
îe campagne terrible contre les, j'ai oublié de vous le dire — tout le momie
longtem
ici
l'avait boycotté, et que personne ne voude terre en Irlande,
nrôpriét
lait l'accompagner, comm< • de juste,
•laines réticences, je compris
Mulgr
L'occasion élait bonne et je me demandais
ail. pas la' conscieiu-e très tranque Pât
comment j'allais attaquer 'le vieil O'Kelly,
sffjct, et que. lui aussi, devait
quille a
irt â rerlaines de ce* attaques quand je le vis se lever soudain, battre l'air
avoir pi
cle Ses bras et tomber à la renverse au fond
souvent, se temiinaient par
qui, le
du badhot.
ne ferme, ou la mutilation du
lïncendi
J'attendis encore quelques instants, et
il n'y avait pas meurtre,
bétail, c
idais donc parl'ailoment bien
m'approchai sans faire de bruit. Comme il
' Je -nu
ne bougeait pas, j'avançai encore et, en le
Pat devait avoir un passé qui
.touchant, je vis bien qu'il avait, cessé de
ut, à fait irréprochable,
liant plus évident pour moi, vivre.
. C'était
.le m'apprêtais déjà à courir au village,
•In quelque vingt
que mon
pour y nui
ma déclaration à la police,
Vmérique, avec
ans
dit:
quand Yïûè me vint que cette mort toute
une
îllait peutme sortir d'emII
quo
nnee
•u Irland
naturel
i\re le produii
son "barras'.
Chez
î s à vivre.
Fénians, celui qui avai , été désigne pour exécuti ■ un acte de vi mgeance
étions partis de très
1
et l'avait accompli était, de ce fait , exempt
e l'iêche ayant ,'té frucde tout futur tira" àu sort.
amarré hbtr< barque
Il suffisait donc" que mes chefs, ainsi que
îre où nous d cidàmes
mes
compagnons', me crussent être l'an leur
pas de midi.
de la mort d'O'Kelly.
>rté tout ce qu'il nous
Je pris le cadavre à bras-le-corps, et le
dure, et une Ibis notrt
déposai à terre, sur la tourbe, puis, saisisous l'uni ion
une pipe
sant mon bâton, je lui en assénai plusieurs
scon de wlii
violents coups sur le crâne.
si un repos
Oh découvrit le mort dès-le lendemain, et
uriant, 'Cctre immen
jé
reçus du -comité une lettre do félicitations
loin une énorme
pour -l'acte -commis, et clans laquelle on
ait à quatre cent;
m'annonçait pour l'avenir mon exemption
boit où nous not
pierre de tout autre tirage .au sort.
donc que celte
idai-je. Sûrement <
— Et la police, dçmandai-je ù Pat dé\st pas
couvrit-elle jamais quelque chose? •
e seule?
— Pensez-vous î s'écria thiand
se retourner pour
connut qu'il y
'signais, mon cor
était l'auteur,
iranl une bouffée
plus prudent,
effet, elle n'est r
rique où ie su
— Eh bien,
là-bas, nui doi
i
LA
SEMAINE CRIMINELLE
AUTOUR DE PARIS
LES AMOURS TRAGIQUES. — En instance de divorce,
une journalière était devenue la maîtresse d un charretier.
Celui-ci, toujours ivre, brutalisait la malheureuse femme
qui résolut de s'enfuir. Dès lors, le charretier n'eut plus
qu un bat» retrouver la fugitive, ia ramener ou se venger de
ce brusque abandon... U se préseatait, un matin, rue des
Buttes-Montmartre et dit, d'un ton véhément, à son ancienne
amie :
Je t'en supplie, reviens!
Prières, supplications, menaces, rien n'ébianla la résistance
de la journalière. L'homme tenait un revolver caohé dans sa
poohe. Le drame fat rapide. Comme son amie se mondait
impitoyable, l'amant brandit son arme et fit feu à trois
reprises. La malheureuse s écroula, dans un flot dè sang.
Le front, la joue et la main gauches avaient été grièvement
atteints. Les voisins aocoururent et firent transporter la
blessée â l'hôpital Biohat, où. l'an des projectiles put être
extrait. Bien que son état inspire les plus vives inquiétudes,
on espère que la jeune femme pourra échapper à la mort.
SAINT-OUEN.
UNE FEMME COURAGEUSE. — A la suite d'une réunion, des boutonnieis résolurent d'aller débaucher des camarades qui travaillaient dans une usine. Ils brisèrent ks
grilles et pénétrèrent dans la cour. La directrice de lut
sortit, armée d'un fusfl, et coucha en joue les assaillants qu,
surpiis par cette courageuse attitude, se retirèrert iifkiiivement.
BEAU VAIS,
ATTAQUE NOCTURNE. — En revenant chez lui, un in
tituteur s était arrêté dans un délit. 11 y lut remarqué par v
bande d'inuviaus qui le suivirent, l'attaquèrent un peu r
loin et le dévalisèrent. Puis, avant de prendre la fuite, ils .
martelèrent la tête à couos de lalcn. Cinq des baniits ent t
arrêtés.
CLAM ART.
EXPLOITS D'APACHES. — Une bande de malfaiteur
hommes et fémurs, parcouraient l'autre nuit la route de i
Révolte, et entraient, le revolver au poing, chez les rns
chands Le vin, les insultant et molestant les consommaistout en refusant de payer ce qu ils buvaient. Deux âge.:
était intervenus, des cœips de feu furent tirés contre eu:
Trois des apaches, arrêtés, ont été envoyés au Dépôt.
LEVALLOIS-PERRET
GARIE CHAMPÊTRE ATTAQUÉ. — Dans une saïïe ie
îêt:s attenant à un débit, de» jeunes gens firent irruption,
b.isèient les vitrts et s emparèrtnt d une queue de billard.
Le gar„e champêtre accourut, mais 1 un des garnements le
frappa d un coup «e couteau â 1 épaule. Les malandrins ont
NOGENT-SUR-OISE.
été arrêtés.
lUVi
A COIIPS D ÉPINGLE. — Désireux dis mettre na taras
&o raœlage â nue aie .n «tetkn sur ie baalevaii de la Chapelite. deux agents venitureat 1 emmener an peste. Farouche,
ia fiiie mira ses épingles à chapeau et en frappa les agents
à Û Sran. II fa-lnt, pour se rendre maître de cette tarie,
appelai des agents qui accoururent avec on '.bien pciieier.
d déniez mit la fiDe à-la tâiscn.
XVDJ Arr.;
i
1©
Reproduction interdite. )
LES BOURREAUX D'ENFANTS. — Le parquet de Versailles vient d'ouvrir une enquête au sujet des mauvais traiLmcn!s que faisaient subir deux cultivateurs à leur fils, ⣣
ie aipt ai s. Ces deux monstres privaient leur enfant te nourriture et le rouaient de coups.
TRAPPES.
L'ŒIL
DE
LJl
POLICE
Un chauffeur assassin
Il y a quelque temps, sur'la rouie d'Essel
à Fncdrichsteld, un chauffeur uvait renversé et écrasé avec son automobile un soldit d'infanterie; mais, loin de s'arrêter, il
avait continué- sa route, redoublant de vitesse dans la crainte d'être reconnu, Et,
alors', les passants avaient été témoins d'un
spectacle horrible :
.- -, ,
I e corps.mutilé- et a moitié broyé de,la
victime était resté accroché aux roues pendant plusieurs kilomètres et traîné dans la
poussière "à la suite de la voiture meurtrière Après bien des recherches, la police
est parvenue à retrouver l'inhumain méca-,
nicien, qui a avoué, ajoutant qu'il n'avait
a<n ainsi que dans la crainte de perdre sa
nface, car il était sorti1 avec son véhicule à
piasu de ses- maîti'es.
Un condamné qui veut mourir
Un acrobate, âgé de vingt-six ans comparaissait devant le tribunal correctionnel
cle Grenoble, sous l'inculpation de vol de
bicyclettes. Le tribunal lui infligea six mois
de prison ei la relégation perpétuelle.
En entendant ce jugement, l'acrobate, qui
était cependant en prison depuis plusieurs
semaines, sortit un couteau de sa poche et
s'en porta, trois violents coups à la poitrine.
Lè sang jaillit sur les autres détenus qui se
trouvaient à ses côtés. L'acrobate, qui
s'était affaissé aux pieds des gendarmes, a
été transporté à l'hôpital dans un état désespère. .
U N Wl ON SIEUR
b!ir« co'nnauVrAVus
ceux qui sont atteints d'une maladie de la peau,
dartres, eczémas, boutons, démangeaisons,
bronchites chroniques, rnaladics.de la poitrine,
de 1 estomac et de la vessie, de rhumatismes,, un
moyen infaillible de se guérir pronipteiuent ainsi
qu'il l'a été radicalement -lui-mémo après avoir
souffert, et essayé en vain tous les remèdes
préconisés.. Celte offre, dont on appréciera le
Dut humanitaire, est la conséquence d'un vœu
Ecrire parleitre ou carte postale à M. VINCENT,
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Concours n° 25 (8 Séries)
Madame Hyxe, Souris d'hôtel
CINQUIÈME SÉRIE
Voué «ivoz, chers lecteurs, ce qu'on nom mu Souris
d'hôtel : c'est une personne qui a la spécialité de dévaluer
les chambres des hôtels. Gomme cette voleuse opère spée .-dément pendant la nuit, elle est ordinairement vêtue d'un
maillot de soie noire qui lui permet de se glisser plus iïu/.livement et surtout de se dissimuler plus lâcilement. eu eus
d'alerte, dans le moindre coin d'ombre.
Madame Hyxe, que nous vous présentonsaujourd'lini, faisait
partie de cette peu intéressante catégorie. Arrêtée dernièrement, on a saisi dans ses bagages, six trousses contenant des
oulils de son invention qui — détailcuneux — affectent la
forme de lettres. Chose plus étrange encore, ces lettres
assemblées eh bon ordre forment le nom d'une vilté française dans laquelle a opéré notre Souris d'hôtel. Nous vous
.soumettons, amis lecleurs. dans les six séries de ce concours, les six (rousses de Madame Hyxe. A vous de trouver
le nom des villes à raison de une par série :
Lorsque paraîtra la dixième série, nous vous indiquerons
la date à laquelle vous devrez nous envoyer ensemble les
six réponses.
Tout envoi partiel sera éliminé d'office. Les six solutions
devront être adressées à M. Lecoq, à l'Œil de la Police.
75, rue Dareau, Paris. Prière de n'y joindre ni timbres nj
mandats.
Indiquer nettement sur l'enveloppe d'envoi le nom ou le
numéro du concours.
Il est indispensable d'envoyer avec les six solution-, les
six bons de concours qui se trouvent au lias 'de la page 11.
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Concours n" 24 (9 séries)
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remontoir pour homme, en acier oxydé; Du 13° au 42°
prix : Un délicieux pendentif « chimère •• en métal doré
mat, chaînette fine : Du 43e au 72° prix: Une élégants
garniture de boutons rie chemise. Du 7;i°au 110° prix : Une
gentille boite oorte-allumettes « Jupiter»; Du ili'0 au
15-i0 : Une trée jolie épingle a chapeau-
i
Vous avez tous été émerveillés, chers lecteurs, par l'habi\ leté professionnelle de certains détectives dont nous vous
avons coulé les exploits dans ce journal. Aujourd'hui nous
; aUotrs vous demander de rivaliser avec eux et d'essaver
S même de les -sprpasser, en ingéniosité.
i
Voici le proLlenrçjque nous vous prions de résoudre :
î
l|lânt donnée une image que voici sur laquelle se trouvent
j des êtres, des objets, des mots, des signes, etc., trouver le
\ nom d'une, profession.
\
Poiïr aw'iver à ce résultat vous choisirez un certain nom' broseulémènt de ces élr^s. objets, mots, signes, etc. (car les
! aulres 'sont parfaitement inutiles et placés ia uaus le seul but
S devons dérouter), vous les lirez a la, fàeun des rébus et si
> vous savez vous y prendre; vous trouverez vite le nom d'une
< profession.
i
Ex. : Vneboule, un anrpe et un geai se trouvant sur l'image
> signifieraient : boulanger. -, ' •
'/
Ce côneours comprendra neuf séries el chaque série un
\ nom à trouver.
\
Lo/'sqiië paraîtra la neuvième série, nous vous indiquerons
) la date à laquelle vous de'vrez-nous envoyer ensemble lez
i neuf réponse,-.
'/ ' ïoift envoi partiel sera éliminé d'office. Les neuf solutions
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Un atroce Supplice en Perse : Pendu deux fois
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Le Gérant: A.
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- ■■■
J
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........
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IAH
détails ;
Gorbeil. — imp.
G»BTÊ.