BILIPO_OEIL-POLICE_1910_0066
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i oous voulez gagner 500000 FRANCS, lisez L'ŒIL DE LA POLICE N o fi/5 OO /•>«! lé" '» i ie\ AnOCe- 116) PUBLICATION NATIONALE É ""m | t RHDACTION, ADMINISTRATION, ANNONCES 7 , Rue Dareau. PARIS S Les manuscrits non nattés ne se ni pas rendus ABONNEMENTS ET CONCOURS ... 75. Rue Dareau, PARIS (OH fabonne dans tous les bureaux de poste) Un Bazar de la Charité en Hongrie PRIX: 10 l Hebdomadaire Voir notre douzième page en couleurs ; UN ATROCE SUPPLICE EN PERSE BAZAR DE tA CHARITÉ EN HONGRIE CL. LU I*A SEMAINE CRIMINELLE DANS LU LE NORD TUÉ PAR SA FEMME. — De fréquentes dissuasions éclataient entre un mineur et sa femme. A ses moments perdus, le mineur faisait le commerce des bestiaux avec 1 aide de sa femme et d un garçon boucher. Cependant les deux époux se I i séparèrent. Une amie facilita on rapprochement, mais les querelles éclatèrent de nouveau. An cours d une dernière dispute, la femme, qui avait acheté un revolver, lit feu par cinq fois sur son maii qui venait de se coucher. Le malheureux, .c crâne fracassé, expira deux heures plus tard. NŒUA. 03 03 55. SQiTlîfELLE ATTAQUÉE. — Au cours de la nuit, un splt&t du 45" d'infanterie était en faction au ma;a.in ce pou are du Pont-de-Marcq quand il entendit du bruit G ans les douves. U s approcha et aperçut deux iocividus coûtés de casquettes. ' Qui vive? cria-t-il. Au même cioment.il recevait un pavé sur la tête et dégringolait ie talus. Pendant ce temps, les malfaiteurs prêtaient Ta fuite. LILLE. 03 Q3 OU) 03 «5. «O 03 c: ssu «Ni se 03OS 03 I O DRAME PASSIONNEL. Abandonné par sa maîtresse qu il brutalisait et qu il laissait sans argent. un unijambiste avait juré de se venger. 11 se rendit, armé d un revolver, chez la mère de son amie et il y rencontra celle-ci. Toutes deux étaient assises près du poêle quand 1 homme entra. Sans un met, il sortit son revolver de sa poche et fit feu par deux fois'. Personne ne fut sérieusement atteint. Désarmé par un voisin, le coupable se borna à déclarer qu il regrettait de n avoir tas tué son aœie. AKZiN. Un atroce Supplice en Perse Mukrafla-os-Sullaneh, chef d'espionnage en Perse', avait été à plusieurs reprises l'objet de violentes menaces, il y a quelque temps même, il n'avait dû son salut qu'à une fuite précipitée, imprudemment, et malgré l'avis officieux du gouvernement actuel, 0 rentrait dernièrement sur le territoire persan. 11 se cacha le plus qu'il put, mais il fut découvert, reconnu et arrêté aussitôt. Après un jugement sommaire, il fut condamné à être pendu sur la place publique de Téhéran. t.a populace mil, dans les détails de l'exécution, ton le la rage que peut faire naître la passion dts tortures, Le malheureux fut laissé les pieds et les mains libres. On voulait ainsi prolonger son agonie. Hissé à là potence, tandis que ses exécuteurs tiraient fortement sur les cordes, le pauvre diable se cramponna des deux mains au nœud qui l'étranglait et réussit à se dégager. U tomba au pied de la potence. Avant qu'il eût pu se relever,.la foule était sur lui. À coups de pied, à coups de poing, de pierres et de bâton, l'infortuné fut assommé par des brutes assoiffées de sang et que ne pouvaient émouvoir les cris de leur victime. Enfin, lorsque, tout sanglant, le condamné se fut évanoui, les exécuteurs relevèrent le corps meurtri,, déchiqueté et ïe pendirent à nouveau. Cette fois la corde fit son œuvre de mort. Les murailles léchées par le feu laissent tomber des morceaux enflammés pour s'écrouler ensuite dans un affaissement final. Le théâtre de la catastrophe produisait une impression terrifiante. Des cadavres calcinés étaient entassés les uns sur les autres. On entendait des décombres, les cris de douleur que poussaient ceux qui étaient blessés et qui vivaient encore. Une immense désolation règne dans tous les environs ; il n'y a guère de localité voisine qui ne soit touchée par la catastrophe, car, de partout, des gens étaient venus pour prendre part à celte fête. Les médecins sont accourusde tous côtéspourportersecoursaux blessés. Sur les musiciens composant les deux orchestres, trois seulement ont pu se sauver. Beaucoup de personnes réussissaient, tout en brûlant, à gagner le dehors, mais ne tardaient pas à tomber. On a dû faire venir la troupe pour ensevelir les morts. D'après les évaluations du désastre, le nombre des morts s'élève à quatre cents et celui des bléssés à cent. Le bruit courait que l'épouvantable tragédie était due à un accès de jalousie d'un jeune-paysan qui trouvait que sa liancée prenait trop de plaisir à danser avec ses rivaux. D'autre part un témoin a déclaré que plusieurs jeunes gens, qui n'avaient pas été admis dans la salle eten avaient été expulsés pour cause d'ivresse, auraient mis le feu par.vengeance. sociétés de jeunes gens d'OEkerito, village de Hongrie, avaient organisé un grand bal et avaient aménagé à cet effet une vaste grange qui servait habituellement de remise aux voitures. Ce hangar immense était tout entier construit en planches légères et facilement inflammables. Bientôt, les danseurs et les danseuses affluèrent, portant les uns les autres, suivant un usage du pays, des branches de pin. dont le sol fut bientôt jonché. D'autres branchages avaient été suspendus aux parois de la grange et servaient a supporter les lampions de toutes couleurs, dans lesquels brûlaient des bougies. Au dénut du bal, on avait condamné au verrou la, seule porte étroite, afin que personne ne pût entrer sans billet. Une fois la salle comble, on ferma du dehors l'unique porte qui donnait accès dans la salle et, pour plus de sûreté, on la cloua littéralement • Il y avait, peu de temps qu'on dansait quand un lampion prit teu. Tout à coup les branches de sapin qui s'y trouvaient depuis la dernière fête flambent: et les parois de bois fournissent au feu une proie facile. Les flammes jaillissent de partout, semant l'effroi et la terreur. Des cris d'épouvante retentissent ; on se bouscule; on se renverse. Pas de pitié dans l'affolement général. On se rue vers la porte. Celle-ci résiste à tous les efforts. Les brutalités dans l'armée allemande (*m ? commentera Flère de son Cri par Jules MARY C'est une couvre pro'fiomlumciil, drainaliijue, le roman d'une vie de femme sur laquelle pèse un terrible mystère qui frappe 1 héroïne dans ses plu) s pures affections, (l;m> son amour, dans 1 bonheur des siens et qui sème autour d' lie la douleur el la mort. Si vous voulez gaqnef 500 000 francs prenez part au grand r on cours qui commenceia en même temps LES PILLEUBS D'É PAVES SEMAINE CRI M îr ELLE DANS L'OUEST TERRIBLE RIXE. — A l'ansle de deux rues, un ouvrier couvreur se trouva en présence d un ce ses collègues qu accompagnait un menuisier. Les deux couvreurs qui s envoûtaient en vinrent aux mains. Le menuisier voulut s inttrî.cser, mais il fut assailli par 1 un des couvreuis. L autre, pour la ueiendre, porta un coup de pied en pleine figure à son adversaire. La loule qui s'était amassée poussait centre luidesciisde mort. Enfin le menuisier put se relever, mais son agresseur, prêtant le second couvreur à bras-le-corps, le iança tans la devanture a'un imprimeur. Le malheureux tassa à travers les vitres. SAllvT-IttMAIN-DE-CCLBolLC. Renard est toujours à Versailles La prison de Versailles se vide... L'admiLe Conseil de guerre de Dresde a jugé i nislralion pénitentiaire a effectué le- transquatre sous-oflieiers du '.1,7°' uhla'ns. în^Ulpeis l f'ert de deux condamnés dont le procès lit de mauvais traitements envers leurs" infé- ': quelque bruit devant la "Cour, d'assises de Sfni.ie-et-Oise. r.'est d'abord M'°° Dallemagne, rieurs." •• en plus dé deux cents cas, dont l'ex-aniie de M. Merlou, qui, condamnée dercent vingl-ein^ ;ï la charge de l'un d'eux. nièrement à cinq ans de réclusion, et dont La' .brutalité de celui-ci dépasse tout, ce la peine a été commuée en deux ans de qu'on;, petit imaginer. La cravache, le fouet, prison, est dirigée vers la* maison centrale la lance même, mut lui était bon pour frapde Rennes, Ensuite c'est Marius.Boursin, le per ses hommes, Plusieurs d'entre eux fulégionnaire qui 'assassina une; vieille renrent grièvement blessés. lière de V rsaitles, condamné*,'aux travaux 11 à été condamné ù neuf mois de prison forcés à perpét.uil il a été embarqué pour et à la dégrsnlulion. Sunl-Mai iiH-.u L; afin d'y attendre le Les trois autres s'en tirèrent'avec six seprochain convoi à destination de la Guyane maines d'arrêts. : Tous les : condamnés des trois dernières sessions d'assises ont été transférés dans les délais légaux. Renard est le seul qui On ne doit pas battre sa femme reste. « Aime ta femme comme ton ;'mn'. mais seçoujj La rumine un noirier, ». est une. Par la Hache et le Revolver maxime Fort suivit dans toutes lés classes fie la société ru ss'ie.. On* comprend donc la A la foire aux jambons, où il exerçait une u produite dans toute la vive sensatio surveillance, il y si trois jours, le sous-brii sentence de la Cour suRussie une i ga'dier de la Sûreté, Fleury, dressa soudain i (Sénat) qui'se prononce prème de l'é Poreille. 1.1 venait de surprendre la converContre[$«abjy de les maris /russes do battre sation suivante .échangée entré une femme leur femme. d'un cinquantaine d'années et un individu Un de ces )oux peu tendres, professeur vêtu en ouvrier. rin ?rsit dê Kiisan. pétait adressa à U — Dis donc, mon petit, j'ai une affaire h faire réint •grjy'.iii ,sa femme 'le atie pô le proposer I II s'âgi.1 de « refroidir » mon nom. il fui) débouté ûttutèul. 1' d< imieile amant, le carrossier -Maligne, qui demeure lemande# le tribunal ayant établi < rue de ta Lolie-Mérieourt. Tu comprendras Mail partie i iro qu'elle recevait le mobile de ma vengeance quand Mi saujours, de son jpresque ton ras que cet individu a voulu m'empoisonnerpour s'emparer, d'une quarantaine de mille Le professeur . alla eu Cour d'appel, ittvo* iraiies que je ..possédais. la j.'.our ne quant tes mœurs ...russes. Ma ! Le promeneur^ un pauvre hère sans feu lui donna pas raison nqrt plu L é|toU.X.dé- ni lieu, demanda, à son interlocutrice si liii.4sé tgçéstrdoné 'pourvu en cassation contre quelles conditions il lui faudrait accomplir la sentence fort, inique selon lui. 11 n'y a ee forfait'. • incompatibilité d'humeur aucun cas Non' seulement je te logerai et je nourclarn-t-il. à la Cour. ,T'sii battu ma l'ermite rirai jusqu'siu moment/ voulu, mais encore toutes, les fois qu'elle ( igobéisâait. Ce n'est je te-donnerai, cinq louis si cela réussit. que dans sept cas qu'i i o pu établir que Le malheureux accepta.. les coups ont causé d ; ecchymoses, lu malin, a quatr. '. heures, él demie-, la ' Le .Sénat ne s'est pn laissé toucher par fenime attendait en c ciînpii§(^iévde, son corncelle argumentation ; il i au contraire flétri plice celui qui deyâïl , cleVenlr-: leur viclinie. la brutalité du mari.. lis élaient portés dan s un coin sombre, rue Mathias:Duva 1. près '% du chemin de fer de ceinture. Mais li\ suiis-brigadier -Fleury veillait avec un inspéolieùr. Dès que le carrossier'.apparut,, les deux agents se préciDans sen prochain numéro, pitèrent sur le malfaiteur au moment où L'ŒIL DE LA POLïCi LA \ celui-ci brandissait une hachette. La femme avait 'déjà le doigt sur la gâchette de ; son revolver chargé de six balles. Et c'est ainsi que grâce à-la. vigilance des> représentants de l'autorité , fut évité yan crime dortt la préméditation était bien? .caracté;*N-;, 1 risée. La coupable a été envoytSe au Dépél par M. Bénin, .secivliiirç'vdu. commissariat du quartier dq 4a. Maison-Rlanche.; Quant uu complice, (\ui 'avait réussi"à s'écdiappér des mains du sous-'biïgsidier Fleury, il est. activement rechérclVé. ! Mort d'un Assassin L'ancien cavalier: Georges Langry, du 9* cuirassiers, qui', assassina deux vieillards dans l'Aube et.' fut condamné,., en juillet, aux travaux forcés ù perpétuité,^,,par le conseil de guerre/de Nancy, vient* de mourir ii SainWean-du-Maroni. A os lecteurs se- souviennent que VOEU do la fiôlim fut' le mvâ journal qui donna à. cette époque, la. reproduction exacte de. la dégradation cle Langry, en une double'-page «n couleurs. - MYSTÉRIEUSE BOMBE. — Au village de Lestuvet-en Flomordien, une btmoe lut placée pendant lanuit sur la fenêtre d une maison. Toute la iamille qui habite cette maison fut réveillée par une explosion ÎGIIUC afcle, tandis que les meubles se renversaient et que .des éclats de verre venaient joncher le sol. Une enquête est ouverte peur retrouver le coupable. ' CHATEAUL'N. BRUTALE AGRESSION. — Vers quatre heures de l'aprè midi, un maçon regagnait son domi.iie, quand, aperctvam un homme couché dans un fossé, il voulut lui demander n était pas malade. L homme se leva d un bond, roua de cor. le malheureux maçon, puis, quand celui-ci lut étendu sor la mute, il continua à le frapper violemment. Après quoi mystérieux inuivicu prit la fuite. LAMBALLE. \ Un Ultimatum au Préfet de polie : jnerches Les inspecteur; i des brigades .( de la préfecture de police, ne s ias cOntents et vont le faire savoir, On leur a ff it entendre, e î". effet, Bt. qu< M. Lépi n'était du l décidé à le? laisseï groupe ioeiation »anîiéûle, Par lin M, Moiiquiiii - dire' mêflfair teur gén al des recherche 3„ le préfet'a fail dire siu: -iou^-brigadiers ;;] n'çmius au débi ! de l'ann qup 'le personn el.. des!,^a0nèr;cnec devait a nelre, pour su c< )nsy,tueu én- asS' dation s icale, je vôt'c di1 f' ,slfdtit, des 'fonclionnairt qui lui donnera I outes garanties, Les ' ii spt eurs "objeidw it lés • associa lions des. sont auU iriséeS" clans d'autrès a.dmini; rations, et,.. bien -.mieux; que les gardiens de la paix * )nf |H -élire dus délégués qu viennent enaque mois sentreteni); avec M. Lépine. Les inspecteurs demandent à être traités sur un.-.pied d'égalité: el, pour- un peu. ils accuseisiient leur chef d'être trop ' sensible . au prestige, de l'uniforme. ■' Mais, pendant que ces doléances se font entendre, les gardiens de la paix; eux aussi, élèvent la voix. Il paraît qu'on refuserait aux gardiens des brigades de réserve lo droit d'élire leurs rei)résentants. En résumé, il serait .puéril': d'essayer de dissimuler qu'une certaine agitation règne sic;tuellement' dans le personnel de la préfecture de police ; des conciliabules secrets ont été tenus, et on y aurait:''décidé de signifier à M. Lépine qu'on lui laisserait tout le mois prochain pour refiéehir, mais que, Si la question des dôlépués n'était pas réglée le 30 avril, on aviserait... le lendemain. • Or, le lendemain, c'est - le lw mai ! Lire û (a page 10 : LE FAUX JUST1CIER, histoire Wun complot |qwè UNE ETRANGE DISPARITION Grand Roman policier inédit * LA SEMAINE CRIMINELLE LA SEMAINE dans le Midi et le Centre TENTATIVE D'ASSASSINAT. — Une tentative d'assassinat a été commise à Marre, près Marssac. Un cultivateur, propriétaire à Marssac, a tiré un coup de îusil sur la belle-mère de sa fille. Le coupable vivait depuis quelque temps en mauvaise intelligence avec les beaux-parents de sa fille. Le parquet s'est transporté sur les lieux et, après un interrogatoire sommaire, a procédé à 1 arrestation du meurtrier, qui a été conduit à la maison d'arrêt. Un docteur de Marssac, qui a soigné la victime, a déclaré que les blessures, sans être cependant mortelles, paraissaient assez graves. ALBI. 1a mM 8 ir I 7m |w il MISA M il ii pfM'IÊIi JÉÈ. 35HH1 fini, jiff J l'iSP; (H O ; UN ENLEVEMENT. — Amcurcux fou de la femme d un marchand de vin, un jeune châtelain résolut ée 1 enlever. U la gietta en automobile et quand elle passa près de la voiture, le jeune homme et son ehauSîeur se jetèrent sur elle. En une seconde, elle fut jetée dars la vciture, bâillonnée et chloicformée. A la nuit, à Péage-cu-Roussillon, tamis que les ravisseurs étaient entrés tans une auberge, la pfuvre femme put s ënîuir. SAINT- E HENNE. CONSÉQUENCE D'UNE GRÈVE. — La misère était grande au foyer a'un mégissier, depuis que la grève durait. La ïtmme de l'ouvrier, désespérée de voir que cette grève s éternisait, reprochait à son mari de ne pas vouloir reprent re le travail. FuiLux, le mégissier lui porta un coup de en teau dans le bas-ventre. L état de la blessée paraît désespéré. GRAULHET. UN INFANTICIDE. — Le parquet de Saint-Amand s est transporté au Château-Gaillard pour procéder à 1 arrestation de la flile de la châtelaine, une jeune HJe de 19 ans qui, apre's avoir accouché clandestinement, éuangla son enlant en lui passant un lacet autour QU COU. Le petit cadavre a été découvert dans l'armoire de la jeune fille. BOURGES. AU TRIBUNAL CORRECTIONNEL Badoit et sa bonne Haute en couleur, énorme comme une statue de la place de la Concorde, vêtue de soie, un manteau de velours noir sur les épaules, et, sur la tête, un chapeau d'ordre composite orné de. plumes de perroquet, aux mains des gants gris perle, apparaît, dans- son ampleur rayonnante, Mm° veuve Béchut, poursuivie comme complice, dans un galant délit, du sieur Badoit, employé de chemin de fer. Sec et'noir comme un pruneau, le corps serré dans un pet-en-l'air étriqué, le coupable,, assis auprès de sa coprévenue, nous fait ' vaguement songer à une asperge accolée à une citrouille. M. LE PRESIDENT,' marié et' séparé femme. Celle-ci, OU ptéVfillïï. —' VOUS êtes depuis dix ans de votre sachant que vous aviez dans la Vallée du Rhône (Traduction de J. Heywood) CHAPITRE V 8 LA COMTESSE DE M1RAC (suite). — Du matin au soir, m'expliqua la sémillante Fanny, Mme Daniels -ne fait que se promener dans toute la maison comme une âme en peine. On dirait qu'elle ne peut pas rester tranquille un. seul instant, Elle va, elle vient, elle monte, elle descend ; il y a de quoi devenir folio ! El, blanche avec cela, et tremblante, il faut la voir! Elle a la main si peu sûre, quelle n'ose même pas poser un plat devant monsieur. C'est moi qui suis obligée de servir à. table. Quand Monsieur est dans sa chambre, elle ne reste pas cinq minutes sans alleé rôder autour de la porte. Ce qu'il y a de plus curieux, c'est qu'elle n'entre jamais chez lui. Elle se contente de passer et de repasser dans le corridor, en se tordant les mains et en se parlant à elle-même. C'est à croire qu'elle a perdu l'esprit. « Je l'ai vue plus de vingt fois poser la main sur le bouton de la porte et la retirer brusquement comme si elle avait touché un feu rouge. Quand, par hasard, M. Blake ouvre la porte pendant qu'elle est dans le voisinage, elle se sauve comme si le diable était à ses trousses. « Je ne sais pas ce que tout cela signifie, mais .je ne suis pas plus bête qu'une autre, et si vous m'en croyez... Et ainsi de suite jusqu'à ce que j'en eusse les oreilles fatiguées. Tout cela me donnait fort à penser. Je sentais qu'en présence de faits'pareils, ce serait folie de me décourager. Ce. qui m'y avait porté,, par instant, c'est que je craignais toujours de me trouver en présence d'une fugue vulgaire. Du moment qu'il s'asissait d'autre chose, je ne me laisserais arrêter par rien, pas même par la haute position du redoutable M. Blake. Aussi, lorsque quelques instants après, Fanny m'annonça que son maître avait commandé la voiture pour neuf heures et qu'il avait l'intention cle se rendre à un bal de charité, piïs-je tout de suite la résolution de m'attacher à ses pas. Une telle dérogation à ses habitudes ne pouvait manquer de présager queloue événement d'une importance capitale. Bien qu'il lïil déjà huit heures et demie passées, je réussis néanmoins à pénétrer dans les salons de l'hôtel Waldorf, moins d'une heure après l'ouverture du bal. Il y avait un monde fou. Je dus faire trois fois le tour des salons avant d'apercevoir mon homme. L'ayant trouvé enfin, je fus passablement déçu en constatant qu'au lieu d'être cnlouré, comme je m'y attendais, d'un cercle d'admirateurs des deux sexes, il causait dans un coin retiré de la salle avec un vieux député chauve du XVe arrondissement. Je m'approchai suffisamment pour entendre que ces messieurs discutaient l'attitude d'un certain Smith, qui, depuis un certain temps, menaçait de se séparer de son parti à la Chambre. — Si c'est pour cela qu'il est ici, me dis-je en moi-même, il aurait aussi bien Lait de rester chez lui et de faire la cour à la charmante Fanny. Sur quoi j'allai me noster dans l'embrasure d'une fenêtre d'où je pouvais, sans perdre de vue M. Biake,. m'en donner à, cœur joie, d'admirer lés belles épaules des "Voir VOEU de la Police n°3 61 à G5. une maîtresse, a, dans le but d'obtenir le divorce, fait dresser contre vous procèsverbal pour entretien de concubine au domicile conjugal. Vous reconnaissez bien que vous vivez en concubinage avec madame veuve Béchut ? LE PRÉVENU — Jamais ! jamais ! Cette dame n'est pas ma maîtresse ; c'est ma bonne. M. LE PRÉSIDENT. — Une bonne vêtue comme l'est Madame! Mais à vous voir l'un à côté de l'autre, c'est vous que l'on prendrait pour son domestique et elle pour la maîtresse ! LE PRÉVENU. — Ça n'empêche pas que c'est ma bonne, rien que ma bonne, et pas autre chose. M. LE PRÉSIDENT. — Une bonne à tout faire alors ? ' LE PRÉVENU.' — Àh ! oui, pouf ça, à tout faire., ,■ „* -.. : ... M. LE PRÉSIDENT. —- Depuis quand L'avezvous votre... bonne? LE PRÉVENU. '— Depuis le 14 juillet. M. LE PRÉSIDENT. — Précisément, il résulte du rapport de police que vous changez dé maîtresse, chaque année, le 14 juillet. C'est une façon, à vous de célébrer la. fête nationale,. {Rires.) V danseuses qui passaient en tourbillonnant devant moi. Tout ii coup, il se fit comme un silence dans le salon. C'était l'intervalle entre deux valses et l'encombrement n'était pas aussi grand que tout à l'heure. En suivant la direction de leurs regards, je me rendis compte de ce qui attirait l'attention des promeneurs qui défilaient sous mes yeux. Mon cœur se mit à battre violemment,. Une femme venait d'entrer au bras d'un monsieur d'un certain âge, qui étail. à n'en pas douter, un étranger dé distinction. Mon premier coup d'œil m'apprit que la nouvelle venue n'était autre que l'original du portrait que j'avais aperçu dans ia chambre de M. Blake.' Elle', paraissait plus âgée île quelques années qu'elle n'avait dû l'être au moment où elle avait posé pour cette peinture. Sa beauté avait mûri, ses charmes s étaient développés. Je remarquai, toutefois, sur son visage une certaine dureté d'expression qui n'avait pas existé naguère. Sans doute elle n'avait pas trouvé dans le mariage tout le bonheur qu'elle en espérait lorsque, par ambition, elle avait préféré au séduisant Ifolmah Blake un grand seigneur étranger, d'une vin.nl,'line d'années plus âgé qu'elle. Je fus confirmé dans cette opinion après avoir été témoin de la petite scène qui se déroula bientôt devant mes yeux. La comtesse de Mirac, la tête ceinte d'une liare resplendissante, une rivière de dianianls sur la poitrine, s'avançait eu regardant autour d'elle et en ne prêtant qu'une oreille distraite aux propos empressés que lui tenait son cavalier. Bientôt, elle aperçut M. Blake dont les yeux, sans doute, rencontrèrent les siens, car elle inclina la tête avec une soudaine émotion qu'elle ne parvint pas à dissimuler entièrement. Puis elle passa, majestueuse et hère, sans s'arrêter pour lui adresser- la parole. — Elle l'aime toujours, me dis-jc intérieurement, tout en-me retournant vers M. Blake pour voir si la surprise de cette rencontre n'aurait pas éveillé, sur son visage, ' une expression correspondante. J'en fus pour ma curiosité, car déjà il s'était retourné vers son compagnon qui venait sans doute d'émettre quelque réflexion spirituelle, à en juger par l'air de satisfaction un peu niaise répandue sur ses traits. Voyant que M. Blake reprenait' tranquillement sa conversation interrompue, je jugeai opportun de le quitter pour l'instant afin de' suivre celle dont la présence semblait le laisser si indifférent. Il ne me fut pas facile cle m'approcher d'elle. La nouvelle de l'arrivée dans les salons d'une comtesse authentique s'était répandue comme une traînée de poudre et, tout ce que New-York compte de jeunes élégants se disputait l'honneur de se faire présenter à elle. Je me consolai en pensant que l'essentiel ('■lait d'observer si, oui ou non, M. Blake viendrait lui causer pendant la soirée. Le temps me . parut long, cela va sans dire, mais un détective dans l'exercice de ses fonctions ne se décourage pas pour si peu de chose. J'avais du reste sous les yeux une femme bien digne d'être étudiée avec soin. J'appris à connaître sa beauté dans tous ses détails, les mouvements gracieux de sa tête, le va et vient de la charmante rougeur qui, de LU .PRÉVENU. — Autrefois, oui. Mais Madame n'est rien que ma bonne. M. LE PRÉSIDENT. — Mais il n'y a qu'un lit, l ia'/, vous. Où couche la veuve Béchut ? LE PRÉVENU. — Dans mon lit. M. LE PRÉSIDENT. — Nous nous en doutions. Et vous? LE PRÉSIDENT. — Moi aussi. M. LE PRÉSIDENT. — C'est un aveu. LE PRÉVENU. — Non, car nous ne couchons pas ensemble. M. LE •— C'est peu admissible. — C'est pourtant la stricte LE PRÉSIDENT. PRÉVENU. vérité. Je ne peux pas dire ce qui n'est pas. LE PRÉSIDENT, Ù la prévenue. — Veuve Béchut, le commissaire de police de votre quartier s'est rendu entre onze heures et minuit, au logement de M. Badoit. Ce loge-, ment se compose d'une chambre unique, •pourvue d'un seul et unique lit. Le commissaire vous a trouvée couchée dans ce lit. Quoique M. Badoit ne fût pas à ce moment dans la chambre, il est évident que vous êtes sa maîtresse. Il n'est pas d'usage qu'une femme soit trouvée, seule, à minuit, dans le lit d'un monsieur, si cette personne M. CRIMINELLE ASSASSINAT D'UNE OCTOGÉNAIRE. — A Fuissé, une vieille femme de quatre-vingts ans a été trouvée étranglée sur son lit. On a arrêté deux cousins et voisina de la victime, qui vivaient à sa charge. ,?^C??*^UN FOU PARRICIDE. — Dans un subit accès de folie, un cultivateur a tué sa mère à coups de matraque. Les gendarmes, accourus pour le maîtriser, ont été grièvement blessés, ainsi qae plusieurs habitants qui avaient voulu intervenir. TOULON. DRAME MYSTÉRIEUX. — Dans un misérable logement vivait un faux-ménage qui s'adonnait à la boisson. L autre nuit, la femme rentra ivre et chercha querelle à son ami. Celui-ci lui administra une raclée et se coucha. Quand il s éveilla, il trouva sa maîtresse, morte dans le lit; deux plaies saignaient au-dessus de ses yeux. 11 soutient que ce ne sont pas les coups qu il a portés à sa maîtresse qui lui ont occasionné ces deux blessures. CHALON-SUR-SAONE. AUDACIEUX BANDIT. — Doué d'une rare audace, un maliaiteur a attaqué en plein jour l'encaisseur d un avoué, dans l'escalier même de 1 étude. L'encaisseur, un gardien de la paix en retraite, fut saisi par derrière, renversé, et frappé aux mains et au cou avec un rasoir. L agresseur dut prendre la fuite sans aveir pu dévaliser sa victime. LYON. TENTATIVE DE MEURTRE. — A la sortie d'un café, en employé ét&it parti, en compagnie de deux camarades. Soudain, une baiu-e u apaches surgit. Les trois amis s enfuirent de tous côtés, mais les apaches rejoignirent 1 un d'eux et le frappèrent d'un coup de couteau. Le blessé fut trouvé par des agents qui le conduisirent à l'Hôtel-Dieu. LYON. ne vit pas maritalement avec le monsieur en question. » Les bonnes ont ordinairement une chambre autre que celle de leur maître. LA PRÉVENUE. — Monsieur le président, il n'y a jamais rien eu entre monsieur Badoit et moi. Je jure que... M.- LE PRÉSIDENT. — Voyons, Badoit, vous prétendez toujours que vous n'aviez pas fait de la veuve Béchut votre concubine ? LE PRÉVENU. — Bien sûr, monsieur le président ! Je vais vous expliquer. Moi, je suis employé au chemin de fer du Nord ; je fais le service de nuit. Je dors chez moi dans le jour, et foutes les nuits je vais au travail. Quand je rentre, madame Béchut se lève pour vaquer aux soins du ménage. Nous sommes bien innocents tous les deux. D'ailleurs, voyez comme elle est grosse. Lorsqu'elle est couchée, il n'y a pas de place à côté d'elle. Où voudriez-vous que je me misse ? Le tribunal ne paraît pas convaincu par celle ingénieuse explication. Il condamne Badoit à cent francs d'amende et sa bonne, à cinquante francs. Le Greffier. 66 LA SEMAINE CRIMINELLE DANS LE SUD-OUEST LE CRIME D'UNE FILLE. — Vers dix heures du soir un jeune homme de vingt ans rencontra une fille-'soumise qui lui proposa de venir an in?taut dans sa chambre. En échange de cette hospitalité, le jeune homme offrit 75 centimes, mais cela déplut fort à la .1 lie qui I invectiva. Surexcité par ces injures, le jeune homme allait frapper la fille, lorsqu elle sortit un revolver de sa poche et fit feu. L'homme poussa un cri et tomba. Le projecti'.e le blessa au front. On releva le blessé sans connaissance. Son état est très grave. La criminelle a aidant. 1">UL",U!5R. UNE FEMME PEU COMMODE. — Depuis quelque temps, un confiseur vivait en mauvais voisinage avec une femme demeurant dans la même maison que lui. Il ne se passait pas cle jour que cette femme ne lui adressât quelque injure. C est ainsi que, cette semaine, alors qu elle revenait d:acheter une bouteille de bière, elle injuria son voisin en passant devant sa boutique. Le confiseur se fâcha. Furieuse, l'irascible commère lui brisa sa bouteille cle bière sur la figure, lui faisant ainsi de sérieuses blessures. LIMOGES. CRIME DE LA FOLIE. — Sortie tout récemment d un asil d'aliénés, une femme eut la sinistre inspiration de tuer m flllatte, âgée de 9 ans. La pauvre enfant jouait près de la fenêtre de sa chambre, située au troisième étage, quand, tcu. à coup, sa mère la saisit et la lança ctans le vide. La petite victime n a survécu que vingt minutes à cette horriole chute. . BESSÈGES. LUGUBEE DRAME. — Dans un bosquet jouaient plusieurs entants. L un d'eux s'écarta tout à coup du groupe et se pendit à 1 aide de sa ceinture de cuir, â unè branche d arbre, au bord d un éiang. Sa mère, prévenue, accourut. En voyant le corps de son enfant, la pauvre femme voulut se jeter à l'eau. Empêchée, elle tomba en syncope et dut être transportée à l hôpital. BEZIERS. temps à autre, rehaussait l'éclat de son teint, le lrémissement de ses lèvres, l'expression' même de ses yeux, bien que ce ne lût pas là chose facile" Elle avait, en effet, une manière d'abaisser subitement les paupières, pour décocher à son interlocuteur un regard à demi voilé, qui était loin de faciliter ma tâche. Finalement, je la vis tourner le dos a ses nombreux adorateurs £,vec un mouvement d'impatience. J'observai en même temps .que son sein se soulevait, comme sous l'empire d'une grande émotion e; que tous ses traitss'animaient d'un feu sujit. Ressentiment ou amour ? C'est ce que je n'arrivai pas à reconnaître avec certitude. Je n'eus cependant pas besoin de tourner la tête pour savoir quel était celui dont la venue l'agitait à ce point. L'attitude hautaine de la comtesse, son regard troublé, l'indiquaient suffisamment. M. Blake, lui, ne trahit aucune agitation de cette nature. Après s'être penché sur la main de Mme de Mirac, en murmurant quelques paroles à voix bas ie, il se recula d'un pas et se mit à lui débiter les banalités qui sont de mise en pareille occasion. La comtesse ne répondit rien. Elle ouvrait et refermait son éventail de plumes d'autruche, de fair poliment ennuyé d'une femme qui se dit : « Je sais bien qu'il est obligé de me dire tout cela. Attendons patiemment qu'il ait fini. > A mesure pourtant que les instants passaient sans que M. Blake «abordât aucun sujet plus intime, l'attitude de sa compagne, caractérisée d'abord par une froideur hautaine, se modifia peu à peu. Je vis briller dans, les profondeurs de ses yeux noirs comme une lueur de dépit. Le sourire de convention, qui avait erré jusque-là sur ses: lèvres mobiles, fit place à une expression plus dure. Bientôt la comtesse s'éloigna insensiblement de la foule indiscrète qui continua it à se presser autour d'elle ?t jeta un regard à la ronde, comme pour chercher des yeux une retraite plus tranquille. A dix pas de l'endroit où je me tenais, - se trouvait une bowwindow profonde, encadrée d'épaisses tentures. En tombant sur ce réduit, le regard de' Mme de Mirac s'illumina d'un éclair de satisfaction. Je compris qu'elle n'allait pas tarder à y ■amener M. Jlake et je prolitai d'un moment où elle, avait le dos tourné vers moi pour m'embdsquer derrière un des. rideaux. Il n'était que temps : vingt secondes, après, j'entendis qu'ils s'approchaient ensemble. — Il me semble que tout le monde s'est donné le mot pour -vous combler d'attentions, disait M. Blake cle sa voix la plus; calme et la' plus courtoise. — Vous trouvez? répliqua la comtesse d'un ton légèrement ironique. J'étais en train : de me dire le contraire, au moment même ' où vous êtes venu auprès de moi. Il se fit im intervalle de silence. Tirant un canif de nia poche, je r'hésitai pas à pratiquer dans le rideau ' une entaille de quelques centimètres qui me permit d'observer le jeu de leurs physionomies. M. Blake" fixait sur-Mme de Mirac un regard intense. Son visage avait pris un air; de résolution, presque de dureté. Tenir à tour, il porta les yeux sur la coiffure savante de sa ; compagne, où étincelaient les diamants de famille des comtes de: Mirac, sur son. front uni, aux tons bistrés, sur ses yeux aux paupières mi-closes où bru- ' lait un feu étrange, sur ses lèvres empourprées, tremblant d'une émotion que trahis-' sait encore la rougeur ardente de ses joues. \ Puis il abaissa son regard sur .la taille, opulente de Mme de Miras, moulée dans une: ùlette de velours grenat garni de dentelles. Je m'attendais d'un instant, à l'autre à lui voir quitter le masque de réserve dont fi, s'était affublé, se précipiter aux genoux de cette femme dont la beaufé épanouie s'offrait visiblement à lui. j u son patron {Lire la suite au prochain numéro.) nier et, s'acharnant sur son mari, ellê l'acheva. Après quoi, jetant le cadavre dans une brouette à fumier, elle l'emporta dans un champ voisin, où il fut découvert le len: demain. L AFFAIRE DU « DOMINO NOIR ... — MM.Marguerite,Serge Real del Sarte,Neveu, Roullet, de Bouteiller, Mlles Madeleine Divol et Camille Passavant ont comparu devant la Cour d'assises de la Seine pour avoir, dit l'accusation, dérobé des marchandises dans un magasin tenu par Mme Carrandé, rue des Ecoles, à l'enseigne du « Domino noir ». Ils auraient, d'ailleurs, reçu ces marchandises des mains de Mlle Madeleine Divol, nièce de Mme Carrandé. Au début de l'audience, M' Watrin, qui se présentait pour de Bouteiller, déposa des conclusions tendant à refuser à Mme Carrandié le droit de se porter partie civile parce qu'elle se serait .désistée de sa plainte. Malgré une. observation de M" Joseph Ménard et conformément à la plaidoirie; de M' Lagasse, qui se présentait pour Mme Carrandié, la-Cour a admis celle-ci à se porter partie civile. Après un court interrogatoire, on a procédé à l'audition des témoins. Quelques brocanteurs sont venus déclarer qu'on, avait écoulé chez eux les objets qui avaient été volés chez Mme Carrandié, puis de nombreux témoins à décharge sont venus MEMENTO DE LA COUR D'ASSISES LE CRIME D'ASNIERES. — L'assassinat • M. Bourillet, pharmacien à Asniôres, rue des Bourguignons . produit, il y a quelques mois, une ;se émotion dans cette localité. Le 2i août demie rs sept heures et demie du malin, on ait, dans sa cave, son çadavre? la .tête îant dans le sang qui sortait d'une bit recué derrière le crâne. Son faux-col portait "des tracée de doigts. Auprès de lui gisait son commis, Gustave Ono, dit Biot, âgé- de vingtdeux ans, qui paraissait évanoui ; sa figure était recouverte d'un tablier et il avait dans la. bouche un gant servant de tampon. Remonté dans la pharmacie,' Biot parut revenir à lui. Il raconta ceci : « Son patron l'avait appelé dans la cave ; il y était descendu et avait aperçu lé corps de M. Bourillet étendu à terre. Il allait appeler au secours, quand il reçut sur la tête un coup qui l'avait étourdi. » L'enquête ouverte fît btentqt découvrir que ce récit n'était pas vraisemblable. Biot II n'en fit rien, toutefois. Je ne sais quelle, émotion me saisit, en le voyant lever de nouveau ses yeux sur le visage de sa compagne pour lui dire d'un ton glacial : — Est-il possible que la comtesse de Mirac attache le moindre prix aux hommages d'un pauvre roturier américain? Jamais je ne l'aurais pensé, madame. Pâle maintenant et immobile comme une statue,la jeune femme fixait sur lui ses grands yeux noirs. —Mais, au fait, reprit M. Blake avec un sourire empreint d'une grande amertume, peut-être, en revenant dans son pays natal, Evelyn Blake a-t-elle suffisamment oublié les derniers mois de son existence pour prendre plaisir de nouveau à ce qui lui servait de jouet dans sa jeunesse. Ce sont des choses qui se voient, dit-on. En disant ces mots, il s'inclinait presque jusqu'à terre en une révérence moqueuse. — Evelyn Blake ! murmura Mme de Mirac d'un ton ému. Il y a longtemps que je n'ai entendu prononcer ce nom. Une vive rougeur colora les tempes de son compagnon. — Veuillez me pardonner, madame, fit-il, si ce nom réveille en vous des souvenirs pénibles ou importuns. Je vous promets de ne pas recommencer. Un pâle sourire erra sur les lèvres de la jeune femme. " — Vous faites erreur , répondit-elle tristement. Si le nom que vous venez de prononcer évoque'un passé plein de souvenirs amers, de regrets stériles, il rappelle aussi bien des moments d'inoubliable bonheur. Il ne me déplaît nullement d'entendre tomber mon nom de jeune fille des lèvres... de mon plus proche parent. La réponse de M. Blake fut d'une dignité parfaite : — Le nom auquel vous avez droit est celui de comtesse de Mirac. Vos parents doivent se sentir honorés de le prononcer. Un éclair jaillit des sombres prunelles de sa compagne. — Est-ce bien Ilolman Blake qui parle ainsi ? fit-elle d'un ton où perçait une tristesse infinie. Je ne reconnais pas mon ancien ami d'enfance dans l'homme froid et sar: castique que j'ai devant moi. — Nous ne seriez pas la première, madame, à ne pas reconnaître l'oeuvre de vos mains, une fois qu'elle vous a échappé. — Comment ? s'écria la jeune femme vivement. Que voulez-vous dire?... Auriez-vous la prétention?... — Je n'ai aucune prétention, madame, fit M. Blake avec froideur, tout en se penchant pour ramasser l'éventail .qu'elle avait laissé tomber. Loin de moi la pensée de me laisser aller à de vains reproches dans une entrevue comme celle-ci, qui est à la fois une rencontre et une séparation. Je... — Un instant, s'écria brusquement Mme de Mirac, en lui prenant l'éventail des mains d'un geste plein de dignité. Vous venez de prononcer un mot qui demande à être expliqué. Que vous ai-je jamais fait pour qUe vous vous serviez vis-à-vis de moi du mot « reproches » ? — Ce que vous avez fait, madame? Vous avez détruit en moi le respect que j'avais pour votre sexe. Vous m'avez prouvé qu'une femme, après avoir dit à un homme qu'elle, l'aimait, pouvait s'oublier au point d'en épouser un autre, qu'elle ne pouvait pas aimer, de se vendre à lui... pour un titre et des bijoux. Vous m'avez prouvé... —Arrêtez ! fit encore la jeune femme, les lèvres blanches comme si elles eussent été de marbre. Vous-même, dites-moi, qu'est-ce que vous m'avez prouvé ? M. Blake tressaillit. Un instant, il perdit contenance. — Je vous demande bien pardon, fit-il, non sans une certaine humilité farouche. Je retire le mot « reproches ». au cou et Lavait étranglé! En constatant la mort, il avait essayé de détourner les soupçons par une mise en sône. Biot comparaissait devej nt la Cour d'assises. A l'audience, il a maintenu son systerne; C'est un petit je liomme maigre et chélif, à l'air ahuri. Après plaidoirie de M Paul Viven, la Cour a condamné Biot à èinq ans de prison. EPOUSE MEURTRIERE. — La Cour d'assises de la Loire a condamné a dix ans de réclusion la femme Grand, née Bigay, âgée de trente ans, auteur d'un crime commis à Saint-Germain-LavE " L'accusée, qui avait quitté son mari il v a deux ans, travaillait dans une ferme "du hameau de Verrière. Ellg passait pour la maîtresse du fermier. Le vint à Verrière demande! reprendre la vie commune ; comme il insistait, elle le frappa à cbups de tisonnier ne ; puis, l'abandonnant, la ', elle se cou len ainf Grand, .6j dans l'écurie fa ils mdr< nen' ourdsL Le len lui rre d'eau, puis invita l'accusée ser de la victirwe. La femme Grand n î pas ; elle reprit son tison4 LA SEMAINE CRIMINELLE DANS L'EST UNE FEMME TUÉE. — Près de Lure, au hameau de Saint-Hilaire, commune de Ternuay, on a trouvé une jeune femme assassinée chez elle. L'enquête commencée aussitôt a démontré que le vol est le mobile du crime ; une somme de 200 francs a été dérobée. On recherche activement les S coupables. VESOUL. ENTRE ENNEMIS. — La population de Chilly accusait un vieux garçon d: être l'auteur des plus mauvais tours. On le désignait comme portant dès coups de couteau aux vaches en pâture. Depuis treis ans, sa colère s'était tournée vers un charron, qui demeurait près de chez lui. Chaque fois qu il le rencontrait, il 1 insultait. L autre matin, il vit le charron qui se trouvait sur le perron de la maison de son oncle. Il courut à lui et le frappa d'un coup de poing. Le charron, qui portait su son épaule un outil, en frappa son ennemi sur la tête et lui fractura le crâne. RCCROI. UNE FEMME ÉGORGÉE. — Dans un champ non loin la route, une jeune femme de 20 ans a été assassinée. Elle avait reçu un coup de couteau dans la gorge. L assassin serait l'ancien amant de la victime que celle-ci avait quitté il y a quelques jours. On croit qu il a passé en Belgique. VERV1NS. UN MEURTRE. — Boutigny est un centre minier cù travaillen; de nombreux Italiens. De violentes querelles éclatant parfois entre eux. L un d'eux, qui a réussi â échapper à toutes les recherches, avait promis de se venger d un de ses camarades. Il attendit ce dernier sur la route et tira sur lui un coup de revolver. Atteint à la cuisse, 1 artère fémorale coupée, le malheureux tomba et ne tarda pas à srcwmber. MONTMÉDY. apporter le témoignage de leur sympathie aux accusés. MM. Henri Rochefort et Marcel Sembat ont affirmé qu'ils avaient le sentiment que c'était là un procès de tendance. Les jurés ayant rapporté un verdict négatif, les inculpés ont été acquittés. Madeleine Divol, Camille Passavant, Neveu 'et Roullet, ont été cependant condamnés à un franc de dommages-intérêts et aux dépens. UN MEURTRIER DE SEIZE ANS A l'heure où l'on s'occupe particulièrement de la criminalité chez les enfants, il convient de signaler le cas d'un garnement de seize ans qui, passant à Ivry-surSeine, à côté d'un gamin de son âge, le bouscula et chercha à le saisir au collet, probablement pour le reriverser et le dévaliser. L'enfant, pris de peur, s'enfuit. Ce que voyant, l'apache tira dans sa direction un coup de revolver qui ne blessa personne. Le bruit de la détonation et les cris « au secours ! » poussés par la victime attirèrent l'attention de deux soldats du 2V régimentcolonial, chargés du service d'ordre dans un chantier encore occupé par les sinistrés d'Ivry. Le garnement fut arrêté. D'autre part, ce précoce bandit était déjà recherché par la police, en vertu d'un mandat d'amener, en date du 28 janvier 1910, délivré par le juge d'instruction d'Etampes. Il est inculpé de vol. FLEURS DE PARIS Gfara.ri.dL Roman PAR XXVI LA VOITURE CELLULAIRE Jean Nib, après sa première nuit, passée au Dépôt, pendant laquelle il ne dormit pas Une minute, se retrouva, les nerfs exaspérés, avec Un violent besoin de dépenser le trop-plein de vigueur qui faisait craquer ses muscles. A l'heure du réveil il se mit à marcher dans la cellule, de la porte au fond et du fond à la porte, d'un pas de fauve parcourant sa cage ; car il y a deux sortes de prisonniers, — deux attitudes de l'homme enfermé. Il y a ceux qui, de longues heures, demeurent immobiles, le plus près possible du guichet de la porte ou du vasistas, double regard louche entr'ouvert sur la liberté perdue; il y a ceux qui marchent, qui, sur un espace de quelques pieds, parcourent des lieues. Jean Nib était de ces derniers. Il espérait ainsi calmer ce qui rugissait en lui-même. Il avait les yeux rouges et hagards, le visage marbré de plaques livides ; il se mordait les lèvres jusqu'au sang pour ne pas hurler sa pensée de désolation et de rage qui tournait tout entière autour de ce pivot : Rbse-deCorail. Vers onze heures, la porte de sa prison s'ouvrit ; quatre gardiens parurent. — En route ! fit l'un d'eux... L'instant d'après, Jean Nib se trouva encadré • entre les quatre hommes ; on suivit la longue passerelle de fer; on descendit l'escalier de fer ; à gauche, c'était le corridor qui aboutissait à la cantine, misérable et ignoble caravansérail ; à droite s'ouvrait un souterrain ; à l'entrée de ce souterrain attendaient deux gendarmes, auxquels le prisonnier fut remis par les gardiens du Dépôt; changement dont Jean Nib s'aperçut à peine. Il ne songeait pas à lui; il ne se voyait pas... Il voyait Rose-de-Corail... Au bout du souterrain, on monta des escaliers ; puis on suivit un couloir, puis d'autres, et toujours on montait à travers un dédalè d'escaliers et de corridors : Jean Nib se trouvait dans le Palais de Justice ; il ne le savait pas ; il entendait comme un murmure ininterrompu... c'était la sourde et vaste rumeur qui monte de l'énorme machine à condamnations. Tout en haut du Palais de Justice, on le fit arrêter devant une porte qui, au bout d'une demi-heure, s'ouvrit. Jean Nib entra dans une pièce poussiéreuse, avec des casiers pleins- de cartons ; cela ressemblait assez à une étude d'huissier ; dans un angle, un petit homme chauve avec un abat-jour de carton vert fixé au front par un cordon, écrivait sur un registre ; c'était le greffier ; derrière une table, un autre homme de physionomie indifférente, attendait : c'était le juge d'instruction. — Comment vous appelez-vous ? demanda le juge, tandis que le greffier s'apprêtait à écrire les réponses. — Je ne sais pas, répondit simplement Jean Nib. Le juge d'instruction haussa les épaules d'un air qui signifiait : — Bon ! Encore un qui va faire des façons pour se laisser condamner en douceur. Comme s'il n'était pas bien plus commode d'avouer tout de suite ! Mon Dieu ! Mon Dieu ! Faut-il être dévoué comme je le suis, pour arracher à de pareils butors les quelques mots qui les expédieront au bagne pour une vingtaine d'années ! Et il va être midi, songea le juge en levant les yeux sur l'œil-de-bœuf. Il se leva, gardant son sourire d'indifférence^ après avoir rapidement signé un papier qu'il remit aux gendarmes. Ce papier, c'était un bon pour Mazas. — Je vois que vous ne voulez pas répondre, dit-il doucement à Jean Nib. Et sur un ton d'extrême politesse : Vous avez tort. J'aurais rondement mené votre affaire. Tant pis pour vous. Je vais vous 'Voir VŒU de la Police n0> M à G5. MICHEL Moderne ZÉYACO laisser une huitaine de réflexion... Gardes, emmenez !... Jean Nib fut reconduit dans sa cellule du Dépôt en attendant le départ de la prochaine fournée pour Mazas, « maison d'arrêt » où il devait séjourner pendant la période de « prévention », c'està-dire aussi longtemps qu'il plairait au juge d'instruction. Il n'avait rien compris à ce que le juge venait de lui dire. On lui avait demandé son nom. Il avait répondu qu'il ne savait pas. Quoi de plus simple, puisque c'était la vérité? Jean Nib, d'ailleurs, n'attachait qu'une importance minime à ces formalités ; il savait qu'il serait condamné —• le reste n'existait pas. Cinq minutes après avoir regagné sa cellule, il avait absolument oublié le juge d'instruction,, et, comme il faut être juste avant tout, hâtons-nous d'ajouter que cinq minutes après avoir quitté son cabinet, le juge d'instruction avait parfaitement oublié Jean Nib. Cependant, à mesure que le temps s'écoulait, le prisonnier sentait croître en lui une sorte de rage qui, fatalement, devait aboutir à une sorte de fureur ou de désespoir après laquelle il se trouverait sans forces. Jean Nib le comprit, bien qu'il ne fût pas ferré sur la psychologie, n'ayant pas fait ses études classiques et n'ayant pas encore eu le temps de s'adonner à cette science, en quoi il avait bien tort, car la psychologie était alors en pleine mode, et, je vous le demande, chère madame qui lisez ceci, comment peut-on vivre sans psychologuer? Donc, Jean Nib se contentait d'arpenter sa cellule de son pas de fauve encagé, dans ce terrible mouvement de pendule allant de la porte au fond et du fond à la porte, les poings serrés, les mâchoires serrées, tout son être ramassé sous la poigne de la souffrance morale, un souffle rauque sur les lèvres, des lueurs de sang dans les prunelles. Et sa souffrance morale était dans cette question : « Que va devenir Rose-deCorail ? » L'angoisse tombait goutte à goutte dans ce cœur et menaçait de le faire éclater. De sourds grondements d'orage roulaient dans sa vaste poitrine. Les idées de rage s'accumulaient, augmentant d'instant en instant la formidable « pression » de ce cerveau — nous allions dire de la chaudière. Il se mordait les poings. — Si ça continue, grognait-il en verbes sans expression humaine, réellement semblables aux paroles du tigre qu'on vient de capturer — si ça continue, je suis foutu. Je sens que ça va éclater. Et après, je serai comme une chiffe pendant trois jours, comme cette fois où j'ai eu une colère. Il n'y a pas. Il faut que je me contienne. Qu'est-ce que je pourrais faire ? Renverser cette porte d'un coup d'épaule, étrangler l'homme qui est là? Après?.., me casser la tête contre les murs? Après? Si seulement quelqu'un pouvait me dire ce qu'elle fait en ce moment, ce qu'elle pense, où elle est, si elle se désole, si elle pleure... Nons elle ne pleure pas ! C'est une rude fïlle. Elle cherche le moyen de me voir... Je la verrai, c'est sûr!... Cette certitude qui, tout à coup, s'implanta dans son cerveau, la certitude de revoir Rose-de-Corail, et qu'en ce moment même elle travaillait fortement à parvenir jusqu'à lui, ce fut cela qui lui évita la crise de fureur. Mais il demeura les nerfs tendus, l'imagination bouillonnante, l'esprit empli de visions qui se succédaient avec la fantastique rapidité des rêves, les forces décuplées, vraiment capable, comme il le disait ; de jeter bas d'un coup d'épaule la porte de sa cellule. La journée s'écoula ainsi, dans cette affreuse lenteur où les secondes sont des minutes et les minutes des heures. Sur le soir, Jean Nib fut extrait de sa cellule. « Extrait » est le terme officiel. On extrait du minerai des entrailles de la terre. On extrait du purin d'une fosse à fumier. Le mot c.r?rm>e ne peut, dans cette langue admirablement claire et logique qu'est la langue française, s'ap- pliquer qu'à des êtres inanimés, à des choses inertes. Nous ne faisons pas ici un cours de philologie. Nous saisissons en passant l'occasion de signaler ce qu'il y a de dramatique et d'affreux dans ce mot extraire appliqué à des hommes. Le langage de la justice humaine est plein de ces vocables qui impliquent la volonté d'anéantir : l'homme sur qui la justice a mis la main est désormais un être inanimé, une chose inerte... Après les interminables formalités de la levée d'écrou, Jean Nib monta dans une voiture, sorte de long caisson divisé en petites niches à droite et à gauche, séparées par un couloir allant de l'avant à l'arrière de la voiture. Ces niches sont des cellules. Une voiture cellulaire, c'est un raccourci du Dépôt. Elle en a l'apparence et les formes réduites à des proportions de prison roulante. Chacune des niches est occupée par un homme qui demeure assis sur une étroite banquette, les genoux serrés, le corps tassé, le dos voûté. Dans le couloir prend place un gardien ou un gendarme. Jean Nib fut enfermé dans une de ces niches. Autour de lui, il entendait des chants ignobles, des rires pareils à des grincements de démons, mais une parole violente du gardien imposa le silence aux prisonniers que le panier à salade transportait à Mazas (1). Il s'assit sur la banquette : il était là comme emmuré dans du bois ; à droite et à gauche, devant et derrière, il touchait les parois ; ses jambes rentraient sous ses genoux ; sa tête, s'il essayait de se soulever, touchait le plafond. Cette boîte était un cercueil. Jean Nib eut la sensation d'éfrange angoisse qu'il allait y mourir étouffé. Cependant, lorsque la voiture cellulaire se fut mise en re'dte, il se calma un peu. Ces heurts, ces cahots, c'était de la vie... Le panier roulait, tanguait dans un bruit de ferraille... Par les lames du trou percé au-dessus de sa tête et qui laissait pénétrer un peu d'air, aucune lumière n'entrait. Jean Nib comprit que, dehors, il faisait nuit comme dedans. Lorsque la voiture s'arrêtait devant quelque embarras de rue, il percevait les rumeurs de Paris, et il grondait : — Dire que je ne suis séparé de la liberté que par auelques planches !... Dire que dans quelques minutes je vais être à Mazas ! Puis la condamnation ! C'est-à-dire la séparation pour toujours peut-être ! Ou, si ce n'est pour toujours, je reviendrai — si je reviens! — cassé, usé, vieilli !... Oue va faire Rose-deCorail ?... Cette pensée qu'il n'était séparé de la liberté que par quelques planches, peu à peu prenait possession de,son esprit tout entier, éliminait violemment toute autre pensée. Dans un mouvement de rage, Jean Nib essaya de se dresser. Sa tête heurta le plafond. Et alors, dans une brusque saute des sensations, il crut de nouveau qu'il allait étouffer... Il se mit à haleter, ses nerfs se tendirent, ses muscles craquèrent... tout à coup, sans savoir pourquoi ni comment, il se trouva, les deux pieds sur la banquette, les épaules arc-boutées sur la paroi supérieure... — J'étouffe ! râla-t-il. Je vais crever Jà ! Je ne verrai plus Rose-de-Corail!... Il n'étouffait pas. Sans s'en rendre compte, il exerçait une formidable poussée sur la paroi!... Les veines de son front s'enflaient, les muscles saillants se tordaient dans l'effort surhumain qu'il tentait... la paroi craqua!... A ce craquement qu'il entendit tout à coup, à ce faible bruit qui retentit en lui comme un coup de tonnerre, Jean Nib eut un tressaut suprême de sa pensée... Dans la même position de monstrueuse cariatide, lentement, il leva la tête et vit... Il vit!... Oh! il vit comme dans un (1) Est-il besoin de dire, même pour ceux de nos lecteurs qui ne sont pas venus à Paris depuis longtemps, que Mazas n'existe plus ? rêve de délire que la paroi s'était fendue !... La voiture cellulaire continuait à rouler et à tanguer dans son bruit de ferraille. Jean Nib eut un soupir qui ressemblait à un effroyable juron. Il se ramassa. Tout ce qu'il y avait de force dans sa volonté, de puissance dans ses muscles fut aspiré aux épaules... Et les épaules de la cariatide se mirent à exercer une pression lente, sans arrêt, une pression implacable de machine,... la paroi se disjoignait, se disloquait... s'ouvrait!... Jean Nib, haletant, les lèvres sanglantes, le souffle rauque et précipité, les yeux convulsés, Jean Nib, appuyé des genoux et des coudes, poussait de ses épaules, d'une poussée irrésistible... Brusquement, la paroi éclata !... Comment Jean Nib déchiré, couvert d'ecchymoses, pantelant, effrayant à voir en cet instant, se trouva-t-il sur le toit de la voiture ? Comment put-il passer à travers^ la déchirure ? Jamais il ne le sut... Il était en lambeaux, il était couvert d'éraflures sanguinolentes, il était étendu sur le toit, se cramponnant des mains, la face tournée vers le ciel, la poitrine soulevée par les halètements furieux de sa respiration, le front inondé de sueur et de sang, et, dans les yeux, une telle expression de joie, d'étonnement, de défi suprême, que nul n'eût osé l'approcher... La voiture roulait, tanguait... Enfin, elle s'arrêta... puis, au pas, s'engouffra sous la voûte et les grilles de Mazas se refermèrent sur elle... Seulement, quand on fit descendre les prisonniers pour les conduire à leurs cellules, on s'aperçut qu'un des transportés manquait à l'appel !... (1). Jean Nib traversa Paris suivant un itinéraire spécial. Ces grands fauves de la forêt parisienne ont de ces marches obliques. Us vont de fourré en fourré. Ils évitent le frôlement des autres hommes, et, procédant par bonds successifs, s'avancent dans les taillis qui sont leur domaine... Jean Nib gagna les abords de la Bastille, puis la Roquette, puis le PèreLachaise, puis la Villette • c'est-à-dire qu'il tourna autour de Paris, par les quartiers où, la nuit, il était assuré, à un signal, à un coup de sifflet, de se faire reconnaître de ces ombres inconnues qui se glissent, et, au besoin, de trouver un refuge. Il marchait d'ailleurs sans prendre d'autre précaution. Il respirait par vastes et larges aspirations ; il ne songeait pas à essuyer le sang qui lui coulait un peu partout, aux mains, aux bras, au visage... Parfois il riait, et il était alors d'apparence formidable. A la Villette, il entra chez un marchand de friperies qu'il connaissait de longue date. A crédit, et sur parole, le marchand lui fournit un costume complet destiné à remplacer ses vêtements en loques. — Tu t'es donc battu? lui dit-il. — Non, répondit simplement Jean Nib. Je me suis écorché en sortant du panier à salade. Le fripier demeura étonné, mais ne fit pas d'autre question. Seulement, comme il connaissait les besoins de ses clients, il étala un assortiment de couteaux. Jean Nib en choisit un et s'en alla. Une heure plus tard, il arrivait au Champ-Marie. On était à peu près à l'heure où La Veuve attendait chez elle l'arrivée de Gérard d'Anguerrand et d'Adeline. — Rose-de-Corail ! appela Jean Nib en entrant. Rose-de-Corail n'était pas là !... U sentit une sueur froide perler à son front et sortit. Dehors, il s'arrêta, reniflant dans le vent. Il tremblait. Il n'y avait pas de catastrophe comparable à celle qui l'atteignait. — Voyons, gronda-t-il, en claquant des dents, pas la peine de me tourmenter le ciboulot. Il a dû y avoir un grabuge quelconque. Elle est partie pour m'attendre quelque part. Mais où?... Chez Zidore, parbleu !... Zidore (ou Isidore), c'était le patron du cabaret des Croque-Morts. Jean Nib se prit à courir comme avait couru Rosede-Corail. Lorsqu'il arriva aux CroqueMorts, il s'arrêta un instant devant la porte pour comprimer les battements qui soulevaient sa poitrine. L'idée de (1) Tous les journaux de l'époque ont raconté la chose. Sûrement cet étrange fait-divers est encore présent à la mémoire de beaucoup de nos lecteurs. 66 L'ŒIL DE LA POLICE revoir Rose-de-Corail lui brisait les de Jean Nib dès l'instant où le patron \ bien qu'il n'y eût là aucune pointe, cela jambes, et il se sentait défaillir. A l'in- du cabaret des Croque-Morts eut pro- \ s'appelait La Pointe-aux-Lilas; ce nom était sans doute un ressouvenir du passé. térieur, il entendait des chants mono- noncé ces mots \ En réalité, La Pointe-aux-Lilas était un — A la Pointe-aux-Lilas!... tones, des bruits de conversations, des Le monde de la pègire constitue une \ terrain sinistre, où le passant égaré se éclats de rire : il y avait nombreuse société chez Isidore. Jean Nib se figura société occulte copiée sur la société vi J sentait transporté bien loin de tout ce Rose-de-Corail tristement assise à leur sible. Dans.les quelques] tableaux qui se- | qui vit, — et pour ceux qui savaient ront ici consacrés à 'esquisse de ce qu'elles hideuses besognes s'y exécuplace habituelle... — Qu'est-ce qu'elle va dire, la mome, monde exorbitant, on v erra se dessiner f taient parfois, ce nom fleuri, harmoet se développer le souci qu'ont les es- \ nieux, pimpant, de Pointe-aux-Lilas rende me voir tout d'un coup?... Et comme il murmurait ces mots en carpes de régler leurs mœurs d'après \ dait cette plaine plus funèbre encore,.. La Pointe-aux-Lilas, c'était la place de grelottant d'une joie puissante, il ouvrit. des habitudes adoptées, qui, peu à peu, Du premier coup d'oeil, il vit que Rose- se sont transformées ei|i lois. Le repor- la Roquette de la pègre !... de-Corail n'était pas là !... il devint livide tage moderne a laissé entrevoir que ia et entra paisiblement, cherchant un coin pègre parisienne form e une sorte de XXVII pour s'asseoir : il se tenait à peine de- caste ayant ses coutume s venues de très loin, peut-être du temps de la Cour des LA POINTE-AUX-LILAS bout... A son entrée, les chants, les rires, les Miracles. Mais le reportage est bien loin On a vu que Biribi, après sa rapide d'avoir tout dit... La Cour des Miracles cris avaient brusquement cessé. On le regardait... les uns avec étonne- — la pègre du moyen âge — avait copié entre-vue avec la Veuve, s'était élancé hors des fortifications pour rejoindre ment, les autres avec une sourde terreur. sa société sur la société officielle — Pourquoi cet étonnernent ? songea Jean Nib. A ce moment, ses yeux se portèrent sur le patron du cabaret, et il vit que Zidore pâlissait, qu'il cherchait à détourner le regard... Jean Nib sentait une colère furieuse envahir son cerveau. Il marcha droit sur Zidore. — Pourquoi trembles-tu ? gronda-t-il. Pourquoi as-tu peur de moi? Pourquoi ont-ils peur de moi ? Il planta son regard dans les yeux d'Isidore comme il lui eût planté un couteau dans la poitrine. — On n'a pas peur de toi, balbutia le patron du cabaret ; on est étonné de te voir, voilà tout. — Tu savais donc que j'étais arrêté ? Par qui ? — C'est-à-dire... voyons, écoute-moi... Par qui ? rugit Jean Nib. Par Biribi, hein ?... Son bras, dans le même instant, se leva, sa main s'abattit sur Isidore... Il l'agrippa, l'attira, le traîna hors du cabaret, par "la porte du fond, dans le terrain vague. Là, il le lâcha et ouvrit son couteau. Isidore devint blême. Le frisson de la mort lui parcourut l'échiné. Il savait que, s'il ne parlait pas, il allait être tué, que rien ne pouvait le sauver. Il eut le soupir de la bête qu'on va égorger ; la ténèbre spéciale qu'ont vue ceux qui se sont trouvés un instant au bord de cet abîme qui est le Néant, cette ténèbre où évoluent les nuées de la peur et les vapeurs de l'horreur, flotta devant ses yeux. Il râla : ■— Si je mange le morceau, me dé-. fendras-tu contre Biribi ? Jean Nib haussa les épaules. 'La terreur de Zidore lui inspirait une sorte de dégoût. Il remit son couteau dans sa poche comme si cette arme eût été inutile, et il dit : —• Biribi ne fera de mal ni à toi ni à personne, si tu me dis la vérité. Sois tranquille. ; — Eh bien, c'est Biribi qui t'a vendu... — Ensuite ?... Jean Nib demandait cela à tout hasard. « Ensuite », c'était un scalpel enfoncé dans la conscience de Zidore, une sonde jetée au fond de cette épouvante. Et Zidore répondit : — Eh bien, c'est Biribi qui a emballé Rose-de-Corail... il n'y a pas une heure... Jean Nib se sentit froid jusqu'à la moelle des os. Ce fut pourtant avec une sorte de tranquillité qu'il demanda : FLEURS DE PARIS. — Comment Jean Nib, déchiré, couvert d'ecchymoses, pantelant, — Où l'a-t-il emballée ? , — A la Pointe-aux-Lilas, dit le patron O O O O O O se trouva-t-il sur le toit de la voiture? O O O O O 6 j dans un souffle. i Une affreuse secousse d'angoisse fit | vaciller Jean Nib. Il leva le poing au ' Cour des Miracles, ramassis des escarpes les quatre escarpes qui, pendant ce ciel, et sans passer par le cabaret, bon- \ du temps, avait ses rois, ses ducs, et temps, entraînaient Rose-de-Corail. Le dissant par-dessus la palissade du ter- \ surtout ses lois. La pègre moderne a bandit passa devant les Croque-Morts rain vague, il se rua dans une course : aussi des lois. Elle a ses bandes armées sans s'y arrêter. Cent pas plus loin, il effrénée. Une épouvante sans nom le \ obéissant à tel duc plutôt qu'à tel autre entra dans un débit de vins auquel poussait... Pendant une demi-heure, il j et les batailles nocturnes à coups de cou- \ attenait un hangar servant de remise à dévora l'espace par bonds frénétiques... \ teau ou de revolver sont des opérations ' trois voitures et d'écurie à six chevaux. puis il commença à haleter... Bientôt il j de guerre parfaitement combinées. Le patron du débit était un de ces sentit ses jambes devenir plus lourdes, Biribi avait ses hommes. Jean Nib avait loueurs marrons qui font en petit ce la respiration lui manquait, le souffle ; les siens. Nous verrons bientôt ces deux que l'Urbaine et d'autres compagnies devint bref et rauque, il comprit que s'il \ armées en présence... La pègre a ses pareilles font en grand. Seulement, les ne se reposait pas une minute, il allait \ juges, ses tribunaux, ses bourreaux... La cochers qu'il employait étaient généramourir, assommé par l'apoplexie... il j société officielle possède son lieu d'exé- lement des bandits dans le genre de trébuchait, un nuage ronge flottait de- j cution. Lorsqu'elle veut retrancher quel- Biribi, et on n'a pas oublié, sans doute, vant lui... et Jean Nib ne s'arrêta pas ! J qu'un du monde des vivants, elle le con- que Biribi, à l'occasion, se déguisait en Dans un effort de tout son être, il con- > duit toujours au même endroit. La pègre cocher pour certaines besognes. Dans tinua sa ruée farouche, comme dut la ? veut aussi quelquefois retrancher un vi- le hangar, après quelques mots dits au continuer ce coureur qui tomba mort \ vant de son monde. Et, pour l'exécution, maître du débit, il attela rapidement aux pieds des magistrats d'Athènes en elle a son lieu de prédilection... La place une voiture, et, sans prendre le temps leurs apportant la nouvelle de la ba- ne varie que lorsqu'elle devient inte- cette fois d'endosser la livrée, s'élança taille de Marathon... sur le siège et fouetta... nable, à cause de la police. Tout à coup, Jean Nib tomba, la face j A l'époque dont nous parlons, ce lieu A deux cents mètres du canal, il contre terre, le front sanglant... j. d'exécution, c'était une plaine aux abords stoppa, gara la voiture sur le côté de la route, attacha son cheval à un tronc du canal. Bien qu'il n'y poussât pas un seul lilas, d'arbre, et se mit à courir. Expliquons l'épouvante qui s'empara * 6 — Bientôt, le groupe formé par Rose de-Corail et les quatre escarpes qui la gardaient lui apparut. Il s'avança en modulant un coup de sifflet, signal de reconnaissance, et, parvenu près du groupe : — C'est bon ! dit-il. Vous pouvez vous faire la paire. Le reste me regarde, et me regarde seul. Voici les faffes... Les quatre malandrins tendirent avidement la main ; et dans chacune de ces mains tendues, Biribi déposa scrupuleusement un des billets que lui avait remit La Veuve. — Tirez-vous, maintenant ! ajoutat-il. Et le premier qui aurait l'idée d'zyeuter fera connaissance avec le lingue de mézigo... Rose-de-Corail entenelait. Elle comprenait parfaitement l'immonde langage que parlaient ces êtres. Elle entendit les escarpes assurer Biribi qu'ils avaient trop de hâte d'aller jouir au plus tôt de leur aubaine pour s'attarder à l'épier. Elle les vit s'éloigner. Bientôt, ils eurent disparu... Elle était assise sur la terre, les mains attachées au dos, et toujours bâillonnée. Biribi commença par dénouer le foulard qui servait de bâillon. Puis, d'un coup de son couteau, il trancha les cordelettes qui liaient les mains de la jeune femme. Alors, il se recula de deux pas, et dit : — Tu peux te lever, Rose-de-Corail : nous avons à causer un instant, si tu veux ; et si tu ne veux pas, ça sera le même prix... il faut que tu m'entendes ; une bonne fois, tu entendras ce que j'ai dans le ciboulot depuis quatre ans. Rose-de-Corail se leva. Sa première idée fut de rechercher son sac où elle avait caché son poignard ; mais le sac avait disparu. Alors, pressentant la lutte qu'elle allait soutenir, décidée à disputer sa vie, elle commença à se frictionner les poignets pour rétablir la circulation du sang et ramener la souplesse dans ses bras. Elle arrangea d'un tour de main sa jupe et son corsage, prenant ses dispositions pour le combat. Elle gardait un sang-froid vraiment étrange, et ce fut d'une voix paisible que, tout en surveillant le bandii et en se préparant, elle demanda : — Eh bien, voyons, Biribi, qu'as-tu à me dire?... — D'abord, que je vais t'estourbir, d'abord et d'une ! ricana le monstrueux escarpe en se dandinant ; et que, dans cinq minutes, tu vas boire -ta dernière tasse dans le canal. — Ça, je le sais, dit Rose-de-Corail, sans émotion apparente. Si c'est tout ce que tu as à m'apprendre... — Je continue, gronda Biribi en se rapprochant d'un pas. J'ai à Rapprendre, deuxièmo, que Jean Nib est pincé... Grâce à qui? Je n'ai pas besoin de te le dire, hein ?... grâce à Bibi ! C'est comme ça, ma biche : et tu peux être sûre qu'il en a pour ses quinze berges... Rose-de-Corail se sentit défaillir. Mais elle fût morte sur place plutôt que cle montrer sa faiblesse. — Ça, dit-elle, je le savais aussi. Eh bien, quoi ? J'en serai quitte pour le rejoindre à la Nouvelle : paraît qu'on y est très bien... On s'aimera là-bas, aussi bien qu'ici, va!... Le bandit grinça des dents. — Toi ! fit-il d'une voix rauque, basse, où se déchaînait toute la fureur de sa jalousie. Tu dis que tu vas le rejoindre ? Puisque je te dis que dans cinq minutes tu seras dans le canal !... — Bah! faut voir!... On n'a jamais su!... Elle souffrait affreusement à la pensée que Jean Nib était arrêté... à la pensée de ce qu'il allait souffrir sans elle ! Mais de cette douleur qui la faisait panteler, Biribi ne put rien deviner. — J'ai à te dire, enfin, continuat il, qu'avant de te régler ton affaire, ou après, à ton choix, tu seras à moi. Y a pas ! faut que tu y passes... Qu'en dis-tu ? Tu peux bien être ma gigolette une fois, une seule fois avant le grand bouillon. C'est une idée à moi... histoire de faire savoir à Jean Nib que je t'ai eue, et qu'il parte tranquillement ; de savoir ça, ça le distraira, ton homme... Qu'en dis-tu, hein? — On verra, que je te dis ! fit paisiblement Rose-de-Corail. {Lire la suite au prochain numéro.) L'ŒJL DE LA POLICE LA COMTESSE NOIRE Grand tyoman (je PAR DEUXIÈME PARTIE LES FLANCS DE MESSAOUDA XVI Mystère GEORGES et i'Rmow DE (suite) * LABRUYÈRE mura Montadert ; que diable peut-elle j les mains et les bras gantés de rouge, bien avoir à faire là-dedans ? les vêtements sanglants... Et l'on s'y — Pardon, patron, si j'osais... j bal ! Au moindre mot, les couteaux sor— Eh bien ? ; tent des poches, l'odeur du sang qu'ils — Si j'osais, je vous poserais bien j portent sur eux leur monte au cerveau... une question. et ils tuent ! {suite). La camériste n'eut même pas L'air étonnée de la façon dont sa maîtresse parlait de Max de Pierrefort. Elle était si habituée aux caprices et \ aux changements de Zina que rien, dans cet ordre d'idées, ne pouvait la surprendre. Elle se contenta de penser : — Tiens ! il paraît que c'est fini. A qui le tour ? Puis elle déshabilla la . comtesse et l'aida à passer son travestissement. Quand ce fut achevé, quand Zina fut transformée en rôdeur de barrière, elle ouvrit un tiroir et en tira un mignon revolver, un chef-d'œuvre d'armurerie anglaise, grâce auquel elle tenait dans sa main la vie de six hommes. Hélène eut un geste d'inquiétude. En dépit de sa correction impeccable, elle osa interroger sa maîtresse. — Madame' va encore là-bas, cette nuit? — Oui, mon enfant, répondit Mme de Moëris ; je ne veux pas quitter Paris sans m'offrir une dernière nuit d'émoiions... — Oh ! madame, vous savez bien que la dernière fois vous avez failli ne pas revenir. — Oui, c'est vrai ; après s'être battus entre eux, ils se sont retournés contre moi et ont essayé d'avoir ma peau... — Madame a même été blessée. — Oh ! légèrement... une égratignure à l'épaule!... Que veux-tu ? c'est précisément le danger qui double mon plaisir. Et puis... si tu savais ! ce sont des hommes au moins, ces brutes, de vrais mâles !... qui sentent le sang ! Avec eux, autant de morsures, autant de coups que de baisers !... Si tu savais combien je préfère leur bestiale passion, leur brutalité, leurs grognements de fauves en rut aux mièvreries et aux fadeurs des autres !... Ma vanité de femme est autrement flattée par les regards luisants de convoitise qu'ils jettent sur moi, par les rixes sanglantes que provoque leur désir de me posséder !... Ah! si tu les voyais se cogner !... Et c'est le vainqueur qui est 1 élu ! Elle donna une tape, en souriant, sur la joue de la jeune femme et sortit en disant : — Allons, folle, tranquillise-toi ; il ne m'arrivera rien... Je rentrerai "vers six heures, tu me prépareras un bain. Quand elle eut tiré derrière elle la porte de l'hôtel, elle tourna à gauche et remonta à pied l'avenue, déjà presque déserte. Elle ne vit pas deux ombres qui se détachèrent d'un angle de maison de l'autre côté de la chaussée et la suivirent à distance. Elle marcha ainsi, les mains dans ses poches, avec un air déluré de gavroche en ballade, jusqu'à l'Arc de Triomphe. Là, elle grimpa sur l'impériale du tramway de La Villette. Derrière elle, Montadert et Vilguérin gravirent le petit escalier et vinrent s'asseoir à l'extrémité de la banquette où elle avait pris place. Quand la lourde voiture se fut mise en route, le reporter demanda à son compagnon : — Tu dis que c'est à la Tremblante qu'elle a donné rendez-vous à Mégot ? — Oui, patron. — Tu es sûr d'avoir bien entendu ? — Absolument sûr. — C'est bien extraordinaire ! mur* Voir VŒU de la Police n" 27 à G5. FLEURS DE PARIS O O O O O Jean Nib leva le poing au ciel et, sans passer par le cabaret, il bondit par dessus la palissade. O O O O O O — Pose, mon garçon. — C'est que, voilà, c'est humiliant pour un vrai parigot comme moi... — Qu'est-ce qui est humiliant? — De ne pas savoir de quoi vous parlez. ■— Comment ! tu ne sais pas ce que c'est que la Tremblante ? — Non, patron... pas au juste. C'est un endroit, n'est-ce pas ? — Et un vilain endroit, encore. Et c'est pour ça que je m'étonne d'y voir aller cette femme. Il est vrai que ce n'est pas le sang qui l'effraie. — Comment ! le sang ! — Hé ! oui. L'endroit où va la comtesse est un affreux bouge, un épouvantable caboulot où se réunissent, la nuit, les gas des abattoirs, les tueurs, les « saigneurs ». — Brrr... j'en ai le frisson! — Dame ! faut avoir les nerfs solides pour aller là-dedans. Ces hommes, bons garçons, au fond, mais terribles, viennent là, avec leurs manches retroussées, J — Diable ! et nous allons entrer dans cet « assommoir » ? — Assommoir est le mot. Il'le faudra bien, si nous voulons savoir ce qu'y va faire cette coquine. As-tu peur ? —Peur ! Oh ! avec vous, jamais ! Puis, après un instant de silence : — Dites donc, patron ? demanda encore Vilguérin, pourquoi cet honnête établissement s'appelle-t-il la Tremblante ? — Parce qu'il est situé dans une cave dont le mur sert d'arche au pont du chemin de fer. Quand les trains passent — et il en roule toutes les cinq minutes — le sol tremble, les tables dansent et les verres se heurtent. On était arrivé. La rotonde de l'ancien octroi dressait sa masse noire sur la gauche. — Descendons vite, dit Montadert, qu'elle ne nous voie pas. Ils dégringolèrent les marches glissantes et se postèrent à quelques 'pas de là, dans l'ombre. Zina, de son même pas flâneur, s'éloigna en sifflotant un refrain de caféconcert. XVII Au bout de cent mètres, la comtesse disparut tout à coup. — Envolée ! exclama Vilguérin qui la suivait des yeux. — Je sais où elle est, répondit Montadert. Ils arrivèrent à l'endroit où Zina s'était comme abîmée dans le sol. C'était au bout d'un pont jeté sur la tranchée du chemin de fer de l'Est. Là, était un petit escalier, étroit et raide, aboutissant à une sorte de plateforme qui coupait, comme d'une marche énorme, le haut remblai. Dans l'épaisseur du mur, en se penchant, on apercevait une tache brune que rayait un mince filet de lumière. C'était la porte de la Tremblante. — Tu vois, dit le reporter à son compagnon, c'est par là qu'elle est entrée. Les deux nommes descendirent les degrés usés et glissants. Devant la porte, Vilguérin s'arrêta. — Nous n'entrons pas ? — Non,^ pas tout de suite ; suis-moi. A l'extrémité de l'espèce de berge qui surplombait la tranchée, une masse noirâtre se détachait. C'était un amas de madriers destinés à des travaux de soutènement. Montadert grimpa sur l'échafaudage. Vilguérin le suivit. Ils aperçurent alors, à hauteur d'homme, un étroit soupirail dont l'ouverture toute garnie de toiles d'araignée tamisait péniblement une lueur falote. — Approche et retiens ton souffle, dit Montadert. D'ici nous pourrons tout observer. Vilguérin obéit. ' Il s'approcha et son regard, plongeant dans l'intérieur, découvrit un curieux spectacle. Dans une salle basse et longue, une quinzaine de tables étaient rangées contre les murs noircis de fumée et suintant l'humidité. Au fond, derrière un comptoir de bois peint, trônait l'hôtesse du bouge, une vieille femme rousse et borgne, à charpente masculine, et dont les deux bras nus, rouges et poilus, musclés comme des bras de lutteur, sortaient des manches retroussées d'un caraco d'indienne loqueteux et maculé. ' Autour des tables, une vingtaine de consommateurs étaient assis, tous vêtus pareillement, des colosses aux membres de fer. Leurs longues blouses, tachées de sang, indiquaient leur profession. C'étaient les gens le l'abattoir. Il s'élevait de cette salle un tumulte sourd et une atmosphère saturée de relents alcooliques. Vilguérin regardait de tous ses yeux. Au bout d'un instant, il sentit Montadert qui lui poussait le coude. — Regarde ! disait le journaliste, la vois-tu là-bas, à la table du fond, près du comptoir ? — Oui, patron, je la vois... Ah ! la gueuse ! elle fait signe à l'un de ces hommes qui la mangent des yeux de venir s'asseoir à sa table. Un des assommeurs, en effet, un robuste gas de vingt-cinq ans, à l'œil noir, à la chevelure crépue, plantée bas sur le front, venait de se placer en face de Zina. Zina, très à l'aise dans son costume d'homme, semblait là chez elle. Ses narines battaient, aspirant avec force cette odeur de soûlerie, à laquelle se mélangeait une- senteur de mâle qui la grisait. — Bonsoir, la négresse ! dit l'homme çn s'asseyant. — Bonsoir, Pierre ! J L'ŒIL DE LA POLICE Ce fut Pierre qui revint le premier à avait pas à hésiter et elle raconta tout. s.depuis l'affaire de l'omnibus jusqu'au 11 y a longtemps qu'on ne t'a vue. tragique dénouement de La Villette. Pierrefort sortit sans prononcer un la charge. — Oui. J'ai eu des affaires. Il termina, en insistant sur le scanIl s'élança, la lame haute, un râle mot. — Tu turbines donc ? Il connaissait fort bien la Trem® dale que provoquerait la divulgation dedans la gorge, un-râle de colère et de — Dame ! faut bien vivre. vant la cour d'assises de toute cette criblante. — Allons donc, une gonzesse comme haine. C'était lui qui, cédant à un désir dé minelle épopée. Il parla de l'existence — Bravo ! Pierre, bravo ! cria Zina toi ! Est-ce que ça a besoin de Mme de Moëris, l'y avait conduite la sans tache du duc de Pierrefort et de « masser » pour boulotter ? Manquerait en battant des mains. la honte imméritée qui rejaillirait sur Mais, tout à coup, le boucher s'abattit première fois. pas dé gonciers, si tu voulais, qui ne Depuis, elle y était rétournée sans le vieux soldat. demanderaient pas mieux que de trimer sur le sol. ; Le soir, après en avoir référé au Son pied venait de glisser sur une lui. ' pour toi ! garde des sceaux, le préfet annonça au Sans même changer de vêtements, des planches plus gluante que les .Dans un large sourire, Zina montra sans prendre la peine de dissimuler sa journaliste que l'affaire serait étouffée. ses dents qui étincelaient, humides et autres. Le corps de Max de Pierrefort et cecondition sociale sous des habits d'ouSon adversaire se rua sur lui et lui blanches, sous des gencives roses vrier, le marquis se fit conduire à La lui de Zina furent enterrés nuitamment Qu'est-ce que tu prends ? deman- | enfonça son couteau dans l'épaule au cimetière des Batignolles, celui-là A ce moment, la porte s'ouvrit brus- Villette. da-t-elle sans répondre. Un fil-enNous l'avons vu pénétrer dans le si- même où la tombe de Justine avait été quement. quatre ? profanée par eux. Un homme bondit dans la salle, écar- nistre établissement. — C'est pas de refus. Deux mois plus tard, Philippe Herbel Un moment de stupeur avait suivi son L'horrible consommation fut apportée tant tout sur son passage, l'air fou, le épousait Valentine de Pierrefort, légaleentrée dans le bouge. visage enfiévré, les yeux hagards. clans un verre épais de deux doigts. En entendant le coup de feu, en ment reconnue par son père. Un coup de feu retentit. D'autres s'étaient rapprochés et la Les jeunes époux, après un voyage de Montadert, en apercevant l'homme voyant cet hommé de haute taille, au comtesse, maintenant, avait une véricostume élégant, se dressèr devant eux, peu de durée, revinrent s'installer à qui venait de faire une entrée aussi table cour. pâle comme un déterré, et le revolver Fontainebleau, auprès du vieux- duc. foudroyante, avait serré fortement le — Alors, lui dit l'un de ces hommes, Herbel, en dépit de sa nouvelle forbras de Vilguérin en étouffant cette ex- au poing, les « saigneurs » avaient tu nous as fait des infidélités ? tune, s'est remis au travail. En deux reculé. clamation : — Je fais ce qui me plaît. En apercevant son amant, Zina avait ans, il a publié deux volumes et fait — Max de Pierrefort ! —Là, là, c'est bon, on ne te demande pâli sous le bistre de son teint. Elle jouer une grande pièce, qui l'ont mis C'était, en effet, le marquis. pas ta confession... Tu restes avec nous L'amant de Zina était arrivé à l'hôtel s'était sentie perdue. Pourtant, comme au premier rang des écrivains d'auce soir ? de l'avenue Frïedland un quart d'heure elle était brave, elle tira son arme de sa j'ôurd'hui. — Avec vous ? Non. Avec lui, oui. Bien lui en a pris, d'ailleurs, de ne poche et 1% braqua sur Max. après le départ de «a maîtresse. Elle désignait Pierre du doigt. pas s'être endormi dans son opulence Mais il était trop tard. Il avait surpris la femme de chambre Le gas sourit de joie et d'orgueil. Avant qu'elle eût eu le temps d'ap- subite, car le duç de Pierrefort est occupée à empiler des effets et du linge — Ça fait trois fois que tu vas avec mort à peu près.ruiné. puyer sur la gâchette, le marquis avait dans des malles béanti Pierre, grogna un « saigneur » aux Il a été l'une des principales vicIl était devenu affreusement pâle et tiré une deuxième balle qui, cette' fois, épaules d'hercule, au cou de taureau, times du krach et n'a survécu que quelavait frappé juste. en jetant un regard mauvais sur son avait demandé ques mois à la débâcle. La dame en bronze, atteinte en plein — Alors, c'est vrai,| elle part ? camarade. C'est trop ; c'est pas ton cœur, chancela un instant et roula, Mme Herbel et Mlle Suzanne sont ve— Oui, monsieur le marquis, avait homme, peut-être ! et v'ià que tu nous morte, sur le plancher gluant. nues s'installer à Fontainebleau depuis méprises maintenant, à cause de lui. répondu Hélène en répétant la leçon En la voyant tomber, les tueurs pous- la mort du duc. apprise, nous partons demain à Zina jeta sur l'interrupteur un de ces La sœur de Philippe épousa, à son regards d'acier qui allaient aux moelles | huit heures, et mad lime vous prie de sèrent un cri de fureur. tour, le docteur Charvet, devenu l'un Affolés par l'odeur de la poudre et du venir à la gare de Ljl on ? de ceux à qui ils étaient destinés. sang, soûls d'alcool, ivres de meurtre, des praticiens les plus réputés cle Paris. A la gare de Lyon? — Je choisis qui me plaît, dit-elle de i ils se ruèrent sur le marquis. Le cocher Gaspard, qui avait, sur ■— Oui, monsieur le marquis. sa voix sèche et coupante. — Faut le « sonner » ! cria l'un d'eux. les conseils de Montadert, gardé les Pierrefort regarda la soubrette ' fixe— De quoi que tu te mêles? intervint Une espèce de géant écarta tout le dix mille francs de Mme de Moëris, a ment dans les yeux. Pierre, menaçant. monde d'un grand geste, en disant : quitté la Compagnie, a acheté deux, voiHélène nè broncha pas. L'autre le regarda dans les yeux : — Je m'en charge. tures et des chevaux, et. s'est mis à tra— Tu vas te taire, toi... ou je cogne.;. Il reprit : Il saisit Pierrefort aux chevilles et, vailler à son compte. — A quelle heure madame doit-elle Il n'avait pas achevé que Pierre, s'éen dépit de sa résistance, le souleva de Le lendemain du drame de la Tremtant levé, lui cassait son verre sur le rentrer ? blante, Mégot avait disparu. Mais on — Madame ne rent rera pas. Je dois terre. crâne. ..-■'..'.. Puis, le lançant à la volée, sans lâ- n'a pas tardé à entendre parler de lui. Le « saigneur » resta étourdi pendant \ la rejoindre au chemin de fer. cher ses jambes, il lui « sonna » !a Il a été condamné quelque temps après Max avait pâli davantage. quelques secondes, puis il se redressa, \ tête contre le mur... à vingt ans cle travaux forcés pour comAinsi, non seulement Zina partait, terrible. \ Au deuxième coup, le crâne s'ouvrit, plicité de tentative de meurtre suivie du Pierre l'attendit, les poings serrés. \ mais encore elle s'échappait pour éviter cette dernière nuit dl amour qu'il espé- la cervelle s'écrabouilla, étoilant la pillage d'un hôtel particulier de la On s'écarta autour d'eux. banlieue. Là comtesse se leva, l'oeil brillant, la rait et après laquelle il avait résolu de pierre de sang et de débris... Max était mort depuis cinq minutes se tuer. Vilguérin est resté attaché à Monta.lèvre frémissante d'une joie féroce. Une immense colère s'empara du que son exécuteur frappait encore ; un dert qui n'a pas dé plus dévoué et de Elle recula jusqu'au compoir, s'y souffle rauque sortait de sa large poi- plus habile auxiliaire. adossa, les bras croisés., et, excitant marquis. S'il avait eu Zina à sa portée, trine, ponctuant chaque coup d'un Le Vétérinaire, toujours mélancoson champion, elle lui lança cet encou- il l'aurait tuée. Un incident vint encore accroître sa « han » lugubre et féroce. lique et sentencieux, est resté fidèle à ragement : rancune et augmenter son affolement. Enfin il se lassa. Il lâcha le corps, la butte Montmartre et à son infirmerie — Hardi, Pierre ! Saigne-le ! Le valet de pied de la comtesse entra qui rendit un bruit sourd sur le plan- de chevaux cle bois. Pierre tira de sa poche un long coucher et essuya son front couvert de Montadert grandit chaque jour en teau à virole qu'il assura dans sa main et tendit un coupon à la camériste en sueur avec le revers rouge de sa main. réputation. Il est le premier reporter disant : droite. — Voici les deux places de sleeping. Alors, comme par enchantement, de Paris, gagne beaucoup d'argent et L'autre, à ce moment, se ramassa sur Max saisit le papier au passage. toute cette ivresse de sang se dissipa. reste plus épris que jamais de son mélui-même et bondit. Il s'approcha de la lampe et lut : La fureur hystérique de ces hommes tier. Il a refusé le poste de chef de la Un éclair jaillit sous la lampe fuCOMPAGNIE INTERNATIONALE DES WAGONStomba, et ils s'enfuirent épouvantés, police municipale que lui avait offert meuse. abandonnant les deux cadavres... un ministre intelligent. Il vit toujours De leur bras gauche, les deux LITS. De Paris à Bruxelles. Il s'avança vers Hélène : avec sa mère qui, toute fière des suchommes s'étreignirent. On entendit — C'est à la gare de Lyon qu'il faut cès et cle la célébrité de son fils, a oucraquer leurs os. La justice ne s'occuoa point du drame \ blié le passé cruel et ne songe plus Puis le diiel commença, rapide et fa- que je me trouve ? demanda-t-il en tenhorrible de la Tremblante. qu'à se laisser combler de caresses et dant le coupon. rouche. La femme cle chambre recula, terLe matin même qui suivit la terrible I de soins. Les lames se froissaient Tune contre nuit, Montadert se rendit chez le préfet j Quant au commissaire Àrnbrosi, il l'autre, chacun des combattants cher- rifiée. Avec un sang-froid effrayant de me- de police. Il avait amené avec lui le \ s'est remarié avec une très jolie per-' chant à dégager la sienne pour frapper. Un moment, les deux adversaires lâ- naces,-le marquis prit le poignet de la cocher Gaspard, afin d'avoir un témoin i sonne qui l'a fait décorer au bout cle jeune fille et le serrant à le briser sous la main pour appuyer ses affir- | six mois. chèrent prise ensemble. \ Us reculèrent de deux pas et se me- \ — Tu vas me dire tout de suite où mations. Le reporter raconta au fonctionnaire j FIN DE LA COMTESSE NOIRE surèrent du regard, prêts à bondir de > est ta maîtresse, ordonna-t-il. nouveau. i L'autre eut peur. Elle vit qu'il n'y toute l'histoire de la dame de bronze, \ l LES TRIBUNAUX COMIQUES LE LAVEMENT Les fantaisies d'ivrognes sont inépuisables, comme la bouteille de Bobert-Houdin, et réjouissent, comme elle, la galerie ; seulement, l'une rapporte des profits palpables, et les autres ne rapportent que des amendes ou cle la prison. Au nombre de ces fantaisies, il s'en trouve de tellement singulières, qu'il faut avoir fait une élude particulière de l'ivresse, pour ne pas douter du sérieux et de la conviction de leur auteur. Le cas de Plâtreux se serait produit il y a deux siècles, qu'on le trouverait tout nas'en étonner, s'étonner des ■ à raison de la < persévérance de celui qui les a conçues à en j poursuivre la réalisation. j D'où ■ généralement des diseussions, des \ injures, souvent même des voies de fait, et \ voilà justement pourquoi Plâtreux est traS cluit en police correctionnelle. \ II est entré chez un pharmacien (et vous \ allez voir que ceci nous reporte au temps \ de Molière); là, on lui demande ce qu'il déi sire. | Or, ce qu'il désirait était bien autrefois \ de la compétence de M. Diafoirus, mais a, depuis longtemps, cessé d'être administré par ses successeurs. V#us voyez d'ici l'accueil fait à ce client d'un autre âge, par l'élève pharmacien, blessé de ce qu'il croyait être une mystification voulue, alors nue la demande était faite avec une entière bonne foi, au dire, du moins, de Plâtreux. M. LE PRÉSIDENT. — VOUS UVC'Z porté Ull soufflet à un pharmacien dans l'officine duquel vous êtes entré. par une plaisaniident,.pour ce qui que ce n'était pas puis longtemps très patralomac n'allait plus du tout, et nfin, qu'on me dit : va donc à la consultation, » dont poiir lors, je vais ix la consultation. Le médecin me dit : qu'est-ce que vous avez ? « Je lui réponds : je ne sais pas. « Moi .non plus, qu'il me dit. « Alors je lui conte comme quoi l'appétit, n'allait pas du tout et des coliques qui me coupaient la gueule à vingt pas. M. LE PRÉSIDENT. — Tâchez de vous exprimer plus convenablement. LE PRÉVENU. — Enfin des coliques qui me torlillaient ; c'est bon, il me dit : « C'est de réchauffement, vous faut des bains et des lavements et ça se passera. » C'est bon, je m'en vas, me disant ' : Des bains, c'est peut-être cher, vu que j'en ignorais le prix. Je parle de ça a ma sœur qui est domestique dans unê bonne maison ; alors, elle me dit : « I] y a monsieur qui prend un bain tous les jours à dix heures ; viens à ortze heures,* quand il a fini ; tu te mettras dedans après lui. » M. LE PRÉSIDENT. — Vovons, arrivez donc au fait ! LE .PRÉVENU. — Bon ; ayant mon affaire, pour les bains, je vais donc pour l'autre chose, chez le pharmacien... M. LE PRÉSIDENT. — Vous étiez ivre. LE PRÉVENU. — Oh ! au moins ; mais, mon président, je vous assure que j'y allais bon jeu, bon argent, ayant toujours cru qu'en avait- ça chez les apothicaires, et que j'ai demandé ça.très poliment. Alors "le jeune homme me traite de goujat, de pochard, et me prend par le bras pour me bousculer à la porte. Je lui disais : Je ne vous ai pas fait de sottises, pourquoi que vous me bousculez? C'est donc cle là, que voyant qu'il : me fichait dehors comme si j'étais un rien du tout, même un malfaiteur, que je lui ai posé une simple gille. • Le témoin entendu confirme le fait et reconnaît que le prévenu n'avait Jkiir ni goguenard, ni provocateur. LE PRÉVENU. — Je vous dis : bon jeu, bon argent ; je croyais que ça se faisait, foi d'homme ! « Pensez ! étant veuf, je n'ai pas chez moi ce qu'il faut pour ça... Bonne foi admise, il n'en deste pas moins le soufflet, donné également de bonne foi. D'où, condamnation à 50 francs d'amende. Et voilà un homme qui apprend aujourd'hui seulement la disparition d'un usage de nos grands-pères. Jules MOINAUX. J L'ŒIL DE LA POLICE h- DAJVS HORRIBLE ASSASSINAT. Une fermière de 56 ansjdemeurant à Wulderdinghe, a été trouvée morte . chez elle, la tête hachée â coups de couperet. C'est son mari et son fils qui, en rentrant, découvrirent dans la cour le corps de la pauvre femme. Le cuir chevelu était tailladé en tous sens, et des plaies terribles avaient coupé en fragments le crâne d'où la cervelle s'échappait. Le visage n'était plus reconnaissable, couvert d'entailles sectionnant le nez, le front et la bouche. L'assassin avait fui par les prairies, derrière les bâtiments. Une arrestation a été opérée. DUNKERQUE. TOUS LES PAYS UN DRAME AU PALAIS. — L'autre jour le tribunal correctionnel de la Seine condamnait à un mois de prison et 100 fr. d'amende, une jeune femme coupable d'à voir dérobé dans un grand magasin un manchon de 79 francs. La condamnée, après avoir quitté le banc des prévenus et être arrivée au milieu de la salle, se tira au cœur un coup de revolver. Elle a été transportée à l'Hôtel-Dieu dans un état très grave. PARIS. Vf*" r>'< / mm ARRACHÉS A LA MORT. — Sur le bord du canal Saint-Martin, un garçon de treize ans jouait avec sa sœur, âgée de onze ans, ; quand la fillette tomba à l'eau. La pauvre petite allait disparaître quand son frère n'hésita pas à se jeter à 1 eau pour la secourir. Trop faible, le courageux enfant fut vite épuisé et une double noyade était à craindre sans le dévouement d'un marinier, M. FJandrin.quiseprécipitaausecoursdes enfants au il ramena rairs et ?aufs sur la berge. PARIS. DRAME DE LA FOLIE. — Un voyageur! ,' de l'express de Baltimore a é(é pris d'un accès* do folie au cours duquel il a tu£ à coups de revol- \ ver le conducteur du train et un homme d'équipe. Il s'est ensuite barricadé dans;son compartiment. Les agents de police n'ayant pas réussi à le calmer,1 ont tiré sur lui à travers la vitre de la portière et l'ont atteint mortellement. ÉTATS-UNIS. r m UN AVARE PUNI. — Enfermé dans, sa chambre un vieil avare avait ouvert une grande malle de fer pour compter l'argent qu'il gardait. Tout occupé à examiner son trésor, (il avait la tête pour aies i ire plongée dans 1 intérieur de la caisse) tcut d'un coup le lourd couvercle tomba et son bord, tû le couteau d'une guillotine, décapita le vieil harpagon. La tête roula dans la malle qui se ferma et le tronc resta étendu sur le plancher. RUSSIE. •CV v*~ J f lté s, > SB m ?4 'SLv/ /// 4 VA UN DRAME AU BAGNE. — A Poulo-Condor, deux forçats annamites, condamnés de droit commun, ont' assassiné penaant le travail un gardien-chef et un autre \ garuien. Un troisième gardien, accouru au secours de\ ses collègues, a tué les assassins, dont l'agression isolée n a provoqué aucun autre désordre dans le bagne. COCHiNCHINE. j UN ATROCE PARRICIDE. — Parce que sa mère ^lui reprochait de s'enivrer, un misérable figé de aixf huit ans, lança sur elle une lampe à pétrole qui mit le feu à ses vêtements. Véritable torche, la pauvre femme s'enfuit dans son jardin. Son mari voulut courir à son secours, mais le fils, s armant d'un couteau, se plaça devant la porte en criant : « N'avance pas ou je te crève. » Pendant ce temps sa mère brûlait. ANGERS. w \ y * YH ///, L'ATTAQUE D'UN TRAHÎ. — Près de la station de Nigciti, dès brigands ont fait dérailler un train de marchandises dans lequel se trouvaient des fonctionnaires dn Trésor public. Un conducteur a été tué. Un fonctionnaire du Trésor également ; trois fonctionnaires de la police ont été blessés. PERSE. MB 7|> I ASSASSINAT D'UN GARÇON DjS D RECETTES. - Dans le compartiment o un tram se dirigeant vers Newcastle, un inconnu a assassiné à coups de coule.au1un garçon de recettes et lui a dérobé une somme de 10 000 francs. Plusieurs voyageurs ont donné da criminel un signalement assez précis « I on croit qu'il se cache à wmdres, où il ne tardera sans doute pas & être pris. ANGLETERRE. UN DRAME AU THEATRE. — Au Nouveau-Théâtre d'Alger, un homme était assis à côté de sa maîtresse. Il avait pour celle-ci abandonné sa femme et ses enfants. Pendant la représentation, la femme légitime s'approcha des deux amants et vida sur le visage de sa rivale le contenu d'un bol de vitriol. Puis, la saisissant par les cheveux, elle commença, à lui couper la gorge avec un rasoir. Les spectateurs purent ] s'emparer de la meurtrière. ALGÉRIE. j L'INDIGNATION DU MUSULMAN. — Des touristes amtri ains visitaient la grande mosquée d'Omar. Us étaient entrés sans se déchausser et plusieurs prenaient des photographies. Indigné, un musulman qui se trouvait en prières, rira sur les touristes quatre coups de revolver. Une dame eut un œil crevé, une autre reçut une balle dans une jambe. JÉRUSALEM. DRAME MYSTÉRIEUX. — Au mesa des officiers du 6° chasseurs, à Alger, un cavalier pénétra, en l'absence du gérant, dans la salle où se trouvait la petite fille de celui-ci, âgée de 15 ans. Sans prononcer un mot, il tira sut elle un coup de revolver, la blessant à la gorge ; (puis il se logea une balle dans la tête. On a peu d'espoir de sauver le soldat. ALGÉRIE. L'ŒIL DE LA POLICE est le mieux informé et le plus Illustré des hebdomadaires d'actualités LE LA SEMAINE CRIMINELLE DANS PARIS LES MARIS TROMPÉS. - Par une lettre anonyme, un journalier apprenait que sa femme était la maîtresse d'un rempailleur de chaises. Ce dernier arrivait l'autre matin avenue Sœur-Rosalie, chez le journalier. Dès qu il l'aperçut,' celui-ci lui reprocha amèrement sa trahison. Comme son mauvais ami avouait sans îansse honte et même avec quelque ironie, il saisit une lourde bouteille et lui en asséna de bons coups sur la tête. Le rempailleur fut si maltraité qa'il fallut le transporter à l'hôpital Cochta. Le farouche mari a été consigné à la disposition du commissaire de police du quartier. . (XIII AIT.) ;j ^Wli^i^^à ' ' J LE DANGER D'AVOIR UNE SŒUR. —■ Agée de 19 at?s, une gentille modiste avait fait la connaissance d'un jeune dessinateur; un mariage devait s'ensuivre, niais la jeune fille eut le tort de présenter sa sœur à scn ami. Celui-ci s en éprit et délaissa la première. Abandonnée, la modiste voulut se venger, et, rencontrant avenue de Clichy les deux amoureux enlacés, elle leur lança au visage le contenu d un récipient rempli d'eau de Javel. Les amoureux ont été légèrement brûlés. (XVII" Arr.) WïII ■/j/iiF /ii m l m vwÈ < ! V:« ' à" 'Û pi LE FILS DE FOOTITT BLESSÉ. - En sortant du NouveauCirque, les fils du clown Footitt accompagnaient à son domicile un garçon de café qu un de ses collègues avait menacé. Us rencontrèrent en effet ce dernier devant la Madeleine. Des coups furent échangés, et tcut à coup, lé nouveau venu, s'armant d un foret, en porta deux coups à l'un des fils de Footitt, qui, blessé grièvement au front, fut transporté dans un état tris grave à l'hôpital. fVni" Arr.}. VEANGEANCE DE DÉLAISSÉE. -, Une jeune brunissense. âgée de vingt-cinq ans, avait été abandonnée, après plusieurs mois de vie commune, par un ciselé .sr âgé de vingt ans, qui l'avait quittée pour aller vivre avec une antre femme. L'autre soir, la brunisseuse, désireuse de se venger, alla attendre son ancien ami à la sortie de son atelier, rue de la Réunion, et lorsqu'elle Taperc.it, lui lança nn bol de vitriol au visage. Le malheureux, grièvement brûlé (on craint qu il ne perde l'œil droit), a été transporté à l'hôpital Tenon. Arrêtée aussitôt, la vindicative branisseose a été envoyée au Dépôt. JUSTICE D'APACHES. — Soupçonné d'avoir dénoncé la police, scn frère, un apache recherché pour un meurtre d une réunion d apaches nn individu fut condamné à me: tenue tans un bouge du passai e Rivière. Aussitôt, en attira ;t on le frappa de six coups de le malheureux dans ce passage, cout-tan. Les assassins, quatre i ommes et une femme, ont été (XX Arrt.) arrêtés. FAUX JUSTICIER — Je vous assure, nous dit Havel, que ce > les fermiers., ses locataires, et empochait le sont, souvent des incidenis de la plus sotte prix des fermages avec' avidité. De mauvaises années arrivèrent, avec des banalité qui inspirent a ( erlains do nos romanciers le schéma de leurs ouvrages les récoltes perdues; le bétail dépérissait; bref, c'était la misère dans bien des intérieurs, et plus populaires. les pauvres diables ne purent parvenir à ac-r- Èuiin, vous ne vouiez pas nous l'aire votre quitter leurs loyers. accroire, s'écria l'un de n'est Ceci ne faisait pas du tout l'affaire du. vieil dernier roman, « Le faux justicier O'Kelly, qui n'acceptait aucune excuse. pas une œuvre d'imagina;ion '! Aussi, sahs pitié aucune, faisait-il expulou vous Eh bien, c'est juste ment là ser les malheureux qui n'avaient pu le faites erreur. « Le faux justicier , dûnt le succès en librairie a éf 3 réellement plus payer, sans plus s'occuper de ce qu'ils allaient devenir, eux et leurs familles. considérable que je no ï espérais, est basé Cela continua ainsi jusqu'à ce que les Fésur un incident des plus fortuit nians apparussent clans ces parages. in rrogea Delahaye, — Comment cela Obstiné tomme une mute, O'Kelly allait que cette question, < )mmi critique littéraire, partout, assurant qu'il se moquait pas mal intéressait beauôp'uî ' répliqua iHavel, mais si je d'eux, et qu'ils ne l'empêcheraient pas d'en— Cumuu ù m'est venue l'idée première caisser ses fermages, eonime par le passé. vous disais Pendant quelque temps tout alla bien, sucées, vous «n ririez !... de ce roma jusqu'à .l'éviction de .Sullivan. C'était un it F ■lahay — Voyone toujours, utro a: pauvre diable, chargé de famille el que le lit liiez riiislc — Vou malheur poursuivait sans relâche. uriant. El tbut Il a vol ei A la nouvelle de celle éviclion, les Fénians pêi vir/.-vous que m0nçû4d se réunirent, et comme beaucoup d'entre •ci ? Ente elieiir e nous s'élaient joinis à celle terrible organing Nor sation depuis leur arrivée dans le pays, nous VOÛ Eli 1 mais fûmes tous, seerètomenl. convies à une eulemtao •I n pèche réunion extraordinaire où l'on devait disiilct. la nasseuu cuter le différend Sullivan-O'Kelly. nviron, K décidai Il y a d Nous étions là une trentaine d'hommes, 'maine,$ de vacances en de passer (j mis m'avait assuré réunis la nuit dans une clairière qu'éclài-' Irlande, où raient, des torches, el, au milieu du plus cours d'eau, des que je trou grand silence, celui que nous avions rebrochets su connu pour notre chef, nous apprit que ses bien l'an dais, mais les IrJe sais a supérieurs avaient décidé la mort d'O'Kelly. patoi telll ;ment bizarre, que landais ont On devait tirer au sort celui qui. ferait le j'éprouvais G la difl suit , non seulement à coup, et, à cet effet-, des bulletins avaient me faire c mprendre, mais encore à les été jetés dans un chapeau. Ils étaient tous uix-mènies comprendre en blanc, sauf un, sur lequel une croix était ureux, ] vous l'assure, de Aussi fus tracée. Celui d'entre nous à qui il revienrencontrer un brave fils tie la verte Erin, à drait, serait le justicier désigné. qui des voj pays lointains avaienl Une vingtaine de bulletins blancs avaient permis de i i iSséder quel lues mots de landéjà été tirés, quand vint mon tour. gués- étrang jugez de mon effroi, quand je vis que Il avait.: lom Patrick D'Donovan et prémon billet portail la croix fatale! sentait biei . le type "; du paysan irlandais, Un à un, mes compagnons quittèrent la aux réparti :s naïves et c ignés de Monsieur )tâ de cela rusé, maclairière et je me. trouvai bientôt seul avec de la l'alise mai le chef qui s'approcha de moi. A voix basse, d ri- eoiiuu un Normand, et, pardessus tout, il me rappela les règlements de l'associapal 'iûle e dial tion : j'avais une quinzaine de jours devant l'abréviation de son préPat — moi pour débarrasser la terre de rc vféux sagé les services: pnf j'avais nom, — bandit d'O'Kelly. Tout moyen devait m'êlro tes' excursions m'acebmp niait dans toult bon, et l'on m'en laissait le choix. de pèche t je vous jure que, grâce à. lui, je Le lendemain, je recevais, sous un pli caconnus tous les bons c ndi'ous' des cours i cheté, cinq cents francs en banknotes ainsi d'eau, aussi bien que lei ? tavernes où l'on qu'un billet de passage pour l'Amérique. trouvait un repas appé tissant qu'arrosait On facilitait ainsi ma fuite. une pinte de bonne bière. Pendant quelques jours, je me creusai la Il y avait une huitaine environ que nous lète pour trouver un moyen de faire mourir suivions ainsi, de compagnie, le fil de l'eau O'Kelly, quand un malin, tandis que j'étais et l'intimité dans laquelle nous vivions, lui en. train do .ramasser de la tourbe, j'aperçois une certaine confiance à mon avait m le' Vieux grigou, en train de pêcher, tenez, égard. là-bas. où vous avez pris ce beau brochet Souve l'interrogeais sur. les Fénians iers du Clair de lune, ces for- tout, à l'heure. et lés c 11 élail seul dans sa bai que, parce que --miclablei iétés secrètes qui avaient niené îe campagne terrible contre les, j'ai oublié de vous le dire — tout le momie longtem ici l'avait boycotté, et que personne ne voude terre en Irlande, nrôpriét lait l'accompagner, comm< • de juste, •laines réticences, je compris Mulgr L'occasion élait bonne et je me demandais ail. pas la' conscieiu-e très tranque Pât comment j'allais attaquer 'le vieil O'Kelly, sffjct, et que. lui aussi, devait quille a irt â rerlaines de ce* attaques quand je le vis se lever soudain, battre l'air avoir pi cle Ses bras et tomber à la renverse au fond souvent, se temiinaient par qui, le du badhot. ne ferme, ou la mutilation du lïncendi J'attendis encore quelques instants, et il n'y avait pas meurtre, bétail, c idais donc parl'ailoment bien m'approchai sans faire de bruit. Comme il ' Je -nu ne bougeait pas, j'avançai encore et, en le Pat devait avoir un passé qui .touchant, je vis bien qu'il avait, cessé de ut, à fait irréprochable, liant plus évident pour moi, vivre. . C'était .le m'apprêtais déjà à courir au village, •In quelque vingt que mon pour y nui ma déclaration à la police, Vmérique, avec ans dit: quand Yïûè me vint que cette mort toute une îllait peutme sortir d'emII quo nnee •u Irland naturel i\re le produii son "barras'. Chez î s à vivre. Fénians, celui qui avai , été désigne pour exécuti ■ un acte de vi mgeance étions partis de très 1 et l'avait accompli était, de ce fait , exempt e l'iêche ayant ,'té frucde tout futur tira" àu sort. amarré hbtr< barque Il suffisait donc" que mes chefs, ainsi que îre où nous d cidàmes mes compagnons', me crussent être l'an leur pas de midi. de la mort d'O'Kelly. >rté tout ce qu'il nous Je pris le cadavre à bras-le-corps, et le dure, et une Ibis notrt déposai à terre, sur la tourbe, puis, saisisous l'uni ion une pipe sant mon bâton, je lui en assénai plusieurs scon de wlii violents coups sur le crâne. si un repos Oh découvrit le mort dès-le lendemain, et uriant, 'Cctre immen jé reçus du -comité une lettre do félicitations loin une énorme pour -l'acte -commis, et clans laquelle on ait à quatre cent; m'annonçait pour l'avenir mon exemption boit où nous not pierre de tout autre tirage .au sort. donc que celte idai-je. Sûrement < — Et la police, dçmandai-je ù Pat dé\st pas couvrit-elle jamais quelque chose? • e seule? — Pensez-vous î s'écria thiand se retourner pour connut qu'il y 'signais, mon cor était l'auteur, iranl une bouffée plus prudent, effet, elle n'est r rique où ie su — Eh bien, là-bas, nui doi i LA SEMAINE CRIMINELLE AUTOUR DE PARIS LES AMOURS TRAGIQUES. — En instance de divorce, une journalière était devenue la maîtresse d un charretier. Celui-ci, toujours ivre, brutalisait la malheureuse femme qui résolut de s'enfuir. Dès lors, le charretier n'eut plus qu un bat» retrouver la fugitive, ia ramener ou se venger de ce brusque abandon... U se préseatait, un matin, rue des Buttes-Montmartre et dit, d'un ton véhément, à son ancienne amie : Je t'en supplie, reviens! Prières, supplications, menaces, rien n'ébianla la résistance de la journalière. L'homme tenait un revolver caohé dans sa poohe. Le drame fat rapide. Comme son amie se mondait impitoyable, l'amant brandit son arme et fit feu à trois reprises. La malheureuse s écroula, dans un flot dè sang. Le front, la joue et la main gauches avaient été grièvement atteints. Les voisins aocoururent et firent transporter la blessée â l'hôpital Biohat, où. l'an des projectiles put être extrait. Bien que son état inspire les plus vives inquiétudes, on espère que la jeune femme pourra échapper à la mort. SAINT-OUEN. UNE FEMME COURAGEUSE. — A la suite d'une réunion, des boutonnieis résolurent d'aller débaucher des camarades qui travaillaient dans une usine. Ils brisèrent ks grilles et pénétrèrent dans la cour. La directrice de lut sortit, armée d'un fusfl, et coucha en joue les assaillants qu, surpiis par cette courageuse attitude, se retirèrert iifkiiivement. BEAU VAIS, ATTAQUE NOCTURNE. — En revenant chez lui, un in tituteur s était arrêté dans un délit. 11 y lut remarqué par v bande d'inuviaus qui le suivirent, l'attaquèrent un peu r loin et le dévalisèrent. Puis, avant de prendre la fuite, ils . martelèrent la tête à couos de lalcn. Cinq des baniits ent t arrêtés. CLAM ART. EXPLOITS D'APACHES. — Une bande de malfaiteur hommes et fémurs, parcouraient l'autre nuit la route de i Révolte, et entraient, le revolver au poing, chez les rns chands Le vin, les insultant et molestant les consommaistout en refusant de payer ce qu ils buvaient. Deux âge.: était intervenus, des cœips de feu furent tirés contre eu: Trois des apaches, arrêtés, ont été envoyés au Dépôt. LEVALLOIS-PERRET GARIE CHAMPÊTRE ATTAQUÉ. — Dans une saïïe ie îêt:s attenant à un débit, de» jeunes gens firent irruption, b.isèient les vitrts et s emparèrtnt d une queue de billard. Le gar„e champêtre accourut, mais 1 un des garnements le frappa d un coup «e couteau â 1 épaule. Les malandrins ont NOGENT-SUR-OISE. été arrêtés. lUVi A COIIPS D ÉPINGLE. — Désireux dis mettre na taras &o raœlage â nue aie .n «tetkn sur ie baalevaii de la Chapelite. deux agents venitureat 1 emmener an peste. Farouche, ia fiiie mira ses épingles à chapeau et en frappa les agents à Û Sran. II fa-lnt, pour se rendre maître de cette tarie, appelai des agents qui accoururent avec on '.bien pciieier. d déniez mit la fiDe à-la tâiscn. XVDJ Arr.; i 1© Reproduction interdite. ) LES BOURREAUX D'ENFANTS. — Le parquet de Versailles vient d'ouvrir une enquête au sujet des mauvais traiLmcn!s que faisaient subir deux cultivateurs à leur fils, ⣣ ie aipt ai s. Ces deux monstres privaient leur enfant te nourriture et le rouaient de coups. TRAPPES. L'ŒIL DE LJl POLICE Un chauffeur assassin Il y a quelque temps, sur'la rouie d'Essel à Fncdrichsteld, un chauffeur uvait renversé et écrasé avec son automobile un soldit d'infanterie; mais, loin de s'arrêter, il avait continué- sa route, redoublant de vitesse dans la crainte d'être reconnu, Et, alors', les passants avaient été témoins d'un spectacle horrible : .- -, , I e corps.mutilé- et a moitié broyé de,la victime était resté accroché aux roues pendant plusieurs kilomètres et traîné dans la poussière "à la suite de la voiture meurtrière Après bien des recherches, la police est parvenue à retrouver l'inhumain méca-, nicien, qui a avoué, ajoutant qu'il n'avait a<n ainsi que dans la crainte de perdre sa nface, car il était sorti1 avec son véhicule à piasu de ses- maîti'es. Un condamné qui veut mourir Un acrobate, âgé de vingt-six ans comparaissait devant le tribunal correctionnel cle Grenoble, sous l'inculpation de vol de bicyclettes. Le tribunal lui infligea six mois de prison ei la relégation perpétuelle. En entendant ce jugement, l'acrobate, qui était cependant en prison depuis plusieurs semaines, sortit un couteau de sa poche et s'en porta, trois violents coups à la poitrine. Lè sang jaillit sur les autres détenus qui se trouvaient à ses côtés. L'acrobate, qui s'était affaissé aux pieds des gendarmes, a été transporté à l'hôpital dans un état désespère. . U N Wl ON SIEUR b!ir« co'nnauVrAVus ceux qui sont atteints d'une maladie de la peau, dartres, eczémas, boutons, démangeaisons, bronchites chroniques, rnaladics.de la poitrine, de 1 estomac et de la vessie, de rhumatismes,, un moyen infaillible de se guérir pronipteiuent ainsi qu'il l'a été radicalement -lui-mémo après avoir souffert, et essayé en vain tous les remèdes préconisés.. Celte offre, dont on appréciera le Dut humanitaire, est la conséquence d'un vœu Ecrire parleitre ou carte postale à M. 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Concours n° 25 (8 Séries) Madame Hyxe, Souris d'hôtel CINQUIÈME SÉRIE Voué «ivoz, chers lecteurs, ce qu'on nom mu Souris d'hôtel : c'est une personne qui a la spécialité de dévaluer les chambres des hôtels. Gomme cette voleuse opère spée .-dément pendant la nuit, elle est ordinairement vêtue d'un maillot de soie noire qui lui permet de se glisser plus iïu/.livement et surtout de se dissimuler plus lâcilement. eu eus d'alerte, dans le moindre coin d'ombre. Madame Hyxe, que nous vous présentonsaujourd'lini, faisait partie de cette peu intéressante catégorie. Arrêtée dernièrement, on a saisi dans ses bagages, six trousses contenant des oulils de son invention qui — détailcuneux — affectent la forme de lettres. Chose plus étrange encore, ces lettres assemblées eh bon ordre forment le nom d'une vilté française dans laquelle a opéré notre Souris d'hôtel. Nous vous .soumettons, amis lecleurs. dans les six séries de ce concours, les six (rousses de Madame Hyxe. A vous de trouver le nom des villes à raison de une par série : Lorsque paraîtra la dixième série, nous vous indiquerons la date à laquelle vous devrez nous envoyer ensemble les six réponses. Tout envoi partiel sera éliminé d'office. Les six solutions devront être adressées à M. Lecoq, à l'Œil de la Police. 75, rue Dareau, Paris. Prière de n'y joindre ni timbres nj mandats. Indiquer nettement sur l'enveloppe d'envoi le nom ou le numéro du concours. Il est indispensable d'envoyer avec les six solution-, les six bons de concours qui se trouvent au lias 'de la page 11. US TE DES PRIX Ier prix : Cinquante -rmes en espèces : 2° prix Une magni ique beur e eh argent, m ,illes fines, avec séparation : Qu 3* «m. 14» prix : Un hem portefeuille en vèr.tab e ma- regain ; Du 13* *u 20e prix : Un élégant sac de dame : Du ;'i«nu 60e prix : Une très-jolie chjune amérioaine avec trois mousquetons et un méd&ill:n : Du BÙ« au iuu- prix : Une ravissante glace de poche métal vieil erTent. décor Lou:.s xy ;: im 10 * au 150e u«i : Un mignon porte. crayon doré avec pierre ds .couleur. Concours n" 24 (9 séries) coHcqdRSidŒs PROFESSIONS ■■■^SIXIÈME SÉRIE 5 ] BON^I N° 6 | exceptionnel Nous répondrons gratuitement à toutes tes demandes qui nous seront adressées. L'appareil et les disques sont garantis tels qu'ils sont annoncés, ils peuvent être rendus dans les huit jours qui suivent la-récepti,,n s'-ife ^t^^^^^f ne convenaient pas. \ ^^■^^^•T-V'Ç'LQ'^ I cous indiqui-rniis L'ŒIL I Ccn.co-u.rs IST° 2.4 | PV CE Concours des Professions J j BON MARCHÉ 60 Morceaux Dépôts: à Pari», 55, rue des Petits-Champs.— 21, r ,e uichel-lc-( i m i .—.132, rue Lalayette. — ' Amiens, 124. rue de Beauvais. — liorueunz-, N, rue Sainle-Caiherinie. — Le Ilavrp, 27, rue dé Normandie. — Lille, 16, Grande-Place. — Lyon, 32, rue Lanterne. Marseille, i, rue d'Aix. — '■''■ne;/, 10, rue Kaugralï. — Mantes, 18, rue d'Orléans. — Orléans,* 263; rue de Bourgogne. — lionha'-r1, 32, rue Neuve. — Houen, 29, place de la Cathèdrele. — T<mU--ise, 63, rue Malabiau. — ' ■.»>• , '91, rue Colbert. — (ira t elles,, 160, boulevard Ànspach-—- A'Uier, 29, rueRovigo. 25 loin derrière eux tous les autres systèmes. 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Aujourd'hui nous ; aUotrs vous demander de rivaliser avec eux et d'essaver S même de les -sprpasser, en ingéniosité. i Voici le proLlenrçjque nous vous prions de résoudre : î l|lânt donnée une image que voici sur laquelle se trouvent j des êtres, des objets, des mots, des signes, etc., trouver le \ nom d'une, profession. \ Poiïr aw'iver à ce résultat vous choisirez un certain nom' broseulémènt de ces élr^s. objets, mots, signes, etc. (car les ! aulres 'sont parfaitement inutiles et placés ia uaus le seul but S devons dérouter), vous les lirez a la, fàeun des rébus et si > vous savez vous y prendre; vous trouverez vite le nom d'une < profession. i Ex. : Vneboule, un anrpe et un geai se trouvant sur l'image > signifieraient : boulanger. -, ' • '/ Ce côneours comprendra neuf séries el chaque série un \ nom à trouver. \ Lo/'sqiië paraîtra la neuvième série, nous vous indiquerons ) la date à laquelle vous de'vrez-nous envoyer ensemble lez i neuf réponse,-. '/ ' ïoift envoi partiel sera éliminé d'office. Les neuf solutions \ devront êlre adressées k M. Lecoq, à l'Œil de la Police, t 75, rue Dareau, Paris. Prière-de n'y joindre ni timbres, ni i mandats. 5 Indiquer nettement, sur l'enveloppe d'envoi le nom ou le i numéro du concours 5 11e*stT indispensable d'envoyer avec les neuf solution», les ? neuf bons de concours qui se trouvent au bas de ta page 11. Un atroce Supplice en Perse : Pendu deux fois ' Le Gérant: A. CHATIXAIX. ' - ■■■ J ■ ........ ;r»>/> IAH détails ; Gorbeil. — imp. G»BTÊ.