1ère - 4 - FD

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1ère - 4 - FD
Document 1 – Les normes et les valeurs :
Fais pas ci, fais pas ça / Viens ici, mets toi là / Attention prends pas froid / Ou sinon gare à toi
Mange ta soupe, allez, brosse toi les dents / Touche pas ça, fais dodo / Dis papa, dis maman
Fais pas ci, fais pas ça / A dada prout prout cadet / A cheval sur mon bidet
Mets pas tes doigts dans le nez / Tu suces encore ton pouce / Qu’est-ce que t’as renversé / Ferme les yeux ouvre la bouche
Mange pas tes ongles vilain / Va te laver les mains / Ne traverse pas la rue / Sinon panpan cucul
Fais pas ci, fais pas ça / A dada prout prout cadet / A cheval sur mon bidet
Laisse ton père travailler / Viens donc faire la vaisselle / Arrête de t’chamailler / Réponds quand on t’appelle
Sois poli, dis merci / A la dame laisse ta place / C’est l’heure d’aller au lit / Faut pas rater la classe
Fais pas ci, fais pas ça / A dada prout prout cadet / A cheval sur mon bidet
Tu me fatigues je n’en peux plus / Dis bonjour dis bonsoir / Ne cours pas dans le couloir / Sinon panpan cucul
Fais pas ci fais pas ça / Viens ici ôte toi de là / Prends la porte sors d’ici / Ecoute ce qu’on te dis
Fais pas ci, fais pas ça / A dada prout prout cadet / A cheval sur mon bidet
Tête de mule tête de bois / Tu vas recevoir une beigne / Qu’est-ce que t’as fait de mon peigne / Je ne le dirai pas deux fois
Tu n’es qu’un bon à rien / Je le dis pour ton bien / Si tu ne fais rien de meilleur / Tu seras balayeur
Fais pas ci, fais pas ça / A dada prout prout cadet / A cheval sur mon bidet
Vous en faites pas les gars / Vous en faites pas les gars / Moi aussi on m’a dit ça / Fais pas ci fais pas ça / Fais pas ci fais pas ça
Et j’en suis arrivé là / Et j’en suis arrivé là / Et j’en suis arrivé là
Jacques Dutronc, « Fais pas ci, fais pas ça », Album Jacques Dutronc, 1968
Question 1 : Relevez dans le texte ce qui correspond à des normes et ce qui correspond à des valeurs.
Question 2 : Les normes mises en évidence sont elles des normes juridiques ou des normes sociales ? Justifiez la distinction
que vous faîtes entre les deux types de normes.
Question 3 : Si l’enfant ne suit pas les normes et les valeurs édictées, quelles seront les sanctions possibles ?
Question 4 : Quel est le principal agent (l’institution la plus importante) à laquelle on peut attribuer les paroles de la chanson
et qui participe à l'inculcation des normes et des valeurs?
Document 2 – La socialisation – Questionnaire sur L’enfant sauvage (François Truffaut, 1969) :
Question 1 : Comment marche-t-il ? Mange t-il ? Dort-il ? Qu’est ce que cela nous apprend sur les actes de la vie quotidienne ?
Question 2 : Comment se passent les premières rencontres entre « l’enfant sauvage » et les autres enfants ? Pourquoi ?
Question 3 : Quelle définition sociologique pourrait-on donner d’un « enfant sauvage » ?
Question 4 : Qu’apprend-il peu à peu ? Comment se font ces apprentissages ?
Question 5 : Pourquoi peut-on dire que la socialisation est une nécessité ?
Document 3 – Les rôles et les statuts :
1996 : Marc, ouvrier dans une usine, est marié avec Céline. Il est avant-droit dans l'équipe de football locale. Dans sa famille,
son entreprise, son équipe de football, Marc occupe un statut, c'est-à-dire une position spécifique. A l'usine, il travaille sous les
ordres de ses supérieurs. Il accepte leurs consignes tout en réalisant son travail d'ouvrier à la chaîne.
2004 : Marc est devenu contremaître : il doit organiser le travail dans son atelier. Il accepte les consignes de ses supérieurs
mais il doit se faire respecter de ses ouvriers. Il est père d'une petite fille, Mathilde, et a de ce fait une responsabilité éducative,
qu'il partage avec sa femme. De plus, Marc organise désormais les matchs de foot.
Question 1 : En 2004, quelles nouvelles attentes s'expriment à l'égard de Marc en famille, dans l'entreprise, dans son équipe de
foot? Vous pouvez présenter vos réponses sous la forme d’un tableau qui distingue les attentes en 1996 et les attentes en 2004.
Question 2 : Comment a-t-il pu apprendre à remplir ses nouveaux rôles?
Document 4 – La construction de l’identité masculine :
« Pour parodier Simone de Beauvoir, on pourrait dire que ‘l’on ne naît pas homme, on le devient’. L’injonction à la
virilité est un code de conduite très puissant dans les représentations et les pratiques sociales des hommes… Dans les travaux
que j’ai menés, lorsque l’on demande aux hommes de raconter les événements marquants de leur biographie individuelle, ils
parlent beaucoup d’une socialisation masculine qui se fait dans les cours d’école, les clubs de sport, la rue : tous ces lieux dont
les garçons s’attribuent l’exclusivité d’usage […]
« C’est dans le groupe des pairs que, dès le plus jeune âge, les garçons apprennent qu’ils doivent se différencier des
femmes : ne pas se plaindre, apprendre à se battre, apprendre aussi à être les meilleurs… Tout ce qui n’est pas conforme à la
conduire virile va être classé comme féminin. Le garçon qui n’y adhère pas va être la risée des petits camarades, exclu du
groupe des hommes, souvent violenté. De fait, les hommes vont être socialisés à la violence masculine des plus forts sur les
plus faibles. C’est d’ailleurs cette même violence qu’ils vont reproduire par la suite dans le monde du travail, dans le couple…
Les ordres de pouvoir masculin (politiques, professionnels, sociaux) reproduisent d’une façon ou d’une autre ces injonctions.
Les travaux du psychologue Christophe Dejour ont bien montré qu’un ouvrier du bâtiment ne peut pas dire qu’il a peur.
Conjurer sa peur va consister à surenchérir sur la virilité, ne pas s’attacher à 15 mètres de hauteur par exemple ».
D. Welzer-Lang, « La construction du masculin », Sciences Humaines n°146, Février 2004.
Question 1 : Quelles sont les valeurs et les normes inculquées aux garçons ?
Question 2 : Comment– par l’intermédiaire de quels agents – se construit l’identité masculine ?
Question 3 : Cette socialisation n’a-t-elle lieu que pendant l’enfance ?
Question 4 : Répondez aux mêmes questions 1 et 2 en parlant de la socialisation des filles (normes, valeurs, comment).
Document 5 – Le RnB, instance de socialisation :
Question 1 : Repérez les normes et les valeurs véhiculées par les images des clips de RnB. Distinguez selon les hommes et les
femmes.
Question 2 : Est-ce que ces normes et valeurs se retrouvent dans les paroles des chansons ?
Question 3 : Peut-on alors parler d’une socialisation à certaines normes et valeurs par les clips de RnB ? Par inculcation ? Par
imprégnation ?
Document 6 – Les pratiques culturelles en France en 2008 :
Au cours des 12 derniers mois, parmi les ménages dont le chef du ménage est (voir à Cadres et Employés Ouvriers
droite), proportion (%) de ménages dont un ou plusieurs des membres déclare :
PIS
Avoir joué d’un instrument de musique
22
9
8
N’avoir aucune activité artistique amateur
64
71
81
Ne jamais être allé au cinéma
22
50
54
Préférer le genre des films d’action
24
30
36
Préférer le genre des films d’auteur
14
3
2
Sortir le soir pour aller au spectacle (différent du cinéma)
41
14
11
Sortir le soir pour aller au restaurant
67
44
42
Ne jamais sortir le soir
7
24
21
Ne jamais partir en vacances ou week-end
13
41
43
Ne pas utiliser d’ordinateur chez soi (notamment car n’en ont pas)
12
40
42
Utiliser internet pour lire des journaux
55
34
29
Regarder la télévision principalement sur la chaîne TF1
29
52
56
Regarder la télévision principalement sur la chaîne Arte
18
7
4
Etre allé dans un musée
59
22
15
Avoir plus de 200 livres chez soi
49
13
10
N’avoir lu aucun livre
10
32
45
Avoir lu des romans classiques
29
13
10
Avoir lu des romans policiers ou d’espionnage
40
39
39
Faire du tricot, broderie, couture
15
25
16
Faire des travaux de bricolage
58
44
47
Etre allé à la fête foraine
37
43
47
Etre allé dans un zoo
33
25
25
Donnat, Les pratiques culturelles des Français, Enquête 2008, Publié par le Ministère de la Culture, 2009
Question 1 : Entourez pour chaque ligne le chiffre le plus élevé.
Question 2 : Mettez une croix en fin de colonne pour toutes les pratiques culturelles qui sont valorisées à l’école et qui ont
donc un impact sur la réussite scolaire.
Question 3 : Qu’en concluez-vous ? Rédigez un paragraphe AEI.
Document 7 – La reproduction sociale : un exemple :
La vie est belle, le destin s'en écarte.
Personne ne joue avec les mêmes cartes.
Le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu'il dévoile.
Tant pis, on n’est pas nés sous la même étoile.
Comme Issa, pourquoi ne suis-je pas né sous la bonne étoile ?
Veillant sur moi ? Couloir plein de toiles, crachats,
Tchatche à deux francs, courbettes des tapettes devant,
Supporter de grandir sans un franc, c'est trop décevant.
Pourquoi fortune et infortune, pourquoi suis-je né
Les poches vides, pourquoi les siennes sont elles pleines de tunes ?
Pourquoi j'ai vu mon père en cyclo partir travailler
Juste avant le sien en trois pièces gris et BMW ?
Simplement en culotte courte,
Ne pas faire la pelle mécanique plate avec des pots de yaourt.
C'est pas grave, je n'en veux à personne et si mon heure sonne
Je m'en irais comme je suis venu.
La monnaie est une belle femme qui n'épouse pas les pauvres
Sinon pourquoi suis-je là, tout seul marié sans dot ?
Pourquoi pour lui c'est crèche et vacances ?
Pour moi c'est stade de foot sans cage, sans filet,
Sans même une ligne blanche.
Adolescent incandescent chiant à tour de bras sur le fruit défendu,
Innocents, témoins de types abattus dans la rue.
C'est une enfance ? De la pourriture, ouais.
Je ne draguais pas mais virais des tartes aux petites avec les couettes.
Pourquoi pour lui c'est l'équitation, pour moi les bastons,
Pour lui la coke, pour moi les flics en faction,
Je dois me débrouiller pour manger certains soirs,
Pourquoi lui se gave de saumon sur lit de caviars,
Certains naissent dans les choux et d'autres dans la merde.
Pourquoi ça pue autour de moi, quoi, pourquoi tu me cherches ?
Pourquoi chez lui c'est des Noëls ensoleillés ?
Pourquoi chez moi le rêve est évincé par une réalité glacée ?
Et lui a droit à des études poussées.
Pourquoi j'ai pas assez d'argent pour m'acheter leurs livres et leurs cahiers ?
Pourquoi j'ai dû stopper les cours ?
Pourquoi lui n'avait de frère à nourrir, pourquoi j'ai dealé chaque jour ?
Pâle de peur devant mon père, ma soeur portait le voile.
Je revois, à l'école les gosses qui la croisent se poilent.
C'est rien Léa, si on était moins scrupuleux,
Un peu de jeu du feu on serait comme eux.
Mais j'ai pleuré pour avoir un job, comme un crevard sans boire,
Les "Je t'aime" à mes parents seul dans mon lit le soir.
Chacun son boulet, sans ambition la vie c'est trop long,
Ecrire des poèmes, pisser violent dans un violon.
Tu te fixes sur le wagon, c'est la locomotive que tu manques.
C'est pas la couleur, c'est le compte en banque.
J'exprime mon avis, même si tout le monde s'en fiche.
Je ne serais pas comme ça si j'avais vu la vie riche.
IAM, « Né sous la même étoile », L’école du micro d’argent, 1999
Pourquoi quand moi je plonge, lui passe sa thèse ?
Pourquoi les cages d'acier, les cages dorées agissent à leur aise ?
Son astre brillait plus que le mien sous la grande toile.
Pourquoi ne suis-je pas né sous la même étoile ?
[Refrain x 2]
Question 1 : Quels sont les deux groupes auxquels fait référence IAM ?
Question 2 : Quelles sont les normes et les valeurs associées à chacun de
ces groupes ? Donnez des exemples précis.
Question 3 : Expliquez la phrase soulignée.
Question 4 : Essayez de définir la reproduction sociale.
Document 8 – La reproduction sociale : le rôle de la socialisation avec l’habitus :
« Les conditionnements associés à une classe particulière de conditions d’existence produisent des habitus, systèmes
de dispositions durables et transposables, structures structurées prédisposées à fonctionner comme structures structurantes,
c'est-à-dire en tant que principes générateurs et organisateurs de pratiques et de représentations qui peuvent être objectivement
adaptées à leur but sans supposer la visée consciente de fins […]. Produit de l’histoire [par la socialisation], l’habitus produit
des pratiques, individuelles et collectives, donc de l’histoire, conformément aux schèmes engendrés par l’histoire ; il assure la
présence active des expériences passées qui, déposées en [chacun par la socialisation] sous la forme de schèmes de perception,
de pensée et d’action, tendent […] à garantir la conformité des pratiques et leur constance à travers le temps ».
P. Bourdieu, Le sens pratique, 1980
Travail préparatoire à la maison. Cherchez pour vous tous les mots que vous ne comprenez pas dans un dictionnaire. Cela
facilitera le travail en classe.
Document 9 – Un constat sur les inégalités scolaires au début du XXIème siècle :
Entrés en
Entrés en
Entrés en
Entrés en
Entrés en
Entrés en
sixième en
sixième en
sixième en
sixième en
sixième en
sixième en
2007,
1995, ont
1995, n’ont
1995, ont
1995, ont
1995, ont fait
redoublent à la atteint la
eu aucun
obtenu au
continué après une classe
fin de l’année
troisième :
diplôme
moins le bac
le bac
prépa
Cadres et PIS
2,6%
99,5%
2%
98%
85%
16,3%
Professions intermédiaires
4,6%
98,6%
5,7%
77,4%
67,5%
5,6%
Agriculteurs exploitants
4,2%
96,9%
6,5%
72,9%
60%
5,4%
Artisans, commerçants,
5,8%
95,8%
12,2%
75,3%
54%
4,1%
chefs d’entreprise
Employés
6,5
96,1%
14,8%
58,4%
46,6%
2%
Ouvriers
7,9%
95%
20%
42,9%
42,2%
1,5%
Inactifs
10,4%
87,3%
40,4%
28,2%
35%
0,2%
Ensemble
6,2%
96,4%
12,8%
63,7%
53,4%
5,3%
Cacouault-Bitaud & Oeuvrard, Sociologie de l’éducation, 2009
Question 1 : Entourez dans le tableau les deux chiffres les plus élevés dans chaque colonne et les deux chiffres les plus bas
dans chaque colonne. Quelle régularité sociale apparaît ?
Document 10 – Expliquer les inégalités scolaires de façon holiste avec Pierre Bourdieu :
« L’influence du capital culturel se laisse appréhender sous la forme de la relation, maintes fois constatée, entre le
niveau culturel global de la famille et la réussite scolaire des enfants. La part des "bons élèves" dans un échantillon d'élèves de
sixième croissant en fonction du revenu de leur famille – ce qui aurait pu conduire à imputer aux conditions matérielles une
influence favorisante –, Paul Clerc a pu montrer que, à diplôme égal, le revenu (fortement lié, on le sait, au niveau d'instruction
du chef de famille) n'exerce aucune influence propre sur la réussite scolaire et que, tout à l'opposé, à revenu égal, la proportion
de bons élèves varie de façon très significative selon que le père n'a pas de diplôme ou qu'il est bachelier, ce qui permet de
conclure que l'action du milieu familial sur la réussite scolaire est presque exclusivement culturelle. Plus que le diplôme obtenu
par le père, plus même que le type de scolarité qu’il a pu accomplir (indiqué par le dernier établissement fréquenté), c’est le
niveau culturel global du groupe familial qui entretient la relation la plus étroite avec la réussite scolaire de l’enfant ».
P. Bourdieu, « La transmission de l’héritage culturel », in Le partage des bénéfices, 1966
Question 1 : Qu’est-ce qui détermine la réussite scolaire selon Pierre Bourdieu ?
Question 2 : En quoi cette approche est-elle holiste ? Rappelez pour répondre ce que Pierre Bourdieu disait sur les positions
sociales et leur rapport aux différents « capitaux » (cf. chapitre 3).
Question 3 : Est-ce que cette théorie générale est confirmée par le document 20 page 79 du manuel ? et par le doc 6 de la FD ?
Document 11 – Expliquer les inégalités scolaires avec l’individualisme méthodologique de Raymond Boudon :
« La cause principale des inégalités scolaires résulte de la combinaison de deux facteurs. Un facteur institutionnel :
tout système scolaire doit bien, au-delà d’un tronc commun, proposer des choix aux élèves ; un facteur
‘‘psychosociologique’’ : les choix des familles et des individus sont normalement affectés par leur position sociale ».
« En fonction de leur origine sociale, les individus ont en moyenne une réussite scolaire plus ou moins bonne. En
même temps, leurs motivations sont affectées par l’origine sociale : les coûts socio-économiques d’une scolarité
supplémentaire tendent à croître à mesure que la classe sociale est plus basse ; en outre, les avantages anticipés d’un
supplément de scolarité tendent à être perçus comme d’autant plus faibles que la classe sociale est plus basse (en effet, un
individu de classe basse atteint plus vite le niveau scolaire lui permettant d’espérer un statut social supérieur à celui de sa
famille d’origine) ; enfin, le risque encouru à s’engager dans un investissement scolaire varie avec la classe sociale. […] Etant
donné que le système scolaire propose aux individus une suite d’orientations au cours de leur carrière scolaire, il en résulte que
l’effet des différences de motivation est multiplicatif ».
« La conclusion est claire : la différence dans l’appréciation des risques, des coûts et des avantages est la principale
cause des inégalités scolaires ».
Citations extraites de : R. Boudon, « Les causes de l’inégalité des chances scolaires », Commentaire n°51, 1990
R. Boudon & F. Bourricaud, Dictionnaire critique de la sociologie, 1982
Question 1 : Qu’est-ce qui détermine la réussite scolaire selon Raymond Boudon ?
Question 2 : Soulignez dans le texte les termes qui renvoient à l’idée d’un jugement des élèves sur leurs chances de réussites à
l’école.
Question 3 : Expliquez pourquoi, en utilisant le texte, cette analyse est complémentaire à celle du document 10.
Document 12 – Les conflits culturels ouverts, le cas de la disparition des Indiens d’Amérique :
« Les sociétés indiennes sont très rapidement affaiblies par les maladies qui les assaillent [puis par] le déclin de leurs
valeurs spirituelles […].
« Le déclin des valeurs spirituelles suit tout naturellement l’affaiblissement du corps. La dégénérescence, la maladie et
la mort conduisent les tribus à s’interroger sur les fondements spirituels de la civilisation indienne. Tous ces maux proviennentils de l’abandon des valeurs traditionnelles ? Faut-il fuir sans compromission les ‘‘cadeaux’’ de l’Europe ? Pourquoi les
sorciers, les medecine men, ne réussissent plus à guérir ? Comment expliquer que les Européens soignent avec plus
d’efficacité ? Est-ce à dire que leur dieu est plus puissant que le Grand Esprit, que leurs prières sont mieux entendues ?
Difficile de répondre à ces questions, surtout lorsque des missionnaires chrétiens parcourent le pays indien à la recherche de
nouveaux catéchumènes, ridiculisent grâce à leurs connaissances des convictions et des pratiques héritées des ancêtres. Le
prosélytisme surprend les Indiens, car il est contraire à leur mentalité. […]
« A la fin du XVIIIème siècle, le danger indien s’est éloigné. Les tribus de la côte atlantique ont été soumises, rejetées
plus à l’ouest ou massacrées. La menace se localise maintenant sur les franges les plus occidentales des colonies. […]
Désormais, c’en est fini des relations égalitaires entre Blancs et Peaux-Rouges ».
A. Kaspi, Les Américains, 1. Naissance et essor des Etats-Unis, 1986
Question 1 : Chercher dans un dictionnaire le sens des mots soulignés.
Question 2 : Quelle culture s’impose peu à peu aux Indiens d’Amérique ? Quelles sont les deux grandes raisons, l’une
matérielle, l’autre culturelle, du déclin de la culture traditionnelle ?
Document 13 – Les Aborigènes en milieu rural : de nouveaux ghettos américains ?
« Face à une marginalisation de plus en plus marquée, les populations aborigènes ont réagi en formulant de nouvelles
expressions identitaires. Dans les communautés aborigènes en milieu rural, l'apparition des gangs d'adolescents est une des
manifestations de ce renouveau identitaire. Ces gangs ont été initiés par l'apparition du phénomène des vidéocassettes qui ont
introduit, dans la vie des Aborigènes, l'image des banlieues américaines (langage, musique, tenue vestimentaire, graffiti). Ce
modèle américain constitue la source d'inspiration des gangs qui se développèrent selon une réalité aborigène (appartenance,
groupes sociaux, dynamiques identitaires). Les activités de gangs, en particulier la délinquance, sont la cause de nombreux
conflits internes aux communautés aborigènes confrontées à ce phénomène. L'utilisation de graffiti, étroitement associés à la
vie des gangs, peut être rapprochée de certaines expressions picturales anciennes sur des lieux sacrés ou des objets cultuels. Ce
syncrétisme entre modernité et tradition résume bien le dilemme actuel des Aborigènes d'Australie ».
B. Moizo, « Les gangs aborigènes dans une bourgade du Nord-Ouest de l’Australie », Autrepart n°11, 1999
Document 12 – Les conflits culturels ouverts, le cas de la disparition des Indiens d’Amérique :
« Les sociétés indiennes sont très rapidement affaiblies par les maladies qui les assaillent [puis par] le déclin de leurs
valeurs spirituelles […].
« Le déclin des valeurs spirituelles suit tout naturellement l’affaiblissement du corps. La dégénérescence, la maladie et
la mort conduisent les tribus à s’interroger sur les fondements spirituels de la civilisation indienne. Tous ces maux proviennentils de l’abandon des valeurs traditionnelles ? Faut-il fuir sans compromission les ‘‘cadeaux’’ de l’Europe ? Pourquoi les
sorciers, les medecine men, ne réussissent plus à guérir ? Comment expliquer que les Européens soignent avec plus
d’efficacité ? Est-ce à dire que leur dieu est plus puissant que le Grand Esprit, que leurs prières sont mieux entendues ?
Difficile de répondre à ces questions, surtout lorsque des missionnaires chrétiens parcourent le pays indien à la recherche de
nouveaux catéchumènes, ridiculisent grâce à leurs connaissances des convictions et des pratiques héritées des ancêtres. Le
prosélytisme surprend les Indiens, car il est contraire à leur mentalité. […]
« A la fin du XVIIIème siècle, le danger indien s’est éloigné. Les tribus de la côte atlantique ont été soumises, rejetées
plus à l’ouest ou massacrées. La menace se localise maintenant sur les franges les plus occidentales des colonies. […]
Désormais, c’en est fini des relations égalitaires entre Blancs et Peaux-Rouges ».
A. Kaspi, Les Américains, 1. Naissance et essor des Etats-Unis, 1986
Question 1 : Chercher dans un dictionnaire le sens des mots soulignés.
Question 2 : Quelle culture s’impose peu à peu aux Indiens d’Amérique ? Quelles sont les deux grandes raisons, l’une
matérielle, l’autre culturelle, du déclin de la culture traditionnelle ?
Document 13 – Les Aborigènes en milieu rural : de nouveaux ghettos américains ?
« Face à une marginalisation de plus en plus marquée, les populations aborigènes ont réagi en formulant de nouvelles
expressions identitaires. Dans les communautés aborigènes en milieu rural, l'apparition des gangs d'adolescents est une des
manifestations de ce renouveau identitaire. Ces gangs ont été initiés par l'apparition du phénomène des vidéocassettes qui ont
introduit, dans la vie des Aborigènes, l'image des banlieues américaines (langage, musique, tenue vestimentaire, graffiti). Ce
modèle américain constitue la source d'inspiration des gangs qui se développèrent selon une réalité aborigène (appartenance,
groupes sociaux, dynamiques identitaires). Les activités de gangs, en particulier la délinquance, sont la cause de nombreux
conflits internes aux communautés aborigènes confrontées à ce phénomène. L'utilisation de graffiti, étroitement associés à la
vie des gangs, peut être rapprochée de certaines expressions picturales anciennes sur des lieux sacrés ou des objets cultuels. Ce
syncrétisme entre modernité et tradition résume bien le dilemme actuel des Aborigènes d'Australie ».
B. Moizo, « Les gangs aborigènes dans une bourgade du Nord-Ouest de l’Australie », Autrepart n°11, 1999