4 . Induction - Département Informatique
Transcription
4 . Induction - Département Informatique
Ensembles ordonnés • Un ensemble muni d’une relation d’ordre est un ensemble ordonné. 4 . Induction ex: (IN, ≤ ), (IN, < ), (IN, | ), (A*, <préfixe ) • Si l’ordre est total, l’ensemble est totalement ordonné. ex: (IN , ≤ ), (IN, < ) 1 2 Minimaux et maximaux Soit (E, ≤) un ensemble ordonné. • Un élément m est un élément minimal dans E s’il vérifie " e Œ E, e ≤ m fi m = e • Un élément min est le minimum ou plus petit élément de E s’il vérifie " e Œ E, min ≤ e Remarque: on définit de façon symétrique les éléments maximaux et le maximum (ou plus grand élément). Exemple: 0 est un élément minimal de (IN ,≤ ), c’est également son minimum. Il n’y a pas d’éléments maximaux, a fortiori, il n’y a pas de maximum. Ordre bien fondé • Un ordre ≤ sur un ensemble E est bien fondé s’il ne contient pas de suite d’éléments infinie strictement décroissante. Exemple: (IN, ≤ ), (A*, ≤préf ) Contre-exemple: Soit A un alphabet comportant au moins 2 lettres. L’ordre ≤lex n’est pas bien fondé sur A*. En effet, la suite de mots (aib)i≥0 est strictement décroissante. Théorème Un ensemble ordonné (E, ≤) est bien fondé si et seulement si toute partie non vide de E admet au moins un élément minimal. (admis) Considérons l’inclusion sur l’ensemble E des parties propres de {a,b,c}. {a}, {b} et {c} sont des éléments minimaux de E mais il n’y a pas de minimum. • Ces notions coïncident pour un ensemble totalement ordonné. 3 • Un bon ordre sur un ensemble E est un ordre total bien fondé. Exemple: Sur IN, ≤ est un bon ordre Sur Z, ≤ n’est pas un bon ordre 4 1 Récurrence Raisonnement par induction • Un ensemble muni d’un bon ordre est dit inductif. • Pour prouver une propriété concernant les éléments d’un ensemble inductif, on peut avoir recours à deux principes d’induction. • • Sur l’ensemble IN, le premier principe d’induction n’est rien d’autre que le principe de récurrence. 1er principe d’induction sur IN Théorème Considérons ( IN, ≤). Soit P une propriété dépendant d’un élément n de IN. • si P(0) est vraie et • si " n Œ IN ( P(n) fi P(n+1) ) alors, pour tout n Œ IN, on a P(n) vraie. Preuve On raisonne par l’absurde. (i.e. on suppose les hypothèses du théorème vraies mais la conclusion fausse). Soit X = { n Œ IN, P(n) est fausse } En tant que partie non vide de IN, X a un plus petit élément n0. n0 est différent de 0, car on a supposé P(0) vraie. Comme 0 < n0 on sait que n0-1 est un entier positif ou nul. P(n0-1) est vraie car n0-1 œ X. Par hypothèse, P(n0-1) fi P(n0) d’où P(n0) vraie : contradiction avec le fait que n0 Œ X. Sur IN, le deuxième principe d’induction est celui de récurrence généralisée. 5 6 Preuve par récurrence Interprétation géométrique Soit à démontrer la propriété P(n) : (n+1)2 = • • S 0≤i≤n (2i + 1) pour n = 0, P(0) est vraie. pour n donné : ((n+1)+1)2 = (n+1)2 + 2n + 3. ÿ si P(n) est vraie alors (n+2)2 ÿ Hypothèse de récurrence = (S 0≤i≤n (2i + 1) ) + 2n + 3 = S 0≤i≤n+1 (2i + 1) si P(n) est fausse alors ( P(n) fi P(n+1) ) est trivialement vérifiée. donc dans les 2 cas, " n Œ IN ( P(n) fi P(n+1)) Conclusion • P(0) est vraie • " n Œ IN ( P(n) 12 22 32 42 (2.0 + 1) + (2.1 + 1) + (2.2 + 1) + ( 2.3 + 1 ) fi P(n+1) ) Donc, d’après le théorème : pour tout n de IN, 7 P(n) est vraie. 8 2 Récurrence généralisée Exemple 2ème principe d’induction sur IN Théorème Considérons ( IN, ≤), on appelle < l’ordre strict correspondant. Soit P une propriété dépendant d’un élément n de IN. • si " n Œ IN ( (" k < n, P(k) ) fi P(n) ) alors, pour tout n Œ IN, on a P(n) vraie. Remarque Mais où est donc passé le cas de base ? A-t-on P(0) vraie ou pas ?? n = 0 : ( (" k < 0, P(k) ) fi P(0) ) 0 est un élément minimal donc il n’existe pas de k<0. La prémisse de l’implication (" k < 0, P(k) ) est trivialement vraie, donc sa conclusion doit être vraie. Là encore, il faut bien s’assurer que P(0) est vraie. Démontrons que pour deux mots u,v de A*, si uv = vu alors u et v sont des puissances d’un même mot. On note P(n) : (|uv|=n et uv=vu ) fi ( $ w Œ A*, $ p,q Œ IN tels que u = wp et v = wq ) Récurrence généralisée sur la longueur n de uv • P(0) vraie ? oui : u = v = • hyp.réc.: supposons que P(k) soit vraie pour tout k<n : (|uv|= k<n et uv=vu ) fi ( $ w Œ A* $ p,q Œ IN tels que u = wp et v = wq ) e = ep = eq • prenons u et v de A* avec |uv| = n et tels que uv = vu. Sans perte de généralité, on fixe |u| ≥ |v|. v est alors préfixe de u donc u = vx. uv = vu se réécrit vx.v = v.vx d’où xv = vx. on applique l’hyp.réc. à x et v car xv=vx et k=|xv|<n. P(k) vraie : $ w Œ A*, $ p,q Œ IN tels que x = wp et v = wq or u = vx donc u = wqwp = wp+q : cqfd. • 9 10 Récursivité et induction • En informatique, on définit récursivement des ensembles. C’est entre autres le cas de nombreuses structures de données. exemples les expressions arithmétiques, les arbres, les listes, les programmes syntaxiquement corrects … • Intuitivement, une définition inductive est la donnée explicite de quelques éléments d’un ensemble infini et la donnée d’un mécanisme pour construire tous les autres éléments à partir de ceux déjà donnés. • Les éléments de départ constituent la base et on appelle étape inductive le mécanisme. • Un ensemble défini inductivement est inductif. 11 pour n’importe quels entiers p et q Définition inductive d’un ensemble Soit E un ensemble. Une définition inductive d’un sous-ensemble X de E consiste en la donnée : • d’un sous-ensemble fini B de E • d’un ensemble fini K d’opérations F: Ea(F) Æ E où a(F) Œ IN est l’arité de F X est alors défini comme étant le plus petit ensemble vérifiant les assertions suivantes : (B) B Õ X (I) " F Œ K, " x1, ... , xa(F) Œ X, F (x1,..., xa(F)) Œ X. Une définition inductive d’un ensemble X est dite non ambiguë dès lors qu’il n’existe qu’une seule façon de construire chaque élément de X. 12 3 Exemples Principe d’induction Sur IN : (B) 0 Œ P En toute généralité, on peut énoncer le 2ème principe d’induction sur n’importe quel ensemble inductif : (I) n Œ P fi n+2 Œ P La plus petite partie P qui contient 0 et qui vérifie (I) est l’ensemble des entiers naturels pairs. Sur l’alphabet (B) Théorème Soit ≤ un ordre bien fondé sur un ensemble E. { (, ) } : On note < l’ordre strict correspondant. e Œ D (I) si x Œ D et y Œ D alors Soit P une propriété dépendant d’un élément x de E. ( x ) Œ D x y Œ D La plus petite partie D qui contient Si la phrase suivante est vraie : e et qui vérifie (I) est " x Œ E ( (" y < x P(y) ) fi P(x) ) alors, pour tout x Œ E, on a P( x) vraie. l’ensemble des mots bien parenthésés appelé langage de Dyck. 13 14 Preuve par induction Exemple On veut montrer que tout mot x du langage de Dyck a autant de parenthèses Le principe d’induction permet de démontrer des propriétés sur des ensembles définis inductivement. C’est la généralisation de la récurrence (généralisée) sur IN. Théorème Considérons X un ensemble défini inductivement. Soit P une propriété de l’élément x de X. Si les conditions suivantes sont vérifiées : • " x Œ B, P(x) est vraie ouvrantes que de fermantes, ou de façon équivalente la propriété P(x) : g(x) = d(x) Définition de D (B) Œ D x y • g (e) = 0 = d (e) • g ( (x) ) = g ( x ) + 1 donc P( • g (x y ) = g ( x ) + g ( y ) d ( (x) ) = d ( x ) + 1 fi P ( F(x1, ..., xa(F)) ) alors, pour tout x Œ X, on a P(x) vraie. ( x ) Œ D Œ D Démonstration de la propriété • " F Œ K, " x1,…xa(F) Œ X, ( P( x1 ), ..., P( xa(F)) ) e (I) si x Œ D et y Œ D alors e ) vraie donc P( x ) entraîne P( (x) ) d ( x y ) = d ( x ) + d ( y ) donc P( x ) et P( y ) entraînent P( x y ) + on conclut que pour tout x Œ D, on a P(x) vraie. 15 16 4 Définitions inductives de relations On pourrait donner ici une définition formelle comme on l’a fait pour les ensembles. On se contentera d’exemples. Définition inductive de la fonction factorielle Sur IN : (B) fact (0 ) = 1 (I) fact (n+1 ) = (n+1 ) x fact (n ) Définition inductive de l’ordre préfixe Sur les mots de A*, A étant l’alphabet {a, b } : (B) e ≤ e, e ≤ a, e ≤ b (I) si u ≤ v alors u ≤ v a, u ≤ v b , a u ≤ a v et b u ≤ b v. 17 5