actualités cvr - beim Migrationsamt St.Gallen
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ACTUALITÉS CVR Informations du Service-conseils en vue du retour du Canton de St-Gall Retour en Afghanistan – chronologie d’un dossier de conseils en vue du retour Novembre 2016 / 11 Aayla* (32) n’a plus été en Afghanistan depuis 13 ans. Jeune femme, elle avait quitté ce pays en direction de l’Iran. Quand elle ne pouvait plus y rester, elle s’est enfuie en Suisse. A présent, elle souhaite regagner son pays d’origine avec ses enfants. Au moment de cette décision, Aayla est en Suisse depuis environ 8 mois avec ses trois enfants Adib* (10), Badria* (6) et Behar* (1). Elle contacte alors le Serviceconseils en vue du retour (CVR) et nous prenons rendez-vous. Dès le premier entretien, il est clair qu’il n’y a aucun doute au sujet de son projet malgré la procédure d’asile en cours. Elle n’explique ses motifs que vaguement et je n’insiste pas, mais j’évoque les conséquences (voir case ci-dessous). Je m’assure ensuite qu’elle est bien d’accord à cet égard. Ce qu’elle confirme. Aayla m’explique que la situation en Afghanistan est actuellement un peu plus calme. Elle connaît néanmoins les risques et est consciente de l’instabilité du pays. J’ai tout de même des doutes par rapport aux jeunes enfants. Est-ce correct de les amener dans un pays qu’ils ne connaissent pas et qui est en proie à la guerre et à la terreur depuis des décennies ? Faits et chiffres Le retrait de la demande d’asile est un document lourd de conséquences. Mais il est indispensable en vue de l’octroi de l’aide au retour. Les clients et clientes renoncent ainsi à la suite de l’examen de leur demande. Une simple signature met alors fin à la procédure d’asile en Suisse. *noms modifiés **cette interdiction a été assouplie en Arabie Saoudite en 2013 Extrait du film intitulé « Wadjda », 2012, Arabie Saoudite, Image : www.kinderzeit-bremen.de Planification Aayla paraît sûre d’elle et déterminée. Je suis ainsi convaincu qu’elle prend les bonnes décisions pour elle-même et pour ses enfants. Le plus grand obstacle consiste en l’obtention de documents de voyage. Comme Aayla n’en a pas, elle se manifeste auprès de son ambassade à Genève. On lui assure que les documents nécessaires seront délivrés dans quelques semaines. Entre-temps, j’essaie d’obtenir l’octroi du soutien financier auprès du Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM). Aayla sait où elle va habiter, mais elle n’a pas de meubles. Elle veut se procurer l’ameublement de l’appartement avec l’aide de l’OIM (Organisation internationale pour la migration). Le SEM accède à sa demande et au bout de quatre semaines seulement, les documents de voyage sont disponibles. Lors d’un dernier entretien, j’informe Aayla sur les formalités comme les détails du vol et les coordonnées de contact en Afghanistan. Même si un peu d’inquiétude est maintenant apparente, Aayla semble contente et me remercie cordialement. Après deux mois de planification, il ne me reste plus qu’à dire au revoir à la famille et la laisser partir vers un avenir incertain. Mais il y avait encore la petite Badria… Le vélo Les enfants avaient reçu de petits vélos en cadeau. Leur mère m’a alors demandé si elle pouvait en prendre deux. J’ai eu envie de demander « pourquoi que deux ? », quand je me suis rappelé le film « Wadjda » : une fille en Arabie Saoudite rêve d’un vélo mais n’a pas le droit de le conduire**. Aayla m’a effectivement confirmé qu’en Afghanistan aussi, il est toujours interdit à beaucoup de filles de conduire un vélo. Badria a donc dû se séparer de son vélo bien-aimé. Ses yeux tristes l’avaient trahie, mais elle paraissait le prendre avec stoïcisme. Une bravoure remarquable qui, espérons-le, accompagnera la famille pendant son voyage. NEWSLETTER FÜR MITARBEITER Sharbat Gula – l’icône aux yeux verts On l’appelle « la fille afghane ». Parfois aussi la « Mona Lisa afghane ». Tout le monde a sûrement déjà vu son portrait. Sharbat Gula – c’est son nom – vient de réapparaître dans les médias. Que se cache-t-il donc derrière cette photo ? On dit que Sharbat Gula est née en 1972. Pendant la guerre contre les occupants soviétiques en Afghanistan, elle s’enfuit au Pakistan, où elle est installée dans le camp de réfugiés de Nasir Bagh. Elle y est alors remarquée par le photographe américain Steve McCurry, qui prend deux photos d’elle en 1984. Il la perd ensuite de vue, mais une image fait le tour du monde et apparaît sur la couverture du National Geographic en 1985. Mais qui est la fille au regard pénétrant ? 17 ans passeront avant qu’un nom et une histoire ne soient associés à ce célèbre visage. Les retrouvailles En 2001, Steve McCurry part à la recherche de la « fille afghane ». Après une longue série d’efforts, il finit par la trouver : dans le camp de réfugiés de Nasir Bagh qui existe toujours, un homme reconnaît la fille de son enfance. Il dit qu’elle est retournée en Afghanistan. L’homme propose ses services pour aller la chercher. Trois jours plus tard, il revient au camp en compagnie de Sharbat Gula. Une nouvelle photo est prise, la première depuis 1984. Et elle peut enfin raconter son histoire. Ses parents avaient perdu la vie pendant l’invasion soviétique. Elle devait avoir autour des six ans à l’époque. Ensuite, elle dit s’être enfuie à pied jusqu’au Pakistan avec sa grand-mère et ses quatre frères et sœurs. Qu’elle vit dans les montagnes de Tora Bora en Afghanistan avec son mari et les trois enfants. Un autre enfant est décédé. Elle dit que si elle a pu survivre, s’est grâce à la volonté de dieu. Steve McCurry tire une conclusion triste de ces retrouvailles, à savoir que son enfance et sa jeunesse ont été anéanties. Des décennies marquées de guerres, de souffrance et de pertes se reflètent dans son visage. La photo Pourquoi est-ce précisément son visage qui est devenu si célèbre ? Quant à ellemême, elle n’a pas d’explication. De toute manière, il n’y a aucune explication générale. Ce qui est sûr, pourtant, c’est que « la fille afghane » écrit sa propre histoire. On atteste à sa photo un symbolisme particulier : celui qui reflète la souffrance, l’histoire et les habitants d’un pays entier. Plus particulièrement, il représente des générations de femmes et d’enfants afghans. Et les réfugiés afghans qui ont été admis au Pakistan. Ce sont de tristes yeux verts d’une enfant qui parlent de la guerre. Captés dans une tente-école d’un camp de réfugiés. Aujourd‘hui Tuyau Sharbat Gula, aujourd’hui veuve, a récemment été arrêtée en Afghanistan pour Souhaitez-vous en voir plus de faux documents d’identité. Elle a été ramenée vers l’Afghanistan, d’où, paraît-il, de elle était de nouveau partie il y a des années. Elle aurait dit que le Pakistan est son Steve McCurry ? www.stevemccurry.com pays. Elle doit ainsi de nouveau quitter « son » pays. Le destin de Sharbat Gula vous des semble se répéter. Ses yeux verts nous reviennent en mémoire. Ainsi, même au bout supplémen- de 30 ans, son portrait reste toujours une constante symbolique de l’histoire des propose impressions taires de son travail. réfugiés afghans. Service CVR du Canton de St-Gall Service-conseils en vue du retour du Canton de St-Gall : Rückkehrberatungsstelle des Kantons St. Gallen, Oberer Graben 38, 9001 St. Gallen, téléphone 058 229 24 56 ou 058 229 42 00 Sources/images : www.nationalgeographic.de www.nationalgeographic.com www.zeit.de Heures d’ouverture du lundi au vendredi 8.00 -11.30 et 13.30-17.00 h Rédaction : Stefan Imbimbo