Risque de tolérance aux pesticides dans nos produits bio Nature

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Risque de tolérance aux pesticides dans nos produits bio Nature
Risque de tolérance aux pesticides dans nos produits bio
Nature & Progrès dit non !
D’ici quelques jours, l’Europe devra décider quelles suites donner au projet de nouveau règlement
européen pour l’agriculture biologique. Le texte est actuellement en examen au niveau du trilogue,
réunion tripartite informelle à laquelle participent des représentants du Parlement européen, du Conseil
et de la Commission. Une décision est attendue pour le 19 février. Le projet de règlement prévoit, parmi
ses mesures, une tolérance aux pesticides dans les produits labellisés bio dans le cas de contamination
fortuite et accidentelle. Si ce règlement était accepté tel quel, il ferait l’effet d’une bombe pour le
secteur bio wallon !
Si l’utilisation de pesticides chimiques de synthèse est un non-sens en bio, et est formellement
interdite, il arrive néanmoins que des contaminations accidentelles touchent les produits biologiques
(contamination lors du stockage, par des dérives de pulvérisation,…). En Wallonie, une haute fréquence
de contrôle permet de détecter ces rares cas, et, en cas de pollution, le produit perd automatiquement
le label biologique. Cette politique stricte accompagne le développement du secteur depuis plus de dix
ans. Loin d’en freiner le développement, elle apporte une garantie au consommateur d’un produit bio
zéro-pesticides.
Dans un souci de mieux harmoniser les pratiques au niveau européen, le projet de règlement prévoit
la mise en place d’une décertification des produits biologiques dans lesquels la présence de pesticides
a été mise en évidence au-delà d’un certain seuil. Les produits présentant une contamination de
pesticides inférieure à ce seuil garderaient alors le label bio. Il s’agit donc de tolérer un certain niveau
de présence de pesticides dans les produits biologiques !
Le texte prévoit que la définition du seuil de décertification se fera au moyen d’actes délégués. Cette
procédure est surprenante car elle vise habituellement « à compléter ou à modifier certains éléments
non essentiels de l’acte législatif ». La Commission Européenne aura donc plein pouvoir sur ce
paramètre crucial pour l’avenir du secteur !
Différents acteurs européens mettent en avant que la décertification d’une production bio pour cause
de contamination entraine des pertes financières pour les producteurs. Ils prônent dès lors un seuil de
décertification proche des concentrations de pesticides admises en agriculture conventionnelle. Mais
ne nous leurrons pas, l’enjeu essentiel de cette proposition n’est pas de protéger l’agriculteur, mais
bien de favoriser le marché mondial, l’importation de matières premières à bas prix issus de pays tiers
au bénéfice des industries de transformation.
Pour Nature & Progrès, il est hors de question de faire reculer l’agriculture biologique wallonne en
tolérant la présence de pesticides dans les produits proposés aux consommateurs sous le label bio.
Cette tolérance n’aurait aucun sens et serait un véritable bond en arrière ! L’association revendique
dès lors que le seuil de tolérance aux pesticides soit aligné à la norme wallonne, la plus stricte en la
matière car elle ne tolère pas de résidus de pesticides dans les produits bio. La définition du seuil ne
peut en aucun cas être déléguée à la Commission européenne étant donné les enjeux qu’elle
représente pour l’avenir du secteur.
Pour plus d'informations ou interview:
Nature & Progrès
Marc Fichers
[email protected]
0473/65.36.32
Elodie Guidet
[email protected]
081/32.30.53

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