Le miracle de Cana (Jean 2,1-‐11) Chréfiens, mes frères On ne

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Le miracle de Cana (Jean 2,1-‐11) Chréfiens, mes frères On ne
Le miracle de Cana (Jean 2,1-­‐11)
Dimanche 17 janvier 2016
Chré%ens, mes frères
On ne comprend ce récit qu’en y voyant un signe, un signe de la foi. Cela est difficile à notre mentalité moderne, mais l’évangéliste est formel : « Tel fut le commencement des signes de Jésus. Il manifesta sa gloire par ces signes ». Et ces signes provoquent la foi : « ses disciples crurent en lui » ; il y a donc eu une progression logique et vitale : 1. le signe opéré par Jésus, 2. la gloire 3. puis la foi.
Nous pouvons dépasser le simple regard amusé de ce récit de l’eau changée en vin pour voir y déceler autre chose encore.
Trois éléments de ce récit doivent être décodés : les noces, Marie, l’eau transformée en vin. Tous trois annoncent ce qui va arriver dans la vie du Christ et dans la nôtre, si nous ouvrons nos cœurs.
Les noces Celui qui fête seul et boit seul s’enferme et ne communique plus avec personne ; il court le risque de se replier de plus en plus.
A Cana, c’est le contraire. La rencontre heureuse, le repas et le vin procurent l’allégresse qui dans l’âme des convives fait rebondir la fête, fleurir les sourires. Bu en commun, ce jus capiteux délie les langues et les coeurs. A Cana, par le don d’un sang végétal pour des noces charnelles, pour une alliance humaine, Jésus commence sa vie 1
publique. A Jérusalem, il achèvera sa vie par le don de son sang charnel, pour des noces spirituelles, Alliance nouvelle et nouvellement féconde entre les hommes et Dieu.
Le thème des noces reviendra souvent dans la prédicaXon de Jésus : « Le Royaume des cieux est semblable à des noces » où le Père marie son Fils à l’Humanité. Ces noces de Cana annoncent donc un grand mariage, le mariage d’amour du Christ et de son Eglise (voir la première lecture de ce dimanche : Isaïe 62,1-­‐5) ; l’heure du don total de la vie, jusqu’à la croix, n’est pas encore venue, mais en cede heure, elle est déjà annoncée. Le deuxième signe est Marie. Une fête de noces tourne court : il n’y a plus de vin. Marie le dit à Jésus : « Ils n’ont plus de vin ». Que lui répond Jésus : « Ce n’est pas mon heure » Jésus résiste et ne l’appelle pas sa mère. Il lui donne le Xtre qu’elle aura sous la croix : femme. Marie a compris qu’en s’exprimant ainsi, Jésus peut être angoissé à naître à sa vie publique. En effet, Jésus n’a pas perdu son humanité et comme tout homme il a connu des moments d’angoisse voire d’anxiété devant des actes importants qui engagent son desXn et sa responsabilité. Plus tard, au jardin des oliviers, il pleurera, il suera du sang, il dira qu’il est triste à mourir. A Cana, Jésus, ressent l’angoisse. Marie est moins angoissée que lui, c’est pourquoi elle pressent juste. Jésus va quider une vie de silence, une vie cachée, pour une vie publique. C’est angoissant, ce changement de vie. Marie, quant à elle, sait que c’est son heure, tout à fait comme une mère sait que c’est l’heure, tout à fait comme une mère sent qu’elle va accoucher. 2
Marie est aussi déjà signe de l’Eglise, qui est épouse : elle ne sait pas encore tout ce qui va arriver, mais elle fait confiance : « faites tout ce qu’il vous dira ».
Le troisième signe est le changement de l’eau en vin. Quelque chose est en train de changer, l’Ancien Testament bascule dans le nouveau, l’eau de la Loi juive devient vin de la grâce, de la vie de Dieu en Jésus. A la fin du repas est servi le bon vin, gardé en secret jusque là. Le Christ est lui-­‐même le bon vin de la fin des temps. Et le vin joyeux des noces préfigure l’Esprit enflammé de l’Esprit de Pentecôte. Jésus n’aurait-­‐il accomplit ce geste que pour dépanner, pour rendre service aux convives à court de vin ? Ici se déroule bien plus. Il y a davantage en jeu. Jésus, par ce premier signe, manifeste sa gloire, manifeste qu’il est la gloire, la joie du Père, de Dieu, son Père. Déjà ce signe provoque un début de foi, « car ses disciples crurent en lui ». Ici à Cana en Galilée, c’est le commencement, une espèce d’ouverture joyeuse, un prélude à la joie, le commencement de ce qui s’épanouira en gloire enXère quand l’heure sera enfin venue, celle de sa résurrecXon. Alors les disciples croiront, d’une foi adulte et ferme. Soeurs et frères en Christ,
Pour nous aujourd’hui :
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-­‐ Soyons adenXfs, dans nos quarXers et villages aux personnes isolées, celles et ceux qui n’ont plus personne pour fêter et pour trinquer de manière fraternelle.
-­‐ Comme croyant, chréXens… il est fondamental de passer par des étapes, d’oser la nouveauté… quider ses habitudes et ses préjugés. Marie a permis à Jésus de dépasser ses peurs pour vraiment entrer dans le ministère public, pour aller sur les chemins de PalesXne, annoncer et vivre le Royaume du Père. Nous pouvons nous aider pour ce travail, pour cede manière d’être…et le témoignage de Paul aux Corinthiens 12,4-­‐11 est fondamental (deuxième lecture de ce dimanche). La communauté s’enrichit des dons variés, dans le sillage de l’esprit du Christ. -­‐ Enfin, sachons aussi fonder notre espérance sur le Christ : c’est lui le vrai bon vin… de la part de Dieu pour tous les hommes… aidons nous, aidons les jeunes généraXons à découvrir le Christ comme un style d’Homme au service de tous, pour plus de paix, de joie et d’entraide. François WERNERT, curé 4