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_ MÜLLER MACHINES __________
Théâtre, cirque, musique, danse, vidéo
_____ HEINER MÜLLER
Textes
_____ WILFRIED WENDLING
Mise en scène, musique et vidéo
_____ ANNIE LEURIDAN
Création lumières
avec
_____ DENIS LAVANT
Comédien
_____ KASPER T. TOEPLITZ
Electronique, basses et percussions
_____ CECILE MONT-REYNAUD
Acrobate aérienne
Création à la Maison de la poésie de Paris, octobre 2012
soutenue par la DGCA, la SACEM et la DRAC Ile-de-France
________________________ MÜLLER MACHINES ______________________
Sommaire
En bref
page 3
Note d’intentions
page 4
Textes
page 5
Eléments de mise en scène
page 6
Repères biographiques
W. Wendling : un extrait de presse
Informations pratiques
pages 7-8
page 9
page 10
____ Partenaires :
Production : Cie Prométhée, Gennevilliers (cofondée en 1995 par W. Wendling),
en coproduction (en cours) avec la Maison de la Poésie de Paris ; le théâtre de la Renaissance
d’Oullins ; Art Zoyd (Centre transfrontalier production et de création musicale) ; la Muse en Circuit
(Centre national de création musicale).
Avec le soutien du Fonds SACD Musique de scène 2011.
Müller Machines s’inscrit dans le cadre de la résidence d’artiste de W. Wendling à la Maison de la Poésie
pour 2010-2013, qui reçoit le soutien de la DGCA, la SACEM et la DRAC Ile-de-France.
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________________________ MÜLLER MACHINES ______________________
En bref
Müller Machines, sans avoir la prétention d’atteindre au « spectacle total », est un spectacle résolument
transdisciplinaire, où la multiplicité des plans et des temporalités – spectacle vivant et images projetées,
horizontalité et discursivité assumées par le comédien, verticalité et sensorialité apportées par la danse
aérienne et la musique – rend compte de l’esthétique et de la dramaturgie propres aux textes de Heiner
Müller : volonté de fragmentation et de convergence tout à la fois ; mise en scène des déchirures de
l’Histoire et volonté d’en recoller les morceaux.
Müller Machines s’appuie sur trois textes fondamentaux et pourtant peu explorés de Müller – Paysage sous
surveillance, Libération de Prométhée et Nocturne – et déploie une succession de séquences nettement
distinctes, chacune utilisant un, ou plusieurs, voire tous les vecteurs scéniques à disposition : théâtre,
danse, musique, vidéo, lumière...
A la confrontation entre archaïsme et modernisme, intrinsèque aux textes, répond la mise en œuvre sur
scène de moyens allant des plus « artisanaux » (les constructions filaires de la danseuse aérienne,
comme une référence fantomatique au cirque), aux plus technologiques : musique purement
électronique ou utilisant des instruments hybridés avec l’électronique, musique commandant, voire
interagissant sur, la vidéo et la lumière, éclairage à LED.
Sur scène enfin, trois interprètes ayant en commun une même radicalité de démarche : l’acteur
extrême Denis Lavant, la danseuse aérienne Cécile Mont-Reynaud, et le musicien contemporain et
inclassable Kasper T. Toeplitz.
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_______________________ MÜLLER MACHINES _______________________
Note d’intentions
Müller a été une révélation personnelle, autant que générationnelle. Je l'ai d'abord découvert grâce à
Jean Jourdheuil et Jean-François Peyret, mais c'est plus tard Heiner Goebbels qui marqua, comme
pour beaucoup d'autres, mon rapport à la scène et au texte, à la scénographie et au langage, au sens
dans le son. Le couple Goebbels/Müller est explosif, par leur capacité identique à saisir l'Histoire tout
en s'en libérant. Chez le compositeur comme chez l'auteur, il y a la même profonde connaissance de
leur art, et la même irrévérence à son égard : une sorte de déconstruction, un recyclage du matériau
pour une nouvelle mécanique de création. C'est cette machine que je me propose de mettre en œuvre,
dans la continuité et la rupture d'une filiation finalement très mullërienne.
Une autre influence majeure, liée à Heiner Müller mais de façon décalée, est celle de Bob Wilson. Son
travail sur la lenteur et sur l'image est une des sources importantes pour ce projet. Ici, pas de cyclo
bleu ni de scénographie spectaculaire, mais une attention similaire au langage des mains, à la géométrie
du plateau, à une certaine épure du réel. Et également une dramaturgie de tableaux articulés par des
« knee pieces » parfois uniquement musicales ou visuelles.
Les textes choisis ne sont que des monologues, sélectionnés pour leur force dramatique et
philosophique, mais également dans la perspective de les confier à Denis Lavant. J’ai travaillé avec
Denis Lavant à plusieurs reprises déjà : sur des spectacles où il donnait des textes de Luc Boltanski ou
Olivier Cohen, mais également lors de performances purement bruitistes. Acteur inspiré, il est aussi un
érudit et un passionné de littérature, qui régulièrement me fait découvrir de nouveaux auteurs. Il est
heureux qu'à mon tour, je lui fasse découvrir ces textes de Müller qu'il n'a encore jamais joués.
Il y a, dans « Paysage sous surveillance », « Libération de Prométhée » ou « Nocturne », une dimension
beckettienne, une séduction immédiate de langue, des idées, des images et des thèmes associés à une
dynamique de l'action, imaginaire ou pas. J'imagine ces blocs d'émotions littéraires présentés sur scène
quasiment bruts, dans le dénuement de leur force intrinsèque. Des séquences presque plastiques et
chorégraphiques, figées dans la contemplation d’univers fantasmagoriques. Des blocs qui
s'entrechoquent, assumant la violence des rapprochements, enchaînements brutaux d'un espace à
l'autre, déferlantes sonores remodelant par à-coups la « Bildbeschreibung » *.
Wilfried Wendling
* « Description de l'image », titre original de « Paysage sous surveillance ».
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_______________________ MÜLLER MACHINES _______________________
Textes
« Je t'ai pourtant dit de ne pas revenir quand on est mort on est mort »
L’œuvre d’Heiner Müller est jalonnée de grands textes aux
limites du théâtre, de la poésie et de la philosophie. Les textes
ici choisis en sont l’illustration, leur réunion mettant crûment
en lumière les grandes thématiques müllériennes : la guerre des
sexes et la mort, qui traversent l'ensemble d'une œuvre
pénétrée du combat et de l'Histoire, avec pour angle de vue la
relecture des grands mythes fondateurs, les grecs et les nôtres.
« Paysage sous surveillance » est un contre-champ : la longue description d’un paysage dans lequel
un couple est peut-être en train de s’entretuer (ou peut-être homme et femme sont-ils déjà morts).
« Libération de Prométhée », plutôt que de garder la focale sur l’héroïsme d’Héraclès libérant
Prométhée, choisit la problématique des excréments comme barrière odorante à l’approche du héros,
« détail » oublié de l’Histoire : le mythe est réduit à la réalité dégradante du corps. Ironie de l’éternité, le
texte se termine par le suicide des Dieux.
« Nocturne » est une didascalie surréaliste et sombre, l'émergence d’un cri, avec la voix comme
dernier recours aux souffrances et aux frustrations.
« La faille dans le déroulement, l'autre dans le retour du même,
le bégaiement dans le texte sans parole, le trou dans l'éternité,
l'ERREUR peut-être salvatrice »
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_______________________ MÜLLER MACHINES _______________________
Eléments de mise en scène
Une succession de longues séquences, lentes, étirées et dédiées ; peu de passages où musique et textes
se superposent ; passages d’un plan à l’autre sans transition : une esthétique de la rupture.
____ Cordes, échelles et échafaudages _______________
La danseuse aérienne Cécile Mont-Reynaud a créé des dispositifs
«fileuses », uniques, qui se présentent comme des rideaux de cordes
dans lesquels elle peut évoluer dans les trois dimensions, en créant des
images d'une beauté et d'une complexité extrême, par croisements et
segmentations de lignes multiples.
La danseuse aérienne accentuera l'opposition homme/femme par un
décalage spatial, aérien/terrien, vertical/horizontal, avec le comédien.
La verticalité de la scénographie est accentuée par un dispositif
d'échelles et d'échafaudages dans lesquels évoluent le comédien et le
musicien. Cet ensemble de lignes molles et de droites métalliques et
rigides crée un enchevêtrement dans lequel les corps sont pris et se
débattent, sans jamais vraiment se rencontrer.
Chaque art (artiste) évolue en habitant et en modifiant l'espace à sa
façon, dans un chevauchement permanent d'images et de sons.
____ Vidéo et lumière _________________________________________________
La vidéo est utilisée pour créer des matières lumineuses mouvantes. Pas d'écran : la vidéo est projetée
sur les cordes, les échafaudages et les corps. Six vidéoprojecteurs, couplés à des LEDs ainsi qu’à des
lumières traditionnelles permettent un dispositif lumière unique, d'une plasticité rare.
La lumière ainsi produite est capable de changer les perspectives et de faire évoluer la perception de
l'espace. Les notions de présence et d'absence sont également démultipliées par ces lumières, capables
de dématérialiser les corps par pixellisation, ou par apparition de doubles fantomatiques.
____ Bruits et espaces sonores ___________________________________________
Le son sale est trop souvent considéré comme le déchet du musical,
ce que l’on veut cacher, aseptiser, ignorer. Mais c'est précisément cette face obscure
qu’explorent les textes : la violence et la mort dissimulées (ou pas ?) dans l’image
de Paysage sous Surveillance ; les fientes et le syndrome de Stockholm,
absents du mythe originel de Prométhée.
Le musicien très singulier Kasper T. Toeplitz sculpte les sons amplifiés
dans une temporalité lente et dense. Que ce soit avec l'ordinateur, la basse
ou diverses percussions, il explore des univers bruités et raffinés d'une grande
originalité, et d'une puissance émotionnelle hors du commun.
Les sons seront spatialisés sur le plateau et dans la salle par une dizaine de
haut-parleurs : le public sera ainsi entouré et inséré dans l'espace sonore,
et la problématique de l'espace prolongée par l'espace acoustique.
La notion de bruit s’étend à la voix et au texte, par un traitement électronique
du comédien, mais également par un travail spécifique de la diction.
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_______________________ MÜLLER MACHINES _______________________
Repères biographiques
WILFRIED WENDLING___________________ Mise en scène, musique et vidéo
Né en 1972 dans une famille de théâtre
et très tôt passionné par les rapports
scène/texte/musique, il a déjà réalisé
une
dizaine
de
spectacles
pluridisciplinaires, présentés notamment
au Théâtre des Amandiers, à l'Odéon
Théâtre de l'Europe, au Théâtre de la
Cité Internationale, à l’Opéra comique,
ou à la Gaîté lyrique, sur des textes de
Beckett, Camus, Nietzsche, Perec,
Queneau, Jouet, Müller, ou Boltanski.
Ses compositions purement musicales
sont également jouées sur de
nombreuses scènes et festivals : Festival
Présence du GRM, GRAME, Muse en
circuit, 104…
En tant que musicien et/ou vidéaste, il a collaboré avec de nombreux artistes de toutes disciplines,
musique, danse, théâtre ou cirque, parmi lesquels Roland Auzet, Jac Berrocal, Mathurin Bolze, Hélène
Breschand, Médéric Collignon, Pablo Cueco, Yumi Fujitani, Sylvain Kassap ou Jérôme Thomas.
Wilfried Wendling est actuellement et pour trois ans artiste associé à la Maison de la Poésie de Paris, avec
le soutien de la DGCA et de la SACEM.
DENIS LAVANT_____________________________________________ Comédien
Denis Lavant s'est très tôt adonné au mime et au théâtre
de rue, avant d’intégrer le Conservatoire, où il a pour
professeur Jacques Lassalle. En 1982, il trouve son
premier rôle dans un téléfilm de Luc Béraud, L'Ombre sur
la plage, et apparaît au cinéma dans Les Misérables
d'Hossein. Mais, si on l'aperçoit dans des films de Diane
Kurys ou Patrice Chéreau, il se consacre surtout au
théâtre. Léos Carax, à la recherche du héros de son
premier long métrage, Boy meets girl, remarque Denis
Lavant en 1983 et lui confie le rôle d'Alex, qui sera
également au centre de ses deux films suivants, Mauvais
Sang en 1986, puis Les Amants du Pont-Neuf en 1991,
récit d'une passion entre deux vagabonds qui nécessitera
trois années de tournage, et exigera du comédien une
préparation intensive : par la suite, Denis Lavant ne
connaîtra guère d’expériences aussi fortes que sur les
planches. Il sera néanmoins choisi par quelques francstireurs du 7e art : Patrick Grandperret (Mona et Moi),
Simon Reggiani (De force avec d'autres), Vincent Ravalec
(Cantique de la Racaille), ou Claire Denis (Beau Travail).
Mais si c’est au cinéma qu’il doit sa popularité, la majeure partie de sa carrière est immergée dans le
théâtre, où il a joué les plus grands auteurs (Shakespeare, Beckett, Koltès), avec les plus grands metteurs
en scène (Vitez, Langhoff, Sobel) : Denis Lavant est, avant tout autre chose, un amoureux de textes.
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KASPER T. TOEPLITZ__________________ Électronique, basses et percussions
Compositeur & musicien, œuvrant par-delà
les distinctions trop communément
admises entre musique contemporaine, et
celle dite non-académique – en l’espèce la
musique électronique ou noise music,
Kasper T. Toeplitz travaille autant pour les
grandes institutions d’Etat (GMEM, GRM,
IRCAM, Radio-France, EMS à l’étranger)
qu’avec des musiciens expérimentaux ou
inclassables, tels Eliane Radigue, Zbigniew
Karkowski, Dror Feiler, Tetsuo Furudate,
Phill Niblock ou Art Zoyd.
A d’abord beaucoup écrit pour instruments
traditionnels (1er prix de composition
d’orchestre au festival de Besançon, 1er
prix au concours « Opéra Autrement/Acanthes »,Villa Médicis Hors-les-Murs à New York, prix Léonard
de Vinci à San Francisco, Villa Kujoyama à Kyoto, DAAD de Berlin), ainsi que pour son orchestre de
guitares électriques Sleaze Art, avant d’intégrer pleinement l’ordinateur à son travail. Depuis le tournant
du millénaire, ses instruments sont d’abord l’ordinateur, qu’il travaille en solo, pour la danse (Myriam
Gourfink) ou en ensemble (il a créé en 2007 KERNEL, le premier ensemble d’électronique live), ainsi
que la basse, elle-même hybridée à l’ordinateur (il a créé son instrument, la BassComputer), ou tout autre
instrument hybridé avec l’électronique, notamment les percussions.
Produit une musique composée de longues vagues sonores qui jouent sur la durée, le débordement
sonore: des pièces basées sur des structures de matières sonores à évolutions lentes, habitées d’un
scintillement interne, foncièrement organiques et sensuelles, aussi subtiles que puissantes, requérant de
l’auditeur bien davantage qu’une oreille : une musique à vivre, une expérience sensorielle avant tout.
CECILE MONT-REYNAUD_____________________________Acrobate aérienne
Issue de l’Ecole de Cirque des Noctambules et de l’Ecole Lecocq,
Cécile Mont-Reynaud apprend la danse contemporaine, le chant
et le clown, mais aussi l’architecture, et même l’anatomie. Dès
1998, elle enseigne elle-même les arts aériens, à l’Académie
Fratellini, ou dans les écoles de cirque d’Amiens et Bordeaux.
Elle fonde en 1999 avec Sébastien Bruas la compagnie Lunatic, et
crée le spectacle du même nom. En 2000-2001, le cirque-théâtre
d’Elbeuf accueille en résidence Petites histoires en l’air qui passe aux
festivals de Namur, Chalon-sur-Saône et Aurillac. Ce sera ensuite
Scènes de cirque, joué notamment au Cabaret Sauvage et à la Villette,
Les Berceuses à Chalon, Aurillac, Angers et Paris, J’ai pas sommeil ,
Ariane(s), Tenségrité . Depuis 2003, elle assume seule la direction
artistique de la Compagnie. Parallèlement, elle s’engage auprès de
metteurs en scènes et chorégraphes tels Mauricio Celedon du
Teatro del Silencio, Gilles Zaepffel à l’Atelier du Plateau, ou
encore Claude Krespin, Nordine Allal et Dominique Lemaître.
Depuis 2002, elle travaille au développement d’un système original
et complexe d’agrès dit de la « corde fileuse » : des cordes
multiples et fines, voire des fils, que forte de son savoir
architectural elle accroche dans les lieux les plus insolites, créant à
elle seule d’impressionnantes scénographies, éphémères et
mouvantes.
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W. Wendling : un extrait de presse
A l’occasion de « Arkhéion #1 »,
spectacle poésie, vidéo, musique et
performance, créé pour la Maison
de la Poésie en avril-mai 2010,
avec, entre autres, Denis Lavant.
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Informations pratiques
___ Création : octobre 2012
 quatre à cinq semaines d’exploitation à la Maison de la poésie de Paris,
 suivies d’un mois de tournée en novembre 2012.
 Une 2eme période de tournée est à l’étude en mai 2013
___ Durée prévisionnelle : 2h environ
___ Quelques éléments techniques :
Le spectacle en cours de conception, ces informations sont données à titre indicatif
Dimensions du plateau minimum requises : 8 m d’ouverture x 10 m de profondeur.
La compagnie fournit l'essentiel du matériel technique (sons, vidéo, LED).
Le spectacle est adaptable, en fonction des possibilités techniques du lieu.
Montage à J-1
___ Conditions :
Cachet prévisionnel de cession 6.500 € H.T.
+ frais d’approche et de séjour pour une équipe de 7 personnes.
____ Contacts
Marthe Lemut, chargée de production/diffusion
[email protected] / 06 03 78 20 10
Alexandrine Kirmser, assistante à la mise en scène
[email protected] /06 70 60 40 02
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