l™hygiene hospitaliere

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l™hygiene hospitaliere
L’HYGIENE HOSPITALIERE
IFSI 1e Année Promotion 2008- 2011
MD/NP
MODULE D’HYGIENE:HYGIENE HOSPITALIERE
Module transversal
33 heures de cours réparties sur l’année
Finalité globale
Préserver et améliorer la santé individuelle et collective de la population en la
protégeant des germes et des nuisances.
Objectifs
Acquérir des connaissances en matière d’hygiène hospitalière
Comprendre et adhérer aux protocoles mise en place par le CLIN
Contribuer à l’amélioration de la maîtrise des risques infectieux
Être acteur de la lutte contre les infections nosocomiales
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HYGIENE HOSPITALIERE
Plan du cours
I.L’infection nosocomiale
1 Définition et caractéristiques
2 Les principales infections nosocomiales
3 La chaîne épidémiologique :
a) facteurs favorisants
b) modes de transmission
4) Origines de la transmission
5) Les voies de pénétration des germes
II. Moyens de prévention et lutte contre les infections nosocomiales
1) Organisation de la lutte contre les infections nosocomiales
2) Plan de lutte contre les infections nosocomiales
3) Surveillance des infections nosocomiales
a) choix de méthode
b) le recueil des données
4) Actions de prévention
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Conclusion
HYGIENE HOSPITALIERE: les infections nosocomiales
Définitions et caractéristiques des infections nosocomiales
Hygiène: c’est l’ensemble des principes et des pratiques tendant à préserver, à améliorer la
santé (= « santé » selon le terme grec)
Une infection : correspond au conséquence de l’agression d’un organisme par un autre
organisme vivant (bactérie, virus, champignon, parasite) capable de s’y
multiplier et d’entraîner des troubles d’intensité et de gravité variables.Ces
troubles peuvent donc induire des lésions pathologiques qui s’accompagnent
de manifestations cliniques.
Nosocomial : vient du grec « Nosokoméone » qui signifie hôpital ». Ce terme qualifie ce qui se
rapporte aux hôpitaux.
L’Infection est dite nosocomiale si elle n’était ni présente, ni en incubation à l’admission à
l’hôpital… En l’absence de données à l’entrée du patient une infection peut être diagnostiquée
comme nosocomiale après 48 h d’hospitalisation (Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de
France)
L’hygiène hospitalière est une lutte permanente contre les infections nosocomiales, impliquant
des actions basées sur des connaissances, une réflexion et un état d’esprit
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HYGIENE HOSPITALIERE: les infections nosocomiales
Définitions et caractéristiques des infections nosocomiales
Le critère des 48h est applicable à toutes les infections
4000 décès / an en 2006 (Source la documentation française 2006)
Ces infections présentent différents degrés de gravité et constituent un important
enjeu de santé Publique, qui concerne aussi bien les patients et leur entourage que
l’ensemble des professionnels de santé.
Un délai supérieur à la période d’incubation, lorsque celle-ci est connue, est
accepté pour séparer une infection d’acquisition communautaire d’une infection
nosocomiale.
Les recommandations s’orientent vers une appréciation au cas par cas, lorsqu’il y a
un doute sur le lien de cause à effet c’est-à-dire entre l’hospitalisation et l’infection.
Pour les infections de plaies opératoires, on accepte comme nosocomiales les
infections survenues dans les 30 jours suivant l’intervention ou s’il y a pose de
prothèse ou d’implant dans l’année qui suit l’intervention.
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HYGIENE HOSPITALIERE: les infections nosocomiales
Les principales infections nosocomiales
Les infections urinaires ( symptomatiques ou asymptomatiques) 40 % des I.N
Les infections respiratoires (pneumopathies) 10 à 15% des I.N ; 30% en
réanimation
Les bactériémies / septicémies 5 à 10%
Les infections des sites opératoires superficiels (au niveau de l’incision) ou
profonds (au niveau des drains) 3 à 7 % des opérés
Les infections sur catheter
Autres
Les os et articulations : ostéites
Système cardio vasculaire : endocardites
Système nerveux : méningites
Toxi infections alimentaires…
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Répartition des sites d'infections nosocomiales
(données de l'enquète nationale de 1996)
2,5%
Autres
4,0%
4,0%
6,0%
36,0%
Gastro-intestinales
6,0%
Cathéter
ORL/Œil
Bact/Septicémies
Respiratoires
8,0%
10,5%
12,5%
Peau/Tissus mous
Site opératoire
Respiratoires basses
10,5%
Site urinaire
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HYGIENE HOSPITALIERE: les infections nosocomiales
Chaîne épidémiologique : facteurs favorisants
Les procédures invasives : cathéter intraveineux, intubation endotrachéale, ventilation mécanique.
L’état du patient : pathologie chronique préexistante ( insuffisance
respiratoire, diabète, incontinence urinaire)
L’âge du patient: la personne âgée et le nouveau né sont particulièrement
sensible ( diminution / immaturité des défenses immunitaires)
La dépression immunitaire : traitement immunosuppresseur,
chimiothérapie, sérologie positive du VIH
L’utilisation prolongée des antibiotiques et/ou une antibiothérapie à large
spectre.
Une hospitalisation prolongée
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HYGIENE HOSPITALIERE: les infections nosocomiales
Chaîne épidémiologique : modes de transmission
Deux modes de transmission des micro –organismes :
Directe (90% des contaminations); d’un individu à l’autre et le plus
souvent par l’intermédiaire des mains.
Indirecte ; par l’intermédiaire d’un matériel souillé
A noter :
La contamination peut se faire par voie aérienne ; l’entretien de
l’environnement du patient est capital ( 1gr de poussières = 1,5 M de
bactéries)
L’homme est un réservoir de germes ( 100 000 milliards de bactéries dans
le tube digestif, 1000 milliards sur la peau) :
L’homme porte, cultive, essaime et transmet
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HYGIENE HOSPITALIERE: les infections nosocomiales
Chaîne épidémiologique : Origines de la transmission
On distingue deux origines de transmission des germes
L’origine exogène :
les germes sont extérieurs au malade.
La transmission soignant-patient est le plus souvent manuportée
Contamination patient-patient peut avoir lieu par l’intermédiaire du
matériel ( masque, laryngoscope, stéthoscope )
L’environnement ( travaux proches d’une unité de soins
responsables d’épidémies)
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HYGIENE HOSPITALIERE: les infections nosocomiales
Chaîne épidémiologique : Origines de la transmission
L’origine endogène
Le patient est contaminé avec ses propres germes situés sur la
peau ou au niveau du tube digestif (fragilité particulière ou acte
invasif)
Le patient sous respiration artificielle peut déclarer une
pneumopathie
Les mesures de prévention vont donc s’appliquer aux modes de
contamination en tenant compte des origines de transmission
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HYGIENE HOSPITALIERE: les infections nosocomiales
Schéma 1 : Les infections d’origine exogène
Patient
Environnement
hospitalier
contaminé
Personnel
- infecté
- colonisé
- porteur sain
1
- infecté
- colonisé
- porteur sain
- eau, air alimentation
- appareils, instruments
- surfaces
2
1
Visiteur
- infecté
- colonisé
- porteur sain
3
CONTAMINATION
EXOGENE
1
Patient colonisé par
une fibre hospitalière
Combattue par :
- hygiène des mains
- règles d’asepsies
- isolement des malades infectés
2
- sécurité de l’environnement :
- filtre à air, contrôle de l’eau...
- nettoyage régulier des surfaces
+/- désinfection
- désinfection/stérilisation du matériel
d’exploration et de soins
3
Règlementation des visites
Patient infecté
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HYGIENE HOSPITALIERE: les infections nosocomiales
Schéma 2 : les infections d’origine endogène
Patient porteur d’une flore* commensale
Modification de la flore* par contact avec
l’environnement hospitalier
*- cutanée
- respiratoire
- gastro-intestinale
- génito-urinaire
Acquisition d’une flore* hospitalière
Antibiotiques
Immunosuppresseurs
Actes
invasifs
CONTAMINATION
ENDOGENE
Malade infecté avec
ses propres germes
Combattue par :
-choix de thérapeutiques peu agressives
dans la mesure du possible
-respect des règles d’asepsie
-hygiène du patient
-administration d’antibiotiques à titre
préventif chez les patients à haut risque
ou lors de certains actes invasifs (avant
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une opération)
HYGIENE HOSPITALIERE: les infections nosocomiales
Les voies de pénétration des germes
La voie respiratoire : toux, éternuement
La voie cutanéo muqueuse : mains, ongles, baisers, voies urinaires
La voie entérique : tube digestif
La voie génitale : appareil génital féminin ou masculin (MST)
La voie parentérale : actes invasifs (injections, ponctions)
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INFECTIONS NOSOCOMIALES : moyens de prévention
Organisation de la lutte contre les infections nosocomiales
La prévention de la contamination hospitalière passe par le respect
des règles d’hygiène
L’hygiène hospitalière est avant tout une politique visant à :
Prévenir
Lutter contre
Contrôler l’infection hospitalière
Elle repose sur la création d’organismes chargés de :
mettre en place les moyens de lutte contre les I.N.,
élaborer des recommandations de bonnes pratiques
participer à la formation des personnels hospitaliers
évaluer les pratiques grâce au suivi et au contrôle des
établissements.
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INFECTIONS NOSOCOMIALES : moyens de prévention
Organisation de la lutte contre les infections nosocomiales
Au niveau local
Le comité de Lutte contre les infections nosocomiales (CLIN) :
Obligatoire au niveau de chaque établissement public depuis mai 1988
Obligatoire dans les établissements privés depuis la loi du 1er juillet 1998
relative au renforcement de la sécurité sanitaire
Instance pluridisciplinaires (médecins, directeur de l’hôpital, infirmières
hygiénistes, pharmaciens, biologistes)
Mission principale :
Elaborer la politique de lutte contre les infections nosocomiales au
niveau de l’hôpital
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INFECTIONS NOSOCOMIALES : moyens de prévention
Organisation de la lutte contre les infection nosocomiales
Détails des missions :
Organiser et coordonner la surveillance continue
Promouvoir les actions de formation
Elaborer le bilan annuel de l’établissement et établir un programme
d’actions
Rendre compte aux tutelles des données de surveillance
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INFECTIONS NOSOCOMIALES : moyens de prévention
Organisation de la lutte contre les infections nosocomiales
Au niveau Régional
Centres inter régionaux de coordination de lutte contre les IN (CCLIN):
5 en France (Paris-Nord, Sud-est, Sud-ouest, Est, Ouest)
Missions :
Coordonner les actions de la lutte conduites par les établissements
Organiser un recueil épidémiologique d’incidence et de prévalence
Etudier les risques infectieux et leur prévention
Mettre au point des protocoles d’investigation épidémiologique
Apporter une aide technique aux établissement en matière de formation et
pendant les épidémies
Animer un réseau de responsables de CLIN
Elaborer les guides d’hygiène
Fournir la documentation aux établissements
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INFECTIONS NOSOCOMIALES : moyens de prévention
Organisation de la lutte contre les infections nosocomiales
Au niveau national
Comité technique national des I.N. (CTIN) :
Il se compose d’experts (clinique, santé publique hygiène hospitalière,
épidémiologistes, microbiologistes, membres du ministère de la santé, de
la caisse d’assurance maladie, directeurs d’hôpitaux, représentants du
CCLIN)
Missions :
Définir le programme national de lutte contre les I.N.
Promouvoir un système de surveillance en relation avec les
CCLIN
Formuler des recommandations (surveillance et prévention)
Coordonner les activités
Evaluer les actions menées par le CCLIN
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INFECTIONS NOSOCOMIALES : moyens de prévention
Organisation de la lutte contre les infections nosocomiales
La cellule des I.N. au secrétariat d’Etat à la santé
Elle travaille en liaison avec les services du ministère de la santé
Mission :
Coordonner le dispositif de lutte contre les I.N.
Toutes ces instances permettent la diffusion des recommandations de
bonnes pratiques d’hygiène dans tous les établissements
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INFECTIONS NOSOCOMIALES : moyens de prévention
Plan de lutte contre les infections nosocomiales
Cellule DHOS/DGS
INVS
National
• agences sanitaires
• HAS
• sociétés savantes...
RAISIN
Alerte
Investigation
Surveillance
Groupe de
Pilotage LIN
Suivi &
Coordination
du programme
Établissement
• admin. CA, SSI, CME/CM
• CHSCT, vigilances
• COME DIMS, Com. ATB
• serv. Techniques, labos
• médecine du travail...
CTINILS
Avis
Expertise
Recommandations
C.CLIN
Inter-régional
• ARH, DRASS
• DDASS
• CRAM, CIRE...
HCSP
Animation
Coordination
Conseil, expertise
Évaluation
CLIN
Formation
Prévention
Surveillance
Formation
Documentation
Signalement
Surveillance
-
Antennes régionales
EOH
Information
Signalement
Évaluation
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INFECTIONS NOSOCOMIALES : moyens de prévention
Plan de lutte contre les infections nosocomiales
Objectif :
Réduire les I.N., et le fréquence des bactéries multi résistantes aux
antibiotiques (ATB)
Moyens mis en œuvre :
L’instauration obligatoire des CLIN
La mise en place de documents de référence
Un plan d’inspection (contrôler l’application des procédures)
Moyens budgétaires (formation du personnel)
Mécanisme de recueil et de signalement
Un guide d’accréditation (HAS, anciennement ANAES)
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INFECTIONS NOSOCOMIALES : moyens de prévention
Surveillance des infections nosocomiales: choix des méthodes
En fonction de la taille de l’établissement
En fonction des moyens de l’établissement
Certains services dits à risques seront ciblés par le CLIN
(réanimation)
En principe, la surveillance donne lieu à des études épidémiologiques
qui vont permettre de calculer
L’ incidence : nombre d’infections/nombre de patients sur une période *
(Nb de nouveaux cas au cours d’une période donnée)
La prévalence : nombre d’infections/nombre de patients hospitalisés *
(Nb de cas à un moment donné)
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INFECTIONS NOSOCOMIALES : moyens de prévention
Surveillance des infections nosocomiales: recueil de données
Il doit être :
Simple
Rapide
Précis,
Facilement exploitable
La surveillance est l’affaire de tous, elle doit être continue
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INFECTIONS NOSOCOMIALES : actions de prévention
Actions sur l’environnement :
Nettoyage des surfaces et des équipements
Désinfection des surfaces et des équipements
Décontamination et stérilisation du matériel
Traitement des déchets hospitaliers
Tri, conditionnement et stockage des déchets
Actions du personnel hospitalier
Tenue vestimentaire
Lavage des mains
Respecter les règles d’asepsie
Respecter les protocoles
Mesures d’isolement
Isolement protecteur aseptique
Isolement septique (patient infecté)
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Niveau de risque
infectieux
Bas
Intermédiaire
Haut
2004
Tableau
Indications
Lavage simple
des mains
ou
traitement
hygiénique
des mains par
frictions
Traitement
hygiénique
des mains par
frictions
ou
lavage hygiénique
des mains
Désinfection
chirurgicale
des mains par
frictions ou
lavage chirurgical
des mains
Récapitulatif des
Procédures
Mains visiblement sales et/ou souillées par des contaminations non
microbiennes (lavage impératif)
Après tout contact avec un patient en isolement septique
Avant réalisation d’un geste invasif (cathéter périphérique, sonde
urinaire et autres dispositifs analogues)
Après tout contact accidentel avec du sang ou des liquides
biologiques (lavage impératif)
Après contact avec un patient infecté ou avec son environnement
Entre deux patients après tout geste potentiellement contaminant
Avant tout contact avec un patient en isolement protecteur
Avant réalisation d’une ponction lombaire, d’ascite, articulaire ou
autres situations analogues
Avant manipulation des dispositifs intra vasculaires, drains pleuraux,
chambre implantable, et autres situations analogues
En cas de succession de gestes contaminants pour le même patient
Avant tout acte chirurgical, d’obstétrique et de radiologie
interventionnelle
Avant tout geste pour lequel une asepsie de type chirurgicale est
requise : pose de cathéter central, rachidien, chambre implantable,
ponction amniotique, drain pleural, et autres situations analogues
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procédures recommandées par niveau de risque infectieux CLIN
CONCLUSION
L’hygiène hospitalière consiste à un ensemble d’actions à différents niveaux :
Entretien de l’environnement et du matériel utilisé
Respect des circuits
Respect de la chaîne alimentaire
Formation du personnel
Attitude préventive et respect des protocoles par tous
Isolement des patients à risque
Les I.N. sont reconnues comme des problèmes majeurs de santé publique
de par leur fréquence, leur coût, leur gravité.
Le taux d’infection d’un service est un bon indicateur de la qualité des
soins.
L’infirmier a un rôle majeur à jouer en développant les bonnes mesures
d’hygiène et d’asepsie
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MERCI DE VOTRE ATTENTION
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