Le burlesque

Transcription

Le burlesque
Collège au cinéma, niveau 6ème/5ème
Le Caméraman, Buster Keaton
L’étude du burlesque
Le burlesque appartient à la famille du comique mais se différencie de la comédie en ce sens
qu’il se nourrit de gags et ne comporte pas de trame narrative : c’est un art visuel qui
s’éteindra avec le parlant, ce dernier nécessitant la mise en place d’une construction
dramatique. Les Américains utilisent le terme « slapstick », littéralement « coup de bâton ».
Le gag repose alors sur un comique physique : il montre des chutes, des bagarres, des
poursuites, des chocs... Le burlesque est donc un genre basé sur les gags visuels et met en jeu
plusieurs éléments (corps, objets, lieux). Comme l’écrit Baudelaire, « le signe distinctif de ce
genre de comique était la violence » (« De l’essence du rire et généralement du comique dans
les arts plastiques », à propos d’un spectacle auquel il a assisté au théâtre des
Variétés à Paris en 1860). C’est ainsi que Mack Sennet produit dans son usine à rire (Société
Keystone) le fameux gag de la tarte à la crème, des destructions et des catastrophes.
1. Demander aux élèves de se souvenir des moments du film qui mettent en scène des gags
visuels. Les répertorier.
- la tirelire
- le bus
- la porte du bureau (running gag ou comique de répétition)
- le téléphone (la montée et la descente des escaliers)
- la cabine de bains
- La voiture de pompiers qui rentre au garage au lieu d’amener Keaton sur les lieux du
sinistre.
- Erreur sur le maillot
- Le policier qui croit Keaton fou (running gag)
2. Se demander ensuite ce qui déclenche le rire à chaque fois en essayant d’établir un
classement. Trois pistes d’étude peuvent ainsi être dégagées :
- Les objets semblent s’opposer à Buster Keaton. Le personnage semble toujours se battre
contre les éléments.
- Le comique trouve également son origine dans le rapport du héros avec l’espace. Keaton
doit toujours se battre pour trouver sa place.
- Le comique de répétition.
Les objets
La tirelire
Le maillot
Le
rapport
à
l’espace
Le bus
Le téléphone
La cabine de bains
La
voiture
de
pompiers
Le
comique
de
répétition
La porte du bureau
Le policier
3. Puis tenter d’étudier la manière dont l’image et le placement de la caméra créent le
comique. En voici deux exemples :
La cabine de bains
La porte du bureau
Le choix de l’angle de prise de vue : la
plongée verticale qui permet de rendre
compte de l’exiguïté de la cabine. Le plan
fixe, cadrant les personnages de près
accentue cet effet de manque d’espace.
Le gag se répète à huit reprises, créant ainsi
un rythme mais jouant aussi sur l’attente du
spectateur. C’est ainsi que lorsque Buster ne
brise pas la vitre la dernière fois, c’est un
courant d’air qui survient, surprenant le
spectateur.
4. On notera qu’un changement s’opère dans la 2ème partie du film. Le héros cesse de subir les
objets, les gens et les éléments pour les domestiquer. La séquence où le héros filme la guerre
des clans à Chinatown en est un parfait exemple. On voit alors Keaton maîtriser comme un
véritable professionnel l’utilisation de la caméra jusqu’à savoir manipuler l’image pour
obtenir l’effet souhaité.