Fleurs sanglantes - Les Alentours Rêveurs

Transcription

Fleurs sanglantes - Les Alentours Rêveurs
Fleurs sanglantes
Cie
les
alentours
rêveurs
Serge
Ambert
Fleurs sanglantes
à mes fils Aliaume et Timothée
Chorégraphie, scénographie et mise en scène : Serge Ambert
Interprètes : Pascal Allio et Serge Ambert
Lumières : Dominique Mabileau
Réalisation décor et accessoires : Sophie Jacquemin
avec la complicité de Daniel Sigoigne
Composition musicale : Marc Piéra
Costumes : Aline Querengässer
Assistant : Jean-Marc Colet
Coproduction : les alentours rêveurs, Mâcon/Scène Nationale, Centre Chorégraphique
de Créteil et du Val-de-Marne dans le cadre de l accueil studio 2009 ;
avec le soutien du Théâtre Paul Eluard de Choisy-le-Roi et de l Espace de Cultures du
Pays Nivernais-Morvan / Ville de Corbigny
Notes d intention
Deux hommes sur une scène de Nô.
un Onnagata, l autre militaire.
La part du féminin chez l homme et sa part de
guerrier.
Ces deux êtres en regard vont se déchirer, se faire
face jusqu à la mort.
Je souhaite évoquer dans cette création que je
veux sans concession le rapport des hommes à leur
féminité et à leur propre violence.
Le cadre de cette pièce se situera dans une
esthétique japonaise, plaçant au centre du sujet les
Onnagata (rôles de femmes joués par des hommes
dans le théâtre japonais) et ce que Maurice Pinguet
appelle la mort volontaire au Japon.
La théâtralité sera très présente dans cette pièce
sans exclure une forme importante de physicalité
emprunte de corps à corps, d osmose et de
déchirements.
Deux thèmes, deux directions
Une source d inspiration : le Japon
Le seppuku : la mort volontaire
« La mort, « si difficile et si facile », la mort commune et toujours singulière, ne cesse de
frapper la pensée d une stupeur que les larmes mêmes n allègent pas. Le silence
définitif, dont rien ne se laisse connaître, dont rien ne se laisse concevoir, peut
cependant devenir l objet d un acte réfléchi où la condition humaine se porte à
extrême du possible. Cet acte, que le christianisme depuis saint Augustin tenta de
conjurer, la civilisation du Japon entreprit au contraire de le soumettre à une longue
élaboration.
De la société japonaise d aujourd hui, que peut nous donner à entendre la mort
volontaire, quand on la saisit comme symptôme, dans la rumeur des statistiques ? Mais
rien n existe qu à être devenu : l enquête sociologique trace la ligne de départ d une
généalogie. D un siècle à l autre, il s agit alors de parcourir ce pays dont parle
Nietzsche, « l énorme, le lointain et le si mystérieux pays de la morale - de la morale qui
a vraiment existé et qui a été véritablement vécue », en explorant sur documents les
pratiques diversifiées de la mort volontaire au Japon : comme apothéose de la carrière
du guerrier, comme horizon du détachement bouddhique, comme clef de voûte du
système féodal, comme épreuve à la mesure de l amour, comme exaltation sacrificielle,
comme conclusion du désespoir et du déracinement. Chaque fois, le choix de la mort
volontaire éclaire le milieu humain d où lui vient son sens, et de proche en proche c est
tout le passé japonais qui se trahit dans ses contradictions, dans ses égarements et
dans ses déchirements. »
Maurice Pinguet : « La mort volontaire au Japon »
Onnagata
« Onnagata » littéralement «forme féminine» est le terme désignant un homme qui
interprète un rôle féminin pour exprimer de manière stylisée le coeur de la femme.
Technique conçue au milieu du XVIIe siècle par Ukon Genzaemon pour respecter
l'interdiction imposée aux femmes de monter sur scène, il donna naissance à différents
archétypes de caractères encore très vivants aujourd'hui. Souvent utilisé pour des
acteurs de théâtre Kabuki et de danse classique japonaise, il peut aussi être appliqué à
des acteurs du théâtre Nô et du Kyôgen.
Un acteur onnagata stylise la féminité de telle manière que son physique réel n'a plus
d'importance dans l'interprétation de ses rôles. Seule la théâtralité compte. Ainsi un
Trésor National Vivant comme Jakuemon peut-il encore incarner des personnages de
jeunes filles à plus de quatre-vingts ans. Cette recherche sur la féminité n'a pas son
équivalent en Occident.
après l Encyclopédie Wikipedia
espace scénographique
inspiration : la scène de Nô
La scène de Nô procède du dispositif chinois : un quadrilatère à peu près
nu ouvert sur trois côtés entre les pilastres de cèdre qui en marquent les
angles. Le mur à droite de la scène est appelé kagamiita, tableau-miroir.
La scène, surélevée, est toujours surmontée d'un toit, même en intérieur,
et entourée au niveau du sol de gravier blanc dans lequel sont plantés
de petits pins au pied des piliers. Sous la scène se trouve un système de
jarres de céramique amplifiant les sons lors des danses. Les détails de ce
système sont l'apanage des familles de constructeurs de scènes de nô.
La scénographie consistera en un carrée de couleur de 8m de côté. Comme dans les
scènes de Nô classiques un couloir-passerelle rejoindra l espace scénique au lointain.
Le public sera placé en L.
Le son jaillira de l espace scénique en cinq points de diffusions et pourra venir
brièvement de l arrière envelopper les spectateurs.
Les lumières sculpteront l espace et les
corps des danseurs de la blancheur à
intime en passant par des jeux d ombre.
Les costumes seront stylisés, évocateurs
mais
pas
dans
une
recherche
systématique d une esthétique japonaise.
Le costume militaire sera sombre, celui de
Onnagata plutôt clair avec une couleur
vive (rouge ?).
Serge Ambert
Chorégraphe et Interprète
Le parcours de Serge Ambert se caractérise par une grande
pluridisciplinarité.
Après une formation en danse et en musique il débute sa carrière
interprète en qualité de comédien auprès de Brigitte Mercier et Hans
Peter Cloos, puis il est engagé en 1983 dans le ballet de l Opéra de
Lyon. Il travaille ensuite avec différents chorégraphes, se confrontant
alors à des répertoires variés; néo-classique avec Christian Taulelle,
contemporain avec Andy Degroat, Jean Guizerix et Wilfride Piollet, et
baroque au sein de la Cie Ris et Danceries dans des chorégraphies de
François Raffinot, Francine Lancelot, Beatrice Massin et Ana Yepes. Il
interprètera le solo du Sommeil dans l opéra « Athis ».
En 1993, il intègre la Cie Christine Bastin pour plusieurs pièces (« Gueule
de Loup », « la Polka du Roi », « Première Neige », « Be », « Out of Brad »)
et travaille auprès d elle en tant qu assistant à la création de la pièce «
Elle et Lui » dont il a par ailleurs réalisé l univers sonore. Il poursuit aussi
sa carrière d interprète aux cotés de Jacques Fargearel et auprès de
Frédéric Lescure pour la pièce« Vents Vivants ». Il retrouve le monde du
théâtre en 1999 avec la création au Festival d Avignon en tant que
comédien du texte de Gilles Ribadeau-Dumas : « T as tort Totor ».
Débutant son travail de chorégraphe dès 2001 avec un solo « la
Sentinelle », puis « Cestou s ni » (« Voyage avec Elle » ), pièce pour huit
interprètes féminines créée a Prague, il fonde sa propre compagnie les
alentours rêveurs en 2003. Rapidement les projets de la compagnie
trouvent des soutiens dans la région Bourgogne et en République
tchèque où son travail est reconnu depuis plusieurs années.
Suivent quatre créations : « La Fêlure du Papillon » (2004), duo sur la
schizophrénie et le duel intérieur intégrant un travail avec une vidéaste
slovaque ; « Les âmes perdues » (2005), solo témoignant de l exil et du
déracinement ; « Signature(s) » (2006), déambulatoire chorégraphique
mêlant comédien, musiciens et danseurs, et s adaptant aux différents
lieux (créée en République tchèque) ; « Desirata » (2007) traitant de la
relation de désir et de séduction au travers des danses de bal et
intégrant un quatuor de musique contemporaine.
Depuis septembre 2006 la compagnie les alentours rêveurs est
accueillie en résidence-implantation à Corbigny dans la Nièvre.
Serge Ambert poursuit sa collaboration avec la République tchèque
avec un projet sur le thème des insectes qui se déclinera sur plusieurs
années (premier volet « Ephémère » présenté au printemps 2007 à
Prague).
Sa dernière création « Fleurs sanglantes » (2009), duo pour deux
hommes, évoque le Japon et la relation des hommes à leur féminité et
à leur propre violence au travers des thèmes des Onnagata (rôles de
femmes joués par des hommes dans le théâtre japonais) et du Seppuku
(suicide ritualisé).
Par ailleurs il développe un travail d ateliers en hôpital psychiatrique
auprès de patients et notamment au CHS de Dijon. Un film témoignage
de cette expérience fut réalisé par Florent Jullien : « Sur le fil du fil des
Saisons ». Afin d achever son travail sur la schizophrénie commencé
avec « la Fêlure du Papillon » il prépare un solo inspiré de la maladie de
Nijinski et qui sera présenté en à Prague au printemps 2010.
Répondant à une commande, Serge Ambert a chorégraphié « Carnaval
des animaux » pour le Ballet du duo/dijon en 2005.
autre part il collabore régulièrement avec d autres artistes : la
compagnie de théâtre de rue Métalovoice, le duo de musiciens
Mécanique acoustique, le musicien Patrice Bailly (Collectif Zazen), Jean
Bojko et le TéATr'éPROUVèTe.
Pascal Allio
Interprète
Depuis ses premiers pas de danseur et d'interprète, en 1983,
Pascal Allio n'a cessé d'aller de l'avant. Il s'est toujours efforcé
d'explorer de nouveaux territoires et de se confronter à des
expériences inédites, refusant de s'enfermer dans le carcan d'un
mouvement ou d'une forme d'expression unique.
En 1986, il obtient une bourse pour travailler avec la
folkwangschule d'Essen dans le cadre de la Biennale de Lyon.
Un an plus tard, il danse une saison avec Andy Degroat et
Mickael O'Rourke. De 1988 à 2004, une véritable rencontre s'est
établie entre lui et la chorégraphe Christine Bastin évoluant
dans une découverte réciproque : Bless, Abel-Abeth, Grâce,
Gueule de loup, Affame, Siloé, La polka du roi, Be, Noce, De la
lune et l'eau, autant de créations fortes. En 1990, Pascal Allio
interprétant « l Adieu » de C. Bastin est lauréat du grand Prix du
IVe concours international de danse contemporaine de la ville
de Paris.
Tout en poursuivant son travail d'interprète avec Christine
Bastin, il travaille avec Daniel Larrieu dans Jungle sur la planète
vénus (1992, 1994,1995).De 1997 à 2000, Charles Cré-Ange et
Christie Lehuedé lui demandent d'intégrer l'équipe de Squares
pour une reprise de rôle. De 1992 à 2000, il reprend l'Ascète de
San Clémente et la Vierge Marie, pièce créée en 1986 par Jean
Gaudin. En 1997, au Festival d'Avignon, dans le cadre du "Vif
du sujet", Jean Gaudin lui dédie un solo intitulé L'ingénu ; 2001,
il intègre les Soirées Privées avec la complicité de l'équipe ; en
2002, participe à la pièce Créature.
En 2003, la rencontre avec le metteur en scène Alexis Armengol
et la chanteuse Claire Dit Terzi l'amène à participer en tant que
collaborateur chorégraphique et interprète à la création Iku
(jouir en japonais.) Cette collaboration marque pour lui le début
d'une nouvelle aventure artistique. 2005, il collabore à la
création Tamerlano, Opéra de Haendel, mise en scène de
Sandrine Anglade, chorégraphie de Pascaline Verrier et
orchestrée par Emmanuelle Haïm.
2006, Pascal Allio entreprend sa première création, en tant que
concepteur, chorégraphe & interprète. La pièce « Visa Game »,
réalisée en collaboration artistique avec Cosmin Manolescu
(initiateur du projet) fait suite à 16 ans d échanges avec la
Roumanie.
2007, collabore en tant qu interprète à la création Excite de la
Cie Lanabel, intègre l équipe de la Cie du Sillage pour le trio
Kyrielle 3 et participe à la création hors les murs du duo Camera
Lucida de la Cie L&S.
Les années à venir promettent de fortes et belles rencontres
humaines.
Les sources de travail
(liste non exhaustive)
Fimographie
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« L Empire des Sens » de Nagisa Oshima
« Furyo » de Nagisa Oshima
« Rite d amour et de Mort » de Yukio Mishima
« La Femme des sables » de Hiroshi Teshigahara
(et plus largement toute l
uvre cinématographique de Nagisa Oshima)
Bibliographie
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« La Mort volontaire au Japon » de Maurice Pinguet
« Patriotisme » de Yukio Mishima
« L Empire des Signes » de Roland Barthes
« Confession d un masque » de Yukio Mishima
« L éloge de l ombre » de Junichiro Tanizaki
« Traités » de Zeami
(et plus largement toute l
uvre littéraire de Yukio Mishima)
© Laurent Philippe
Cie les alentours rêveurs
Serge Ambert
Abbaye de Corbigny
58800 CORBIGNY
tél : 03 86 20 17 42
Courriel :
[email protected]
La compagnie les alentours rêveurs est
accueillie en résidence-implantation par la
ville de Corbigny.
Elle bénéficie du soutien de la DRAC
Bourgogne au titre de l aide à la
compagnie, du Conseil régional de
Bourgogne dans le cadre d une
convention de projet de territoire et du
Conseil Général de la Nièvre.