Nacira Guenif Souilamas
Transcription
Nacira Guenif Souilamas
Nacira Guenif Souilamas Migration/Integration Biographie Fille d’immigrants algériens, Nacira Guénif Souilamas est née en 1959 dans la banlieue Nord de Paris, où elle vit actuellement. Diplômée de l’Ecole des hautes études en sciences sociales et Docteur en sociologie, elle est actuellement Maître de Conférence à l’université Paris 13 au Département de Sciences l’Education. Sa thèse de Doctorat porte sur les descendants d’immigrants nord-africains en France et a été primée dans le cadre du Prix le Monde de la recherche universitaire. Nacira Guénif Souilamas a également écrit de nombreux articles dans les revues nationales et internationales. Ses thèmes de recherche portent sur les questions croisées de genre et d’ethnicité, le rapport entre immigration et intégration dans le contexte des sociétés post-modernes et postcoloniales, les formes familiales et générationnelles contemporaines, la destruction des stéréotypes raciaux, culturels et sociaux, l’imposition des normes et les assignations identitaires, les discriminations et le racisme. Ses travaux récents portent sur les échelles urbaines de la vie des familles en milieu populaire. Bibliographie sélective Des « beurettes » aux descendants d’immigrants nord-africains, Paris, Grasset/ Le Monde, 2004. Les féministes et le garçon arabe, La Tour d’Aigues, L’Aube, 2004. Des beurettes, Paris, Hachette Pluriel, 2003. Ouvrages collectifs : « Sous l’intégration, les discriminations. », Discriminations et ethnicisation, combattre le racisme en Europe, La Tour d’Aigues, L’Aube, 2006. « La réduction à son corps de l’indigène de la République », in La fracture coloniale, Paris, La Découverte, 2005. Les féminismes en question, éléments pour une cartographie, Paris, éditions Amsterdam, 2005. « Femmes, immigrations, ségrégation », in Femmes, genre, société, l’état des savoirs, Paris, La Découverte, 2005. « La laïcité dans l’altérité », in Quinze années de débats en quarante rebonds, La Tour d’Aigues, Libération- L’Aube, 2004. Extrait « Dans chaque invitation à l’émancipation s’inscrit en filigrane le renvoi à la culture dépréciée dont les filles ne parviendraient pas à se défaire. […] Cette invitation est donc déclinée lorsque les filles éprouvent les limites d’une liberté estompée par le manque de moyens matériels et institutionnels. Cultivées dans l’illusion d’un dilemme inéluctable, les filles se montrent de plus en plus rétives à ce type de schéma directeur, dans lequel le sens unique et l’impasse codifient leur circulation. Refusant d’être condamnées à l’intégration virtuelle au prix d’une négation des siens et d’elles-mêmes, elles balisent des voies alternatives. Leur multiplicité croissante témoigne d’une capacité critique qui signe, plus que bien des postures imitant l’émancipation, un affranchissement à l’œuvre. Prises entre les feux croisés de cette injonction ambivalente, les filles rompent le charme du discours émancipateur lorsqu’elles découvrent le potentiel aliénant. Elles savent qu’en s’y conformant, elles se soumettent à une domination culturelle jamais plus assurée qu’en étant adossée à une domination sociale pérenne. » Extrait de Des « beurettes » aux descendants d’immigrants nord-africains, Paris, Grasset/ Le Monde, collection « Partage du savoir », 2004. Nacira Guénif Souilamas évoque dans cet extrait les dilemmes ( entre tradition et émancipation) que subissent les filles et du contexte dans lequel elles doivent les régler : contexte de double domination sociale et sexiste avec une intégration professionnelle difficile.