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VigIE la lettre d’information du Master IECS de l’ICOMTEC Janvier Novembre 2006 2007 VigIE est disponible sur http://ie-poitiers.net Contactez VigIE : [email protected] p.1 p.2 p.3 p.4 p.5 p.6 p.7 p.8 p.9 p.10 p.11 E Edito Dossier : Les contradictions de l’IE Etonnant, non ? : Réussir sans l’IE Interview : Jean-Michel Monin Billet d’humeur : De bonnes résolutions pour l’intelligence économique ? IE à l’international : Le Maroc Portrait d’ancien : Thierry Hubière A lire : Le réveil du samouraï, de Pierre Fayard Site du mois : Bernard Carayon -IE.com Actu : 2006 : l’année de tous les concours! Agenda d i t o Toute l’équipe VigIE vous souhaite une très bonne année pour 2007. Que celle-ci soit riche d’intelligence…économique et vous apporte à tous la réussite professionnelle et personnelle ! Mais que nous réserve véritablement l’année 2007 ? Cette question est sur toutes les lèvres et fait la une de tous nos magazines favoris. L’équipe VigIE a aussi sa petite idée sur la question et vous a donc concocté un éditorial spécial horoscope ! Bélier : vous ferez sans nul doute une rencontre intéressante, par exemple, Thierry Hubière issu de la P6 du DESS intelligence économique de l’ICOMTEC, devenu le Master intelligence économique et communication stratégique. Taureau : bonne ou mauvaise, vous n’hésiterez pas cette année à donner votre humeur et à recueillir les impressions de vos confrères. Des échanges passionnants en perspectives. cultures : un voyage au Maroc en prévision ! Tout cela ne pourra être que bénéfique et vous enrichir ! Lion : la tête dans le PC, le téléphone greffé à l’oreille, vous êtes submergés d’informations ! Privilégiez les sources reconnues ou conseillées par d’autres. Vierge : Si l’intelligence économique c’est surtout et avant tout un état d’esprit, il s’agit aussi d’en connaître les outils…Vierge, vous découvrirez ce qu’en pense Jean-Michel Monin, Directeur Général Délégué de Knowings. Balance : cette année, rien ne vous fait peur, votre volonté de réussite est avivée par les challenges ! Une stratégie qui pourrait s’avérer payante et vous gratifier de nombreux prix et récompenses en tous genres. Alors lan- cez-vous ! Scorpion : 2007 sera l’année de toutes les surprises. Des évènements étonnants vont venir pimenter votre vie et vous n’hésiterez pas à en faire profiter vos amis. Alors, gardez l’oeil ouvert ! Sagittaire : réveillez le stratège qui est en vous et pourquoi ne pas prendre exemple sur les samouraïs ! Capricorne : cette année, vous serez un professionnel des salons, conférences, rencontres et débats en tous genres…attention, il va falloir tout planifier et se munir d’un bon agenda. Verseau : cette année sera placée sous le signe de la réussite, vous surferez sur la vague du succès, particulièrement pour les natifs du premier décan. Point culminant de cette réussite : le 6 février. Poisson : encore une année exceptionnelle pour vous, décidément, tout le monde vous envie ! D’autant plus que dès janvier, vous vous régalerez (on l’espère) à la lecture de la lettre du Master IECS de l’ICOMTEC, VigIE. Gémeaux : une fois de plus, vous serez en plein paradoxe et ne saurez éviter les contradictions… sans doute de l’intelligence économique ! Il vous faudra trouver rapidement des réponses et des solutions à ces querelles interminables si vous voulez progresser. Claire Léquipé (P11) Cancer : une envie de parcourir le monde, de découvrir de nouvelles Directeurs de la publication : Nicolas Moinet, Directeur du Master IECS Marie Tardieux,Responsable du projet VigIE Marie Hoffmann, responsable adjointe Rédactrice en chef : Claire Léquipé Comité rédactionnel : Sébastien Aufort, Hatim Benjelloun, Smaël Bouhnaida, Grégoire Commeau, Gilles de Vivies, Marie Hoffmann, Claire Léqupé, Xavier Millet, Nicolas Ragot, Thibault Souchet, Marie Tardieux, Odile Vincent Conception graphique : Sébastien Aufort D o s s i e r L’intelligence économique ou l’art de la contradiction… Depuis quelques semaines, le microcosme de l’IE est en ébullition. Les spécialistes se querellent par billets de blogs interposés à la suite d’articles décrivant quelques uns des paradoxes de l’IE. Le débat porte sur « renseignement et espionnage » et sur le « triple paradoxe de l’intelligence économique » décrit sur Agoravox. En allant plus loin, l’équipe de VigIE a voulu à travers ce dossier spécial revenir sur quelques unes des contradictions de l’intelligence économique. Et l’on sent rapidement que le phénomène finalement n’est pas si neuf, l’analyse tendant à montrer qu’il s’agit encore d’une certaine recherche d’identité pour notre spécialité. Le travail n’est nécessairement pas exhaustif. Il s’agit de pointer quelques unes de ces incohérences pour pousser le débat. Nous en avons vu sept, d’importance inégale, et souvent liées les unes aux autres. Espionnage ou pas espionnage ? De fait, impossible de parler IE sans que les interlocuteurs divers (professionnels, universitaires ou même la sphère politique, Bernard Carayon par exemple) se mettent sur leurs gardes : « attention à ne pas tout mélanger » ! L’IE est ainsi sujette à d’importantes guerres de chapelles opposant farouchement parfois mais toujours cordialement les défenseurs de la transparence et de la « respectabilité » aux partisans d’une IE à la James Bond. Certes, les acteurs histoiques de l’intelligence économique sont, souvent, issus du Renseignement ou de l’Armée : Alain Juillet est un ex-patron de la DGSE ; la FépIE est dirigée par l’Amiral Pierre Lacoste ; Datops Consulting est dirigé par le Général Jean-Bernard Pinatel. Mais nous ne sommes pas dans un film d’espionnage et la guerre de l’information ne donne pas droit à tous les coups bas. Pourtant, la confusion et le paradoxe entre IE, renseignement et espionnage restent bien présents et difficiles à évacuer. Tous n’ont pas encore ad- mis le principe selon lequel l’activité illégale n’entre pas dans le champ de l’intelligence économique. Opacité ou respectabilité ? Difficile ensuite de défendre la protection de l’information, de n’agir bien souvent que dans le domaine du secret et en même temps de s’affranchir d’une certaine méfiance à l’égard de la profession. L’intelligence économique a mauvaise presse. Très peu de rédactions s’intéressent à la question (même si une certaine évolution est perceptible) et quand les journalistes décident de s’y attaquer, ils ne la traitent que sous l’angle de la barbouzerie ! Loin de nous cependant l’idée de blâmer les journalistes et d’exacerber des différends déjà importants. Si l’IE est considérée comme un nouvel art de la guerre, dans la tradition millénaire des batailles subtiles menées pour le pouvoir, ce n’est pas non plus uniquement parce qu’elle est pratiquée par des professionnels issus de la sphère militaire comme nous l’avons déjà évoqué. En effet, la confusion est également liée à l’utilisation massive et récurrente de termes « guerriers » pour aborder la discipline : war rooms, guerre économique, sécurité économique, marchés stratégiques… Partage ou sécurité de l’information ? La troisième contradiction est celle qui torture les esprits innocents des nouveaux étudiants de l’IE à qui l’on évoque avec une importance égale le partage ou la sécurité de l’information. Certains prétendent que l’avenir de la société de l’information est dans le partage de celle-ci, qu’une entreprise est d’autant plus forte qu’elle est transparente, que c’est du silence que naît la fragilité tandis que d’autres font fortune des outils et conseils de protection de cette information qu’il faudrait à tout prix cacher. Culture du partage ? ou culture du secret ? Ces deux impératifs sont à l’évidence complémentaires sur le terrain mais peut-on demander à une même discipline de défendre ces deux cultures, résolument opposées ? Compétition / Coopétition / Coopération Finalement, c’est là, le jeu économique qui est interrogé et sur ce jeu d’acteurs là encore, le monde de l’IE, tel qu’il s’est bâti, ne peut pour l’heure, s’en tenir à un seul discours. L’IE accueille ainsi les défenseurs de la coopétition, estimant qu’aujourd’hui il n’est possible de progresser que par les réseaux, les coalitions ponctuelles, géographiques ou thématiques, le benchmarking, etc. alors que d’autres, se réclamant toujours de cette intelligence économique y voient l’outil d’une compétition plus forte dans un monde chaque jour plus concurrentiel et une culture de méfiance généralisée. Confiance et concurrence sont là encore deux cartes à jouer dans les mains du dirigeant d’entreprise. Pas sûr pour autant qu’il revienne aux mêmes professionnels de les mettre en musique. Défensive ou innovation ? Dès lors, le lien est fait avec une cinquième contradiction. L’entreprise entend à la fois user de l’intelligence économique dans la poursuite d’une stratégie défensive, sans cesse en réaction à la concurrence, et d’autre part, comme un soutien à la stratégie d’innovation et à l’esprit d’entreprise reposant sur la maîtrise de la connaissance. Là aussi, la deuxième posture suppose de s’affranchir de la culture de la paranoïa et de la réaction à l’autre. Ces deux visions managériales trouvent pourtant V i g I E - l a l e t tr e d ’ i n f or m a t i on d u M a s t e r I E C S d e l ’ I C O M T E C aujourd’hui toutes les deux leurs places dans les formations à l’intelligence économique. Amont ou aval ? Ces dernières contradictions interrogent sur le positionnement de l’intelligence économique. Intervient-elle en amont ou en aval d’une stratégie ? S’agit il de se construire en fonction de l’environnement ? D’évoluer/changer en fonction de ce même environnement ? Ou encore de vouloir agir sur l’environnement pour le modeler à son idée ? Il n’y a pas de réponse apportée aujourd’hui de manière unanime. C’est le profil de poste, une fois dans l’entreprise, qui donne le positionnement. A moins que cette conception linéaire (amont / aval) ne nous égare sur la route de la stratégie ... Discpline ou transdisciplinarité ? La dernière contradiction que nous ayons relevée n’est pas anecdotique. Nos enseignants martèlent chaque jour l’exigence de transdisciplinarité, l’IE étant au carrefour de nombreuses fonctions stratégiques dans l’entreprise et les portefeuilles de compétences de ceux qui en ont ou en auront la charge se devant d’être variés. Dans le même temps, ces mêmes universitaires défendent leur discipline à corps et à cris et plaident même pour la création d’une section de recherche académique. Que comprendre ? Le message est quelque peu brouillé. Un peu de temps… Ces quelques contradictions méritent d’être soulignées. On nous rétorquera, avec raison, que les choses ne sont pas toutes noires ou blanches, que là où nous pointons une contradiction, il y a souvent complémentarité, co-existence dans l’entreprise. Sans doute. Sauf qu’il nous semble aussi dommageable que le discours sur l’intelligence économique et surtout la formation dans ce domaine ne parviennent pas à se saisir de ces contradictions pour les corriger par une clarification ou les assumer par une différenciation plus marquée des métiers. Ces contradictions montrent donc que la jeune intelligence économique n’a pas encore clairement défini son identité, qu’elle accueille en son sein des personnalités aux parcours et aux visions différentes. Ces tergiversations n’aident probablement pas à la reconnaissance de notre domaine de compétences et à l’identification de ressources humaines dédiées. Pour autant, il ne s’agit pas de vouloir se faire des nœuds au cerveau et maintenir un débat trop peu constructif. C’est sans doute davantage par sa pratique que l’intelligence économique doit se construire et trouver la réponse à ses contradictions. Il faut donc encore un peu de temps … Claire Léquipé et Sébastien Aufort (P11) E t o n n a n t Réussir sans l’IE En cette année 2007, VigIE a décidé de s’étonner ! Et oui, chaque jour, nous sommes confrontés à des situations qui nous surprennent. Mais aussitôt surpris, aussitôt oublié ! Le monde est ainsi fait, on passe d’une situation à une autre à la vitesse grand V. L’équipe de VigIE a pris de bonnes résolutions et veut désormais vous proposer chaque mois un rapport d’étonnement. Document synthétique où des faits « surprenants », pour l’auteur, sont exposés. Ce mois-ci plongeons au cœur d’une PME Poitevine ! Un professeur, un cours, une rencontre… un rapport d’étonnement ! Dans le cadre du cours de M. Hannequin intitulé Intelligence Economique et Innovation, les étudiants en deuxième année de Master IECS (ICOMTEC) ont dû rencontrer des chefs d’entreprise afin qu’ils retracent l’histoire de leur société et qu’ils donnent leur vision de l’innovation. Pour ma part, ce qui m’a le plus marqué c’est le fait que la PME rencontrée n’est pas à l’écoute de son environnement et n’envisage pas les problèmes qui pourraient survenir. Elle réagit au lieu de faire de la « pro action ». La PME industrielle rencontrée est spécialisée dans la sous-traitance aéronautique. Elle pense être à l’abri des problèmes, a confiance en l’avenir, ne surveille pas ses concurrents, attend que les fournisseurs lui fassent part des innovations au niveau des matières premières… Selon la , n o n ? responsable de la PME, l’aspect relationnel (avec les fournisseurs, les concurrents, les experts…) est un atout majeur pour obtenir un marché ou pour, tout simplement, avoir du travail régulièrement. En effet, selon la PME Poitevine, seules quatre entreprises sont spécialisées dans la sous-traitance aéronautique en France. La devise de cette entreprise serait donc : « Pas d’inquiétude, chacun a ses clients réguliers, il y a du travail pour tous ». Cet état d’esprit est en partie contradictoire par rapport au problème rencontré par l’entreprise suite aux attentats du 11 septembre 2001. Une très nette baisse de l’activité l’a obligé à se diversifier dans la construction de prototypes pour les voitures. Malgré cette difficulté (attentats), qui certes ne semble pas être prévisible a priori, la PME n’a pas mis en place une politique de gestion de l’environnement. Cela s’explique certainement par le fait que l’entreprise va être vendue d’ici à trois ans pour cause de départ en retraite de son dirigeant. Les faits expliqués ci-dessus n’empêchent pas l’entreprise de se fixer des objectifs pour les trois ans à venir (création d’un laboratoire de tests…). Selon moi, cette PME doit son succès à l’extrême qualité de ses produits et à la bonne relation qu’elle entretient avec les acteurs du marché. Mais elle n’a pas encore la culture du traitement de l’information. Un stagiaire en IE serait peut être un déclic pour cette entreprise ! Marie Tardieux (P 11) V i g I E - l a l e t tr e d ’ i n f or m a t i on d u M a s t e r I E C S d e l ’ I C O M T E C Interview Jean-Michel MONIN, Directeur Général Délégué de Knowings VigIE : Quel a été votre parcours professionnel (études, formations, emplois, ..) ? JMM : Au niveau formation, je suis diplômé de l’Institut de Sciences Politiques de Grenoble (1989). J’ai complété cette formation par un 3ème cycle à Euromed Marseille. VigIE : Pourriez-vous présenter Knowings? Jean-Michel MONIN : Knowings est un éditeur français de solutions de gestion de contenu et de travail collaboratif. Créé en 1999, Knowings est aujourd’hui constitué de 23 collaborateurs répartis sur deux sites, à Lyon (Rhône) et le siège social au Bourget Du Lac (Haute Savoie). Nos offres globales combinent des progiciels et des services associés et sont destinées à : - Aider les entreprises à gagner en compétitivité en structurant leurs pratiques de veille et d’intelligence économique, de Knowledge Management et de travail collaboratif. - Aider les CCI et les organisations professionnelles dans l’animation économique de leurs territoires, filières et secteurs. L’intelligence Economique est une pratique de plus en plus outillée et méthodique qui permet de surveiller les informations de l’environnement extérieur d’une entreprise. VigIE : Quelles sont vos missions au sein de Knowings? JMM : Je suis Directeur Général Délégué de Knowings. Je suis plus particulièrement en charge de trois activités : le développement commercial et marketing de Knowings, les projets d’intégration et le support client. Au niveau professionnel, j’ai été consultant en stratégie et organisation pendant une dizaine d’années, notamment au sein d’un cabinet de conseil international (Ernst & Young). J’ai quitté le métier du conseil à la fin 2000 pour rejoindre Knowings et m’intéresser à de nouveaux domaines : le Knowledge Management et l’intelligence économique. La veille est d’abord une pratique métier, ancrée dans un secteur, un marché, avant d’être une technique. VigIE : Comment définissez-vous l’intelligence économique ? JMM : L’intelligence économique est une pratique de plus en plus outillée et méthodique qui permet de surveiller les informations de l’environnement extérieur d’une entreprise. Ce processus propre à chaque entreprise consiste à définir des objectifs de veille adaptés à la problématique de l’entreprise, puis à collecter les informations utiles, à les exploiter et les valoriser pour enfin prendre des décisions et / ou réussir certaines actions sur le terrain. La veille peut être gérée en fonction du contexte de manière offensive ou défensive. Cette activité est un processus transversal dans l’entreprise, qui mobilise aussi bien les dirigeants et les collaborateurs que les veilleurs professionnels. Pour qu’un processus de veille soit efficace, il doit impliquer tous les acteurs d’une entité. La cellule de veille doit collecter des sources très différentes. Le web, bien sûr, mais également l’information terrain collectée lors des salons, lors des contacts clients, etc.). L’objectif principal étant de capitaliser, de qualifier, de commenter et de distribuer ces connaissances sur le terrain à ceux qui en ont besoin. Pour que la veille soit efficace, elle doit être fondée sur un travail collaboratif. VigIE : Donc pour vous quels sont les 3 mots clés de l’Intelligence Economique ? JMM : Collecte Collaborations Décision Pour que la veille soit efficace, elle doit être fondée sur un travail collaboratif. VigIE : Quels conseils donneriezvous aux jeunes diplômés ? JMM : Combiner une logique métier et des pratiques de veille afin d’être rapidement opérationnels et répondre aux attentes du marché. La veille est d’abord une pratique métier, ancrée dans un secteur, un marché, avant d’être une technique. VigIE : Avec quels éléments souhaiteriez-vous conclure cette interview ? JMM : L’intelligence économique est une pratique dont on parle beaucoup. Les réalités terrain doivent encore se développer et se professionnaliser. A l’évidence, votre Master participe à ce mouvement en apportant des compétences pointues aux entreprises concernées. Knowings entend également contribuer à ce mouvement en apportant des outils intégrés combinant toutes les fonctions de veille web et les fonctions plus avancées de travail collaboratif. Notre nouvelle offre GlobalFinder V2 en est l’illustration. A l’évidence, nous sommes complémentaires. Alors mon mot de la fin sera : à bientôt ! www.km.knowings.com Propos recueillis par Smael Bouhnaida (P11) V i g I E - l a l e t tr e d ’ i n f or m a t i on d u M a s t e r I E C S d e l ’ I C O M T E C BI L L E T D ’ H U M E U R De bonnes résolutions pour l’intelligence économique? Je ne sais pas si vous êtes comme moi mais le déferlement d’informations et d’articles relatifs à l’intelligence économique me semble particulièrement important depuis quelques semaines. Une petite visite sur Technorati corrobore d’ailleurs cette impression (voir ici: www.technorati.com/chart/ intelligence+economique). Il est vrai que la fin de l’année est toujours un moment propice au «solde de tout compte », offrant ainsi la liberté de commencer l’année suivante par de bonnes résolutions. Je ne sous-entends pas que ces articles sont bâclés, ils seraient même plutôt intéressants, informés et propices à la réflexion, mais c’est parce que leurs discours me semblent symptomatiques de l’état de l’IE en France en cette fin 2006 qu’ils m’apparaissent comme peu enthousiasmants pour 2007. La lutte des idées est très présente dans l’IE... Quelques exemples: Dans un article paru le 28 novembre sur Agoravox et rebondissant sur celui de Franck Bulinge daté du 6, Francis Beau, consultant et auteur d’ouvrages sur l’intelligence économique, pointe de sa plume trois paradoxes qui devraient être éclaircis pour que celle-ci ne souffre plus de son assimilation à l’espionnage industriel : - Le paradoxe de l’information stratégique, ou la nécessité de concilier culture du partage et culture du secret - Le paradoxe du renseignement économique, ou comment concilier l’accès à l’information intentionnellement cachée tout en restant respectable - Le paradoxe de l’économie concurrentielle, ou comment concilier confiance et concurrence (la fameuse « coopétition ») L’article du Monde daté du 18 décembre 2006 intitulé « Les espions d’entreprises » attire forcément notre attention. On pourrait se dire qu’affublé d’un tel titre il n’est logiquement pas en rapport avec l’activité d’intelligence économique telle que définie depuis plus de 10 ans, sauf que... dès le second paragraphe Alain Juillet est cité à juste titre comme « expert en la matière » (à juste titre). Puis viennent dans l’ordre Philippe Legorjus d’Atlantic Intelligence, Pierre-Antoine Lorenzi, patron du cabinet Serenus Conseil, le cabinet Egideria d’Yves-Michel Marti, O’Foll Consultant,... Autant de personnages liés à l’IE francophone qui, s’ils n’appartiennent pas forcément à ce que le journaliste appelle « la face cachée de l’intelligence économique», connaissent le sujet. Attestant, si on en doutait encore, de sa tangibilité. Plus factuel, le rapport des renseignements généraux intitulé « Intelligence économique défensive: la physionomie nationale du risque financier » a donné lieu à deux articles : - Le premier est signé par le journaliste de La Tribune Pascal Junghans. A l’aune des 1578 vulnérabilités ou agressions économiques hostiles répertoriées par les RG en 2006 il rappelle que « la guerre économique n’est pas seulement un thème de colloque ». - Le second, à nouveau signé Francis Beau, répond au premier et dénonce « in extremis » l’idée d’une guerre économique menée contre la France et, partant, la notion de patriotisme économique. Ces deux dernières réactions sont le reflet d’une querelle intellectuelle et politique déjà ancienne. Elles montrent que la lutte des idées est très présente dans l’IE, ce qui serait plutôt un bon indicateur de sa vivacité, à condition de réussir à les dépasser à un moment ou un autre… Quant aux premiers articles (factuellement complétés par le troisième) ils montrent que, 12 ans après le rapport Martre, nous n’avons toujours pas réussi à faire de l’intelligence économique un domaine au-dessus de tout soupçon. C’est étonnant car les définitions, y compris les plus récentes, sont toutes très claires sur la question de l’éthique. Etonnant aussi car, outre les nombreux ouvrages qui en cernent les limites, deux documents-références importants auraient dû faire taire tout soupçon. Je veux parler du Référentiel de formation en Intelligence Economique et du Modèle d’Intelligence Economique de l’AFDIE. Douze ans après le rapport Martre, nous n’avons toujours pas réussi à faire de l’intelligence économique un domaine au-dessus de tout soupçon. La question à se poser me semble alors être la suivante : pourquoi dans ce contexte doit-on encore subir l’expression « face cachée de l’intelligence économique » à la place de celle d’espionnage industriel? Ayons le courage de voir les choses en face en ce début d’année et risquons nous à lister quelques éléments du problème dans un déroulement navrant de simplisme : - Les entreprises ont besoin d’informations parfois difficiles à obtenir sur leur marché (au sens de Porter) - Des officines privées tiennent un discours séduisant (car sulfureux) dans lequel l’espionnage industriel est affublé des habits de respectabilité de l’IE (car elle a tout de même réussi à en acquérir un peu). - Les entreprises de taille moyenne croient savoir que les grandes sociétés nationales bénéficient depuis toujours d’un appui des services d’Etat, notamment sur les marchés étrangers, et elles ne voient pas pourquoi cela ne serait réservé qu’aux « grands ». J’ai peur qu’il faille [...] s’habituer à la dualité du discours qui caractérise l’intelligence économique aux yeux de la grande majorité … sans pour autant renoncer à dire ce qu’elle devrait être. C’est simpliste donc puisqu’il ne s’agit ni plus ni moins que de la rencontre d’un besoin et d’une offre, et donc de la création d’un marché de plus au cœur d’une économie de marché. Un marché certes un peu risqué juridiquement mais où s’applique au final la règle du « pas vu, pas pris», et pour quelques affaires sortant au grand jour combien de missions réussies? Alors j’ai peur qu’en 2007 et tant que ce marché existera, il faille, à défaut de prendre de bonnes résolutions pour l’IE, s’habituer à la dualité du discours qui la caractérise aux yeux de la grande majorité … sans pour autant renoncer à dire ce qu’elle devrait être. Christophe Deschamps V i g I E - l a l e t tr e d ’ i n f or m a t i on d u M a s t e r I E C S d e l ’ I C O M T E C IE A L ’ INT E RNATIONA L L’IE au Maroc: une vitrine pour le monde «Un outil de performance économique, un facteur de compétitivité et de consolidation du rayonnement du Maroc au sein du concert des nations modernes», voilà comment a été présentée l’ IE par M. Rachid Talbi El Alimi, ministre des Affaires économiques et générales, lors des Rencontres internationales de Tétouan en 2004. Face aux impératifs d’une mondialisation jugée trop impartiale pour les pays émergents, le Maroc ne trahit pas ses valeurs fidèles à la continuité mais flirtant avec les ruptures. Le royaume veut ainsi battre un déterminisme pessimiste souvent affiché pour les pays en voie de développement. La performance que veut afficher le Maroc sur la scène internationale ne va pas sans des risques considérables. Au-dessus d’une intelligence des risques, il convient d’intégrer une démarche IE opérationnelle, en marge des tentatives de « copier-coller » de certains pays soucieux de s’aligner sur une « mode managériale » sans réels aboutissants. Il s’agit alors pour le Maroc de s’investir dans un modèle de développement plus coopératif et durable, valorisant l’identité et l’histoire culturelle marocaines comme leviers d’influence et d’avantage compétitif. Mohammed Mbarki, wali de Tétouan en 2004, avançait « la nécessité d’une conception marocaine de la démarche IE prenant en compte la richesse du socle culturel marocain, comme avantage culturel, coopératif et concurrentiel» (Regards sur l’Intelligence Ecomonique, 1er juillet 2005, l’Intelligence Economique au Maroc). Il importe de réfléchir et d’agir sur une « gouvernance nouvelle », prenant en compte la sécurité des citoyens, des entreprises, des informations et des institutions D’une part, les Rencontres de Tétouan ont souligné la volonté des acteurs économiques et politiques marocains de construire une politique et une démarche d’ IE adaptées à la réalité économique et sociale du pays. Il est évident que le jeu et les enjeux que doit saisir le Royaume ne se décryptent pas de la même manière que ceux des pays riches. Il importe de réfléchir et d’agir sur une « gouvernance nouvelle », prenant en compte la sécurité des citoyens, des entreprises, des informations et des institutions. Pour cela, le Maroc travaille pour identifier les savoir-faire, les expertises et coordonner les actions, organiser les réseaux de recueil de connaissances nouvelles pour mieux servir les stratégies innovantes. C’est pourquoi, le gouvernement a décidé de mettre en place le Centre de Veille Stratégique (CVS), dont la sous-traitance a été accordée au cabinet Spin-Partners. L’Institut Marocain de l’Information Scientifique et Technique a effectué ce qui est peut-être considéré comme la première enquête sur les besoins en information scientifique et technique et la pratique de la veille des entreprises marocaines. Le Centre Marocain de Promotion des Exportations (www. mcinet.gov.ma) ainsi que le Ministère de l’Industrie, du Commerce et de la Mise à Niveau de l’Economie (www. mcinet.gov.ma) profitent et participent activement à ces initiatives, en coopération régulière avec le palais, le gouvernement et les acteurs privés, conformément au lancement d’un « avant-projet de normes pour la veille stratégique en matière d’industrie et de commerce » (Regards sur l’Intelligence Ecomonique, 1er juillet 2005, l’Intelligence Economique au Maroc). Le gouvernement a décidé de mettre en place le Centre de Veille Stratégique (CVS), dont la sous-traitance a été accordée au cabinet SpinPartners. pays où les ressources naturelles sont faibles. Le Monarque a bien compris que la principale ressource du Maroc est son intelligence relationnelle et qu’une stratégie de réseau est formidablement porteuse de richesses (et pas seulement financières). Ainsi, l’association R&D Maroc travaille pour la création de réseaux de clubs de recherche et de développement, afin d’accroître la capacité de la société marocaine à créer du progrès et de la valeur, notamment grâce aux diasporas. A titre d’exemples, l’association « Savoir et développement » constitue un réseau d’enseignants et d’hommes d’affaires de la diaspora marocaine basée en France. Le Forum International des Compétences Marocaines à l’Etranger, quant à lui, participe à la stratégie d’IE par la mobilisation des compétences marocaines résidant à l’étranger. La volonté des décideurs marocains de se doter d’une capacité d’agir « en stratégie et en influence », devient un enjeu entre, principalement l’Europe, plus précisément la France, et les Etats-Unis Finalement, au-delà de l’importance stratégique que revêt l’IE pour le Maroc, le sujet devient un « enjeu d’influence ». La volonté des décideurs marocains de se doter d’une capacité d’agir « en stratégie et en influence », devient un enjeu entre, principalement l’Europe, plus précisément la France, et les Etats-Unis : USaid pourrait bien financer le projet d’observatoire d’étude de l’intelligence économique, dont l’inspiration est marroco-française. Au-delà de l’importance stratégique que revêt l’IE pour le Maroc, le sujet devient un enjeu d’influence Toute la performance et l’efficience du Maroc résident désormais dans sa capacité à s’interroger, à anticiper et à mobiliser toutes les ressources intrinsèques à son histoire, sa culture, sa tradition et surtout à sa volonté d’être le porte drapeau d’une civilisation arabo-musulmane toujours en mal d’innovation. D’autre part, le Royaume a bien saisi l’importance des réseaux, incontournables pour créer de la valeur dans un Hatim Benjelloun (P11) V i g I E - l a l e t tr e d ’ i n f or m a t i on d u M a s t e r I E C S d e l ’ I C O M T E C P ORTRAIT D ’ AN C I E N Thierry Hubière (P6), Secrétaire général au sein de la Direction des Opérations Bancaires de La Banque Postale d’autant qu’à l’époque la formation de Poitiers avait encore une dimension « pionnière » (et ce qui est rare est cher, prétendent les économistes). VigIE : Quels sont selon vous les points forts du Master IE (anciennement DESS) à l’Icomtec ? Secrétaire général au sein de la Direction des Opérations Bancaires de La Banque Postale (LBP), Thierry Hubière est aussi chef de cabinet du directeur. Il le représente et parle en son nom sur les sujets de sa compétence. Cette direction pilote, gère et organise les centres financiers de LBP répartis sur toute la France (environ 17000 agents). Ces centres ont la charge du back et middle office de LBP. Ils exercent aussi une activité de front office avec la banque à distance. C’est également là que sont produits les chéquiers et les relevés de comptes des clients, dans des ateliers industriels. VigIE : Pourquoi avez-vous choisi la formation de l’Icomtec ? Thierry Hubière : Après une formation en économie, j’ai cherché une formation susceptible de me spécialiser tout en restant ouverte et donc suffisamment généraliste. Cette quadrature du cercle a trouvé sa solution à l’Icomtec. J’ai été séduit tant par le contenu des enseignements (je cherchais une dimension « stratégie ») que par la diversité des profils des étudiants. VigIE : Cette formation a-telle répondu à vos attentes ? TH : Globalement oui. Cette formation fut d’ailleurs un argument parmi d’autres qui motivèrent le choix de mon Directeur de s’attacher mes services. A ma volonté de ne pas me spécialiser dans les disciplines que sont la finance et la comptabilité, l’intelligence économique était une alternative, TH : Le point fort essentiel du Master IE naît selon moi de la diversité des étudiants, qui viennent tant du monde professionnel (journalisme, conseil, management,…) que de formations initiales scientifiques, économiques, littéraires. C’est de la nécessité de trouver ensemble un langage et un espace de travail communs que se développe notre capacité à traiter avec des informations multiformes et à communiquer avec la diversité des interlocuteurs qui croiseront nos routes de spécialistes / généralistes. VigIE : Avez-vous gardé des contacts avec vos anciens camarades ? TH : Oui. Naturellement on apprend à conceptualiser son réseau et à en tirer les richesses, mais ce n’est pas là une explication suffisante. Les contacts que j’ai gardé relèvent pour certains de la naissance d’une véritable amitié. C’est d’ailleurs un ami « P6 » qui m’orienta vers mon premier poste à La Poste, où je me suis retrouvé collègue avec une autre P6 ! J’ai également toujours plaisir à rencontrer les anciens, de ma promo et d’autres, ce qui arrive régulièrement. VigIE : Vous êtes actuellement secrétaire général au sein de La Banque Postale, pouvez vous nous préciser vos missions ? TH : Mes missions sont très variées. Elles sont un peu détaillées dans mon profil Viadeo (ex-Viaduc). En quelques mots, je suis un point d’entrée entre les divers services de ma direction, des autres directions de La Banque, de La Poste voire de l’extérieur, et mon Directeur. Je dois notamment m’assurer que les propositions sont conformes aux règles internes, à la déontologie et à la législation. Je suis également en charge du pilotage du budget propre et des moyens logistiques de ma direction (environ 250 personnes sur deux immeubles). vous le plus dans votre travail ? TH : Je dois naturellement évoquer la veille (à la fois attitude d’écoute à 360° et quêtes d’informations précises), mais aussi l’ « influençage » (une attitude proactive mettant en œuvre sa volonté et celle d’autrui pour arriver à un but éventuellement commun, différente du lobbying où la maîtresse du jeu est d’essence politique). Mais il s’agit surtout de conserver la fameuse attitude « IE-Minded » et une bonne maîtrise du cycle de l’information. VigIE : Quels sont selon vous les maîtres mots de l’intelligence économique ? TH : Je n’aime pas cette idée qu’il y ait des maîtres mots, mais pour ne pas éluder la question je vais quand même vous proposer ‘mon’ maître mot, celui qui passe partout par la grâce même de sa définition : l’ouverture. VigIE : Quels conseils donneriez vous aux jeunes diplômés ? TH : L’IE n’est pas souvent une fin en soi. Elle est la plupart du temps la « cerise sur le gâteau » de votre formation initiale ou de vos expériences. Choisir un stage en cohérence avec cela, c’est l’assurance d’apporter une réelle valeur ajoutée à l’entité qui vous fait travailler. En outre, le choix du stage est stratégique pour préparer le passage dans le monde professionnel : trop de stages sont des impasses, et ce malgré tout l’intérêt que la mission confiée peut avoir. Voir à long terme est à cette étape de votre cursus d’une importance critique. Une mission apparemment moins intéressante mais ouvrant des perspectives devrait selon moi être préférée à une mission passionnante mais offrant de réelles incertitudes sur la suite. VigIE : Le mot de la fin ? TH : Accepte ce que tu ne peux changer ; Change ce que tu ne peux accepter . Propos recueillis par Gilles de Vivies (P12) VigIE : Quel domaine de l’intelligence économique utilisez- V i g I E - l a l e t tr e d ’ i n f or m a t i on d u M a s t e r I E C S d e l ’ I C O M T E C A L IR E Le réveil du Samouraï - Pierre Fayard Dans son ouvrage «Le réveil du Samouraï», culture et stratégies japonaises dans la société de la connaissance, Pierre Fayard nous décrit la réalité des pratiques de gestion du savoir dans les firmes japonaises. L’archipel du Japon détient une culture « unique et déroutante » qu’il convient de laisser décanter pour pouvoir en apprécier pleinement sa valeur. Pierre Fayard, professeur à l’Université de Poitiers, nous propose ainsi ses recherches sur l’approche comparée des différentes cultures de la stratégie. Son dernier ouvrage permet de comprendre comment le Japon est entré dans la société de la connaissance. L’auteur prend en compte deux perspectives : l’explicitation de sa culture stratégique et des témoignages de responsables d’entreprises et chercheurs spécialisés dans ce domaine. Ainsi, trois « clefs » nous sont proposées : le Budo de la connaissance intuitive, le Ba de la connaissance collaborative, le Kata de la création de la connaissance, puis quatre « portes » : Culture, Espace, Communauté et enfin Technologie. Tout au long de l’ouvrage, on découvre ainsi comment la création stratégique de la connaissance est conçue, structurée et mise en œuvre dans l’univers japonais. Le titre de l’ouvrage prend alors tout son sens : le samouraï est l’emblème de cette culture traditionnelle où le mérite et le dévouement sont quelques unes des valeurs essentielles qui animent les communautés stratégiques japonaises de la connaissance. L’auteur effectue un parallèle avec la culture stratégique française plus individualiste que celle des japonais. En effet, la notion de communauté reste la base de l’état d’esprit du Japon. Cependant, on note toutefois des points communs entre les deux cultures tels que les principes de liberté d’action et d’économie des forces. Se pose alors la question du rôle croissant de la culture dans les défis actuels de la société de la connaissance mais également la question de la création et du partage de ces connaissances. Il est essentiel de s’intéresser à la culture des autres pour mieux apprendre sur soimême et c’est en observant les stratégies culturelles de cet archipel d’Extrême Orient que l’on peut apprendre et ainsi améliorer nos propres techniques concernant la société de la connaissance. Avec cet ouvrage, Pierre Fayard nous présente des exemples qui peuvent se révéler utiles pour tous ceux qui cherchent une alternative aux méthodes appliquées dans nos sociétés ou simplement, ceux qui sont curieux de découvrir d’autres façons de penser et d’agir au sein de l’entreprise. Odile Vincent (P12) V i g I E - l a l e t tr e d ’ i n f or m a t i on d u M a s t e r I E C S d e l ’ I C O M T E C L e s i t e d u m o i s Bernard Carayon - IE.com Ce mois-ci, l’équipe de la rédaction a voulu se pencher sur le blog de M. Carayon. Il s’agit de l’interface de communication du principal rapporteur du gouvernement sur l’Intelligence Economique. Le député du Tarn a pour but de promouvoir l’Intelligence Economique par le biais d’Internet et de ses deux rapports. Cette plateforme nominative est née de la volonté du rédacteur des rapports “Intelligence économique, compétitivité et cohésion sociale” en 2003 et “A armes égales” en 2006 commandés par Matignon. M. Carayon veut prolonger l’action née de ses préconisations faites au Premier Ministre à travers son blog. Il s’agit de promouvoir l’Intelligence Economique à la française et d’appeler les acteurs du tissu économique français à être vigilants quant aux menaces de la concurrence internationale. Ce blog va très naturellement poser tous les éléments constitutifs de la vision de l’I.E. personnelle à Bernard Carayon. Dans ce sens, la rubrique “Articles” référence l’ensemble de ses interventions faites dans la presse, depuis ses débuts, concernant la promotion de l’Intelligence Economique. Cela permet d’avoir une vision d’ensemble du discours de l’un des principaux acteurs de la sphère de l’Intelligence Economique. L’infrastructure du blog permet de publier des commentaires auxquels Bernard Carayon s’engage à répon- dre. Il s’agit d’une opportunité pour confronter ses idées avec l’une des personnalités qui fait référence sur ce sujet. Cependant, ce « blogueur » ne se limite pas à proposer ses seuls avis. Il fait appel à d’autres intervenants avec lesquels il est en contact dans sa quête de développer l’I.E au service de l’emploi. Au-delà de cette opportunité offerte par cette plateforme de dialogue, il y a quelques éléments intéressants en termes de sources. Ainsi, tout naturellement, les deux rapports publics dont M. Carayon est l’auteur sont disponibles. Mais, détail d’importance, les annexes sont également disponibles en ligne. Elles sont très bien faites, ludiques et non disponibles sur la version pdf de la Documentation Française. Elles concernent notamment les structures business competitive aux USA, au Japon, en Allemagne, au Canada et au Royaume-Uni, sans oublier la France. Pour cette dernière, les infrastructures sur lesquelles appuyer une politique d’Intelligence Economique publique ne manquent pas. Cela permet d’avoir une vision d’ensemble du discours de l’un des principaux acteurs de la sphère de l’Intelligence Economique. L’autre intérêt offert par ce site est la source d’information qu’il propose sur le suivi des travaux parlementaires et gouvernementaux, sur les questions qui concernent l’Intelligence Economique et les problèmes connexes. En cela, ce site est utile pour une veille sur l’évolution des politiques gouvernementales en matière d’Intelligence Economique. Il s’agit de promouvoir l’Intelligence Economique à la française et d’appeler les acteurs du tissu économique français à être vigilants quant aux menaces de la concurrence internationale. D’une manière plus classique et très ciblée, Bernard Carayon propose uneune interprétation de l’actualité en Intelligence Economique. En ce qui concerne l’actualité lisible dans la presse, elle est dépoussiérée d’une lecture journalistique, et devient plutôt un billet d’humeur. Celui-ci se veut enclin à mettre en lumière certaines réalités au travers du prisme de l’IE. Pour conclure sur cette présentation, il est intéressant de noter l’apparition récente de la rubrique “Logiciel Libre”. Encore peu fournie, elle montre l’intérêt de l’auteur sur ce sujet. Il s’agit pour ce dernier d’un véritable cheval de bataille afin d’imposer en France une autonomie vis-à-vis des technologies détenues par des puissances étrangères et de l’utilisation des travaux réalisés par les utilisateurs à leur profit. Rubrique à suivre... Ce site s’avère pertinent à la vue du reste de la blogosphère et plus largement de la toile IE en France. http://www.bcarayon-ie.com/ Grégoire Commeau (P11) V i g I E - l a l e t tr e d ’ i n f or m a t i on d u M a s t e r I E C S d e l ’ I C O M T E C A c t u 2006: l’année de tous les concours! Concours, prix, récompenses… le monde de l’intelligence économique ne déroge pas à la règle ! Chaque année, des étudiants, des entreprises et des auteurs présentent leurs travaux sur l’IE, la veille, le lobbying etc. pour devenir les grands lauréats ! Petit tour d’horizon pour l’année 2006 de ce milieu où la devise pourrait être « Que le meilleur gagne ! » Prix de l’intelligence économique L’édition 2006-2007 du prix de l’intelligence économique est une première. Le concours lancé par SIGINT (association « sciences de l’ingénieur et intelligence technologique »), parrainé par le Conseil National des Ingénieurs et Scientifiques Français (CNISF), permet de mettre en compétition des écoles d’ingénieurs françaises. Les équipes, composées d’élèves-ingénieurs, parrainées par des entreprises, ont pour objectif de réaliser un projet technique tout en analysant les enjeux stratégiques dans lesquels ce projet s’insère. Ces travaux sont une opportunité unique en Europe d’allier innovation technologique et intelligence économique. Octobre 2006 à avril 2007… sept mois pour construire les dossiers. Remise des prix par Alain Juillet en juin 2007 ! fondateur du site Lobbying-Europe. com et auteur du dictionnaire du lobbying, sont à l’initiative de ce concours lancé en 2001. Il a pour objectif de promouvoir la pratique du lobbying en France comme « outil du dialogue par lequel l’homme de l’art informe l’homme de loi des conséquences de ses décisions ». Au départ réservé aux étudiants de Sciences Po Paris, le concours du lobbying s’est ouvert depuis 2004 à cinq écoles BAC + 5 : Sciences po, EDHEC, EGE, Léonard de Vinci et ESSEC. L’édition 2006 du concours de lobbying s’est déroulée sous le parrainage de Jaques Floch, Député de Loire-Atlantique et auteur du rapport sur « la présence et l’influence de la France dans les institutions européennes ». L’EGE a remporté le premier prix de cette année. Le sujet traité par le groupe de cette école était celui proposé par l’UNIFA (Union des industries de la fertilisation) : dialoguer avec les parlementaires français et européens sensibles à la protection de l’environnement au sujet de la fertilisation ainsi qu’avec les responsables environnement des partis politiques. Les lobbyistes en herbe ont réussi à convaincre ! Le Prix du Pire Lobbying de l’UE Un tout autre genre de concours, peu habituel, celui du pire du lobbying de l’UE ! Organisé par quatre ONG : Corporate Europe Observatory, Friends of the Earth Europe, Lobby Control et Spinwatch, le prix sera attribué au lobbyiste ou au lobby qui aura utilisé les tactiques les plus mensongères, les plus trompeuses, les plus hypocrites et les plus irresponsables. En cette année 2006, le gagnant est ExonnMobil, pour continuer de financer les sceptiques du réchauffement climatique. Un autre titre est en jeu : le prix de l’accès le plus complaisant attribué à une institution ou à un fonctionnaire n’ayant pris en compte qu’une version des faits sur un sujet. C’est DG Internal Market qui est le grand vainqueur 2006 de cette catégorie, pour manipulation d’une consultation sur les politiques de brevet de l’UE. Mais attention, derrière les quatre ONG organisatrices de ce classement se cachent des sites web écrans notamment opposés à la brevetabilité du logiciel et soutenant la cause du logiciel libre… La prédétermination idéologique et la méthodologie obscure doivent nous faire prendre conscience que le Prix du Pire Lobbying n’est pas une vérité absolue ! Concours, prix, récompenses… les exemples ci-dessus ne sont qu’un panel de ce que l’on peut trouver en IE ! Les étudiants de l’ICOMTEC seront peut-être bientôt en compétition pour l’un de ces concours ! Marie Tardieux (P11) Concours du blog de la veille L’augmentation du nombre de blogs consacrés à l’IE et leur spécialisation de plus en plus fine a donné une idée à Jdey Aref, auteur du blog Vtech. Ce dernier propose de lancer un concours pour choisir le blog de la veille et de l’intelligence économique de l’année 2006. Avant de se lancer dans ce projet Monsieur Aref a mis en place sur Vtech un sondage pour savoir si les internautes sont d’accord avec l’idée de ce concours. Au 15 décembre 2006, 83,6 % des votants étaient pour. Affaire à suivre… Concours du lobbying Nicolas Dahan, maître de conférence à Sciences Po Paris, et Bruno Gosselin, Le prix du pire lobbying 2005 Faites connaître VigIE autour de vous. Diffusez ce numéro. Adressez nous les adresses mels de vos collègues ou connaissances intéressés. 10 V i g I E - l a l e t tr e d ’ i n f or m a t i on d u M a s t e r I E C S d e l ’ I C O M T E C A G E NDA Janvier 2007 Internet: outil de veille et de recherche d’informations Veille/observation économique et intelligence économique Partager les connaissances pour accélérer et valoriser l’innovation Le 16 janvier 2007 à Vichy ou Moulins Mardi 23 janvier 2007 de 9h30 à 13h00 dans les locaux du CNER Le 30 janvier 2007 à la Salle de l’horticulture - Paris 7ème Séance d’information avec atelier pratique autour d’Internet et de son intérêt pour la veille organisée par l’atelier des T.I.C. Ce séminaire, organisé par le CNER, a pour objectif d’examiner les réalisations des agences et des comités en matière de veille et de rechercher les connexions avec les fonctions d’intelligence économique. Les intervenants seront : - Arnaud Laloum, Senior Director, au sein de KROLL, société internationale spécialisée en intelligence économique - Fabrice Gouze, Responsable du Service Etudes et veille économiques, à Midi-Pyrénées Expansion ; - Dominique Fonvielle et Patricia Auroy, respectivement Secrétaire général et Membre du bureau national de la Fédération des Professionnels de l’Intelligence Economique – FÉPIE. Le séminaire sera suivi, comme à l’accoutumée, d’un déjeuner en commun. Cette conférence, organisée par Knowings, éditeur de logiciels de veille et d’IE est le moyen d’échanger sur la problématique du partage des connaissances et de son utilité au sein d’une entreprise, avec la présence notamment d’Alain Quinqueneau - Chef du Pôle Industrie de la Direction de la Recherche de Gaz de France. Renseignements : http://www. atelier-tic.net/agenda/age_ liste.asp Renseignements: Tél. 01 42 22 35 29 - Fax. 01 45 49 91 49 cner@cner-france. com www.cner-france. com Renseignements: http:// www.knowings.com/ knowings/news.nsf/ VigIE - Novembre 2006 Janvier 2007 Salon des entrepreneurs Le 31 janvier et les 1er et 2 février 2007 au Palais des Congrès de Paris Rassemblant des chefs d’entreprises, cadres, experts et conseils d’entreprises, ce salon regroupe un bon nombre de personnes à même d’échanger sur le monde de l’entreprise. Avec des conférences ayant trait à des sujets liés à la veille et à l’IE, il est le moyen de sensibiliser les dirigeants d’entreprise à la stratégie et à l’IE. Renseignements : http://www. salondesentrepreneurs.com/ evenements/ N’hésitez pas à nous envoyer vos rapports d’étonnement. VigIE se fera un plaisir de les publier dans les prochains numéros ! Contact : Nicolas Moinet ICOMTEC - Université de Poitiers Master IECS Téléport 5, BP 30064 86 132 Jaunay-Clan cedex Tel : 05 49 49 46 50 Fax : 05 49 52 22 31 Mail : [email protected] Site de l’ICOMTEC http://icomtec.univ-poitiers.fr Site du Master http://www.ie-poitiers.net VigIE : [email protected] 11 V i g I E - l a l e t tr e d ’ i n f or m a t i on d u M a s t e r I E C S d e l ’ I C O M T E C