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Vaud 21
24 heures | Mardi 14 juin 2016
Maternité
Le canton de Vaud
compte quatre maisons
de naissance. Aucune dans
la capitale
2%
Le CHUV espère limiter les
des accouchements en
risques de complications
Suisse sont faits par une
sage-femme. En 2014, 1474 bébés grâce à la prise en charge dite
sont nés en maison de naissance «physiologique»
Lausanne attend
sa maison de naissance
Le CHUV va ouvrir quatre chambres dédiées à l’accouchement au naturel. Un lieu géré par les
sages-femmes où, sauf pépin médical, médecins et médicaments ne sont pas les bienvenus
Marie Nicollier
2013. Huitante nourrissons y ont vu le jour
l’an dernier, soit 13% du total des naissances. «De plus en plus de femmes veulent
prendre leur temps et faire de l’accouchement un moment privilégié, remarque Sybile Empis de Vendin, sage-femme cheffe à
la maternité de Payerne. Elles disent parfois que ce n’est pas du tout ce qu’elles
avaient imaginé. Il y a énormément de
fantasmes liés à l’accouchement. Oui, ça
fait mal. Mais, quand les femmes ont bien
réfléchi et ont pris conscience que c’est
un processus physiologique, tout se passe
très bien.»
A l’HIB, le taux de transfert pour une
prise en charge médicale est d’environ
25%. «Principalement en raison d’une demande de péridurale ou du bébé qui se
fatigue, précise Sybile Empis de Vendin. Il
n’y a jamais eu d’urgences vitales.»
L
a grossesse n’est pas une maladie, n’a de cesse de répéter la
corporation des sages-femmes.
La médicalisation de l’accouchement est désormais remise
en question par les hôpitaux eux-mêmes.
Le CHUV suit le mouvement: la plus
grande maternité du canton va ouvrir un
espace physiologique début 2018. Pas
d’obstétriciens, pas de péridurale ni de césarienne… Ici, la naissance est (ré)envisagée comme un processus naturel dans lequel, sauf complications, la médecine n’a
pas à s’immiscer.
Le canton de Vaud compte quatre maisons de naissance; aucune dans la capitale. Seuls quelques mètres sépareront les
quatre chambres de la future unité physiologique du CHUV des salles d’accouchement et du bloc opératoire. Une proximité
rassurante pour les candidates craignant
les complications. D’autant que la demande est là. «Nous en refusons une sur
deux, dont beaucoup de Lausannoises»,
rapporte Barblina Ley, sage-femme à la
maison de naissance Aquila, à l’Hôpital
d’Aigle. Elle salue le mouvement consistant à «sortir» les maternités de l’hôpital
tout en restant près du plateau technique.
«Au final, l’essentiel est de donner le choix
aux femmes. Toutes devraient pouvoir accoucher physiologiquement si la grossesse
se déroule bien.»
Objectifs sanitaires
Le projet du CHUV répond à une demande croissante, mais aussi à des objectifs sanitaires, explique Jérôme Bachelard, directeur administratif adjoint du
Département de gynécologie obstétrique:
«On sait que les accouchements sans problèmes médicaux particuliers qui se déroulent avec une sage-femme de
confiance, sans intervention médicale,
permettent de limiter le risque de complications.» Les femmes admises dans
l’unité selon des critères stricts pourront
repartir après quelques heures ou dormir
sur place une ou deux nuits. «Dans la
mesure du possible, c’est la sage-femme
qui a suivi la grossesse qui assistera l’accouchement», précise Jérôme Bachelard.
L’Hôpital intercantonal de la Broye
(HIB) a ouvert une unité semblable en
La place du docteur
L’Espace physiologique
de l’Hôpital
intercantonal de la
Broye a ouvert en 2013.
Le CHUV veut faire de
même au début de
l’année 2018.
«Le souvenir d’un moment vraiment privilégié»
U Enceinte de sa première fille en
2009, Flavienne a opté pour un
accouchement en maison de naissance.
La jeune femme est alors suivie par une
sage-femme d’Aquila, à Aigle. «Une
relation magnifique s’était créée avec
elle. Une présence connue et rassurante,
c’est précieux quand on accouche.» Le
jour J, Flavienne prend le chemin de la
maison de naissance lorsque les
contractions se rapprochent. «Je me suis
mise dans la baignoire et j’y suis restée
cinq heures, raconte-t-elle. Puis je me
souviens vaguement de m’être déplacée,
d’avoir testé toutes sortes de positions
pour soulager la douleur. Je n’avais pas
le sentiment de la subir parce que je
pouvais bouger librement dans la pièce.
Pas un instant je n’ai songé à demander
une péridurale. On perd aussi la notion
du temps; c’est comme si j’étais «en
dehors de mon corps». Mon mari était
présent pour me soutenir. Au moment
de pousser, cela a été plus chaotique. Je
me suis évanouie deux fois. Je poussais
de toutes mes forces, mais le bébé ne
sortait pas: trop gros. L’obstétricien est
venu et il a pratiqué un forceps. Et puis
on a posé le bébé sur mon ventre et là,
tout le monde est sorti de la pièce. Mon
mari et moi avons pu faire connaissance
avec notre enfant pendant un quart
d’heure, en toute intimité. Le cordon
n’était pas coupé; le bébé n’était pas
lavé. Ce premier contact, c’était
merveilleux. On nous a laissés un
moment qui n’appartient qu’à nous, un
moment vraiment privilégié que l’on a
pu vivre pleinement. Nous sommes
rentrés à la maison dans les heures qui
ont suivi. Je n’aurais jamais pu rester
seule à l’hôpital, sans mon mari et
parfois séparée de mon bébé.»
Malgré la douleur, elle ne regrette
rien. «Je voulais le refaire pour ma 2e
fille, mais cela n’a pas été possible.
L’accouchement a nécessité un
encadrement médical.»
PHILIPPE MAEDER
Succès
La mode est donc aux unités intra-hospitalières. Reste à définir les rôles. A quel moment la pathologie prend-elle le pas sur le
physiologique? Quand exactement le médecin doit-il intervenir? A Aquila, les sagesfemmes tiennent à leur indépendance.
«C’est nous seules qui avons la responsabilité de l’accouchement, jugeons des critères d’exclusion et du moment où se retirer
et laisser la main aux médecins, insiste
Viera Hubik. Nous ne devons pas rendre
de comptes. Au CHUV, les sages-femmes
seront employées par l’hôpital et n’auront
pas cette liberté totale. Le risque de glissement vers la médicalisation est plus important.»
A l’HIB, par exemple, le protocole prévoit que des médicaments peuvent être
administrés pour augmenter les contractions. Côté CHUV, on garantit la «souveraineté» des professionnelles en salle d’accouchement.
Si elle reste prudente, la profession se
réjouit de sentir le vent tourner. «Nous
vivons un moment charnière, observe
Viera Hubik. La santé publique promeut
les retours rapides, combat la surmédicalisation… Pendant longtemps, l’accouchement se faisait à la maison. Puis le monopole a été pris par les médecins et l’hôpital. A un moment donné, on avait presque
oublié l’existence des sages-femmes.» Elles suivent aujourd’hui 90% des Vaudoises, avant ou après l’accouchement.
Bactéries
Urgences
Application
Des grillades sans tomber malade
8000
Un SMS pour donner vos organes
Lorsque le soleil cessera de se planquer, vous serez
certainement tenté d’aller griller quelques steaks sur votre
tout nouveau barbecue. Mais gare à ne pas ingurgiter
également de vilaines bactéries. Chaque année en Suisse, la
campylobactériose, maladie diarrhéique grave, touche
7000 personnes. L’Office fédéral de la sécurité alimentaire et
des affaires vétérinaires (OSAV) rappelle quelques règles à
respecter: ne pas déposer la viande cuite dans le même plat
que la crue, ne jamais utiliser les restes de marinade comme
sauce à salade, ne pas prendre les mêmes ustensiles pour le
cru et le cuit, cuire la viande à cœur. La seule chose que l’OSAV
ne dit pas, c’est quand l’été va se pointer… Y.T.
VC2
Contrôle qualité
décès surviennent chaque année en Suisse d’un arrêt cardio-respiratoire (ACR), selon le Courrier du médecin vaudois de mai. Malheureusement, la probabilité de survie dans le cas d’un ACR fait hors de
l’hôpital oscille entre 5% et 10%. En cause, une méconnaissance
du grand public du numéro d’urgence 144 et des bons gestes à
pratiquer. D’autres pays, comme les Pays-Bas et la Suède, sont bien
meilleurs élèves avec des taux de survie avoisinant les 60%. Un
résultat imputable à leur programme de formation aux gestes qui
sauvent, qui débute dès le plus jeune âge et se poursuit jusqu’à la
retraite. En Suisse, seuls les cours pris au moment de passer le
permis de conduire sont obligatoires pour le grand public. Y.T.
La carte de donneur numérique, téléchargée via l’application Medical ID ou echo112, permet à tous les hôpitaux
équipés de la technologie EID de connaître automatiquement votre désir ou non de donner vos organes. Aujourd’hui,
l’application Medical ID va plus loin et vous permet de partager votre
décision avec vos proches par WhatsApp, SMS ou e-mail. Pour cela, il
suffit de cliquer sur l’onglet «PARTAGER» et d’y inscrire les coordonnées des destinataires. Un moyen efficace pour s’assurer que la
décision prise soit respectée le jour venu, que vous ayez ou non votre
téléphone sur vous au moment de votre arrivée à l’hôpital. Y.T.
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