Revue de littérature sur la qualité de vie en Ehpad: une
Transcription
Revue de littérature sur la qualité de vie en Ehpad: une
REVUE DE LITTERATURE JANVIER 2010 relative à la qualité de vie des résidents en Ehpad Revue de littérature sur la qualité de vie en Ehpad: une synthèse de la littérature scientifique et un rapport sur des recommandations nationales Lysette Boucher Castel avec la collaboration de Michel Chauvière et Philippe Duprat pour le chapitre premier : la revue de littérature scientifique Luc Alavoine a codirigé le chapitre deuxième : la revue des recommandations nationales Revue de littérature qualité de vie en Ehpad – Anesm La qualité de vie des résidents en EHPAD Table des matières Notes, remarques, et remerciements 1. 2. 3 LA REVUE DE LITTERATURE : LA LITTERATURE SCIENTIFIQUE ET LES RECOMMANDATIONS 4 Les objectifs de la revue de littérature Synthèse générale de la revue de littérature 4 4 CHAPITRE PREMIER : LA REVUE DE LITTERATURE SCIENTIFIQUE 6 Objectifs de la revue de littérature scientifique 6 La recherche d’articles scientifique Synthèse générale 6 12 Analyse de la littérature 14 1. 1.1. Éléments clés, domaines et items de la qualité de vie en EHPAD Différences de perspectives de ce que recouvre la notion de qualité de vie : 1.1.1 Entre les personnes âgées et les professionnels 1.1.2. Entre les personnes âgées et leurs proches 1.1.3. Entre les professionnels et les proches des personnes accueillies 1.1.4. Entre les différentes catégories de professionnels 14 19 21 25 25 27 1.2. La qualité des soins contribuant à la qualité de vie 31 1.2.1. Prévention des risques 1.2.2. Éléments de santé perçus par les personnes âgées comme étant importants pour leur qualité de vie 31 51 1.3. La Qualité de l’accompagnement contribuant à la qualité de vie 1.3.1. Environnement physique 1.3.2. Maintien des liens sociaux 1.3.3. Maintien de l’identité personnelle 1.3.4. Effectivité des droits 1.3.5 Communications 59 60 67 75 80 82 1.4. Les situations complexes impactant la qualité de vie et nécessitant l’intégration des compétences professionnelles pour bien y répondre 1.4.1. Évaluation et prise en charge des comportements 1.4.2 Contention, liberté d’aller et venir et sécurité 1.4.3. Fin de vie 84 84 86 92 Le projet d’accompagnement individuel et intégré (« Person centred care », Projet de soin-projet de vie) : 1.5.1. Les impacts 1.5.2. Les éléments clés de mise en œuvre 1.5.3 Les champs les plus investis 104 105 106 108 Les autres aspects organisationnels contribuant à la qualité de vie Les outils et processus d’évaluation de la qualité de vie Autres thèmes non abordés ou émergents de la littérature 116 124 128 1.5. 1.6. 1.7. 1.8. Références 131 1 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD 3. CHAPITRE DEUXIEME : LE RAPPORT SUR DES RECOMMANDATIONS NATIONALES Objectifs de la revue des recommandations 160 La recherche : les critères, la stratégie, les résultats et les outils d’analyse 161 Synthèse générale 163 2. 164 Analyse des recommandations 2.1. 2.2. Les recommandations selon les institutions, le type de méthode, les personnes représentées, les sources utilisées et les indicateurs de qualité 164 Analyse du contenu des recommandations 177 Références internationales et nationales 194 4. CONCLUSION 198 5. ANNEXES 202 2 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Notes, remarques, et remerciements Nous avons tenté de répondre avec un maximum de rigueur aux demandes de l’ANESM dans des délais très courts qui nous étaient impartis pour lire les 402 articles et les 52 recommandations. Néanmoins, ce rapport n’obéit pas à toutes les règles classiques d’une revue de littérature sur des articles scientifiques. En voulant trop couvrir on risque d’aboutir à des analyses partielles, qui ont peut-être la qualité de leurs défauts. En voulant étudier l’ensemble de l’existant, nous ne savions pas trop à quoi nous toucherions. Pour traiter cet ensemble avec une grille d’analyse très pointue, il nous aurait fallu sortir de l’urgence. Par exemple, le traitement de la transférabilité des résultats reste faible. Le niveau de preuve des articles scientifiques n’a pu être validé, et la question de la validité interne et externe des articles, bien que présentée, n’a pas été achevée. Nous dirions que ce rapport est plutôt une description du contenu de la littérature portant sur la qualité de vie en EHPAD. Nous avons dressé un portrait, ou une esquisse, qui nous permet d’avancer deux propositions dans le prolongement de cette revue de littérature. D’abord il existe des articles qui portent sur la qualité de vie, mais il est difficile de faire abstraction du tandem qualité de soins - qualité de vie. Ensuite, pour les travaux plus qualitatifs, il faudrait distinguer ceux qui abordent la qualité de vie non seulement en prenant en compte les conditions les plus favorables, y compris sous des formes vertueuses telles que le « person centred care ». Mais aussi en insistant sur les questions les plus difficiles telles que la réalisation de l’effectivité des droits, ou de la communication des préférences, ou de l’épuisement du personnel, sans oublier la question encore plus difficile que pose la fin de vie, c’est-à-dire le rapport à la mort. On constate sur ces points qu’un effort considérable commence à être déployé pour les personnes âgées atteintes de démence et la littérature actuelle nous apprend que des progrès sont en cours depuis les dix dernières années. Dans cette perspective, notre proposition de traiter la littérature portant sur les recommandations selon trois grands axes tels que la santé mentale, la prévention des risques et la fin de vie nous paraît avoir toute sa pertinence. Nos remerciements à Marie-Ange Vincent, Elizabeth Dejours-Abdoucheli, Véronika Kushtanina qui ont contribué à ce rapport par leur expertise en psychosociologie, en sociologie et en psychiatrie. Qu’elles soient remerciées pour leur disponibilité dans le peu de temps que nous leur avons accordé pour mettre en valeur ces dimensions plus que déterminantes de la qualité de vie. Nous remercions également Mathilde de Calan et Alfy Degbe qui ont accordé du temps au remplissage très exigeant des grilles d’analyse des articles phares. Aussi à Véronique Bernard et Jérôme Morcellin qui ont été des personnes ressources au moment du démarrage de la recherche. Des remerciements à Daphné Motte pour avoir assuré l’envoi des grilles d’analyse des 41 recommandations dans la forme la plus soignée qui soit et d’avoir opéré le rassemblement de l’ensemble des 402 grilles de lecture. Enfin nos remerciements à l’équipe de l’ANESM pour sa collaboration. 3 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD 1. LA REVUE DE LITTERATURE : LA LITTERATURE SCIENTIFIQUE ET LES RECOMMANDATIONS Les objectifs de la revue de littérature Cette revue de littérature a visé deux objectifs. Premièrement, il s’est agi de dégager les principales recommandations visant le maintien et l’amélioration de la qualité de vie des personnes âgées dépendantes résidant en établissements d’hébergement. Ces recommandations sont formulées par des organismes nationaux et des associations professionnelles garant de la prise en charge des personnes âgées tant sur le plan médical qu’institutionnel. L’essentiel de ces recommandations est présenté dans la deuxième partie du rapport. Mais on s’est également interrogé sur la manière dont ces recommandations sont appliquées dans les établissements d’hébergement. Pour ce faire, on a analysé les investigations et les enquêtes menées depuis l’année 2000 qui évaluent la mise en œuvre des pratiques concernant la qualité de vie dans les services. Cette analyse est l’objet de la première partie du rapport. Ces deux objectifs n’ont sans doute pas été complètement atteints pour deux raisons principales. La réalisation d’un tel bilan exige un long temps de préparation pour collecter un nombre considérable de documents et en valider la pertinence. Nous avions deux grilles d’analyses qui nous étaient imposées. L’une, pour les recommandations, s’est révélée à l’usage trop restrictive pour permettre une analyse transversale. L’autre, pour la revue scientifique, était par contre très élaborée, le grand nombre de documents à prendre en compte (402 articles) dans le temps imparti (deux mois) n’a pas permis de l’appliquer d’une manière exhaustive. Cette revue de littérature telle que nous avons pu la réaliser s’attache principalement aux facteurs qui contribuent à la qualité de vie selon deux axes, celui du médical et celui du social, qui correspondent au double pôle du secteur médico-social. Synthèse générale de la revue de littérature La revue de littérature sur les recommandations nationales montre que la qualité de vie dans les établissements pour les personnes âgées dépendantes est encore souvent présentée surtout sur un mode implicite, qu’il s’agisse de prendre en compte l’intégrité des personnes, leur santé mentale, ou la prévention des risques que ces personnes encourent. La qualité de vie n’occupe pas encore la place principale dans les établissements, et la qualité des soins apparait davantage au cœur des préoccupations des chercheurs et des groupes de responsables qui ont élaboré les recommandations. La réalisation d’une bonne qualité de vie dépend à la fois des caractéristiques objectives des établissements et de la prise en compte des besoins des résidents dans ce qu’ils ont de plus personnel. Mais de telles exigences sont bien difficiles à mettre en œuvre. On pourrait dire que l’ensemble des recommandations que 4 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD l’on a recensées représentent autant de tentatives pour s’en rapprocher, mais que l’objectif est encore loin d’être réalisé. D’ailleurs parmi les 52 documents analysés, une seule recommandation en provenance de l’Irlande conceptualisait systématiquement la notion de qualité de vie et tentait de rendre compte de l’ensemble des conditions objectives nécessaires à sa mise en œuvre, de même que des conditions subjectives impliquant les résidents. Ainsi l’exigence de promouvoir une amélioration de la qualité de vie n’est pas installée à ce jour dans le fonctionnement des établissements pour personnes âgées dépendantes. Mais en même temps, et ce n’est pas contradictoire, à travers la dizaine d’années qu’à couverte notre revue de littérature, l’importance de cette notion est de plus en plus soulignée. Elle apparaît aux yeux de beaucoup comme la condition qui pourrait changer profondément la culture de ce type d’établissements : dépasser le souci de surveillance et de gardiennage pour en faire de véritables lieux de vie. Si la réalisation de ce changement apparaît très problématique, c’est qu’il rencontre deux séries d’obstacles. D’une part, les contraintes institutionnelles et la situation des résidents en déficit d’autonomie rendent difficile la mobilisation qui serait nécessaire pour restructurer l’organisation de ces établissements dans le sens de la promotion de la qualité de vie. D’autre part, l’évaluation des initiatives prises en ce sens n’ont pas encore fait preuve de leur valeur scientifique. Dans la mesure où elles se sont attachées à mesurer les effets des tentatives faites pour améliorer la qualité de la vie, les études recensées dans cette revue de littérature ne permettent pas encore de conclure avec certitude à leur efficacité. Mais comme il s’agit d’un processus en cours d’implantation, une telle évaluation ne peut être que provisoire. 5 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD 2 CHAPITRE PREMIER : LA REVUE DE LITTERATURE SCIENTIFIQUE Les objectifs de la revue de littérature scientifique L’objectif principal de cette revue de littérature est de présenter d’une manière exhaustive les travaux portant sur la qualité de vie des résidents des établissements d’hébergement pour des personnes âgées dépendantes. On ne définit pas au préalable la notion de qualité de vie pour faire un portrait de l’existant de l’ensemble des pratiques qui ont un rapport avec la qualité de vie. Ce choix découle de la conviction qu’aucun a priori ne doit influencer les critères de recherche, les stratégies de recherche et les résultats attendus de l’analyse des articles retenus. La recherche d’articles scientifiques : les critères de recherche, la stratégie de recherche, les résultats de la recherche et les outils de recherche Plusieurs itérations ont été faites, une première sur des mots-clés, une deuxième sur la lecture des résumés d’articles (abstracts), et une troisième sur trois grands thèmes de la qualité de vie : la qualité de vie des personnes, la qualité de l’accompagnement, et la qualité des soins. A partir de là, l’objectif a été de rendre compte de cet existant selon une grille d’analyse prescrite par l’ANESM. Compte tenu des délais très courts, un tiers des articles sur les 402 retenus ont été analysés à l’aide de cette grille (voir annexe). Le deuxième tiers a été lu et analysé selon une grille plus courte. Par la suite, en s’appuyant sur le plan prescrit par l’ANESM, l’objectif a été de ventiler et de classer l’ensemble du corpus en fonction des items, des domaines et des thèmes des chapitres de ce rapport, soit 40 items, 20 domaines et 8 thèmes (voir tableau 1.). Le processus de recherche de la revue de littérature s’est déroulé en trois étapes : une cueillette large d’articles, une analyse des articles retenus avec l’appui des grilles d’analyse, et la ventilation du corpus selon le plan prescrit par l’ANESM pour la rédaction de la synthèse de cette revue de littérature. La cueillette et la validation des articles ont été élaborées entre le 3 novembre et le 3 décembre 2009. La période de lecture a été réalisée du 4 décembre au 28 décembre 2009. La rédaction du rapport s’est déroulée du 4 au 18 janvier 2010. 6 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Les critères de recherche La cueillette de données s’est constituée avec l’aide du logiciel Endnote (version 3). Le processus de cueillette des données a été élaboré en trois étapes. Première recherche Période : articles publiés entre 2000-2009 Banques de données : PUBMED, MEDLINE En titre : établissement de longue durée En mots clés : personnes âgées, résidents, et qualité de la vie Résultats : 2235 articles Complétée par une recherche sur d’autres banques de données Banques de données : PsyInfo, Social Care on line, Ageline, Elsevier, Cochrane Library, et autres banques de données multidisciplinaires (HighWirePress, Ingenta) En titre : établissement de longue durée avec en mots clés : personnes âgées et résident En mots clés : personnes âgées, résidents, et qualité de la vie Résultats : 656 articles En rassemblant ces deux recherches et en retirant les doublons, 1246 articles se trouvent sélectionnés Deuxième recherche : Sur le corpus de 1246 articles, une sélection d’articles a été faite à partir des mots clés suivants : Mots clés : Alzheimer, Animation, Autonomie, Bien-être, Contention (physical restraint), Chutes, Démence Dignité Douleur Environnement, Architecture, Accessibilité, Escarres, Evaluation des besoins, Fin de vie, Good practices, Best practice Incontinence Individualisation, Person centred care Informal carers Libertés d’aller et venir Meaningful activities Mobilité Nutrition Participation sociale Prévention des risques Prise de décision (Decision making) Qualité de vie Rehabilitation Staff training Troubles du comportement. Résultat : 530 articles De ces mots clés, est sorti un premier ensemble de 530 articles. De cette liste, 449 articles ont été retenus et envoyés pour fin de validation à l’ANESM. Les commentaires de l’ANESM se rapportaient à l’effet d’un certain biais sur les articles retenus, avec beaucoup d’articles sur la qualité des soins et peu sur la qualité de l’accompagnement, le thème person centred care et les outils d’évaluation de la qualité de vie. De ce corpus, 449 articles ont été classés selon les termes suivants : très pertinent, pertinent, contexte, recommandations, et à retirer. Les 363 articles ont été classés selon les critères suivants : très pertinent (99), pertinent (252), contexte (9), recommandations (3). 7 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Troisième recherche Une recherche supplémentaire a donc été faite sur les banques de données (PUBMED, MEDLINE PsyInfo, Social Care on line, Ageline, Elsevier, Cochrane Library, et autres banques de données multidisciplanaires HighWirePress, Ingenta) pour corriger le biais d’un nombre élévé d’articles portant sur la qualité des soins. Avec les mots clés suivants : Person centred care, Prevention Strategy, Sense of control, Sense of self, Improving quality of life in nursing homes, Self determination. Sur 76 articles, 22 ont été retenus. Par la suite l’ANESM nous a fait parvenir une liste de 98 articles supplémentaires ventilés selon le plan du présent rapport de la revue de littérature, le corpus constituant au total 483 articles. Sur cette dernière liste, tous les articles proposés par l’ANESM ont été conservés (120 articles), ainsi que tous les articles très pertinents (99), tous les articles contexte (9). Sur les 3 articles recommandations, deux ont été conservés, et sur les articles pertinents, 172 articles ont été retenus sur les 252 proposés (68%). Compte tenu des délais, une liste de 402 articles apparaissait satisfaisante, et même bien difficile de prendre sérieusement en compte. En effet 83% des objectifs de lecture et de rédaction ont été réalisés dans un délai de 35 jours. La stratégie de recherche Compte tenu de l’exigence d’exhaustivité, la préoccupation principale de cette revue de littérature a porté sur la réalisation de la liste finale des articles. La deuxième étape a consisté à lire tous les articles à l’aide de la grille de lecture prescrite par l’ANESM. C’est surtout dans cette phase que la revue de littérature a buté sur la contrainte des délais. Seulement 20 jours ouvrables (décembre 2009) étaient disponibles pour lire et remplir la grille d’analyse attachée à chacun des articles. Il a été décidé d’abandonner le remplissage de la grille prescrite par l’ANESM et de passer à une grille plus souple pour aller directement à la rédaction du rapport. Cette décision était justifiable, mais elle a aussi exigé la création d’une grille plus flexible dans des délais rapides laissant derrière des informations importantes qu’il a fallu reconstituer au moment de la rédaction, et notamment pour la réalisation des tableaux. Après la lecture des 402 articles, une autre étape a consisté à classer 300 articles (99 articles ayant été classés par l’ANESM) dans la structuration du plan du rapport ANESM. Cette ventilation a été enregistrée sur le fichier endnote, ce qui nous a permis par la suite de faire la synthèse des 8 grands thèmes, des 20 domaines et des 40 items. L’ANESM a validé ce classement et quelques articles ont été déclassifiés. La synthèse des 8 grands thèmes a été réalisée dans des délais très courts. Du 4 janvier 2010 au 18 janvier 2010, l’équipe de lecteurs a rédigé la synthèse du rapport selon les exigences principales de l’ANESM. 8 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Les résultats de la recherche Sur les 8 grands thèmes contenus dans le rapport, le nombre d’articles se répartit de la manière suivante : Répartition du nombre d’articles sur la qualité de vie en EHPAD selon le plan du rapport Les éléments clés identifiés comme se rapportant de manière déterminante à la qualité de vie Définition de la qualité de vie Les différences de perspectives de ce que recouvre la notion de qualité de vie Qualité des soins contribuant à la qualité de vie Nombre d’articles traités Qualité de l’accompagnement Situations complexes impactant la qualité de vie et nécessitant l’intégration des compétences professionnelles pour bien y répondre 82 articles 72 articles Person centred care : le projet d’accompagnement individuel et intégré : impacts et éléments clés de mise en œuvre 22 articles Autres aspects organisationnels contribuant à la qualité de vie Outils et processus de mise en œuvre Autres thèmes émergents 24 articles Conclusion 9 articles 12 articles 14 articles 128 articles 34 articles 5 articles En regard du tableau ci-dessus, on observe qu’un nombre important d’articles se rapportent à la qualité des soins et que les articles portant directement sur la qualité de vie sont concentrés autour des thèmes « définition de la qualité de vie », et autour de la qualité de l’accompagnement. Soulignons que le chapitre consacré aux outils de l’évaluation de la qualité de vie a toute son importance, puisque l’un des grands enjeux de l’analyse de la qualité de vie est de disposer d’outils pertinents pour la mesurer. 9 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Les outils de la recherche Un outil de recherche a été proposé par l’ANESM. Il s’agissait d’une grille d’analyse. La consigne donnée était que, pour chaque article, il était impératif de classer l’article dans une des 9 familles. (Voir tableau 3.) Les 9 familles de la grille d’analyse 1) Articles scientifiques approche modèle expérimental (test de causalité, facteurs explicatifs, efficacité d’intervention) 2) Articles scientifiques : production d’outils d’évaluation, de mesure, de critères de jugement (Ex : échelle psychométrique de qualité de vie…) 3) Travaux critiques sur les articles scientifiques : limites méthodologiques communes, grandes évolutions dans les thématiques et les outils de mesure, etc. 4) Données quantitatives sur les profils des populations, les problèmes d’accompagnement et les données sur les parcours 5) Données quantitatives sur les contextes d’intervention 6) Données quantitatives et qualitatives sur les dispositifs, les contextes territoriaux, législatifs, les politiques publiques 7) Connaissances empiriques des professionnels 8) Expériences et connaissances des usagers, des représentants d’usagers et des proches d’usagers 9) Autres travaux Par la suite, l’article était analysé en fonction des questions posées par la grille d’analyse correspondant à la famille. L’objectif de la grille était de lire l’article en conservant le plus d’informations possibles. Si la lecture des articles avait été conservée avec ces grilles, on devait dans un second temps réviser le classement de tous les articles par famille. Cette procédure de validation n’a pas eu lieu puisque la lecture des grilles a été abandonnée en cours de route, étant donné le temps imparti à la livraison du rendu. Il a fallu pour gagner du temps parcourir les articles avec l’obligation de les ventiler dans le plan demandé par l’ANESM. Une autre procédure méthodologique a été mise en place avec endnote nous permettant ainsi, avec un ensemble d’éléments, et faire le montage des 400 articles autour des items, des domaines, et des éléments clés du rapport. 10 | P a g e La qualité de vie des résidents en Ehpad‐ Anesm – mars 2011 Élément clé, domaine étudié et les items associés à la qualité de vie Les éléments clés concourant à la qualité de vie Différences de perspective de ce que recouvre la notion de qualité de vie La qualité des soins contribuant à la notion de qualité de vie La qualité de l’accompagnement contribuant à la qualité des soins Les situations complexes nécessitant des compétences professionnelles spécifiques « Person centred care » : le projet d’accompagnement individuel et intégré (projet de soin-projet de vie : impact et éléments clés) Les domaines étudiés de la qualité de vie Entre personnes âgées et professionnels Entre personnes âgées et proches Entre professionnels et proches Entre les différentes catégories Prévention des risque, (qualité des soins stricto sensu) Éléments de santé perçus par les personnes âgées comme étant importants pour leur qualité de vie Les items associés Les domaines investis par les acteurs Environnement physique Les outils d'évaluation de l'environnement physique les liens entre environnement physique et un autre aspect du care les liens entre environnement physique et amélioration de la qualité de vie Relations avec l’entourage, activités sociales signifiantes, communication Identité personnelle Droits, Stratégie de communication apprise Maintien des liens sociaux Maintien de l’identité personnelle Effectivité des droits Communication Évaluation et prise en charge des troubles du comportement La contention, liberté d’aller et venir La fin de vie Les impacts du projet de vie sur la qualité de vie des résidents L’étape décisive de l’évaluation initiale individuelle approfondie Les champs investis Autres aspects organisationnels contribuant à la qualité de vie Les outils d’évaluation de la qualité de vie Les escarres, les chutes, iatrogénie médicamenteuse, nutrition, dépression, troubles sensoriels, besoins somatiques, infections et autres Mobilité, douleurs, incontinence, essoufflement et stratégie de réhabilitation. Les contentions : physiques, psychologiques et chimiques La toilette, l’alimentation, l’espace, les activités individuelles, les troubles du comportement L’organisation du travail, coordination des activités, formation des professionnels et du personnel cadre Autres thèmes émergents de la littérature Page 11 11 La qualité de vie des résidents en EHPAD Synthèse générale1 On trouvera en conclusion de ce rapport une synthèse qui essaie de rendre compte de l’orientation générale de ces travaux. Pour le dire très schématiquement, depuis une dizaine d’années la thématique de la qualité de vie s’est imposée avec de plus en plus d’insistance avec l’ambition de renouveler profondément le traitement des personnes âgées dans les établissements d’hébergement. Cependant l’évaluation des initiatives et des pratiques qui se mettent en place au nom de l’amélioration de la qualité de vie des résidents donne des résultats profondément ambigus, et montre qu’aux yeux de la majorité des analystes leur efficacité n’est pas encore attestée scientifiquement. Les problèmes de mesure de la qualité de vie et des outils nécessaires pour la mesurer soulève des les enjeux importants. Pour l’ensemble des 402 articles soumis à la lecture, 34 articles anglophones traitaient de ce problème. Nous en faisons état à la section 1.7, mais les exigences méthodologiques et métrologiques de ces productions posent encore question à plusieurs niveaux : importance des ressources mobilisées, impact véritable sur l’amélioration de la qualité de vie, réalité des liens avec les déterminants de la qualité de vie au quotidien, capacité des patients à exprimer leur point de vue. Si l’on décompte parmi les 402 articles lus ceux d’entre eux qui tiennent compte de la qualité de vie proprement dite, nous comptons 157 articles, dont 83 ont été publiés entre les années 2007 et 2009, alors que sur ce sujet précis seuls 11 articles avaient été publiés en 2000. 105 résumés d’articles font état de la qualité de vie comme un thème qui sera abordé dans leur publication. Sur l’ensemble des articles, on compte 79 articles scientifiques à caractère expérimental, parmi lesquels 19 se rapportent directement à une intervention portant sur la qualité de vie. Des interventions expérimentales sur la qualité de vie ont cours, mais elles sont bien moins nombreuses que l’ensemble des interventions portant sur la qualité des soins. Cependant, on remarque des efforts importants pour systématiser les connaissances dans ce domaine. Sur les 78 articles de revues de littérature de toutes sortes, 13 se concentrent sur des domaines de la qualité de vie. On peut ajouter une revue de littérature (232) portant sur des La plupart des articles faisant état d’essais randomisés ont été insérés sous forme de tableau dans le rapport. Néanmoins le niveau de preuve n’a pas été étudié compte tenu de l’abandon de l’utilisation des grilles de lecture. 1 12 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD interventions organisationnelles dans les établissements d’hébergement accueillant des personnes souffrant de démence. Si on regarde la répartition des articles par chapitres du présent rapport, on observe que les articles portant directement sur la qualité de vie se concentrent sur la section « la qualité de l’accompagnement contribuant à la qualité de la vie » (environnement physique, maintien des liens sociaux, de l’identité personnelle, etc.). Sur 82 articles recensés dans ce chapitre, 45 d’entre eux portent sur la qualité de la vie. On pourrait dire que la dimension subjective qui fonde la relation entre aidant et aidé tente d’entrer dans le mouvement sanitaire. Tout n’est pas joué pour autant car la qualité des soins reposant sur des conditions objectives reste encore la motivation principale des chercheurs. Pour les chercheurs en sciences sociales, le secteur médico-social tel qu’il apparaît à travers cette revue reste fortement ancré dans le champ de la médicalisation plutôt que dans celui du social. Enfin, si l’on fait le décompte des articles portant sur la qualité de vie par pays, il apparaît que les publications américaines occupent près de la moitié du corpus, mais aussi que les Pays Bas, de même que les pays de l’Europe du Nord y sont sensibles, ce qui est conforme à leur culture de la prévention et au poids qu’ils lui accordent. Le Royaume-Uni s’intéresse également à cette question, notamment avec l’équipe du département du Mental Health Sciences de l’University College London (protagoniste du CANE) qui étudie depuis près d’une décennie l’amélioration des conditions de vie des personnes atteintes de démence. L’Irlande est également bien représentée. Comme nous le verrons au deuxième chapitre, dans la revue de littérature portant sur les recommandations, une seule est systématiquement centrée sur la qualité de vie, et elle est irlandaise. 13 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Analyse de la littérature 1. Éléments identifiés comme concourant de manière déterminante à la qualité de vie Ce chapitre présente les principaux angles sous lesquelles il est possible d’appréhender la qualité de vie des personnes résidentes dans des établissements de soins de longue durée, et aussi les principaux facteurs qui contribuent à la qualité de vie y sont discutés : qualité de l’accompagnement, prise en compte des besoins et attention à la qualité des soins. La qualité de vie pour les personnes âgées résidant en établissement d’hébergement est un sujet relativement récent. Par exemple, en Grande Bretagne les équipes de chercheurs qui ont avancé sur cette question ont au préalable identifié les raisons qui ont amenées la famille ou la personne âgée elle-même à s’installer dans ces établissements d’hébergement. En 2000, Challis, D et al (63) publient des résultats intéressants tirés d’une enquête sur l’état de santé des personnes récemment admises dans ces centres d’hébergement. Entre 1996 et 1998, 308 personnes âgées vont révéler par des entretiens leur état de « dépendance » deux semaines après leur admission dans un centre d’hébergement. Les auteurs (63) signalent la non représentativité de l’échantillon, même si la représentation des établissements (30 établissements) leur apparait suffisante. A l’aide des mesures sur le niveau de dépendance (outil de mesure : Barthel), ils observent que seulement un tiers des nouvelles personnes admises sont dépendantes, mais que par ailleurs, pour l’ensemble, l’état de santé des personnes apparaît dégradé (incontinence ; transferts ; besoin d’aide pour la toilette). Plusieurs questions sont soulevées : pourquoi ces personnes sont-elles admises ? Pourquoi le personnel perçoit-il ces personnes comme ayant des troubles du comportement, alors qu’il n’a pas reçu d’information médicale sur les nouveaux résidents ? Avec cette enquête, un premier pas est fait vers les résidents, également vers le développement d’outils pour mesurer leur dépendance, mais aussi vers la qualité des établissements, et enfin vers une étude plus approfondie des lacunes organisationnelles de ces établissements. En 2004, Bowman, C et al (37) donnent des éléments de réponse à certaines de ces questions à l’aide d’un recensement fait entre le 30 janvier et le 5 février 2003 auprès 15 483 résidents couvrant 244 nursings homes britanniques. Deux raisons principales seraient à l’origine d’un placement par diagnostic médical, un état dégradé de santé avec des handicaps physiques, et un diagnostic de démence ou de maladies dégénératives. Le recensement confirme les résultats de l’enquête précédente (63) dans la mesure où les besoins des personnes pourraient être comblés hors établissement. Pour ces chercheurs (37), il apparaît évident que les institutions 14 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD d’hébergement auront à être confrontées à la fois à la problématique de la santé des résident, c’est-à-dire à une véritable prise en charge qui se déploie sur la vie sociale, et à la qualité de vie de leurs résidents. Durant toute cette décennie, des efforts considérables seront faits pour conceptualiser la qualité de vie et aussi pour proposer des outils d’évaluation de la qualité de vie pour la mesurer auprès des résidents de ces centres d’hébergement. Dans un article récent, Cooney, A et al (88) proposent un modèle multidimensionnel de la qualité de vie pour les personnes âgées résidantes en centre d’hébergement. D’ailleurs la construction de cette revue de littérature repose principalement sur la conceptualisation de la qualité de vie proposée par les travaux de cette équipe lors de leur participation à une recommandation nationale sur l’amélioration de la qualité de la vie dans les établissements accueillant les personnes âgées2. En effet, le modèle proposé de la qualité de la vie en établissement par ces auteurs repose sur les éléments de la qualité des soins perçus par les résidents comme importants pour leur qualité de vie (section 1.2.2 mobilité, douleurs, problèmes d’inconfort, incontinence), sur la qualité de l’accompagnement (environnement physique, liens sociaux, identité personnelle, sur l’effectivité des droits, et la communication ; section 1.3), sur l’approche person centred care (4.5), sur les autres aspects organisationnels (section 1.8). Par exemple, dans cet article de 2009 (88) les auteurs observent que dans le contexte irlandais des établissements d’hébergement auprès de 101 personnes âgées à l’aide d’entretiens avec les résidants de 12 établissements. Les thèmes les plus importants pour les résidents en termes de qualité de vie reposent sur l’éthique de la prise en charge, ce qui consiste pour le résident à vivre dans une institution souple, à y maintenir son identité personnelle, des liens sociaux, et à participer à des activités et à des thérapies communicatives. Si ces auteurs (88) évoquent les facteurs déterminants contribuant à la qualité de la vie par une analyse d’entretiens, il se pose également dans ce champ d’étude un important défi, celui de mesurer la qualité de vie chez des personnes âgées atteintes de troubles cognitifs et de démence. Cette dimension se trouve à la croisée de la recherche dans la discipline psychologie et de la 2 Improving Quality of Life for Older People in Long-Stay Care Settings in Ireland. Ireland. Dr Kathy Murphy, Prof. Eamon O’Shea, Ms Adeline Cooney, Prof. Agnes Shiel and Dr Margaret Hodgins. National IrelandNational Council on Ageing and Older People. 2006. 15 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD recherche médicale sur la pathologie des maladies neuraux-dégénératives. Elle apporte des réponses sur le plan psychométrique et une aide à la recherche médicale pour traiter les personnes atteintes de démence. Si les établissements d’hébergement pour les personnes âgées sont interpellés par ce problème, c’est bien parce que ces établissements accueillent ce type de personnes. Dans certains pays, c’est près de la moitié des résidents qui y sont accueillis. Banerjee, S et al (22) font l’état de la question par une revue de littérature très poussée. Ils constatent quels sont les facteurs ou les variables qui peuvent contribuer à améliorer la qualité de vie. Selon eux, ils ne sont pas liés à des facteurs objectifs (l’âge, le niveau d’éducation) caractérisant les personnes, mais plutôt à l’effet de la maladie tels des épisodes dépressifs. Ils montrent également que la relation entre les professionnels et les personnes âgées atteintes de démence n’est pas simple, et que sur ce point précis, il serait nécessaire de mettre en œuvre des études transversales. Par la suite, les auteurs constatent que les mesures pour évaluer la qualité de vie, dont celles proposés par NICE, seraient performantes. Néanmoins, ils observent que les effets attendus de certaines interventions restent faibles sur l’amélioration de la qualité de vie des personnes démentes, ce qui pourrait s’expliquer par la rareté d’essais randomisés sur différentes interventions. Entre 2000 et 2009, des travaux sur les mesures auront cours. En 2002, Logsdon, R et al (248) proposent de tester la validité de la mesure QOL-AD (Quality of Life- Alzheimer) pour évaluer la qualité de vie chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Avec un échantillon de 117 patients chacun soutenu par un aidant, est administré le questionnaire QOL-AD (13 items) au cours d’un entretien de 10 minutes complété par l’aidant. Les résultats montrent que sur 155 patients, 117 ont été en mesure de répondre au questionnaire et que 22 répondants n’ont pu le faire. Pour ces chercheurs américains (248), l’enquête montre que l’on peut mesurer l’état de qualité de vie des personnes souffrant de démence légère et modérée. A la suite des travaux de Logsdon, R et al (248), Edelman, P et al. (127) vont étudier le « Demantia Care Mapping » en mettant en relief les troubles cognitifs, les troubles fonctionnels des résidents et le type d’établissements où ils résident. Ces auteurs insistent par ailleurs sur la nécessité d’étudier de plus près l’interrelation entre les patients et les aidants, notamment pour identifier les facteurs qui influencent la qualité de vie à travers le processus d’évolution de la maladie. L’équipe de chercheurs de Chapell Hill (Sloane, P et al. (353)) de l’Université de la Caroline du Nord va tester les mesures proposées pour évaluer la qualité de vie (voir tableau suivant), cherchant ainsi à caractériser les propriétés psychométriques de chacune des mesures auprès de 421 résidents dans 45 établissements. Les auteurs en concluent que la plupart des mesures sont 16 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD de bonne qualité. Pour ces chercheurs, en l’absence de standards, une combinaison de ces mesures peut apporter une bonne représentation de la qualité de vie des personnes atteintes de démence. Notons que le chapitre 1.7 de la revue de littérature présente de manière plus détaillée l’ensemble des mesures proposées dans le tableau suivant. Tableau tiré (p. 39 de l’article de Sloane, P et al. (353) des mesures étudiées et des domaines de la qualité de vie Mesure QOL- D QOL-AD Logsdon et al (248) Population Patient : et versions) idem ADRQL (Rabins et al. (313)) Aidant Interactions sociales Dementia quality of life (Brod) Résident Estime de soi Dementia Care Mapping Observation Activités RSOC-QOL (Resident and Staff observation checklist) Observation Agitation et « engagement » PGC-ARS (Philadelphia Geriatric Center Affect Rating Scale) Observation Affect ou résident (deux Domaine de la qualité de vie Participation à des activités Relations avec la famille, les amis, (aspects financiers, conditions physiques) A la suite de cette grande étude sur les mesures, l’équipe de Chapel Hill va regarder de plus près le rôle des professionnels de terrain. Winzelberg, G et al (390) retiendront la mesure QOL-AD pour mesurer la qualité de vie chez les résidents. Ils vont croiser les réponses de 143 « nursing assistants » avec celles des 335 résidents qu’ils prennent en charge dans 38 établissements localisés dans 4 États américains. Il s’agit de la première étude qui examine les relations entre le type d’accompagnement offert aux résidents comme facteur contribuant à leur qualité de vie. L’analyse des questionnaires montre qu’il existe une relation positive entre les attitudes des « nursings assistants » et le niveau de qualité de vie des résidants. Autrement dit, la qualité de l’accompagnement se constituerait comme un facteur contribuant à la qualité de vie des résidents souffrant de démence. Nous verrons de manière plus détaillée cette question à la section 1.3 Qualité de l’accompagnement contribuant à la qualité de vie, et ce qu’il ressort des études sur les différents domaines de la qualité de la vie (identité, droits, communication, etc.). On peut ajouter que la revue de littérature s’ouvre sur les études qui ont creusé les relations en regardant de plus près le champ des perceptions. Les chercheurs du département du Mental Health Sciences de l’University College London vont de leur côté approcher la qualité de vie des personnes âgées atteintes de démence en tentant de 17 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD comprendre ce que sont les « besoins » de ces personnes, notion qui interpelle l’expérience de la maladie à travers différents aspects de la vie (l’environnement physique, la détresse psychologique, la prévention des risques, la mobilité, la communication). Hancock, G. A et al (176) font l’hypothèse qu’à des besoins non satisfaits pourrait correspondre une détérioration de la qualité de vie des personnes atteintes de démence. La mesure utilisée, le CANE (voir annexe) réunit l’ensemble des travaux de cette équipe de chercheurs anglais. Hancock, G & Orrell, M publieront un livre en 2004 sur cette mesure (CANE: Camberwell assessment of need for the elderly, London: Gaskell, 127. p.). Dans l’article (176) publié en 2006, les auteurs l’utilisent, ainsi que d’autres outils tels que : Clifton Assesment Procedures for elderly-Behaviour Rating Scale, le Barthel Scale of Activities of Daily Living, Challenging Behaviour Scale ; Cornell Scale for depression in Dementia, Rating Anxiety in Dementia, Clinical Dementia Rating Scale, Mini mental Status Examination pour compléter leur étude sur les besoins. Les chercheurs vont ainsi interroger 238 personnes (192 femmes et 46 hommes dont la moyenne d’âge est 86,5 années). Sur les 3929 besoins identifiés, 2872 besoins sont satisfaits. Ce qui apparaît intéressant dans cette grande étude concerne l’identification des besoins non comblés. Il en ressort en effet que les personnes atteintes de démence seraient affectées par leur niveau de mobilité relié avec des problèmes chroniques d’incontinence, et par leurs besoins sociaux en déficit dans leurs activités quotidiennes. En 2009, les chercheurs du Department of Mental Health vont publier une importance étude sur la relation entre l’évolution de la démence chez les personnes malades et leur qualité de vie (176). Partant du constat qu’une meilleure qualité de vie des personnes n’implique pas nécessairement une atténuation de la maladie, ils énoncent l’hypothèse qu’une intervention améliorant la qualité de vie pourrait permettre aux personnes d’être moins souffrantes par rapport à l’évolution de la maladie, et que si tel était le cas l’évaluation de la qualité de vie serait utile comme prédicteur du processus d’évolution de la maladie. Partant du CANE, une intervention est pratiquée auprès d’un groupe visant à combler tous les besoins par rapport à un groupe contrôle qui sera lui occupé pendant 20 semaines à des activités ordinaires telles qu’elles se font dans leur établissement. Pour prendre en compte l’état de la personne, les chercheurs utilisent le QOL-AD complété par les résidents et les professionnels Après ces 20 semaines d’intervention, un enquêteur en aveugle recueillera les résultats des deux groupes. Partant de 238 résidents, 192 (les autres étant décédés, ou transférés dans un autre établissement) ont été suivi durant cette période. Mesurant le changement de la qualité de vie et la qualité de vie ellemême, Hoe, J et al (191) montrent que les changements dans la qualité de vie sont reliés à des 18 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD facteurs cliniques tels que l’humeur et la cognition. La connaissance nouvelle apportée par cette recherche se situe sur un point précis : dans le processus, partant d’une qualité de vie élevée, elle aurait tendance à s’abaisser, alors que partant d’un niveau faible de qualité de vie, il aurait tendance à s’élever. Ceci amène les auteurs à juger d’abord de la capacité du QOL-AD à détecter les changements de la qualité de vie au cours des 20 semaines. Ils retiennent que le QOL-AD est une mesure valide de la qualité de vie. De plus, il leur apparaît évident qu’une amélioration de la qualité de vie constitue un élément clé de la qualité des soins dans les établissements d’hébergement. D’ailleurs, nous verrons plus en détail ce qu’il en découle au chapitre 1.2. Qualité des soins contribuant à la qualité de vie de la présente revue de littérature. Concernant l’expérience des personnes souffrant de démence, les chercheurs du Department of Mental Health de l’University College London (176) montrent que c’est plus le handicap que la maladie qui joue sur la détérioration de l’état de santé. L’évolution de la maladie n’implique pas une baisse de l’estime de soi qui serait plutôt connectée, outre l’humeur et l’apparition de troubles cognitifs, avec les relations qu’entretiennent les patients avec leur environnement social et institutionnel. Les implications de ces résultats visent à montrer qu’il faudrait étudier de manière plus approfondie les effets d’interventions psychosociales à des intervalles réguliers dans un cadre objectiviste à l’aide d’étude longitudinale en vue de mieux comprendre les impacts de la démence sur la qualité de vie. Dans l’ordre, nous poursuivons cette revue de littérature d’abord sur les différences de perspectives que recouvre la notion de qualité de vie pour les personnes âgées, pour les professionnels et pour les proches. Ensuite nous envisagerons successivement la qualité des soins, la qualité de l’accompagnement, l’impact des compétences professionnelles sur les situations complexes, le person centred care, les autres aspects organisationnels contribuant à la qualité de vie, et enfin les outils et processus d’évaluation de la qualité de vie. 1.1. Les différences de perspectives de ce que recouvre la notion de qualité de vie On peut ouvrir cette question des différences de perspective sur la qualité de vie à partir des résultats de cette grande enquête américaine de 2000 à laquelle ont participé 1326 résidents, 1326 professionnels, et 989 proches dans 40 nursing homes américains (Medicare, Medicaid), même si les auteurs (Kane, R et al (214, 2005) n’ont pas eu comme objectif d’étudier les différences de perspectives que recouvre la notion de qualité de vie entre les résidents, leurs proches, et les professionnels. En effet, ils cherchent plutôt à démontrer que l’appréciation de la 19 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD qualité de vie est d’ordre subjectif, et que par conséquent elle relève davantage d’une évaluation personnelle, notamment du résident qui pourrait faire foi d’un « gold standard » aux États-Unis. 11 domaines ont été investis : confort, dignité, autonomie fonctionnelle, espace privé, activité signifiante, appréciation des menus pour les repas, relations, sécurité, bien être, bien-être spirituel et individualité. Deux domaines n’ont pas été traités par les professionnels : le bien-être spirituel et les relations sociales des résidents. Pour tous les domaines, il semblerait qu’il y ait une correspondance entre les propos des résidents et ceux des proches. Les coefficients de corrélation, bien qu’assez faibles pour les items psychologiques (sentiments de solitude, de joie, d’ennuis, de colère, de contentement, d’inquiétude, d’être mal ou d’avoir peur) diffèrent entre les proches et les professionnels par rapport aux résidents. Dans le même esprit, Kahanpää, A et al (210, 2006) posent également le présupposé que les résidents sont généralement en mesure d’évaluer la qualité des services, mais lorsqu’ils en sont incapables, une autre source d’information devient nécessaire. Les auteurs cherchent à évaluer le niveau de consistance entre les réponses données par les résidents sur l’évaluation des services par rapport à celles rapportées par les proches et celles des professionnels. En 2002, ils interrogeront 312 usagers (« clients » dont l’âge moyen est de 82 ans) de nursing homes finlandais, 312 proches et 312 professionnels reliés aux 312 résidents. Mesurant le niveau de consistance selon une distribution de fréquence, les résultats montrent que les proches sont plus critiques dans leur évaluation des services que les professionnels et que les résidents. Ils montrent aussi que le niveau de consistance est élevé entre les trois catégories pour les items « relations avec les autres » et « médication », mais très faible dans l’ensemble, à l’exception de l’habillement (consistance résident/familles) et pour la vie privée (consistance pour les 3 catégories). Ces auteurs (210) abondent ainsi dans la même direction que Kane, R et al (214). Du Département of Mental Health de l’University College London, l’équipe de chercheurs (Orrell, M et al (296)) pose la question plus particulière de la capacité des personnes atteintes de démence à évaluer leur besoins, sachant que compte tenu de leur état de santé, ce sont souvent les professionnels et les proches qui prennent des décisions à leur place. Dans trois grandes régions anglaise (Londres (10), North Wales (8), Manchester(6)) 24 nursing homes seront contactés en vue d’entretiens auprès de résidents atteints de démence. Au total 238 résidents seront sélectionnés, et 148 d’entre eux seront retenus compte tenu de leur capacité à répondre au questionnaire CANE (voir annexe), de même que 81 proches et 149 professionnels qui participeront à l’enquête. Sur l’ensemble des 24 items du questionnaire CANE, les informations en provenance des professionnels et des proches par rapport aux résidents sont fortement corrélées pour les besoins comblés. Pour les besoins non comblés, il n’existe qu’une corrélation 20 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD faible entre ceux évalués par les professionnels et par les proches. Le niveau d’agrément pour les 24 items est de 67% entre les résidents et les professionnels, (un assentiment faible entre les deux groupes pour les items suivants : mémoire, activités quotidiennes, détresse psychologique et continence), de même que les résidents ont identifié un nombre élevé de besoins non comblés : troubles sensoriels, santé physique et détresse psychologique. Entre les professionnels et les proches le niveau d’agrément est de 50% (assentiment faible entre les deux groupes sur les items suivants : troubles sensoriels, santé physique, médicaments, détresse psychologique, information, liens sociaux et entourage). Par l’intermédiaire du CANE, l’équipe du Department of Mental Health(296) montre que les résidents atteints de démence modérée sont en mesure et en capacité de répondre aux questions concernant la perception de leurs besoins, d’autant que leurs opinions sont partagées par les proches et les professionnels. L’étude ajoute que l’information entre les professionnels et les proches serait à améliorer compte tenu du niveau faible d’agrément sur les items du questionnaire CANE. Pour prendre en compte les différences de perspectives entre ce que recouvre la notion de qualité de vie selon les différents acteurs au sein des différents établissements d’hébergement pour les personnes âgées , nous faisons état d’articles identifiant des variables qui commandent aux relations entre les professionnels et les résidents, mais aussi entre les résidents et leurs familles, entre les familles et les professionnels, et entre les professionnels. 1.1.1. Entre les personnes âgées et les professionnels Gaugler, JE (157 2005) part du constat que les perceptions des professionnels à l’égard des résidents constituent des éléments clés pour l’amélioration des conditions de vie de ces derniers. Dans son article, il fait état de la littérature montrant que, pour les professionnels, les domaines les plus importants contribuant à la qualité de vie portent sur la qualité des soins prolongés et « l’autonomie » du résident. A la suite, il (157) propose dans un premier temps d’identifier les facteurs objectifs différenciés qui peuvent jouer de manière négative sur la perception des professionnels à l’égard des résidents (le niveau de cognition, le statut professionnel, le niveau d’éducation, et les orientations de la famille du résident). Sur un échantillon de 112 établissements d’hébergement américains, l’auteur (157) propose les résultats de l’enquête élaborée par des entretiens téléphoniques auprès des professionnels et d’un membre de la famille du résident. S’agissant des résidents, leurs réponses seront obtenues par des entretiens. Il y aura également des entretiens qui auront lieu avec 41 infirmières entre l’automne 2001 et le printemps 2002. Pour les fins de l’analyse, deux indicateurs ont été pris en considération : le niveau d’intimité entre le professionnel et le résident (mesure de cohésion, 9 items, oui-non) et 21 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD le niveau de connaissance (très bien à pas du tout) des professionnels sur les informations personnelles et les informations spécifiques sur l’état de santé du résident (occupations antérieures, famille, goûts, intérêts, et plan de soins). Utilisant un modèle de régression multiple, il apparaît que les variables prédictives de la cohésion entre les professionnels et les résidents se rapportent à l’état marital du professionnel (être marié), à la famille (bien la connaître), et à la taille de l’établissement (petite unité). Ils montrent (157) que la variable prédictive sur le niveau de connaissance se rapporte aux difficultés d’apprentissage du résident. Gaugler, JE (157) en conclue que les personnes âgées résidant dans des unités de petite taille sont perçues positivement par les professionnels. Dans la même logique, le fait d’avoir des relations fortes avec les familles, amène les professionnels à percevoir positivement le résident. Mittal, V et al (2007, 266) s’intéressent au décalage entre la perception de la qualité de vie des résidents et celle des professionnels, conduisant à nous mettre sur la piste d’indicateurs pouvant juger de la qualité de vie par les relations entre les professionnels et les résidents. Revisitant la littérature sur ce point, ils concluent (266) que le rapport entre les professionnels et les résidents s’inscrit dans une relation de prestation de service. Si les professionnels sont satisfaits de leurs conditions de travail, ils seront à même de donner une prestation de qualité et le décalage sur l’évaluation de la qualité de vie entre les deux groupes pourrait s’en trouver abaissé. Une étude longitudinale mesurant l’impact d’un processus d’amélioration de la qualité des soins a été menée en trois 3 vagues successives. Pour 223 résidents au premier tour, 217 au deuxième, et 218 résidents au dernier tour, et pour 325 professionnels, 318, et 331 professionnels sur la qualité de vie des résidents dans deux nursings homes (6 unités de soins) de la Pennsylvanie, 11 domaines portant sur la qualité de vie pour les résidents sont évalués: le confort, l’autonomie fonctionnelle, l’espace privé, la dignité, les activités signifiantes, l’appétit, l’individualité, les relations sociales, la sécurité, le bien-être spirituel. De plus, un questionnaire sur la satisfaction au travail est donné aux professionnels en 15 items selon 5 grands domaines : le contenu du travail, les compensations, les chances d’avancement, les collègues, les supérieurs. Pour chaque vague, est mesuré dans un entretien avec le résident ce que les professionnels offrent comme qualité de vie en regard des domaines cités. En mesurant le décalage, (soustraction entre les réponses des résidents et les réponses des professionnels), on obtient un décalage positif (surestimation des perceptions des résidents), ou négatif (sous-estimation des perceptions des résidents). Les résultats sont largement négatifs (sous-estimation). Les professionnels sousestiment la qualité de vie des résidents, ce qui serait largement expliqué par la satisfaction du travail des professionnels. 22 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Spector, A et al (358- 2006) du Department of Mental Health de l’University College London, dans la foulée des travaux d’Orrell et al (296), qui signe d’ailleurs cet article en co-auteur, comparent les évaluations des résidents souffrant de démence par rapport aux évaluations des professionnels. 76 dyades (résidents souffrant de démence dont l’âge moyen est de 85.2 ans, avec 92% de taux de réponse) constituent l’échantillon de leur étude localisée dans 9 « residential homes » anglais. D’un côté, les résidents complètent un questionnaire Qol-AD. De l’autre, les professionnels complètent ce questionnaire, de même qu’un questionnaire sur leur satisfaction, sur leurs anticipations, et sur le projet de soin-vie des résidents. 3 items couvrent la santé physique, l’humeur, les conditions de vie, la mémoire, la famille, les aspects financiers, pour les résidents l’identité personnelle avec une échelle de Likert. Pour les professionnels, une version identique de Qol-AD, un questionnaire sur la satisfaction du travail (18 items, échelle de Likert), un questionnaire ADQ (Approaches to dementia questionnaire). Un test de Wilcoxon est utilisé pour comparer les réponses des deux groupes. L’analyse statistique montre qu’il existe des différences significatives entre les deux groupes sur 3 items du Qol-Ad (mémoire, travaux, religion, et proches). Pour contrôler ces divergences, les auteurs testent les caractéristiques sociodémographiques des professionnels (l’âge, le nombre d’années de service dans le même établissement, et le nombre d’années d’expérience auprès des personnes âgées), leurs rapports au projet de soin-vie des résidents, leurs satisfactions au travail, et leurs anticipations sur l’état de santé des résidents. Les résultats des tests n’étant pas significatifs, les données sont analysées établissement par établissement. Des corrélations significatives apparaissent entre leurs anticipations, sur leur vision du projet de vie-soin et sur l’évaluation de la qualité de vie des résidents. Contrairement aux résultats obtenus par Mitral et al (266), la satisfaction au travail n’apparaît pas comme une variable significative. Cela étant, Spector, A et al (358) concluent que pour les domaines investis par les résidents et ceux investis par les professionnels, les anticipations du personnel apparaissent importantes pour le niveau de qualité de vie des résidents. McGilton, KS et al (257) considèrent également que la relation entre les professionnels et les résidents joue un rôle crucial sur la qualité de vie des résidents. Les chercheurs ont mené une enquête qualitative auprès de 25 résidents et de leurs proches et de 32 professionnels dans 2 établissements canadiens de soins de longue durée. Sur les définitions réciproques d’une relation proche, les professionnels abordent leurs relations de proximité par la réciprocité, c’està-dire à partir de leur propre expérience avec le résident. Les résidents définissent leurs rapports avec les professionnels par des rapports plus psychologiques, évoquant les attitudes et les comportements des professionnels à leur égard. Pour les familles, un fait demeure, c’est la 23 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD conviction qu’une relation proche a des influences positives sur le bien–être du membre de leur famille hébergé dans ces établissements. Les résultats de cette étude qualitative montrent que les professionnels, les familles et les résidents définissent de manière différente le domaine d’une relation proche. Ces trois groupes abordent tous le besoin de communication et conviennent que des conditions objectives, telles que des professionnels non formés et surchargés, sont des obstacles qui réduisent la possibilité de créer une relation proche capable de faire sens pour le résident et pour le professionnel. Ces indicateurs nous amènent aux différentiels de perspective lorsqu’entre en jeu la conception de la qualité de vie, notamment lorsque des résidents souffrent de démence. Par exemple, aux Pays Bas, Droes, RM et al (119), publient les résultats d’une étude exploratoire élaborée à partir de focus groupes, d’entretiens avec les professionnels et avec des résidents. (106 personnes âgées souffrant de démence modérée visitant des centres (Day care) de villes hollandaises venus donner leurs opinions sur les domaines contribuant à la qualité de vie, 5 coordonnateurs de ces 10 centres, 37 résidents de nursing homes, et 13 professionnels (physiothérapeutes). 11 domaines de la qualité de vie ressortent de cette enquête. Pour l’ensemble des répondants: affect, estime de soi, attachement (liens), liens sociaux, activités enrichissantes, environnement physique, situation financière, sécurité et vie privée, autodétermination et liberté, être utile, vie spirituelle. Le domaine de la vie financière et celui de la vie spirituelle n’ont pas été abordés par les professionnels. Si l’on compare les domaines abordés par les professionnels, par les résidents et par les visiteurs, des similarités apparaissent, mais aussi des différences. Les domaines de l’affect, de l’estime de soi (pour les professionnels, il s’agit d’en faire la promotion), des activités enrichissantes, de la sécurité et de la vie privée, de l’autodétermination, sont des domaines largement partagés par les deux groupes. Les domaines de « l’attachement » (liens), des liens sociaux, des activités enrichissantes, du « sens de l’esthétique » dans l’environnement de vie sont les domaines investis par les résidents. Sur le domaine qualifié d’« attachement », les résidents insistent sur le fait d’avoir une ambiance ou un milieu de type familial, alors que les professionnels ne prennent pas en compte cet item. Les liens sociaux s’arriment pour les résidents à la famille. Sur ce point, les résidents abordent la perte de proches comme un fait provoquant des épisodes de vie où la qualité de l’existence est mise à l’épreuve, alors que les professionnels banalisent cet item. S’agissant du domaine de la santé mentale et physique, la différence importante est que les résidents évoquent spontanément de manière détaillée ce qui leur permet d’être bien portant ou d’être mal, alors que dans ce domaine les professionnels ont 24 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD tendance à penser que les résidents ont ce qu’il leur faut et ces besoins sont estimés comme comblés. 1.1.2. Entre les personnes âgées et leurs proches Cohen-Mansfield, J et al (75), dont les travaux sont connus sur l’approche person centred care, publient un article en 2007 qui rend compte du contenu des rapports établis par les conjoints de personnes âgées atteintes de démence. Une comparaison est faite entre les rapports provenant des personnes résidant avec leurs conjoints malades (12) et les rapports établis par les conjoints (20) qui sont en dehors de l’établissement. Utilisant le questionnaire SHAPE (Self maintenance Habits and Preferences in Elderly), il est demandé aux conjoints de suivre les activités quotidiennes de leur conjoint malade. En comparant les appréciations des deux groupes de conjoints, les auteurs montrent que l’éloignement des proches de la vie commune au quotidien (sommeil, repas, habillement, hygiène) rompt le lien de prise en charge. Non surpris par ces résultats, ils ajoutent également que sur ces 4 activités les conjoints de malades hébergés dans des établissements s’en tiennent à deux activités (le lever du matin et le temps nécessaire à l’habillement), ce qui correspond tout à fait aux activités les plus déterminantes qui sont observées pour les personnes atteintes de démence. 1.1.3. Entre les professionnels et les proches des personnes accueillies Davies, S et al (102) étudient à travers le processus de placement ce qu’il advient des relations entre le nouveau résident et sa famille. A l’aide d’une enquête qualitative auprès de 48 proches qui les ont accompagnés, l’analyse révèle qu’il existe trois phases couvrant la transition pour les proches. Il s’agirait de maintenir la continuité, de garder un œil sur la qualité des soins et de l’accompagnement, et de contribuer à la vie de l’établissement. Pour cette dernière étape, les proches se placent au-delà de la simple recherche de meilleurs soins et d’une bonne qualité de vie pour leur proche hébergé. Ils sont dans l’attente et le désir de contribuer à la vie communautaire de l’établissement. Les auteurs notent à cet égard que cet engagement est rarement encouragé par les établissements, et que pour changer la culture trop médicalisée, ceux-ci auraient intérêt à prendre en compte cette volonté. Plus généralement, il serait important que les professionnels puissent au cours leur formation intégrer ce rôle possible des proches comme personnes affiliées à l’institution. Bauer, M.et al (24) partent du constat que l’idéologie de la formation d’infirmière concernant les proches prône leur intégration à titre de « partenaires » dans les nursings homes. Les chercheurs, par une approche constructiviste, tentent de comprendre la réalité ce qu’il en est 25 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD vraiment en considérant leurs conditions de travail comme une expérience vécue par les professionnels. S’échelonnant sur une période de 9 mois, des interviews d’une heure sont menées auprès 30 professionnels, les rencontres se font sur leur lieu de travail (nursings homes australiens). Par le logiciel Ethnograph, l’analyse des données retient sept attitudes ou comportements jugés non acceptables de la part des familles envers le résident et envers eux. Pour les professionnels, « they don’t care », pour quelques familles, il y aurait une démobilisation de la prise en charge ; « lacking insight », plusieurs familles n’essaient pas de comprendre le travail d’accompagnement fait par le personnel ; « interfering in care », en plus mal informées, les familles font obstacle au travail et le personnel doit reprendre ou compléter ce qui a été interrompu ; « making demands », les familles sont dans la demande de manière souvent directive exigeant une réponse immédiate ; « it’s never enough », les familles très demandantes sont souvent les plus insatisfaites, ce qui peut avoir comme conséquence de les démoraliser. A cela s’ajoute la question de l’origine ethnique, où il apparaît difficile pour les professionnels de s’adapter à la multiplicité d’origines. Enfin, un autre défi pour les professionnels consiste à s’adapter à l’existence de conflits au sein des familles. Bauer, M.et al (24) concluent que le travail des infirmières en nursing home ne peut-être fondé sur une approche client. Dans le même pays, Bramble, M et al (42) étudient les rapports entre les proches et les professionnels lors de l’admission d’une personne atteinte de démence dans un nursing home. Avec un échantillon de 10 professionnels ayant participé à une étude expérimentale portant sur une intervention éducative, les chercheurs s’entretiennent (questionnaire semi-structuré) avec ces professionnels. Dans cet article, les chercheurs montrent que les professionnels sont conscients de l’épisode perturbant que représente pour les familles l’installation de leur proche dans un établissement d’hébergement, et que dans ces conditions beaucoup d’insatisfaction se révèlent de la part des proches. Face à cette attitude négative subie par les professionnels, les chercheurs avancent la nécessité d’une formation plus médicale sur la démence, mais également une formation avec une orientation psycho-sociale leur permettant de négocier avec les proches durant cette phase de transition. Marziali, E et al (254) s’attaquent aux problèmes persistants et récurrents des plaintes des proches dans les nursings homes. Regroupant les 10 infirmières en focus groupe, après avoir mené 9 entretiens auprès des familles, les problèmes les plus récurrents apparaissent ici. Les plaintes des proches portent sur des attentes sur les soins quotidiens, sur les perceptions de la prise en charge de la part des familles (attentes, problèmes de communications, non prise en compte de la demande), sur les relations familiales (conflits psychologiques et ou financiers avec le proche hébergé), les réactions affectives sur la perte ou la perte anticipée du proche (peur de 26 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD la mort du proche). Les chercheurs adoptent une position clinique et proposent des stratégies en vue de répondre aux plaintes des proches (la préparation à l’admission), la mise en place d’un ombudperson (recommandation), une formation aux situations conflictuelles, et un recueil de données sur les plaintes des familles et les modes de résolution pour chacune des plaintes dans l’établissement. 1.1.4. Entre les différentes catégories de professionnels Depla, MF et al (2003) (109) évoquent la difficulté pour les établissements d’hébergement d’accueillir des personnes âgées ayant une santé mentale dégradée ou avec des problèmes chroniques. Deux types de pratiques s’opposent, celle d’une approche médico-sociale et celle de soins infirmiers psychiatriques. En dépit du mouvement de désinstitutionalisation, il demeure que les personnes âgées avec un passé psychiatrique peuvent avoir besoin d’un placement dans un établissement d’hébergement. Les auteurs de cet article (109) proposent l’intégration de services de psychiatrie gériatrique dans les nursings homes. Un problème particulièrement délicat est soulevé : comment dans la pratique médico sociale, peut-on faire une place à ces résidents ? Ce travail d’intégration est en cours dans les établissements d’hébergement depuis 2 ans, et qui disposent de 146 places. Une analyse ethnographique (109) est proposée pour les 6 sites où seront installés des unités spéciales dans les hôpitaux psychiatriques (2) et des places dans les centres d’hébergement (unités séparées 2 et avec les autres résidents 2). Les chercheurs ont observé dans trois de ces programmes l’intégration des patients durant 20 jours et ont procédé à des entretiens semi directifs auprès de 10 professionnels, de trois résidents et de deux proches pour chaque programme. L’objectif des entretiens était de mieux comprendre comment le personnel pouvait établir une pratique de soins de qualité. En termes de résultats, il s’avère que pour les hôpitaux psychiatriques et les établissements d’hébergement, la constitution d’unités pose au niveau administratif des problèmes (unités de gériatrie dans un hôpital ou unités psychiatriques dans un établissement d’hébergement). Pour les professionnels, la division de travail est différente. Dans l’hôpital psychiatrique, les professionnels de terrain seront coupés du personnel de soin qui viendra de manière ponctuelle, alors que dans les centres d’hébergement, l’expertise psychiatrique sera intégrée dans l’établissement. Un conflit sur les pratiques surgit entre les deux orientations, la pratique du soin psychiatrique et la pratique du soin gériatrique. De plus, s’ajoute dans les établissements d’hébergement le problème de la libre circulation des patients psychiatriques. 27 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Les articles portant sur les perceptions des résidents, des proches et des professionnels selon la perspective, le domaine investi et le mode de recueil des données Auteur Perception et ou perspective Domaine investi Outil ou mode de recueil Bauer M. Staff-family relationships Perception des professionnels sur les Perception par le personnel des Entretiens avec les aidants in nursing home care: A typology of familles et les résidents en maison de comportements des familles des professionnels challenging behaviors. 2007. (24) retraite résidents, de leur place dans l’institution et leur capacité d’évaluer Pays : Australie les besoins des résidents. Bramble M et al. Seeking connection: Family care experiences following long-term dementia care placement. 2009. (42) Perception des parents des résidents sur les professionnels après une installation de leurs proches en maison de retraite Description qualitative de l’expérience des aidants familiaux ayant placé un parent atteint de démence dans une maison de retraite médicalisée de long séjour Entretiens semi-directifs Perception des époux des résidents de maisons de retraite atteints de démence L’étude compare les actes quotidiens des personnes démentes dans le présent et dans la passé selon l’énonciation par les époux ; le degré de visibilité de ces changements pour les époux ; et leurs perceptions de l’importance de ces gestes pour leur partenaire. Questionnaire Self-maintenance Habits and Preferences in Elderly (SHAPE) Auto-perception par les aidants familiaux de leur participation dans la vie à l’institution 37 entretiens semi-directifs concernant 48 personnes qui ont aidé un parent proche à déménager dans une maison de retraite Perception de la qualité de vie par les personnes âgées atteintes de démence confrontée à la vision des aidants professionnels et aux modèles théoriques Entretiens, focus groupes et analyse de la littérature Pays : Australie Cohen-Mansfield J, et al. Changes in Habits Related to Self-care in Dementia: The Nursing Home Versus Adult Day Care. 2007 (75) Pays : .USA Davies, S et al. 'Making it better': self-perceived roles of family caregivers of older people living in care homes: a qualitative study. 2006 (102) Pays : Royaume-Uni Droes, R-M et al. Quality of life in dementia in perspective: An explorative study of variations in opinions among people with dementia and their professional caregivers, and in literature. 2006 (119) Perception des proches des résidents Perspectives des personnes âgées atteintes de démence et des professionnels Pays : Pays-Bas 28 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Auteur Gaugler, JE. Staff perceptions of residents across the long-term care landscape. 2005 (157) Perception et ou Perspective Perspectives du personnel sur les résidents Pays : États-Unis Marziali, E et al. Persistent family concerns in long-term care settings: Meaning and management. 2006 (254). Pays : Canada McGilton, KS et al. Close care provider-resident relationships in long-term care environments. 2007. (257) Pays : Canada Spector A et al. Quality of Life (QoL) in Dementia: A Comparison of the Perceptions of People With Dementia and Care Staff in Residential Homes. 2006. (358) Perspectives des familles des résidents et du personnel Perspectives des résidents, des familles et des aidants professionnels Perspectives du personnel et des personnes âgées atteintes de démence Domaine investi Question de lien empirique entre les caractéristiques de l’établissement, des résidents, des familles, du personnel et la perception du personnel des résidents des maisons de retraite médicalisées et non-médicalisées ou foyers logement Les caractéristiques institutionnelles et celles des aidants familiaux qui empêchent de résoudre le problème de plaintes récurrentes des familles à propos du soin procuré à leurs parents à la maison de repos Le but de la recherche a été d’analyser les perceptions des relations proches aidants-résidents dans des établissements de soin à long terme par les résidents, leurs familles et les aidants professionnels Qualité de vie ressentie par des personnes âgées démentes et le personnel qui les soigne, facteurs de divergence de ces évaluations Outilsou mode de recueil Entretiens téléphoniques ou en face-àface avec les personnes âgées, les résidents, les familles des résidents et les directeurs des établissements. L’étude interroge la cohérence des évaluations de qualité de soin entre les résidents, leurs familles et les infirmières. Entretiens avec les résidents, leurs familles et leurs aidants professionnels Pays : Royaume-Uni Kahanpää, A et al. Consistency of quality assessments in long-term care by the clients, family members and named nurses. 2006 (211). Perspectives des résidents, des familles et des aidants professionnels Entretiens avec 9 membres de familles systématiquement préoccupés à propos du soin fourni à leurs parents, 2 focusgroupes avec des infirmières. Analyse de contenu des entretiens et des focusgroupes. Analyse comparative des entretiens faits auprès de résidents, leurs familles et leurs aidants professionnels Quality of life-Alzheimer disease’’ (QoLAD) et des tests pour détecter la démence. Les aidants ont aussi accomplis Qol-AD test, ils ont été interrogés également sur la satisfaction du travail, la perception de la démence, la qualité de vie de la personne aidée. Pays : Finlande 29 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Auteur Perceptions et ou Perspective Domaine investi Outil ou mode de recueil Mittal, V et al. Perception Gap in Quality-of-Life Ratings: An Empirical Investigation of Nursing Home Residents and Caregivers. 2007. (266) Perspectives des résidents des maisons de retraite et du personnel Analyse de la différence dans la perception de la qualité de vie par les résidents et le personnel Un modèle hiérarchique linéaire. Pays : États-Unis Orrell, M et al. The needs of people with dementia in care homes: The perspectives of users, staff and family caregivers. 2008. (296) Perspectives des personnes âgées atteintes de démence, leurs familles et le personnel 11 dimensions de qualité de vie ont été définies. Les aidants ont évalué leur satisfaction de travail et la qualité de vie de leurs aidés. Les résidents des mêmes unités ont témoigné sur leur qualité de vie. Pour chaque dimension de la qualité de vie, l’évaluation des résidents a été soustraite de celle des aidants. Comparaison des besoins des personnes âgées atteintes de démence estimés par eux-mêmes, un aidant familial et le personnel de la maison de retraite L’échelle Camberwell Assessment of Need for the Elderly (CANE) remplie par le personnel pour les résidents atteints de démence, par les résidents lucides, et les aidants familiaux Pays : Royaume-Uni Kane, R et al. Proxy Sources for Information on Nursing Home Residents' Quality of Life. 2005 (214) Perspectives des résidents, des familles et des aidants professionnels L’étude interroge la correspondance des estimations de qualité de vie par les aidants professionnels ou familiaux et par les personnes concernées. Échelle Quality of Life (QOL), leurs familles et les infirmières a servi de base pour analyser des corrélations et construire des régressions. Pays : États-Unis 30 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD 1.2. Qualité des soins contribuant à la qualité de vie La qualité des soins est un important volet contributif de la qualité de vie chez les personnes âgées résidant en EHPAD. On peut catégoriser les éléments constitutifs de la qualité des soins en deux familles : les facteurs ayant trait à des risques proprement dits (escarres, chutes, troubles nutritionnels, iatrogénie, etc...), et les facteurs ayant trait à des éléments de santé perçus comme importants par les personnes âgées pour leur qualité de vie (mobilité, douleur, incontinence…). Plus de 140 articles ont été retenus en liste préliminaire et pris en compte, mais on notera que la grande majorité d’entre eux sont des études ouvertes, des observations, des analyses rétrospectives, et parfois des points de vue. On trouve dans cette sélection 18 travaux dont la méthodologie s’appuie sur un essai avec groupe contrôle, et quelques revues de littérature. Cette synthèse, revue d’actualité concernant des travaux qui parfois ne portent que sur la qualité des soins sans aborder la problématique de la qualité de vie, prend en compte cette hétérogénéité. Les travaux évaluant la qualité des soins peuvent permettre de comparer des soins en institutions et des soins à domicile en contrôlant les deux groupes pour l’âge, le sexe et le niveau de morbidité. Pour Fahey, T et al. (2003) (137), dans une étude réalisée à Bristol, le standard général de soins est jugé inadéquat quelque soit le contexte de prise en charge : défauts de traitement, défauts de suivi des paramètres vitaux, défauts de vaccination. Dans le groupe placé en institution, on retrouve davantage de recours inappropriés aux psychotropes. 1.2.1 Prévention des risques Pour garantir la qualité des soins, l’identification des facteurs de morbidité à prendre en compte chez les personnes âgées vulnérables est essentielle. Elle peut faire l’objet d’une priorisation selon la méthodologie mise en œuvre par RAND Corporation (Sloss, EM (2000) (354)) qui a permis de retenir 21 conditions morbides gériatriques, qui sont la cause de 50 % des besoins de soins. Les sujets d’intérêt principaux retenus par les professionnels Nord Américains retrouvent les principaux sujets de cette revue de littérature (Messinger-Rapport, BJ et al (263)). Escarres La prévention des escarres fait partie des domaines les plus étudiés dans la littérature. Parmi les 7 articles fournis, on retrouve différents niveaux d’appréhension de la problématique. O'Hare ,J (2008), (293) rapporte le résultat d’une revue conduite par la Commission pour la régulation des soins d’Écosse qui a analysé la situation concernant la prévention et les soins en matière d’escarres pour les personnes âgées vivant en institution de 2002 à 2006 à travers des rapports 31 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD d’inspection, des plaintes et des actions correctrices. Les recommandations concernent 6 domaines de vigilance portant tant sur la prévention que sur le traitement. Lorsqu’elles existent, les bases de données nationales permettent de dresser de véritables inventaires nationaux, utiles pour prioriser les recommandations nationales (Park-Lee, E et al (2009), (400)). Une première famille de travaux concerne l’amélioration des facteurs de vulnérabilité aux escarres afin d’étayer les approches préventives, menées dans différents pays, tels par exemple la Belgique avec une étude rétrospective portant sur 235 institutions (Vanderwee, K et al (2009) (371)) ou la Chine avec une étude prospective qui trouve plus de 20% d’incidence (Kwong, EW et al, 2009 (233)).. A côté de l’identification des facteurs de risques et de leur contrôle, le répertoire et l’analyse critique des protocoles de prévention est une autre approche d’amélioration des pratiques, comme le soulignent Wilborn, D et al (2006) (387) en Allemagne à propos d’un paradoxe apparent : si sur 23 protocoles, seuls 2 sont conformes aux recommandations des experts, les établissements qui ont mis en place des protocoles formalisés présentent les prévalences d’escarres les plus faibles. Toujours en Allemagne, Wichner Daniel, S et al (2009), (386), en évaluant la qualité de mise en oeuvre de protocoles de prévention et de traitement, observent que les établissements qui ont les meilleurs scores de mise en oeuvre ont aussi les taux de prévalence les plus bas en matière d’escarres. On note dans un pays comme les Etats Unis, malgré des décades de focalisation sur l’amélioration de la qualité des soins en établissements avec un niveau significatif de pression règlementaire, malgré les efforts notamment en matière de prévention des escarres et des chutes, qu’un bilan mitigé s’impose, attribué par les auteurs à des causes systémiques (Gruneir, A et al. 2008 (170) ). 11% des personnes âgées en établissement souffraient d’escarres en 2004, tandis que seuls 1/3 des patients souffrant de lésions de stade 2 avaient reçus des soins conformes aux recommandations. Une dernière tendance mérite d’être soulignée avec la mise en évidence de l’accroissement des suites juridiques données aux USA lors de la survenue d’escarres et/ou de malnutrition chez des résidents: les établissements sont condamnés dans 87% des cas avec des indemnités financières d’autant plus élevées que les causes d’escarres étaient plurifactorielles (Voss, AC et al. 2005 (376)). Chutes Plus de 30 articles faisaient partie de la sélection concernant la prévention des chutes. La peur de tomber et un antécédent de chute font partie des facteurs clefs à prendre en compte dans une 32 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD stratégie de prévention : ils sont retrouvés chez près d’une personne âgée sur deux dans l’étude de Sharaf, AY et al (2008) (343). Parfois méconnues, de nombreuses pathologies sont associées au risque de chute : diabète (Maurer, MS et al. 2005, (255)), anémie (Pandya, N et al, 2008 (297)). D’autres causes sont plus classiquement mises en cause : c’est le cas de l’ostéoporose non traitée (Crilly, RG et al, 2003 (93)), et plus encore de l’utilisation des psychotropes (Sterke, CS et al, 2008 (360)). Dans l’étude de cohorte de Cooper, J et al (2007), (89), plus de 60% des résidents ont connu au moins une chute sur une période de 19 mois, de façon directement corrélée avec l’utilisation de médicaments psychotropes, rappelant l’importance du suivi des recommandations d’utilisation de ces produits. Ce point est documenté dans la revue des essais contrôlés conduite par Norris, MA et al (2008) (289) qui identifie 10 essais correspondant aux critères de la « Canadian Task Force on Preventive Health Care » et qui recommande d’associer des mesures générales au niveau de l’établissement à des approches préventives individuelles personnalisées. L’amélioration des programmes de prévention des chutes passe également par le recours à de meilleurs systèmes de documentation des épisodes de chutes et de l’évaluation post-chute. Dans une étude américaine sur plus de 300 établissements, il apparait que les recommandations nationales en la matière ne sont pas suivies dans la majorité des cas, et que leur utilisation n’est souvent pas correcte (Miceli, DG et al. 2005 (265)). Différents outils sont proposés afin d’améliorer le dispositif de recueil des données concernant les chutes : logigramme (MonteroOdasso, M et al. 2007, (270)), outil informatique (Wagner, LM et al. 2005, (379)). Les travaux plaidant pour des démarches de formation interdisciplinaires et des approches collaboratives occupent une place importante dans les publications (Bonner, AF et al. 2006, (34), Messinger-Rapport, B et al. 2009, (262)). La mise en place d’une équipe interdisciplinaire semble pouvoir provoquer une réduction de 50% du nombre de chutes (Eakman, AM et al. 2002 (126)). De même, l’implication et la responsabilisation d’infirmières en formation suggère un impact significatif (Bonner, A et al 2007 (33)). Plusieurs études évaluent les résultats de telles approches au moyen d’essais randomisés contrôlés. Cox, H et al (2008) (91), pour un programme de formation et une mesure d’impact sur plus de 5000 personnes âgées, ne trouvent pas d’amélioration sur le nombre de chutes et sur le nombre de fractures de hanche, mais seulement une augmentation de prescription de médicaments à visée préventive. Un programme de formation avec évaluation d’impact sur plus de 10000 patients ne montre qu’une légère tendance favorable (Ray, WA et al. 2005 (318)). L‘étude de Rapp, K et al (2008) (317) suggère l’intérêt de programmes adaptés ciblés sur des groupes à risques (antécédents de 33 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD chutes, troubles cognitifs, états dépressifs et incontinence urinaire). Les approches comportementales sont également citées comme pouvant avoir une utilité (Albert, SM. 2009 (5), Mansdorf, IJ et al. 2009, (251)). Un essai contrôlé ne montre pas de différences d’impact avec différents programmes d’exercice physique, mais confirme la vulnérabilité des personnes avec un MMSE bas, et recommande le recours à des programmes individualisés et adaptés aux évolutions des besoins (Nowalk, MP et al 2001, (290)). Les dispositifs protecteurs de hanche sont le thème de 7 publications que l’on peut synthétiser comme suit : des essais ouverts positifs, mais pas d’essais contrôlés, une problématique autour de l’adoption du dispositif par les soignants et les personnes âgées, et des évaluations suggérant un certain niveau d’efficience de ces dispositifs : Sawka, AM et al. 2007 (334) ; Sawka, AM et al. 2007 (335) ; Sawka, A et al. 2007 (336) ; Cryer, C et al. 2002, (96) ; O'Halloran, PD et al. 2005 (291) ; O'Halloran, PD et al. 2007 (292) ; Singh, S et al. 2004 (350). L’approche de la prévention des chutes chez le sujet âgé doit envisager les spécificités rencontrées chez les patients déments. Dans une étude analysant 2651 chutes sur la période 2000 à 2003, Fonad, E et al (2009) (146) apportent des éléments de différentiation: les unités hébergeant des patients déments enregistrent plus de chutes avec fractures, et notamment une corrélation avec la prescription de neuroleptiques et/ou de somnifères, les unités hébergeant des personnes âgées souffrant d’affections somatiques comptent plus de chutes chez les patients recevant des benzodiazépines et chez ceux utilisant des chaises roulantes. Les facteurs de risque propres à cette population ont été étudiés par Härlein, J et al (2009) (180) dans une revue systématique : seules six études ont été identifiées, basées sur des méthodologies et des critères différents, et retrouvent 8 catégories de facteurs de risques: troubles moteurs, déficit visuel, sévérité de la démence, troubles du comportement, troubles fonctionnels, antécédents de chutes, neuroleptiques et densité osseuse basse. En 2003, Shaw, FE (344) constatait l’absence d’études documentées sur les stratégies de prévention des chutes chez ces patients. La conduite d’un essai contrôlé publié en 2003 par le même auteur (345) ne démontre pas d’impact d’une intervention multifactorielle chez des patients ayant déjà chuté. Neyens, JCL et al (2009) (283) ont développé un outil d’évaluation destiné à l’analyse des risques de chutes chez les patients déments, puis ont réalisé un programme ciblé d’intervention multifactorielle de prévention des chutes dans le cadre d’un essai randomisé contrôlé dont le résultat est une baisse de 30% du nombre de chutes (Neyens, JCL et al. 2009 (284) ). 34 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Iatrogénie médicamenteuse Parmi les éléments de réduction des risques importants pour les personnes âgées, le bon usage des psychotropes apparait de plus en plus comme un sujet central. Aux USA, l’augmentation régulière de la prescription de médicaments antipsychotiques, facilement évaluée par les bases de données de Medicare, montrait en 2001 une utilisation chez près de 30% des patients, dont plus de 40% ne respectaient pas les recommandations d’utilisation (Briesacher, BA et al. 2005 (47)). Une étude prospective irlandaise retrouve ce ratio de 50% de prescriptions inappropriées (Murphy J, et al. 2008 (279)). Les facteurs de prescription sont analysés de plus en plus finement (Nishtala, PS et al. 2009 (288)). La mise en place aux USA de revues d’utilisation des médicaments chez les patients de Medicare a été rendue obligatoire dès 1999, et son évaluation dès 2000 n’avait pas montré d’impact significatif (Briesacher, B et al. 2005 (46)). Différents outils et méthodes sont proposés pour améliorer la qualité de la prescription (Alice Oborne, C et al. 2006 (6), Dahl, LJ et al. 2008 (100)). Les revues de prescription couplées à des interventions éducatives restent les approches de référence et ont été largement étudiées sur plus de 20 ans comme le rappelle la revue systématique effectuée par Nishtala, PS, et al (2008), (287) : 26 études identifiées, dont 11 ont pu faire l’objet d’une méta-analyse. Si la capacité de ces approches pour réduire la prescription de psychotropes est retrouvée, la démonstration de l’impact sur les coûts et les états de santé reste à établir. L’impact de l’intervention d’un pharmacien est étudié dans 3 essais contrôlés et une revue systématique. Dans les publications de Furniss, L et al (2000), (154), et Zermansky, AG et al (2006), (394), un impact est retrouvé sur la qualité et la quantité des prescriptions, y compris une diminution des chutes pour le second. La revue systématique de Verrue, CLR et al (2009), (374) identifie 8 essais contrôlés mais avec des contextes différents, et dont les résultats ne sont pas homogènes, tout en suggérant un impact positif sur le niveau de connaissances des équipes soignantes en matière de prescription chez le sujet âgé. Un essai contrôlé spécifique sur la valeur ajoutée d’un coordinateur pharmacien lors du transfert d’un sujet âgé entre hôpital et établissement de soins pour personnes âgées conclut à l’impact favorable de cette intervention (Crotty, M et al. 2004 (95)). Pour les patients déments, le développement de recommandations de pratiques spécifiques apparait nécessaire (Locca, JF et al. 2008, (247)). Dans un essai contrôlé randomisé, la mise en œuvre d’un programme de formation de soutien et d’intervention pour le personnel soignant 35 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD apparait réduire de moitié l’utilisation d’antipsychotiques chez les patients souffrant de démence sévère (Fossey, J et al. 2006, (148)). Les facteurs associés avec la non-utilisation d’antipsychotiques ont été étudiés par Alanen, HM et al (2008), (4). Récemment, Ballard, C et al (2008), (21) ont montré que l’interruption ou la poursuite du traitement neuroleptique chez des patients déments n’avait pas d’effet négatif sur l’état fonctionnel et cognitif, seul les patients avec un NPI supérieur à 15 gardent un bénéfice à la poursuite du traitement. Nutrition Le sujet de la nutrition est abordé dans 14 articles, et sa problématique est dominée par le risque de malnutrition avec sa traduction, la perte de poids (Morley, JE (2007), (274)). La base MDS (minimum data set) de Medicare a été utilisée pour comparer les variables pouvant être associées avec une évaluation clinique standardisée du risque nutritionnel (Bowman, JJ et al. 2005 (38)). Les meilleurs prédicteurs étaient un IMC inférieur à 25, l’existence de troubles de déglutition, le recours à des suppléments nutritionnels et l’existence d’une prescription diététique. La même source de données (MDS) a été utilisée par Crogan, NL et al (2003), (94) afin d’analyser la relation entre la malnutrition en apport calorique protéinique (PCM) et la qualité de vie. L’étude conclut au lien entre IMC (indice de masse corporelle inférieur à 22), mauvais état fonctionnel (hygiène, alimentation) et bien-être psycho-social dégradé (initiative, relations sociales). La relation entre statut fonctionnel et nutritionnel a été étudiée par Grieger, JA et al (2009), (167) qui trouve une association entre GDS (geriatric depression scale) et MNA (mini nutritional assessment), et suggère l’intérêt d’une évaluation concomitante des deux scores, sans trancher sur la relation causale entre les deux troubles. L’association d’un score MNA de malnutrition avec un affaiblissement de la fonction immunitaire est retrouvée chez les personnes âgées souffrant d’escarres (Hudgens, J et al. 2004, (196)). Le niveau d’hydration est considéré comme cause de confusion aigue, mais un protocole d’hydratation basé sur le poids ne retrouve pas d’impact mesurable sur la prévention de tels épisodes (Culp, K et al. 2003, (97)). La perte de poids est le signal cardinal de malnutrition chez le sujet âgé, mais la fréquence de l’obésité est un sujet moins documenté. Dans la revue systématique de 1990 à 2007 conduites par Bradway, C et al (2008) (41), moins de 10 articles sont identifiés, bien que le pourcentage de patients obèses à l’entrée dans les établissements aux USA ait atteint 25% en 2002, avec toutes les conséquences attendues sur l’état de santé, sur la mobilité, ou encore sur la pratique des soins que doivent effectuer les équipes soignantes. Le terme de malnutrition inclut bien autant la sous-nutrition que la surnutrition, et un certain consensus est retrouvé quelques soient les pays sur la batterie de tests à conduire : MNA, MMSE, GDS, ADL notamment, mais aussi la 36 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD check-list DETERMINE de White (Amer, MS et al. 2009, (7)). Les échelles d’évaluation nutritionnelles sont connues et largement diffusées, mais on notera l’émergence d’outils qui intègrent la satisfaction des résidents sur la nourriture et la façon dont elle est servie, fournissant ainsi des éléments d’évaluation de la qualité de vie (Evans, BBC et al. 2005, (133)). Cette approche est notamment importante chez les personnes souffrant de troubles cognitifs, chez qui l’on trouve une corrélation entre satisfaction avec la qualité de service de la nourriture et le risque de malnutrition, présent chez 70% des résidents testés dans l’étude de Carrier, N et al. (2007), (60). La mise en place de programmes nutritionnels structurés apparait comme une réponse nécessaire, de tels programmes pouvant prendre différentes formes : locale dans une publication danoise (Kuosma, K et al. 2008 (231)), et hollandaise (Pasman, HRW et al 2005, (298)) ; régionale ou encore basée sur une stratégie de supplémentation nutritionnelle comme le suggèrent des exemples canadiens (Leydon, N et al. 2008 (244), Doll-Shankaruk, M et al. 2008 (116)). Des approches spécifiques visant à prendre en compte des problèmes mal connus comme la dépendance éthylique est également décrite (Mjelde-Mossey, L.A et al. 2007, (268) ; Sampson, EL et al (2009), (333) )posent le problème de l’usage répandu du nourrissage par sonde nasogastrique ou par gastrotomie percutanée endoscopique des patients en stade démentiel avancé, qui ne paraissent pas avoir d’incidence sur une prolongation de la survie. Dépression Bien que n’étant pas considérée comme une évolution naturelle du processus de vieillissement, la dépression du sujet âgé en institution est retrouvée chez près d’une personne sur deux pour ses formes mineures et chez 15 à 20% pour ses formes majeures, ainsi que l’attestent Zuroff, D et al (2004), (398) par le recours à la GDS (geriatric depression scale) et au DEQ (depressive experience questionnaire), dont les résultats suggèrent que certains traits de personnalité sont des facteurs de risque identifiables. Pour Barca, ML et al (2009) (23), la dépression chez ces populations est fréquente et sousdiagnostiquée, nécessitant l’étude des facteurs associés à la survenue de dépressions dans les établissements pour personnes âgées. Dans cette étude, la dégradation de l’état de santé et le niveau de déficit cognitif apparaissent comme les facteurs les plus fortement associés à la dépression. La conduite d’études longitudinales sur plus d’un an, comparant des résidents avec et sans déficit cognitif, suggère l’installation dans les deux groupes d’une altération du sentiment de bien être et d’un accroissement de la symptomatologie de dépression (O'Rourke, N et al. 37 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD 2009, (294)). La question de la vulnérabilité des patients souffrant de démence reste en débat. Sheehan, B et al (2007), (346), étudiant l’évolution des scores PAS (psychogeriatric assessment scale) avant et après le passage de tels patients en institution, ne trouvent pas de modification du niveau cognitif, et des modifications non significatives des scores de dépression. Plusieurs stratégies peuvent contribuer à améliorer la prise en charge. Le dépistage systématique de signes de dépression par le médecin traitant à l’aide d’une échelle validée telle que la GDS (geriatric depression scale) montre dans un essai contrôlé une amélioration de la prise en charge selon plusieurs critères : la mise en route d’un traitement, l’adressage à un psychiatre, la réalisation d’un suivi (Soon, JA et al. 2002 (357)). De même, la formation du personnel soignant au thème de la dépression en améliore la détection, le traitement et les résultats (Eisses, AMH et al. 2005 (129)). Pour Hyer, L et al (2009), (202), l’adjonction d’un programme de thérapie comportementale (individuel, de groupe et associant le personnel) améliore à la fois le score de GDS-S, mais aussi un indicateur de satisfaction de vie (LSI-Z) et d’évaluation subjective de la satisfaction. L’existence d’une relation entre dépression et qualité de réponse à des problèmes physiques (mobilité, stabilité, vision, audition) est une piste pour diminuer la survenue de la dépression et améliorer la qualité de vie (Mann, AH, et al. 2000, (250)). Les activités et l’accès à des évènements agréables apparaissent comme des facteurs importants de qualité de vie permettant de diminuer le risque de dépression (Mozley, CG et al. 2001, (277)), qui peuvent être organisés au travers d’un outil (PES, pleasant events schedule) dont une version adaptée pour les patients souffrant de démence de type Alzheimer existe (Meeks, S et al. 2009 (260)). A titre d’exemple, dans le cadre d’un essai contrôlé, un programme d’exercice sur bicyclette est susceptible d’améliorer les niveaux de dépression observés, la participation aux activités et le sommeil, avec des résultats maintenus au delà du programme (Buettner, LL et al. 2002, (53)). Évaluation des troubles sensoriels Les conséquences des déficits visuels et auditifs chez les personnes âgées en institution sont encore insuffisamment reconnues et prises en charge, tandis que leur impact sur la qualité de vie et la vie sociale est majeur, notamment en raison de la dégradation qu’ils entrainent dans les mécanismes de support mutuel entre résidents (Cook, G .2006, (85)). L’importance du problème du déficit auditif est encore insuffisamment documenté et probablement sous-évalué chez près de 50% des personnes concernées, nécessitant des politiques et des programmes plus volontaristes (Cohen-Mansfield, J et al. 2004 (76)). Une 38 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD revue récente de Petitot 3 souligne les bénéfices comportementaux obtenus grâce à la détection et à la correction des déficits auditifs chez les sujets âgés souffrant de maladie d’Alzheimer. Ip, SP et al (2000), (204) avaient souligné le lien entre déficit visuel et dépression chez les patients placés en établissement. Un outil spécifique (NHVQoL) a été développé et validé (Dreer, LE et al. 2007, (118)) notamment avec d’autres outils d’évaluation de la qualité de vie (ADVS, VF-14, SF-36). Plus récemment, Lamoureux, EL et al (2009), (237) ont confirmé le lien entre l’importance du déficit visuel et les symptômes de dépression et établissent l’impact sur 7 des 8 items de l’échelle spécifique de qualité de vie NHVQoL (nursing Home Vision Targeted Quality of Care). Dans une étude récente, Elliott, AF et al (2009), (130), avec une batterie de scores (MMSE, NHVQoL, SF36), retrouvent cet effet délétère du déficit visuel sur la qualité de vie, sans trouver de lien avec le niveau de déficit cognitif. Prise en charge des besoins somatiques, des maladies et autres préventions La complexité et la diversité des maladies chroniques dans le contexte particulier de prise en charge dans les établissements de soins pour personnes âgées amène à reconsidérer le rôle du gériatre et les processus de prise en charge, avec différents modèles spécifiquement adaptés à ce contexte (Ramanath, R et al. 2009 (316)). Les pathologies en cause sont souvent sous-diagnostiquées et sous traitées comme le souligne une évaluation de la prévalence des maladies rénales chroniques (Carter JL, et al. 2008, (61)). Cette évaluation mentionne un taux de plus de 80% de personnes ayant une altération mesurable de la fonction rénale, en corrélation avec l’âge, l’IMC, et posant ainsi le problème de la prévention des différents risques (traitement médicamenteux, risque cardio-vasculaire…). Le déficit d’indicateurs et de processus visant à prendre en compte ces pathologies d’organe est également illustré dans le domaine cardio-vasculaire (Ahmed, A et al. 2009 (3)). Le cancer fait partie des sujets trop souvent laissés de côté sur cette population : 10 à 15 % des patients admis chaque année souffriraient d’un cancer et auraient une probabilité de décès dans l’année de 50%. La plupart des études se focalisant sur la fin de vie ou la prise en charge de la douleur, il n’existe que peu d’éléments sur les autres besoins de diagnostic, de pronostic et de soins (Rodin, MB. 2008, (325)). L’article de Duncan, JB et al (2008) (122) évoque l’importance croissante du nombre de patients cancéreux résidant en maison de retraite (9 à 10% aux États 3 Petitot, C., X. Perrot, et al. (2007). "Alzheimer's disease, hearing impairment and hearing-aids: a review." Psychol Neuropsychiatr Vieil 5(2): 121-125. 39 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Unis). 10 à 25 % des décès liés au cancer y surviennent. Les symptômes liés au cancer tels que la douleur, les nausées, la fatigue, ne sont pas en général l’objet d’attention ni de soins suffisants. Le déclin des fonctions cognitives, physiques, la co-morbidité complexifient encore la prise en charge. La présence d’infirmières spécialisées en cancérologie serait utile aux côtés des médecins et des chercheurs afin d’étudier les améliorations possibles. La prévention des risques bucco-dentaires est aussi un domaine inégalement maîtrisé, la mise en place de programmes d’hygiène et de promotion de la santé bucco-dentaire nécessitant que les soignants adoptent pour eux-mêmes les comportements, les savoirs et les attitudes appropriés (Dharamsi, S et al. 2009, (113)). Ces stratégies en matière d’hygiène bucco-dentaire peuvent être intégrées dans des protocoles de prévention des pneumonies comme le montre Quagliarello, V (2009), (311) qui propose un protocole associant hygiène bucco-dentaire et installation en position semi-assise pour minimiser les conséquences des troubles de déglutition. Les soins de bouche et la prévention des bouches sèches améliorent de façon significative les scores subjectifs et objectifs de qualité de vie (mesures par échelles analogiques visuelles et Oral Health Impact Profile –OHIP14) comme le rapporte Gerdin, EW et al (2005), (160). La prévention des risques infectieux rejoint les efforts organisés de surveillance des infections nosocomiales, associant équipes de soins, hygiénistes et laboratoires. Associant surveillance des évènements et coupes transversales, selon les critères de McGeer, et al4, Heudorf, U et al (2009), (185) retrouvent un taux global de 5,07/1000 jours, avec les risques connus de la sonde urinaire pour l’infection urinaire, mais aussi associés aux infections bronchiques. Toutefois, la nécessité d’harmoniser les méthodes, et notamment les critères diagnostics, reste présente comme le souligne Juthani-Mehta, M et al (2005), (210) en objectivant la cohérence des critères de surveillance et de traitement et la divergence pour les critères diagnostics, notamment entre praticiens et personnel soignant. 1. McGeer A, Campbell B, Emori TG, Hierholzer WJ, Jackson MM, Nicolle LE, et al. Definitions of infection for surveillance in long-term care facilities. Am J Infect Control. 1991 Feb;19(1):1-7. 4 40 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Auteur Domaine Étude Protocole Résultats Cox, H S et al. (91) Qualité des soins : prévention des risques de chutes Étude de l’impact d’un programme de formation au personnel délivré par des infirmières spécialisées Étude pragmatique randomisée avec groupe contrôle Augmentation de la prescription de biphosphonates et de vitamine D ainsi que d’autres effets observés (2008). Pays : Royaume-Uni Intervention : Mesure de l’impact : nombre de fractures de hanche, nombre de chutes, nombre de résidents portant une protection de hanche, nombre de résidents ayant reçu des traitements préventifs médicamenteux Participation de centres de soins sur la base du volontariat Participation de deux groupes de 29 centres Auteur Domaine Étude Protocole Résultats Crotty, M et al. (95) Qualité des soins : prévention de l’iatrogénie Essai contrôlé randomisé avec groupe parallèle Qualité de la prescription selon le MAI (medication appropriateness index Intervention : Impact de l’intervention d’un pharmacien coordinateur de transition pour gérer le transfert de l’hôpital à un établissement de long séjour Population : 110 personnes âgées de plus de 65 ans, 3 hôpitaux, Plus de 80% des patients évaluables dans les 2 groupes. Dégradation de l’indice de qualité de prescription à 8 semaines dans le groupe contrôle. Effets positifs de l’intervention : douleurs, recours à l’hôpital et aux urgences. (2004). Pays : Australie 85 établissements de long séjour Points de contrôle à 0 et 8 semaines Autres critères : passages aux urgences, réadmissions à l’hôpital, effets secondaires des médicaments, chutes, dégradation de la mobilité, dégradation du comportement, accroissement de la confusion, accroissement de la douleur Pas de différences chez les patients décédés. Effet positif du pharmacien coordinateur sur la séquence de transfert 41 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Auteur Domaine Étude Protocole Résultats Fahey, T et al (137) Qualité des soins : prévention des risques Essai contrôlé comparatif par observation Taux de prescription de beta bloqueurs post infarctus Standard général de soins inadéquat dans les deux groupes Intervention : Mesure de la qualité des soins par standards explicites avec indicateurs dérivés de sources nationales, et approbation par les médecins traitants Population : personnes âgées de plus de 65 ans vivant soit à domicile (n= 526) soit en établissement (n=172). Taux de surveillance des paramètres pour l’HTA et le diabète (2003). Pays : Royaume-Uni Taux de recours aux neuroleptiques Site : Bristol (U.K) Moins bons niveaux de performance pour les patients en institution. Sous-utilisation de médicaments utiles Défauts de surveillance Comparaison de la qualité des soins délivrés en institution et à domicile Sur-utilisation de médicaments inappropriés Auteur Domaine Étude Protocole Résultats Eisses et al. (129) Qualité de soins : Prévention de la dépression Essai comparatif randomisé Sélection de l’échantillon grâce à test GIP-28 : Intervention : Effets d’un programme de formation pour la détection de la dépression Personnes âgées de plus de 65 ans consentantes sans démence, ni problème d'audition ou d'élocution Behaviour Rating Scale for Psychogeriatric In patients (reconnaissance de psychopathologies) La détection des dépressions est plus importante dans les centres où le personnel a suivi la formation (significatif). 2005. Pays : Pays-Bas Échantillon : 426 résidents pour la phase collecte de données de référence, 360 résidents pour la phase de comparaison (avec ou sans formation) Site 10 résidences peu médicalisées pour personnes âgées (5 résidences tests, 5 résidences témoins) Version hollandaise du GDS : Geriatric Depression Scale (niveau de dépression). On constate que le taux de traitement est aussi plus important dans ces centres mais cette relation n’est pas significative. Les résidents dépressifs ont une évolution de leur maladie plus positive dans les centres où le personnel a été formé (significatif). Durée de l'observation : récolte des données 6 mois après la formation du personnel soignant De plus, le développement de dépression diminue au sein de ces centres (non significatif). MMSE : Mini Mental State Examination (mini test d’état mental). 42 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Auteur Domaine Étude Protocole Résultats Fossey et al.2006. Qualité des soins : prévention de l’iatrogénie Essai comparatif randomisé en simple aveugle (évaluation) Dose de médicaments traduite en quantité de chlorpromazine tous les jours (selon le British National Formulary) Résultats significatifs : réduction de la proportion de résidents prenant des neuroleptiques, et moins de retrait social dans le groupe intervention (148) Niveau de preuve A Pays : Royaume-Uni Intervention : Évaluation de l’impact d’un programme de formation et de support destiné au personnel soignant Population cible : Personnes âgées atteintes de démence sévère Échantillon : 168 dans les centres témoins, (61% des hommes ; 50% prenant des neuroleptiques) ; 161 dans les centres tests (65% des hommes, 47% prenant des neuroleptiques) Sites : Établissements pour personnes âgées avec au moins 25% de résidents prenant des neuroleptiques : 12 NHS (3 privés, 7 associatifs, 2 publics) dans trois villes anglaises. Auteur Domaine Furniss, L et al. (2000). (154) Qualité des soins : prévention de l’iatrogénie Pays : Royaume-Uni Intervention : Effet de la revue systématique par un pharmacien des prescriptions Cohen Mansfield Agitation Inventory : mesure des épisodes d’agitation et des comportements perturbateurs Dementia Care Mapping : observations sur la qualité de vie. Pas de changement sur : agitation, agressivité, temps de sommeil Durée de l'observation : 12 mois Étude Protocole Essai prospectif contrôlé randomisé en groupes parallèles Points de contrôle à 0, 4 mois et 8 mois Population : 330 résidents âgés de plus de 65 ans dans différents établissements Résultats non significatifs sur : la diminution de la dose de neuroleptiques, utilisation d’autres médicaments, chutes. Revue des documents de prescription Échelles de contrôle : MMSE, GDS, BASDEC (Brief Assesment Schedule Depression Cards), CRBRS (Crichton Royal Behaviour Rating Scale) Résultats Indicateurs de dépression et de qualité de vie similaires dans les deux groupes Légère aggravation cognitive dans le groupe intervention Diminution du nombre de produits reçus dans le groupe d’intervention 43 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Auteur Hyer, L et al. (202) Domaine Qualité des soins : prise en charge de la dépression (2009) Pays : USA Intervention : Évaluation comparée de l’efficacité d’une thérapie comportementale à plusieurs niveaux (individu, groupe, personnel soignant) Étude Essai contrôlé croisé randomisé avec suivi de 15 séquences dans la séquence d’intervention Population : 25 résidents présentant des symptômes de dépression Protocole Critères : Geriatric depression scale (GDS-S) Life Satisfaction Index (LSIZ) Évaluation subjective de la satisfaction Résultats Impact favorable sur tous les paramètres d’évaluation dans le groupe actif. Effet pérenne en séquence 2 après croisement dans le groupe intervention en séquence 1 Effet positif en séquence 2 pour le groupe témoin de séquence 1 Auteur Rapp, K et al. (317) Domaine Étude Qualité des soins : prévention des chutes Essai randomisé avec groupe contrôle Intervention : Évaluer l’efficacité d’un programme multifactoriel de prévention des chutes. Formation du personnel soignant et des résidents, à la prévention des chutes, l’aménagement de l’environnement, l’équilibre, le port de protecteurs (2008). Pays : Allemagne Protocole Résultats Critères : temps écoulé jusqu’à la 1e chute et nombre de chutes. L’intervention est plus efficace chez : personnes avec troubles cognitifs, personnes avec antécédents de chutes, ceux souffrant d’incontinence ou de troubles de l’humeur Population : 725 personnes âgées résidant dans 6 établissements. Durée : 12 mois Auteur Domaine Étude Protocole Résultats Ray et al. (318) Essai contrôlé randomisé Voir Domaine 2005. Évaluation de la qualité : prévention des risques de chutes Pays : USA Intervention : Évaluation Contrairement aux études précédentes, l’essai n’a pas montré de différence de survenue de blessures liées aux chutes entre le groupe Étude auprès de professionnels portant sur 44 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD d’un programme de formation du personnel de 2 jours de formation, puis sous la forme d’appels téléphoniques assurant la ré-motivation des personnels, résolvant les éventuels problèmes pratiques de la mise en œuvre du contenu des formations, ainsi que les problèmes de non-respect des protocoles 10 558 résidents d’intervention et le groupe contrôle. Sites : 112 établissements de long séjour, répartis dans 5 régions contiguës de l’État du Tennessee On note le faible niveau de prévention existant dans les établissements à ce propos. Population cible : résidents âgés de plus de 65 ans non grabataires, 5626 dans le groupe contrôle, 4932 dans le groupe d’intervention 56 établissements en groupe contrôle, et 56 en groupe d'intervention Durée de l'observation : 12 mois Auteur Domaine Étude Protocole Résultats Soon, JA et al. (357) Qualité des soins : prévention de la dépression Après une phase de dépistage pour l’inclusion, essai contrôlé randomisé en groupes parallèles, avec information précoce du groupe d’intervention Détection par la GDS (geriatric depression scale) Comportement des médecins généralistes plus réactif dans le groupe d’intervention (2002) Pays : Canada Intervention : Efficacité d’un protocole de dépistage de la dépression sur le comportement du médecin traitant Population : 103 patients sur 1602 patients ayant satisfait aux critères de détection et leurs 77 médecins traitants Critères : fréquence de la prescription d’antidépresseurs ou d’adressage à un psychiatre à 4 et 8 semaines, suivi du patient Problème éthique dans le groupe ou l’information au praticien est différée. Auteur Domaine Étude Protocole Résultats Alanen et al (4) Qualité des soins Iatrogénie Étude rétrospective Population cible : Les personnes de + de 65 ans atteints de schizophrénie GPS (Cognitive Performance Scale) ADL (activity of daily living) RS (Depression Rate Scale) 19 % des personne schizophrènes ne sont pas sous antipsychotiques. 2/3 (2008) Intervention : 45 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Pays : Finlande Auteur Barca et al.. (23) 2008 Pays : Norvège Médications ou non médications pour les personnes âgées schizophrènes Domaine Symptômes dépressifs pour personnes âgées dépendantes. Troubles du comportement et prévention des risques dans les centres de soin de longue durée. des patients schizophrènes ont des degrés importants de problèmes cognitifs et fonctionnels. Parmi ceux qui ne sont pas sous antipsychotiques, les problèmes cognitifs et fonctionnels apparaissent davantage (76 et 80 %). La prépondérance de démence en général est plus importante chez les patients qui ne sont pas sous antipsychotiques. Les problèmes d’obésité sont plus présents chez les patients qui ne sont pas sous antipsychotiques. Parmi ceux qui ne prennent pas de médications, seulement 9% arrivent d’un hôpital psychiatrique (contre 27% chez ceux qui sont sous médications). Échantillon : 365 patients, 7611 évaluations. Sites : Établissements de 2 types : des instituts hospitaliers de soins de longue durée et des maisons résidentielles. Nombre testé inconnu. Durée de l'observation : 6 mois Étude Étude longitudinale Population cible : Résidents des structures d’hébergement pour personnes dépendantes. Échantillon : 902 résidents de maisons de retraite sélectionnés au hasard sur 1165 patients éligibles : 2 ont refusé de participer, 4 avaient des données manquantes sur 1 ou Protocole The Cornell Scale for Depression in Dementia (CSDD : 19 items) Caractéristiques démographiques : âge et durée de séjour dans la structure, sexe, statut marital, niveau d’éducation État général de santé sur la base Les maladies ont été classées en 8 catégories : handicap visuel et auditif Résultats La dépression est sousdiagnostiquée dans les EHPAD. L’identification de groupes à risques améliorerait le dépistage et le diagnostic de la dépression. L’hypothèse de départ est partiellement confirmée : la dépression dans les EHPAD norvégiens est fortement corrélée à un état de santé dégradé. 46 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Auteur Domaine Gerdin et al. (160 2005 Intervention : impact de la communication sur la santé du sujet (bouche sèche) Auteur Domaine Hudgens et al. (196) Nutrition, Immunité Outil diagnostic 2004 plusieurs items de l’échelle CDR et 257 ne pouvaient pas être évalués sur la base de l’échelle de Cornell, soit 902 patients répondant aux critères de sélection des preuves. Sites : 26 établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes sélectionnés sur 18 municipalités situées dans 4 comtés différents : Les municipalités ont été échantillonnées comme il suit : Petite< 50 lits de type EHPAD Moyenne : 50 à 100 lits de type EHPAD Grande >100 lits en Norvège. Durée de l'observation : 3 mois novembre 2004 à janvier 2005 étaient également évalués. Clinical Dementia Rating Scale. Étude Protocole Résultats VAS : questionnaire visant à diagnostiquer une bouche sèche subjective, Taux de salive, permet de diagnostiquer une bouche sèche objective. Quelque soit le diagnostic de la bouche sèche objectif ou subjectif, ce syndrome influence fortement la qualité de vie des personnes. Étude cohorte Population cible : personnes âgées résidentes dans une maison de repos (care centred care) Échantillon : 41 personnes âgées entre 83 et 91 ans Sites : Maison de repos en Suède, nombre et lieu non précisé Durée de l'observation : 12 mois Étude Étude épidémiologique transversale Population cible : personnes âgées de 65 ans et plus, résidants en « nursing home » Neuropsychiatric Inventory, l’échelle contient 12 items. Dossiers médicaux des résidents The physical Selfmaintenance scale » OHIP14 : questionnaire sur impact de la communication sur la santé du sujet Protocole Résultats Score MNA (Mini Nutritional Assessment) : 18 questions Diminution de la fonction immunitaire chez les patients présentant un score MNA faible Bilan sanguin : fonctions immunitaires, albumine, 47 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Pays : USA Auteur Domaine Ip et al. (204) Symptômes dépressifs pour personnes âgées dépendantes souffrant de handicap visuel. Troubles du comportement et prévention des risques. 2000 Pays : Hong-Kong Échantillon : 24 résidents Sites : 2 établissements américains ; État de la Floride Durée de l'observation : une évaluation réside de janvier 2001 à mars 2003. Étude taux de sédimentation érythrocytaire, test Ag cutanés) Protocole Résultats Étude d’une cohorte de personnes âgées présentant un handicap visuel Geriatric Depression Scale : évaluer la présence de symptômes dépressifs évoqués par le résident luimême La prévalence de symptômes dépressifs chez les personnes âgées souffrant de handicap visuel au sein des structures d’hébergement est élevée. La durée de la cécité n’est pas corrélée à l’occurrence de symptômes dépressifs Population cible : Résidents d’une structure d’hébergement pour personnes âgées dépendantes souffrant d’un handicap visuel Échantillon : comporte au total 53 individus. Site : Une seule structure de type établissement d’hébergement pour les personnes âgées dépendantes, spécialisée dans l’accueil des personnes atteinte de déficiences visuelles. Le recrutement initial de la structure est réalisé et centralisé au niveau d’un territoire plus large. Snellen Eye Chart : évaluation de l’acuité visuelle : la mesure de la meilleure distance corrigée par le meilleur œil doit être inférieure à 20/400. Age. Durée de séjour dans l’institution. Durée du handicap visuel. Degré de capacité fonctionnelle Le taux de dépression souffrant de handicap visuel est plus élevé comparé au taux constaté des personnes âgés sans handicap sensoriel et/ou atteints d’autre type de handicap. Les personnes âgées présentant des symptômes dépressifs significatifs présentent un taux plus élevé de mortalité et une tendance plus importante à la dégradation de leur état de santé fonctionnel. Les personnes souffrant d’un handicap sensoriel sont plus sujettes à la dépression au moment où elles doivent s’adapter à des modifications importantes de leur environnement social, telle l’admission dans une maison d’hébergement 48 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD pour personnes dépendantes. Après contrôle de l’impact de certains facteurs sociodémographiques (âge, durée du séjour en institution et durée du handicap visuel), le handicap fonctionnel se confirme être un indice indépendant favorisant l’occurrence des symptômes dépressifs. Le taux de dépression parmi les personnes souffrant de handicap visuel dans les maisons de retraite est supérieur aux autres populations comparées (autres structures d’hébergement pour personnes âgées dépendantes). Les résidents dépressifs ont une durée de séjour en institution bien plus courte et une capacité fonctionnelle moindre comparé aux non dépressifs. Auteur Domaine Étude Protocole Résultats Kwong et al (233) Facteurs de risques d'escarres chez les personnes âgées résidentes en Ehpad Étude de cohorte prospective Versions chinoises du Cumulative illness rating scale, personal activities of daily living (p-ADL), L'étude montre que les résidents confinés au lit et au fauteuil, en particulier s'ils ont des co-morbidités (AVC, insuffisance rénale), s'ils vivent en établissements sans personnel infirmier c'est -à- 2009 Pays : Hong Kong Population cible : personne âgées résidente d'ehpad échantillon : 346 personnes âgées de plus de 65 ans volontaires site : 4 maisons de retraite Bedford Alzheimer Nursing severity subscale (Bans-s) Évaluation de la peau : 49 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Auteur Domaine Wagner et al. (379) Prévention des chutes 2005. Pays : USA Intervention : Évaluation d’un système de signalement des incidents médicalisée privées Hong Kong durée de l'observation : 10 mois Prevention and care pressure ulcer record du Pamela Youde Nethersole Eastern Hospital dire seulement avec des auxiliaires de vie ou aides soignantes ont un risque plus élevé de développer des escarres Étude Protocole Résultats Essai comparatif randomisé avec groupe contrôle Échantillon : 910 résidents dont 80 % en long séjour Sites : 6 ehpad à but lucratif avec un nombre de lits variant entre 120 et 186, 5 de ces établissements appartiennent à une même chaine. Les établissements ont été appariés deux à deux selon : nombre de lits, type de personnel, mode financement, taux moyen de chutes Durée d’observation : 4 mois Environ 1/3 des résidents dans les 6 EHPAD sont tombés durant les 4 mois d’observation. Les informations recueillies dans le groupe d’intervention étaient significativement meilleures que dans le groupe contrôle. Bien que seulement un EHPAD ait mis en œuvre intégralement le système testé, les 3 EHPAD utilisateurs du système ont noté l’intérêt du système. Population cible : personnes âgées en établissements 50 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD 1.2.2. Éléments de santé perçus par les personnes âgées comme étant importants pour leur qualité de vie Au même titre que les éléments de la qualité des soins contribuent à la qualité de vie des personnes âgées en institution, un certain nombre d’éléments de santé jouent un rôle important pour la qualité de vie, tels le maintien de la mobilité et de l’autonomie, le contrôle de la douleur, la continence et bien d’autres sujets encore, tels le sommeil ou l’appétit. Degenholtz, HB et al (108) montrent à l’aide d’une enquête auprès des personnes hébergées dans des nursings homes américains l’importance de la relation entre l’évolution de l’état de santé (contention, escarres, handicap physique et dépression) et le niveau de la qualité de vie (confort, vie privée, dignité, autonomie, activités). Il semblerait ainsi qu’aux yeux des personnes hébergées, l’évolution vers un état de santé dégradant, (nombre d’escarres et état dépressif) aurait un impact sur leur perception de la qualité de vie. Mobilité Sous le terme de réhabilitation, la langue anglaise rassemble différents concepts d’intervention visant à restaurer ou à maintenir l’autonomie fonctionnelle et la mobilité, incluant rééducation, mobilisation, ergothérapie etc.… Dans le cadre d’une revue des pratiques et des concepts, Ackermann, A et al (2006), (1) soulignent la nécessité d’interventions spécifiques adaptées au contexte des établissements pour personnes âgées et à leurs besoins, suggérant que les interventions ponctuelles peuvent ne pas être suffisantes. L’intégration de telles ressources, à croiser avec les politiques de qualification des services et des lieux de soins, peut s’avérer problématique comme le développent Jacobs, S et al (2002), (206) dans une enquête nationale britannique visant à évaluer l’accessibilité à des services de réhabilitation et de soins au sein des établissements pour personnes âgées: les auteurs concluent que les insuffisances de services et les difficultés budgétaires sont des obstacles peu franchissables en l’état. En Finlande, Vähäkangas et al (2008, 369) s’intéressent au taux de fréquence de réhabilitation des établissements de soins de longue durée (282 unités dans 26 municipalités finlandaise) selon 5 indicateurs de la qualité des soins (26 indicateurs, Zimmerman, 1995). En partageant les établissements selon deux groupes (haute et faible fréquence de réhabilitation), les chercheurs observent peu de différences entre les deux types d’établissements. Les établissements offrant une haute fréquence de réhabilitation ont des scores plus élévés sur seulement 2 indicateurs. De plus, les ratios personnel/résidents ne sont pas significatifs pour les deux groupes. 51 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Le concept même de mobilité nécessite une appropriation par l’ensemble des acteurs qui aille au-delà d’une simple définition : pas seulement en capacité de se mouvoir d’un point à un autre, ni la seule définition du point de vue professionnel, mais aussi les valeurs de choix, de liberté et d’indépendance, toutes formulations qui nécessitent des temps de partage et d’échange structurés (Bourret, EM et al. 2002, (36)). Les programmes d’exercice physique proposés aux personnes âgées peuvent faire l’objet d’évaluations ouvertes afin de mieux appréhender la perception et le vécu des aînés (Stathi, A et al. 2007, (359)). On peut, parallèlement à la mobilité, tester d’autres hypothèses comme par exemple un impact sur l’appétit, ici non retrouvé (Dermott, M et al 2009, (110)). Dans ce domaine, la réalisation d’essais contrôlés peut apporter des éclairages utiles. Un programme de soins « restauratifs » a été évalué à 4 et 12 mois avec une batterie d’indicateurs physiques et psychométriques et montre un impact sur le score de mobilité de Tinetti (Resnick, B et al. 2009, (322)). Si des programmes d’exercices physiques peuvent être proposés à des personnes à mobilité réduite, ils ne semblent pas susceptibles d’avoir un impact, ni sur la mobilité ni sur la dépression en cas de troubles cognitifs sévères (Brittle, N et al. 2009, (48)). Un autre essai contrôlé testant l’impact d’un programme de mobilité avec pour objectif l’amélioration de la continence urinaire est apparu acceptable, y compris pour les personnes présentant des troubles cognitifs (Sackley, CM et al. 2008, (331)). Dans un autre essai, la pratique répétitive d’activités de base type ADL a un impact à 3 mois sur la mobilité, mais aussi sur le score d’état de santé SF-36 et la qualité de vie mesurée par LSI-Z (late-life satisfaction index), impact qui cependant n’est pas retrouvé à 6 mois (Peri, K et al. 2008, (301)). Parmi d’autres approches, la mise en place dans l’établissement de fauteuils motorisés a également un effet bénéfique sur la qualité de vie, mais nécessite la mise en place de mesures de sécurité (Mortenson, WB et al. 2005, (275)). Afin d’évaluer ces interventions, le recueil de la perception des proches sur l’efficacité d’interventions visant notamment à améliorer la mobilité peut apporter un éclairage important, retrouvé dans l’essai contrôlé de Levy-Storms, L et al (2007), (243). L’évaluation des programmes d’activité physique peut permettre d’identifier les plus pertinents (activité physique, constipation), mais nécessite des effectifs importants : les approches comparées peuvent ne pas montrer de différences significatives dans un essai local contrôlé (Chin A Paw, MJM et al, 2006, (67)). 52 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Concernant le sujet spécifique de la promotion de la mobilité chez les personnes souffrant de démence, on peut se référer à l’ouvrage Promoting mobility for people with dementia (Tullis, A et al. 2005, (367)). Douleurs La nécessité d’améliorer le contrôle de la douleur chez les personnes âgées en institution est partagée dans tous les pays concernés par le vieillissement de la population. Les constats des insuffisances en la matière et la nécessité d’élaborer des politiques de transformation pragmatiques pour l’Amérique du Nord amènent à produire de nouvelles recommandations (Hadjistavropoulos, T et al. 2009, (172)). Les barrières à la demande de prise en charge de la douleur nécessitent d’être mieux appréhendées. Dans une enquête portant sur plus de 2000 résidents aux USA, 10 catégories de barrières sont identifiées, mais on retiendra le taux de 60% des personnes qui, ayant souffert d’un épisode douloureux dans les 24 heures précédentes, n’ont pas demandé à être soulagées (Jones, KR et al. 2006, (209)). Dans une enquête plus large portant sur plus de 27000 seniors en établissement, des variations importantes entre sites sont notées avec un taux moyen de 17% présentant une douleur quotidienne significative, avec un certains nombre de variables explicatives (Sawyer, P et al. 2007 (337)). L’exploitation de la base MDS pour le Canada sur plus de 3000 résidents donne des chiffres similaires avec une prévalence de 50% et plus de 20% de personnes ayant ressenti une douleur dans les 24 heures précédentes : on n’y retrouve pas de corrélation entre douleur et déficit cognitif (Proctor, R et al. 2001, (309)). La problématique apparait globalement similaire en Australie (Melding, PS et al. 2002, (261)). Au plan méthodologique, la validation des échelles de mesure de la douleur doit intégrer des paramètres comme le déficit cognitif (Closs, SJ et al. (71)). La douleur chronique nécessite notamment des processus adaptés aux personnes ayant des difficultés à communiquer (Aubin M, et al. 2007, (13)). L’adaptation des outils doit également suivre les exigences linguistiques (Zwakhalen, SMG et al. 2008 (399)). Mais dans ces approches, l’analyse du vécu des personnes souffrant doit, au delà de la douleur somatique, prendre en compte la souffrance morale. Les stratégies de traitement abordent notamment le problème de la douleur chronique non cancéreuse. Won, A et al (391), 2006 (392) montrent que l’utilisation des opioïdes n’accroit pas le risque de chutes et entraîne des bénéfices en matière de statut fonctionnel et d’engagement social. 53 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Si l’adoption des recommandations de pratiques nécessite un engagement fort (Resnick, B et al. 2004, (323)), les approches intégrées de type amélioration de la qualité permettent de démontrer un impact mesurable sur la prise en charge des douleurs, même au-delà du respect des recommandations (Baier, R et al, 17), de même que sur la qualité de vie (Baier, RR et al. 2004 (18), Leone, AF et al. 2009, (240), Black, BS et al (31)). Les approches qualitatives peuvent permettre d’améliorer l’engagement des équipes soignantes, notamment les infirmières dans leur rôle de leader (Higgins, I et al. 2004, (188)). L’amélioration des connaissances (Gudmannsdottir, GD et al 2009, 171), et des attitudes des personnels soignants en matière de prise en charge de la douleur peut être obtenue par des approches structurées et le recours à des études de cas (Jones, KR et al. 2004, (208)). L’audit des plans de traitement par des gériatres externes à l’institution permet d’établir une corrélation entre les différentes évaluations et souligne les difficultés rencontrées chez les patients présentant des troubles cognitifs (CohenMansfield J, et al. 2002, (79)). La même équipe a mené une recherche sur la sous-détection des douleurs dentaires (78). Incontinence Selon Durrant, J (2003), (124), en Amérique du Nord et en Grande Bretagne, plus de 50% des résidents souffrent d’incontinence urinaire, associée à une morbidité des résidents eux-mêmes et des personnels. Son article s’appuie sur 71 références, utilise le MDS et plaide pour la mise en place d’une stratégie de prise en charge utilisant le RAI, privilégiant notamment les approches comportementales. La plupart des pays connaissent une situation similaire, comme le suggère l’étude conduite par Saxer, S et al (2008), (338) en Suisse, qui trouve 37% d’incontinence à l’admission avec une augmentation progressive vers plus de 50%. L’identification précoce du problème apparait prioritaire. Comme pour le contrôle de la douleur, la connaissance et l’adoption des recommandations de pratiques fédérales semblent trop faibles et hétérogènes pour espérer une mise en œuvre rapide et efficace (Dubeau, CE et al. 2007, (120)). Un essai de formation à distance destiné au personnel soignant esquisse le nouveau rôle des technologies de l’information et de la communication (Rahman, AN et al 2009, (315)). Le problème de l’efficacité des approches en matière d’incontinence est posé. Une revue Cochrane5 de 2009 sur la vidange commandée trouve 9 essais qui indiquent une efficacité probable à court terme, mais sans indication sur le maintien des résultats à terme. Wagner, TH et al (2003, 380)) propose une réflexion sur la nécessité d’évaluer économiquement les 5 Eustice S., Roe B., Paterson J., 2009 (4) P1-21, The Cochrane Collaboration, J.Wiley & sons. 54 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD alternatives. La revue la plus globale (Fink, HA et al. 2008, 143) sur les interventions thérapeutiques rassemblent 1161 patients dans 14 essais retenus, confirme une efficacité de la vidange commandée, associée ou non à l’exercice, mais souligne l’absence d’évaluation sur des durées suffisantes et d’approches médico-économiques. Sommeil Malgré l’importance du sujet pour la qualité de vie, et son lien direct avec des thèmes comme l’iatrogénie ou la mobilité, la sélection d’articles ne comporte que deux références au sommeil. Dans une revue systématique récente, Koch, S et al (2006, 226) analysent 114 publications sur l’efficacité des stratégies de management du sommeil chez les personnes âgées en institution. Les stratégies multi interventionnelles sont reconnues (réduction du bruit, minimisation des soins nocturnes, exercices diurnes) ainsi que des expositions à la lumière naturelle (Gammack, JK et al (155)) seraient préférables au recours aux hypnotiques. Autres thématiques Les références analysées ne permettent pas une couverture exhaustive, ni en terme de qualité de vie liée aux soins, ni en matière de problématiques. Au total, il semble légitime de placer ce parcours de références ayant trait à la qualité des soins sous le signe de la continuité des soins. La revue de Crilly, J et al (2006, 92) revisite les principaux concepts et questionne les difficultés propres au contexte de recours à l’hôpital dans un contexte de transfert de patients âgés venant d’un établissement type EHPAD. 55 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Auteur Domaine Étude Protocole Résultats Resnick, B et al. (323) Mobilité Essai contrôlé randomisé avec suivi longitudinal (2009). Intervention : Étude de l’efficacité d’un programme de réadaptation sur les paramètres fonctionnels et la qualité de vie Mesures : Barthel, Tinetti, DQOLS, échelles d’attente de résultat Observation d’un effet temps positif dans le groupe d’intervention sur mobilité, équilibre, marche et montée d’escalier Pays : USA Population : 487 personnes âgées résidant dans 12 établissements de la même zone Age moyen de 83,8 ans et mesure du MMSE Auteur Domaine Étude Protocole Résultats Brittle, N et al. (48) Mobilité Intervention : Étude exploratoire de l’efficacité d’un programme d’exercice de groupe sur la mobilité et la dépression Mesures : pré-test, 3 mesures post-test et contrôle à 6 mois. 82% des personnes ont terminé l’essai, (2009). Essai contrôlé randomisé exploratoire avec suivi longitudinal Population : 56 personnes âgées résidant dans 5 établissements de la même zone Critères : adhésion au protocole et assiduité, rivermead mobility index, Hospital Anxiety and Depression Scale Pays : Royaume-Uni Age moyen de 84,5 ans Pas d’amélioration significative sur la mobilité ou la dépression Impossibilité de déroulement pour les personnes avec troubles cognitifs sévères. Effectif faible Auteur Domaine Étude Protocole Résultats Chin A Paw, M et al. (67) Mobilité Essai randomisé avec groupe contrôle (2006) Intervention : Effet d’un programme d’activité et de résistance à l’effort sur l’activité de base et la constipation 4 branches : entrainement à la résistance, mobilisation fonctionnelle, association des deux groupes contrôle. Pas d’effet sur les deux objectifs principaux à 6 mois Pays : Pays-Bas Population : 157 personnes âgées administration de questionnaires à 0 et 6 mois. 56 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Auteur Domaine Étude Protocole Résultats Jones, KR et al. (2004) Prise en charge de la douleur Essai comparatif ouvert avec groupe contrôle, et mesures pré-test post-test Test d’évaluation des connaissances (36 items), des attitudes (21 items), des croyances, et des barrières perçues (14 items) Le programme semble avoir un impact sur les barrières mais peu d’impact sur les connaissances, et les attitudes. Études de cas Le protocole lourd ne saisit pas l’opportunité de mesurer l’impact sur les pratiques (208) Pays : USA Intervention : Évaluation d’un programme composite de formation et d’éducation auprès d’équipes soignantes Population : 300 infirmières de différents niveaux de qualification Sites : six établissements Auteur Domaine Étude Protocole Résultats Levy-Storms, L et al. (243) (2007). Prévention de l’incontinence et mobilité Essai contrôlé randomisé Recueil d’opinions par un questionnaire ouvert Pays : USA Intervention : perception des résultats par les familles lors d’une intervention conduite favorisant la mobilité pour maitriser l’incontinence Résultats positifs dans le groupe d’intervention sur le sentiment d’amélioration de la mobilité et de la continence Échantillon : famille de 145 résidents participants au programme Contrôle à 8 semaines Intérêt de l’évaluation par questionnaire ouvert Auteur Domaine Étude Protocole Résultats Peri et al. (301) Mobilité Essai comparatif randomisé Elderly Mobility Scale : évaluation de la mobilité ; 2008 Intervention : Efficacité d’un programme d’activités répétitif sur l’état de santé Population cible : population âgée de plus de 65 ans (exclus soins de fin de vie, en répit ou avec un handicap de tétraplégie) Une amélioration dans les résultats de SF36-PCS (santé physique) au bout de trois mois parmi les résidents du groupe d’intervention (par rapport au groupe témoin). Pays : Nouvelle-Zélande Timed Up and Go score (rapidité à se lever et partir) ; SF-36 : statut de santé ; Échantillon : 149 personnes âgées (moyenne 85 ans) Sites : 5 maisons de retraite Auckland, 2 privées et 3 Physical Component Summary (PCS): santé physique ; Mental Health Pas de différence significative des autres critères de jugement entre les deux groupes. 57 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD "non profit" Component Durée de l'intervention : 6 mois Summary (MHCS) : santé mentale ; Question de la pérennité de l’amélioration observée (contamination ?) Life Satisfaction Index (LSI) : satisfaction générale ; Effets indésirables (douleurs, fatigue, chutes …) Auteur Domaine Étude Protocole Résultats Sackley, C et al. (331) Prévention de l’incontinence et mobilité Essai pilote de faisabilité, Essai exploratoire randomisé contrôlé Critères : Impact positif sur la continence et la mobilité, y compris patients avec troubles cognitifs (2008). Niveau de contrôle de l’incontinence déclaré Intervention : efficacité et acceptabilité d’un programme de mobilité des patients et de formation des personnels visant à contrôler l’incontinence Population : 34 résidents dont 23 avec troubles cognitifs dans 6 établissements Auteur Domaine Étude Protocole Résultats Zermansky, A. G., et al. Prévention de l’iatrogénie Intervention : Effet de la revue systématique par un pharmacien des prescriptions. Le groupe contrôle recevait les soins habituels Critère principal : nombre de changements de traitements 95,2% ont été inclus dans le protocole (394) Essai prospectif contrôlé randomisé en groupes parallèles Population : 661 résidents âgés de plus de 65 ans dans 65 différents établissements Autres critères : taux et coût des renouvellements de prescription, mortalité, chutes, hospitalisations, consultations médicales, Barthel Index, SMMSE. Pays : Royaume-Uni (2006) Pays: Royaume-Uni Niveau preuve A Rivermead Mobility Index Feedback verbal Questionnaire aux soignants Critère d’inclusion : au moins une prescription dans le dossier d’observation Émission de recommandations pour le médecin traitant A confirmer sur un plus large essai Abaissement significatif du nombre de modifications de traitement, ainsi que du nombre de chutes dans le groupe intervention. 75 % des recommandations ont été acceptées et mises en œuvre 58 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD 1.3. Qualité de l’accompagnement contribuant à la qualité de vie Le chapitre précédant abordait en première partie les articles portant directement sur la qualité des soins en regard de domaines précis (escarres, chutes, etc.). Dans la deuxième partie du chapitre précédent, une place était faite aux perceptions des personnes âgées résidantes en établissement d’hébergement sur des éléments de santé tels que la mobilité, la douleur, ou l’incontinence contribuant à maintenir ou améliorer leur qualité de vie. Dans ce chapitre d’autres éléments contribuant à la qualité de vie viennent s’ajouter qui ont été regroupés sous le thème de l’accompagnement. Ce terme a toute son importance dans le contexte médico-social français (loi 2002-2 du 2 janvier 2002), il implique que l’établissement et la personne accueillie sont liés par un contrat. Dans ce contexte, la qualité des soins et la qualité de vie s’imbriquent tant au niveau des conditions subjectives que des conditions objectives de résidence de l’usager. En 2001 aux États-Unis, Kane, A (212) dans un article publié dans The Gerontologist évoque l’idée qu’une bonne qualité de vie pour les personnes résidentes en établissement d’hébergement s’apprécie par une bonne sécurité (prévention des risques), un bon niveau de confort (promotion de la santé), mais également par le respect de la dignité, de la promotion de l’autonomie, de l’individualité, du bien-être, des droits, dans environnement physique agréable. Accompagner les personnes serait ainsi caractérisé comme ayant des pratiques qui diffusent ou injectent de la qualité de vie. Cet auteur mentionne d’ailleurs que pour atteindre cet objectif c’est la culture des établissements qu’il faut changer. Cependant tout n’est pas si simple, même s’il y a nécessité d’offrir un accompagnement de qualité, car tous ces éléments identifiés comme caractérisant la qualité de vie doivent s’apprécier les uns par rapport aux autres, et dans ce que chacun peut apporter. Six ans plus tard, Mc Kinley et al (259 2006), faisant le bilan des directives américaines promulguées par le NHRA (Nursing Home Reform) entre 1987 et 2002, constate à regret que cette culture n’est pas encore totalement inscrite dans les nursing homes américains. En 2009, Levenson et al (241) insistent sur les efforts à faire dans le futur pour améliorer les pratiques professionnelles d’accompagnement dans les nursings homes américains. Elles seraient contenues dans 5 grands principes : des preuves cliniques fiables ; des schémas de résolution efficace fondés sur la prise de décision pour les problèmes cliniques ; un accueil qui ne se concentre pas uniquement sur la réglementation ; des professionnels qualifiés qui exercent leurs fonctions en expliquant aux résidents leur rôle et leurs limites ; et surtout un personnel soutenu par une direction compétente. Soulignons que, durant cette décennie, différentes approches ont été développées pour mieux définir l’accompagnement des personnes âgées. En 2001, Holtkamp, CC et al (192) proposent le 59 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD concept de « nursing care supply » pour rendre compte les services offerts en vue de répondre aux besoins des résidents des nursings homes hollandais. Tout récemment, en Irlande, Ryan, A. (328) propose d’aborder de manière transversale l’accompagnement, la qualité de vie et la qualité des soins à l’aide de la notion d’« innovation client centred », une approche qui dépasserait le contexte sécuritaire de la prévention des risques de chutes pour la promotion de la mobilité préservant plutôt l’autonomie et la dignité des personnes âgées. Constatons également que la perception de l’autonomie chez les personnes âgées serait (Andreson, M et al (9,10, 2008 et 2009) le pivot de l’exercice du contrôle sur leur propre vie, ce qui renvoie cette expérience à la capacité de prendre des décisions, par exemple celle de décider des activités proposées dans les établissements puisque l’accompagnement permet de réduire les déficits de l’autonomie fonctionnelle. Ajoutons à cela le phénomène de transition vers les établissements de longue durée qui fait de l’accompagnement des professionnels auprès des personnes âgées une composante de la qualité de vie des nouveaux arrivés (43). Nous verrons plus en détail dans ce chapitre ce qu’il en est des domaines de la qualité de vie dans la littérature scientifique (études expérimentales et études qualitatives), des items de ces domaines de la qualité de vie où l’accompagnement s’institue comme le soutien à l’autonomie fonctionnelle. 1.3.1 Environnement physique Les outils d'évaluation de l'environnement physique L’environnement physique, social et psychologique est un aspect incontournable du bien-être des résidents des maisons d’hébergement. Davis et al (103) proposent d’adapter l’organisation de l’environnement physique et social pour des personnes démentes à différentes expériences de vie : expérience de soi, repas, plaisir personnel, organisation de la chambre, liens avec la famille et la communauté, fin de vie, relations avec le personnel. Cependant leur article n’avance pas d’outils d’évaluation de la qualité de l’environnement. Grant et al (166) proposent un « modèle d’utilisation du jardin » accentuant le rôle de la sortie comme contribuant au bien-être des résidents. Pour stimuler l’utilisation des jardins par les résidents atteints de démence, 5 facteurs sont dégagés : politique organisationnelle, attitude du personnel, accès visuel, accès physique, organisation du jardin. L’accès physique et la stimulation de l’autonomie des résidents apparaissent comme facteurs clés pour l’usage actif de l’environnement, notamment du jardin. La faiblesse méthodologique de l’article ne permet pas de concevoir d’autres facteurs que ceux prévus préalablement par les auteurs. 60 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Deux outils d’évaluation de la qualité de l’environnement en maison de retraite ont été proposés. Faulkner, M et al (139) ont élaboré Combined assessment of residential environments (CARE), qui s’appuie sur l’évaluation de la fréquence d’événements positifs de l’environnement (espace physique, relations avec les autres, etc.) pour les résidents, leurs parents et le personnel. Pourtant, se basant sur le témoignage verbal et les souvenirs des événements du mois précédent, ce questionnaire est inadapté pour les personnes âgées qui souffrent de troubles cognitifs. Un autre outil d’évaluation de la qualité de l’environnement en maison de retraite est le Therapeutic Environment Screening Survey for Nursing Homes (TESS-NH). C’est un instrument qualitatif qui permet d’évaluer le niveau d’adaptation à l’environnement physique en institution pour personnes atteintes de démence. Cet outil comprend 13 domaines : contrôle de la sortie, entretien, propreté, sécurité, orientation/ système de signes, respect de la vie privée, autonomie de l’unité, accès à l’extérieur, bruit, stimulation visuelle/tactile, espace/sièges, familiarité/ambiance domestique. Le guide d’observation peut être rempli au bout d’une promenade de 30-45 minutes autour des locaux de l’établissement avec la personne interrogée. Le questionnaire Special Care Unit Environmental Quality Scale (SCUEQS) est un questionnaire standardisé qui reprend 18 questions de TESS-NH les plus fiables et qui reflètent le mieux le taux général de la qualité de l’environnement. Le seul inconvénient de cet outil est l’éventuelle présence de facteurs latents qui n’ont pas encore été explorés (Sloane et al. (352)). L’environnement physique : un espace thérapeutique Zuidema, S et al (397) remarquent à l’aide de leur revue de littérature sur la prévalence des prédicteurs sur les symptômes d’altérations de pertes cognitives des patients résidents en nursing homes hollandais l’importance de l’environnement thérapeutique (psycho-social : nombre de visiteurs et de coups de téléphones). Jouant de manière positive sur les taux d’agitation des personnes souffrant de démence, alors qu’ils ne trouvent pas d’études qui notent de manière significative une baisse de l’agitation des patients résidents dans des unités spécifiques par rapport à des résidences traditionnelles. A cet effet, d’autres études vont introduire dans l’environnement physique la présence de bruits harmonieux, tels que des activités musicales (Ledger, A et al (239)), montrant qu’à court terme le niveau d’agitation s’estompe pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Également la présence d’animaux de compagnie induit des modifications de comportements plus positifs pour les personnes démentes (Sellers, DM (342)). Un essai randomisé sur une intervention modifiant la prise des repas en collectif plutôt de que manière individuelle montre des améliorations significatives sur la performance physique et le poids des résidents âgés (Nijs, K et al (286)). 61 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Une étude pilote examine une activité centrée sur le temps de présence devant la télévision pour les personnes souffrant de démence (de Medeiros, K et al (104)). Il est observé que cette distraction est plutôt considérée par les personnes souffrant de démence comme une activité banale, et qui contrairement à la musique ou la présence d’animaux de compagnie, n’a pas d’effet positifs sur le comportement de personnes âgées souffrant de démence. D’autres travaux (Van't Leven, N et al (372)) feront le croisement entre des établissements adhérant à la philosophie d’une maison ouverte d’hébergement offrant un environnement où les résidents circulent librement et décident de leurs activités et la participation aux activités. Des entretiens semi-structurés sont passés auprès de 12 résidents cherchant à mettre en lumière les perceptions des personnes âgées sur l’atmosphère de l’établissement, sur leurs propres activités et sur le type de contraintes auxquelles ils sont tenus. Les auteurs en concluront que pour les résidents, le niveau d’activités a toute son importance, mais dans la perspective où ils perçoivent que ces activités doivent se diffuser dans une atmosphère d’activités. Autrement dit, il faut des activités non seulement pour passer le temps, ce qui est possible dans les temps de relaxation, mais des activités qui occupent. Des chercheurs canadiens, Benjamin, K et al. (26) ajouteront que pour la réalisation d’activités thérapeutiques, l’environnement physique peut jouer négativement sur la réalisation d’activités, notamment d’activités physiques en raison du manque d’espaces pour les pratiquer. Au Portugal des chercheurs (246) établiront que les résidents (185) masculins participants à des activités physiques verront leur la santé physique et mentale s’améliorer, mais que la participation à ce type d’activité est négativement corrélée avec le nombre d’années de vie en résidence dans les centres d’hébergement. L’environnement physique : un espace de stimuli Cohen Mansfield, J et al (73, 2009) introduisent le concept d’engagement comme une mesure de la qualité de vie. On aurait pu traiter ce concept comme un outil de la qualité de vie ainsi que le suggère l’auteur. Cependant, on peut aussi en faire une question dans la mesure où ces chercheurs conceptualisent l’engagement en identifiant l’environnement physique comme lieu créateur de bruits, d’activités, d’atmosphère. A cela, les auteurs ajoutent le phénomène d’interactions entre cet environnement et les résidents, notamment des personnes âgées souffrant de démence. Par exemple, le fait d’entendre de la musique dans la résidence stimule les personnes leur permettant de se l’approprier en parlant d’elle, de son contenu ou de ce qu’elle rappelle « Talking to object, talking about object, disruptive, inappropriate » pouvant être mesurée. Les chercheurs montrent que les dimensions de l’engagement se rapportent au « refus », à « l’attention » et aux « attitudes ». Ce concept émergeant ouvre une voie sur le 62 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD type d’activités optimales et réconfortantes à développer pour des personnes souffrant de démence. Relations entre l’environnement physique et l’amélioration de la qualité de vie Dans la sphère de l’environnement physique, l’habitat occupe une place significative puisqu’il peut être contraignant pour des personnes à mobilité réduite ou des personnes souffrant de troubles cognitifs. On peut trouver du côté de la littérature sur l’habitat des travaux qui prennent en compte l’environnement physique thérapeutique, et qui partent de pathologies pour proposer une organisation spatiale de l’aménagement intérieur ou de l’aménagement extérieur sensoriel, telle l’expérience singulière de « Parkview House ». Un établissement situé dans la banlieue nord de Londres qui offre aux résidents souffrant de démence un jardin sensoriel (Pollitt, S et al (306)) en vue d’améliorer la mobilité dans l’espace, mais également de tenir compte des conditions subjectives qui les enferment dans l’environnement physique. Marquardt, G et al (253), architectes allemands, vont examiner dans 30 nursings homes les capacités d’orientation dans l’espace des personnes âgées atteintes de démence pour tous les niveaux d’avancement de la maladie. Le couloir s’avèrera être le facteur clé de leurs résultats d’observation. Ils retiennent que pour les architectes, une observation est requise pour trouver les facteurs physiques nuisibles à la mobilité, non seulement physique mais aussi psychique. Toujours sur l’habitat, Reimer, MA et al (321) publient leur protocole de recherche afin de mesurer l’impact d’une installation physique spécifique pour des personnes âgées souffrant de démence leur offrant une unités spécialisée adaptée à une organisation spatiale dessinée pour leurs besoins, et d’une équipe professionnelle formée à leur prise en charge. En comparant cette intervention à un groupe témoin résidant dans un établissement traditionnel, les résultats restent ambigus. On y constate un déclin différencié de la maladie dans l’environnement aménagé, mais on ne voit aucun avancement sur la mémoire, l’orientation, la dépression et les rapports sociaux. Une autre étude expérimentale (373) se propose de mesurer, au-delà de l’organisation spatiale, l’effet d’organiser la vie au quotidien dans des petites unités calquées sur l’habitat type d’une maison avec une ambiance familiale. Les résultats ont été publiés après une année vécue dans ces petites maisons, en mesurant la qualité de vie des résidents, et en ajoutant une évaluation des symptômes neuropsychiatriques, dépressifs et de « l’engagement ».Une enquête de satisfaction auprès du personnel et des proches. Boekhorst, S et al (32) reflètent les mêmes préoccupations, mais avec une petite avance puisqu’ils publient en 2009 les résultats d’une intervention similaire à celle proposée par Reimer, MA et al (321), leur mesure de qualité de la vie reposant sur les mesures DQOL et Qualidem (mesure de la qualité de la vie, sur le 63 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD statut fonctionnel). Il s’avère que les résidents habitants dans les petites unités « group living home »auraient moins besoin d’aide. Toutefois, la qualité de la vie diffère entre le groupe expérimental et le groupe contrôle sur seulement deux items (troubles du comportement, et statut cognitif). Ainsi les habitats protégés et aménagés apportent une certaines amélioration de la qualité de vie, mais ils sont sous plusieurs dimensions comparables aux unités traditionnelles. Aux États-Unis, il apparait que les choses sont légèrement différentes, dans la mesure où l’habitat se rénove dans un programme de services offerts aux résidents. Kelley-Gillespie, N et al (221) vont dans le cadre d’une étude exploratoire regarder les effets du programme FLEXCARE, proposée par Medicaid dans l’état de l’UTAH. L’évaluation du programme a pour objectif de déterminer le niveau de qualité de vie de résidants nouvellement installés dans ces habitats. La prétention de ce programme est de proposer aux personnes âgées des services de soins et de prise en charge dans un environnement non-institutionnalisé. Les auteurs présentent leur étude exploratoire comme une recherche portant sur le niveau de perception des personnes nouvellement installées par rapport à leurs anciennes résidences, et sur les facteurs qui contribuent à définir la perception d’une qualité de vie. 41 personnes âgées et 31 de leurs proches seront amenés à compléter des questionnaires (W-QoLI, 130 questions). Les grands domaines investis de la qualité de vie sont la santé physique, le fonctionnement, le bien-être, les caractéristiques environnementales, les soins et l’accompagnement, et la satisfaction à l’égard du programme (SF-36). Des changements significatifs apparaissent dans les domaines de la qualité de vie, notamment sur l’importance accordée à l’environnement, à un niveau de satisfaction élevée pour les services professionnels, pour l’accompagnement, pour les activités et les relations sociales, et pour le bien-être procuré dans cet environnement. Il faut dire à la lumière des résultats que l’âge moyen des résidents de l’échantillon de cette étude exploratoire est 72.9 ans, alors que pour les autres travaux (253), l’âge moyen de l’échantillon est de 82.3 ans. De manière plus radicale, Rabig, J et al (312) militent pour la promotion d’une approche déinstitutionnalisée tant sur le plan architectural qu’organisationnel. Ils mettent en avant le modèle de la promotion de la santé. Bien que leur évaluation de ce modèle s’étale sur 2 ans avec une collecte de donnée à tous les six mois auprès de 40 résidents logés dans 4 maisons soit en cours, l’article (312) présente le concept de « maison verte » sur plan. Ils prônent pour celle-ci un établissement de petite taille qui serait favorable selon eux à une baisse de l’anxiété et de la dépression, ce qui par ailleurs n’apparaît pas complètement évident pour le moment. En effet, Walsh, K et al (382) mènent une étude sur l’impact de l’environnement physique, celui-ci étant défini par le nombre de lits de la résidence et la composition des résidents selon leur niveau de 64 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD dépendance des personnes accueillies, de la flexibilité des horaires de l’établissement, du nombre de professionnels et des services offerts (musique, physiothérapie, exercices, etc). Avec beaucoup de prudence, les auteurs en concluent qu’un établissement accueillant un grand nombre de résidents permet aux résidents de bénéficier de services de qualité constituant un environnement plus attractif. L’équipe de Mares et al (252) s’intéresse aussi à l’environnement résidentiel des personnes âgées et plus particulièrement pour des personnes souffrant de démence. Avec des instruments de mesure plus rigoureux, et un nombre plus élevé de participants (80 répondants), les résultats obtenus montrent qu’aucune caractéristique objective (contact social et loisir) de l’environnement physique n’est reliée avec les caractéristiques subjectives de la qualité de vie (conditions de vie et bien-être). Par ailleurs, il apparaît que les conditions objectives reliées à l’environnement (le niveau de revenu moyen et la taille de l’établissement) sont associées avec le maintien des contacts sociaux. Ainsi des personnes résidantes dans des établissements de grande taille avec un voisinage ayant des faibles revenus auraient un réseau social leur permettant les contacts sociaux plus fréquents que les résidents accueillis dans de petites unités. Gaugler, JE (159) pose l’hypothèse que le type de résidence (foyer d’hébergement, ou pension familiale, et hébergement médicalisé) ont des impacts sur la qualité de vie des personnes qui y résident. Les résultats montrent que les personnes résidentes dans des environnements plus médicalisés ont une plus grande estime de soi (corrélation significative) et un sentiment d’appartenance plus grand. Gaugler, JE (159) insiste sur le fait que par rapport à cet environnement physique, d’autres facteurs interviennent tels que le rôle de la famille et celui des professionnels. Autrement l’environnement physique peut être conçu comme une variable indépendante. Bien que nécessaire, elle n’est pas suffisante, et elle est complémentaire des conditions subjectives. Agree, E et al (2) soulèvent un point original, celui de la technologie assistée pouvant être adoptée comme un substitut à l’accompagnement des personnes âgées et permettant à ces personnes d’accroître leur mobilité et leur autonomie fonctionnelle. Les limites de l’étude énoncées par les auteurs (2) montrent que cette question, malgré tout l’avancement technologique dont nous disposons actuellement, n’a pas encore investi l’environnement physique des résidents en établissement d’hébergement. 65 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Auteur Domaine Étude Protocole Résultats Boekhorst et al. (32) Environnement physique 2009 Intervention : L'impact de la résidence partagée (group living home) sur la qualité de vie des personnes Étude quasi expérimentale (groupe expérimental et groupe témoin) Population cible : personnes atteintes de démence. Standardized MiniMental State Examination (Folstein et al., 1975; Molloy et al., 1991). Deterioration of Daily Living activities in Dementia (IDDD) (Tennessee and Derix, 1997) L’étude a montré que les résidents des GLH étaient plus autonomes dans la vie quotidienne, et avaient une meilleure sociabilité. Aucune différence n’a été montrée en ce qui concerne le comportement ou les capacités cognitives. Les échelles de qualité de vie ont montré que les résidents des GLH avaient un sens esthétique supérieur et étaient plus actifs. Alors que l’étude n’a pas montré de différence dans la prescription de psychotropes, les résidents des GLH sont moins soumis à la contention. Néanmoins, les échelles de qualité de vie ne montrent pas par ailleurs de différence significative entre les deux modes de prise en charge. Pays : Pays-Bas Échantillon : 67 nouveaux résidents dans le groupe expérimentation et 97 dans le groupe contrôle, disposant d'un aidant et pouvant donner des informations aux personnes aidées. Site : critères d'inclusion « group living homes » : unité de 6 résidents maximum dans laquelle les résidents préparent eux-mêmes leur repas situés à moins de 200 mètres de la maison de retraite médicalisée : 20 établissements, 19 ont accepté représentant 56 unités de vie employant 305 infirmiers critères d'inclusion du groupe contrôle : unités dispensant la meilleure qualité possible, répondant aux normes 1997, chambres individuelles accueillant plus de 20 résidents : 7 établissements sur 14 ont accepté de participer, avec une moyenne de 28 résidents. Durée de l'observation : 2 ans (une mesure d'évaluation à l'admission, et une tous les 6 mois) Revised Memory and Behavior Problems Checklist (RMBPC). Neuropsychiatric Inventory-Questionnaire (NPI-Q). Revised Index of Social Engagement (RISE) issue du Resident Assessment Instrument (RAI) (Morris et al. 1990; Gerritsen, 2004). Dementia Quality of Life instrument (DQoL), QUALIDEM, 66 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD 1.3.2. Maintien des liens sociaux Les relations avec autrui sont présentées dans la totalité des articles comme un facteur intrinsèque du bien-être des résidents dans les établissements pour personnes âgées. Les articles ont révélé les facteurs de sociabilité suivants : Type de logement. Les foyers logement sont appréciés pour l’ambiance domestique (Andersson et al (8)) et la possibilité de recevoir les proches dans un espace privé (Gaugler et al (158)). Mais à long terme, la sociabilité et les activités aux foyers logement et dans les établissements d’hébergement se trouvent au même niveau (Gaugler et al (158)). Le mode de gestion des établissements d’hébergement s’appuyant sur une définition claire des rôles et un travail en équipe semble le plus propice à l’apparition d’une vraie communauté (Wilson (389)). Pour contribuer au bien-être des résidents, le soin doit laisser un maximum d’autonomie aux personnes (West et al (383), Andersson et al (8)) et se faire en collaboration avec les proches (Ryan (327), Wilson (389), Reid et al (319), Grabowski et al (165)). Les membres du personnel se présentent comme figures incontournables (Murphy et al (280)) : des professionnels assurant l’assistance quotidienne et pouvant nouer des relations personnelles avec les résidents (Bergland et al (28)), comme servir d’intermédiaire dans d’autres relations telles que celles d’assurer la transition du domicile (43), de vieux hôpitaux faisant de l’hébergement à l’établissement (90). La participation familiale ne cesse pas avec l’entrée en maison d’’hébergement (Keefe, J et al. (220)). Mais c’est le personnel qui devient l’interlocuteur privilégié des familles ; son rôle éducatif est souligné par Reid et al (319) et Ryan (327). La persistance du réseau amical se présente comme facteur de sociabilité important, mais son maintien exige souvent l’aide du personnel (Cook (86)). Les co-résidents. Malgré la proximité physique, les contacts entre les résidents n’émergent pas de façon spontanée. C’est aux aidants de déceler ceux qui ne recherchent pas de sociabilité et ceux qui la souhaitent mais sont incapables d’engager une conversation sans assistance (Bergland et al. (27), Carpenter, BD et al (57)). L’interaction avec des animaux de compagnie a été appréciée comme une expérience agréable stimulant les interactions entre les résidents, sans pour autant améliorer les indices objectifs de dépression (Prosser et al. (310)). 67 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD La limite de la plupart des articles est de prendre faiblement en compte des facteurs sociaux, comme le milieu social, la race, le genre, etc., qui créent des inégalités dans le vieillissement, l’accompagnement par les proches et la prise en charge par les institutions. En outre, nombre de ces articles se focalisent sur un seul aspect du réseau social des résidents, alors que certains travaux permettent de supposer une sorte d’équilibre entre différents types de sociabilité (Andersson et al. (8), Bergland et al. (28)). Certains articles manquent également des informations sur les aspects méthodologiques de la recherche. De plus, la plupart des travaux ne prennent pas en compte les personnes âgées atteintes de démence alors que dans certains des pays concernés, ils constituent jusqu’à 80% des résidents des maisons de retraite. L’impossibilité de les interroger est un obstacle qui peut être contourné grâce à une étude de leur entourage (Murphy et al. (280)), ou à l’observation adaptée (Dementia Care Mapping) (Perrin (302), Kuhn et al. (229)). Un manque de sociabilité et d’occupations étant constaté (Perrin (302)), la possibilité d’estimation de leur bien-être reste néanmoins vague. 68 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Les articles scientifiques portant sur le maintien des liens sociaux Auteur Kerse, N et al. 2008 (222) Pays : Nouvelle Zélande Gaugler, JE et al. (158) Pays : États-Unis Domaine Étude Protocole Résultats Accompagnement et liens sociaux Activités physiques Étude comparative randomisée Population cible : résidents de maisons de repos de 65 ans et plus capables de discuter et de participer aux activités physiques Échantillon : 682 sujets (330 à qui on a proposé des activités physiques et 352 dans le groupe de contrôle) choisis d’une manière randomisée Site : 41 maisons de repos pour de personnes peu dépendantes Durée de l’observation : 1 an Suivi sur un an en 3 étapes : T1 ; T1+6 mois ; T1+1 an. Chaque personne soumise à une intervention a dû se donner un but qui aurait du sens pour lui et qui augmenterait le niveau de son activité physique. Mesure : - Mesure de la qualité de vie par un index de satisfaction : EuroQol - Évaluation de la mobilité : FICSIT-4, balance test, timed up and go test, autres instruments d’évaluation de la dépendance - Nombre de chutes par an Le programme de réhabilitation à travers des activités physiques n’a qu’un faible impact sur une personne âgée avec une cognition normale. Il n’y a aucun bénéfice pour les sujets ayant une cognition pauvre. Les auteurs signalent une difficulté à bien contrôler l’intervention. Accompagnement et liens sociaux Espace privé Étude longitudinale comparative randomisée Entretiens en face-à-face (45 90 minutes) en trois étapes : T1, T1 + 6 mois, T1 + un an. Si la personne avait des troubles cognitifs, un membre de la famille ou du personnel était interrogé. Le niveau d’activité est mesuré par les indices suivants les réponses varient de « quotidiennement » à « jamais ») : sortir au cinéma, au théâtre, au restaurant ; aller à l’église, au club du troisième âge, à un autre club ; une conversation avec d’autres résidents ; parler au téléphone avec la famille ou les amis ; des activités en groupe. Les résidents des foyers logement ont montré une activité significativement plus élevée que les résidents d’institutions conventionnelles, mais avec une grande variété selon l’institution. La vie en appartement serait favorable au maintien de l’activité et de la sociabilité des personnes âgées. Cependant, un certain équilibre est atteint avec le temps : dans le deux cas, les résidents choisissent les activités qui leur plaisent ; les différences entre les deux types de résidence tendent à s’estomper Population cible : résidents de long séjour de foyers logement et de maisons de retraite médicalisées Échantillon : 605 résidents de foyers logements et 610 des maisons de retraite médicalisées, âgés de plus de 65 ans, non comateux. Site : 38 foyers logement (sur 39 existants) et 31 maisons de retraite médicalisées (choisies d’une façon randomisée) dans l’État d’Oregon Durée de l’observation : 1 an 69 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Auteur Kuhn D, et al. 2002(229) Domaine Étude Protocole Accompagnement et liens sociaux Maisons polyvalentes Étude qualitative comparative Population cible : personnes atteintes de démence Échantillon : 131 personnes dont 97 habitants dans des foyers logements spécialisés et 34, dans des établissements nonspécialisés Site : 10 foyers logement en Wisconsin dont 7 sont de petite taille (10-28 résidents) et réservés aux personnes démentes et 3 foyers logement polyvalents de plus grande taille (40-63 résidents) Durée de l’observation : inconnue Dementia Care Mapping (DCM) : observation du comportement et du bien-être, divisée en séquences de 5 minutes. Chaque observateur étudie de 6 à 10 personnes en même temps dans des locaux à usage public pendant 6 heures. Les données sont codifiées selon les catégories de comportement et un chiffre qui estime leur bien-être. Codifiées de cette façon, les données sont soumises à une analyse statistique. Accompagnement et liens sociaux Autonomie Analyse de cohorte Population cible : résidents de plus de 30 jours de maisons de retraite médicalisées, âgés de plus de 6O ans en état de démence avancée Échantillon : 323 personnes Site : 22 maisons de retraite médicalisées à Boston Durée de l’observation : 18 mois L’étude auprès des patients (analyse du dossier médical, entretien avec l’infirmière en charge, bref examen médical) et entretiens avec les tuteurs (détenteurs d’une procuration médicale) ont été effectués chaque trimestre. Pays : États-Unis Grabowski, DC et al. 2009 (165) Pays : États-Unis Résultats Les personnes démentes habitants dans de grandes maisons de repos polyvalentes manifestent une meilleure qualité de vie aussi bien qu’une plus large diversité d’interactions et d’activités que ceux qui habitent dans de petits foyers pour les personnes atteintes de démence. Cela peut s’expliquer pas un plus mauvais état de santé des habitants des foyers spécialisés ou une inadéquation des activités proposées. Les relations entre le temps de visite et la qualité des soins en fin de vie n’est pas linéaire. Les visites pendant plus de 7 heures par semaine ou l’absence de visites sont associées à la pire qualité de soin, selon des indices objectifs aussi bien que l’avis des proches. Il reste à savoir si l’intervention intense des familles fait détériorer le soin ou si les familles interviennent plus dans les cas où le soin est perçu comme insatisfaisant. 70 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Auteur Domaine Etude Protocole Reid, RC et al 2007 ; (319) Accompagnement et liens sociaux Participation familiale Élaboration d’un outil de d’évaluation d’engagement des familles Population cible : aidants, membres de familles des résidents déments Phase 1 : observation et construction des échelles revues par les professionnels du soin et des chercheurs Phase 2 : test des échelles auprès des membres des familles, analyse factorielle pour élaborer des versions courtes des deux échelles Pays : Australie Échantillon : inconnu Site : Phase 1 : 6 maisons de soin de long séjour ; Phase 2 : 8 maisons de soin de long séjour Durée de l’observation : inconnue Ryan, A. 2002. (327) Pays : Irlande Accompagnement et liens sociaux Participation familiale Revue de littérature Population cible : personnes âgées qui viennent de déménager dans une institution et leurs familles Résultats Deux échelles : celle de la perception par la famille de son engagement et l’autre de sa vision de l’importance de son engagement dans le soin individualisé auprès d’un parent résident. La pertinence de ces échelles s’appuie sur le fait que la satisfaction du soin procuré à un proche dans un établissement est liée à un ensemble de pratiques de care individualisées et à l’impression de la famille d’être impliquée dans le soin. Les auteurs voient les échelles élaborées comme moyen de perfection de collaboration entre la famille et l’établissement. Il est possible de supposer que l’entrée d’une personne âgée dans une maison de retraite réduit la charge de soin aussi bien que le stress de la famille. Mais les recherches montrent que cette expérience est associée aux troubles psychologiques chez les aidants familiaux, surtout si l’entrée en institution n’a pas pu être anticipée. L’auteur insiste sur la nécessité de développer un partenariat entre les infirmières, experts médicaux, et les familles, détenteurs des connaissances biographiques et des liens psychologiques. 71 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Auteur Domaine Etude Protocole Résultats Murphy, K et al. 2007 (280) Accompagnement et liens sociaux Activités sociales Étude comparative randomisée Population cible : toute sorte d’habitants des maisons de retraite 7 focus groupes avec les gestionnaires qui ont servi à réaliser les deux autres parties de l’étude 4 dimensions de qualité de vie ont été dégagés : l’environnement et le niveau de soin ; l’identité personnelle ; la connexion aux familles et à la communauté ; les activités et thérapies. Échantillon : 101 résidents et 48 membres de personnel Site : 526 maisons de retraite de long séjour Durée de l’observation : inconnue Une étude quantitative auprès de 526 établissements : questionnaires envoyés par la poste à tous les résidents Entretiens qualitatifs Des différences entre les établissements publics et privés ont été constatées. L’environnement physique, l’infrastructure et la variété des activités sont meilleurs dans le secteur privé, mais on trouve davantage d’infirmières dans les établissements publics. Les auteurs soulignent le rôle du personnel dans la qualité de vie des résidents aussi bien que la pénurie de personnel. Étude randomisée Population cible : résidents de long-terme, lucides, et personnel de restauration Échantillon : 69 résidents et 52 membres de personnel Site : 9 maisons de retraite médicalisées (dont 6 publiques et 3 privées) dans les villes de Laval et Québec Durée de l’observation : inconnue Deux questionnaires parallèles ont été utilisés : un pour les résidents et l’autre pour le personnel. Ils s’appuyaient sur 31 indices alimentaires définis lors des focus groupes semistructurés avec des résidents de 5 maisons de retraite médicalisées. Le personnel tend à surestimer l’importance de la nourriture et la satisfaction des résidents. Il se focalise sur les aspects techniques de la restauration, alors que les résidents valorisent le respect, le sentiment d’être à la maison et le confort. Pour les résidents qui sont capables de manger sans aide, cet acte peut devenir crucial pour leur auto-respect et santé psychologique. Le personnel tend à négliger ce fait et à laisser peu d’autonomie aux résidents en insistant sur l’assistance et non pas sur la réhabilitation. Pays : Irlande West, GE et al. 2003 (383) Pays : Canada Accompagnement et liens sociaux Autonomie fonctionnelle et relations avec le personnel 72 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Les études qualitatives portant sur le maintien des liens sociaux Auteur Domaine Étude Méthodologie Résultats Andersson, I et al. 2007 (8) Accompagnement et liens sociaux La sociabilité Étude : qualitative Population cible : personnes âgées (69-90 ans), en couple ou pas, qui ont vécu moins de 2 mois dans cet établissement Échantillon : 13 personnes âgées, 10 parents, 11 tuteurs dans l’établissement Site : un établissement spécialisé dans lequel les résidents habitent dans des studios Durée de l’observation : 2001-2002 Entretiens semi-directifs auprès de personnes âgées et leur entourage Le taux de satisfaction des résidents semble dépendre de leur participation à la décision d’intégrer l’établissement, et plus largement du sentiment de contrôler leur vie. La plupart des résidents aussi bien que leurs proches manifestent une satisfaction globale de l’institution car il est possible de recréer l’ambiance de la maison. La sociabilité semble être l’activité la plus importante pour les résidents, le personnel devrait prendre en compte ce besoin. Le personnel croit savoir ce qui est le mieux pour les personnes âgées sans demander leur avis. Accompagnement et liens sociaux Rôle de la famille Étude : qualitative Population cible : personnes de plus de 65 ans ayant résidé dans l’établissement plus de 2 mois, définies comme lucides et capables de répondre aux questions par l’infirmière en chef Échantillon : 26 personnes (20 femmes et 6 hommes) âgées de 74 à 103 ans Site : deux maisons de retraite médicalisées dans une grande ville norvégienne Durée de l’observation : inconnu Observation (notamment l’organisation des activités) et entretiens semi-directifs Accompagnement et liens sociaux Le rôle des professionnels Étude : qualitative Population cible : personnes de plus de 65 ans ayant résidé dans l’établissement plus de 2 mois, définis comme lucides et capables de répondre aux questions par l’infirmière en chef Échantillon : 26 personnes, dont 6 hommes Site : deux maisons de retraite médicalisées dans une grande ville norvégienne Durée de l’observation : inconnue Observation et entretiens semidirectifs Pour contribuer au bien-être, les relations avec les co-résidents doivent être conçues et vécues comme positives et procurant du soutien. Malgré la proximité physique, les contacts profonds entre les résidents n’émergent pas de façon spontanée. Les aidants font face au défi de définir ceux qui ne recherchent pas de contact avec les pairs et ceux qui le souhaitent mais sont incapables d’entrer sans assistance en communication étoffée. Les relations exclusives avec la famille peuvent diminuer les contacts avec les co-résidents. Le rôle des infirmières en tant qu’aidantes compétentes et respectueuses semble essentiel pour le bien-être des résidents. Certains résidents évoquent l’importance des relations personnelles avec elles. Pour d’autres, les infirmières représentent un « aidant généralisé » ce qui peut s’expliquer par la théorie de sélectivité socio-émotionnelle : les personnes âgées négligent les relations qui ne leur apportent pas de soutien émotionnel. Pour certains, les aidants professionnels peuvent procurer du support émotionnel. Accompagnement et liens sociaux Maintien des relations amicales Étude : qualitative longitudinale Population cible : personnes âgées habitant dans une maison de retraite Échantillon : 8 personnes (53 entretiens) Site : 4 maisons de retraite Durée de l’observation : 4-6 mois Une série d’entretiens auprès de personnes hébergées dans des établissements médicalisés Pays : Suède Bergland, A et al. 2008 (27) Pays : Norvège Bergland, Å, et al. 2005 (28) Pays : Norvège Cook, G. 2006 (86) Pays : Royaume-Uni Le maintien des relations amicales en âge avancé peut s’avérer plus important que le support de la famille pour le bien-être ressenti des résidents d’une maison de retraite. Les personnes âgées mettent en place des stratégies pour maintenir leur réseau social, ce qui est bénéfique à leur qualité de vie. Le personnel de l’institution a un rôle non- 73 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD négligeable dans le maintien des liens amicaux. Perrin, T.1997 (302) Pays : Royaume-Uni Prosser, L et al. 2008 (310) Accompagnement et liens sociaux Le non rôle des professionnels Accompagnement et liens sociaux Animaux de compagnie Pays : Australie Wilson, CB. 2009 (389) Pays : Royaume-Uni Accompagnement et liens sociaux Les familles et les professionnels, une équipe thérapeutique Étude : qualitative Population cible : personnes âgées atteintes de grave démence Échantillon : 109 personnes qualifiées de dépendantes Site : 9 unités de traitement de la démence dans la région de Bradford Durée de l’observation : chaque personne a été observée pendant une journée (7h) Étude : qualitative Population cible : personnes âgées habitant dans des maisons de retraite Échantillon : 18 personnes âgées (dont 2 hommes) et le personnel Site : une maison de retraite à Melbourne Durée de l’observation : 6 semaines, une heure et demie par semaine Dementia Care Mapping (DCM) La plupart de membres de ce groupe passent leurs journées sans occupation. Les aidants limitent leurs interactions avec eux aux tâches de soin du fait leur incapacité à les occuper. Les personnes démentes subissent une modification de la perception de l’environnement, alors que le personnel est incapable de la reconnaître. 6 séances d’intervention : interaction avec des animaux de compagnie. Un questionnaire a été passé avant et après l’intervention, l’observation a été effectuée pendant les interventions. Étude : qualitative et comparative Population cible : personnes âgées habitant dans une maison de retraite, leurs familles et le personnel Échantillon : entretiens avec 16 résidents, 25 aidants et 18 parents Site : 3 maisons de retraite dont deux en milieu rural et un dans le milieu périurbain Durée de l’observation : 6-9 mois dans chaque maison de retraite Entretiens, observations participantes et focus groupes avec résidents, personnels et membres de famille. Triangulation des données. L’échelle de dépression gériatrique n’a pas montré de changement important suite à l’intervention. Cependant les participants ont déclaré une envie de poursuivre l’expérience parce qu’ils aiment bien le contact avec les animaux ; le programme a apporté de la variété à leur vie et a stimulé la sociabilité non seulement avec les animaux, mais aussi entre les résidents. L’importance de « relations thérapeutiques » entre les résidents, leurs proches et les professionnels est largement reconnue. Les facteurs clés de cette collaboration sont l’administration, la permanence du personnel, la philosophie personnelle des professionnels et la participation des résidents et de leurs familles. Le modèle de gestion s’appuyant sur une définition claire des rôles et un travail en équipe semble le plus propice à l’apparition d’une vraie communauté. 74 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD 1.3.3. Maintien de l’identité personnelle Ce groupe d’articles traite du maintien de l’identité des personnes âgées face aux maladies physiques ou mentales et au placement en établissement d’hébergement. Le passage nécessite une adaptation à un espace dépersonnalisé et à une réglementation stricte de toutes les sphères de vie, y compris les plus intimes (Bouman et al (35), Everett (135)). Même en cas de grave démence, les personnes âgées préservent leur identité bien que ce fait ne soit pas toujours reconnu par leurs proches, le personnel ou les chercheurs (Cohen-Mansfield et al (74) et (80)). Les interventions des aidants informels comme celles des professionnels se justifient par l’âge avancé et la dégradation de la santé mentale des résidents (Everett (135)). Le maintien de l’identité, individuelle et sociale, relationnelle et occupationnelle, est présenté néanmoins comme nécessaire pour le bien-être des personnes âgées (Cohen-Mansfield et al. (74) et (80), Harmer et al. (181)). La préservation d’un domaine significatif semble crucial pour le maintien de l’identité d’un résident, pour assurer une continuité et pouvoir rappeler son passé aussi bien qu’envisager son futur (Cohen-Mansfield et al. (74), Cohen-Mansfield et al. (80), Kuhn et al. (228)). Dans un article critique sur les règles adoptées dans les nursings homes irlandais sur la prise quotidienne de médicaments, le pharmacien Hughes (197) soutient que la promotion de l’autonomie et de « l’empowerment » des résidents est nécessaire pour suivre l’évolution de la médication (effets secondaires). Pour Hughes et al (198), il existerait un point aveugle se situant dans le conformisme des soignants (contrôle) et des soignés (acceptation passive). Le maintien de l’identité personnelle peut se promouvoir par : La stimulation du sens de la cohésion (Drageset et al. (117)) et des choix stratégiques quant à leur décision de s’intégrer dans un établissement d’hébergement (Cook, GA. (87)) ; L’entretien des rôles d’identification, principalement les rôles familiaux (Cohen-Mansfield et al. (74) et (80), Harmer et al. (181), de Vera Barredo et al. (106)); L’intégration du soin centré sur les émotions (Finnema, E et al. (144)) ; Des programmes d’activités qui sont significatifs pour chaque résident (Smith et al. (355), Harmer et al. (181)), notamment des activités créatives (Fleming Cottrell et al. (145)); La promotion de l’autonomie et de l’auto-détermination (Hellstrom et al. (184) DuncanMeyers A, et al. (123)), notamment dans les actes de la vie quotidienne (Sacco-Peterson et al. (330), Hwang et al. (201), Boyle, G, (39)) et dans la vie sexuelle (Bouman et al. (35)) ; 75 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD La stimulation de la vie spirituelle et religieuse (McFadden (256), Goodall (164) et Wallace (381)). Le personnel a un rôle crucial pour assurer ces améliorations, mais plusieurs facteurs institutionnels se présentent comme des obstacles majeurs au maintien de l’autonomie et de l’identité des résidents. Ces facteurs sont le manque de personnel, une formation inadaptée du personnel, les défauts d’organisation de l’espace et de la gestion des établissements. Ceci fait que le personnel opte pour les pratiques de soin au détriment de l’organisation d’activités, et dans le soin pour les options plus sécurisantes et plus faciles (Harmer et al. (181)), Sacco-Peterson et al. (330), Bouman et al. (35)). Ces pratiques tendent à réduire l’autonomie des résidents (de Vera Barredo et al. (106), Bouman et al. (35)), à aggraver leur dépendance physique (Sacco-Peterson et al. (330)), à causer des dépressions (Hellstrom et al. (184), Boyle (40)). Les articles analysés contribuent à présenter une communauté internationale d’études sur le vieillissement en maison d’hébergement, une démarche qui semble prometteuse. Cependant les divergences entre les pays dans l’organisation et les types d’établissements, aussi bien que les différences dans les caractéristiques sociales de la population âgée, sont souvent ignorées. D’ailleurs, des facteurs sociaux comme l’âge, la race, le milieu social, l’effet de génération, le genre ne sont pas pris en compte par toutes les enquêtes. Les données procurées par ces articles peuvent aussi être biaisées pas le mode de sélection des informateurs. Les personnes choisies étaient capables de répondre aux questions, ce qui exclu les personnes les plus handicapées ; elles étaient aussi d’accord pour participer aux recherches. La petitesse des échantillons peut également être reprochée à la plupart des recherches qualitatives. 76 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Les articles scientifiques portant sur l’identité personnelle Auteur Drageset, J, et al. 2008 (117) Pays : Norvège Finnema, E et al. 2005. (144) Pays : Pays-Bas Domaine Étude Protocole Résultats Maintien de l’identité personnelle Étude des corrélations descriptives Population cible : personnes de plus de 65 ans sans troubles mentaux résidant en maison de retraite médicalisée Échantillon : 227 personnes Site : l’ensemble des 30 maisons de retraite médicalisées de la ville de Bergen Durée de l’observation : 14 mois La qualité de vie relative à la santé et la capacité de préserver l’autonomie a été mesurée par le questionnaire généraliste SF-36 et l’échelle du sens de la cohérence. Les auteurs ont analysé les possibles relations entre les variables de l’échelle du sens de la cohérence et les sousdimensions de FS-36 (influence d’âge, sexe, statut marital, formation sur la comorbidité), aussi bien qu’entre l’échelle du sens de la cohérence et des variables démographiques. Une régression multiple a été construite. Maintien de l’identité personnelle Étude longitudinale randomisée Population cible : infirmières et personnes âgées de plus de 65 et plus atteintes de démence de type Alzheimer, démence vasculaire de type Alzheimer et syndrome démentiel, mais pas dépendantes, ayant résidé dans l’institution au moins un mois. Échantillon : 146 résidents atteints de démence et 99 infirmières Site : 16 unités psycho-gériatriques dans 14 maisons de retraite médicalisées Durée de l’observation : 9 mois Un groupe expérimental a suivi un soin orienté sur les émotions, un groupe de contrôle a reçu des soins ordinaires. La moitié des infirmières a été formée aux modes de soin orientés vers les émotions. Une étape de la recherche a été effectuée avant l’intervention, une autre après 3 mois, un troisième 7 mois après le début de l’intervention. Des mesures ont été prises relatives aux personnes âgées : troubles comportementaux, cognitifs et mentaux. Les infirmières ont rempli un questionnaire sur la santé générale et les mesures de stress, réactions face au stress, sentiment de compétence ou de maladie. Un questionnaire a également été proposé aux parents des résidents. L’étude montre que l’échelle du sens de la cohérence est fortement liée aux sous-dimensions du questionnaire SF-36. Le lien le plus fort est associé à la santé mentale, le plus faible, à la douleur physique. L’échelle de sens de la cohérence n’interagit pas avec les autres variables. Les résultats montrent que les ressources d’autonomie contribuent à la qualité de vie relative à la santé. Cela montre l’importance du renforcement du sens de la cohérence des résidents pour améliorer leur perception de la qualité de vie relative à la santé. L’intégration de l’orientation vers les émotions dans le soin a un effet positif sur l’adaptation émotionnelle (maintien d’équilibre et conservation de l’image de soi) chez les personnes atteintes de degré de démence léger à moyen. Par contre, ce genre de soin n’a pas d’impact sur l’adaptation cognitive et sociale. Chez les personnes atteintes de grave démence, aucun effet n’a été constaté. Chez les infirmières, les pratiques de soin centrées sur les émotions ont un effet positif de diminution de réactions face aux stress ; mais seulement chez celles qui les investissent d’une façon considérable. 77 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Les études qualitatives portant sur le maintien de l’identité personnelle Auteur Domaine Étude Méthodologie Résultats Cohen-Mansfield, J. 2000 (74) Maintien de l’identité personnelle Activités accomplies avec les proches Étude : qualitative Population cible : personnes de plus de 55 ans, atteintes de démence depuis plus de 6 mois et résidant en maison de retraite depuis plus de 2 mois et ayant un aidant informel Échantillon : 38 résidents aussi bien que leurs parents et le personnel soignant Site : 2 maisons de retraite médicalisées en Israël Durée de l’observation : inconnue Des entretiens formalisés et une étude de cas. Les entretiens traitaient des rôles dans le passé, le degré de leur maintien dans le présent et des stratégies de préservation d’identité. Les matériaux ont été soumis à une analyse statistique et une analyse qualitative. Une partie d’identité personnelle persiste même dans les phases avancées de la démence, bien que beaucoup d’indentifications sociales et personnelles soient oubliées ou réduite. L’identité familiale semble la plus résistance surtout dans son aspect enfantin où la personne se ressent de nouveau l’enfant de ses parents. Le retour aux rôles d’antan se voit aussi dans les auto-déclarations des personnes veuves en tant que mariées. Avec l’avancement de la démence, l’identification avec les rôles actuels faiblit. Les activités les plus propices au maintien de l’identité personnelle sont celles accomplies avec les proches en dehors de la maison de retraite et qui évoquent le passé. Le personnel peut aider les personnes à entretenir ces identifications. Maintien de l’identité personnelle Étude : quantitative de petite échelle Population cible : personnes de plus de 65 ans, atteintes de démence depuis plus de 6 mois, résidant en maison de retraite depuis plus de 2 mois et ayant un aidant informel Échantillon : proches, membres du personnel soignant et 104 personnes atteintes de démence dont 56 fréquentent des hôpitaux de jour et 48 habitent en maisons de retraite Site : 6 centres de soin journalier et 2 maisons de retraite médicalisées Durée de l’observation : inconnue Le questionnaire explore 4 domaines d’auto-identification : professionnel, familial/social, hobbys et activités de loisir, caractéristiques / succès personnels. Entretiens traitaient des rôles dans la passé et à présent. Les identifications aux rôles décroissent avec le temps et avec l’avancement de la démence. Les rôles familiaux s’avèrent comme les identifications les plus persistantes (époux, parent, grands-parents). Le rôle professionnel est celui qui s’estompe le plus vite. Les proches tendent à surestimer l’importance des identifications de rôles dans le passé et à les sous-estimer à l’heure actuelle par rapport aux énonciations des personnes âgées. La baisse de l’importance des rôles d’identification évaluée par les proches est plus importante si elle concerne les personnes avec des Pays : États-Unis/Israël Cohen-Mansfield, J et al. 2006 (80) Pays : États-Unis 78 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD troubles cognitifs. La connaissance du passé et du présent de la personne soignée semble incontournable pour le soin individualisé. 79 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD 1.3.4 Effectivité des droits On peut regrouper sous deux rubriques principales les facteurs qui font obstacle à la mise en œuvre des droits fondamentaux pour les personnes atteintes de graves déficiences dans les établissements spécialisés. L’état de la personne : sous sa forme absolue, l’état de la démence empêche la personne de donner son consentement, ce qui peut paraître contradictoire avec les exigences des comités d’éthiques. Cependant Dewing, J (112) propose une méthode pour parvenir au consentement des personnes. Il s’agit d’envisager le consentement comme le résultat d’un processus en appliquant une méthodologie inspirée du care : proximité et présence sympathisante auprès des patients, attention aux comportements et aux expressions non verbales, transparence dans les relations et accompagnement de la personne…Il est bon aussi d’avoir l’accord des personnes représentant juridiquement les patients et d’être dans une situation de négociation mutuelle. On peut aussi s’attacher aux « démences modérées » (Feinberg, L et al. (142)) qui permettent d’établir une collaboration avec les personnes dans les prises de décision qui les concernent, et aussi pour le choix d’une personne de référence. On introduit ainsi le rôle joué par la famille à partir d’une enquête menée auprès de 51 répondants, résidents à leur domicile. On observe que la famille devient souvent le preneur de décision et le donneur principal de soin. Les patients manifestent le plus d’intérêt pour les soins au quotidien. Ils s’estiment en mesure de prendre les décisions et il y a une congruence avec la position des proches pour discuter de la qualité des soins. La plupart des patients préfèrent l’aide de la famille à celle d’un professionnel. Le poids des contraintes institutionnelles : Persson, T et al (303) montrent que l’exercice des droits est davantage un idéal qu’un objectif réalisable dans les institutions. D’où une tendance à minimiser les plaintes, même si selon une enquête qualitative auprès de 13 professionnels (303), le personnel serait ouvert aux résidents. Poids de la contrainte du temps, d’horaires, du travail routinier, problèmes chroniques de sous-effectifs dans les institutions en seraient les variables explicatives. Le personnel évoque aussi une certaine banalité des plaintes. Ce ne sont pas des drames ou des scandales qui sont dénoncés, mais par exemple des retards à l’heure du déjeuner. Ainsi les plaintes «passent à la trappe». Dans la même tonalité Solum, EM et al (356) par une étude d’observation auprès de 7 professionnels montrent que les problèmes éthiques ont du mal à trouver leur place dans les institutions. Les codes de déontologie sont peu connus des infirmières et ont peu d’impact sur le 80 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD quotidien des soins. Le professionnel prétend qu’il sait ce qu’il faut faire. Il y a aussi un manque de temps et de persévérance. Selon une enquête auprès de 213 proches et de 212 infirmières (Teeri, S et al. (363) sur le maintien de l’intégrité d’une personne âgée en établissement, l’intégrité est un tout complexe difficile à atteindre pour que la personne soit soignée et traitée avec respect. Mais « on ne peut pas garantir les droits dans les établissements de soin » (363). Il y a des problèmes de routine, des pressions du temps, mais aussi des interférences avec les décisions familiales et les points de vue peuvent diverger entre la famille et les professionnels. Il devient donc difficile de prendre en charge les choix personnels des patients. De plus, cette enquête montre que la variable la plus significative auprès des répondants qui fait que le maintien de l’intégrité des personnes âgées n’est pas pris en compte est la valeur négative attachée par la société au fait de vieillir. Pour la majorité des répondants non professionnels, les institutions du soin souffrent d’une mauvaise réputation. Les professionnels estiment quant à eux que leur travail est sous-évalué et que les patients sont incapables de prendre des décisions. Les auteurs préconisent que des ressources spéciales soient mobilisés pour les soins gériatriques et les problèmes de perte de mémoire que les questions que posent le manque de personnel et la routinisation des services soit prise au sérieux. La question des plaintes et l’exercice des droits : une étude américaine (Stevenson, DG. 2005. (361)) longitudinale (1998-2002) de grande envergure (N= 19 893 établissements, et près 900000 plaintes de résidents) propose de faire de la plainte un indicateur de qualité des services offerts en nursing home. Mais au-delà de cette argumentation, l’auteur présente le taux de fréquence des plaintes des résidents : 11% seulement des plaintes porteraient sur le non respect des résidents dans les «nursing homes» américains. Les plaintes les plus fréquentes portent sur la mauvaise qualité des services d’hébergement (39%) ou sur les abus et négligences du service (24%). Il y a une corrélation forte entre le taux élevé de plaintes et la faiblesse de l’encadrement. La prise en compte de la plainte, qui est un peu «la voix des consommateurs des nursings homes » peut aider à améliorer la qualité de vie dans les établissements. L’auteur (361) ajoute cependant que l’on peut s’en tenir à l’analyse des plaintes pour évaluer la qualité des services. L’absence de plainte c’est «l’absence de mauvais évènements» mais il faut poursuivre les efforts qui ont été fait pour mesurer de manière positive la qualité des soins. Zimring, SD (396) dans un texte déclaratif très général souligne l’importance aux États-Unis du respect des droits individuels qui devrait se faire en tenant compte la culture du résident 81 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD (personnes d’origine mexicaine et amérindienne par exemple). Ceci interroge la volonté d’individualiser les droits alors que pour certains résidents appartenant à d’autres cultures la personne âgée, tout en étant respectée, dépend des décisions prises par la famille. Au Royaume-Uni, une enquête nationale représentative (Glendinning, C et al. 2002. (162)) pour les différents types de « nursing homes» montre que l’effet de taille joue un rôle important sur le respect du droit qu’est celui d’avoir accès à un médecin. En effet, il semblerait que plus la taille de l’établissement est grande, plus le résident est en mesure de décider du choix de son médecin et d’avoir accès à un médecin en permanence. A cela, les auteurs ajoutent qu’il n’est pas simple pour les résidents, au moment de leur entrée, de faire valoir tous leurs droits, et que souvent on leur propose des services ad hoc dont ils ne voient que rarement la réalisation. En Finlande, Laakkonen, ML et al (234) observent par une enquête (5654 résidents et 3310 établissements de tous niveaux) dans les des nursings homes finlandais, que seulement 13% des personnes résidentes ont pris une décision sur la question sur « la volonté de vivre ». Une loi votée en 2002 donne le droit aux personnes de décider de leur fin de vie en demandant de mettre fin aux soins. Les auteurs s’interrogent sur la manière dont cette information est diffusée dans les «nursing homes». Ils montrent que ce faible pourcentage est variable selon les régions et les villes de la Finlande. Ils font (234) l’hypothèse qu’il y aurait des barrières culturelles et des réticences des nursings homes d’ouvrir le débat dans leur propre établissement, craignant ainsi d’introduire un évènement négatif auprès des résidents. D’autre part, ils limitent cette interprétation du fait que cette loi était tout à fait nouvelle au moment de leur enquête. 1.3.5 Communication S’agissant de la nécessité que la communication soit maîtrisée par les professionnels, ce thème est abordé dans la littérature sous différents angles. En premier lieu, la communication est examinée à titre de technique thérapeutique (242) pouvant être opérationnalisée par des pratiques professionnelles portant sur l'émotion, centrée sur la personne (projet de vie et projet de soins), et soutenue par des compétences professionnelles sur la démence et sur le comportement des patients. Une observation filmée du déjeuner quotidien (59) portant sur les interactions entre les aides infirmières et les résidents témoigne de l’existence de ces pratiques. Par une retranscription des conversations au cours des repas, les auteurs (59) montrent qu’audelà de la communication instrumentale (boire et manger), il existe une communication verbale affective entre les résidents et les professionnels. Ils précisent également l’intérêt d’examiner le point de vue des résidents, et notamment les résidents souffrant de troubles démentiels. 82 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD En deuxième lieu, se profilent des travaux menées à l’aide d’entretiens (384) ou d’analyses de conversations auprès des résidents (70) et qui cherchent à instruire ou à guider les professionnels sur ce qu’ils ont retiré de leur expérience de soins et sur le niveau de compréhension des personnes souffrant de démence dans leurs activités quotidiennes. Enfin, une étude originale australienne (368) publie les résultats d’une observation sur les interactions (354 communications verbales et 220 non verbales) entre 10 professionnels (infirmières, personnels de soin) et 7 résidents ayant des difficultés à communiquer verbalement (souffrant de la maladie d’Alzheimer) lors d’une intervention d’apport hydrique par voie orale. En mesurant la fréquence du type d’interactions verbales et non verbales pratiquées, l’étude montre que le personnel de soin n’a pas suffisamment de formation pour répondre aux besoins des résidents souffrant de démence, et qu’une approche moins mécaniste des soins, bien que souhaitable et proposée dans les plans de soin, qui n’est pas toujours comprise par le personnel en contact de proximité avec les résidents. S’agissant de la nécessité d’intégrer des stratégies de communication auprès des personnes atteintes de démence, Potkins, D et al (308) cherchent à expliquer les facteurs pouvant rendre compte des détériorations du langage qui affectent les personnes atteintes de démence d’une part, et d’autre part évaluent l’impact des ces problèmes sur leur socialisation. Leur étude menée auprès de 315 résidents souffrant de démence montre que les détériorations du langage sont associées avec des épisodes de délire, et malgré le fait que l’échantillon de résidents soit peu engagé dans des activités sociales, il semble que le niveau de socialisation est corrélé de manière significative avec les détériorations du langage. Sur le plan de l’accompagnement de ces personnes, les directeurs d’établissement et les professionnels sont interpellés. Potkins, D et al. (308) recommandent que dans les évaluations individuelles des résidents doit être incluse une description de leur habilité de langage en vue de maintenir chez les résidents des activités sociales, mais encore plus pour pallier les déficits de communication. Le personnel devrait être formé dans le cadre d’une approche multidisciplinaire à identifier et à prévenir les détériorations du langage. 83 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Auteur Potkins, D et al. 2003. (308) Royaume Uni Domaine Communication Stratégie communication Les difficultés langage Étude de du Étude prospective de cohorte Population cible : personnes atteintes de démence Échantillon : 315 personnes Site : 9 centres de deux zones géographiques distinctes Protocole Outils de mesure : CDR GMS NPI MMSE ADL BPSD DCM Résultats Les problèmes d’élocution semblent être associés à des problèmes de délire et de dépression. Ces difficultés montrent une très forte corrélation à des mouvements irrationnels. L’irritabilité n’est ni corrélée avec l’audition et l’élocution. Une relation forte entre le langage et la participation sociale 1.4 : Situations complexes impactant la qualité de vie et nécessitant l’intégration de compétences professionnelles pour bien y répondre En amont des compétences nécessaires, le caractère approprié des lieux de prise en charge est un élément important de la qualité de vie, notamment en prenant en compte la problématique des personnes souffrant de troubles cognitifs. L’étude de Saarela et al (2008), (329) compare les patients des unités psycho-gériatriques avec ceux des unités longs séjours de soins mixtes. Elle montre qu’il y a peu de différences sur le plan de l’état cognitif et fonctionnel des deux groupes, ainsi que sur celui des troubles psychiatriques associés, bien que les patients des unités psycho gériatriques soient relativement plus jeunes et plus médiques. Elle indique donc que de nombreux patients pris en charge en unité de soins mixtes seraient susceptibles d’être adressés aux unités spécialisées, et souligne l’importance de reconnaître les besoins de soins des personnes âgées présentant de graves symptômes mentaux (Gonsalez-Salvador et al, 2000, 163 et plus récemment Canavan, PK et al, 2009, 55). 1.4.1 : Évaluation et prise en charge des troubles du comportement Une revue des différentes échelles de comportement a mis en évidence le besoin d’un outil spécifique de mesure pour l’étude des comportements des patients que le personnel des maisons d’hébergement estime difficile à gérer. Une échelle du comportement (Challenging behaviour Scale – CBS), comportant 25 items, construite à partir d’une large base a été proposée et mise à l’étude au Royaume-Uni (Moniz-Cook, E. 2001 (269)). C’est une échelle rapide à compléter, la première qui soit basée sur les observations du personnel. Soulignant le caractère multifactoriel de la survenue de troubles du comportement dans les maisons d’hébergements, Isakkon et al (2009), (205) relatent une étude réalisée en Suède. Il ressortait que ces troubles étaient significativement plus importants dans les établissements où le personnel avait le moins d’expérience de la prise en charge de personnes âgées et ressentait 84 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD moins positivement leur climat de travail. Corrélativement, les maisons d’hébergement où les troubles du comportement étaient le plus élevés avaient également plus de résidents, un ratio résident –personnel plus bas et des couloirs plus longs. Dans une étude ciblant particulièrement les agressions résident-résident, qu’elles soient physiques, verbales ou sexuelles, Rosen et al (2008), (326) ont montré l’importance du rôle déclenchant des appels et du bruit. Malgré l’importance croissante de la littérature et des guides de bonne pratique concernant la prise en charge des patients atteints de maladie d’Alzheimer, force est de constater que leur retour sur la pratique est souvent inefficace. Il apparaît que le niveau d’adhésion du personnel aux recommandations est dépendant du niveau culturel. Le projet de formation doit en tenir compte et, pour concerner l’ensemble du personnel à l’effort d’amélioration des soins, inclure au préalable des informations plus générales sur la maladie d’Alzheimer et l’agitation afin d’aider à reconnaître ces agir comme des symptômes et à ne pas les stigmatiser (Ayalon et al. 2009 (15)). Des mesures ont été réalisées grâce à l’Inventaire d’Agitation Cohen-Mansfield (CMAI) et une échelle d’observation (OS) dans plusieurs maisons d’hébergement où a été proposé un programme de 8 semaines de formation. À la fin de cette période, dans le groupe du personnel qui a bénéficié de la formation, on note une baisse significative des comportements d’agression résident-résident, qui se confirme 3 mois plus tard (Deudon et al. 2009 (111)). Les phénomènes d’errance et de fugues sont susceptibles de mettre le patient en danger et posent de graves problèmes de responsabilité. L’étude d’Aud (2004 (14), met en évidence une mauvaise prévention par manque de précautions effectives et de surveillance du personnel, même pour des patients présentant ce type d’antécédents ou en ayant exprimé l’intention - ou une utilisation inefficace des systèmes d’alarme prévus (maintenance, utilisation des dispositifs, réponse ou absence de réponse du personnel aux sonneries d’alarme). Il serait possible de réduire significativement ces fugues par des aménagements de l’espace et de l’environnement : meilleur contrôle des sorties, couloirs de promenade ne menant pas à des portes de sortie, et agrémentés par des espaces d’activité ou des stimulations visuelles artistiques ou interactives attractives. Des procédures rodées devraient être prévues pour la recherche des personnes en fugue, incluant la prise de photos systématique des résidents, et une information devrait être dispensée aux visiteurs et au personnel non directement concerné par les soins (Silverstein et al. 2003, (348)). Le personnel des maisons d’hébergement accueillant les personnes souffrant de démence demande souvent pourquoi il devrait supporter les efforts de réhabilitation psychosociale, alors « qu’on sait qu’il ne feront qu’aller de plus en plus mal ». 85 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD C’est aussi l’avis de plusieurs catégories de soignants spécialisés, en particulier des spécialistes du langage, mais aussi des administrateurs et des tiers payeurs qui réfutent l’utilité d’une telle dépense pour les patients déments. On a pourtant pu prouver récemment que ces patients pouvaient être améliorés par des prises en charges comportementales spécifiques en sollicitant moins les capacités cognitives affaiblies et en stimulant d’autres capacités épargnées, en particulier en utilisant l’apprentissage implicite (Hopper, T. 2003 (195)). La formation du personnel aux soins psychosociaux permet de réduire également l’usage des neuroleptiques sans augmentation de l’agitation (Byrne et al. 2006 (54)). On peut également, sans intervention médicamenteuse, agir sur l’apathie, symptôme fréquent aux conséquences nocives chez les patients souffrant de démence. Un essai portant sur deux formes de programme d’activités, l’un bien codifié, l’autre randomisée, a montré dans chaque groupe une amélioration sans différence significative entre les deux groupes (Politis et al. 2004 306). Mesurer le bien être émotionnel des personnes souffrant de démence, indicateur essentiel de leur qualité de vie, se heurte à des difficultés, en particulier liées au manque d’expression du visage pour le patient et à la difficulté de s’appuyer sur les auto-évaluations des patients. Il est plus facile de trouver des concordances entre les observations de l’entourage et l’auto-évaluation des patients pour ce qui concerne les émotions négatives. Un autre point est l’importance de la fluctuation du sentiment de bien être, aussi au cours de la journée (Kolanowski 2007 (227)). 1.4.2. Contention, liberté d’aller et de venir Les conduites agressives, indifféremment verbales ou physiques, des personnes âgées sont un des principaux fléaux des lieux de long séjour (Andrews, GJ et al, 11) et génèrent au niveau du personnel absentéisme et turn-over, en quoi elles sont en partie responsables également de l’augmentation des dépenses de santé. Il apparaît (Voyer et al. 2005 (377)) que leur importance est en rapport significatif avec la baisse des facultés cognitives des patients et que les moyens de contentions physiques et chimiques qu’elles conduisent à mettre en œuvre sont plutôt des facteurs aggravant de stress. Il serait préférable d’essayer d’adapter mieux les exigences institutionnelles au seuil de stress du patient en tenant mieux compte de l’état de ses facultés cognitives. À côté du rôle qu’elle a dans l’aggravation de l’agitation, la contention physique, aux multiples visages et encore souvent banalisée dans de nombreux établissements a pu être tenue responsables de multiples autres conséquences physiques : ecchymoses, escarres, complications respiratoires, incontinence, dénutrition, déclin de la force musculaire, affaiblissement de 86 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD l’endurance cardiaque, augmentation des risques de décès par strangulation, etc.…. Il est donc nécessaire de bien peser les bénéfices qui en sont escomptés avant de l’appliquer (Gastmans, M et al (2006), (156)). Elle est le plus souvent ressentie par les patients comme un signe du début de la fin de leur vie, de déchéance, rarement comme une sécurisation. Il a été d’ailleurs montré qu’elle n’était pas un moyen adéquat de prévention des chutes, et il serait recommandable de prévoir des recherches sur des moyens alternatifs face au problème de la sécurité des patients (Hamers, J et al. 2004 (175)). Hantikainen, V et al (2001, 2000), (179, 178) montrent que le personnel en a souvent une compréhension confuse et l’utilise plus dans un contexte défensif et protecteur que stimulant. Les recherches sur les pratiques de soins infirmiers devraient amener à porter plus d’attention aux relations entre les résidents les plus âgés, à leur auto détermination et à leur responsabilité d’action. Les mesures de contention dans les maisons d’accueil pour les personnes âgées sont au cœur d’un débat important. En Allemagne, l’étude de Meyer, G et al (2009 (264) montre que la contention physique est encore très répandue dans la pratique, voire la routine quotidienne et souvent associée à des traitements psychotropes, alors qu’on commence à reconnaître qu’elle n’est pas efficace, notamment pour la prévention des chutes. Il ne semble pourtant pas que de simples conseils ou propositions de techniques alternatives soient efficaces pour un changement des pratiques infirmières. C’est plutôt d’un changement de modèle culturel dans la philosophie du soin qu’il s’agirait. Aux États-Unis l‘usage extensif au sein des maison d’hébergement des psychotropes, antipsychotiques, hypnotiques ou tranquillisants, décrits comme « contention chimique », a fait l’objet de nombreuses enquêtes dans le cadre plus large de recherches sur la qualité de vie. Leur usage y est réglementé depuis la promulgation du Nursing Home Reform Act (1987), auquel ont été ajoutés en 1999 des critères d’usage inapproprié. Les indicateurs d’amélioration au niveau des résidents ne sont pas encore assez nombreux, mais l’évolution qui se dessine est encourageante (Hugues, C et al. 2005 (200)). L’étude de Ballard et al (2004), (20) cherche à évaluer la relation entre les traitements médicamenteux des symptômes comportementaux et psychologiques sur la qualité de vie des patients. Cette étude indique que malgré l’impact soulageant sur le psychisme, ces traitements semblent associés à une qualité de vie plus médiocre, mais que d’autres enquêtes plus systématiques sont à mettre en œuvre. 87 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Auteur Domaine Étude Protocole Résultats Byrne, G. (54) Compétences professionnelles et troubles du comportement Essai randomisé avec groupe contrôle en simple aveugle Outils d’évaluation : Intervention : Les interventions additionnelles sont le fait d’un psychologue, d’un ergothérapeute ou d’une infirmière et impliquent la formation de l’équipe. Elles se déroulent pendant 10 mois Six établissements spécialisés dans la prise en charge de patients souffrant de démence dans lesquels les personnels bénéficient d’une formation et d’une intervention de soutien tandis que six autres s’en tiennent aux soins habituels. Le suivi de la consommation de neuroleptiques montre un impact significatif et positif, 12 mois après le début de l’étude. Auteur Domaine Étude Protocole Résultats Deudon et al. (111) - Compétences professionnelles et troubles du comportement Étude comparative randomisée menée dans 16 Ehpad dans 2 régions en France (8 privées, 6 publiques, 2 associatives) Deux groupes parallèles (intervention et contrôle avec 3 points de mesure). Pour l’ensemble des échelles, une diminution significative des symptômes a été mesurée chez les patients du groupe d’intervention mais pas du groupe contrôle. 2006 Pays : Royaume-Uni 2009 Pays : France - Gestion nonpharmaceutique des troubles du comportement dans les Ehpad Mesurer sur les patients déments les effets d’un programme de formation et d’éducation du personnel des Ehpad. Le Le programme de formation comportait formation collective, cartes d’instruction et supervision interactive. Proportion de patients recevant des neuroleptiques à 12 mois, niveau d’agitation par le score de Cohen-Mansfield Il n’existe pas de différences entre les groupes à 12 mois en ce qui concerne le niveau d’agitation La formation du personnel aux soins psychosociaux permet de réduire également l’usage des neuroleptiques sans augmentation de l’agitation 306 résidents présentant des signes de démences ont été sélectionnés. Les résultats sont mesurés grâce à au NPI (neuraux psychiatric inventory) l’Inventaire d’Agitation Cohen-Mansfield (CMAI) et une échelle Les résultats les plus tangibles concernent agitation et agressivité. Interaction possible d’un 88 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD programme visait à apporter à la fois des modalités de prise en charge et à proposer des solutions non médicamenteuses Auteur Ballard et al. (20) 2004 Pays : Royaume-Uni Domaine Étude - Compétences professionnelles et contention Revue de littérature mettant en rapport qualité de vie et usage d’antipsychotiques dans 14 publications - Qualité de vie des patients et traitements aux antipsychotiques d’observation (OS). effet « Hawthorne » et de la poursuite des stratégies habituelles de traitement Protocole Résultats S’il est couramment affirmé que les antipsychotiques ont un impact négatif sur la qualité de vie des patients, aucune étude contrôlée ne le démontre. La qualité de vie devrait être systématiquement mesurée dans le cadre de l’évaluation des traitements antipsychotiques chez les sujets souffrant de démence Article plaidant en faveur de l’intégration de la mesure de la qualité de vie pour les patients dans le cadre des études sur l’impact des antipsychotiques chez les patients déments. Auteur Domaine Étude Protocole Résultats Isaksson et al. (205) - Évaluation et prise en charge des troubles du comportement Étude par coupe transversale sur l’association des facteurs - Compétences professionnelles et troubles du comportement Population cible : Les personnes de + de 65 ans atteints de schizophrénie dans les centres de soin de Des variables sur l’organisation et l’environnement ont été rassemblées en utilisant un questionnaire. Les différences entre les unités où l’on a mesuré une forte prévalence de la violence et celles où la violence est Les troubles sont significativement plus importants dans les établissements où le personnel a le moins d’expérience de la prise en charge de personnes âgées et ressent moins positivement leur climat 2009 Pays : Suède 89 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD longue durée. basse ont été analysées. Échantillon : 365 patients, 7611 évaluations. dans 10 « nursing homes » et 33 unités. Les données ont été collectées au moyen d de travail. Les maisons de retraite où les troubles du comportement sont les plus élevés ont également plus de résidents, un ratio résident –personnel plus bas et des couloirs plus longs. es échelles « MultiDimensional Dementia Assessment Scale » et « Geriatric Rating Scale”. Sites : Établissements de 2 types : des instituts hospitaliers de soins de longue durée et des maisons résidentielles. Nombre testé inconnu. Durée de l'observation : 6 mois Auteur Domaine Étude Protocole Résultats Meyer et al. (264) - Compétences professionnelles et contention Étude transversale et étude prospective de cohorte - Pratiques de contention physique et chimique Site : dans 30 maisons de retraite hébergeant 2367 résidents à Hambourg. Observation directe des contentions physiques, collecte des données sur la consommation de substances psycho-actives 26,2 % des patients (de moyenne d’âge 86 ans et à 81% des femmes) se voient appliquer au moins une contention physique. La prévalence de cette pratique varie beaucoup suivant les centres sans que des caractéristiques permettent de l’expliquer et suggèrent que les soins standards peuvent éviter de recourir à cette 2009 (5) Pays : Allemagne Intervention : Étude sur les pratiques de contention physique et chimique dans les maisons de retraite allemandes menée par des évaluateurs 90 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD externes pratique. Le recours aux substances psycho-actives documenté par le personnel soignant est également courant mais des faiblesses méthodologiques dans la collecte des données ne permettent pas d’exploiter ces données. Des recommandations de pratique pourraient améliorer la qualité de vie. Auteur Domaine Étude Protocole Résultats Politis et al. (305) Compétences professionnelles et troubles du comportement Essai clinique randomisé semi ouvert avec un point de contrôle. Intervention : Évaluation de l’impact sur l’apathie d’une activité basée sur un « kit d’intervention« chez des patients souffrant de démence comparée à une intervention standard face à face avec un ergothérapeute Échantillon : 37 patients inclus. Mesure du score NPI (Neuropsychiatric Inventory), du NPI total score, de l’échelle ADQRL (Alzheimer Disease Related Quality of Life scale) et suivi de l’index CRAI (Copper Ridge activity) Une diminution significative du score d’apathie NPI a été mesurée dans les deux groupes tests. 2004 Pays : USA 91 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD 1.4.3. Fin de vie Quelles sont les préoccupations les plus et les moins importantes pour les personnes en fin de vie ? Les réponses à cette question sont significatives car elles permettent de comprendre ce qui va favoriser la qualité de vie des personnes en fin de vie. L’étude de Chan, H.Y.L. et al (2007, 64) démontre que l’explication des réponses reste complexe et peu certaine. Chan, H.et al (64). se sont en effet intéressés aux préoccupations de 287 personnes âgées (principalement des veuves) en fin de vie dans 10 établissements de soins de longue durée à Hong Kong et à leurs préférences en termes de soins palliatifs. Elles ont mis en évidence que les trois domaines qui préoccupaient le moins les résidents étaient l’angoisse existentielle, la valeur de la vie et la nourriture, alors que ce qui leur importait le plus était de pouvoir bénéficier de soins, de soutien, et de ne pas ressentir d’émotions négatives. Il ne s’agit pas toutefois de prendre ces éléments de réponse au pied de la lettre. Les auteurs expliquent, par exemple, que si la nourriture est citée, elle était en fait importante pour les résidents, mais ceux-ci étant souvent dans l’incapacité d’accéder à la nourriture qu’ils souhaitaient, leur appétit s’en trouvait diminué et les résidents se déclaraient indifférents à la nourriture ou frustrés par ce qui leur était proposé, ce qui les amenait à accorder moins d’importance à ce qu’ils mangeaient. De la même manière, Franklin, L-L et al (2006, 150) traitent de la notion de dignité, ils interrogent de 39 personnes hébergées dans des nursings homes suédois. Les auteurs observent que les personnes perçoivent leur fin de vie parce qu’elles ont un corps qu’elles ne reconnaissent plus, et qu’elles se sentent fragiles et dépendantes mais qu’au-delà de ces contraintes, il se diffuse une force intérieure et un sentiment de cohérence qui les amènent à se préoccuper d’un besoin de dignité auprès du personnel soignant. Dans le même esprit, Dwyer, LL et al (2008, 125) ont mené 4 entretiens successifs sur cette question du sens de la vie auprès de 3 femmes âgées, dépendantes et résidant en institution en Suède depuis au moins 2 ans. Ces femmes estiment que ce serait parce que l’on jouit de ses capacités physiques et cognitives, que l’on a le sentiment d’être utile, de faire société, et que l’on est toujours en interaction et en communication avec autrui que la vie prend sens. L’étude montre également que le sens n’est pas toujours facile à attribuer, et que les soignants ont un rôle à jouer dans la création de ce sens en engageant un dialogue avec les résidents et en leur permettant d’être impliqués dans leur propre vie. Chan, H et al (64) obtiennent comme résultat que la question de la valeur de la vie s’avère moins importante que d’autres préoccupations pour les personnes en fin de vie. 92 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Les besoins en soins des personnes en fin de vie Pot, AM et al (307) reprennent la distinction proposée par Andersen et Newman de 1973 quant aux déterminants de l’utilisation de soins de santé : - les caractéristiques individuelles (âge, genre) qui prédisposeraient les personnes à demander des soins ; (1) - les facteurs qui rendraient possible l’accès aux soins (revenus, niveau d’éducation, vie en milieu urbain, statut marital, nombre d’enfants) ; (2) - les facteurs en lien avec les besoins en soins (maladie chronique, infirmité, forme physique, efficience cognitive, symptôme dépressif). (3) Ils estiment que les déterminants du recours aux soins influent différemment selon que (1) les personnes sont en fin de vie ou pas et (2) que les soins sont de courte ou de longue durée. Par soins de courte durée, on entend les visites chez des médecins spécialisés, les hospitalisations courtes, tandis que les soins de longue durée englobent les soins à la maison (administrés par des professionnels ou non) et les soins en établissements spécialisés (tels les « nursings homes » ou les hôpitaux psychiatriques). Avoir en main les caractéristiques d’une population et connaître les déterminants du recours aux soins de courte et de longue durée permettrait de connaître quels pourraient être les besoins en soins en fonction des caractéristiques de la population, et donc de favoriser une meilleure organisation de ces soins. Voilà tout l’enjeu de l’étude de Pot, AM et al (307) menée aux PaysBas qui posent quelques fondamentaux : les besoins en soins des personnes en fin de vie sont plus élevés que ceux des personnes qui ne sont pas en fin de vie. les personnes en fin de vie utilisent plus de soins que les personnes qui ne sont pas en fin de vie, ceci parce que les trois types de déterminants (caractéristiques personnelles, besoins et possibilité d’accès aux soins) convergent. les personnes en fin de vie utilisent aussi bien des soins de courte que longue durée, mais dans une quantité différente, puisqu’elles utilisent plus de soins de longue durée que de soins de courte durée, ceci d’autant plus qu’elles ont plus de 80 ans. Ce sont par ailleurs plutôt des soins administrés par des professionnels que par les familles ou autres (soins informels). les personnes en fin de vie sont plus souvent résidentes dans des « nursing homes » que les personnes qui ne sont pas en fin de vie. 93 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD L’utilisation de soins de longue durée n’est pas liée aux maladies, mais plutôt aux conséquences de la maladie en termes d’handicap, d’incapacité des déficiences cognitives peuvent avoir comme conséquences d’empêcher l’accès aux soins appropriés. La question du choix et des préférences en matière de soins La question du choix est actuellement centrale dans les politiques sanitaires au Royaume-Uni. Cela pose en particulier la question de ce que le choix signifie plus spécifiquement pour les personnes âgées en fin de vie et résidant dans des « care homes » et la question de savoir qui est impliqué dans ce choix et comment. Froggatt (2005, 151), dans sa revue de questions, souligne le fait que permettre aux personnes âgées en fin de vie d’exprimer leur choix quant aux soins à administrer est difficile et que cela requiert des compétences particulières : savoir trouver le bon moment pour en parler, permettre l’expression des choix même si la personne a des facultés physiques ou mentales affaiblies. Or Chan, H et al. (2006, 64) mettent par ailleurs en évidence dans leur étude que les résidents en fin de vie s’avèrent dans la grande majorité incertains quant à la décision de recevoir ou non des traitements permettant de prolonger la vie, et s’en remettent au médecin pour décider ce qu’il faut faire. Ce résultat souligne d’autant plus qu’il est important que le médecin n’induise pas un sentiment d’abandon chez le patient au moment de discuter des différentes options qui se présentent (Ngo-Metzger et al. (2008, 285). Exley, C et al (2009, 136) s’intéressent aux préférences et aux choix tels que les personnes pourraient les formuler de façon dynamique avec les professionnels ou leur famille, afin d’élaborer un planisme de soin fait à l’avance (« Advance Care Planning »). Les préférences peuvent porter aussi bien sur les soins que sur le lieu dans lequel elles souhaiteraient être soignées. L’intérêt d’un tel planisme réside dans le fait que quand les personnes ne seront plus en mesure de prendre des décisions, comme cela peut être le cas en fin de vie, leurs préférences seront déjà connues et donc plus susceptibles d’être suivies. Ngo-Metzger et al (2008, 285) attirent toutefois l’attention sur le fait que, quand les personnes atteintes d’une maladie grave et leur médecin commencent à discuter des soins de fin de vie, chacun apporte dans ces discussions ses propres références culturelles, ses valeurs, ce qui peut influencer la discussion. Le médecin doit être conscient des stéréotypes culturels qu’il pourrait appliquer à son patient et lui laisser véritablement la possibilité d’exprimer ses préférences. 94 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD La famille peut aussi être impliquée dans la prise de décisions relatives à la fin de vie des résidents de longue durée de « nursing homes » et de « residential homes ». Rich, SE et al (2009, 324), dans leur enquête auprès de 336 paires famille-soignant réparties dans 113 structures d’hébergement pour personnes âgées dans 4 États des États-Unis, pointent le fait qu’il y a souvent des désaccords de fond entre les soignants et les membres de la famille du résident. Cela peut être dû au fait que la famille peut concevoir la fin de vie différemment du soignant en charge du résident. Les soignants tendent à être plus réalistes que la famille pour admettre le déclin du résident et sa mort prochaine. Ceci peut affecter la qualité des soins en fin de vie. L’étude montre aussi que lorsque le personnel de santé et la famille du résident ont la même évaluation de son état de santé (mort prochaine et niveau de souffrance), les décisions communes sont prises plus aisément. Un facteur facilitant la prise de décision commune est le fait que le soignant (souvent une infirmière ou une aide-soignante) s’est fortement impliqué dans la prise en charge du patient et que le membre de la famille référent (souvent un enfant devenu adulte) a pu le rencontrer à diverses reprises. Toujours concernant la prise de décision par les membres de la famille de la personne en fin de vie atteinte de démence plus ou moins grave, Forbes, S et al. (2000, 147) à partir de « focus groups » rassemblant 28 familles, dégagent 5 éléments de contexte dans lequel les décisions sont prises : la charge émotionnelle : les membres de la famille décrivent la décision de placer leur parent en « nursing home » comme la décision la plus difficile à prendre. un sentiment de rupture dans la vie ; une ambivalence vis-à-vis de la mort qui peut être vécue comme une tragédie ou une délivrance ; les valeurs et objectifs en lien avec les traitements de fin de vie (qualité de vie, autonomie,…) le refus du développement de la maladie et de la venue prochaine de la mort. Ces éléments viennent compromettre la prise de décision du côté des membres de la famille du résident en fin de vie et rendent essentiels l’information aux familles et leur soutien émotionnel. Bern-Klug, M (2009, 29), dans la lignée de l’interactionnisme symbolique, part du principe que, finalement, l’évaluation qu’une personne est en fin de vie ou pas ne reposerait pas sur un diagnostic, mais sur le contenu d’interactions sociales entre les différentes personnes impliquées autour du résident. Ainsi, en fonction de ces interactions, il est possible de classer les résidents en 5 catégories : 1. il y a accord sur l’imminence de la mort et les soins relèvent alors du confort des derniers instants ; 2. il n’y a pas d’accord sur l’imminence de la mort (confrontation des opinions) et donc désaccord sur la finalité des soins à administrer ; 95 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD 3. les personnes impliquées dans les soins des résidents sont en désaccord sur l’imminence de la mort, mais pas ouvertement. Elles peuvent ne pas savoir que c’est le cas et il y aura dans ce cas un manque de consensus sur la nature des soins à mettre en place ; 4. au moins une des personnes impliquées dans le soin est convaincue que la mort n’est pas imminente : il s’agit de maintenir le résident en vie. 5. pas assez d’information. Ce sont donc les interactions sociales qui créent la réalité sociale des besoins du résident et influencent alors la nature des soins administrés. Qualité des soins des personnes en fin de vie, atteintes de démence et résidant dans des « nursings homes ». Volicer, S (2005, 375) passe en revue 300 articles publiés entre 1994 et 2004 portant sur la question des soins aux résidents de « nursing homes » atteints de démence. Sur les 158 études employant une méthode expérimentale ou quasi-expérimentale, presque aucune ne consiste en un essai d’intervention randomisé avec un groupe contrôle, mais relèvent plus d’observations, parfois sans faire la distinction entre résidents atteints de démence et résidents n’en présentant pas les symptômes. Il n’empêche que Volicer (375) proposent quelques recommandations sur la base que : certains traitements médicaux (dont la réanimation cardio-vasculaire) s’avèrent souvent inadaptés aux résidents atteints de démence grave ; la qualité des soins palliatifs constitue une alternative efficace à ces traitements médicaux et est fonction de la qualité du recrutement et de la formation des équipes opérant dans les « nursings homes » ; alors que les risques et bénéfices de certains traitements pour les personnes atteintes de démence grave sont documentés et connus, ce savoir a des difficultés à se transformer en pratique. L’étude rétrospective de Di Giulo, P et al (2008, 114) illustre bien pour le territoire italien la gravité de la situation dans laquelle les patients atteints de démence grave se trouvent : la qualité des soins qui leur sont administrés se heurte à des pratiques courantes contreproductives (exemples : la contention physique, l’emploi de drogues psycho actives, …). Dans la lignée de ces constats et recommandations spécifiques aux résidents de « nursing homes » en fin de vie et atteints de démence, Evans, C et al (2009, 134) proposent de développer et de tester une approche spécifique des soins palliatifs (résultats non fournis dans l’article). Engel, SE et al (2006, 131) réaffirment pour leur part les facteurs influençant la satisfaction des soins administrés aux résidents de « nursing homes » en fin de vie et atteints de démence, à savoir l’absence de sonde d’alimentation, une attention portée au confort des résidents et une bonne communication entre soignants et résidents, notamment au moment de l’admission en 96 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD « nursing home ». Une étude américaine montre qu’il existe peu de différence entre les soins palliatifs donnés dans les hospices américains et les nursings shomes, mais les auteurs insistent sur la nécessité pour ces derniers d’anticiper l’accompagnement des personnes, notamment les personnes atteintes de démence (Munn, JC et al. 2006, 278). Alors que la gestion des symptômes physiques est habituellement considérée comme un bon indicateur de la qualité des soins en fin de vie, l’étude de Caprio, A.J (2008, 56) suggère que les familles des résidents décédés n’associent pas « qualité de fin de vie » avec la prise en charge de la douleur ou des dyspnées (deux symptômes physiques typiques de la fin de vie comme Hanson, LC et al l’ont démontré en 2008, (177). Favoriser la qualité de la fin de vie ne reviendrait donc pas uniquement à la gestion de symptômes physiques, mais à prendre aussi en considération ce qui relève des besoins émotionnels, sociaux et spirituels des résidents. Il est à noter que Kiely, DK et al (2006, 223) font état d’un manque d’outils dans la recherche sur les soins palliatifs dans les cas de démence et se proposent de tester la validité interne de trois échelles. L’échelle « satisfaction de l’administration des soins dans les situations de fin de vie chez les personnes démentes », l’échelle « gestion des symptômes dans les situations de fin de vie chez les personnes démentes » et l’échelle « confort au cours des 7 derniers jours dans les situations de fin de vie chez les personnes démentes » se sont toutes avérées des outils fiables. Facteurs influençant l’expérience de fin de vie des résidents de « nursing homes » Kayser-Jones, J et al (2002, 218) à partir d’une collecte de données réalisée entre 1999 et 2001, listent les facteurs impactant négativement la fin de vie. Il s’agit de : l’absence de prise en compte des caractéristiques culturelles, de l’état cognitif du résident, de la douleur et d’autres symptômes ; le manque de personnel : le manque de personnel a par exemple un impact direct sur la prise en charge personnalisée du patient et contraint les familles à assurer elles-mêmes les soins élémentaires (toilette, nourriture, changements de position…), ce qui peut être vécu comme une contrainte psychologique dans un contexte où le résident et sa famille sont en attente d’une prise en charge personnalisée, prenant en compte la douleur et la dignité du résident. la difficulté de communication entre l’équipe soignante, le résident et la famille du résident (insuffisance de l’information médicale et de suivi du patient). l’absence d’accompagnement psychologique du résident et de sa famille face à l’épreuve de la fin de vie. l’engagement du pronostic vital du patient entraîne un détachement de l’équipe soignante qui affecte la prise en charge du patient : les soignants jugent inutile la mise en place d’activités jugées importantes pour le patient, ou d’activités pouvant soulager le patient et permettant de préserver sa dignité. 97 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Kayser-Jones, J et al continuent l’année suivante (2003, 219) à analyser les facteurs environnementaux et organisationnels influençant les soins de fin de vie dans les « nursings homes » états-uniens à partir des mêmes données collectées entre 1999 et 2001. Il apparaît que l’environnement physique, tel qu’il a été constaté (les chambres étaient bondées, l’intimité difficile, le niveau sonore élevé), ne facilitait pas les soins de fin de vie. En ce qui concerne les facteurs organisationnels influant les soins de fin de vie, Kayser-Jones, J. et al. (219) en retiennent deux : le recrutement insuffisant de personnel et le manque de supervision, ce qu’ils lient directement avec le fait que 82% des patients sont décédés avec des escarres. Il est à noter que Katz, JS et al (2001, 217) ajoutent que le manque de personnel rend difficile le soutien pratique et émotionnel de la famille et des amis des résidents en fin de vie. Furman, CD et al (2006, 153) confirment aussi l’impact négatif de certains de ces facteurs sur la qualité des soins de fin de vie. Hall, S et al (2009, 173) font le constat d’une pénurie d’études évaluant la qualité des soins en fin de vie. Ils centrent leur interrogation sur la question de la dignité des résidents des « nursings homes » en fin de vie et qui dépendent de ce fait fortement de l’équipe soignante. La perte de la dignité des résidents semble corrélée à une détresse psychologique et à la perte de l’envie de vivre, ainsi qu’à la fierté, l’estime de soi, la qualité de vie, le bien-être et l’espoir. Après avoir étudié (2009) l’adaptabilité du modèle de dignité tel que formulé par Chochinov et al (173, 2002) à la situation des personnes âgées résidant en structures d’hébergements pour personnes dépendantes, Hall, S. et al (174) se proposent d’étudier la « Dignity Therapy » de Chochinov, HM et al. (2007) qui avait déjà fait l’objet d’une évaluation démontrant qu’elle était potentiellement bénéfique aux personnes âgées résidant dans des « nursing homes ». Il s’agit ici pour Hall, S et al d’évaluer sa plus-value dans le cadre spécifique des soins palliatifs. Hall S et al (2009, 174) proposent un protocole dont les résultats ne seront disponibles qu’ultérieurement. Toujours autour de la notion de dignité, Pleschberger, S. (2007, 304) choisit d’explorer le point de vue des résidents âgés des « nursings homes » en Allemagne sur la signification de ce concept à double acception (dignité intra-personnelle et dignité relationnelle). Ceux-ci s’avèrent vulnérables puisqu’ils considèrent que leurs besoins en termes d’aide et de soins sont plus importants que leur dignité. Amélioration des soins en fin de vie par la mise en place de méthodes Badger, F et al (2009, 16), et Hewison, A et al (2009, 186) se sont intéressés au « Gold Standards Framework » (GSF), un programme d’identification des personnes en fin de vie ayant 98 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD besoin de soins et de définition d’un protocole de soins. L’étude de Badger, F et al (2009, 16) suggère que le GSF favoriserait (1) le sentiment qu’ont les acteurs des « nursing homes » d’être capables de répondre aux besoins spirituels et physiques des résidents en fin de vie, (2) le sentiment de mieux soutenir les équipes et ceux qui prennent soin des familles, (3) la mise en place d’un protocole de soins pour les derniers jours des résidents et (4) la prédéfinition d’une médication censée augmenter le bien-être dans les derniers instants. Avec ce programme, davantage de personnes décèdent dans les « nursing homes » qu’à l’hôpital, car il y a plus de « advanced care plan » et moins d’admission aux urgences quand le programme GSF est mis en place. Ceci est favorable à une certaine qualité de fin de vie. En parallèle, Hewison, A et al (2009, 16) précisent quant à eux que le travail d’équipe, comme ce qui relève du recrutement et du management, sont des facteurs fondamentaux de réussite dans la mise en place du « Gold Standards Framework ». Amélioration des soins en fin de vie par la formation Froggatt, K. et al (2002, 152) tentent d’étudier l’implication des « Clinical Nurse Specialists » dans les soins palliatifs dispensés dans les « nursings homes » et les «residential care homes ». Leur enquête postale portant sur 674 « Clinical Nurse Specialists » suggère que le travail des « Clinical Nurse Specialists » porte principalement sur la prise en charge des besoins cliniques des résidents (tels la gestion des symptômes physiques), avec parfois une approche psychologique, ceci principalement chez les résidents atteints de cancer. Il s’agirait donc plutôt principalement d’un travail en réaction avec les besoins de patients et moins souvent un travail consistant à faciliter la pratique de soins palliatifs, ce qui est pourtant un des enjeux pour la qualité des soins. Développer la qualité des soins palliatifs pourrait passer par la formation et l’accompagnement proposés par les « Clinical Nurse Specialists » à l’équipe soignante, ce qui est actuellement encore peu fait, ainsi que la mise en place « d’infirmières-relais » ainsi formées et qui seraient des ressources en matière de soins palliatifs au niveau des établissements. Si les « Clinical Nurse Specialists » ont un rôle à jouer dans la qualité des soins palliatifs, il n’empêche qu’elles sont confrontées à trois facteurs susceptibles d’affecter leur possibilité de travailler avec les structures : le recrutement, les ressources disponibles et les modes de management. Être formé aux derniers instants et pouvoir discuter en équipe des situations particulières : Brayne, S et al (2008, 44) questionnent dans une enquête comment les fins de vie auxquelles les soignants d’un « nursing home » du Gloucestershire en Angleterre sont confrontés viennent les questionner sur leur besoin en formation spécialisée et les ressources dont ils ont besoin pour gérer ces situations. La grande majorité des soignants interrogés estiment qu’ils manquent de 99 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD formation spécifique à la gestion des derniers instants, notamment en ce qui concerne la façon dont ils pourraient aborder la mort avec les résidents sans pour autant les angoisser. Ils souhaiteraient aussi pouvoir discuter en équipe des diverses situations qui leur posent question, sans toutefois véritablement oser parler de tout ce qui les interpelle. Le « Integrated Care Pathway for the last days of life» peut constituer une bonne méthode pour répondre à ces besoins. Elle reprend les étapes essentielles du soin, tel un guide des pratiques cliniques, et permet en cela d’améliorer la qualité des soins en fin de vie dispensés dans des « nursings homes ». La recherche-action menée par Hockley, J et al (2005, 189) tentant d’évaluer les effets de la mise en place de cette méthode dans 8 « nursings homes » du Royaume-Uni. L’enjeu de ce travail consistait à faire évoluer les mentalités dans les « nursings homes » vers l’idée que le mourant était plus central que le soin, et non pas un élément périphérique. Le « Integrated Care Pathway » a permis de faire évoluer 5 aspects du travail de l’équipe soignante : - une plus grande ouverture à ce qui touche à la mort et au mourant : l’équipe soignante a pu exprimer ses peurs, ses superstitions, son inconfort vis-à-vis de la mort. - un meilleur repérage des derniers instants et une prise de responsabilités plus importante : les infirmières ont pu développer leur compétence à repérer les derniers instants des résidents, ce qui leur a permis de mieux les accompagner et d’améliorer en cela la qualité des soins administrés - le travail en équipe : le « Integrated Care Pathway « a permis une meilleure articulation de l’équipe soignante. - une meilleure connaissance des soins palliatifs, notamment des médications appropriées et donc des pratiques plus pertinentes : la qualité des soins aux personnes en fin de vie s’en est trouvée améliorée. - une communication accrue avec les résidents et leur famille. Cette même méthode (« Integrated Care Pathway ») a été mise en place au Pays de Galles en 2005 et évaluée en 2008 par Knight, G. et al (225) par l’analyse de 376 questionnaires remplis par 29 « care homes ». Les auteurs corroborent l’analyse que ce protocole a permis de développer les connaissances des équipes soignantes en matière de soins de fin de vie. 100 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Auteur Domaine Pot, A.M et al. 2009, 307 Soins de courte et de longue durée, personnes âgées en fin de vie ; « Longitudinal Agni Study Amsterdam » Pays : PaysBas Étude Étude longitudinale sur trois cycles de 3 années Population cible : personnes âgées entre 55 et 85 ans faisant l’objet ou pas de soins Échantillon : échantillon représentatif de la population âgée hollandaise, soit 3107 personnes Sites : 11 municipalités différentes, réparties dans 3 régions des Pays-Bas. Durée de l’observation : 9 années Protocole Résultats Collectes des données portant sur (1) l’utilisation des soins, (2) le statut « fin de vie », (3) les caractéristiques individuelles, (4) les facteurs rendant possible l’accès aux soins, (5) les besoins en soins. Aussi bien les soins de courte durée que les soins de longue durée sont utilisés, mais avec des différences. Lien entre «utilisation des soins » et «personnes en fin de vie » : Les personnes en fin de vie utilisent plus de soins de longue durée que de soins de courte durée, ceci d’autant plus qu’elles ont plus de 80 ans. Ce sont par ailleurs plutôt des soins administrés par des professionnels que par les familles ou autres (soins informels). Les personnes qui ne sont pas en fin de vie utilisent plutôt des soins de courte durée que de longue durée et cette utilisation augmente linéairement avec l’âge jusqu’à 80 ans et se stabilise. Lien entre « fin de vie ou non» et « facteurs rendant possibles l’accès aux soins » : Pas de différences entre les personnes en fin de vie et celles qui n’y sont pas, mis à part le fait que les personnes en fin de vie sont plutôt sans partenaires. Lien entre « fin de vie ou non» et « besoins en soins » : Les besoins en soins des personnes en fin de vie sont plus élevés que ceux des personnes qui ne sont pas en fin de vie. Lien entre « fin de vie ou non» et « nature des soins » : Les personnes en fin de vie utilisent plus de soins de type soins à la maison administrés par des professionnels et sont plus souvent résidentes dans des « nursings homes » que les personnes qui ne sont pas en fin de vie. Les données recueillies permettent de définir entre autres si les personnes étaient en fin de vie ou non. 101 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Protocole Auteur Domaine Étude Badger, F et al.2009, (16) Soins palliatifs, qualité des soins, autodétermination, « care homes », Gold Standards Framework (GSF), programme d’identification des personnes en fin de vie ayant besoin de soins et de définition de protocole de soins = programme articulé autour de la communication, de la coordination, du contrôle des symptômes, de la continuité, de l’apprentissage, du soutien de l’équipe et des ceux qui prennent soin des familles, et des soins relatifs à la fin de la vie. Essai avec pré et post-test avec analyse statistique descriptive RoyaumeUni Population cible : « nursing homes » médicalisés pour personnes âgées. Échantillon : 49 « nursing homes » ayant répondu aux pré et post-test et 44 « nursing homes » ayant répondu à l’ADA 220 résidents décédés pendant le temps d’observation Site : « nursing homes » ayant suivi une formation à la mise en place du programme GSF Durée de l’observation : de juin 2005 à l’été 2006 Résultats Mesure par les équipes elles-mêmes de ce qu’elles ont pu mettre en place dans le cadre du programme GSF, donc mesures des changements de pratiques. En ce qui concerne les pratiques : Collecte des données quant aux 5 derniers décès dans chacun des « nursings homes » afin d’avoir un profil des soins dispensés (After Death Analysis) Le programme favoriserait (1) le sentiment qu’ont les « nursing homes » d’être capables de répondre aux besoins spirituels et physiques des résidents en fin de vie, (2) le sentiment de mieux soutenir les équipes et ceux qui prennent soin des familles, (3) la mise en place d’un protocole de soins pour les derniers jours des résidents et (4) la prédéfinition d’une médication censée augmenter le bien-être dans les derniers instants. Les « nursings homes » estiment qu’avant la mise en place du programme GSF, elles avaient déjà des discussions avec les résidents, les médecins, les familles et l’équipe et que le programme vient plutôt favoriser un contenu spécifique de ces discussions (la question de la réanimation en cas d’arrêt cardiaque) et non pas le fait de parler. En ce qui concerne les décès : Plus de personnes décèdent dans les « nursing homes » qu’à l’hôpital, car il y a plus de « Advanced care plan » et moins d’admission aux urgences quand le programme GF est mis en place. 102 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Auteur Auteur Froggatt, KA et al. (152) 2002, Royaume-Uni Domaine Qualité des soins, soins palliatifs ; « nursing and residential care homes » ; Clinical Nurse Specialists Étude Étude Enquête postale par questionnaire Population cible : « Clinical Nurse Specialists » intervenant dans les soins dispensés en « nursing and residential care homes » Échantillon : 730 « Clinical Nurse Specialists » ayant répondu à l’enquête Site : Royaume-Uni Protocole Protocole Questionnaire à questions ouvertes et fermées Résultats Résultats Les « Clinical Nurse Specialists » travaillent principalement de manière réactive et non organisationnelle, c’est-àdire que leur travail porte principalement sur la prise en charge des besoins cliniques et psychologiques des résidents, ceci principalement chez les résidents atteints de cancer. Développer la qualité des soins palliatifs pourrait passer par la formation et l’accompagnement proposés par les « Clinical Nurse Specialists » à l’équipe soignante, ce qui est actuellement encore peu fait, ainsi que la mise en place « d’infirmières-relais » qui seraient des ressources en matière de soins palliatifs au niveau des établissements. 103 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD 104 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD 1.5.« Person centred care » : le projet d’accompagnement individuel et intégré (projet de soin-projet de vie) : impact et éléments clés de mise en œuvre Aujourd’hui notion omniprésente, le « person-centred care » concerne tout un mouvement dont celui de la prise en charge des personnes atteintes de démence. Brooker, D (2003, 49), dans son article sur le « person-centred care », en retrace l’historique depuis ses origines dans les travaux de Carl Rogers à ceux de Kitwood qui utilisaient ce terme pour désigner l’ensemble d’idées et de pratiques mettant l’accent sur les interactions (communication et relation soignant-soigné). L’enjeu, selon Brooker (49), est de clarifier cette notion à acception multiple, composite et complexe, car elle englobe : 1. la valorisation, la reconnaissance des personnes atteintes de démence et de celles qui en prennent soin ; 2. le fait de considérer le patient en tant que personne dans son individualité ; 3. la capacité du professionnel à se décentrer afin d’une part, de laisser cette place centrale aux personnes atteintes de démence pour une véritable approche centrée sur la personne, et d’autre part, de voir comment elles perçoivent les choses, et s’appuyer sur cette compréhension comme point de départ thérapeutique ; 4. la possibilité d’un environnement social tel qu’il permette à la personne atteinte de démence de ressentir un certain bien-être. C’est autour de ces 4 éléments (valorisation, individualité, perspective de la personne atteinte de démence et environnement social) que le « person-centred care » s’articule. Sous-estimer ou surestimer un de ces aspects reviendrait à compromettre la mise en place, et donc la réussite de cette approche centrée sur la personne. En filigrane, Brooker (49) pose la question de la qualité des soins, car celle-ci va dépendre de la représentation de la personne atteinte de démence résidant dans un centre de soin. Est-elle considérée comme une personne à part entière avec sa capacité à être actrice de sa vie, et donc traitée comme telle dans le protocole de soins ? Est-elle une personne ou un patient, car si le centre de soin peut être à même de répondre aux besoins d’un patient, il n’est pas forcément conçu pour répondre aux besoins plus larges d’une personne. Et si ce sont « uniquement » les besoins en tant que patients qui sont exprimés, la structure finalement est-elle en mesure d’y répondre ? Brooker, DJ et al (52) se proposent en 2007 de répondre à ces questions par une évaluation d’un programme en cours « The Enriched Opportunities Programme ». Ils font l’hypothèse qu’il est 105 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD nécessaire de maintenir dans un établissement de soins de longue durée des activités signifiantes en vue d’améliorer le bien être des personnes atteintes de démence, néamoins ils constatent que l’implantation de ce type d’activités reste difficile à évaluer, un effet Hawthorne est prégnant et ce même avec une évaluation à l’aide d’un groupe d’expert. 1.5.1. L’impact du person-centred care sur la qualité de vie des personnes Holtkamp, CCM et al (2000, 193) posent l’idée qu’à partir du moment où les séjours en “nursing homes” sont de longue durée, les soins reçus ne peuvent qu’avoir une incidence sur la qualité de vie des résidents. Qu’en est-il alors de l’approche « person-centred care » et de son lien avec la qualité de vie des résidents de « nursing homes » ? Sur la question du lien avec la qualité de vie des résidents, notamment pour ceux souffrant de démence, Lintern et al (2000, 401, et 402) proposent par une intervention originale qui a pour objectif de mettre en relation la qualité de vie des résidents avec la formation des professionnels. Pour ce faire, ils développent un outil d’évaluation (DCPA, Dementia care Practionner Assessment) qui comprend 19 items sur le domaine des attitudes des professionnels sur la démence, une grille de questions qui adaptée du questionnaire de Gilleard et Groom (1994), des activités vidéos sur 11 scénaris quotidiens, et enfin une enquête d’observation auprès des professionnels en interactions avec des résidents. Les résultats sont interprétés par les auteurs comme étant plus que satisfaisant, néanmoins il apparaît que si l’approche centred care a un impact positif sur le bien-être des résidents, les interventions portant sur la formation des professionnels seraient tributaires du contexte organisationnel et de gestion qui peut agir comme une barrière à la mise en œuvre d’un tel type d’approche. En 2009, la question est de nouveau posée par Chenoweth, L et al (2009, 66). Ils abordent cette réflexion par le biais de la prise en charge de l’agitation des résidents atteints de démence et présentant donc des comportements compromettant la qualité des soins. Dans leur essai d’intervention randomisée sur des groupes, Chenoweth, L et al (66) comparent l’agitation des résidents, la fréquence et la gravité des symptômes qu’ils présentent, le niveau de qualité de vie, et de qualité des soins qui leur sont administrés. Les résidents sont mis dans un protocole de type « person-centred care », ou bien dans un protocole de type « dementia-care mapping » qui est aussi centré sur la personne, mais qui permet de s’interroger constamment comment la démence intervient dans les situations problématiques, ou alors dans le protocole de soins habituel. L’analyse statistique suggère que les protocoles de type “person-centred care » et « dementia-care mapping » favorisent effectivement la réduction de l’agitation des résidents, 106 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD ceci en comparaison des sites continuant leurs prestations habituelles, pour lesquels l’agitation est en augmentation constante. Le protocole “person centred care” améliore par ailleurs l’état neuropsychiatrique des résidents, mais ni ce protocole, ni celui de type « dementia-care mapping » ne semblent avoir d’effets sur la qualité de vie des résidents. Il est à noter que Chenoweth, L. et al (66) s’étaient aussi posés la question du coût de la mise en place des deux protocoles et que l’approche “person-centred care” s’avère moins coûteuse à installer que le protocole « dementia-care mapping ». Cette question du coût de mise en place est aussi à rapprocher de celle des facteurs facilitant l’implémentation d’un protocole centré sur la personne dans les « nursing homes ». Un des facteurs de réussite de la mise en place d’une démarche « person-centred care » est comment ce changement va être initié et conduit par les managers dans le « nursing homes ». L’étude de Tellis-Nayak, V el (2007, 364) suggère que les managers ont non seulement une influence dans l’engagement des auxiliaires de soins de façon générale, mais aussi que le fait de proposer de mettre en place une « culture du soin » valorisant aussi bien les résidents que les auxiliaires de soins (qui sont sensibles à la notion de sécurité dans leur travail) est bénéfique à tous. L’engagement des auxiliaires de soins favorisés par cette « culture du soin » respectant leur propre sécurité favorise le bien-être des résidents, et par là même la qualité de vie de ceuxci. Holtkamp, CCM et al (193) estiment par ailleurs que la qualité de vie va dépendre de l’adéquation entre les besoins ressentis par les résidents et les réponses proposées à ces besoins. Selon eux, un des facteurs de réduction de l’écart entre besoins et réponses, et donc un des facteurs d’amélioration de la qualité de vie, est la coordination du soin. Plus celle-ci est élevée, plus la réponse aux besoins est adaptée, et meilleure est la qualité de vie ressentie par les résidents. Cela sous-entend que l’important est de bien évaluer les besoins tant physiques que psychosociaux des résidents. 1.5.2. L’étape décisive de l’évaluation initiale individuelle approfondie des besoins et attentes Au Royaume-Uni, 75% des personnes âgées vivant dans des care homes sont atteintes de démence, ce qui signifie qu’alors qu’elles ont des besoins variés et complexes (Hancock et al. 2006, 176), les care homes qui n’ont pas été conçus pour les prendre en considération ne sont donc pas à même de le faire. Certains de ces besoins, notamment ceux relatifs à la mémoire, la vue/l’ouïe, la continence, la mobilité et la détresse psychologique (Orrell et al. 2007 295) ou l’isolement, l’anxiété, la dépression (Hancock et al. 2006 176), peuvent alors rester insatisfaits, 107 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD ce qui peut entraîner une double conséquence : la diminution de la qualité de vie et l’augmentation du coût des soins. Sur la base de ce constat, Orrell et al (2007 295) mettent en place un essai d’intervention randomisée avec groupe contrôle, afin de tester sur 20 semaines la plus-value d’une démarche cherchant à identifier et à satisfaire les besoins insatisfaits des résidents atteints de démence, et de ce fait à améliorer leur qualité de vie. Il s’agit ici d’identifier les besoins des résidents à l’aide du CANE (« Camberwell Assessment of Needs for the Elderly »), de discuter et de proposer en équipe des interventions qui permettraient de les satisfaire. Le pré et post-test du niveau de qualité de vie est réalisé à l’aide du QoL-AD (« Quality of Life in Alzheimer’s Disease »). Cette étude pose trois éléments forts de l’évaluation individuelle et approfondie des besoins des résidents : c’était la première fois qu’il y avait une tentative d’évaluation systématique des besoins des résidents atteints de démence et qu’une intervention nécessitant peu de ressources et donc facilement transposable était proposée pour y répondre ; le CANE s’avère un outil à validité élevée pour la mesure des besoins insatisfaits des résidents ; il n’y a pas de différence significative entre une prestation de type intervention personnalisée censée répondre aux besoins insatisfaits des résidents atteints de démence et les soins habituels dispensés à la personne sur les besoins insatisfaits, ni la qualité de vie. Autrement dit, même sans intervention spécifique, les besoins insatisfaits sont moins nombreux après 20 semaines, et donc rien ne prouve que cette diminution (pourtant considérable) soit due à cette intervention spécifique. Il n’y a pas non plus de preuve statistique d’une relation entre cette prestation personnalisée et la qualité de vie. L’article de Linkins, KW et al (2006 245) pose la question particulière de ce qu’il en est pour les personnes présentant des troubles mentaux sévères, et donc avec des besoins spécifiques en termes de dépistage et de prise en charge. Le programme PASRR (« Preadmission Screening and Resident Review program ») a été mis en place aux États-Unis depuis plus de 15 ans, avec comme objectifs de rechercher, d’identifier et d’orienter correctement ces personnes vers les ressources adéquates préalablement identifiées. Deux études avaient déjà été menées sur ce programme montrant (1) des différences entre les États fédérés quant aux disponibilités en termes de ressources en santé mental, et quant à la mise en place du programme du à la nature de l’opérateur choisi pour le dépistage (agences privées, agences publiques, professionnels spécialisés en santé mentale…), ainsi que (2) une non-conformité des modes d’évaluation de l’état mentale et de la supervision exercée par l’État central et les États fédérés. L’analyse descriptive réalisée par Linkins et al (245) au niveau national suggère que le programme PASRR permet effectivement de dépister les personnes avec des troubles mentaux sévères, même si le 108 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD taux d’identification varie selon les États Fédérés, et que ces situations restent relativement faibles. L’orientation est par contre plus problématique, puisqu’elle rencontre trois types de freins : disponibilité des ressources en santé mentale (en termes de services existants, de professionnels), qualité de ces ressources, et freins financiers pour les personnes en situation précaire. Le programme PASRR a donc certes facilité le dépistage des personnes avec des pathologies mentales sévères et qui ont des besoins spécifiques, mais n’assure pas pour autant que celles-ci accèdent à une prestation adéquate qui aille au-delà de la prise en charge de base. 1.5.3. Les champs les plus investis démontrant un impact de l’approche « personcentred care » pour la qualité de vie des personnes Les activités L’enquête de Jensen, B et al (2006, 207) suggère qu’après l’admission en « nursing homes », 55% des pratiques de soins des résidents évoluent. Ces changements concernent le sommeil, l’alimentation, l’habillement, l’hygiène. Or, ces activités qui permettent le maintien de soi sont jugées importantes par les auxiliaires de soins, et la question de la nature que devraient avoir ces activités se pose. Chung, JCC (2004 68) s’appuie sur un ensemble d’études précédemment menées posant l’idée que bien que les personnes atteintes de démence soient affectées dans leurs capacités cognitives, il n’empêche que leur besoin de prendre part à des activités demeure. Sur la base que certaines activités favorisent le maintien de soi et du bien-être (Borell et al 1994, et Law et al. 1996), Chung, JCC (68) se propose d’examiner le lien entre les activités que des résidents de longue date de « nursing homes » de Hong Kong atteints de démence pourraient entreprendre et leur bien-être, mesuré à l’aide du « Dementia Care Mapping ». Le premier résultat qu’il obtient, à savoir que les résidents les plus atteints s’engagent le plus longtemps dans des activités n’amenant que peu d’accomplissement et de plaisir (état de contemplation passif, somnolence) vient bousculer l’idée de besoin d’activités. Le plus important pourrait alors être non pas de participer à des activités, mais d’y participer autant que possible et aussi souvent que possible, ce qui suggère la mise en place d’activités quotidiennes récurrentes où les résidents peuvent s’exercer eux mêmes et accomplir quelque chose. Le second résultat est le lien existant entre le bien-être et la participation à des activités qui ont du sens, ce qui est au cœur des thérapies occupationnelles. Cohen-Mansfield, J et al (2006, 80) tentent de répondre à la question du sens de ces activités par le biais d’une étude randomisée avec groupe contrôle qui suggère qu’il y a pertinence à 109 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD prendre en considération les éléments saillants de l’identité des résidents dans la mise en place d’activités. Brooker, D et al (2000, 51) proposent quant à eux trois types d’activités à des personnes atteintes de démence et mesurent le niveau de bien-être avec le « Dementia Care Mapping ». Les résultats montrent que le bien-être est favorisé quand les activités permettent le partage des souvenirs stimulés à l’aide d’objets, ceci encore plus que pour des activités de jeux ou de bricolage, ou encore quand rien ne leur été proposé. Les auteurs formulent l’idée que ce serait le plaisir trouvé à ces activités qui créerait le sentiment de bien-être. Ces résultats quant à l’effet bénéfique sur le bien-être de la stimulation des souvenirs sont congruents avec la revue d’études internationales menés par Moos, I et al (2006, 271) sur les récits de vie. Ceux-ci s’avèrent favoriser l’estime de soi et une meilleure qualité de vie (Wills, T et al. 2008, 388). La toilette La question de l’agitation des résidents atteints de démence et de leurs comportements agressifs en lien avec l’approche « person-centred care » revient à imaginer des solutions visant à réduire l’inconfort des résidents (72) autres que la contention physique ou chimique de ceux-ci. Dans cette lignée, Sloane, PD et al (351) testent deux méthodes de toilette autre que la douche habituelle, l’une sous forme de douche où les besoins des résidents sont mis en avant et l’autre sous forme d’un sac à bain qui est pris allongé sur le lit. Avec ces deux méthodes, aussi bien les résidents que les auxiliaires de soins sont satisfaits, car les deux techniques permettent une diminution de l’agitation et des comportements agressifs chez les résidents en comparaison du groupe contrôle. Par ailleurs, en ce qui concerne l’inconfort, les deux méthodes permettent de même de réduire l’inconfort des résidents, alors qu’une douche « normale » ne le permet pas. 110 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Les articles scientifiques : Person centred care Auteur Chenoweth, L et al (66), 2009, Australie Domaine CADRES (Caring for Aged Dementia Care Resident Study) ; soin centré sur la personne (PersonCentred Care), soin en lien avec la démence (Dementia Care Mapping) ; qualité des soins ; agitation Étude Essai d’intervention randomisée sur des groupes Population cible : Personnes âgées résidentes de « care sites », atteintes de démence et présentant toutes des comportements compromettant la qualité des soins, réparties de façon aléatoire selon trois groupes, soit 109 résidents qui recevront la prestation « Dementia Care Mapping », 98 la prestation « soin centré sur la personne » (PersonCentred Care) et 82 autres pour lesquels les soins sont ceux habituels (pas de prestation particulière) Échantillon : 289 personnes de plus de 60 ans Site : 15 des 30 « care sites » recensés dans la zone métropolitaine de Sydney, répartis en trois groupes, soit 5 sites où le personnel sera formé à la prestation « Dementia Care Mapping », 5 autres où le personnel sera formé à la prestation « soin centré sur la personne » et les 5 derniers où les soins habituels continueront d’être réalisés. Protocole Mesure en 7 points de l’agitation des résidents par l’inventaire de CohenMansfield (« CohenMansfield agitation inventory ») Mesure des comportements psychologiques et psychiatriques à l’aide de l’inventaire neuropsychiatrique (« neuropsychiatric inventory for nursing home ») informant la fréquence et la gravité des symptômes répertoriés en 12 catégories et observés chaque jour, pendant une semaine. Mesure de la qualité de la vie dans les cas de démence tardive à l’aide de l’observation de 11 comportements Collecte du nombre, du type et de la durée d’utilisation des mesures d’entrave physiques, des incidents, des admissions à l’hôpital et des prises de médicaments. Mesure de la qualité des soins par (1) l’échelle de mesure de la qualité environnementale des unités de soins spéciales « special care unit environmental quality Résultats En ce qui concerne l’agitation : La prestation de type « soin centré sur la personne » favorise la réduction de l’agitation des résidents aux temps + 4 et + 8 mois.. La prestation de type « soin en lien avec la démence » a bien une incidence positive sur l’agitation, mais seulement au temps + 8 mois et en comparaison des sites continuant leur prestation habituelle, pour lesquels l’agitation est en augmentation constante. En ce qui concerne les symptômes psychiatriques de la démence : La prestation de type « soin centré sur la personne » améliore l’état neuropsychiatrique des résidents. En ce qui concerne la qualité de la vie : Aucun résultat significatif En ce qui concerne la prise de médicaments, le nombre d’accidents et d’admission à l’hôpital : Pas d’effet significatif de la prestation « soin en lien avec la démence » en comparaison des soins habituels. La consommation d’antipsychotiques est plus élevée avec la prestation « soin centré sur la personne ». En ce qui concerne le nombre de chutes : Les résidents font moins de chutes avec la prestation « soin en lien avec la démence » et plus avec la prestation « soin centré sur la personne ». Le coût de mise en place de la prestation « soin centré sur la personne » est moins élevé que celui de la prestation « soin en lien avec la démence ». 111 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Durée de l’observation : 8 mois au total 3 temps de mesure : avant la mise en place des prestations, 4 mois après le début des prestations et après 4 autres mois. scale » mesurant la propreté, la familiarité, l’éclairage, la maintenance, le bruit, la sécurité et les stimulations et par (2) la liste des interactions de qualité (« quality interactions schedule ») mesurant la qualité des interactions entre l’équipe soignante et les résidents et la qualité des soins sur une échelle en 5 points. Mesures prises au temps 0, au temps + 4 mois et au temps + 8 mois. 112 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD CohenMansfield J et al. 2007. (77) Pays : USA Soin centré sur la personne ; qualité des soins ; qualité de vie ; agitation ; traitement non pharmaceutique de l’agitation ; TREA (Treatment Routes for Exploring Agitation) = méthode systématique permettant de définir des interventions au cas par cas auprès de personnes agitées par les professionnels de santé. Les besoins et préférences des personnes sont identifiés et, par le biais d’un algorithme de décisions, des réponses non pharmaceutique s à l’agitation sont trouvées. Essai d’intervention avec groupe contrôle Population cible : résidents de maisons de retraite (« nursing homes ») âgés de 86 ans en moyenne (de 59 à 103 ans), atteints de démence et sélectionnés selon des critères démographiques médicaux (niveau d’activité quotidienne, douleur, vision, audition, capacité langagière, médication, diagnostic de démence), cognitifs (Brief Cognitive Rating Scale et MiniMental State Examination) et dépressifs (Raskin Depression Scale). Échantillon : 167 personnes Site : 12 cliniques de banlieue réparties (partiellement) de façon aléatoire en 2 groupes : 6 où l’intervention est faite et 6 autres formant le groupe contrôle durée de l’observation : 13 jours Mesure de l’agitation physique et verbale par les 14 items du « Agitation Behavior Mapping Instrument ». Mesure de 5 affects par le « Lawton’s Modified Behavior Stream » : plaisir, intérêt, colère, anxiété et tristesse. Questionnaire et entretien auprès de la famille des résidents et du personnel soignant relatif entre autres à la médication et à l’identité personnelle des résidents. Une première mesure de l’agitation et des affects pendant trois jours (soit en moyenne 72 observations pour chaque résident), puis répartition des résidents en deux groupes : 89 pour le groupe avec TREA et 78 pour le groupe contrôle (intervention placebo). Intervention avec le TREA pendant 10 jours. Une deuxième mesure de l’agitation et des affects pendant les 3 premiers jours de l’intervention et une troisième mesure pendant les trois derniers. En ce qui concerne l’agitation : L’utilisation de l’algorithme permet de diminuer l’agitation au fil du temps en comparaison du groupe contrôle. En ce qui concerne les affects : L’utilisation de l’algorithme favorise certains affects positifs tels le plaisir et l’intérêt. Aucun changement en ce qui concerne les affects négatifs. En ce qui concerne la médication : Seule la prescription d’antidépresseurs est plus fréquente pour les résidents du groupe contrôle que ceux du groupe avec le TREA. 113 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD CohenMansfield, J et al. 2006, (81) Pays : USA Qualité de vie ; identité personnelle et identité sociale ; soin personnalisé Étude randomisée avec groupe contrôle Comparaison avec un groupe contrôle. Population cible : personnes âgées de plus de 65 ans, atteintes de démence (« MiniMental State Exam »), issues de centres de jour pour adultes ou résidant dans des maisons de retraite (« nursing homes ») Mesures réalisées auprès des sujets, des professionnels et des membres de la famille. Mesure de l’identité personnelle à l’aide du « Self-Identity in Dementia Questionnaire » dans 4 domaines : professionnel ; familial - social ; loisirs activités ; réalisations). Mesure de la conscience de soi (une question avec une réponse sur une échelle en 6 points). Mesure des affects (plaisir, intérêt, tristesse, anxiété et colère) par le « Lawton’s Modified Behavior Stream ». Échantillon : 93 personnes au total, dont 45 faisant partie du groupe contrôle et 52 qui ont été engagées dans des interactions en lien avec les caractéristiques les plus saillantes de leur identité afin de mesurer l’effet sur le bienêtre (affects et comportements). Site : 6 centres de jour pour adultes et 2 maisons de retraite situés en zone métropolitaine. Durée de l’observation : 10 jours au total dont 5 jours d’observation des deux groupes et 5 jours d’interventions Mesure de l’engagement dans des activités (engagé / non engagé) à l’aide d’un des items de l’ « Agitation Behavior Mapping Instrument ». Mesure de l’agitation (occurrence et fréquence des comportements agités) par le « Agitation Behavior Mapping Instrument ». Mesure du bien-être selon 4 dimensions (désorientation, dépression ou anxiété, irritabilité, Concernant les affects : les personnes éprouvent plus de plaisir et d’intérêt quand elles sont engagées dans des activités en lien avec leur identité (pas de différence significative en ce qui concerne les autres affects). Concernant l’engagement dans des activités : celui-ci est plus élevé quand les activités proposées et réalisées sont en lien avec les caractéristiques identitaires. Concernant le bien-être : la désorientation est moindre quand les personnes ont des activités congruentes avec leurs caractéristiques identitaires. Concernant l’agitation : il y a réduction de l’agitation quand les activités sont en lien avec l’identité propre des résidents, qu’ils soient des centres de jour ou des maisons de retraite. Concernant la conscience de soi : elle est plus élevée dans le groupe expérimental que dans le groupe témoin. Il y a donc pertinence à prendre en considération les éléments saillants de l’identité des résidents dans la mise en place de soins personnalisés. 114 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD retrait) à l’aide de 14 items du « Multidimensional Observation Scale for Elderly Subjects ». Mesure des performances cognitives par le (« MiniMental State Exam » et le « Brief Cognitive Rating Scale ». Mesure des possibilités en termes d’activités avec un item du « Agitation Behavior Mapping Instrument ». 115 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Auteur Sloane, P. et al. 2004, (351) EU Domaine Soin centré sur la personne ; douche et bain ; agitation ; formation Étude Protocole Résultats Essai d’interventions avec groupe contrôle Population cible : résidents de maisons de retraite atteint de démence, âgés de plus de 55 ans et ayant besoin d’aide pour la toilette + auxiliaires de soin réalisant la toilette. Échantillon : 73 résidents présentant une agitation dont 24 dans le groupe contrôle, 24 dans le groupe qui bénéficiera d’un bain réalisé au moyen d’un sac sur le lit puis d’une douche réalisée en fonction des besoins des résidents et 25 dans le groupe qui bénéficiera d’abord de la douche, puis du sac à bain. 4 résidents sortis du plan expérimental soit au final 69 personnes. Test d’efficacité de deux méthodes non pharmaceutiques pour calmer l’agitation, l’agression et l’inconfort par la comparaison des deux groupes expérimentaux avec un groupe contrôle. Mesure de l’agitation et des comportements agressifs à l’aide du « Care recipient Behavior Assessment » (CAREBA) Mesure de l’inconfort à l’aide des 6 items de la « Discomfort Scale for dementia of the Alzheimer Type » notés sur une échelle en 4 points. Mesure de l’état et de la propreté de la peau par une version adaptée du « Hardy Skin Condition data Form ». 37 auxiliaires de soin. Évaluation de l’efficacité du sac à bain par des cultures de microbes. Site : 9 maisons de retraite publiques en Oregon (milieu rural et urbain) et 6 en Caroline du Nord Mesure du nombre de parties du corps baignées et temps passé au bain. Relevé des prescriptions médicamenteuses. En ce qui concerne l’agitation et les comportements agressifs des résidents : les deux méthodes (bain et douche) entraînent dans la même proportion une diminution de l’agitation et des comportements agressifs chez les résidents en comparaison du groupe contrôle. En ce qui concerne l’inconfort : les deux méthodes permettent de même de réduire l’inconfort des résidents, alors qu’une douche « normale » ne le permet pas. Ces deux méthodes sont aussi efficaces en termes d’efficacité et de sécurité. 116 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD 1.6. Autres aspects organisationnels contribuant à la qualité de vie L’analyse du système organisationnel sous ses différents aspects et dans ses rapports avec la qualité des soins et la qualité de la vie dans les établissements mobilise un nombre limité de travaux. Il faut être prudent avec ces résultats qui ne sont pas tous d’une efficacité vérifiée ni généralisable comme le fait remarquer Kuske, B (2009), (232). Analysant le cas des personnes atteintes de démence, celui-ci note avec d’autres auteurs que, depuis 10 ans en Allemagne par exemple, peu d’études scientifiques évaluent formellement les programmes d’apprentissage et moins encore se centrent sur la qualité des méthodes. Dans Training in Dementia Care : a Cluster-Radomized Controlled Trial of the training program for Nursing Home Staff in Germany, il propose une vue d’ensemble synthétique sur ce sujet, entre 1990 et 2004, partant de 90 références hétérogènes, ce qui rend toutefois difficiles les comparaisons. Au final, il défend la nécessité d’être plus rigoureux dans les investigations visant l’amélioration du bien-être des résidents, d’autant que trop de recherches ne sont pas appliquées. Enfin, il voudrait renforcer l’analyse du système organisationnel et voir comment il pèse sur les mises en œuvre des nouveaux apprentissages. Économie, statut juridique et spécialisation des institutions La dimension proprement économique fait l’objet de l’article de Szczepura, A : In-reach Specialist Nursing Teams for Residential Care Homes: Uptake of Services, Impact on Care Provision and Cost-effectiveness, 2008, (362). L’insuffisante dotation en personnel soignant qualifié est-elle l’une des causes du mauvais état de santé des résidents ? Après l’évaluation de 4 EHPAD (131 résidents) entre juillet 2005 et juin 2007, s’agissant du nombre et des causes d’admission, de la durée de séjour, du nombre d’admission à l’hôpital évitées, des transferts évités vers des maisons médicalisées, des pathologies non déclarées détectées, il apparaît que, grâce à la présence d’une équipe dédiée, 197 admissions à l’hôpital ont été évitées, 20 sorties anticipées ont été rendues possibles, 28 transferts ont été évités. Une étude économique a également été réalisée. Elle a mis en évidence une économie moyenne de 6.33£ sur 44.38£ résident/semaine, avec un écart de 36.90£ en moins à 6.90£ en plus. L’étude conclut que l’impact financier de l’introduction d’équipes de soignants spécialisés dans un EPHAD est au minimum neutre, et très probablement positif. Sans oublier les autres bénéfices de la présence de compétences additionnelles en EHPAD, notamment une meilleure qualité des soins. En écho au débat public sur la spécialisation et interrogeant une nouvelle fois le cas des personnes atteintes de démence, Reilly, S et al (320) examine dans Quality in Long-Terme Care Home for People with Dementia : an Assessment of Specialist Provision, 2006 (320) un certain nombre de résultats des mesures de performance dans les établissements 117 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD spécialisés anglais (EMI – ederly mental ill-health). Avec toutes les limites inhérentes à ce genre d’études très partielles, les EMI n’ont de meilleurs résultats par rapport le non-EMI que sur un petit nombre de mesures. Ils offrent donc un service globalement similaire. Dans le détail, les EMI ont de bons scores en réhabilitation, « Person Centred Care », indépendance. Les non-EMI ont, quant à eux, de meilleurs scores concernant les facteurs sociaux dans la vie des résidents. Réhabilitation et personnels de soutien obtiennent de mauvais résultats dans les deux cas. Finalement, la qualité de vie est multidimensionnelle. D’autres aspects dynamiques ne doivent pas être oubliés, comme l’interaction entre un personnel et un résident, à considérer comme un « moment de vérité » (Normann, 1991). Dans le contexte du débat actuel sur les avantages comparés des secteurs lucratifs et non lucratifs dans la prise en charge des personnes âgées dépendantes, l’étude de MacGregor MJ, Staffing Levels in Not-for-Profit and For-Profit Long-Term care Facilities : Does Type of Ownership matter ?, 2005 (258), porte sur l’influence du statut juridique des établissements (lucratifs ou non) sur le taux de personnel auprès des personnes et dans l’encadrement. L’étude a été réalisée dans 167 maisons de retraite médicalisées, dont 65% à but lucratif (24% dans une chaîne) et 35% à but non lucratif. 76% d’entre eux sont installés en province et les employés relèvent tous de la même convention collective. Parmi les principaux résultats, le nombre moyen d’heures par résident/jour est apparu plus élevé dans les établissements à but non lucratif, qu’il s’agisse de personnel auprès des résidents ou de l’encadrement, et ceci pour tous les niveaux de soin. Management, organisation et conditions de travail Dans une revue de littérature sur 13 rapports (6 expérimentaux, 6 évaluatifs et 3 enquêtes) : Staffs Assignement Practices in Nursing Homes : Review of the Literature, 2009 (12), Rahman A. examine plusieurs questions générales : est-ce qu’une bonne division du travail améliore la prise en charge et la qualité de vie ? Est-ce que les résidents préfèrent cette bonne division du travail ? Est-ce qu’elle réduit le turnover du personnel ? En réponse, il signale que la bonne organisation du travail reste considérée comme la base du changement dans les unités de soins. C’est le modèle qui induit la meilleure qualité de vie des résidents, aussi longtemps qu’il contribue à la stabilité du personnel de contact. Ce qui plaide pour de plus longues rotations, autant que possible. La part spécifique du management est abordée par De Prins, P et al dans HRM Effectiveness in Older People’s ans Nursing Homes : the Search for Best, 2007 (105). Ces auteurs concluent leurs études sur près de 2500 professionnels et une centaine de cadres en écrivant que, si des politiques innovantes de management des ressources humaines et d’ingénierie du travail ont des effets positifs sur la réduction du stress et la qualité de la prise en charge, sans 118 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD un climat général dans l’institution, ces effets restent limités. Il faut donc particulièrement privilégier un style de management participatif, consultatif et démocratique en direction des salariés. L’amélioration du travail social en soins de longue durée pour les personnes âgées passe aussi par le développement des recherches visant une meilleure compréhension de la vie quotidienne des résidents et une meilleure qualité des soins. Sur la base d’une étude qualitative auprès de professionnels (n=255) travaillant dans 48 établissements du Massachusetts, Bishop, CE et al dans Nursing Assistants’Job Commitment: Effect of Nursing Home Organizational factors and Impact on Resident Well-Being, 2008 (30), défendent que, plus que les conditions de travail, c’est l’existence d’une bonne supervision bien organisée qui pèse le plus positivement sur l’intention des professionnels de rester dans leurs emplois. Et, en miroir, il souligne que les résidents enquêtés apprécient que les professionnels soient fortement impliqués dans leur travail. L’investissement des uns offre donc la possibilité d’une meilleure prise en charge des autres. En prolongement, Anderson, RA et al ont rapporté dans Nursing Homes as Complex Adaptative Systems : Relationship between Management Practice and Resident Outcome. 2003 (403) les résultats d’une étude concernant exclusivement les infirmières et les directeurs d'établissements dans 164 « nursing homes » au sujet des relations entre pratiques de management (communication, participation, mode de direction) et résultats pour les résidents (comportement agressifs, contraintes, complications physiques). Parmi ces résultats, celui-ci : l’étude détruit l’idée qu’une direction top-down serait la meilleure garantie de résultats pour les résidents. Il conviendrait donc de développer des modes alternatifs de management qui s’appuieraient sur les interactions avec les gens et des ressources diversifiées. Toutefois, on ne peut pas en tirer des indications causales. En outre, le point de vue des résidents n’a pas été étudié. Épuisement, qualification et formation professionnels Malgré les limites de leur étude, du fait notamment du faible taux de réponse, Duffy, B et al dans Burnout among Care staff for Older Adults with Dementia, 2009 (121) considèrent le niveau d’auto-efficacité comme le plus « prédicteur ». Explication : l’épuisement professionnel leur paraît lié à un certain nombre de facteurs, comme le manque de réciprocité avec les collègues, une faible auto-efficacité et un degré insuffisant d’engagement professionnel. S’agissant des personnels de soins auprès des personnes atteintes de démence, laquelle de ces variables est la plus déterminante ? D’où l’importance du renforcement des programmes de formation dans ce sens, sans oublier l’amélioration des conditions de travail qui jouent également sur le bien-être des professionnels, et en conséquence sur les prises en charge. 119 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Hongsoo, K et al, dans A panel Data Analysis of the Relationships of Nursing Home Staffing Levels and Standards to Regulatory Deficicences, 2009 (194), s’interrogent sur les relations entre les niveaux (de formation, de qualification ?) des personnels des établissements et les normes de contrôle (de diagnostic ?) des déficiences. Ils en concluent, outre l’impossibilité d’établir des relations causales solides et de généraliser leur résultats, par la nécessité, malgré tout, d’améliorer les modes de fonctionnement et d’abord de formation des professionnels. Complémentairement, examinant plus de 300 cas de personnels infirmiers en service auprès des personnes âgées dans deux municipalités suédoises (22 à 35% dans les soins à domicile et 78 à 65% dans des maisons de soins). Hasson, H montre dans Nursing Staff Competence, Work Strain, Stess and Satisfaction in Ederley care : A Comparison of Home-Based Care and Nursing homes : Older People and Long-Terme Care, 2008 (183) que le personnel à domicile a sans doute moins de connaissances suffisantes (auto-évaluées), mais aussi moins de problèmes physiques et émotionnels rapportés. Cependant les variables telles que l’épuisement, le stress, le niveau d’état mental et la satisfaction au travail ne diffèrent pas significativement. Avec les mêmes réserves quant à d’éventuels biais, il apparaît à Featherstone, K et al rendant compte des résultats comparés entre un groupe témoin et un groupe contrôle dans A Controlled Evaluation of a Training Course for Staff who Works with Peopel with dementia, 2004 (140), qu’un programme de formation spécifique centré sur la nature de la démence et la compréhension des besoins de ces personnes entraîne des effets significatifs sur le personnel. Mais ces effets ont besoin d’être relayés par des actions de supervision et de soutien. La question des médicaments est également évoquée par Schmidt, IK dans Nurse-Physician Communication and Quality of Drug Use in Swedish Nursing Homes, 2002 (339). Malgré les limites de son étude relativement à l’échantillon et aux difficultés de l’analyse des interactions, l’auteur soutient que la qualité de la communication entre les infirmières et les médecins est un « prédicteur » significatif de la qualité de l’utilisation des médicaments et de la qualité des prestations en Suède, sans pouvoir expliquer ni pourquoi ni comment de tels résultats existent ici et non là. Dans Nursing Students' Perceptions of Self-Determination in Elderly People, 2008 (370), Välimäki, M, et al cherchent, eux, à vérifier si la formation éthique des professionnels facilite l’adoption de standards exigeants pour le travail dans les soins de longue durée. Cette analyse de cohorte durant un stage clinique (n=120) montre que les étudiants ont une perception positive de la volonté d’auto-détermination des malades âgés après leur stage. Cela concerne les limites dans lesquelles ces personnes sont capables de contrôler leur 120 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD traitement, et aussi quelle aide elles reçoivent des infirmières pour exercer leur autodétermination. Cette découverte est importante parce que différentes autorités finlandaises recommandent que de tels services visent la qualité de vie, l’autodétermination et l’indépendance des personnes âgées, en regard de leurs capacités. Toutefois, parvenus sur le terrain, les étudiants se heurtent à des situations variées. Partout, les pratiques, les questions éthiques et les changements de perception sont compliqués et multidimensionnels. Mais des progrès ont été réalisés depuis la fin des années 90. Enfin, partant d'une étude qualitative ciblant 15 femmes âgées résidant dans un établissement de soins de 140 lits : Organizational Issues Related to Satisfaction with Food and Food Service in the Nursing Home from the Resident’s Perspective. 2006 (347), Shultz, JA et al établissent que la qualité de la nourriture et la qualité du service de restauration sont des clés pour la qualité de vie des résidents, contribuant de façon significative à leur santé et à leur satisfaction avec les soins. Dès lors, entraîner les personnels à commander, préparer et servir des repas appropriés s’avère très important. La bonne nourriture est définie comme une nourriture qui a bon goût, est fraîche et qui est cuisinée avec amour, en respectant les demandes, en écoutant les plaintes et en sollicitant les résidents, y compris en proposant des alternatives au menu. Il importe donc de créer un climat de communication et de confiance autour de la nourriture. Maltraitance et alternatives Considérant la résolution du problème des soins inappropriés, incluant négligence et mauvais traitements, l’article de Malmedal, W et al, To Report or not Report ? Attitudes Held by Norwegian Nursing Home Staff on Reporting Inadequate Care Carried out by Colleagues, 2009 (249) offre un regard inattendu. Il choisit en effet de recenser et d’analyser les attitudes adoptées par le personnel des maisons d’hébergement face aux comportements inadéquats et/ou non éthiques de leurs collègues (comme, par exemple, alerter la hiérarchie) et de vérifier si les attitudes adoptées varient selon des critères comme l’âge, le niveau d’éducation et l’expérience professionnelle. Au final, si une majorité du personnel de soins se dit prêt à informer la hiérarchie du mauvais comportement d’un collègue et estime nécessaire de le faire, la volonté d’informer comme le ressenti de la nécessité et de l’utilité de donner l’alerte, varient selon l’âge, le niveau d’éducation, l’expérience professionnelle. Constatant également la persistance de mauvaises pratiques en matière d’utilisation des médicaments, la question se pose de la part de la culture organisationnelle parmi les facteurs contribuant à la qualité et à la performance dans les institutions de soins. Dans ce sens, Hughes, CM et al dans Does Organisational Culture Influence Prescribing in Care Homes for Older People ? 2007 (199) étudient quatre domaines primordiaux : la culture des foyers 121 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD de soin, le lieu de travail proprement dit, la prescription comme norme et les conditions du changement dans la culture organisationnelle. Sachant qu’une étude récente montre que bon nombre de prescriptions sont hors lignes directrices, les auteurs insistent sur la nécessité d’explorer la culture organisationnelle, de façon à aller vers des pratiques plus sûres pour les résidents en matière de prescription. Dans Drug Use and Pressure Ulcers in Long-Terme Care Units: Do Nurses Time Pressure and Unfair Management Increase The Prevalence? 2008 (299), Pekkarinen, L et al tentent d’analyser, de leur côté, les liens entre conditions de travail et résultats cliniques, notamment prévalence des médicaments et des escarres. La recherche de deux années porte sur 66 unités dans 24 établissements. Le principal résultat montre que la pression du temps et la perception de la mauvaise qualité du management contribuent au recours aux médicaments et aux risques d’escarres, y compris quand la taille de l’unité et le niveau des infirmières sont bien contrôlés. Une problématique voisine se retrouve dans Pekkarinen, L et al : Residents Care Needs and Works Stressors in Special Special Care Units versus Non-Specialized Long-Terme Care Units. Research in Nursing and Health, 2006, (300). Cette analyse comparative, portant sur plusieurs centaines d’institutions spécialisées et non spécialisées (390 contre 587), montre la similitude des relations entre « travail sous contrainte » (pression du temps et conflits de rôles) et réponse aux besoins de prise en charge des résidents. Même si leur étude ne permet pas d’en démontrer l’effectivité de façon statistique, dans Examining the Impact of a Specialist Care Homes Support Team, 2008 (115), Doherty, D et al établissent l’existence d’un impact, au moins durant leur étude, de l’intervention d’un groupe de soutien dans les institutions de soin, s’agissant notamment de développer de nouvelles formes d’action. L’importance du partage des connaissances et des expériences est d’ailleurs soulignée à plusieurs reprises par les personnes rencontrées. Ce qui permet de favoriser chez les personnels la culture de la participation et plus d’engagement dans le management à long terme et, finalement, d’améliorer chez les résidents la qualité de vie. Enfin, il faut mentionner l’article polémique de Decker, CL et al, Meeting the Challenge of Social Work Research in Long-Term Care. Social Work in Health Care, 2004 (107). Il s’agit dans cette étude d’établir des connaissances supplémentaires pour la profession, celles-ci étant actuellement sous-développées par comparaison avec d’autres secteurs. Ainsi en matière d’analyse des menaces potentielles internes et externes. Pareille orientation implique aussi de renouveler les modèles classiques de recherche et d’inventer des outils pertinents d’entretien pour mieux comprendre les intentions de résidents de plus en plus fragiles. 122 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Evercare Selon leurs fondateurs, Bayard et Jacobson, le modèle Evercare combine les principes suivants : mise en avant principale du bien-être psychosocial des patients ; gestion globale des besoins physiques, sociaux et psychosociaux ; formation complémentaire des médecins à la gériatrie et à la problématique des personnes frêles et âgées ; réduction des transferts de prise en charge et mise en œuvre si possible dans l’établissement ; centration sur la prévention la plus précoce ; aide dans l’accès aux droits, notamment en matière d’assurance maladie. Dans The Evercare Story : Reshaping the Health Care Model, Revolutionizing Long-Terme Care, 2008 (215), Kappas-Larson, P expose à cet égard différentes études d’impact qui montrent un effet positif d’amélioration des soins, applicable notamment par la profession d’infirmières. En application du modèle Evercare, Laurence, JF, dans The Advance Directive Prevalence in Long-Term care : a Comparison of Relationschips between a Nurse Practitioner Healthcare Model and a Traditionnal Healthcare model, 2009 (238) analyse en choisissant trois régions différentes des USA (Arizona, Georgie, Massachuttets), et en partant d’une cohorte de 91 443 personnes, l’influence éventuelle de quatre variables (le genre, la race, le niveau d’étude et le mode de prise en charge médicale). Ses conclusions montent que les taux sont significativement supérieurs dans les prise en charge de type Evercare, caractérisées notamment par le recours à des infirmières praticiennes de haut niveau et, qu’en revanche, ils ne varient pas selon le genre, la race ou le niveau d’études. 123 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Auteur Lawrence, JEF. (238) 2009 Pays : USA Domaine Étude Protocole Résultats Qualité des soins ; la fin de vie ; le droit des usagers. Étude comparative de cohortes avec une analyse données secondaires (Evercare : non Evercare 2004) population cible : personnes âgées résidentes en institution Cohorte Evercare1775 selon les critères suivants : personnes blanches et noires en institution de plus de 65 ans recevant des soins "nursing" 24 heures par jour, agrée par Medicare par rapport aux 91 443 non evercare Sites : institutions de long séjour en Arizona, Géorgie et Massachusetts Durée d'observation : dernier trimestre 2004 Taux de remplissage des déclarations anticipées avec le Federal Patient Self determination Act (PSDA) du 1er décembre 1991 Le modèle Evercare spécifiant le recours à une infirmière de haut niveau (nurse fractionner) a un taux de remplissage significativement supérieur au modèle non Evercare qui n'y a pas recours au professionnel infirmier. De plus, par rapport à des études antérieures, l'étude montre que le taux de remplissage est le même pour les hommes et les femmes, les noirs et les blancs et ne diffère pas selon le niveau d'étude 124 | P a g e 1.7 La qualité de vie des résidents en Ehpad‐ Anesm – mars 2011 Outils et processus d’évaluation de la qualité de vie Bien que le but du présent rapport ne soit pas « stricto sensu » un inventaire des outils et des méthodes d’évaluation de la qualité de vie des patients âgés en institution, il nous a paru utile de conserver au sein du travail de recherche bibliographique réalisé dans ce cadre une sélection des principales références récentes publiées depuis l’an 2000 sur ce domaine, notamment en matière d’évaluation de la qualité de vie dans le contexte des démences de type Alzheimer. L’objectif du présent chapitre est donc de proposer au lecteur un aperçu de cette famille de publications, sur la base de 34 textes essentiellement d’origine anglosaxonne. L’importance de l’évaluation de la qualité de vie est traduite par une importante production de publications6, affirmant le caractère multidimensionnel du concept en termes physique, psychiques et social, tant qualitatif que quantitatif, avec la nécessité de différencier les mesures génériques des mesures liées à un contexte ou une pathologie. Corollaire du défi que représente l’élaboration d’un modèle conceptuel adapté à l’étude, à la mesure, à l’amélioration et à la garantie de la qualité de vie des personnes âgées en institution, le défi de l’évaluation de la qualité de vie, de ses méthodes et de ses outils pour cette population et dans ce contexte, est tout aussi important. Dans une revue récente, Gerritsen, DL et al (2004) (161) analysent six cadres de référence en matière d’amélioration de la qualité de vie pour conclure que seule la théorie des fonctions de production sociale répond de façon satisfaisante à trois critères clefs : approche globale, relation des facteurs entre eux, prise en compte des préférences individuelles. Quelque soit le cadre de réflexion et d’analyse retenus, son identification et son appropriation sont indispensables à toute démarche métrologique. Il faut rappeler que l’essentiel de la littérature sur le sujet traite de la mesure et de l’évaluation de la qualité des soins, évoque la place des éléments constitutifs de la qualité des soins comme contributeurs de la qualité de vie, sans toutefois établir le lien causal entre ces éléments, leurs interrelations et la qualité de vie. C’est le cas de la publication de Saliba, D. et al (2002), (332) qui, sur la base d’un consensus d’experts, retient 19 processus de soins spécifiques, dont 9 nécessitent une observation directe. La méthodologie de développement et de test de tels indicateurs sont détaillés dans les publications de Zimmerman7. Dans cette perspective, la publication de Cerase-Feurra, V (2001) (62) détaille les caractéristiques du 6 2. Guyatt G. Insights and limitations from health-related quality-of-life research. J Gen Intern Med. 1997 Nov;12(11):720-1. 7 3. Zimmerman DR, Karon SL, Arling G, Clark BR, Collins T, Ross R, et al. Development and testing of nursing home quality indicators. Health Care Financ Rev. 1995 Summer;16(4):107-27. 125 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD RAI (Resident assessment instrument), et surtout ses carences en matière d’évaluation de la qualité de vie et d’absence de recueil de l’opinion des personnes prises en charge plaidant, à côté d’un renforcement des mesures de la qualité des soins, pour une approche multidimensionnelle. Ce constat peut être encore souligné par une comparaison internationale documentée (7 pays) qui analyse les dispositifs d’évaluation systématique de la qualité pour les soins en institution : la plupart de ces instruments sont notamment utilisés à l’admission, les indicateurs retenus varient de pays à pays, leur validité et leur fiabilité sont inégalement étudiés. L’analyse des valeurs mesurées (seuils) n’est souvent pas effectuée, à l’exception des USA (Nakrem, S et al. 2009, 283). Si l’évaluation de la qualité des soins, et au delà de la qualité de la vie, n’est que partiellement réalisable par la capture d’informations émanant des dossiers ou de recueils protocolés, elle peut être enrichie par les méthodes d’observation directes et de prise en compte de l’opinion des personnes. De telles sources complémentaires peuvent permettre une meilleure dynamique en matière d’amélioration continue de la qualité (Schnelle, JF et al.2005, 340). De même, le recueil d’information peut être élargi à l’encadrement : c’est la démarche suivie dans une étude canadienne sur la fin de vie qui souligne plusieurs facteurs clefs pour la qualité, telle la communication soignants-famille ou l’existence de formations spécifiques au contexte de la fin de vie (Brazil, K et al, 2006, 45). A côté des mesures de la qualité des soins, on retrouve la préoccupation d’objectiver la contribution de la qualité de l’environnement physique du résident à sa qualité de vie. L’article de Cutler, LJ et al (2006, 99) proposent sur la base d’observations systématiques et rigoureuses de différencier les indices de contribution à la qualité de vie à trois niveaux, la chambre, l’unité de soins, l’établissement, et souligne l’importance d’une conception de l’environnement autant centrée sur le besoin de la personne que sur les besoins professionnels, tout en suggérant de prendre systématiquement en compte ces dimensions dans le contexte des initiatives et des efforts d’amélioration de la qualité. Les références mentionnées ci-dessus permettent de souligner la place occupée par les méthodes et outils de la qualité des soins autour de la logique des processus de soins de type Donabedian et des indicateurs, dont les objectifs évaluatifs centrés sur les soins sont souvent reliés à des préoccupations économiques (Laine, J et al. 2005 (235, et 236)). Notons également les tentatives d’utilisation de l’instrument SERVQUAL de Pasuraman sur la qualité des services des établissements d’hébergement en distinguant les anticipations des perceptions des résidents (Curry, A et al. 2000, 98). 126 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Dans ce contexte, l’utilisation et la diffusion de méthodes dérivées de celles de l’amélioration de la qualité de service font l’objet d’une mise en œuvre dans le contexte des soins aux personnes âgées dans un objectif d’amélioration de la qualité de vie. Notre base comporte un exemple de ce type avec l’article de Groenewoud, M et al (2008, 169) qui décrit l’utilisation de la « cartographie de concepts » (concept-mapping, mind-mapping), méthode connue en matière de processus d’amélioration, mais ici utilisée de façon comparative dans des contextes de prise en charge différents et en centrant la démarche sur l’analyse des attentes et des préférences des personnes. Sur cette base, une remise à plat des processus de prise en charge et de hiérarchisation des réponses professionnelles est proposée, et pourrait servir au rapprochement des informations dérivées des indicateurs de qualité des soins et des questionnaires de satisfaction, lorsqu’ils sont réalisables. L’identification d’indicateurs de qualité des soins chez les personnes âgées vulnérables souffrant de démence est une déclinaison naturelle des travaux mentionnés ci-dessus. L’identification des besoins en soins, si elle apparaît souvent comme porte d’entrée du besoin évaluation, reste soumise à un questionnement de la comparabilité des outils disponibles, de leur contexte d’utilisation et de leur mode d’administration (Worden, A et al, 2008, 393). La revue des publications sur le sujet nécessite la recherche de preuves de validité dans un grand nombre de travaux : 357 dans une production de la Veteran Administration, sans toutefois que soit mentionnée l’évaluation de la qualité de vie per se (Feil, D et al 2007, 141). Pourtant, c’est bien la prise en compte de ce concept qui apparaît primordial dans le champ des démences. La spécificité des travaux et l’importance de la problématique de la qualité de vie en matière de prise en charge des patients souffrant de démence sont en effet retrouvées dans de nombreux travaux, qui soulignent les fortes spécificités de ce domaine entre qualité de vie liée à la santé, capacités cognitives, degré d’autonomie, humeur… (Banerjee, S et al. 2009, 22). Dans une revue récente publiée par Naglie, G et al (2007, 281), les approches utilisées sont rappelées : observation des comportements et évènements, recueil par les soignants ou par des proches, et enfin opinion formulée par le patient. Cette dernière source a été longtemps sous-utilisée, et il apparaît désormais pertinent de différencier les populations, par exemple en fonction du score du MMSE (mini mental state examination), l’idéal étant de disposer des différentes sources. Sur la base d’une analyse méthodologique rigoureuse, trois mesures spécifiques de qualité de vie sont considérées comme suffisamment documentées : QOL-AD (13 items), DQOL (30 items) et ADRQL (47 items), tandis que de nombreuses échelles génériques restent utilisées telles SF-12 ou SF-36. On notera un certain retard d’utilisation des échelles spécifiques dans les essais thérapeutiques contrôlés de médicaments, ainsi que l’émergence d’une prise en compte de la qualité de vie des soignants. 127 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Dans un rapport de conférence de consensus récent (Rabins, PV et al. 2007, 313) on trouve une mise en garde quant à l’utilisation des mesures de qualité de vie comme indicateurs de résultats, notamment eu égard aux limitations cognitives chez certains patients, mais aussi en raison de la subjectivité et de la composante émotionnelle des soignants. Toutefois, si l’évaluation de la qualité de vie ne devrait pas être prise en compte comme résultat principal d’approches ciblant la cognition, elle devrait être le pilier de l’évaluation d’interventions visant le comportement, le niveau d’activité ou le bien-être. Ces outils génèrent désormais des publications qui enrichissent la connaissance de la prise en soins de ces pathologies. La comparaison des évaluations entre patients et soignants, basée sur l’administration de l’instrument QOL-AD dans 24 institutions différentes, suggère que si le facteur le mieux corrélé avec la qualité de vie est pour les soignants le niveau de dépendance, c’est l’humeur qui est le meilleur prédicteur de la qualité de vie ressentie par les patients (Hoe, J. et al 2006, 190). Une étude plus ancienne (Hickey, EM et al. 2000, 187) basée sur l’échelle HR-QOL, tout en soulignant sa stabilité et sa cohérence interne, soulignait l’absence de corrélation des évaluations soignant-soigné sur l’existence de symptômes dépressifs. Dans une autre publication, différents facteurs apparaissent positivement liés à la qualité de vie des résidents : implication des soignants, spécialisation des intervenants, existence de formations spécifiques en matière de démence, qualité de la communication entre soignant et soigné, tandis que la rotation de postes apparaît bénéfique pour la qualité de vie des soignants (Zimmerman, S et al. 2005, 395). Les travaux visant à renforcer la validation ou à améliorer ces outils sont poursuivis. L’outil QOL-AD apparaît bien corrélé avec d’autres outils, bénéficie d’un bon niveau de stabilité inter-observateurs, de bonnes propriétés psychométriques, tout en étant facilement utilisable dans un large éventail de sévérité de la maladie (Thorgrimsen, L. et al 2003, 365). La validité et la fiabilité d’une version révisée de l’ADRQL, qui semble améliorer ses qualités métrologiques, plaident pour son utilisation dans différents environnements et auprès de personnes présentant des niveaux d’atteinte variés (Kasper, JD et al. 2009, 216). Pour d’autres auteurs , tout en soulignant la caractère central de l’évaluation de la qualité de vie, il apparaît plus pertinent d’adopter un stratégie de choix des instruments d’évaluation plus étroitement adaptée au contexte sur des critères tels que : sévérité de la démence, type de soins, environnement et domaine de qualité de vie concernés (Scholzel-Dorenbos, CJM et al. 2006, 341). En parallèle, de nouveaux projets visent à développer des approches multidimensionnelles plus globales, telles le projet H.I.L.D.E. qui vise à intégrer huit dimensions dans l’évaluation de la qualité de vie des personnes démentes : environnement physique, environnement social, qualité des soins, compétence comportementale, état médical et fonctionnel, état cognitif, troubles psycho-comportementaux, bien-être (Becker, S 128 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD et al. (2005, 25). La prise en compte de la littérature internationale permet d’ailleurs de souligner que les communautés scientifiques tendent à développer des approches propres à chaque pays. C’est le cas de l’échelle QUALIDEM aux Pays-Bas (Ettema, TP et al. 2006,132), ou de QUALID (Falk, H et al. 2007, 138), avec pour chacun de ces outils la nécessité d’en établir à la fois la validité interne et la validité externe. L’évaluation de prises en charge centrées sur des approches de soins spécifiques, tels les soins personnalisés, donnent également lieu à des travaux visant à valider des échelles adaptées à de tels processus autour de la connaissance de la personne, ou de la communication par exemple (Chappell, NL et al. 2007, 65). Parmi les tendances émergentes visant à centrer les soins sur la personne et à privilégier la notion de qualité de vie, le DCM (dementia care mapping, cartographie des soins pour la personne démente) semble retenir l’attention de certaines équipes (Kuhn, D et al. 2000, 230). Démarche d’amélioration des pratiques plus que simple outil d’évaluation de la qualité de vie, il s’agit d’une approche centrée sur le bienêtre du patient, sur lequel un certain nombre de travaux de recherche ont été conduits (Brooker, D. et al. 2005, 50) (Fossey, J et al. 2002, 149). En visant à capturer à la fois le processus au niveau du comportement et le résultat au niveau du bien-être, le DCM semble pouvoir impacter les différents niveaux de la qualité de vie (Innes, A et al. 2009, 203), avec une corrélation entre les scores de DCM, l’état de conscience et le statut fonctionnel (Edelman, P et al. 128-2009). Il a notamment été utilisé pour analyser la relation entre DCM, ADL, prescription de psychotropes (Ballard C. et al. 2001, 19). Enfin, on peut citer dans cette démarche de cartographie des soins comprise à la fois comme outil d’évaluation et comme outil de pilotage tel la participation des infirmières à des « serial trial interventions » (Simpson, MR et al, 2007, 349), à la frontière du champ de l’organisation de la prise de soins dans une logique de personnalisation, les travaux effectués en matière de trajectoires de soins. A l’instar d’autres démarches menées dans le système de santé britannique, qui visent à inscrire dans le temps et en fonction de l’évolution des besoins, les dynamiques visant à améliorer la qualité de vie des personnes (Moultrie, K et al. 2005, 276). 1.8 Autres thèmes émergents de la littérature Efficacité de la formation S’intéressant aux acteurs, la recherche de Tolson, D et al rapportée dans Influence of Policies on Nursing Practice in Long-Terme Care Environnement for Older People, 2004 (366) explore la conscience, l’accès et les usages des infirmières face aux programmes portant sur l’environnement des personnes âgées en Écosse. Plusieurs résultats sont intéressants. Il apparaît notamment qu’un doute subsiste chez elles concernant les rapports des programmes avec les priorités des personnes âgées. Ce d’autant plus qu’en tant que professionnelles elles semblent s’intéresser davantage à la régulation ou à la santé physique qu’aux problèmes de 129 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD communication et de relation, pourtant mis en avant par les personnes âgées, selon les programmes. Les processus pour mobiliser les infirmières sont finalement assez inefficients, y compris via Internet, ce qui limite leur adhésion et même leur compréhension de la place de ces programmes. Il faudrait donc mieux les identifier, et surtout aider leur mise en œuvre. Contrôle social et reportabilité La question du signalement par les membres de la famille des abus et négligences dont sont victimes les personnes âgées de plus de 65 ans dans la Michigan, fait l’objet de l’article de Griffore, RJ et al : Familiy Members’Reports of Abuse in Michigan Nursing Homes, 2009 (168). Les auteurs rappellent tout d’abord qu’en l’espèce les formes d’abus sont multiples : non seulement au plan physique, psychologique, financier ou sexuel, mais aussi les abus liées à des situations de dépersonnalisation, de stigmatisation ou de discrimination dans les prises en charge. Après avoir multiplié les entretiens téléphoniques avec les proches afin de reconstituer des séquences de vie, ils notent que les situations de négligence et de mauvais traitements en institution sont plus souvent rapportées par les familles et sont, en tout cas, plus nombreuses que les résultats donnés sur ce sujet par les autorités (notamment à travers l’activité du médiateur), et tout spécialement en ce qui concerne les établissements. Cependant il est assez difficile de vérifier ces chiffres, alors que c’est pourtant une nécessité pour l’avenir. En outre, il faudra aussi comprendre pourquoi les proches ne signalent pas tous les faits dont ils peuvent avoir connaissance. Qualité, statut institutionnel et autres variables S’agissant de comparer la qualité des soins dans deux types d’institution, à but lucratif et sans but lucratif, Comondore, WR et al proposent une analyse multimodale systématique et une méta-analyse à partir d’un ensemble de données disponibles : bases de données, fichiers personnels, expertises, revues d’articles référencés…), entre 1965 et 2003. Les résultats synthétiques rapportés dans Quality of care in for-Profit and not-for-Profit nursing Homes : Systematic Review and Meta-Analysis, 2009 (84) valorisent de façon significative le secteur non-lucratif sur deux plans principaux, à savoir une plus forte qualité des personnels, et une plus faible prévalence des escarres. En revanche, les résultats sur les deux autres plans examinés, à savoir l’utilisation de la contrainte physique et la bonne régulation des allocations ne sont pas significatifs. Resterait, disent-ils encore, à établir les coûts comparés de ces deux solutions et à élargir cette recherche en dehors des USA et du Canada. Enfin, d’autres variables seraient également à prendre en compte : l’utilisation d’attaches ou non, la petite entreprise versus le grand groupe, la municipalité versus un système fédéral. Kjøs, BØ et al, Quality Improvement in a Publicly Provided Long-Term Care System : the Case of Norway, 2008 (224) explorent, quant à eux, dans quelle mesure le changement de qualité est bien réalisé en Norvège et dans quelle mesure il y est associé avec les caractéristiques des directeurs, du secteur géographique ou de la taille de la municipalité. Utilisant une analyse 130 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD multi variée à partir d’un échantillon représentatif de 32 municipalités et de 64 directeurs d’établissements, les auteurs expliquent que les changements dans la qualité des activités varient en réalité du plus haut au plus faible. Cependant, ils soutiennent aussi que certaines caractéristiques favorisent plus nettement la qualité, comme l’implication des directeurs et la participation des employés, ou encore la taille des municipalités examinées. Des préférences des personnes âgées à la satisfaction du consommateur Dans Factors Affecting the Long-Term Care Preferences of the Elderly in Taiwan, 2008 (69) Chung, M-H et al, cherchent à prendre en considération les variables démographiques, de santé et d’accès aux soins, pour mieux comprendre les facteurs économiques et familiaux qui pèsent sur la connaissance et les attitudes que des personnes âgées peuvent développer face aux différents types de prise en charge qui les concernent. Partant d’un échantillon de 562 patients auxquels a été proposé un questionnaire déjà utilisé par certains auteurs, ils montrent que tout à la fois la situation ethnique et la nécessité d’une prise en charge complémentaire conditionnent de manière significative les préférences exprimées par les personnes âgées à Taiwan. Ce résultat peut aider à améliorer la compréhension de la demande de ces personnes et à consolider l’utilité de ces services. Ce qui, au final, peut améliorer leur qualité de vie, surtout s’ils sentent que leurs préférences ont été prises en considération et que leurs besoins sont satisfaits. Enfin, les auteurs recommandent que des études sur la qualité de vie se développent, concernant non seulement les personnes âgées, mais aussi les soignants. Au demeurant, c’est bien à ces derniers qu’il revient de mieux comprendre les préférences des personnes âgées et d’aider les familles à en discuter avec elles suffisamment tôt, avant qu’elles ne deviennent handicapées ou malades. Enfin, dans leur article : The Role of Consumer Satisfaction in Ensuring Quality Long-Term Care, 2009, (182), Harris-Kojetin, LD et al estiment que l’information relative à la satisfaction du consommateur, ce dont chacun est familier dans les nombreux domaines de la consommation des biens, peut favoriser une large gamme de pratiques en public et en privé visant à améliorer la qualité des soins de longue durée. Cependant, malgré la certitude que le bénéficiaire est le mieux placé pour évaluer la qualité, bien mesurer et bien utiliser cette information reste un défi. Aussi les auteurs commencent-ils par définir la notion de satisfaction du consommateur, avant d’en montrer et d’en discuter les possibles usages dans une perspective d’amélioration de la qualité. Puis ils montrent comment saisir et gérer les meilleures occasions pour une large utilisation de cette information et pour gagner ce défi visant plus de qualité dans les soins de longue durée. Sans oublier de rappeler que ce critère peut aussi servir à informer les autorités publiques au niveau des agences fédérales, dans une perspective d’amélioration du marché des services. 131 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Références 1. Ackermann A, Oswald WD.Keeping and furthering autonomy in nursing home residents: An overview of existing measures.Erhalt und förderung der selbstständigkeit bei pflegeheimbewohnern: Ein überblick über bestehende ansätze.2006; 19(2):59-71. 2. Agree EM, Freedman VA, Cornman JC, Wolf DA, Marcotte JE.Reconsidering Substitution in Long-Term Care: When Does Assistive Technology Take the Place of Personal Care? J Gerontology B Psychol Sci Soc Sci.2005 September 1, 2005; 60 (5): S272-80. 3. Ahmed A, Ekundayo OJ.Cardiovascular Disease Care in the Nursing Home: The Need for Better Evidence for Outcomes of Care and Better Quality for Processes of Care. Journal of the American Medical Directors Association.2009; 10 (1):1-3. 4. Alanen HM, Finne-Soveri H, Leinonen E. Factors associated with non-use of antipsychotics among older residents with schizophrenia in long-term institutional care. International Journal of Geriatric Psychiatry.2008; 23(12):1261-5. 5. Albert SM.Behavioral Interventions to Reduce Risk of fall in Nursing Home Residents. Journal of the American Medical Directors Association.2009; 10 (9):593-4. 6. Alice Oborne C, Hooper R, Swift CG, Jackson SHD. Explicit evidence-based criteria to assess the quality of prescribing to elderly nursing home residents.AgeAgeing.2003 January 1, 2003; 32 (1):102-8. 7. Amer MS, Mousa SM, Abdel Rahman TT, Saber HG.Malnutrition and its risk factors in nursing home residents in Cairo. Journal of the American Geriatrics Society.2009; 57(9):1716-8. 8. Andersson I, Pettersson E, Sidenvall B.Daily life after moving into a care homeexperiences from older people, relatives and contact persons.J Clin Nurs.2007 Sep; 16 (9):1712-8. 9. Andresen M, Puggaard L. Autonomy among physically frail older people in nursing home settings: a study protocol for an intervention study.BMC Geriatric 2008; 8: 32. 10. Andresen M, Runge U, Hoff M, Puggaard L. Perceived Autonomy and Activity Choices among Physically Disabled Older People in Nursing Home Settings: A Randomized Trial’s Aging Health. 2009. Dec; 21(8):1133-58. 11. Andrews GJ, Peter E. Moral geographies of restraint in nursing homes. Worldviews on Evidence-Based Nursing.2006; 3(1):2-7. 12. Rahman Anna, Jane KS, Lydia M. Staff Assignment Practices in Nursing Homes: Review of the Literature. Journal of the American Medical Directors Association. 2009 ; 10(1) :410. 13. Aubin M, A G, Hadjistavropoulos T, Verreault R. L’évaluation systématique des instruments pour mesurer la douleur chez les personnes âgées ayant des capacités réduites à communiquer. Pain Resource management.2007; 12(3):195. 132 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD 14. Aud MA.Dangerous wandering elopements of older adults with dementia from longterm care facilities. American Journal of Alzheimer's disease and Other Dementias.2004; 19(6):361-8. 15. Ayalon L, Arean P, Bornfeld H, Beard R.Long term care staff beliefs about evidence based practices for the management of dementia and agitation. International Journal of Geriatric Psychiatry.2009; 24(2):118-24. 16. Badger F, Clifford C, Hewison A, Thomas K.An evaluation of the implementation of a programme to improve end-of-life care in nursing homes. Palliative Medicine.2009 September 1, 2009; 23(6):502-11. 17. Baier R, Butterfield K, Patry G, Harris Y, Gravenstein S.Identifying Star Performers: The Relationship between Ambitious Targets and Nursing Home Quality Improvement. Journal of the American Geriatrics Society.2009; 57(8):1498-503. 18. Baier RR, Gifford DR, Patry G, Banks SM, Rochon T, DeSilva D.Ameliorating pain in nursing homes: A collaborative quality-improvement project. Journal of the American Geriatrics Society.2004; 52(12):1988-95. 19. Ballard C, O'Brien J, James I, Mynt P, Lana M, Potkins D.Quality of life for people with dementia living in residential and nursing home care: The impact of performance on activities of daily living, behavioural and psychological symptoms, language skills, and psychotropic drugs. International Psychogeriatrics.2001; 13(1):93-106. 20. Ballard CG, Margallo-Lana ML.The relationship between antipsychotic treatment and quality of life for patients with dementia living in residential and nursing home care facilities. Journal of Clinical Psychiatry.2004; 65(SUPPL. 11):23-8. 21. Ballard C, Lana MM, Theodoulou M, Douglas S, McShane R, Jacoby R.A Randomised, Blinded, Placebo-Controlled Trial in Dementia Patients Continuing or Stopping Neuroleptics (The DART-AD Trial). PLoS Med. 2008; 5(4):e76. 22. Banerjee S, Samsi K, Petrie CD, Alvir J, Treglia M, Schwam EM. What do we know about quality of life in dementia? A review of the emerging evidence on the predictive and explanatory value of disease specific measures of health related quality of life in people with dementia. International Journal of Geriatric Psychiatry.2009; 24(1):15-24. 23. Barca ML, Selbæk G, Laks J, Engedal K. Factors associated with depression in Norwegian nursing homes. International Journal of Geriatric Psychiatry.2009; 24(4):41725. Bauer M.Staff-family relationships in nursing home care: A typology of challenging behaviours. International Journal of Older People Nursing.2007; 2 (3):213-8. 24. 25. Becker S, Kruse A, Schröder J, Seidl U. Das Heidelberger Instrument zur Erfassung von Lebensqualität bei Demenz (H.I.L.DE.).Dimensionen von Lebensqualität und deren Operationalisierung.[The Heidelberg instrument for the assessment of quality of life in people suffering from dementia (H.I.L.DE.)Dimensions of quality of life and methods of operationalization.Zeitschrift für Gerontologie und Geriatrie.2005; 38(2):108-21. 26. Benjamin K, Edwards N, Caswell W.Factors influencing the physical activity of older adults in long-term care: Administrators' perspectives. Journal of Aging and Physical Activity.2009; 17(2):181-95. 133 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD 27. Bergland A, Kirkevold M.The significance of peer relationships to thriving in nursing homes. Journal of Clinical Nursing.2008; 17(10):1295-302. 28. Bergland Å, Kirkevold M.Resident-caregiver relationships and thriving among nursing home residents. Research in Nursing and Health.2005; 28(5):365-75. 29. Bern-Klug M.A Framework for Categorizing Social Interactions Related to End-of-Life Care in Nursing Homes.Gerontologist.2009 Aug; 49(4):495-507. 30. Bishop CE, Weinberg DB, Leutz W, Dossa A, Pfefferle SG, M. Zincavage R.Nursing Assistants' Job Commitment: Effect of Nursing Home Organizational Factors and Impact on Resident Well-Being.Gerontologist.2008 July 1, 2008; 48(suppl_1):36-45. 31. Black BS, Finucane T, Baker A, Loreck D, Blass D, Fogarty L, et al.Making the transition to nursing home life: A framework to help older adults adapt to the long-term care environment. Alzheimer Disease and Associated Disorders.2006; 20 (4):283-90. 32. Boekhorst S.The effects of group living homes on older people with dementia: a comparison with traditional nursing home care. International Journal of Geriatric Psychiatry.2009; 24(9):970-8. 33. Bonner A, MacCulloch P, Gardner T, Chase CW.A Student-Led Demonstration Project on Fall Prevention in a Long-Term Care Facility. Geriatric Nursing.2007; 28(5):312-8. 34. Bonner AF. Falling into place: A practical approach to interdisciplinary education on falls prevention in long-term care. Annals of Long-Term Care.2006; 14(6):21-9. 35. Bouman WP, Arcelus J, Benbow SM. Nottingham study of sexuality and ageing (NoSSA II).Attitudes of care staff regarding sexuality and residents: A study in residential and nursing homes. Sexual and Relationship Therapy.2007; 22(1):45-61. 36. Bourret EM, Bernick LG, Cott CA, Kontos PC.The meaning of mobility for residents and staff in long-term care facilities. Journal of Advanced Nursing.2002; 37 (4):338-45. 37. Bowman C, Whistler J, Ellerby M.A national census of care home residents. Age Ageing.2004 November 1, 2004; 33(6):561-6. 38. Bowman JJ, Keller HH.Assessing nutritional risk of long-term residents.Canadian.Journal of Dietetic Practice and Research.2005; 66(3):155-61. 39. Boyle G. Facilitating choice and control for older people in long-term care. Health & social care in the community.2004; 12(3):212-20. 40. Boyle G.Role of autonomy in explaining mental ill health and depression among older people in long-term care settings. Ageing and Society.2005; 25 (Part 5):731-48. 41. Bradway C, DiResta J, Fleshner I, Polomano RC.Obesity in nursing homes: A critical review. Journal of the American Geriatrics Society.2008; 56(8):1528-35. 42. Bramble M, Moyle W, McAllister M.Seeking connection: Family care experiences following long-term dementia care placement. Journal of Clinical Nursing. 2009; 18(22):3118-25. care 134 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD 43. Brandburg GL.Making the transition to nursing home life: a framework to help older adults adapt to the long-term care environment. Journal of Gerontological Nursing.2007; 33(6):50-6. 44. Brayne S, Lovelace H, Fenwick P. End-of-Life Experiences and the Dying Process in a Gloucestershire Nursing Home as Reported by Nurses and Care Assistants. American Journal of Hospice and Palliative Medicine.2008 June 1, 2008; 25(3):195-206. 45. Brazil K, Krueger P, Bedard M, Kelley ML, McAiney C, Justice C, et al.Quality of care for residents dying in Ontario long-term care facilities: Findings from a survey of directors of care. Journal of Palliative Care.2006; 22(1):18-25. 46. Briesacher B, Limcangco R, Simoni-Wastila L, Doshi J, Gurwitz J.Evaluation of nationally mandated drug use reviews to improve patient safety in nursing homes: A natural experiment. Journal of the American Geriatrics Society.2005; 53(6):991-6. 47. Briesacher BA, Limcangco MR, Simoni-Wastila L, Doshi JA, Levens SR, Shea DG, et althea Quality of Antipsychotic Drug Prescribing in Nursing Homes. Arch Intern Med.2005 June 13, 2005; 165(11):1280-5. 48. Brittle N, Patel S, Wright C, Baral S, Versfeld P, Sackley C. An exploratory cluster randomized controlled trial of group exercise on mobility and depression in care home residents. Clinical Rehabilitation.2009 February 1, 2009; 23(2):146-54. 49. Brooker D.What is person-centred care in dementia. Reviews in Clinical Gerontology.2003; 13(03):215-22. 50. Brooker D.Dementia Care Mapping a Review of the Research Literature.Gerontologist.2005 October 1, 2005; 45(suppl_1):11-8. Brooker D, Duce L.Wellbeing and activity in dementia: a comparison of group reminiscence therapy, structured goal-directed group activity and unstructured time. Aging & mental health.2000; 4(4): 354 -8. 51. 52. Brooker DJ, Woolley RJ, Lee D. Enriching opportunities for people living with dementia in nursing homes: An evaluation of a multi-level activity-based model of care. Aging & mental health.2007; 11(4):361-70. 53. Buettner LL, Fitzsimmons S. AD-venture program: Therapeutic biking for the treatment of depression in long-term care residents with dementia. American Journal of Alzheimer's disease and Other Dementias.2002; 17(2):121-7. 54. Byrne GJ.Training nursing home staff to improve psychosocial care reduces neuroleptic use in people with dementia without an increase in agitation. Evidence Based Mental Health.2006 November 1, 2006; 9(4):103-. 55. Canavan PK, Cahalin LP, Lowe S, Fitzpatrick D, Harris M, Plummer-D'Amato P. Managing Gait Disorders in Older Persons Residing in Nursing Homes: A Review of Literature. Journal of the American Medical Directors Association.2009; 10(4):230-7. 56. Caprio AJ, Hanson LC, Munn JC, Williams CS, Dobbs D, Sloane PD, et al. Pain, Dyspnoea, and the Quality of Dying in Long-Term Care. Journal of the American Geriatrics Society.2008; 56(4):683-8. 135 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD 57. Carpenter BD. Family, Peer, and Staff Social Support in Nursing Home Patients: Contributions to Psychological Well-Being. Journal of Applied Gerontology. 2002 September 1, 2002; 21 (3):275-93. 58. Carpenter I, Perry M, Challis D, Hope K. Identification of registered nursing care of residents in English nursing homes using the Minimum Data Set Resident Assessment Instrument (MDS/RAI) and Resource Utilisation Groups version III (RUG-III).Age ageing. 2003 May 1, 2003; 32(3):279-85. 59. Carpiac-Claver ML, Levy-Storms L. In a manner of speaking: Communication between nurse aides and older adults in long-term care settings. Health Communication.2007; 22(1):59-67. 60. Carrier N, West GE, Ouellet D.Cognitively impaired residents' risk of malnutrition is influenced by foodservice factors in long-term care. Journal of Nutrition for the Elderly. 2007; 25(3-4):73-87. 61. Carter JL, O'Riordan SE, Eaglestone GL, Delaney MP, Lamb EJ.Chronic kidney disease prevalence in a UK residential care home population.Nephrol Dial Transplant.2008 April 1, 2008; 23(4):1257-64. 62. Cerase-Feurra V. Assessment of the quality of long-term care of elderly people based on the resident assessment instrument (RAI) data. Gérontologie et Société.2001; 99(4):16177. Challis D. Dependency in older people recently admitted to care homes. Age and Ageing.2000; 29(3):255-60. 63. 64. Chan HY, Pang SM.Quality of life concerns and end-of-life care preferences of aged persons in long-term care facilities. Journal Clin Nurs.2007 Nov; 16(11):2158-66. 65. Chappell NL, Reid CR, Gish JA. Staff-based measures of individualized care for persons with dementia in long-term care facilities. Dementia.2007; 6(4):527-47. 66. Chenoweth L, King MT, Jeon Y-H, Brodaty H, Stein-Parbury J, Norman R, et al. Caring for Aged Dementia Care Resident Study (CADRES) of person-centred care, dementiacare mapping, and usual care in dementia: a cluster-randomised trial. The Lancet Neurology.2009; 8(4):317-25. 67. ChinAPaw MJM Van Poppel MNM Van Mechelen W.Effects of resistance and functional-skills training on habitual activity and constipation among older adults living in long-term care facilities: A randomized controlled trial.BMC Geriatrics.2006; 6. 68. Chung JCC.Activity Participation and Well-being of People with Dementia in LongTerm-Care Settings.OTJR Occupation, Participation and Health.2004; 24(1):22-31. 69. Chung MH, Hsu N, Wang YC, Lin HC, Huang YL, Amidon RL, et al. Factors affecting the long-term care preferences of the elderly in Taiwan. Geriatric Nurs.2008 Sep-Oct; 29 (5):293-301. 70. Clare L, Rowlands J, Bruce E, Surr C, Downs M. 'I don't do like I used to do': A grounded theory approach to conceptualising awareness in people with moderate to severe dementia living in long-term care. Social Science and Medicine. 2008; 66(11):236677. 136 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD 71. Closs SJ, Barr B, Briggs M, Cash K, Seers K.A Comparison of Five Pain Assessment Scales for Nursing Home Residents with Varying Degrees of Cognitive Impairment. Journal of Pain and Symptom Management.2004; 27(3):196-205. 72. Cohen-Mansfield J, Aleksandra P-G.Bathing: A framework for intervention focusing on psychosocial, architectural and human factors considerations. Archives of Gerontology and Geriatrics.2007; 45(2):121-35. 73. Cohen-Mansfield J, Dakheel-Ali M, Marx MS.Engagement in Persons with Dementia: The Concept and Its Measurement. American Journal of Geriatric Psych. 2009; 17(4):299-307. 74. Cohen-Mansfield J, Golander H, Arnheim G.Self-identity in older persons suffering from dementia: preliminary results. Social Science & Medicine.2000; 51(3):381-94. 75. Cohen-Mansfield J, Jensen B.Changes in Habits Related to Self-care in Dementia: The Nursing Home Versus Adult Day Care. American Journal of Alzheimer's disease and Other Dementias.2007 July 1, 2007; 22(3):184-9. 76. Cohen-Mansfield J, Judith WT.Hearing Aid Use in Nursing Homes, Part 1: Prevalence Rates of Hearing Impairment and Hearing Aid Use. Journal of the American Medical Directors Association.2004; 5(5):283-8. 77. Cohen-Mansfield J, Libin A, Marx MS.Nonpharmacological Treatment of Agitation: A Controlled Trial of Systematic Individualized Intervention. Journal Gerontology and Biology Sci Med Sci. 2007 August 1, 2007; 62(8):908-16. 78. Cohen-Mansfield J, Lipson S. Pain in Cognitively Impaired Nursing Home Residents: How Well Are Physicians Diagnosing It? Journal of the American Geriatrics Society.2002; 50(6):1039-44. 79. Cohen-Mansfield J, Lipson S.The under detection of pain of dental etiology in persons with dementia. American Journal of Alzheimer's disease and Other Dementias.2002 July 1, 2002; 17(4):249-53. 80. Cohen-Mansfield J, Parpura-Gill A, Golander H.Salience of self-identity roles in persons with dementia: differences in perceptions among elderly persons, family members and caregivers. Social Science & Medicine.2006; 62(3):745-57. 81. Cohen-Mansfield J, Parpura-Gill A, Golander H.Utilization of Self-Identity Roles for Designing Interventions for Persons with Dementia. Journal Gerontol B Psychol Sci Soc Sci. 2006 July 1, 2006; 61(4):P202-12. 82. Cohen-Mansfield J, Werner P.The effects of an enhanced environment on nursing home residents who pace.Gerontologist.1998 April 1, 1998; 38(2):199-208. 83. Comas-Herrera A, Wittenberg R, Pickard L, Knapp M. Cognitive impairment in older people: Future demand for long-term care services and the associated costs. International Journal of Geriatric Psychiatry.2007; 22(10):1037-45. 84. Comondore VR, Devereaux PJ, Zhou Q, Stone SB, Busse JW, Ravindran NC. Quality of care in for-profit and not-for-profit nursing homes: Systematic review and metaanalysis.BMJ.2009; 339(7717):381-4. 137 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD 85. Cook G.Impact of sensory impairment on social interaction between residents in care homes. International Journal of Older People Nursing.2006; 1(4):216-24. 86. Cook G.The risk to enduring relationships following the move to a care home. International Journal of Older People Nursing.2006; 1(3):182-5. 87. Cook GA. Older people actively reconstruct their life in a care home. International Journal of Older People Nursing.2008; 3(4):270-3. 88. Cooney A, Murphy K, O'Shea E. Resident perspectives of the determinants of quality of life in residential care in Ireland. Journal Adv Nurs.2009 May; 65(5):1029-38. 89. Cooper J, Freeman MH, Cook CL, AH. B.Assessment of psychotropic and psychoactive drug loads and falls in nursing facility residents. The Consultant Pharmacist.2007; 22 (6):483-9. 90. Coughlan R, Ward L.Experiences of recently relocated residents of a long-term care facility in Ontario: Assessing quality qualitatively. International Journal of Nursing Studies.2007; 44 (1):47-57. 91. Cox H, Puffer S, Morton V, Cooper C, Hodson J, Masud T. Educating nursing home staff on fracture prevention: a cluster randomised trial. Age Ageing.2008 March 1, 2008; 37(2):167-72. 92. Crilly J, Chaboyer W, Wallis M.Continuity of care for acutely unwell older adults from nursing homes. Scandinavian Journal of Caring Sciences.2006; 20(2):122-34. 93. Crilly RG, McKercher HG, Hindman D, Pavlakovic R, Kloseck M. Prevention of fractures in the long-term care population: The gap between evidence and practice. Geriatrics Today: Journal of the Canadian Geriatrics Society.2003; 6(1):16-20. 94. Crogan NL, Pasvogel A.The Influence of Protein-Calorie Malnutrition on Quality of Life in Nursing Homes. J Gerontol A Biol Sci Med Sci. 2003 February 1, 2003; 58(2):M15964. 95. Crotty M, Rowett D, Spurling L, Giles LC, Phillips PA.Does the addition of a pharmacist transition coordinator improve evidence-based medication management and health outcomes in older adults moving from the hospital to a long-term care facility? Results of a randomized, controlled trial. American Journal Geriatric Pharmacotherapy.2004; 2(4):257-64. 96. Cryer C.Hip protector compliance among older people living in residential care homes. Injury Prevention.2002; 8(3):202-6. 97. Culp K, Mentes J, Wakefield B. Hydration and acute confusion in long-term care residents. Western Journal of Nursing Research.2003; 25(3):251-66. 98. Curry A, Stark S.Quality of service in nursing homes. Health Services Management Research.2000; 13(4):205-15. 99. Cutler LJ, Kane RA, Degenholtz HB, Miller MJ, Grant L.Assessing and Comparing Physical Environments for Nursing Home Residents: Using New Tools for Greater Research Specificity.Gerontologist.2006 February 1, 2006; 46(1):42-51. 138 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD 100. Dahl LJ, Rebecca W, Aiying X, Angela K, David BC.Quality Improvement in Long Term Care: The Psychotropic Assessment Tool (PAT).Journal of the American Medical Directors Association.2008; 9(9):676-83. 101. Davies S, Cripacc C.Supporting quality improvement in care homes for older people: the contribution of primary care nurses. Journal Knurs Manag.2008.March 1, 2008; 16(2):115-20. 102. Davies S, Nolan M. 'Making it better': self-perceived roles of family caregivers of older people living in care homes: a qualitative studying. Journal Nurs Stud.2006 Mar; 43(3):281-91. 103. Davis S, Byers S, Nay R, Koch S.Guiding design of dementia friendly environments in residential care settings: Considering the living experiences.Dementia.2009 May 1, 2009;8 (2):185-203. 104. De Medeiros K, Beall E, Vozzella S, Brandt J. Television viewing and people with dementia living in long-term care: A pilot study. Journal of Applied Gerontology.2009; 28(5):638-48. 105. De Prins P, Henderickx E.Effectiveness in Older People's and Nursing Homes: The Search for Best (Quality) Practices.Nonprofit and Voluntary Sector Quarterly.2007 December 1, 2007; 36(4):549-71. 106. de Vera Barredo R, Dudley TJ.A descriptive study of losses associated with permanent long-term care placement. Journal of Geriatric Physical Therapy.2008; 31(3):87-92. 107. Decker CL, Adamek ME. Meeting the challenges of social work research in long-term care. Social Work in Health Care.2004; 38(3):47-65. 108. Degenholtz HB, Rosen J, Castle N, Mittal V, Liu D.The Association Between Changes in Health Status and Nursing Home Resident Quality of Life.Gerontologist.2008 October 1, 2008; 48(5):584-92. 109. Depla MFIA, Pols J, De Lange J, Smits CHM, De Graaf R, Heeren TJ.Integrating mental health care into residential homes for the elderly: An analysis of six Dutch programs for older people with severe and persistent mental illness. Journal of the American Geriatrics Society.2003; 51(9):1275-9. 110. Dermott M, McDaniel JL, Weiss EP, Tomazic TJ, Mattfeldt-Beman M.Is physical activity associated with appetite? A survey of long-term care residents. Journal of Nutrition for the Elderly. 2009; 28(1):72-80. 111. Deudon A, Maubourguet N, Gervais X, Leone E, Brocker P, Carcaillon L, et al.Nonpharmacological management of behavioural symptoms in nursing homes.Int J Geriatr Psychiatry.2009 Apr 15. 112. Dewing J.Participatory research: A method for process consent with persons who have dementia.Dementia.2007 February 1, 2007; 6(1):11-25. 113. Dharamsi S, Jivani K, Dean C, Wyatt C.Oral Care for Frail Elders: Knowledge, Attitudes, and Practices of Long-Term Care Staff. J Dent Educ. 2009 May 1, 2009; 73(5):581-8. 139 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD 114. Di Giulio P, Toscani F, Villani D, Brunelli C, Gentile S, Spadin P.Persistent family concerns in long-term care settings: Meaning and management. Journal of Palliative Medicine.2008; 11(7):1023-8. 115. Doherty D, Davies S, Woodcock L. Examining the impact of a specialist care homes support team. Nurs Stand.2008 Oct 8-14; 23(5):35-41. 116. Doll-Shankaruk M, Yau WNC, Oelke C.Implementation and effects of a medication pass nutritional supplement program in a long-term care facility: A pilot study. Journal of Gerontological Nursing.2008; 34(5):45-51. 117. Drageset J, Nygaard HA, Eide GE, Bondevik M, Nortvedt MW, Natvig GK.Sense of coherence as a resource in relation to health-related quality of life among mentally intact nursing home residents - a questionnaire study. Health Qual Life Outcomes.2008; 6:85. 118. Dreer LE, Mcgwin G, Scilley K, Meek GC, Dyer A, Seker D, et al.Development of a nursing home vision-targeted health-related quality of life questionnaire for older adults. Aging & mental health.2007; 11(6):722 - 33. 119. Droes R-M, Boelens-Van Der Knoop ECC, Bos J, Meihuizen L, Ettema TP, Gerritsen DL, et al. Quality of life in dementia in perspective: An explorative study of variations in opinions among people with dementia and their professional caregivers, and in literature.Dementia.2006 November 1, 2006; 5(4):533-58. 120. DuBeau CE, Ouslander JG, Palmer MH.Knowledge and Attitudes of Nursing Home Staff and Surveyors about the Revised Federal Guidance for Incontinence Care.Gerontologist.2007 August 1, 2007; 47(4):468-79. 121. Duffy B, Oyebode JR, Allen J.Burnout among care staff for older adults with dementia: The role of reciprocity, self-efficacy and organizational factors.Dementia.2009 November 1, 2009; 8(4):515-41. 122. Duncan JG, Forbes-Thompson S, Bott MJ.Unmet symptom management needs of nursing home residents with cancer. Cancer Nursing.2008; 31(4):265-73. 123. Duncan-Myers AM, Huebner RA.Relationship between choice and quality of life among residents in long-term-care facilities. American Journal of Occupational Therapy.2000; 54(5):504-8. 124. Durrant J.Urinary incontinence in nursing homes for older people. Age and Ageing.2003; 32(1):12-8. 125. Dwyer L-L, Nordenfelt L, Ternestedt B-M. Three Nursing Home Residents Speak About Meaning At the End of Life. Nursing Ethics.2008 January 1, 2008; 15(1):97-109. 126. Eakman AM, Havens MD, Ager SJ, Buchanan RL, Fee NJ, Gollick SG. Fall prevention in long-term care: An in-house interdisciplinary team approach. Topics in Geriatric Rehabilitation.2002; 17(3):29-39. 127. Edelman P, Fulton BR, Kuhn D, Chang C-H.A Comparison of Three Methods of Measuring Dementia-Specific Quality of Life: Perspectives of Residents, Staff, and Observers.Gerontologist.2005 October 1, 2005; 45 (suppl-1):27-36. 128. Edelman P, Kuhn D, Fulton BR.Influence of cognitive impairment, functional 140 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD impairment and care setting on dementia care mapping results. Aging & mental health.2004; 8(6):514 - 23. 129. Eisses AMH, Kluiter H, Jongenelis K, Pot AM, Beekman ATF, Ormel J.Care staff training in detection of depression in residential homes for the elderly: Randomised trial. British Journal of Psychiatry.2005; 186(MAY):404-9. 130. Elliott AF, McGwin G, Jr, Owsley C. Health-related quality of life and visual and cognitive impairment among nursing-home residents.Br J Ophthalmol.2009 February 1, 2009; 93(2):240-3. 131. Engel SE, Kiely DK, Mitchell SL. Satisfaction with End-of-Life Care for Nursing Home Residents with Advanced Dementia. Journal of the American Geriatrics Society.2006; 54(10):1567-72. 132. Ettema TP, Dröes R-M, de Lange J, Mellenbergh GJ, Ribbe MW.QUALIDEM: Development and evaluation of a dementia specific quality of life instrument-validation. International Journal of Geriatric Psychiatry.2007; 22(5):424-30. 133. Evans BC, Crogan NL.Using the FoodEx-LTC to Assess Institutional Food Service Practices Through Nursing Home Residents' Perspectives on Nutrition Care. J Gerontol A Biol Sci Med Sci. 2005 January 1, 2005; 60(1):125-8. 134. Evans C, Goodman C. Changing practice in dementia care for people in care homes towards the end of life. Dementia. 2009 August 1, 2009; 8 (3):424-31. 135. Everett B.Supporting sexual activity in long-term care.Nursing Ethics.2008; 15(1):87-96. 136. Exley C, Bamford C, Hughes J, Robinson L.Advance Care Planning: An opportunity for person-centred care for people living with dementia.Dementia.2009 August 1, 2009; 8(3):419-24. 137. Fahey T, Montgomery AA, Barnes J, Protheroe J.Quality of care for elderly residents in nursing homes and elderly people living at home: controlled observational study.BMJ.2003 March 15, 2003; 326(7389):580-. 138. Falk H, Persson L-O, Wijk H.A psychometric evaluation of a Swedish version of the Quality of Life in Late-Stage Dementia (QUALID) scale.International Psychogeriatrics. 2007; 19(06):1040-50. 139. Faulkner M, Davies S, Nolan M, Brown-Wilson C. Development of the combined assessment of residential environments (CARE) profiles.Journal of Advanced Nursing.2006; 55(6):664-77. 140. Featherstone K, James IA, Powell I, Milne D, Maddison C.A Controlled Evaluation of a Training Course for Staff Who Work with People with Dementia.Dementia. 2004 June 1, 2004; 3(2):181-94. 141. Feil D, Catherine M, David S. Quality Indicators for the Care of Dementia in Vulnerable Elders.Journal of the American Geriatrics Society.2007; 55: 2:293-301. 142. Feinberg LF, Whitlatch CJ.Decision-making for persons with cognitive impairment and their family caregivers.American Journal of Alzheimer's Disease and other 141 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Dementias.2002; 17(4):237-44. 143. Fink HA, Taylor BC, Tacklind JW, Rutks IR, Wilt TJ.Treatment Interventions in Nursing Home Residents With Urinary Incontinence: A Systematic Review of Randomized Trials. Mayo Clin Proc. 2008 December 1, 2008; 83(12):1332-43. 144. Finnema E, Dröes R-M, Ettema T, Ooms M, Adèr H, Ribbe M.The effect of integrated emotion-oriented care versus usual care on elderly persons with dementia in the nursing home and on nursing assistants: A randomized clinical trial.International Journal of Geriatric Psychiatry.2005; 20(4):330-43. 145. Fleming Cottrell RP, Gallant KA.The elders drum project: Enhancing quality of life for long-term care residents.Physical and Occupational Therapy in Geriatrics.2003; 22(2):5779. 146. Fonad E, Emami A, Wahlin TBR, Winblad B, Sandmark H.Falls in somatic and dementia wards at Community Care Units.Scandinavian Journal of Caring Science.2009; 23(1):2-10. 147. Forbes S, Bern-Klug M, Gessert C.End-of-life decision making for nursing home residents with dementia.Journal of Nursing Scholarship.2000; 32(3):251-8. 148. Fossey J, Ballard C, Juszczak E, James I, Alder N, Jacoby R.Effect of enhanced psychosocial care on antipsychotic use in nursing home residents with severe dementia: cluster randomised trial. BMJ: British Medical Journal.2006; 332(7544):756-61. 149. Fossey J, Lee L, Ballard C. Dementia care mapping as a research tool for measuring quality of life in care settings: psychometric properties.International Journal of Geriatric Psychiatry. 2002;17(11):1064-70. 150. Franklin L-L, Ternestedt B-M, Nordenfelt L. Views on Dignity of Elderly Nursing Home Residents.Nursing Ethics.2006 March 1, 2006; 13(2):130-46. 151. Froggatt K. 'Choice over care at the end of life':implications of the End of Life Care Initiative for older people in care homes.Journal of Research in Nursing.2005 March 1, 2005; 10(2):189-202. 152. Froggatt KA, Hoult L.Developing palliative care practice in nursing and residential care homes:the role of the clinical nurse specialist.Journal of Clinical Nursing.2002; 11(6):8028. 153. Furman CD, Pirkle R, O'Brien JG, Miles T. Barriers to the Implementation of Palliative Care in the Nursing Home.Journal of the American Medical Directors Association. 2007; 8(3 SUPPL. 2). 154. Furniss L, Burns A, Craig SK, Scobie S, Cooke J, Faragher B. Effects of a pharmacist's medication review in nursing homes.Randomised controlled trial.Br J Psychiatry.2000 Jun; 176: 563-7. 155. Gammack JK, Burke JM. Natural Light Exposure Improves Subjective Sleep Quality in Nursing Home Residents.Journal of the American Medical Directors Association.2009; 10(6):440-1. 156. Gastmans C, Milisen K.Use of physical restraint in nursing homes:clinical-ethical 142 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD considerations.J Med Ethics.2006 March 1, 2006; 32(3):148-52. 157. Gaugler JE.Staff perceptions of residents across the long-term care landscape.Journal of Advanced Nursing.2005; 49(4):377-86. 158. Gaugler JE, Kane RA. Activity outcomes for assisted living residents compared to nursing home residents: Findings from a longitudinal study.Activities, Adaptation and Aging.2005; 29(3):33-58. 159. Gaugler JE, Leach CR, Anderson KA.Correlates of resident psychosocial status in longterm care.International Journal of Geriatric Psychiatry.2004; 19(8):773-80. 160. Gerdin EW, Einarson S, Jonsson M, Aronsson K, Johansson I. Impact of dry mouth conditions on oral health-related quality of life in older people.Gerodontology.2005 Dec; 22 (4):219-26. 161. Gerritsen DL, Steverink N, Ooms ME, Ribbe MW.Finding a useful conceptual basis for enhancing the quality of life of nursing home residents.Quality of Life Research.2004; 13(3):611-24. 162. Glendinning C, Jacobs S, Alborz A, Hann M.A survey of access to medical services in nursing and residential homes in England.Br J Gen Pract.2002 Jul; 52(480):545-8. 163. Gonzalez-Salvador T, Lyketsos CG, Baker A, Hovanec L, Roques C, Brandt J, et al. Quality of life in dementia patients in long-term care.International Journal of Geriatric Psychiatry.2000; 15(2):181-9. 164. Goodall MA.The evaluation of spiritual care in a dementia care setting.Dementia. 2009 May 1, 2009; 8(2):167-83. 165. Grabowski DC, Mitchell SL.Family Oversight and the Quality of Nursing Home Care for Residents with Advanced Dementia.Medical Care.2009; 47(5):568-74. 166. Grant CF, Wineman JD.The garden-use model - An environmental tool for increasing the use of outdoor space by residents with dementia in long-term care facilities.Journal of Housing for the Elderly.2007; 21(1-2):89-115. 167. Grieger JA, Nowson CA, Ackland LM.Nutritional and functional status indicators in residents of a long-term care facility.Journal of Nutrition for the Elderly.2009; 28(1):4760. 168. Griffore R.Family Members' Reports of Abuse in Michigan Nursing Homes.Journal of Elder Abuse & Neglect.2009; 21(2):105-14. 169. Groenewoud M, A. Stef, van Exel M, N. Job A., Berg P, Marc, Huijsman P, Robbert.Building Quality Report Cards for Geriatric Care in The Netherlands: Using Concept Mapping to Identify the Appropriate "Building Blocks" From the Consumer's Perspective.Gerontologist.2008 February 1, 2008; 48(1):79-92. 170. Gruneir A, Mor V.Nursing Home Safety:Current Issues Improvement.Annual Review of Public Health.2008; 29 (1):369-82. 171. Gudmannsdottir GD, Halldorsdottir S.Primacy of existential pain and suffering in residents in chronic pain in nursing homes:A phenomenological and Barriers to 143 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD study.Scandinavian.Journal of Caring Sciences.2009; 23(2):317-27. 172. Hadjistavropoulos T, Marchildon GP, Fine PG, Herr K, Palley HA, Kaasalainen S, et al.Transforming long-term care pain management in North America: The policy-clinical interface.Pain Medicine.2009; 10(3):506-20. 173. Hall S.Living and dying with dignity:a qualitative study of the views of older people in nursing homes.Age and Ageing.2009; 38(4):411-6. 174. Hall S, Chochinov H, Harding R, Murray S, Richardson A, Higginson IJ.A Phase II randomised controlled trial assessing the feasibility, acceptability and potential effectiveness of dignity therapy for older people in care homes: study protocol.BMC Geriatr.2009; 9: 9. 175. Hamers JPH, Gulpers MJM, Strik W. Use of physical restraints with cognitively impaired nursing home residents.Journal of Advanced Nursing.2004; 45: 246-51. 176. Hancock GA, Woods B, Challis D, Orrell M.The needs of older people with dementia in residential care.Int J Geriatr Psychiatry.2006 Jan; 21(1):43-9. 177. Hanson LC, Eckert JK, Dobbs D, Williams CS, Caprio AJ, Sloane PD, et al. Symptom Experience of Dying Long-Term Care Residents.Journal of the American Geriatrics Society.2008; 56(1):91-8. 178. Hantikainen V.Nursing staff perceptions of the behaviour of older nursing home residents and decision making on restraint use: a qualitative and interpretative study.J Clin Nurs.2001 Mar; 10(2):246-56. 179. Hantikainen V, Käppeli S.Using restraint with nursing home residents:A qualitative study of nursing staff perceptions and decision-making.Journal of Advanced Nursing.2000; 32(5):1196-205. 180. Härlein J, Dassen T, Halfens RJG, Heinze C. Fall risk factors in older people with dementia or cognitive impairment: a systematic review. Journal of Advanced Nursing. 2009;65(5):922-33. 181. Harmer BJ, Orrell M.What is meaningful activity for people with dementia living in care homes?A comparison of the views of older people with dementia, staff and family carers.Aging Ment Health.2008 Sep; 12(5):548-58. 182. Harris-Kojetin LD, Stone RI. The role of consumer satisfaction in ensuring quality longterm care :Opportunities and challenges.Journal of Aging and Social Policy.2007; 19(2):43-61. 183. Hasson H, Arnetz JE. Nursing staff competence, work strain, stress and satisfaction in elderly care: A comparison of home-based care and nursing homes: Older people and Long-term care.Journal of Clinical Nursing.2008; 17(4):468-81. 184. Hellstrom UW, Sarvimaki A. Experiences of self-determination by older persons living in sheltered housing. Nurs Ethics.2007 May; 14(3):413-24. 185. Heudorf U, Schulte D.Surveillance of nosocomial infections in a long-term care facility: Incidence and risk factors.Surveillance nosokomialer Infektionen in einem Altenpflegeheim: Inzidenz und Risikofaktoren.2009; 52(7):732-44. 144 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD 186. Hewison A, Badger F, Clifford C, Thomas K.Delivering ‘Gold Standards’ in end-of-life care in care homes: A question of teamwork?Journal of Clinical Nursing.2009; 18(12):1756-65. 187. Hickey EM, Bourgeois MS. Health-related quality of life (HR-QOL) in nursing home residents with dementia: Stability and relationships among measures.Aphasiology.2000; 14(5-6):669-79. 188. Higgins I, Madjar I, Walton JA.Chronic pain in elderly nursing home residents: The need for nursing leadership.Journal of Nursing Management.2004; 12(3):167-73. 189. Hockley J, Dewar B, Watson J. Promoting end-of-life care in nursing homes using an 'integrated care pathway for the last days of life'.Journal of Research in Nursing.2005 March 1, 2005; 10(2):135-52. 190. Hoe J, Hancock G, Livingston G, Orrell M.Quality of life of people with dementia in residential care homes.British Journal of Psychiatry.2006; 188(5):460-4. 191. Hoe J, Hancock G, Livingston G, Woods B, Challis D, Orrell M. Changes in the Quality of Life of People With Dementia Living in Care Homes.Alzheimer Disease & Associated Disorders.2009; 23(3). 192. Holtkamp CCM, Kerkstra A, Ooms ME, van Campen C, Ribbe MW. Effects of the implementation of the Resident Assessment Instrument on gaps between perceived needs and nursing care supply for nursing home residents in the Netherlands.International Journal of Nursing Studies.2001; 38(6):619-28. 193. Holtkamp CCM, Kerkstra A, Ribbe MW, Campen Cv, Ooms ME.The relation between quality of co-ordination of nursing care and quality of life in Dutch nursing homes.Journal of Advanced Nursing.2000; 32(6):1364-73. 194. Hongsoo Kim CK, Charlene Harrington, William Greene, and Mathy Mezey A Panel Data Analysis of the Relationships of Nursing Home Staffing Levels and Standards to Regulatory Deficiencies.The Journals of Gerontology; Series B; Psychological sciences and social sciences.2009; 64B (2):269-78. 195. Hopper TL.”They're just going to get worse anyway”: Perspectives on rehabilitation for nursing home residents with dementia.Journal of Communication Disorders. 2003; 36 (5):345-59. 196. Hudgens J, Langkamp-Henken B, Stechmiller JK, Herrlinger-Garcia KA, Nieves C, Jr. Immune Function Is Impaired With a Mini Nutritional Assessment Score Indicative of Malnutrition in Nursing Home Elders With Pressure Ulcers.JPEN J Parenter Enteral Nutr.2004 November 1, 2004; 28(6):416-22. 197. Hughes C.Compliance with medication in nursing homes for older people: Resident enforcement or resident empowerment.Drugs & Aging.2008; 25(6):445-54. 198. Hughes CM, Goldie R. "I just take what I am given": adherence and resident involvement in decision making on medicines in nursing homes for older people: a qualitative survey.Drugs Aging.2009; 26(6):505-17. 199. Hughes CM, Lapane K, Watson MC, Davies HTO.Does organisational culture influence 145 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD prescribing in care homes for older people?A new direction for research.Drugs and Aging.2007; 24(2):81-93. 200. Hughes CM, Lapane KL.Administrative initiatives for reducing inappropriate prescribing of psychotropic drugs in nursing homes: How successful have they been?Drugs and Aging.2005; 22(4):339-51. 201. Hwang HL, Lin HS, Tung YL, Wu HC.Correlates of perceived autonomy among elders in a senior citizen home:A cross-sectional survey.International Journal of Nursing Studies.2006; 43(4):429-37. 202. Hyer L, Yeager CA, Hilton N, Sacks A. Group, individual, and staff therapy: An efficient and effective cognitive behavioral therapy in long-term care.American Journal of Alzheimer's disease and Other Dementias.2009; 23(6):528-39. 203. Innes A, Surr C.Measuring the well-being of people with dementia living in formal care settings:the use of Dementia Care Mapping.Aging & mental health.2001; 5(3):258 - 68. 204. Ip SP, Leung YF, Mak WP.Depression in institutionalised older people with impaired vision. Int J Geriatr Psychiatry.2000 Dec; 15(12):1120-4. 205. Isaksson U, Astrom S, Sandman PO, Karlsson S. Factors associated with the prevalence of violent behaviour among residents living in nursing homes.J Clin Nurs.2009 Apr; 18(7):972-80. 206. Jacobs S, Rummery K. Nursing Homes in England and their Capacity to Provide Rehabilitation and Intermediate Care Services.Social Policy and Administration.2002; 36(7):735-52. 207. Jensen B, Jiska C-M. How Do Self-Care Routines of Nursing Home Residents Compare with Past Self-Care Practices? Geriatric nursing (New York, NY).2006; 27(4):244-51. 208. Jones KR, Fink R, Pepper G, Hutt E, Vojir CP, Scott J, et al. Improving Nursing Home Staff Knowledge and Attitudes About Pain.Gerontologist. 2004 August 1, 2004;44 (4):469-78. 209. Jones KR, Fink RM, Clark L, Hutt E, Vojir CP, Mellis BK. Nursing home resident barriers to effective pain management: Why nursing home residents may not seek pain medication.Journal of the American Medical Directors Association.2006; 7(3 SUPPL.). 210. Juthani-Mehta M, Drickamer MA, Towle V, Zhang Y, Tinetti ME, Quagliarello VJ.Nursing home practitioner survey of diagnostic criteria for urinary tract infections.Journal of the American Geriatrics Society. 2005; 53(11):1986-90. 211. Kahanpää A, Perälä ML, Räikkönen O. Consistency of quality assessments in long-term care by the clients, family members and named nurses.Scandinavian Journal of Caring Sciences.2006; 20(4):375-85. 212. Kane RA. Long-Term Care and a Good Quality of Life:Bringing Them Closer Together.Gerontologist.2001 June 1, 2001; 41(3):293-304. 213. Kane RL.Changing the face of long-term care.Journal of Aging and Social Policy.2005; 17(4):1-18. 146 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD 214. Kane RL, Kane RA, Bershadsky B, Degenholtz H, Kling K, Totten A, et al. Proxy Sources for Information on Nursing Home Residents' Quality of Life. J Gerontol B Psychol Sci Soc Sci.2005 November 1, 2005; 60(6): S318-25. 215. Kappas-Larson P.The Evercare Story:Reshaping the Health Care Model, Revolutionizing Long-Term Care.Journal for Nurse Practitioners.2008; 4(2):132-6. 216. Kasper JD, Black BS, Shore AD, Rabins PV.Evaluation of the Validity and Reliability of the Alzheimer Disease-related Quality of Life Assessment Instrument.Alzheimer Disease & Associated Disorders.2009; 23(3):275-84. 217. Katz JS, Sidell M, Komaromy C.Dying in long-term care facilities: Support needs of other residents, relatives, and staff.American Journal of Hospice & Palliative Care.2001; 18(5):321-6. 218. Kayser-Jones J.The Experience of Dying: An Ethnographic Nursing Home Study.Gerontologist.2002 October 1, 2002; 42(90003):11-9. 219. Kayser-Jones J, Schell E, Lyons W, Kris AE, Chan J, Beard RL.Factors That Influence End-of-Life Care in Nursing Homes:The Physical Environment, Inadequate Staffing, and Lack of Supervision.Gerontologist.2003 April 1, 2003; 43(90002):76-84. 220. Keefe J, Fancey P. The care continues: Responsibility for elderly relatives before and after admission to a long term care facility.Family Relations.2000; 49(3):235-44. 221. Kelley-Gillespie N, Farley OW.The effect of housing on perceptions of quality of life of older adults participating in a medicaid long-term care demonstration project.Journal of Gerontological Social Work.2007; 49(3):205-28. 222. Kerse N, Peri K, Robinson E, Wilkinson T, Randow Mv, Kiata L, et al. Does a functional activity programme improve function, quality of life, and falls for residents in long term care? Cluster randomised controlled trial.BMJ.2008 October 9, 2008; 337 (oct09_3):a1445-. 223. Kiely DK, Volicer L, Teno J, Jones RN, Prigerson HG, Mitchell SL. pThe Validity and Reliability of Scales for the Evaluation of End-of-Life Care in Advanced Dementia.Alzheimer Disease & Associated Disorders.2006; 20(3):176-81. 224. Kjøs BØ, Botten G, Romøren TI.Quality improvement in a publicly provided long-term care system:The case of Norway.International Journal for Quality in Health Care.2008; 20(6):433-8. 225. Knight G, Jordan C, Lewis M.Improving end-of-life care in the care home sector.Practice Development in Health Care.2008; 7(4):189-97. 226. Koch S, Haesler E, Tiziani A, Wilson J.Effectiveness of sleep management strategies for residents of aged care facilities: findings of a systematic review.J Clin Nurs.2006 Oct; 15(10):1267-75. 227. Kolanowski A, Hoffman L, Hofer SM.Concordance of Self-Report and Informant Assessment of Emotional Well-Being in Nursing Home Residents With Dementia.J Gerontol B Psychol Sci Soc Sci.2007 January 1, 2007; 62(1):P20-7. 228. Kuhn D, Fulton BR, Edelman P.Factors Influencing Participation in Activities in 147 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Dementia Care Settings.Alzheimer's Care Today.2004; 5(2):144-52. 229. Kuhn D, Kasayka RE, Lechner C. Behavioral observations and quality of life among persons with dementia in 10 assisted living facilities. American Journal of Alzheimer's disease and Other Dementias.2002 September 1, 2002; 17(5):291-8. 230. Kuhn D, Ortigara A, Kasayka RE.Dementia Care Mapping: An innovative tool to Measure Person-Centered Care.Alzheimer's Care Today.2000; 1(3):7. 231. Kuosma K, Hjerrild J, Pedersen PU, Hundrup YA.Assessment of the nutritional status among residents in a Danish nursing home ; health effects of a formulated food and meal policy.Journal of Clinical Nursing.2008; 17(17):2288-93. 232. Kuske B.Training in dementia care:a cluster-randomized controlled trial of a training program for nursing home staff in Germany.International Psychogeriatrics.2009; 21(2):295-308. 233. Kwong EW-y, Pang SM-c, Aboo GH, Law SS-m.Pressure ulcer development in older residents in nursing homes: influencing factors.Journal of Advanced Nursing.2009; (9999). 234. Laakkonen ML, Finne-Soveri UH, Noro A, Tilvis RS, Pitkala KH.Advance orders to limit therapy in 67 long-term care facilities in Finland.Resuscitation.2004; 61(3):333-9. 235. Laine J, Finne-Soveri UH, Bjorkgren M, Linna M, Noro A, Hakkinen U.The association between quality of care and technical efficiency in long-term care. Int J Qual Health Care.2005 June 1, 2005; 17(3):259-67. 236. Laine J, Linna M, Häkkinen U, Noro A.Measuring the productive efficiency and clinical quality of institutional long-term care for the elderly.Health Economics.2005; 14(3):24556. 237. Lamoureux EL, Fenwick E, Moore K, Klaic M, Borschmann K, Hill K.Impact of the severity of distance and near-vision impairment on depression and vision-specific quality of life in older people living in residential care.Invest Ophthalmol Vis Sci.2009 Sep; 50(9):4103-9. 238. Lawrence JF.The advance directive prevalence in long-term care:A comparison of relationships between a nurse practitioner healthcare model and a traditional healthcare model.Journal of the American Academy of Nurse Practitioners.2009; 21(3):179-85. 239. Ledger AJ, Baker FA.An investigation of long-term effects of group music therapy on agitation levels of people with Alzheimer's Disease.Aging & mental health.2007; 11(3):330-8. 240. Leone AF, Standoli F, Hirth V. Implementing a Pain Management Program in a LongTerm Care Facility Using a Quality Improvement Approach.Journal of the American Medical Directors Association. 2009; 10(1):67-73. 241. Levenson SA.The Basis for Improving and Reforming Long-Term Care.Part 3:Essential Elements for Quality Care.Journal of the American Medical Directors Association.2009; 10(9):597-606. 242. Levy-Storms L.Therapeutic communication training in long-term care 148 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD institutions:Recommendations Counseling.2008; 73(1):8-21. for future research. Patient Education and 243. Levy-Storms L, Schnelle JF, Simmons SF.What Do Family Members Notice Following an Intervention to Improve Mobility and Incontinence Care for Nursing Home residents ? An Analysis of Open-Ended Comments.Gerontologist.2007 February 1, 2007; 47(1):14-20. 244. Leydon N, Dahl W.Improving the nutritional status of elderly residents of long-term care homes.Journal of Health Services Research and Policy. 2008; 13(SUPPL. 1):25-9. 245. Linkins KW, Lucca AM, Housman M, Smith SA.Use of PASRR Programs to Assess Serious Mental Illness and Service Access in Nursing Homes.Psychiatr Serv.2006 March 1, 2006; 57(3):325-32. 246. Lobo A, Santos P, Carvalho J, Mota J.Relationship between intensity of physical activity and health-related quality of life in Portuguese institutionalized elderly.Geriatr Gerontol Int.2008 Dec; 8(4):284-90. 247. Locca JF, Büla CJ, Zumbach S, Bugnon O.Pharmacological Treatment of Behavioral and Psychological Symptoms of Dementia (BPSD) in Nursing Homes: Development of Practice Recommendations in a Swiss Canton.Journal of the American Medical Directors Association.2008; 9(8). 248. Logsdon RG, Gibbons LE, McCurry SM, Teri L.Assessing Quality of Life in Older Adults With Cognitive Impairment.Psychosom Med.2002 May 1, 2002; 64(3):510-9. 249. Malmedal W, Hammervold R, Saveman BI.To report or not report? Attitudes held by Norwegian nursing home staff on reporting inadequate care carried out by colleagues. Scand J Public Health.2009 September 1, 2009; 37(7):744-50. 250. Mann AH, Schneider J, Mozley CG, Levin E, Blizard R, Netten A, et al.Depression and the response of residential homes to physical health needs.International Journal of Geriatric Psychiatry.2000; 15(12):1105-12. 251. Mansdorf IJ, Sharma R, Perez M, Lepore AM.Falls Reduction in Long-Term Care Facilities:A Preliminary Report of a New Internet-Based Behavioral Technique.Journal of the American Medical Directors Association.2009; 10(9):630-3. 252. Mares AS, Young AS, McGuire JF, Rosenheck RA.Residential environment and quality of life among seriously mentally ill residents of board and care homes.Community Mental Health Journal.2002; 38(6):447-58. 253. Marquardt G, Schmieg P.Dementia-Friendly Architecture: Environments That Facilitate Wayfinding in Nursing Homes.American Journal of Alzheimer's Disease and Other Dementias.2009 August 1, 2009; 24(4):333-40. 254. Marziali E, Shulman K, Damianakis T.Persistent family concerns in long-term care settings: Meaning and management.Journal of the American Medical Directors Association.2006; 7(3):154-62. 255. Maurer MS, Burcham J, Cheng H.Diabetes Mellitus Is Associated With an Increased Risk of falls in Elderly Residents of a Long-Term Care Facility.J Gerontol A Biol Sci Med Sci. 2005 September 1, 2005; 60(9):1157-62. 149 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD 256. McFadden SH.A Guide to the Spiritual Dimension of Care for People with Alzheimer's disease and Related Dementia:More Than Body, Brain, and Breath/Growing Old in Christ/Vital.Connections in Long-Term Care: Spiritual Resources for Staff and Residents.The Gerontologist.2004; 44(4):568-71. 257. McGilton KS, Boscart VM.Close care provider-resident relationships in long-term care environments.Journal of Clinical Nursing.2007; 16(11):2149-57. 258. McGregor MJ, Cohen M, McGrail K, Broemeling AM, Adler RN, Schulzer M, et al.Staffing levels in not-for-profit and for-profit long-term care facilities: Does type of ownership matter? Can Med Assoc J.2005 March 1, 2005; 172(5):645-9. 259. McKinley K, Adler G.Quality of life in nursing homes: Involving elders in policy making for their own care and life satisfaction.Social Policy Journal.2006; 4 (3-4):37-51. 260. Meeks S, Shah SN, Ramsey SK.The Pleasant Events Schedule - Nursing Home Version: A useful tool for behavioral interventions in long-term care.Aging and Mental Health.2009; 13 (3):445-55. 261. Melding PS.Can we improve pain management in nursing homes? Medical Journal of Australia.2002; 177(1):5-6. 262. Messinger-Rapport B, Dumas LG. Falls in the Nursing Home:A Collaborative Approach.Nursing Clinics of North America.2009; 44(2):187-95. 263. Messinger-Rapport BJ, Morley JE, Thomas DR, Gammack JK.Intensive Session:New Approaches to Medical Issues in Long-Term Care.Journal of the American Medical Directors Association.2007; 8(7):421-33. 264. Meyer G, Köpke S, Haastert B, Mühlhauser I. Restraint use among nursing home residents: cross-sectional study and prospective cohort study.Journal of Clinical Nursing.2009; 18(7):981-90. 265. Miceli DG, Strumpf NE, Reinhard SC, Zanna MT, Fritz E. Current approaches to postfall assessment in nursing homes.Journal of the American Medical Directors Association.2004; 5(6):387-94. 266. Mittal V, Rosen J, Govind R, Degenholtz H, Shingala S, Hulland S, et al.Perception Gap in Quality-of-Life Ratings: An Empirical Investigation of Nursing Home Residents and Caregivers.Gerontologist.2007 April 1, 2007; 47(2):159-68. 267. Mitty EL.Culture change in nursing homes:An ethical perspective.Annals of Long-Term Care.2005; 13(3):47-51. 268. Mjelde-Mossey LA. Alcoholism treatment in a nursing home:Meeting the needs of a special population.Alcoholism Treatment Quarterly.2007; 25(3):87-98. 269. Moniz-Cook E.The Challenging Behaviour Scale (CBS):Development of a scale for staff caring for older people in residential and nursing homes.The British Journal of Clinical Psychology.2001; 40(3):309-22. 270. Montero-Odasso M, Levinson P, Gore B, Epid D, Tremblay L, Bergman H.A Flowchart System to Improve Fall Data Documentation in a Long-Term Care Institution: A Pilot 150 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Study.Journal of the American Medical Directors Association.2007; 8(5):300-6. 271. Moos I, Björn A.Use of the life story in the institutional care of people with dementia: A review of intervention studies.Ageing & Society.2006; 26(3):431-54. 272. Mor V. Defining and Measuring Quality Outcomes in Long-Term Care.Journal of the American Medical Directors Association.2007; 8 (3 SUPPL. 2). 273. Mor V, Berg K, Angelelli J, Gifford D, Morris J, Moore T.The Quality of Quality Measurement in U.S. Nursing Homes.Gerontologist.2003 April 1, 2003; 43(90002):3746. 274. Morley JE.Weight Loss in the Nursing Home.Journal of the American Medical Directors Association.2007; 8(4):201-4. 275. Mortenson WB, Miller WC, Boily J, Steele B, Odell L, Crawford EM, et al.Perceptions of power mobility use and safety within residential facilities.Can J Occup Ther.2005 Jun; 72(3):142-52. 276. Moultrie K, Bartlett R, Foo K, Whitehead L, Duce N.Mapping the service user's journey: a care pathway approach to raising standards in long-term care.Dementia.2005 August 1, 2005;4(3):442-9. 277. Mozley CG.Exploring connections between occupation and mental health in care homes for older people.Journal of Occupational Science.2001; 8(3):14-9. 278. Munn JC, Hanson LC, Zimmerman S, Sloane PD, Mitchell CM.Is Hospice Associated with Improved End-of-Life Care in Nursing Homes and Assisted Living Facilities? Journal of the American Geriatrics Society.2006; 54(3):490-5. 279. Murphy J, O'Keeffe ST.Frequency and appropriateness of antipsychotic medication use in older people in long-term care.Irish journal of medical science.2008; 177(1):35-7. 280. Murphy K, Shea EO, Cooney A.Quality of life for older people living in long-stay settings in Ireland.J Clin Nurs.2007 Nov; 16(11):2167-77. 281. Naglie G.Quality of Life in Dementia.The Canadian Journal of Neurological Sciences.2007.Volume 34, (Supplement 1/March). 282. Nakrem S, Vinsnes AG, Harkless GE, Paulsen B, Seim A.Nursing sensitive quality indicators for nursing home care: International review of literature, policy and practice.International Journal of Nursing Studies.2009; 46(6):848-57. 283. Neyens Jacques CL DBP, van Haastregt Jolanda CM, de WitteLuc P vdHJ, Crebolder Harry FJM, and, MGA SJ.The development of a mulitdisiciplinary fall risk evaluation tool for demented nursing home patients in the Netherlands.BMC Public Health.2006 march;6: 74:7. 284. Neyens JCL, Dijcks BPJ, Twisk J, Schols JMGA, van Haastregt JCM, van den Heuvel WJA, et al.A multifactorial intervention for the prevention of falls in psychogeriatric nursing home patients, a randomised controlled trial (RCT).Age Ageing.2009 March 1, 2009; 38(2):194-9. 285. Ngo-Metzger Q, Srinivasan M, LIAO S.End-of-Life Care:Guidelines for Patient151 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Centered.Communication.American Family Physician.2008: 7167-174. 286. Nijs KAND, de Graaf C, Kok FJ, van Staveren WA.Effect of family style mealtimes on quality of life, physical performance, and body weight of nursing home residents: cluster randomised controlled trial.BMJ.2006 May 20, 2006; 332(7551):1180-4. 287. Nishtala PS, McLachlan AJ, Bell JS, Chen, TF.Psychotropic prescribing in long-term care facilities: Impact of medication reviews and educational interventions.American Journal of Geriatric Psychiatry.2008; 16 (8):621-32. 288. Nishtala PS, McLachlan AJ, Bell JS, Chen TF.Determinants of antipsychotic medication use among older people living in aged care homes in Australia.Int J Geriatr Psychiatry.2009.Aug. 289. Norris MA, Walton RE, Patterson CJS, Feightner, JW.Psychotropic prescribing in longterm care facilities: Impact of medication reviews and educational interventions.Canadian Journal of Geriatrics.2008; 11(3):130-5. 290. Nowalk MP, Prendergast JM, Bayles CM, D'Amico FJ, Colvin GC.A randomized trial of exercise programs among older individuals living in two long-term care facilities:The fallsFREE program.Journal of the American Geriatrics Society.2001; 49(7):859-65. 291. O'Halloran PD, Murray LJ, Cran GW, Dunlop L, Kernohan G, Beringer TRO.The effect of type of hip protector and resident characteristics on adherence to use of hip protectors in nursing and residential homes - An exploratory study.International Journal of Nursing Studies. 2005; 42 (4):387-97. 292. O'Halloran PD, W. Cran G, R. O. Beringer T, Kernohan G, Orr J, Dunlop L, et al. Factors affecting adherence to use of hip protectors amongst residents of nursing homes-A correlation study.International Journal of Nursing Studies.2007; 44(5):672-86. 293. O'Hare J.Maintaining standards for pressure ulcer management in care homes.Nursing Standard.2008 Jul 16-22; 22(45):62-4, 6, 8. 294. O'Rourke N, Caspar S, Gutman GM, Theurer K, Cook M, Kasprow P, et al.Cognitive status and the psychological well-being of long-term care residents over time.Aging and Mental Health.2009; 3(2):280-7. 295. Orrell M, Hancock G, Hoe J, Woods B, Livingston G, Challis D.A cluster randomised controlled trial to reduce the unmet needs of people with dementia living in residential care.International Journal of Geriatric Psychiatry.2007; 22(11):1127-34. 296. Orrell M, Hancock GA, Liyanage KCG, Woods B, Challis D, Hoe J.The needs of people with dementia in care homes: The perspectives of users, staff and family caregivers.International Psychogeriatrics.2008; 20(5):941-51. 297. Pandya N, Bookhart B, Mody SH, Funk Orsini PA, Reardon G.Study of anemia in longterm care (SALT): Prevalence of anemia and its relationship with the risk of falls in nursing home residents.Current Medical Research and Opinion.2008; 24(8):2139-49. 298. Pasman HRW, Onwuteaka-Philipsen BD, Kriegsman DMW, Ooms ME, Ribbe MW, van der Wal G.Discomfort in Nursing Home Patients With Severe Dementia in Whom Artificial Nutrition and Hydration Is Forgone.Arch Intern Med. 2005 August 8, 2005; 165 (15):1729-35. 152 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD 299. Pekkarinen L, Sinervo T, Elovainio M, Noro A, Finne-Soveri H.Drug use and pressure ulcers in long-term care units: Do nurse time pressure and unfair management increase the prevalence?Journal of Clinical Nursing. 2008; 17(22):3067-73. 300. Pekkarinen L, Sinervo T, Elovainio M, Noro A, Finne-Soveri H, Leskinen E. Resident care needs and work stressors in special care units versus non-specialized long-term care units.Research in Nursing and Health.2006; 29(5):465-76. 301. Peri K, Kerse N, Robinson E, Parsons M, Parsons J, Latham N.Does functionally based activity make a difference to health status and mobility? A randomised controlled trial in residential care facilities (The Promoting Independent Living Study; PILS).Age Ageing.2008 Jan; 37(1):57-63. 302. Perrin T.Occupational need in severe dementia:a descriptive study.Journal of Advanced Nursing.1997; 25(5):934-41. 303. Persson T, Wästerfors D. 'Such trivial matters:' How staff account for restrictions of residents' influence in nursing homes.Journal of Aging Studies.2009; 23(1):1-11. 304. Pleschberger S.Dignity and the challenge of dying in nursing homes:the residents view.Age Ageing.2007 March 1, 2007; 36(2):197-202. 305. Politis AM, Vozzella S, Mayer LS, Onyike CU, Baker AS, Lyketsos CG.A randomized, controlled, clinical trial of activity therapy for apathy in patients with dementia residing in long-term care.International Journal of Geriatric Psychiatry.2004; 19(11):1087-94. 306. Pollitt S, Moriarty J.Parkview House:A garden for people with dementia in a care home.Dementia.2006 February 1, 2006; 5(1):146-9. 307. Pot AM, Portrait F, Visser G, Puts M, Van Groenou MIB, Deeg DJH. Utilization of acute and long-term care in the last year of life: Comparison with survivors in a population-based study.BMC Health Services Research.2009; 9. 308. Potkins D, Myint P, Bannister C, Tadros G, Chithramohan R, Swann A, et al.Language impairment in dementia: Impact on symptoms and care needs in residential homes.International Journal of Geriatric Psychiatry.2003; 18(11):1002-6. 309. Proctor R, Hirdes J.Pain and cognitive status among nursing home residents in Canada.Pain Resource Management.2001; 6(3):119. 310. Prosser L, Townsend M, Staiger P.Older people's relationships with companion animals: a pilot study.Nurs Older People.2008 Apr; 20 (3):29-32. 311. Quagliarello V.Pilot Testing of Intervention Protocols to Prevent Pneumonia in Nursing Home Residents.Journal of the American Geriatrics Society.2009; 57(7):1226-31. 312. Rabig J, Thomas W, Kane RA, Cutler LJ, McAlilly S.Radical Redesign of Nursing Homes:Applying the Green House Concept in Tupelo, Mississippi.Gerontologist. August 1.2006; 46 (4):533-9. 313. Rabins PV, Black BS.Measuring quality of life in dementia: purposes, goals, challenges and progress.International Psychogeriatrics.2007; 19(03):401-7. 153 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD 314. Rahman AN, Schnelle JF.The Nursing Home Culture-Change Movement: Recent Past, Present, and Future Directions for Research.Gerontologist.2008 April 1, 2008; 48(2):1428. 315. Rahman AN, Schnelle JF, Yamashita T, Patry G, Prasauskas R. Distance Learning: A Strategy for Improving Incontinence Care in Nursing Homes.Gerontologist.2009 August 31, 2009:gnp126. 316. Ramanath R, Whitehead CL, Hendra TJ.Care homes, chronic disease management and the changing role of the geriatrician.CME.Journal Geriatric Medicine.2009; 11(1):27-32. 317. Rapp K, Lamb SE, Büchele G, Lall R, Lindemann U, Becker C.Prevention of Falls in Nursing Homes: Subgroup Analyses of a Randomized Fall Prevention Trial.Journal of the American Geriatrics Society.2008; 56(6):1092-7. 318. Ray WA, Taylor JA, Brown AK, Gideon P, Hall K, Arbogast P, et al.Prevention of FallRelated Injuries in Long-term Care: A Randomized Controlled Trial of Staff Education.Arch Intern Med.2005 October 24, 2005; 165(19):2293-8. 319. Reid RC, Chappell NL, Gish JA.Measuring family perceived involvement in individualized long-term care.Dementia.2007; 6(1):89-104. 320. Reilly S, Abendstern M, Hughes J, Challis D, Venables D, Pedersen I.Quality in longterm care homes for people with dementia: An assessment of specialist provision.Ageing & Society.2006; 26(4):649-68. 321. Reimer MA, Slaughter S, Donaldson C, Currie G, Eliasziw M.Special Care Facility Compared with Traditional Environments for Dementia Care: A Longitudinal Study of Quality of Life.Journal of the American Geriatrics Society.2004; 52(7):1085-92. 322. Resnick B, Gruber-Baldini AL, Zimmerman S, Galik E, Pretzer-Aboff I, Russ K, et al.Nursing Home Resident Outcomes from the Res-Care Intervention.Journal of the American Geriatrics Society.2009; 57(7):1156-65. 323. Resnick B, Quinn C, Baxter S.Testing the feasibility of implementation of clinical practice guidelines in long-term care facilities.Journal of the American Medical Directors Association. 2004; 5(1):1-8. 324. Rich SE, Williams CS, Zimmerman S.Concordance of Family and Staff Member Reports About End of Life in Assisted Living and Nursing Homes.Gerontologist.2009 June 23, 2009. 325. Rodin MB.Cancer Patients Admitted to Nursing Homes: What Do We Know? Journal of the American Medical Directors Association.2008; 9(3):149-56. 326. Rosen T, Lachs MS, Bharucha AJ, Stevens SM, Teresi JA, Nebres F, et al.Resident-toresident aggression in long-term care facilities: Insights from focus groups of nursing home residents and staff.Journal of the American Geriatrics Society.2008; 56(8):1398408. 327. Ryan A.Transitions in care: Family carers' experiences of nursing placement.Nursing Times Research.2002 September 1.2002; 7(5): 324-34. 328. Ryan A.Rights, risks, and autonomy:a new interpretation of falls in nursing homes.Qual home 154 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Saf Health Care.2003 June 1, 2003; 12(3):166-7. 329. Saarela TM, Finne-Soveri H, Liedenpohja AM, Noro A.Comparing psychogeriatric units to ordinary long-term care units - Are there differences in case-mix or clinical symptoms? Nordic Journal of Psychiatry.2008; 62(1):32-8. 330. Sacco-Peterson M, Borell L.Struggles for autonomy in self-care: The impact of the physical and socio-cultural environment in a long-term care setting.Scandinavian Journal of Caring Sciences.2004; 18(4):376-86. 331. Sackley CM, Rodriguez NA, van den Berg M, Badger F, Wright C, Besemer J, et al.A phase II exploratory cluster randomized controlled trial of a group mobility training and staff education intervention to promote urinary continence in UK care homes.Clinical Rehabilitation.2008; 22(8):714-21. 332. Saliba D, Schnelle JF.Indicators of the quality of nursing home residential care.Journal of the American Geriatrics Society.2002; 50(8):1421-30. 333. Sampson EL, Candy B, Jones L.Enteral tube feeding for older people with advanced dementia.Cochrane Database Syst Rev.2009(2): CD007209. 334. Sawka A, Gafni A, Boulos P, Beattie K, Papaioannou A, Cranney A, et al.Could a policy of provision of hip protectors to elderly nursing home residents result in cost savings in acute hip fracture care? The case of Ontario, Canada.Osteoporosis International.2007; 18(6):819-27. 335. Sawka AM, Boulos P, Beattie K, Papaioannou A, Gafni A, Cranney A, et al.Hip protectors decrease hip fracture risk in elderly nursing home residents: a Bayesian metaanalysis.Journal of Clinical Epidemiology.2007; 60(4):336-44. 336. Sawka AM, Nixon M, Giangregorio L, Thabane L, Adachi JD, Gafni A, et al.The Use of Hip Protectors in Long-Term Care Facilities:A Survey of Nursing Home Staff.Journal of the American Medical Directors Association.2007; 8(4):229-32. 337. Sawyer P, Lillis JP, Bodner EV, Allman RM.Substantial Daily Pain among Nursing Home Residents.Journal of the American Medical Directors Association.2007; 8(3):15865. 338. Saxer S, Halfens RJG, de Bie RA, Dassen T.Prevalence and incidence of urinary incontinence of Swiss nursing home residents at admission and after six, 12 and 24 months.Journal of Clinical Nursing.2008; 17(18):2490-6. 339. Schmidt IK, Svastad BL.Nurse physician communication and quality of drug use in Swedish nursing homes.Social science & medicine.2002; vol. 54:1767-177. 340. Schnelle JF, Osterweil D, Simmons SF.Improving the Quality of Nursing Home Care and Medical-Record Accuracy with Direct Observational Technologies.Gerontologist.2005 October 1, 2005; 45(5):576-82. 341. Schölzel-Dorenbos CJM, Ettema TP, Bos J, Knoop EB-vd, Gerritsen DL, Hoogeveen F, et al.Evaluating the outcome of interventions on quality of life in dementia: selection of the appropriate scale.International Journal of Geriatric Psychiatry.2007; 22(6):511-9. 342. Sellers DM.The evaluation of an animal assisted therapy intervention for elders with 155 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD dementia in long-term care.Activities, Adaptation and Aging.2006;30 (1):61-77. 343. Sharaf AY, Ibrahim HS.Physical and psychosocial correlates of fear of falling: among older adults in assisted living facilities.J Gerontol Nurs.2008 Dec;34 (12):27-35. 344. Shaw FE.Prevention of falls in olfer people with dementia.Journal of Neural Transmission.2007; 114 (10):1259-64. 345. Shaw FE, Bond J, Richarson DA, Dawson P, Steen IN, Mc Keitj IG, et al.Multifactorial intervention after a fall in order people with cognitive impairment and dementia presenting to the accident and emergency department: randomized controlled trial.BMJ.2003 January 11, 2003; 326 (7380):73. 346. Sheehan B, D'Souza G, Thein N, O'Malley R.Are care homes depressing for people with dementia? International Journal of Geriatric Psychiatry.2007; 22(8):816-7. 347. Shultz JA, Crogan NL, Evans BC.Organizational issues related to satisfaction with food and food service in the nursing home from the resident's perspective.Journal of Nutrition for the Elderly.2006; 24(4):39-55. 348. Silverstein NM, Flaherty G.Dementia and wandering behaviour in long-term care facilities.Geriatrics and Aging.2003; 6(1):47-52. 349. Simpson MR, Stevens P, Kovach CR.Nurses' experience with the clinical application of a research-based nursing protocol in a long-term care setting.Journal of Clinical Nursing.2007; 16(6):1021-8. 350. Singh S, Sun H, Anis AH.Cost-effectiveness of hip protectors in the prevention of osteoporosis related hip fractures in elderly nursing home residents.The Journal of Rheumatology.2004 August 2004; 31(8):1607-13. 351. Sloane PD, Hoeffer B, Mitchell CM, McKenzie DA, Barrick AL, Rader J, et al.Effect of Person-Centered Showering and the Towel Bath on Bathing-Associated Aggression, Agitation, and Discomfort in Nursing Home Residents with Dementia: A Randomized, Controlled Trial.Journal of the American Geriatrics Society.2004; 52 (11):1795-804. 352. Sloane PD, Mitchell CM, Weisman G, Zimmerman S, Foley KML, Lynn M, et al.The Therapeutic Environment Screening Survey for Nursing Homes (TESS-NH):An Observational Instrument for Assessing the Physical Environment of Institutional Settings for Persons with Dementia.J Gerontol B Psychol Sci Soc Sci.2002 March 1, 2002; 57 (2):S69-78. 353. Sloane PD, Zimmerman S, Williams CS, Reed PS, Gill KS, Preisser JS.Evaluating the Quality of Life of Long-Term Care Residents with Dementia.Gerontologist.2005 October 1, 2005; 45 (suppl_1): 37-49. 354. Sloss EM, Solomon DH, Shekelle PG, Young RT, Saliba D, MacLean CH.Selecting target conditions for quality of care improvement in vulnerable older adults.J Am Geriatr Soc.2000 Apr; 48 (4):363-9. 355. Smith M, Kolanowski A, Buettner LL, Buckwalter KC.Beyond bingo: Meaningful activities for persons with dementia in nursing homes.Annals of Long-Term Care.2009; 17 (7):22-30. 156 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD 356. Solum EM, Slettebo A, Hauge S.Prevention of Unethical Actions in Nursing Homes.Nursing Ethics.2008 July 1, 2008; 15 (4):536-48. 357. Soon JA, Levine M.Screening for depression in patients in long-term care facilities:A randomized controlled trial of physician response.Journal of the American Geriatrics Society.2002; 50 (6):1092-9. 358. Spector A, Orrell M. Quality of Life (QoL) in Dementia:A Comparison of the Perceptions of People with Dementia and Care Staff in Residential Homes.Alzheimer Disease & Associated Disorders.2006; 20 (3):160-5. 359. Stathi A, Simey P.Quality of life in the fourth age: Exercise experiences of nursing home residents.Journal of Aging and Physical Activity.2007; 15 (3):272-86. 360. Sterke CS, Verhagen AP, van Beeck EF, van der Cammen TJM.The influence of drug use on fall incidents among nursing home residents: a systematic review.International Psychogeriatrics.2008; 20 (05):890-910. 361. Stevenson DG.Nursing home consumer complaints and their potential role in assessing quality of care.Medical Care.2005; 43(2):102-11. 362. Szczepura A, Nelson S, Wild D. In-reach specialist nursing teams for residential care homes: Uptake of services, impact on care provision and cost-effectiveness.BMC Health Services Research.2008; 8. 363. Teeri S, Välimäki M, Katajisto J, Leino-Kilpi H.Maintenance of patients' integrity in long-term institutional care.Nursing Ethics.2008; 15(4):523-35. 364. Tellis-Nayak V.A Person-Centered Workplace: The Foundation for Person-Centered Caregiving in Long-Term Care.Journal of the American Medical Directors Association.2007; 8 (1):46-54. 365. Thorgrimsen L, Selwood A, Spector A, Royan L, de Madariaga Lopez M, Woods RT, et al. Whose Quality of Life Is It Anyway?: The Validity and Reliability of the Quality of Life-Alzheimer's Disease (QoL-AD) Scale.Alzheimer Disease & Associated Disorders.2003; 17 (4):201-8. 366. Tolson D, Maclaren W, Kiely S, Lowndes A.Influence of policies on nursing practice in long-term care environments for older people.Journal of Advanced Nursing.2005; 50 (6):661-71. 367. Tullis A. Book Review: Promoting Mobility for People with Dementia (second edition).Dementia.2000.February 1, 2005; 4(1):159-60. 368. Ullrich S, McCutcheon H.Nursing practice and oral fluid intake of older people with dementia.Journal of Clinical Nursing.2008; 17 (21):2910-9. 369. Vähäkangas P, Noro A, Finne-Soveri H, Björkgren M.Association Between Rehabilitation Care Practices and Care Quality in Long-Term Care Facilities.Journal of Nursing Care Quality.2008; 23 (2):155-61. 370. Välimäki M, Haapsaari H, Katajisto J, Suhonen R.Nursing students perceptions of selfdetermination in elderly people.Nursing Ethics.2008; 15 (3):345-59. 157 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD 371. Vanderwee K, Grypdonck M, Bacquer DD, Defloor T.The identification of older nursing home residents vulnerable for deterioration of grade 1 pressure ulcers.Journal of Clinical Nursing. 2009; 18 (21): 3050-8. 372. Van't Leven N, Jonsson H.Doing and being in the atmospher of the doing: Environmental influences on occupational performance in a nursing home.Scandinavian Journal of Occupational Therapy.2002; 9 (4):148-55. 373. Verbeek H, van Rossum E, Zwakhalen SM, Ambergen T, Kempen GI, Hamers JP.The effects of small-scale, homelike facilities for older people with dementia on residents, family caregivers and staff: design of a longitudinal, quasi-experimental study.BMC Geriatr.2009; 9:3. 374. Verrue CLR, Petrovic M, Mehuys E, Remon JP, Vander Stichele R.Pharmacists' interventions for optimization of medication use in nursing homes: A systematic review.Drugs and Aging.2009; 26 (1):37-49. 375. Volicer L.End-of-life care for people with dementia in long- term care settings.Alzheimer's Care Today.2008; 9 (2):84-102. 376. Voss AC, Bender SA, Ferguson ML, Sauer AC, Bennett RG, Hahn PW.Long-term care liability for pressure ulcers.Journal of the American Geriatrics Society.2005; 53 (9):158792. 377. Voyer P, Verreault R, Azizah GM, Desrosiers J, Champoux N, Bédard A.Prevalence of physical and verbal aggressive behaviours and associated factors among older adults in long-term care facilities.BMC Geriatrics.2005; 5. 378. Wagner C, Van der Wal G, Groenewegen PP, de Bakker DH.The effectiveness of quality systems in nursing homes: a review.Qual Health Care.2001 December 1, 2001; 10 (4):211-7. 379. Wagner LM, Capezuti E, Taylor JA, Sattin RW, Ouslander JG.Impact of a Falls MenuDriven Incident-Reporting System on Documentation and Quality Improvement in Nursing Homes.Gerontologist.2005 December 1, 2005; 45 (6):835-42. 380. Wagner TH, Subak LL.Evaluating an incontinence intervention in nursing home residents.Journal of the American Geriatrics Society.2003; 51 (2): 275-6. 381. Wallace D.Spiritual Care and the Person with Dementia:the Development of Guidelines to Support Staff Working with People with Dementia.Dementia.2003. October 1, 2003; 2 (3):422-6. 382. Walsh KM, Waldmann T.The influence of nursing home residency on the capacities of low-dependency older adults.Aging and Mental Health.2008; 12 (5):528-35. 383. West GE, Ouellet D, Ouellette S.Resident and staff ratings of foodservices in long-term care:implications for autonomy and quality of life.Journal of Applied Gerontology.2003; 22(1):57-75. 384. Westin L, Danielson E.Encounters in Swedish nursing homes: A hermeneutic study of residents experiences.Journal of Advanced Nursing.2007; 60 (2): 172-80. 385. White-Chu EF, Graves WJ, Godfrey SM, Bonner A, Sloane P.Beyond the Medical 158 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Model: The Culture Change Revolution in Long-Term Care.Journal of the American Medical Directors Association.2009; 10(6): 370-8. 386. Wichner Daniel S, Dudel H.Transfer of Theory into practice in geriatric care: relation between pressure ulcer prevalence and guideline implantation.Pflege Zeitschrift.2009; 62 (10):612-6. 387. Wilborn D, Halfens R, Dassen T.Pressure Ulcer: Prevention protocols and prevalence.Journal of Evaluation in Clinical Practice.2006; 12 (6):630-8. 388. Wills T, Day MR.Valuing the person's story: Use of life storybooks in a continuing care setting.Clinical Interventions in Aging.2008; 3 (3):547-52. 389. Wilson CB.Developing community in care homes through a relationship-centred approach.Health and Social Care in the Community.2009; 17(2):177-86. 390. Winzelberg GS, Williams CS, Preisser JS, Zimmerman S, Sloane PD. Factors Associated With Nursing Assistant Quality-of-Life Ratings for Residents with Dementia in LongTerm Care Facilities.Gerontologist.2005 October 1, 2005; 45 (suppl_1):106-14. 391. Won A, et al. Correlates and management of nonmalignant pain in the nursing home.Journal of the American Geriatrics Society.1999; vol. 47(8):936-42. 392. Won A, Lapane KL, Vallow S, Schein J, Morris JN, Lipsitz LA.Long-Term Effects of Analgesics in a Population of Elderly Nursing Home Residents With Persistent Nonmalignant Pain.J Gerontol A Biol Sci Med Sci.2006 February 1, 2006; 61 (2):165-9. 393. Worden A, Challis D, Hancock G, Woods R, Orrell M.Identifying need in care homes for people with dementia: the relationship between two standard assessment tools.Aging Ment Health.2008 November 1, 2008; 12 (6):719-28. 394. Zermansky AG, Alldred DP, Petty DR, Raynor DK, Freemantle N, Eastaugh J, et al.Clinical medication review by a pharmacist of elderly people living in care homesrandomised controlled trial. Age Ageing.2006 November 1, 2006; 35(6):586-91. 395. Zimmerman S, Sloane PD, Heck E, Maslow K, Schulz R.Introduction: Dementia Care and Quality of Life in Assisted Living and Nursing Homes.The Gerontologist.2005; 45 (SpecIssue1):5-7. 396. Zimring SD.Health Care Decision-Making Capacity: A Legal Perspective for Long-Term Care Providers.Journal of the American Medical Directors Association.2006; 7(5):322-6. 397. Zuidema S, Koopmans R, Verhey F. Prevalence and Predictors of Neuropsychiatric Symptoms in Cognitively Impaired Nursing Home Patients.J Geriatr Psychiatry Neurol.2007 March 1, 2007; 20 (1):41-9. 398. Zuroff D, Shahar G, Blatt S, Heiser D.Vulnerability to depression among long term care elderly residents: It Matters.The Gerontologist.2004; 44 (1):369-70. 399. Zwakhalen SMG, Hamers JPH, Berger MPF.Improving the clinical usefulness of a behavioural pain scale for older people with dementia.Journal of Advanced Nursing.2008; 63 (5):537. 159 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD 400. Park-Lee E.Pressure ulcers among nursing home residents: United States 2004.NCHS Data brief. 2009. 401. Lintern T, Woods R, Phair L.Before and after training: A case study of intervention.Journal of Dementia Care.2000; 8(1):15-7. 402. Lintern T, Woods R, Phair L.Training is not enough to change care practice.Journal of Dementia Care.2000; 8 (2):15-7. 403. Anderson RA, Issel M, Mc Donald R.Nursing homes as complex adaptative systems: relationship between management practice and resident outcome.Nursing research.2003; 52 (1):12-21. Notes en bas de page 1. McGeer A, Campbell B, Emori TG, Hierholzer WJ, Jackson MM, Nicolle LE, et al.Definitions of infection for surveillance in long-term care facilities.Am J Infect Control.1991 Feb;19(1):1-7. 2. Guyatt G.Insights and limitations from health-related quality-of-life research.J Gen Intern Med.1997 Nov;12 (11):720-1. 3. Zimmerman DR, Karon SL, Arling G, Clark BR, Collins T, Ross R, et al.Development and testing of nursing home quality indicators.Health Care Financ Rev. 1995 Summer; 16(4):107-27. 160 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD 3. CHAPITRE DEUXIEME : LE RAPPORT SUR DES RECOMMANDATIONS NATIONALES Objectifs de la revue des recommandations nationales Un premier dénominateur a été privilégié pour la recherche des documents. Il s’agissait de faire une liste de pays qui étaient exposés au vieillissement de leur population. Par conséquent des pays qui ont un système de santé et, ou un secteur médico-social accueillant des personnes âgées dans des résidences offrant des prises en charge sanitaires et sociales pour les accompagner et améliorer leurs conditions d’existence suite à des problèmes de dépendances physiques dus à leur grand âge, ou à des problèmes pathologiques de santé tels que la maladie d’Alzheimer ou autres maladies dégénératives. Pour ces personnes, ces structures sont leurs derniers lieux de résidence et la probabilité d’y décéder est très forte. Dans un premier temps, un travail a donc été nécessaire avant de retenir les recommandations portant spécifiquement sur la qualité de la vie, ou de la qualité des soins et de la qualité de l’accompagnement contribuant à la qualité de la vie dans chaque pays. Puisque l’objectif de départ était de faire un état des lieux de l’existant des recommandations sur la prise en charge sanitaire et sociale des personnes âgées dépendantes dans ce domaine, sans parti pris pour une définition de la qualité de vie, « mais de prendre en compte de manière large les recommandations sur la notion de qualité de vie pour les usagers en EHPAD) (Document de travail ANESM, chapitre premier de la revue de la littérature, décembre 2009). Dans un deuxième temps, l’objectif a été de retenir par pays les recommandations qui se rapprochaient de la qualité de vie des résidents âgés en lieu d’hébergement, et qui traitaient de la qualité des soins contribuant à la qualité de vie, et enfin de prendre en compte des documents qui avançaient des recommandations sur la qualité de l’accompagnement contribuant à la qualité de la vie. Dans cette perspective, au départ 27 pays dotés des systèmes de protection sociale consistants ont été retenus comme pouvant être potentiellement affectés par le vieillissement. Il s’agissait de l’ensemble des pays du continent européen, des pays du continent nord-américain et des pays du continent océanien et asiatique. Cependant, dès le début la principale limite à la collecte de données a été celle de recueillir des documents pertinents traduits en anglais pour les pays non anglophones. En effet, pour bien des pays européens et aussi asiatiques, les documents recueillis étaient souvent des documents d’information traduits qui portaient sur les politiques de vieillissement en général, s’éloignant ainsi de l’objectif principal de la recherche. Un deuxième puis un troisième tri sur 161 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD le nombre de pays a par conséquent du être fait. Avec ces opérations, 14 pays ont été perdus, ce qui a ramené l’échantillon des pays à 12 au niveau international, plus la France, soit 13 pays étudiés. Nous avons ainsi été amenés à prendre compte 52 documents. La recherche : les critères, la stratégie, les résultats et les outils d’analyse Les critères de recherche : la recherche a été effectuée par pays, sans critère spécifique. Il s’agissait de faire pour chaque pays un repérage des recommandations sur la prise en charge sanitaire et sociale des personnes âgées dépendantes. C’était la manière de retenir dans leur contexte national les documents portant sur les recommandations qui concernent la qualité de vie des résidents âgés en lieu d’hébergement. Il faut ajouter les recommandations qui traitent de la qualité de soins contribuant à la qualité de vie, et des documents qui avancent des recommandations sur la qualité de l’accompagnement contribuant à la qualité de la vie. L’avantage d’ouvrir le champ des recommandations en les collectant pays par pays nous permettait d’aller chercher le maximum de données pouvant nous amener sur les champs spécifiques de la recherche. La stratégie de recherche : deux sources de données ont été utilisées. D’une part avec les banques de données tels que PUBMED, on a pu identifier les recommandations qui font l’objet de publications scientifiques, et avec Oxford University Press, HighWire Press, OMS, on a pu avoir accès à des documents provenant de sociétés savantes qui avaient diffusé leurs recommandations. D’autre part la grande majorité des documents ont été saisis directement sur les sites des producteurs de recommandations. Pour ce faire le passage obligé est d’aller sur les sites des Ministères de la santé pour ensuite se diriger vers ces sites qui proposent le document électronique. Ceci a impliqué une recherche relativement longue, compte tenu du renvoi à de nombreux sites avant d’obtenir les données. Les résultats de la recherche : pour les 16 pays du premier tri, 253 items ont été retenus et 12 pays ont été validés. Pour les douze pays du deuxième tri, sur 153 documents, 71 d’entre eux ont été soumis à l’Anesm pour fin de validation. Par pays, un tri a été fait en vue de départager les documents par niveau (niveau 1, au plus près des recommandations ; niveau 2, guide de bonnes pratiques, standards et indicateurs ; et niveau 3, documents en appui) et de retirer tous les documents non pertinents. Sur ce nombre, les documents concernant 4 pays (Finlande, Norvège, Suède, Espagne) bien que traduits en anglais ont été abandonnés compte tenu de leur caractère trop général. De plus, des documents ont été retirés par l’ANESM, ce qui ramenait la recherche à 57 documents internationaux. Cependant, sur l’ensemble des documents non retenus par l’ANESM, nous avons conservé un document belge portant sur la maladie d’Alzheimer. Les 57 documents contiennent les ajouts demandés par l’ANESM à l’exception d’un seul document (Irlande) qui n’a pas été analysé dans le rendu. Sur les 57 documents validés, 16 ont été retirés par les lecteurs. Les raisons de ces retraits tiennent à leur redondance (des documents se rapportant 162 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD au même consensus d’experts), ou parce qu’ils ne portaient pas de manière spécifique sur des recommandations (par exemple uniquement sur des indicateurs). Nous avons aussi limité le nombre à 26 documents pour deux pays (les États-Unis8 et la Grande-Bretagne). Parmi eux, les lecteurs ont retiré 14 documents pour les raisons mentionnés ci-dessus. Au total, 52 documents ont été analysés dans le rendu portant sur la revue de littérature internationale. Elle concerne 12 pays au niveau international (41) plus la France (11 documents français). Les outils d’analyse des recommandations : pour analyser les recommandations, une grille d’analyse a été prescrite par l’ANESM. Elle se composait de 7 colonnes (institutions, type de méthode d’élaboration, personnes représentées, principaux domaines couverts, périmètre de la recommandation, type de sources utilisées, opposabilité) et d’un tableau avec des informations sur les indicateurs. A l’usage, les trois premières colonnes, la sixième et la septième colonne ont permis de bien situer les recommandations. Toutefois les colonnes quatre et cinq n’ont pas donné les résultats escomptés pour une analyse fine des recommandations. L’organisation en colonne n’offrait pas assez de place pour une présentation d’analyse consistante de tous les domaines couverts (colonne 4 : principaux domaines couverts) pour les recommandations ainsi que sur le périmètre de la recommandation (colonne 5 : périmètre de la recommandation). Au total 152 pages ont été produites avec une information qui est restée plutôt sommaire pour les colonnes 4 et 5. Il aurait sans 8 Les sources de recommandations Nord-américaines représentent un corpus important, largement diffusé et référencé notamment dans le cadre des travaux portant sur le domaine sanitaire pour les recommandations et la certification par la Haute Autorité de Santé. Nous avons pris le parti de concentrer notre recherche et nos travaux sur des recommandations plus spécifiques au domaine considéré (la qualité de vie), émanant notamment du domaine associatif. Bien que certaines de ces références soient évoquées à plusieurs niveaux du présent rapport, il nous semble utile pour le secteur de les rappeler brièvement ici. Pour les Etats Unis, 3 sources principales sont à citer en référence : La Joint Commission On the Accreditation of Health Organizations (JCAHO) est l’organisme qui gère la démarche d’accréditation volontaire, produit les manuels de standards, les manuels d’inspection et les résultats des visites pour la plupart des thématiques sanitaires. Parmi celle-ci, un volet spécifique a été élaboré pour les soins de longue durée avec une option pour les établissements souhaitant que leur accréditation soit reconnue par Medicare, ainsi que des documents d’orientation pour la déclinaison de Objectifs Nationaux pour la Sécurité des Patients (National Patient Safety Goals) dont les critères applicables sont limités à une nombre limité d’objectifs (identification des personnes, réduction et maîtrise des infections iatrogènes, bon usage des médicaments, prévention des chutes, prévention des escarres). Les sources émanant de Medicare, organisme chargé de gérer les établissements de soins pour personnes âgées, sont également importantes en matière d’évaluation de la qualité et citées par ailleurs (Minimum Data Set notamment), avec les recommandations aux Etats pour effectuer les inspections sur sites et l’analyse des indicateurs qualité. On peut y ajouter les documents destinés à l’information des usagers, notamment en ce qui concerne le choix d’un établissement (Guide to choose a nursing home, 68p, 2008, Center for Medicare and Medcaid Services). De tels documents sont également produits par la JCAHO. Enfin, l’agence fédérale AHRQ émet, diffuse et finance un très grand nombre de recommandations de pratiques et de travaux d’orientations adaptés au contexte américain. 163 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD doute été plus utile de structurer une synthèse des recommandations en conservant le principe d’une description de l’existant sans être tenu par un ou des choix donnés dans la colonne 4. Synthèse générale Cette présentation des recommandations montre que la qualité de vie dans les établissements pour les personnes dépendantes est présente surtout sur un mode implicite qu’il s’agisse de l’intégrité des personnes, de leur santé mentale ou de la prévention des risques qu’elles encourent. La qualité de vie n’occupe pas encore la place principale, et la qualité des soins apparait davantage au cœur des préoccupations des chercheurs et des groupes de responsables qui ont élaboré les recommandations. Dans le champ de la santé mentale, une préoccupation permanente émerge : il s’agit de « dépasser une approche purement médicale de la prise en charge des patients atteints de démence9 ». Plutôt que de santé mentale à strictement parler, on pourrait évoquer un minimum de bien-être qui tient au maintien de l’intégrité des personnes et à l’attention qui leur est portée à la fois dans l’exercice des soins proprement dit, dans l’accompagnement des personnes, et dans la possibilité qui leur est donnée de maintenir un contact avec l’extérieur de l’institution par l’intermédiaire de leurs proches. Les difficultés de maintenir une certaine qualité à l’existence de ces personnes sont encore accentuées lorsque risquent de s’installer des carences graves, escarres, incontinence, et grandes douleurs qui enferment les patients dans le malheur. La meilleure stratégie serait de prévenir ces risques pour éviter le déclin fonctionnel de ces personnes, ce qui implique une mobilisation des professionnels dans le sens d’un traitement personnalisé. Mais les recommandations qui convergent en ce sens sont-elles à la mesure du défi à relever ? La situation dans les établissements pour les personnes âgées dépendantes est peut-être encore dramatisée par l’exigence de faire face au fait que le séjour se termine par la mort du patient. Il faut dire que leur passage dans ce lieu de vie est, hélas, statistiquement furtif10. Il n’y a malheureusement pas d’études portant sur la manière dont cette situation est vécue au sein de l’établissement par les autres résidents et par le personnel. Par contre des directives ont été élaborées dans plusieurs pays par des associations professionnelles, signe de la reconnaissance que la difficulté du problème n’est pas seulement médicale, mais aussi Cf. page 21 « le champ de la santé mentale et les recommandations » Le séjour moyen est de deux ans et six mois en France. Les résidents des établissements d'hébergement pour personnes âgées en 2007, Drees, Études et résultats, n°699, août 2009, 8 pages 9 10 164 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD éthique. Ce problème pose la question du droit à l’autodétermination du résident qui dépend de ses capacités de discernement. C’est ici aussi aux professionnels que les recommandations s’adressent principalement pour préparer cet évènement dramatique. Mais il est permis de se demander s’il n’y a pas un fossé entre ce qui leur est demandé et les moyens mis à leur disposition. On aurait aimé trouver une grande enquête ayant interrogée des résidents sur ce qu’ils attendent d’une vie de qualité dans leur nouvel environnement quotidien et quels sont les services qui y contribuent ? L’absence de participation des résidents à l’élaboration des règles et usages les concernant est probablement le point commun le plus frappant des recommandations à l’exception des recommandations élaborées par l’Inspection sociale nationale anglaise (15). A défaut d’indicateurs précis émanant des premiers intéressés sur ce qui contribue à une bonne vie et de la meilleure qualité possible dans ce nouveau « chez soi un peu collectif », c’est plutôt d’une manière éparse que l’on trouve dans les recommandations les éléments pour nourrir cette réflexion. Dans notre corpus, une seule publication (25) portant sur l’Irlande en esquisse la synthèse. Analyse des recommandations L’étude des recommandations se divise en deux parties. La première porte sur les institutions productrices de recommandations, sur le type de méthodes utilisées pour les produire par les personnes représentées dans les groupes de travail qui ont contribué à émettre ces recommandations, sur les sources utilisées par les groupes de travail, ainsi que les indicateurs proposés. La deuxième partie présente une analyse du contenu des recommandations et du périmètre (population cible et type de structure d’établissements visés ou couverts). Pour cet ensemble, nous analysons les recommandations en les regroupant par pays comparables bien que différents mais dont le dénominateur commun reste l’affiliation à un système de protection sociale de type bismarckien ou beveridgien, même si par ailleurs cette différence est certainement approximative. Néanmoins, elle permet de situer les différences dans un contexte que l’on pourrait qualifier de voisinage. 2.1. Les recommandations selon les institutions, le type de méthode, les personnes représentées, les sources utilisées, et les indicateurs de qualité Institutions On constate que pour les 12 pays hors France, les institutions qui, outre les grands organismes nationaux ou régionaux ayant pour vocation de faire des recommandations, 165 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD apparaissant de manière récurrente sont par ordre d’importance des sociétés savantes, des associations de professionnels, des programmes ou institut de recherche et des associations ou regroupement d’usagers (Voir les tableaux 1 et 2). Du côté des organisations nationales ou des organismes ayant vocation à produire des recommandations, on remarque une distinction importante entre les pays européens et les pays nord-américains. Les pays anglosaxons européens produisent un nombre important de recommandations par l’intermédiaire de nombreux organismes tels que le National Institute for Health and Clinical Excellence (18, 19) (NICE), le National Collaborating Centre for Acute Care at The Royal College of Surgeons of England, le National Collaborating Centre for Mental Health, et le Social Care Institute for Excellence (SCIE). On observe que dans la catégorie des pays anglo-saxons avancés, la Nouvelle Zélande produit des recommandations avec l’organisme « New Zealand Guidelines Group » (NZGG 27) qui est en lien avec le réseau Cochrane Collaboration et le Guidelines International Network, et que dans le même esprit l’Australie passe par des Pôles d’excellence pour produire des recommandations. S’agissant des pays européens (Suisse 7, 8, 9) France (11, 39), Pays-Bas (12), les recommandations émergent d’institutions ou de services sous la tutelle des Ministères de la santé, alors que du côté des pays nord-américains (Canada et États-Unis), on retrouve des associations ou des regroupements d’associations d’usagers (32) et de professionnels. Pour l’Union européenne (13, 14) : la rédaction des recommandations sur la démence a été réalisée dans le cadre du programme européen de collaboration sur la démence (EuroCoDe) qui s’inscrit dans le programme de santé publique 2008-2013 par Alzheimer Europe, une organisation à but non lucratif qui regroupe 34 associations Alzheimer de 30 pays européens. S’agissant de la France, la Haute Autorité de Santé joue un rôle central pour l’émission des recommandations en matière de soins et sur les maladies spécifiques au vieillissement des personnes. La Direction Générale de la santé exerce une autorité notamment en matière de bonnes pratiques. Les sociétés savantes, notamment en gériatrie, semblent préoccupées par la prévention des risques infectieux. (Voir tableau. 4) 166 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Tableau 1. Les sociétés savantes ayant émis de recommandations selon le pays d’origine Sociétés savantes organisées sous la forme d’associations, de collèges ou d’académies Pays Sociétés savantes Canada 2009 The Canadian Medical Diagnosis and treatment of dementia : Association Approach to management of mild to moderate 1 Association canadienne de soins palliatifs 2 Suisse 2008 Grande-Bretagne Titre de la recommandation The pan Canadian gold standard for palliative home care Alzheimer forum et Consensus sur le diagnostic et la prise Association Alzheimer en charge des patients atteints de Suisse démence en Suisse Réf. 6 British Pain Society / British Geriatrics Society Concise guidance to good practice, a series of evidence-based guidelines for clinical management, number 8 - The assessment of pain in older people national guideline 20 The Royal Australian College of general practitioners Medical care of older persons in residential aged care facilities, avril 2006 29 American Medical Directors association (AMDA) Health maintenance in the long term care setting Alzheimer's association Dementia care practice recommendations for assisted living residences and nursing homes- Phases 1-2 32 2001 The Institute of Medicine Improving the Quality of Long-Term Care 33 2005 The American pain society (APS) Assessing pain as a fifth vital sign in long term care facilities 34 2007 American Psychiatric Association Practice guideline for the treatment of patients with Alzheimer’s disease and other dementias 35 2005 Australie 2006 États-Unis 2007 31 167 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Tableau 2. Les représentants de professionnels ayant émis des recommandations selon le pays d’origine Grande Bretagne 2008 2003-2004 2009 Australie 2006 Royal College of nursing Let’s talk about restraint, rights, risks and responsibility 17 Royal College of nursing The use of pressure relieving devices for the prevention of pressure ulcers in primary and 22 secondary care Royal College of physicians, British geriatric society Concise guidance to good practice, A series of evidence-based guidelines for clinical management, number 12 – Advance care planning national guidelines 23 Medical care of older persons in residential aged care facilities, avril 2006 29 The Royal Australian College of general practitioners Tableau 3. Autres organismes ayant émis des recommandations selon le pays d’origine Canada 2005 Collaborative research program, rehabilitation and long-term care, Toronto Exploring the Lived Experience of Waiting for Persons in Long-Term Care 5 Belgique 2009 Fondation Roi Baudouin Apprivoiser la maladie d’Alzheimer 10 Australie 2007 Clinical Epidemiology and Health Service Best practice approaches to minimize functional decline in the older person – Across Evaluation Unit, Melbourne Health (CEHSEU) the acute, sub-acute and residential aged care settings – Update 2007 Clinical Epidemiology and Health Service Evaluation Unit, Melbourne Health (CEHSEU) Clinical practice guidelines for the management of delirium in older people 28 Unit of Health Sciences and Education, University of Hamburg, Faculty of Medicine, Institute for Nursing Science, University of Witten 41 Allemagne 2008 Restraint use among nursing home residents: cross-sectional study and prospective cohort study, 2008 168 | P a g e 30 La qualité de vie des résidents en EHPAD Tableau 4. Les institutions françaises ayant émis des recommandations Référence Institutions Recommandations 42 Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé (ANAES) (organisme public remplacé par la HAS) Prévention et traitement des escarres de l’adulte et du sujet âgé 2001 43 Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé (ANAES) (organisme public remplacé par la HAS) Limiter les risques de la contention physique de la personne âgée 44 Haute autorité de la Santé (HAS) (Autorité publique indépendante à caractère scientifique) Maladie d’Alzheimer et maladies apparentées : prise en charge des troubles de comportement perturbateurs 2009 45 Centre d’analyse stratégique. (Organisme public rattaché au Premier ministre) La santé mentale, l’affaire de tous : pour une approche cohérente de la qualité de la vie. 2009 46 Les études hospitalières (Maison d’édition spécialisée en droit hospitalier et médical) Les recommandations de bonnes pratiques professionnelles, juridiques, financières et budgétaires dans les EHPAD, 2009 47 Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux. (Organisme public producteur de recommandations) L’accompagnement des personnes atteintes d’une maladie d’Alzheimer ou apparentées en établissement médico-social. 2009 48 Revue de gériatrie, volume 30, numéro 9, novembre 2005. (Revue scientifique dans le domaine de la gériatrie et de la gérontologie) Consensus sur la démence type Alzheimer au stade sévère. 2005 49 Haute autorité de la santé (HAS) (Autorité publique indépendante à caractère scientifique) Diagnostic et prise en charge de la maladie d'Alzheimer. 2007 50 Direction Générale de la santé, Direction générale de l’action sociale, Société française de gériatrie et gérontologie (Administration centrale et Société savante) Les bonnes pratiques de soins en établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes 51 Société française de gériatrie et de gérontologie (Société savante) 52 Ministère de la santé et des sports, et du secrétariat d’État chargé des aînés (Organismes publics) Conseils pratiques pour la prise en charge d’une épidémie de grippe en EHPAD. 2004 Mission préparatoire à l’expérimentation de la réintégration du budget médicaments dans le forfait soins d’établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes. 2009 169 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Tableau 5. Les ORGANISMES NATIONAUX selon le pays d’origine Pays Organisme national Canada 2006 Coalition canadienne pour la santé mentale des personnes âgées Évaluation et prise en charge des problèmes de santé mentale en (CCSMPA) établissements de soins de longue durée 3 2004 Commission centrale d’éthique de l’Académie suisse des sciences médicales (ASSM) Prise en charge des patientes et patients en fin de vie. Directives médicoéthiques 2004 7 2004 Commission centrale d’éthique de l’Académie suisse des sciences médicales (ASSM) Traitement et prise en charge des personnes âgées en situation de dépendance Directives médico-éthiques et recommandations 2004 8 2006 Commission centrale d’éthique de l’Académie suisse des sciences médicales (ASSM) Soins palliatifs – Directives médico-éthiques et recommandations 2006 Suisse 2009 Centre fédéral d’expertise des soins de santé GrandeBretagne Recommandations Réf. 9 Interventions pharmaceutiques et non pharmaceutiques dans la maladie d’Alzheimer : une évaluation rapide 11 15 Commission for Social Care Inspection (CSCI), See me, not just the dementia, Understanding people’s experiences of living in a care home 2008 National Health Service Advance Care Planning for adults affected by a life limiting condition: A Guide for Health and Social Care Staff 18 2007 National Institute for Health and Clinical Excellence (NIHCE) Management of faecal incontinence in adults, METHODS, EVIDENCE & GUIDANCE June 2007 19 2006 National Institute for Health and Clinical Excellence (NIHCE) NICE–SCIE Guideline on supporting people with dementia and their carers in health and social care, national clinical guideline 2008 21 170 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD NouvelleZélande New Zealand Guidelines Group 2003 Best practice evidence-based guideline- Assessment processes for older people 27 États-Unis 2002 Pepper Institute on Aging, Florida An assessment of strategies for improving quality of care in nursing homes 38 Non-drug therapies in Alzheimer’s disease 39 State University Allemagne 2009 Institute for Quality and Efficiency in Health care Tableau 6 Les ORGANISMES PUBLICS ayant émis des organisations selon le pays d’origine Pays Organismes publics Recommandations Réf. Canada Ministère de la santé et des services sociaux du Québec Orientations ministérielles CHSLD 4 Health Council of the Netherland Dementia, chapitres 7, 8 et 9 :« Well being » 12 Department of Health Care Homes for Older People National Minimum Standards, CARE STANDARDS ACT 2000 2003 Pays-Bas 2002 GrandeBretagne 2003 171 | P a g e 16 La qualité de vie des résidents en EHPAD 2008 National Health Service Advance Care Planning for adults affected by a life limiting condition: A Guide for Health and Social Care Staff 18 Institute of Public Health in Ireland Health impact assessment guidance 25 National Council on Ageing and Older People Improving Quality of Life for Older People in Long-Stay Care Settings in Ireland 26 Irlande 2009 2006 Tableau 7. Les ORGANISMES INTERNATIONAUX ayant émis des recommandations États-Unis 2007 International Longevity Centre –USA, New York Evidence –Based Recommendations for the assessment and Management of Sleep Disorders in Older Persons 37 Commission européenne Psychosocial intervention : yearbook 2008 13 Commission européenne Dementia Yearbook 2008. 14 Union européenne 2008 2008 172 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Le type de méthode d’élaboration des recommandations Pour l’ensemble des pays les consensus d’experts sont les plus mobilisés pour élaborer ces recommandations, que ce soient les consensus formalisés avec vote par items ou les consensus simples avec accord des experts sur le texte global. Pour les consensus simples, la base de 80% d’assentiment des experts est souvent requise. Des consensus d’experts ont pu être réalisés à partir d’enquêtes qualitatives ou de témoignages enregistrés des patients concernés. Des conférences de consensus jouent aussi un rôle important sur des problématiques spécifiques notamment dans les pays nord-américains (soins palliatifs pour le Canada et la démence aux États-Unis). Des conférences de consensus ont quelquefois validé les évaluations comme c’est le cas au Canada (2) pour la IIIème conférence canadienne de consensus sur le diagnostic et le traitement de la démence. Du côté nord-américain (34), nous avons pu repérer une série de recommandations sur la douleur élaborées à partir de la méthode Delphi, c’est d’ailleurs la seule que nous avons trouvé dans la série internationale de la revue de littérature. Au Canada et aux États-Unis, la mise en action d’un dispositif normatif est également une méthode d’élaboration des recommandations ; il s’agit alors de la mise en application de normes, de réglementations ou de textes législatifs. À partir de ce dispositif, un programme d’actions est élaboré. Au Canada, l’approbation par une agence publique de santé s’avère être une dimension de la méthode d’élaboration des recommandations. (4). En Nouvelle-Zélande (27), en Écosse (24) et en Irlande (25), il y a des consultations publiques, des focus groupes avec des managers, des enquêtes quantitatives auprès des services de long séjour et des entretiens qualitatifs avec des résidents, leurs familles et le personnel. En Angleterre, la méthodologie adoptée est la méthodologie de référence de NICE (version avril 2006) qui privilégie le consensus comprenant des représentants des professionnels concernés et des représentants des principales parties prenantes auxquels s’ajoute un groupe de relecteurs indépendants qui supervisent le développement de la recommandation et en assurent la qualité. Du côté européen, par exemple en Suisse (7, 8), l’Académie médicale lorsqu’elle retient un thème de travail, nomme une sous-commission interdisciplinaire chargée de rédiger des directives. Celle-ci élabore, généralement en l’espace d’une année, un projet qui, après avoir été examiné par la Commission centrale d’éthique de l’Académie, est soumis à l’approbation du comité de direction et du Sénat. En Allemagne (39), depuis la réforme du système de santé en 173 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD 2002, le gouvernement fédéral valorise et incite les institutions et les sociétés savantes à se constituer en « table ronde d’experts». Parmi les documents consultés, les évaluations élaborées à partir de niveaux de preuve demeurent marginales. Ces évaluations peuvent suivre des indices répertoriés selon des échelles de validité de preuve (Shekelle et collab. Categories of evidence and strength of recommendations - Evidence Based Medicine -HAS). La grille AGREE a été privilégiée pour l’élaboration des recommandations européennes portant sur la démence.(14) On peut associer à ce type d’évaluation les études d’orientation (groupe de chercheurs : (36 , 37, 5, 28, 40, 41)) qui précisent que pour l’élaboration de leurs méthodes de recommandations, les chercheurs ont utilisés une revue de littérature le plus souvent à partir de grandes banques de données en ligne NICE, SCIE, Cochrane, Medline, ERA-NET, ECHI. Du côté anglo-saxon, en Écosse (24), la méthodologie utilisée pour le consensus formalisé d’experts est la méthodologie de référence de SIGN. Elle est fondée sur une revue systématique de la littérature selon une stratégie de recherche codifiée. Leur recherche dans les bases de données scientifiques a porté sur 5 ans (2002-2007) et est complétée par les apports des membres du groupe. On retrouve également une enquête de terrain (Grande Bretagne : (15)) portant sur 100 inspections approfondies, comportant l’observation directe des expériences de personnes atteintes de démence, la réunion d’information sur le lieu de vie avant la visite, des entretiens avec les résidents et leurs visiteurs, des entretiens avec les équipes de soin et la direction, l’examen des documents spécifiques (déclarations d’intention, chartes, livrets, description des procédures, formations suivies par les personnels, etc.). L’examen des plans de prise en charge et de soins où l’observation des pratiques a été fondée sur le recours à l’instrument SOFI (« Short Observational Framework for Inspection ») permet, dans le cadre de la pratique de l’inspection, de recueillir et de comprendre les expériences individuelles des personnes souffrant de difficultés de communication en examinant dans le détail l’état émotionnel de ces personnes, leurs relations et leurs activités quotidiennes, les rapports entretenus avec l’équipe en faisant apparaître les éléments favorables au respect de la dignité des personnes. Les personnes représentées : nature et expertise La nature des personnes représentées couvre l’ensemble des acteurs concernés par le thème des recommandations ou des directives (santé mentale, soins palliatifs, établissements de soins de longue durée). L’appel à l’expertise des représentants d’usagers, (association de malades et représentant des patients) se regroupe essentiellement autour de la maladie d’Alzheimer 174 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Sur l’ensemble des documents, ce sont à la fois les chercheurs en santé et les professionnels de la santé représentant fortement le domaine médical qui dominent la constitution de groupe, en vue de la formulation des recommandations (cf. les sociétés savantes). S’ajoutent les spécialités en sciences de la santé autour de la vieillesse représentées par des professionnels comme les infirmières auprès des personnes âgées spécialisées dans la démence, les spécialistes de la gestion de la douleur, des gériatres, des kinésithérapeutes. Dans certains cas ils sont accompagnés par des « experts externes » aux établissements : chirurgiens, colo-proctologues, sage femmes, diététiciens, consultants en rééducation neurologique, radiologues, ergonomes et psychologues. Cette pluralité des professions du soin est révélatrice d’une approche centrée sur le « soin » qui prend en compte la pluralité des acteurs intervenant dans l’exercice des soins. En Grande Bretagne (18, 19, 21, 22, 23) une large place est donnée dans le travail d’expertise à des chercheurs universitaires en santé. Également aux professeurs en sciences sociales associés notamment aux organismes nationaux fédéraux ou aux administrations ayant vocation à produire des recommandations (National Collaborating Centre for Mental Health commissioned by the Social Care Institute for Excellence (SCIE), National Institute for Health and Clinical Excellence (NICE), National Institute for Health and Clinical Excellence (NIHCE), National Collaborating centre for Acute Care at The Royal College of Surgeons of England 23). Par exemple, ce dernier est un des sept centres collaborateurs multidisciplinaires fondés par NICE afin de développer des recommandations de pratique clinique dans son champ de compétence. Il est constitué par un partenariat mixte, associant des organisations universitaires et professionnelles et des associations de patients. S’ajoutent à cette liste des universitaires, des « méthodologistes », ainsi que des statisticiens spécialisés en qualité, des directeurs d’organisations de soignants (Care), des membres de SIGN (24) (direction, information), des ergonomistes et des économistes de la santé. En sciences sociales, les compétences les plus recherchées relèvent de la psychologie. Sur le continent nord-américain, le domaine du soin est représenté dans sa diversité : cadres, infirmiers, responsables d’unités de vie, ergothérapeutes, prestataires du soin à domicile. S’ajoutent les professionnels des établissements aussi bien du côté des directeurs et de l’hébergement que médical ou du soin. La participation de professionnels administratifs de gestion, d’architecture ou d’économie des associations d’établissements de soins de longue durée est aussi un signe d’une appréhension large du traitement des recommandations (4). Par exemple, les recommandations consensuelles (34) portant sur la douleur fondées sur la méthode Delphi ont été élaborées dans le cadre des activités des professionnels et soutenus par leurs 175 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD syndicats professionnels. Il est important de mentionner que c’est sur ce continent qu’apparaissent non seulement des représentants d’usagers, mais aussi des associations d’usagers qui sont intégrés à l’élaboration des recommandations. Par ailleurs, notons que si au Canada les associations d’usagers ont une influence dans l’organisation socio-sanitaire, elles se constituent en partenaires des pouvoirs publics en matière de santé, alors qu’aux États-Unis les associations d’usagers constituent des leaders d’opinion (mouvement actuel : Advanced for Excellence) qui influencent les pratiques de prise en charge dans les établissements de soins de longue durée ceci compte tenu du faible pouvoir étatique en matière de soins et de la prise en charge. Leur présence dans le paysage de la prise en charge des personnes âgées dépendantes vivant en établissement nous montre que leur participation à l’élaboration de recommandations prend une place importante au sein des groupes multidisciplinaires. Sur le continent européen, on observe qu’une place significative est plutôt attribuée dans le travail d’expertise aux représentants des administrations publiques et aux institutions du système de santé : experts de l’Agence de la santé publique représentants des gouvernements fédéraux, provinciaux et territoriaux, (Allemagne 39, 40, Pays-Bas 12, Suisse 6). Pour l’Union européenne (13, 14) des membres du Parlement et de la Commission pour la santé et de l’ANAES (maintenant HAS) ont été sollicités pour la formulation des directives. Les sources utilisées Pour l’ensemble des recommandations, les sources sont pour la plupart explicitées dans le texte. L’utilisation des banques de données est très fréquente. Les organismes se rapportent en premier lieu aux articles scientifiques basés sur le modèle expérimental, mais également à des enquêtes qualitatives et à la littérature grise. Les sources portant sur les connaissances et les témoignages d’usagers sont utilisés notamment par les sociétés savantes ou les associations qui recherchent à améliorer la qualité de vie des résidents dans les établissements. (6, 32, 36, 15, 32, 36). Les indicateurs de qualité Peu d’experts ou de chercheurs en santé ou de représentants d’usagers ont proposé des indicateurs au titre des recommandations. Nous mentionnons par ailleurs que certains pays produisent des documents supports destinés à pratiquer des audits de conformité par rapport aux recommandations. Les références sur le domaine de la mesure de la qualité et des 176 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD indicateurs font l’objet de guides spécifiques, certains pays publiant annuellement des comparaisons nationales comme c’est le cas aux USA. Les indicateurs statistiques descriptifs des états de santé et des ressources sont toujours disponibles, tandis que les approches ayant trait aux indicateurs de qualité sont beaucoup plus disparates, centrées sur la qualité des soins. Les approches ayant trait à la qualité de vie sont parfois citées, rarement développées, et en règle générale peu opérationnelles. A titre d’exemple, dans un document de présentation des politiques en matière de soins de longue durée en Europe et Amérique du nord, le Centre Européen d’étude des politiques sociales n’aborde pas le sujet de la qualité de vie. En revanche, des projets européens tels Progress ont pour vocation d’établir une dynamique de mesure et de comparaison des indicateurs de qualité de vie dans le domaine du vieillissement. Le projet ECHI d’une base européenne commune d’indicateurs ne comporte quant à lui que peu d’indicateurs portant sur la qualité de vie, sans spécificité pour les personnes âgées en institution. De même, le rapport hollandais « care to compare » (dérivé de la base ECHI et qui comporte une partie spécifique sur les personnes âgées) ne fournit aucun indicateur sur ce domaine. Lors de la récente conférence de l’Union Européenne sur le vieillissement qui s’est tenu à Stockholm, le besoin de développer la recherche sur les indicateurs dans ce domaine a été rappelé. Aux États-Unis la démarche menée depuis près de vingt ans avec le « Minimum Data Set », élément clef du RAI (Resident Assessment Instrument) du dispositif Medicare, est utilisée pour décrire et qualifier les prestations dans les «nursings homes». Elle permet, dans le cadre du programme qualité HCQIP, de dériver 24 indicateurs qualité qui peuvent être regroupés en 11 domaines. Si la plupart sont des indicateurs de qualité des soins ou de l’état de santé basés sur processus ou des résultats, la place de la qualité de vie n’y est qu’indirecte. Également, The Joint Commission on accreditation of HealthCare Organizations Medicare/Medicaid sur les établissements de longue durée propose des objectifs et des règles en vue de maintenir une qualité des soins en proposant des guides de bonnes pratiques cliniques aux établissements. Une enquête nationale sur les «nursings homes» (NNHS publiée par le CDC) produit des indicateurs comparatifs dont un des volets est intitulé « qualité de vie » : expérience d’une douleur, escarres, utilisation de contention physique ou encore formulation de recommandations avancées type DNR. Certaines recommandations concernent des volets spécifiques de la prise en charge (par exemple le volet D Medicare concernant la qualité et la sécurité en matière de médicaments). Des projets thématiques fournissent parfois les orientations nécessaires à la mise en place d’une 177 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD évaluation de la qualité de vie basée sur la mesure des résultats. A titre d’exemple, citons le rapport Rand/AHRQ de 2004 sur la fin de vie qui propose une démarche complète intégrant modèle conceptuel, revues systématiques, recommandations et système d’indicateurs fondés sur les résultats. Une revue de synthèse récente11 sur les tendances en matière de qualité dans les nursing homes aux USA relève que le dispositif de publication des indicateurs MDS/CMS s’est accompagné de progrès pour le plupart des indicateurs utilisés malgré l’accroissement de la sévérité de l’état des personnes prises en charge, mais plaide pour l’élaboration de meilleurs indicateurs de qualité, notamment dans le domaine de la qualité de vie, pour des méthodes d’ajustement plus fines pour risque et sévérité. 2.2. Analyse du contenu des recommandations Pour la synthèse du contenu des recommandations, nous proposons ici une analyse à double entrée. Une première entrée reprend la répartition des recommandations par pays en trois groupes : les pays européens (Allemagne, Belgique, Pays-Bas, France, Suisse et Union Européenne), les pays anglo-saxons européens (Angleterre, Irlande, Écosse), les pays avancés anglo-saxons ((a) Nouvelle Zélande, Australie, Canada (b) USA). Pour le dernier groupe, nous distinguons les États-Unis compte tenu du caractère très particulier du système sanitaire, non pas en fonction de l’absence de règles, de guides pour les établissements de soins de longue durée mais davantage en regard des différences importantes sur le tiers payant par rapport aux pays tels que le Canada, l’Australie, ou la Nouvelle Zélande. Nous croisons les trois groupes de pays que nous distinguons par ailleurs dans chacun des groupes en fonction des grands éléments clés des recommandations : la santé mentale, et la prévention des risques psychiques et physiques qui relèvent du soin mais qui ont des implications sur la qualité de vie, et la fin de vie. Une quatrième catégorie a été ajoutée regroupant les autres recommandations qui ne portent pas spécifiquement sur ces éléments clés. En croisant les pays et ces 4 catégories, nous dégageons le contenu des recommandations, ce qui s’était avéré difficile en utilisant la grille d’analyse trop synthétique sur les domaines couverts par les recommandations tout en regardant les destinataires des recommandations et les populations cibles visées par celles-ci. 11 Août 2009 178 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD 2.2.1. Les champs des recommandations : santé mentale, prévention des risques physiques et psychiques de la grande dépendance, fin de vie, et autres Le tableau 8 montre que pour l’échantillon de recommandations dont nous disposons, soit 52 recommandations, celles-ci se partagent en deux groupes. D’une part, elles visent la prévention des risques physiques et psychiques des résidents. D’autre part la prise en charge de la santé mentale, 5 recommandations portent sur la fin de vie et 6 recommandations abordent des sujets différents (40, 46, 52, 26*), une recommandation s’intéresse à parole des usagers (15) et une recommandation (25) porte de manière centrale sur la qualité de vie, notamment sur la qualité de l’accompagnement (maintien de l’identité personnelle, de l’autonomie, de l’effectivité des droits, maintien des liens sociaux et projet de soin-projet de vie). A la page suivante est présenté un tableau (Tableau 8 Les champs des recommandations portant sur les structures d’hébergement pur les personnes âgées) qui nous permet de visualiser les grands champs des recommandations par pays. Pour chacun de ces champs sont présentés successivement selon les trois groupes de pays le contenu ou les domaines couverts par les recommandations nationales en santé mentale, la prévention des risques, la fin de vie, et sur les autres domaines couverts. 179 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Tableau 8 Les champs des recommandations portant sur les structures d’hébergement pour les personnes âgées Répartition des pays La santé mentale Les risques physiques et psychiques de la grande dépendance La fin de vie Autres Les pays européens Allemagne (39) Belgique (10) (11) Suisse (6) Pays‐Bas (12) Allemagne (41) Union Européenne (13), (14) Suisse (8) Suisse (7), (9) Allemagne (ÉTHIQUE) (40) France (46), (52) France (42), (43), (50), (51) France (44), (45), (47), (48), (49) Qualité de vie Les pays anglo‐ saxons européens , (21) Royaume Uni (16), (17), (19), (20), (22) Écosse (24) Royaume Uni (18), (23) Les pays anglo‐ saxons avancés Les États‐Unis Canada (1), (3) Canada (4), (5) Canada (2) Nouvelle Zélande (27) Australie (28), (29), (30) (32) (36), (31), (33), (34) (35) (38) (37) Irlande (25) Royaume Uni (15) *Irlande (26) : Un guide HIA (pas de recommandation) 180 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Le champ de la santé mentale : les domaines couverts et les destinataires De très nombreuses études menées en Europe (Allemagne, Belgique, Pays Bas, Suisse, France, Grande Bretagne, Union Européenne) et en Amérique du Nord (Canada, États-Unis) concernant de larges échantillons de la population et couvrant toute la gamme des modalités de prise en charge, sont unanimes à affirmer la réussite de dépasser une approche purement médicale de la prise en charge des patients atteints de démence. (Destinataires des recommandations : praticiens hospitaliers, médecins traitants, médecins coordinateur et spécialistes (48), (15), (21), (3), (32) médecins généralistes (1) psychiatre (35), universitaires (15), (3). Autrement dit, la recommandation la plus générale est de faire de la dimension « psycho-sociale » (destinataires des recommandations : professionnels du secteur médical, paramédical et psychosocial (10), (12), (13), (14)) « le pilier de la prise en soin » comme le déclare une Conférence tenue en Suisse en 2008 pour faire le point sur les modalités de prise en charge des patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Au niveau des soins à proprement parler, cela signifie que la plus grande importance doit être donnée aux traitements non médicamenteux. Il s’agit ainsi d’améliorer la qualité de vie des patients atteints de démence, ce qui passe par l’attention accordée à la qualité des soins proprement dit mais aussi de l’accompagnement des patients, à leurs relations avec leurs proches et avec leur environnement, leur manière d’être placés dans un cadre de vie (les destinataires des recommandations : entourage des patients atteints de la maladie d’Alzheimer ou de démence (10), (12),(13), (14), (45), (3), (32) (45), (3), (32).) Les recommandations que l’on peut proposer peuvent ainsi être principalement présentées autour de deux pôles : « une personnalisation du plan de soins » (destinataires des recommandations : professionnels et institutions de soins de longue durée (40), (12), (13), (14), (45), (3), (32). Comme le dit une grande étude canadienne faisant la synthèse de 954 articles (3) ceci implique dans une grande mesure de soutenir les professionnels et de les aider à s’intégrer dans la prise en charge des patients et à « s’engager » dans les activités signifiantes, différentes des routines institutionnelles. Une attention aux relations avec les familles et une attention au cadre de vie et à la recherche de l’habitat le plus approprié est également requise : maintien au domicile, résidence de soins pour longue et courte durée. (Destinataires des recommandations : décideurs et pouvoirs publics (10), (11), (13), (14), (45). tout citoyen (10) médecins, gériatres (11), (6), (12), (13), (14), (45), (49) tous les professionnels de santé ou médico-sociaux et les aidants (44), (15), (21), (3) professionnels impliqués dans la création ou la réhabilitation de 181 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD structures (47), (3). S’agissant plus précisément de la France, le rapport « La santé mentale est l’affaire de tous » insiste sur le rôle des acteurs non sanitaires et sur la nécessité dans le cas de prises en charge à domicile de soutenir les aidants familiaux et de renforcer les services à la personne. Sur la maladie d’Alzheimer à proprement parler, le document de l’ANESM sur l’accompagnement des patients insiste pour promouvoir une qualité de vie sur la nécessité d’un projet personnalisé et sur une ouverture à la variété de mode de prise en charge possibles, maintien à domicile, placement de jour ou de nuit, accueil dans les établissements spécialisés. On peut retenir ces propositions comme les moyens d’élargir les modalités de prise en charge des patients atteints démence dans le sens d’une amélioration de leur qualité de vie. Encadré 1. Le champ de la santé mentale et le contenu des recommandations des pays européens L’Allemagne propose une revue de littérature sur l’évaluation des bénéfices à long terme d’un traitement non médicamenteux de la maladie d’Alzheimer portant sur 33 études sur des essais cliniques randomisés (39) représentant un échantillon de 3800 personnes atteintes. La Belgique propose un gros travail de la fondation Roi Baudouin autour de la maladie d’Alzheimer et apparentée (10) : 24 recommandations à partir de consensus d’experts ayant une initiative allemande comme point de départ qui couvrent la qualité de vie et des soins et l’effectivité des droits. Une attention toute particulière est souhaitée pour une meilleure prise en charge de la démence chez les personnes âgées. Une analyse des différentes possibilités d’habitat et de lieux de vie est faite. Le centre fédéral d’expertise fait une revue systématique de données nationales concernant les interventions pharmaceutiques ou non pharmaceutiques dans le traitement de la maladie d’Alzheimer (11). Le Ministère de la santé des Pays-Bas dans un rapport concernant une revue de littérature de 800 articles (12), met l’accent sur les opportunités d’amélioration de la qualité de vie chez les patients atteints de démence (promoting well-being) et aborde les aspects psychosociaux de la problématique. La Suisse, dans le cadre d’une conférence de consensus (Interlaken 2008) (6) fait le point sur la qualité des soins dans la prise en charge des patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Des outils en vue de la démarche diagnostique et des tests de dépistage sont proposés. La définition de la démence selon le DSM-IV et les besoins d’aide en fonction des degrés d’atteintes sont explicités. Des recommandations à destination des médecins généralistes (médecins de famille) sur la recherche diagnostique et la marche à suivre concernant le suivi et les investigations complémentaires sont méthodiquement faites. L’aspect psychosocial est là encore mis en avant comme « pilier de la prise en soin ». la question de l’absence de visibilité globale des offres de prestation de service pour répondre aux besoins croissants de soins révèle la nécessité de créer un standard de qualité consensuel. Les déficits de coordination dans la prise en charge décentralisée (soins ambulatoires, prise en charge temporaires de jour ou de nuit) ont été relevés au cours de cette conférence. Il apparait également indispensable d‘accroitre les fonds alloués à la recherche dans le champ concerné. L’Union européenne (13) et (14) par l’intermédiaire de l’ONG Alzheimer Europe publie son rapport annuel sur la démence dont certains chapitres prennent tout leur sens dans le cadre de 182 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD cette revue de recommandations. Tout d’abord les recommandations de la partie 5 (13) concernant les interventions psychosociales dans les soins de la démence. Des recherches d’indicateurs autour de la qualité de vie, l’effectivité des droits, l’accompagnement, les aidants et les proches sont faites et leur utilisation (avec précaution) est assortie de conseils. Le rapport dans cette partie contient des explications sur la construction et la stratégie de recherche des indicateurs de qualité. L’existence ou l’absence de recommandations (guidelines) sur le thème de l’intervention psychosociale est inventoriée parmi les différents pays européens concernés. Leur pertinence est appréciée à la lumière de la grille AGREE par des groupes d’experts originaires des divers pays ; chaque pays ayant agréé la sélection du panel. Les difficultés rencontrées par les proches et les aidants des personnes souffrant de démence sont considérées comme autant de facteurs à prendre en compte – et à tenter de résoudre la gestion globale du traitement. L’ensemble du traitement de la problématique est tout à fait intéressant pour la prise en compte des troubles liés à la santé mentale dans les EHPAD. La partie 3 (13) du rapport présente des recommandations et des exemples de bonnes pratiques dans les prestations de soutien aux patients déments et à leurs aidants (14). Hormis les grandes orientations destinées aux mesures gouvernementales, de nombreuses propositions sont faites qui devraient intéresser les professionnels impliqués dans les établissements pour des personnes âgées. ; plus particulièrement, à destination des résidences de soins (pour longue et courte périodes), l’attention à apporter aux résidents pendant les soins pour éviter tout stress ou désorientation est soulignée. L’ensemble de ces recommandations bénéficie du travail antérieur effectué sur le thème par les pays participants, ainsi que de différentes expériences menées (page 45) (café Alzheimer, service de supervision, journée en extérieur proposée au couple dont un membre est atteint de démence, organisation du domicile en équipements et intervenants spécifiques, bienveillance du voisinage etc.) Diverses expériences d’habitats appropriés sont décrites (Allemagne, Écosse, Suisse), les problématiques communautaires (gay, lesbiens) et le monde rural (difficultés d’accès, isolement) sont abordés. Des exemples de bonnes pratiques dans les établissements de soins de longue durée en Norvège, France, Allemagne, Luxembourg, Angleterre, Écosse (page 44) sont donnés sur le respect de la dignité et l’autonomie. Sur le maintien au domicile, (Malte, Luxembourg, Allemagne) des services appropriés sont proposés en lien avec les assurances de soins de longue durée. La France, dans son rapport « La santé mentale, l’affaire de tous » (45), préconise de ne pas traiter la santé mentale et le bien-être de façon homogène, mais d’en distinguer les différents leviers opératoires pour avancer des réponses effectives ; elle propose, à l’issue du rapport s’appuyant sur un échantillon représentatif de la population française (1000 personnes), des pistes d’action. Le rapport passe en revue l’ensemble des secteurs et des champs convoqués par la problématique et insiste sur le rôle clé des acteurs non sanitaires. La question du vieillissement de la population (22,3 millions de personnes de plus de 60 ans en 2050 pour 12,6 millions en 2005) nécessite des réponses adaptées pour promouvoir un vieillissement qui fasse la part au bien-être et à la santé mentale (successful ageing préconisé dans le plan « Bien vieillir » 2007-2009). Des initiatives telles que l’installation de crèches dans les EHPAD ou la création de résidences service sont préconisées. Mais ce sont les initiatives de prise en charge au domicile et la nécessité d’apporter un soutien aux aidants familiaux (formation, défiscalisation ou aides financières) et le 183 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD renforcement des services à la personne qui sont privilégiées. Très peu donc de recommandations en direction des EHPAD dans le cadre de ce rapport sur la santé mentale, hormis l’incitation à conforter un référentiel de bonnes pratiques et à changer les mentalités qui considèrent le plus souvent négativement le placement des personnes âgées en institution. Des recommandations sont faites également dans le cadre du plan national Alzheimer 2008-2012 (45) Elles portent sur la prise en charge des troubles du comportement. Elles proposent des démarches diagnostiques, des techniques de soins et insistent sur la nécessité de soutien et de formation des professionnels. Elles concernent tous les lieux de soins et le domicile. La question des EHPAD est très peu traitée, si ce n’est pour rappeler le rôle de coordination du médecin de l’établissement et l’existence des fiches de bonnes pratiques de soins menées par la société française de gériatrie (octobre 2007) ou le travail de l’Anesm sur le sujet (février 2009). Celui-ci intitulé « L’accompagnement des personnes atteintes d’une maladie d’Alzheimer et apparentée en établissement médico-social » (49) traite de l’ensemble de la mise en œuvre de cet accompagnement après en avoir énoncé des principes directeurs. C’est un document assez complet ayant pour objectif de permettre une qualité de vie pour les personnes concernées. Il développe la notion de projet personnalisé pour les résidents et une variété d’accueils (temporaire, de jour, de nuit, en unité dédiée). Des outils sont proposés en annexe (fiches pratique, éléments d’information etc.). En revanche, l’aspect organisationnel du côté coût ou ratio de personnel n’est pas traité. En France, également la Haute autorité de la santé (49) fournit un outil synthétique des recommandations sur le diagnostic de la maladie d’Alzheimer, évaluation initiale, examens para-cliniques, diagnostic, traitement et suivi piloté par le médecin traitant, qui devrait être utile pour les médecins coordinateurs des établissements. 184 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Encadré 2. Le champ de la santé mentale et le contenu des recommandations dans les pays anglo-saxons européens En Grande Bretagne, la limitation de la contention est abordée par l’organisation professionnelle représentative des infirmières (17) ; elle peut concerner les résidents ayant des troubles de santé mentale. Avec l’appui des experts de NICE (National Institute for health and Clinical Excellence), les recommandations de principe de soins destinées aux personnes atteintes de démence (21) insistent sur la nécessité de soutenir les aidants et de les intégrer dans la prise en charge des patients. Encadré 3. Le champ de la santé mentale et le contenu des recommandations dans les pays anglo-saxons avancés Pour le Canada, une recherche (3) à partir de 954 articles a permis l’élaboration de 48 recommandations (1) : la famille et les proches sont inclus dans ces recommandations et un lien fort avec les sociétés savantes Alzheimer est préconisé. Il s’agit d’une vision assez large sur la question et pas seulement d’une approche médicalisée. 12 recommandations portent sur les enjeux déontologiques. La problématique de la santé mentale en établissements de soins de longue durée est développée (3) par la Coalition nationale pour la santé mentale des personnes âgées. La participation de la famille est mise en avant, ainsi que les questions relationnelles entre les prestataires de soin et les résidents. Le côté personnalisation du plan de soins est important. Des recommandations de type bonnes pratiques sont faites (repas, bain, se vêtir etc.). Le dépistage protocolisé est préconisé, suivi d’une évaluation en continu organisée par des procédures. La prise en charge des symptômes, la planification thérapeutique et des recommandations sur les médicaments sont détaillées. Le texte préconise une approche psycho médico sociale, interventions psycho-sociales, aménagement de l’établissement, ratio de personnel etc. Aux États-Unis, sous l’égide du Mount Sinaï Medical Center(36), des cliniciens et des chercheurs en neurosciences, en gériatrie, en troubles du sommeil tentent de mieux comprendre la complexité et l’impact de ces problèmes sur la santé des personnes âgée. Partant du constat d’un sondage d’opinion où 85% des personnes âgées de plus 5o ans estiment que leur santé est redevable de leur bon sommeil, et qu’à ce titre les personnes âgées sont représentées dans les études cliniques, les chercheurs recommandent par une revue de littérature poussée en regard du niveau de preuve, des recommandations pour améliorer le confort des personnes âgées. Outre un panorama de tous les grands problèmes reliés au sommeil (10 troubles allant de l’insomnie aux troubles avancés), les auteurs proposent des recommandations pour les personnes âgées résident en « nursing homes ». Les trois recommandations de niveau de preuve A se rapportent pour deux d’entre elles aux médicaments consommés par les personnes. Une attention particulière doit être donnée aux effets secondaires, pouvant causer des troubles du sommeil, et autant que possible d’avoir un suivi de la consommation de médicaments prescrits pour les problèmes du sommeil. De plus, il est recommandé d’éviter une trop grande exposition des personnes âgées à la lumière vive. L’association Alzheimer américaine (32).élabore une série de recommandations pour une meilleure pratique de prise en charge des personnes atteintes de démence avec l’objectif d’un soutien favorisant les activités, réduisant les impacts de la maladie sur le comportement. Par exemple, en tentant de réduire les contentions, de réduire les chutes et de favoriser une meilleure qualité de la vie par des pratiques telles que de réussir à communiquer verbalement avec la personne et les proches. Une appropriation du plan de soin par le résident, sa famille et le personnel de terrain.Une stratégie de reconnaissance des mauvais épisodes pour les atténuer par des gestes de réconfort (le toucher). Un personnel conscient des dangers et attentif, un environnement moins hospitalier et plus résidentiel, des pratiques conviviales autour des repas, des attitudes de prévention par rapport à la douleur, un « engagement » dans des activités signifiantes de la part du personnel, une attention aux errances avec pour objectif d’offrir une qualité de vie aux résidents. 185 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Le champ de la prévention des risques physiques et psychiques : les domaines couverts et les destinataires Cet ensemble important de publications met l’accent sur les conduites à tenir pour tenter de prévenir, ou du moins de faire face à des états de dégradation extrême des personnes en situation de grande dépendance : escarres, incontinence, grandes douleurs. Il est également fait mention de risques d’incidents infectieux tels qu’une épidémie grippale ou de risques de chutes et d’escarres etc. (les destinataires : tous les professionnels de santé et d’hôtellerie concernés par les soins en EHPAD ((50), (16), (26), (4), (5), (28) (19), (22), (24), (27), (29)). Des préconisations très précises sont proposées pour réduire et contrôler le recours à la contention qui serait seulement justifiée en fonction de la sécurité des personnes elles-mêmes et de la sécurité des personnes de son entourage et du personnel. Elle doit se faire pour un temps strictement limité et sous contrôle médical. Du côté de la prévention, il est nécessaire d’en réduire l’usage par l’amélioration de la sécurité dans l’établissement de la qualité des soins. (Les destinataires : personnels soignants, infirmières des institutions (17), (20), (4)). L’incontinence (les destinataires de la recommandation : tous professionnels de santé (43)) représente une autre manifestation de dégradation de l’état de la personne qui est souvent occultée, bien qu’elle ait des conséquences graves sur la qualité de vie des personnes. Il est recommandé de mettre en œuvre un traitement très individualisé de cette pathologie en essayant de maintenir le contact avec le patient. De même les grandes douleurs posent des problèmes difficiles, et d’autant qu’elles sont souvent muettes compte tenu de l’état de la personne. Il est fait appel là aussi aux professionnels pour tenter d’établir une communication qui pourrait soulager la souffrance, et elle passe par une formation. (Les destinataires des recommandations : médecins et tous professionnels de santé des établissements de soins, universitaires (41), (20), (8), (34), (35)). D’une manière plus générale, l’exigence de prévenir et de limiter le déclin fonctionnel des personnes âgées et souvent atteintes de démence met au premier plan la nécessité d’une approche globale des personnes. Une évaluation de base de leur état augmenterait les chances d’intervenir le plus rapidement possible et de développer une prise en charge personnalisée (Les destinataires des recommandations : médecins, tous professionnels de santé des établissements, (8) professionnels médicaux et du soin (42), (31) responsables d’EHPAD et médecins coordinateurs (51)). 186 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Encadré 4. Le champ de la prévention des risques physiques et psychiques de la grande dépendance et le contenu des recommandations pour les pays européens L’Allemagne mène une enquête transversale et de prospective sur l’utilisation des contentions dans les nursings homes de la ville d’Hambourg à partir d’observations directes et d’analyses de dossiers de 30 établissements. (40). Cette étude propose des standards de soins sur l’utilisation des contentions physiques et médicamentés, l’objectif étant de développer un guide de bonnes pratiques sur le sujet. La Commission centrale d’éthique de l’Académie médicale de Suisse (8) rappelle les directives pour les médecins, soignants et thérapeutes concernant la prise en charge des personnes âgées en situation de dépendance. L’importance de la collaboration interdisciplinaire est relevée ainsi qu’une prise en charge personnalisée dans le cadre d’une bonne continuité des soins. La collaboration avec les proches est là encore présentée comme un élément essentiel de réussite de la prise en charge. Pour la France, l’Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé (devenue Haute autorité de la santé) rapporte des recommandations issues d’une conférence de consensus (42) concernant la prévention des escarres. Aucune spécificité concernant la prise en charge de ce problème en EHPAD n’est notée. Les modalités de prévention valent aussi bien pour le domicile que pour les institutions (terme générique utilisé pour tout établissement de santé). La question de la contention est soulevée (43) dans un guide regroupant des bonnes pratiques et proposant des outils d’évaluation. Il n’est pas fait de distinction spécifique entre les différents types d’établissements destinataires de ces recommandations (établissements de soins de longue durée, MCO, maisons de retraite ou autres) ; un référentiel de pratiques de la contention est élaboré qui rappelle la nécessité de la prescription médicale après l’appréciation du rapport bénéfice/risque, et le renouvellement, si reconduite, par prescription médicale toutes les 24 heures. Surveillance, information et consentement du patient, qualité du matériel, respect de l’intimité et de la dignité de la personne, souci d’assurer le confort psychologique et évaluation de l’état de santé toutes les 24 heures, constituent les exigences de ce référentiel. L’objectif étant de limiter l’usage de la contention, il est nécessaire de conduire une politique de réduction de la contention, 9 critères sont avancés proposant des actions à conduire dans ce sens au sein des établissements dans le cadre de programmes structurés d’amélioration continue de la sécurité et de la qualité des soins. La prévention des risques comprend des initiatives telles que cette recommandation de prise en charge d’épidémie grippale dans un établissement (51) de la Société française de gériatrie et de gérontologie. Indications sur le diagnostic de grippe chez un sujet âgé, mesures pour limiter la diffusion, prise en charge et traitement des résidents et précaution concernant le personnel, vaccins, prévention et aspects réglementaires et logistiques sont explicités pour une bonne conduite à tenir. Le domaine du soin dans les EHPAD est largement présenté dans cette recommandation de bonnes pratiques (50) à l’initiative encore de la Société française de gériatrie et gérontologie. La liste des soins, actes, pathologies et prévention proposée par ordre alphabétique, de « alimentation » à « volonté de la personne âgée » renvoie à des tableaux explicites indiquant les conduites à tenir (à faire, à ne pas faire) selon des scenarii imaginés. Les points forts sont relevés et une petite bibliographie (« pour en savoir plus... ») est jointe à chaque article. 187 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Encadré 5. Le champ de la prévention des risques physiques et psychiques de la grande dépendance et le contenu des recommandations pour les pays anglo-saxons européens Une publication anglaise (17) en nursing présente sous forme pédagogique le cadre juridique qui limite l’utilisation des contentions de toute nature (physique, chimique, et mécanique). Il y aurait en Grande-Bretagne un ensemble de décrets et de lois dont le Mental Capacité Act (2005) qui protège les personnes des abus ou des mauvaises utilisations des contentions. Il est évoqué des cas où il est nécessaire de les utiliser, et il est signalé dans le texte (17) que l’utilisation de la contention ne peut se justifier que dans un cadre très précis, 4 situations sont possibles, et ceci est à mettre en relation avec la sécurité des personnes elles-mêmes et des autres personnes résidentes, et de sécurité du personnel. Dans ce guide il est présenté des alternatives aux errances des personnes atteintes de démence qui relèveraient davantage de l’organisation spatiale et qui pourraient permettre aux personnes de circuler plus librement. Une autre recommandation britannique s’adressant aux infirmières s’intéresse au type de matelas pouvant réduire les escarres chez les personnes à mobilité réduite (22) 4 domaines s’entrecroisent pour l’aborder : une approche interdisciplinaire, des aspects organisationnels, une approche de projet de soin et un projet de vie-projet de soin (person centred care) et un équipement de sécurité. Il est donc recommandé qu’au-delà des coûts, il est nécessaire de prendre en compte en ensemble de facteurs tels que : le niveau de risque de l’escarre, le confort de la personne, son état général, les besoins, et le niveau d’acceptabilité de l’équipement et des soins donnés par le professionnel. 9 autres recommandations succèdent à celles-ci dans le but d’améliorer le confort tout en précisant que les soins d’escarres exigent par ailleurs une formation spécifique très précise sur le plan ergonomique, et qu’au-delà, il est aussi important de prévenir les escarres. A la suite des propositions un guide de bonnes pratiques est proposé aux infirmières sur la prévention et le soin des escarres. Un autre guide britannique (23) porte sur la douleur, symptôme qui pourrait avoir une influence sur la qualité de vie. Ce guide a été élaboré par 3 sociétés savantes médicales composées de gériatres, de spécialistes de la douleur et de médecins généralistes qui s’intéressent de manière plus particulière à cet état d’inconfort chez les personnes souffrant d’altérations sévères du comportement. D’emblée ce qui est posé, c’est le « défi » de la communication avec les personnes atteintes de démence et qui ont une symptomatologie de douleur. Ce guide se veut un appel à une prise de conscience des professionnels sur l’état de douleur dans lequel se trouvent les personnes et une proposition de rechercher à établir une communication qui permette de soulager la souffrance. Sous un autre registre plus médical, une recommandation anglaise (19) porte sur les risques d’incontinence fécale et de constipation chez les personnes âgées, notamment les personnes à mobilité réduite, ou avec une alimentation parentérale, ou souffrant d’altérations sévères de leurs facultés cognitives. Cette étude s’intéresse fondamentalement à l’inconfort provoqué par l’incontinence fécale sur la qualité de vie des personnes. Ils posent la question du tabou et de la possibilité de lever le voile sur le problème dans le cadre d’une formation auprès des personnels de terrain. Il apparaît que la perception de cette incontinence joue un rôle important et a des implications sur la qualité de vie des personnes. Après une étude d’essais randomisés sur des interventions possibles pour améliorer le niveau de confort des personnes, il est recommandé qu’avant tout traitement une évaluation de base soit faite sur les causes amenant cette incontinence. De plus ces personnes évoquent des discussions auprès des personnes incontinentes, il leur apparaît essentiel pour réduire la chronicité de l’incontinence de donner un traitement approprié à la 188 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD personne de manière très individualisée. Un document anglais très fouillé de près de 400 pages mené par NICE (21) élabore à partir des recommandations existantes sur la démence un guide de bonnes pratiques auprès des personnes démentes et de leurs proches dans un esprit valorisant une approche intégrée de soins et d’accompagnement social des personne atteintes, mais également dans le champ de la prévention des risques. En matière de prévention des risques, les personnes représentées estiment qu’il faut les dépister le plus vite possible, d’opter pour des interventions non médicamenteuses pour des symptômes d’altérations de fonctions cognitives, et qu’il faut avoir une approche sociale de la démence pour faire respecter les droits de la personne. Sur l’organisation des soins en établissement pour personnes âgées, le Ministère britannique (16) publie en 2003 un ensemble de standards élargi à 7 domaines de la prise en charge des personnes âgées dans les centres d’hébergement. Cela va de l’admission en passant par les standards de soins personnalisés, auxquelles sont ajoutés des standards sur des activités sociales et quotidiennes, des standards sur les plaintes et la protection de l’intégrité de la personne, sur l’environnement, la formation du personnel, et sur l’administration de ces établissements. Une étude écossaise (24). passe en revue plusieurs interventions pour tenter de trouver des moyens pouvant améliorer l’état de la personne. L’amélioration de l’état de santé des personnes atteintes de démence pourrait être envisageable notamment par une intervention comportementaliste qui permettrait de réduite le taux de fréquence de dépression. Selon une étude finlandaise citée par les auteurs, on arrive ainsi à des résultats pouvant permettre de penser que les personnes sont en mesure de retarder leur institutionnalisation lorsqu’elles sont bien entourées. Pourrait-on aussi faire le raisonnement d’améliorer l’accompagnement ou l’environnement physique en vue de réduire la douleur de la dépression ? Selon les résultats établis par cette étude, on constate des améliorations sans par ailleurs pouvoir assurer véritablement un effet constant de ces interventions Si l’on envisage une médication, certains médicaments pourraient avoir des effets très positifs, notamment avec le Ginkgo, herbe chinoise. Néanmoins il s’avère qu’une bonne communication entre les aidants (professionnels) et les malades est importante. Il est bien montré que le malade est en mesure de comprendre ce qui lui arrive si le professionnel le lui explique bien. La recommandation principale de cette étude très bien documentée est de montrer qu’il est possible d’établir une relation positive entre le patient et l’aidant, et que cette interaction favorisant l’autonomie aurait à son tour des effets positifs sur l’état psychique de la personne. 189 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD Encadré 6. Le champ de la prévention des risques physiques et psychiques de la grande dépendance et le contenu des recommandations pour les pays avancés anglo-saxons Au Canada, des orientations ministérielles (4) proposent l’élaboration d’un programme d’action facilitant la qualité de vie, la qualité des soins, de l’accompagnement et de la vie organisationnelle dans les établissements de soins et d’hébergement de longue.durée (CHSLD). Là aussi il s’agit de déterminer les fondements d’une approche globale devant prévaloir dans ces institutions avec la participation de toutes les instances concernées. Le programme d’action est centré sur les hébergements et sur la continuité des soins, la qualité de vie et des soins et l’amélioration de la qualité. On considère les CHSLD comme venant en complémentarité avec les autres services de base (santé et psychosociaux courants, soutien à domicile). Une étude qualitative, à partir d’enregistrements de patients (5), soignés dans des établissements de soins de longue durée décrit le stress lié à l’attente dans les actes quotidiens qui jalonnent la journée des personnes âgées. Après une description des entretiens réalisés et l’analyse des réponses, des conseils sont donnés en guise de conclusion sur la particulière attention à porter, de la part des personnels, au mécanisme de l’attente et à la prévention des troubles qu’il peut occasionner. En Nouvelle Zélande (27) cette recommandation identifie manques et besoins de soins et de soutien de la personne âgée faisant l’objet d’une évaluation. Les différentes évaluations actuelles très fragmentées traitent des aspects physiques mentaux ou sociaux. L’objectif de cette recommandation est de proposer un guide unique pour une évaluation globale de la personne traitant des différents aspects cités plus haut. L’approche australienne du Ministère de la Santé de la prévention des troubles du comportement se veut globale dans la mesure où elle cherche à intégrer trois dimensions : l’organisation, les soins cliniques et l’environnement. Pour le Ministère de la santé, il faut d’abord savoir si les outils diagnostiques sont pertinents, si les systèmes de surveillance sont performants, s’il y a des facteurs associés aux risques de délire, et si les supports actuels non médicamenteux et médicamenteux ont une efficacité, et dans quelle mesure ces actions réduisent le nombre d’épisode ultérieurs de troubles du comportement. Cette recommandation s’adresse aux travailleurs de la santé australiens pratiquant dans les établissements d’hébergement des personnes âgées. Trois recommandations s’adressent au personnel : une socialisation aux problèmes de troubles du comportement par la formation ; une focalisation sur la prévention dans les trois champs de la pratique sanitaire (clinique, environnementale et organisationnelle) ; et une prise en charge de la personne qui part d’une évaluation de base de manière à intervenir le plus rapidement possible avec des outils qui permettent de prévenir les épisodes ultérieurs. (30). Le pôle d’excellence du CEHSEU de Melbourne actualise les dernières recommandations (2004) de bonnes pratiques à l’intention des professionnels sur la prise en charge des personnes âgées. Une revue de littérature a permis de mettre à jour les données utilisées. L’actualisation visait à présenter les apports scientifiques plus récents susceptibles de fonder des interventions visant à prévenir et limiter le déclin fonctionnel (28). Elle a porté sur les domaines suivants : les facultés cognitives et émotionnelles du sujet âgé, la mobilité, l’énergie et l’autonomie, la continence, la nutrition et les problèmes de peau. Par ailleurs, des médecins généralistes, des représentants des consommateurs et des experts de la prise en charge des personnes âgées ont été invités à contribuer et à réagir aux travaux du groupe de travail piloté par le RACGP, composé de professionnels de santé travaillant auprès de personnes âgées (29). La recommandation porte sur une approche générale des soins médicaux prodigués aux personnes âgées en institution : évaluation de l’état de santé, projets de soins anticipés, soins palliatifs et fin de vie, médicaments. Les pathologies les plus fréquentes et leur 190 | P a g e La qualité de vie des résidents en EHPAD prise en charge sont développées : pathologies mentales et troubles psychiques, chutes et prévention des fractures de la hanche, dysphagie, incontinence, douleur, escarres et ulcères de pression, pathologies respiratoires, infections urinaires. La recommandation traite en outre de l’organisation et de la qualité des soins dans l’institution, ainsi que des outils et échelles d’évaluation de l’état de santé. Aux États-Unis, par l’intermédiaire d’AMDA (31), les directeurs de nursing homes américains instituent des outils de bonnes pratiques sur la prévention des risques (chutes, maladies infectieuses) qui pourraient contribuer de manière positive au maintien de l’état de santé et éventuellement à la réhabilitation des résidents. Sont pris en compte des interventions psychosociales auprès des résidents, de même que des propositions de pratiques de maintien de l’état de santé du patient en tenant compte de la famille du résident. De son côté, l’Institut de médecine américain (33) propose aux professionnels de formaliser dans des bonnes pratiques la qualité des soins dans les centres d’hébergement pour personnes âgées. Les psychiatres américains (35) recommandent des bonnes pratiques en vue de prévenir un ensemble d’événements (agressions envers soi-même et envers les autres) pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Des traitements psychosociaux et médicamenteux sont étudiés et proposés aux professionnels de la santé travaillant dans les établissements accueillent ces personnes. Les professionnels de la santé américains (35) se mobilisent pour introduire la douleur comme un signe vital (1996, Campbell American Pain Society). A l’aide d’un consensus Delphi en trois tours, a été élaborée une procédure d’implantation de la prise ne compte de la douleur, notamment chez les personnes souffrant de démence. 191 | P a g e Le champ de la fin de vie : les domaines couverts et les destinataires En Suisse, en Grande Bretagne et en Amérique du Nord, les recommandations pour la prise en charge des patients en fin de vie prennent appui sur des guides élaborés par des associations professionnelles. Ils présentent des propositions congruentes. L’accent est mis sur la nécessité de former les professionnels avec un souci de collaboration interdisciplinaire. Il faut prendre en compte, comme le recommande l’Association Alzheimer américaine (37), à la fois le confort des résidents par des soins approprié et l’accompagnement de la personne qui implique aussi l’entourage, la famille, éventuellement des personnes ressources pour répondre aux besoins spirituels des patients. La Commission suisse (7,9) parle de nécessités médico-éthiques qui doivent prévaloir dans le cadre des soins palliatifs. Elle pose la question du droit à l’autodétermination des patients qui dépend de son degré de discernement et se cristallise dans la décision de mettre fin à la vie. Les associations professionnelles anglaises (18,23) proposent un projet anticipé de soins qui répertorie les bonnes pratiques à mettre en œuvre pour les personnes âgées en fin de vie. La qualité des soins, un bon accompagnement et le respect à l’autodétermination (les destinataires des recommandations : responsables d’établissement (9) (7)) pour le personnel en établissement de soins de longue durée (37) avec des résidents ayant un diagnostic de démence qui gouverne la fin de vie. Les destinataires pour ces recommandations en témoignent : médecins (7), (9), (23) responsables d’établissements (9) responsables politiques et bailleurs de fonds (9) responsables de formation (9). Tous professionnels de santé (18), (23) responsables d’établissement (7) tous professionnels de santé et autres concernés (2), (37). Encadré 7. La fin de vie et le contenu des recommandations pour les pays européens, anglosaxons européens et anglo-saxons avancés La Suisse présente deux recommandations concernant la fin de vie (7), (9) ; directives opposables à destination des soignants, thérapeutes et médecins, mais simples recommandations aux institutions de soins de longue durée. La première (7) met l’accent sur l’ensemble des nécessités médico éthiques dans la prise en charge en soins palliatifs des patients en fin de vie développant les problématiques du droit à l’autodétermination des patients (degré de discernement) ainsi que les traitements et l’abstention ou le retrait thérapeutique. Si le médecin peut refuser l’assistance au suicide en Suisse, celle-ci n’est néanmoins pas punissable dès lors qu’elle intervient sans mobile égoïste (article 15 du Code pénal) et que le dernier geste conduisant à la mort est accompli par le patient lui-même. Les aspects généraux d’une bonne prise en charge par les soins palliatifs sont développés tels que la collaboration interdisciplinaire, la formation des personnels et la promotion de la santé. Les directives sont assorties de commentaires qui aident à la prise de décision. Le deuxième texte (9) propose des directives sur la pratique des soins palliatifs, principes généraux, valeurs fondamentales et recommandations à destination des institutions de santé, des instituts de formation, des autorités politiques et des bailleurs de fonds. La Grande-Bretagne clarifie les questions auxquelles les personnels sont confrontés en cas de directives anticipées en fin de vie (18). Celles-ci comprennent le rôle des soins de support, le testament de fin de vie, les responsabilités professionnelles, le droit au refus des soins, la validité et l’applicabilité des directives anticipées, le recours à la personne de confiance et les principes de sa mise en œuvre (enregistrement des données sur l’histoire de vie, compétences) et la formation des professionnels. La question du projet anticipé de soins pour les personnes âgées en fin de vie (23) en direction des professionnels de santé est Page 192 sur 211 développée dans ce guide de bonnes pratiques sous forme de questions auxquelles réponses et commentaires sont donnés. Élaboré par de nombreuses associations professionnelles (gériatrie, soins palliatifs, soins infirmiers, psychiatrie, médecine générale) ce guide a bénéficié d’un apport méthodologique assez vaste (grille AGREE, méthode Delphi, réseau international de chercheurs, articles scientifiques et littérature grise). L’association des soins palliatifs du Canada, avec la participation de l’Association de soins et de services à domicile, propose des normes de référence en matière d’accompagnement de la fin de vie à domicile. Fondées sur les bases interdisciplinaires des soins palliatifs, elles sont classées en quatre grands thèmes (Gestion de cas, soins infirmiers palliatifs, produits pharmaceutiques et soins personnels) qui pour l’essentiel aurait un usage en EHPAD (2). L’Association Alzheimer américaine (37) recommande de former les professionnels aux besoins des résidents par l’approche projet de soin-projet de vie, en insistant tout particulièrement sur le confort du résident, l’accompagnement de la personne par un entourage (famille, proche et bénévoles) ; d’accorder de l’importance aux besoins spirituels par des supports (personnes ressources) et d’avancer un processus de décision dès le moment de l’admission de la personne. Ceci afin d’envisager l’organisation de la fin de vie sachant que dans les nursings homes américains, le nombre de personnes qui y décédant est faible puisque les patients sont normalement redirigées vers des hôpitaux ou des hospices pour prendre en charge les personnes à l’agonie. Autres : les domaines couverts Le rapport de l’Inspection générale nationale anglaise (15) est un des rares documents à prendre appui sur les réactions des personnes hébergées. Son souci de développer un outil de communication avec les personnes souffrant de démence pourrait être utile pour l’ensemble des problèmes auxquels ont à faire face les personnes âgées dépendantes. Il montre à quel point la prise en compte de cette dimension est importante pour ménager aux personnes placées dans les établissements un réel accompagnement. La recommandation irlandaise (25) pourrait servir à exprimer d’une manière synthétique la conception que l’on peut se faire de la qualité de vie dont devrait pouvoir bénéficier les personnes âgées placées dans les établissements de long séjour qui sont le plus souvent pour elles leur dernier séjour. Cette recommandation rassemble ce que l’on a trouvé d’une manière éparse dans la plupart des autres publications, et en particulier dans la Charte allemande (41). La qualité de vie dépend à la fois des caractéristiques objectives et des établissements et du respect des caractéristiques des individus dans ce qu’ils ont de plus personnel. Il en résulte que telles exigences sont bien difficiles à mettre en œuvre. On pourrait dire que l’ensemble des recommandations que l’on a recensées représentent autant de tentatives pour s’en rapprocher. Page 193 sur 211 Encadré 8. Autres recommandations des pays européens, Pour la France, un ouvrage regroupant des recommandations de bonnes pratiques gestionnaires en EHPAD (46) est proposé. Il fait la synthèse des différentes recommandations concernant les EHPAD depuis la réforme de 1999. Il aborde les grandes lignes de la loi de janvier 2002. C’est un rappel certainement très utile pour les responsables des structures et pour les professionnels qui y pratiquent. Une expérimentation (52) de la réintégration des médicaments dans le forfait de soins des EHPAD est organisée à partir d’un échantillon de 360 établissements. C’est une nouvelle mission pour les pharmaciens d’officine qui deviennent pharmaciens référents de l’établissement. Un calibrage de l’enveloppe financière des médicaments des EHPAD devrait permettre à tous les résidents d’avoir accès aux médicaments sans surcoût puisque la dépense sera à la charge de la collectivité selon un certain prix forfaitaire par jour et par résident. En Allemagne, le Ministère fédéral des affaires des personnes âgées et le Ministère de la santé ont organisé la rédaction d’une Charte des droits dont l’élaboration repose sur des groupes de travail et de tables rondes (41) ; il s’agit d’une charte qui rappelle des droits fondamentaux et des droits à l’accompagnement pour les personnes en besoin de soins de longue durée. Citons quelques grands thèmes formalisés sous forme d’articles : l’accès aux soins et à l’accompagnement, la protection de la personne contre d’éventuels mauvais traitements, la reconnaissance de sa culture d’origine et de sa religion, la protection de la vie privée, le droit à un accompagnement selon ses besoins personnels, la participation aux décisions de l’organisation des activités etc. Encadré 9. Autres recommandations des pays anglo-saxons européens L’Inspection nationale anglaise (15) (Social Care Inspection) fait le bilan de ses visites auprès de personnes atteintes de démence à l’aide d’un outil facilitant l’observation des inspections (Short observationnel Framework for Inspection) pour entrer en contact avec les personnes. Les inspecteurs ont visité près de 100 centres d’hébergement en essayant de rendre compte des caractéristiques de ces « care homes », en accordant une attention toute particulière aux différences de culture et d’origine. Au chapitre 5 de leur document, ils soulignent les bonnes pratiques et tentent d’évaluer leur impact sur le bien –être des résidents. L’intention de ce rapport est de montrer à quel point ce problème est crucial et que pour ces personnes, et qu’il est nécessaire que l’Angleterre se dote d’une stratégie en faveur des personnes démentes et de leur proches avec pour objectif de leur offrir une bonne qualité du « care » et un réel accompagnement. Une publication irlandaise récente (2009) à laquelle nous avons déjà fait référence ci-dessus élabore à partir du concept de qualité de vie (25) un guide de bonnes pratiques pour les professionnels auprès des personnes âgées pour travaillent en établissement de longue durée. Pour cette population fragilisée, la qualité de vie apparaît comme complexe parce qu’elle traverse un domaine objectif de la vie se rapportant à l’environnement physique et au « care », à la santé mentale, à l’autonomie fonctionnelle, au statut socio économique, et au domaine subjectif portant sur le bien-être, l’autonomie, les activités signifiantes, sur l’identité personnelle, l’estime de soi, et la vie spirituelle des personnes. Partant de ces considérations, des focus groupes font les constats suivants : les personnes âgées résidentes dans les établissements de longue durée sont plus que des patients, ils sont des individus qui méritent de vivre le reste de leurs jours avec dignité, en capacité, et en gardant une estime d’eux-mêmes. Au-delà des politiques sanitaires, c’est la culture des établissements qui doit changer en vue d’améliorer la qualité de vie et la qualité des soins, afin que ces établissements ne soient pas des mouroirs mais bien des lieux de vie. Page 194 sur 211 Références internationales 1. Approach to management of mild to moderate The Association.Diagnosis and treatment of dementia. 2009. Canada 2. The Pan Canadian Gold Standard for Palliative Home Care. Association canadienne de soins palliatifs 2006. Canada 3. Evaluation et prise en charges des problèmes de santé mentale en établissements de soins de longue durée.Coalition canadienne pour la santé mentale des personnes âgées (CCSMPA). 2006. Canada 4. Orientations ministérielles CHSLD Ministère de la santé et des services sociaux du Québec. 2003. Canada 5. Exploring the lived experience of waiting for persons in long-term care. Collaborative research program, rehabilitation and long-term care, Toronto. 2005. Canada 6. Consensus sur le diagnostic et la prise en charge des patients atteints de démence en Suisse. Alzheimer forum et Association Alzheimer Suisse. 2008. 7. Prise en charge des patientes et patients en fin de vie. Commission centrale d’éthique de l’Académie suisse des sciences médicales (ASSM). Directives médico-éthiques. 2004. 8. Traitement et prise en charge des personnes âgées en situation de dépendance Directives médico-éthiques et recommandations Commission centrale d’éthique de l’Académie suisse des sciences médicales (ASSM). 2004 9. Canadian Medical Soins palliatifs - Directives médico-éthiques et recommandations. Commission centrale d’éthique de l’Académie suisse des sciences médicales (ASSM). 2006 10. Apprivoiser la maladie d'Alzheimer. Fondation Roi Baudouin. 2009. 11. Interventions pharmaceutiques et non pharmaceutiques dans la maladie d’Alzheimer: une évaluation rapide. Centre fédéral d’expertise des soins de santé.. 2009. 12. Chapitres 7, 8 et 9 :« Well being » Health Council of the Netherland. Dementia. 2002. 13. Psychosocial intervention : yearbook 2008.Commission Européenne. 2008. 14. Dementia Yearbook. Commission Européenne. 2008 15. See me, not just the dementia, understanding people’s experiences of living in a care home.Commission for Social Care Inspection (CSCI). 2008. UK 16. Care Homes for Older People National Minimum Standards, Care standards act 2000.Departement of Health. 2003. UK 17. Let’s talk about restraint, rights, risks and responsibility. Royal College of Nursing. 2008. 18. Advance Care Planning for adults affected by a life limiting condition: A Guide for Health and Social Care Staff National Health Service. 2008. UK Page 195 sur 211 19. Management of faecal incontinence in adults, Methods, evidence & guidance.National Institute for Health and Clinical Excellence. (NICE). 2007. UK 20. Concise guidance to good practice, a series of evidence-based guidelines for clinical management, number 8 - The assessment of pain in older people national guideline.British Pain Society / British Geriatrics Society. 2005. UK 21. Guideline on supporting people with dementia and their carers in health and social care, national clinical guideline National Institute for Health and Clinical Excellence (NICE).NICE–SCIE. 2006. NO. 42. UK 22. The use of pressure relieving devices for the prevention of pressure ulcers in primary and secondary care.Royal College of Nursing. 2003-2004. UK 23. Concise guidance to good practice. A series of evidence-based guidelines for clinical management. Advance care planning national guidelines. Royal College of physicians and British geriatric society. Number 12. 2009. UK 24. Management of hip fracture in older people. Scottish Intercollege guidelines network (SIGN). 2009. Scotland 25. Improving quality of life for older people in long-stay care settings in Ireland. National council on ageing and older People. 2006 26. Health impact assesment guidance.Institute of Public Health in Ireland. 2009. 27. Best practice evidence-based guideline- Assesment processes for older people. New Zealand Guidelines Group. 2003. New-Zaeland. 28. Best practice approaches to minimize functional decline in the older person - Across the acute, sub-acute and residential aged care settings. Clinical Epidemiology and Health Service Evaluation Unit, Melbourne Health (CEHSEU). - Update 2007. 2007. Australia 29. Medical care of older persons in residential aged care facilities.The Royal Australian College of general practitioners. 2006. Australia 30. Clinical practice guidelines for the management of delirium in older people. ClinicalEpidemiology and Health Service Evaluation Unit, Melbourne Health (CEHSEU). 2006. 31. Health maintenance in the long term care setting American Medical Directors Association (AMDA). 2007. USA 32. Demencia care practice recommendations for assisted living residences and nursing homes- Phases 1-2. 2007. Alzheimer's association. USA 33. Improving the quality of long-term care.The Institute of Medicine. 2001. USA 34. Assessing pain as a fith vital sign in long term care facilities. The American pain society (APS). 2005. USA 35. Practice guideline for the treatment of patients with Alzheimer’s disease and other dementias.American Psychiatric Association. 1997 2007. USA Page 196 sur 211 36. Evidence-based recommendations for the assessment and management of sleep disorders in older persons. International Longevity Center.USA, New York. 2009. 37. Demencia care practice recommendations for assisted living residences and nursing homes- Phase 3: end of life care.Alzheimer's association 2007. USA. 38. An assessment of strategies for improving quality of care in nursing homes.Pepper Institute on Aging, Florida State University. 2002. USA 39. Non-drug therapies in Alzheimer’s disease.Institute for Quality and Efficiency in Health care. 2009. Allemagne 40. Charter of rights for people in need of long term care and assistance.The German Federal Ministry of Family affairs, Seniors citizens, women and youth and the German Federal Ministry of Health. 2007. Allemagne 41. Restraint use among nursing home residents: cross-sectional study and prospective cohort study.Unit of Health Sciences and Education.University of Hamburg, Faculty of Medicine, Institute for Nursing Science, University of Witten. 2008. Allemagne Références nationales 42. Prévention et traitement des escarres de l’adulte et du sujet âgé. Agence Nationale d’accréditation et d’évaluation en santé. ANAES. 2001 43. Limiter les risques de la contention physique de la personne âgée. Agence Nationale d’accréditation et d’évaluation en santé. Guide-ANAES. Octobre 2000 44. Maladie d’Alzheimer et maladies apparentées : prise en charge des troubles troubles de comportement perturbateurs. HAS. Mai 2009 45. La santé mentale, l’affaire de tous : pour une approche cohérente de la qualité de la vie. Centre d’analyse stratégique. 16 novembre 2009 46. Les recommandations de bonnes pratiques professionnelles juridiques, financières et budgétaires dans les EHP. Les études hospitalières. Avril 2009 47. L’accompagnement des personnes atteintes d’une maladie d’Alzheimer ou apparentées en établissement médico-social. Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux. Anesm. Février 2009. 48. Consensus sur la démence type Alzheimer au stade sévère. Revue de gériatrie, volume 30, numéro 9, novembre 2005. 49. Diagnostic et prise en charge de la maladie d'Alzheimer. HAS. Septembre 2009 50. Les bonnes pratiques de soins en établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes. Direction Générale de la santé, Direction générale de l’action sociale, Société française de gériatrie et gérontologie. Octobre 2007. 51. Conseils pratiques pour la prise en charge d’une épidémie de grippe en EHPAD. Société française de gériatrie et gérontologie. 2004 Page 197 sur 211 52. Mission préparatoire à l’expérimentation de la réintégration du budget médicaments budget dans le forfait soins d’établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes. Ministère de la santé et de sports, et du secrétariat d’État chargé des ainés. Août 2009. Page 198 sur 211 4. Conclusion On peut résumer schématiquement ce qui ressort principalement de l’analyse des recommandations et de la littérature scientifique à laquelle nous avons procédé. C’est récemment que l’idée a commencé à s’imposer que les établissements pour personnes âgées dépendantes pourraient avoir pour objectif principal d’améliorer la qualité de vie de leurs résidents, manière de dire qu’ils devraient également être des lieux de vie et pas seulement dans des lieux où l’on attend la fin de la vie. Cette conception implique une distance, si ce n’est une rupture, avec l’idée que ces établissements devraient avoir pour souci principal d’assurer la surveillance et le gardiennage des résidents. Mais elle porte aussi les exigences dont la réalisation ne va pas de soi. Idéalement, elle supposerait en effet, à la fois que les résidents maintiennent la capacité de participer à la mise en œuvre de ce type d’objectifs, et que le personnel se mobilise pour les réaliser, ce qui suppose qu’il soit formé pour le faire. Or il semble que la revue de littérature à laquelle nous avons procédé ne permet pas de fournir des preuves scientifiques catégoriques de la supériorité de cette orientation. Soulignons que peu d’études s’intéressent à la prévention et au dépistage des troubles cognitifs (ComasHerrera, A, 83).On présentera pour terminer quelques échantillons de ces enquêtes qui montrent bien que plusieurs dimensions de cette problématique de la qualité de vie sont encore en débat. Partons d’abord de la notion même de « qualité ». Ici, nous nous référons d’abord aux travaux de Wagner, C et al (378) qui, en 2001 dans le contexte d’une interrogation généralisée sur la qualité des soins aux personnes âgées résidant en institution, posent la question d’une véritable amélioration de la santé des résidents âgés. Peut-on évaluer le « quality system activities », ces procédés qui visent à améliorer la qualité des soins par des énoncés de directives, de réalisation d’audits internes, d’accompagnement, et de mise en place de médiation résidents – professionnels ou de procédures d’évaluation des besoins des résidents et de visualisation des résultats ? Pour répondre à cette question, Wagner, C. et al (378) ont collecté 231 articles publiés en anglais, hollandais et allemand, parmi lesquels seuls 21 correspondaient aux critères de sélection (études scientifiques de type essai randomisé avec groupe contrôle, pré et post-test, études post-test présentant la nature des « quality system activities » étudiées). L’analyse de contenu des études ainsi retenues a montré que seulement 4 études sur les 21 comportaient un groupe contrôle, les 17 restantes ne pouvant de ce fait qu’alimenter la réflexion de ce sur quoi les recherches futures pourraient porter, sans pour l’instant fournir des preuves d’une amélioration des soins. Page 199 sur 211 De ce que la notion de qualité implique dans les établissements de longue durée : De ces 4 études, les auteurs tirent la conclusion que l’amélioration de la qualité des soins passe par une formation spécifique, des procédures particulières d’évaluation de l’état des résidents et la pratique de cycles d’évaluation de la qualité des soins accompagnés par un expert, mais limitent cette amélioration à certains aspects du processus de soin et à certains résultats. Ils estiment que le lien entre les « quality system activities » et leurs effets sur la santé des résidents reste à prouver, alors que des financements conséquents sont déjà engagés dans ces procédés. Ils ajoutent (378) que le fait qu’aucune des études ne présente de résultats négatifs peut signifier qu’il y a eu un biais dans le choix ou non de publier les résultats. Mor, V. et al (2003, 272) posent plus globalement la question du sens même de l’évaluation de la qualité des soins de santé, de sa mise en place et de la diffusion des résultats obtenus. Cette évaluation peut avoir deux finalités, une en interne (stimuler la structure afin d’obtenir par la suite de meilleurs résultats), l’autre en externe (rendre publics les résultats afin d’étayer le choix des personnes au moment de retenir un « nursing home » pour soi ou pour un membre de sa famille). Il s’agit bien ici de questionner les procédés de comparaisons de performances quant à la qualité des soins, tels qu’ils sont menés aux États-Unis. Pour cela, les auteurs prennent l’évaluation de la qualité des soins en « nursing homes » comme situation illustrative des procédés de comparaison en matière de santé et s’appuient sur les données issues d’un outil de référence à la fois au niveau des États fédérés et l’État fédéral permettant la collecte, et donc la transmission de données en lien avec les soins, à savoir le « Minimum Data Set ». Mor, V et al (272) estiment qu’il serait absolument nécessaire de partager une vision commune de ce qu’est la qualité de vie si on veut véritablement pouvoir comparer les résultats. Par exemple, que le lien entre « procédés » et « résultats » n’est pas forcément un lien de causalité. Qu’un procédé qui a été mis en place et qui est bien utilisé ne garantit pas pour autant de bons résultats. Qu’une mesure standardisée des performances présuppose que les « nursings homes » ont les mêmes objectifs en termes de résultats et les mêmes patients, or il y a des différences entre les différents établissements. Que l’idée de performance sousentend que les « nursing homes » ont la possibilité d’influencer dans une large mesure la santé de leurs résidents, alors que l’on peut penser qu’elles n’ont qu’un champ d’action limité. Qu’il y a des facteurs sur lesquels les nursings homes n’ont pas de prise. Enfin, qu’il y a le risque que les données issues du « Minimum Data Set » soient comprises comme une mesure de la performance de celui qui fournit les soins, alors qu’elles ne le mesurent pas en soi. Page 200 sur 211 Dans un article antérieur Mor, V (273) s’interrogait sur les effets à long terme de ces procédés de comparaisons de performance, d’autant plus que les processus d’évaluation sont entachés de biais (problèmes de fiabilité et de validité des outils, problèmes d’échantillonnage,…). Du différentiel des systèmes nationaux par pays par rapport à la notion de qualité En 2008, Davies, S et al. (101) estiment pour leur part que les outils de comparaison restent de bons moyens pour améliorer la qualité des soins des personnes âgées dans des « care homes » car, comme le précisaient Mor, V. et al (272), il y a en Angleterre des différences entre établissements (soins de santé primaires sur place ou non, conformité ou non avec les standards nationaux minimaux, …), ce qui n’est pas le cas des États-Unis. Davies, S et al (101) citent notamment l’outil de comparaison « Essence of Care », un processus itératif engageant les personnes impliquées dans le soin et les utilisateurs du service de soin. Chaque comparaison est réalisée à l’aide d’indicateurs servant à évaluer les pratiques. Cet outil a fait l’objet de peu d’évaluations, mais il semblerait qu’il permette des améliorations en termes d’attitudes et de pratiques cliniques, notamment un travail plus étroit entre les équipes soignantes et les professionnels en charge des soins sociaux (« social care »). De la qualité de vie pour forcer le regard Kane, R (2005, 213) tire la sonnette d’alarme sur le fait que les soins à long terme administrés aux personnes âgées (à la différence de ceux pour les plus jeunes) restent encore organisés autour d’un objectif de surveillance, de sécurité et de protection, avec en filigrane l’idée de fragilité des personnes âgées, et souligne que les soins à long terme devraient pouvoir permettre autre chose que de ralentir le déclin de la personne. Il fait un ensemble de propositions visant à ce que les personnes âgées résidant dans des « nursing homes » puissent vivre dans la dignité, le confort et maintiennent leurs capacités autant que faire se peut. On peut noter que, balbutiante il y a encore une quinzaine d’années, cette idée que les « nursings homes » pourraient être des lieux où les soins administrés seraient définis aussi par les résidents, avec un personnel formé à favoriser ces pratiques, commence à s’imposer à tel point que Rahman, A.N et al (2008, 314) parlent de ce mouvement comme d’un changement de culture. De la qualité de vie pour dynamiser les établissements d’hébergement Dans le sens d’un tel changement de la culture de l’organisation, Mitty, E.L et al (2005, 267) conçoivent les soins, l’autodétermination des résidents et le sentiment d’être dans le « nursing home » comme l’équivalent d’une vie familiale. White-Chu, E.F. et al (2009, 385) montrent en quoi cette nouvelle approche sous-tend une rupture idéologique avec la pratique de soin de type « surveillance et sécurité » des résidents « fragiles ». Il s’agirait d’aller vers un Page 201 sur 211 schéma organisationnel passant par une hiérarchie de type « top-down » à une hiérarchie « aplanie ». Par exemple, de permettre aux résidents de déterminer certaines règles de fonctionnement afin de développer le sentiment d’être « comme à la maison » (horaires de lever et de coucher, douche, bain,…). Mais les sentiments sont partagés sur la possibilité de réaliser ces obkectifs. Pour Rahman, AN et al (2008, 314), parler d’un changement de culture peut être aussi un piège, car si cette approche des soins ne repose sur aucune base scientifique, elle peut aussi être discréditée. Il y a donc un enjeu important à continuer à évaluer avec précision ce modèle d’action en termes de qualité de la vie, de qualité des soins et de coûts engendrés. Ces auteurs proposent (314) de s’interroger plus avant sur les résultats qu’une intervention de ce type permettrait sur les protocoles de soins qui mèneraient à ces résultats, sur les freins qui font obstacle à la mise en place de ce type d’interventions, sur les frais de personnel qu’il faudrait engager et sur le type de résidents qui tireraient un bénéfice de ce type d’intervention. Ces questions que posent les études les plus attachées à son développement montrent qu’il reste encore bien du chemin à parcourir pour fonder complètement la démarche qui consisterait à mettre la recherche de la qualité de vie au centre du fonctionnement des établissements d’hébergement pour les personnes âgées dépendantes. Page 202 sur 211 5. Annexes : 1. Grille d’analyse pour la littérature scientifique 2. CANE Page 203 sur 211 1. Grille d’analyse ANESM : revue de littérature scientifique 1) Articles scientifiques approche modèle expérimental (test des causalités, facteurs explicatifs, efficacité d’interventions) Résumé : Type d’étude (essai comparatif randomisé, étude de cohorte, étude cas-témoin…) cf. tableau niveaux de preuve HAS : Domaines de qualité investigués (qualité de vie, qualité des soins, qualité de l’accompagnement, évaluation de la qualité, autres entrées : contention, chutes, dignité, escarres, évaluation des besoins, incontinence, individualisation des prestations, liberté d’aller et de venir, mobilité, nutrition, participation sociale, prévention des risques, troubles du comportement….) : Quelle intervention / facteur testé ? Pour quelle population cible : Quel échantillon (et nombre) ? Quel(s) site(s) (nombre et types d’établissements) ? Quelle durée d’observation ? Quels critères de jugement ? (Ex. : mesure de la qualité de vie sur échelle psychométrique : nom échelle. Ex : baisse troubles du comportement : nom de l’échelle) Principaux résultats : Critères : Niveau de preuve (validité interne) : A B C Validité externe (échantillon/ population cible) : Validité sociale (les problèmes/ les critères de jugement/ l’approche de l’intervention) : 1) Font débat ou il existe des données montrant des approches ou des avis non convergents. 2) Il n’y a pas de débat objectivé 3) Font explicitement consensus ou il existe des données qui montrent que l’intérêt est partagé pour les trois types d’acteurs (scientifiques, professionnels, usagers) Utilité pour la pratique / transférabilité des résultats aux professionnels de terrain : 1) Transférable (expliquez) : 2) Non transférable (expliquez) : Prise en compte ou non de la complexité : 1) Du profil de la population (A : oui, B : en grande partie, C : partiellement, D : non, sans objet) 2) Du contexte d’intervention (A : oui, B : en grande partie, C : partiellement, D : non, sans objet) 3) De l’objectif d’accompagnement (A : oui, B : en grande partie, C : partiellement, D : non, sans objet) Page 204 sur 211 2) Articles scientifiques : production d’outils d’évaluation, de mesure, de critères de jugement (Ex : échelle psychométrique de qualité de vie…) Résumé : Domaine de qualité investigué : Pour quelle population cible : Quel échantillon ? Quel(s) site(s) ? Quelle durée d’observation ? Principaux résultats : Critères : Test des outils : Auprès de qui les outils ont-ils été testés ?: Les usagers (précisez nombre, sexe, âge, pathologie…) : 2) Les professionnels (précisez : nombre, spécialisation, établissement d’origine…) : Correspondance avec la population cible ? (validité externe) Utilité pour l’amélioration des pratiques (ex : apport de l’échelle MNA par rapport à une courbe de poids) : 3) Travaux critiques sur les articles scientifiques : limites méthodologiques communes, grandes évolutions dans les thématiques et les outils de mesure, etc. Résumé : Type d’articles : 1) Méta analyse 2) Revue critique de littérature 3) Travaux sur l’évolution de la recherche 4) Autres (précisez) : Ces travaux critiques portent sur : 1) la validité interne des articles 2) la validité externe des articles 3) la validité sociale des articles 4) la transférabilité des articles 5) Autre (précisez) : Principaux résultats Précisez : 1) l’objet analysé : 2) la présentation de l’argumentaire : 3) les propositions énoncées suite à l’analyse des résultats : Énoncé détaillé des travaux critiques : Page 205 sur 211 4) Données quantitatives sur les profils des populations, les problèmes d’accompagnement et les données sur les parcours Résumé : Type d’enquête quantitative (précisez) : 1) Basée sur du déclaratif/ couplage avec des données administratives ou médicales 2) Suivi de cohorte 4) Ponctuelle Quelle unité enquêtée ? (Quels répondants ? Précisez : directeurs d’établissements, usagers, institutionnels…) Pour quelle population cible Quel échantillon ? Quel(s) site(s) ? Principaux résultats : Critères : Pour chacun des aspects suivants : Qualité de l’échantillon : Qualité du recueil de données : Qualité de l’analyse des données : Qualité des résultats : Veuillez préciser : 1) Les limites énoncées dans les publications : 2) Les limites que vous avez pu identifier (ex : le traitement des nonréponses) Page 206 sur 211 6) Données quantitatives et qualitatives sur les dispositifs, les contextes territoriaux, législatifs, les politiques publiques 5) Données quantitatives sur les contextes d’intervention R ésumé : Résumé : Domaines d’investigation ? Éléments quantitatifs ? Éléments qualitatifs ? Principaux résultats : Type d’enquête quantitative (précisez) : 1) Basée sur du déclaratif/ couplage avec des données administratives ou médicales 2) Suivi de cohorte Critères : Manques identifiés par rapport au fonctionnement global d’un dispositif évalué 4) Ponctuelle Précisez :1) Les limites énoncées : 2) Les limites que vous avez pu identifier Quelle unité enquêtée ? (Quels répondants ? Précisez : directeurs d’établissements, usagers, institutionnels…) Pour quelle population cible ? Résultats extrapolables au-delà du territoire sur lequel porte l’étude : Quel échantillon ? Quel(s) site(s) ? Portée générale des données par rapport au sujet traité (ex : la désertification médicale et le lien avec la qualité des soins et le problème de coordination en EHPAD) Principaux résultats : 7) Connaissances empiriques des professionnel Critères : Résumé : Pour chacun des aspects suivants : Type de source : 1) Témoignages 2) Étude qualitative avec méthodologie Pour quelle population cible ? Quel échantillon ?: Quel(s) site(s) ?: Qualité de l’échantillon : Qualité du recueil de données : Qualité de l’analyse des données : Pour chacun des aspects suivants : Qualité des résultats : Veuillez préciser : Qualité de l’échantillon Principaux résultats : Critères Qualité du recueil de données 1) Les limites énoncées dans les publications : Qualité de l’analyse des données Qualité des résultats 2)préciser Les limites que vous avez pu identifier (ex : le traitement des non-réponses) : Veuillez : Les limites énoncées dans les publications : Les limites que vous avez pu identifier (ex : le traitement des non-réponses) : Niveau de précision pour une validité plus générale (ex : utilisation de vignettes pour décrire sa pratique de manière détaillée) : Niveau d’analyse réflexive et critique (recueil spontané de connaissances, élaboration en groupes…) : Caractère circonscrit ou générique des expériences énoncées (par rapport à ce qui a pu être lu par ailleurs dans le cadre de la revue de littérature) : Page 207 sur 211 8) Expériences et connaissances des usagers, des représentants d’usagers et des proches d’usagers Résumé : Type de source : 1) Témoignages 2) Étude qualitative avec méthodologie Pour quelle population cible (usagers, proches, représentants : détaillez) ? Quel échantillon ? Quel(s) site(s) ? Principaux résultats : Impact de ces résultats sur le renouvellement de la perspective d’un problème clé (quelle prise en compte de ces résultats par les différents acteurs et notamment les professionnels ? Référence : autres sources étudiées dans le cadre de la revue de littérature) : Critères : Pour chacun des aspects cités, veuillez préciser : 1) Les limites énoncées dans les publications : Qualité de l’échantillon : Qualité du recueil de données : Qualité de l’analyse des données : Qualité des résultats : 2) Les limites que vous avez pu identifier (ex : le traitement des non-réponses) : Qualité de l’échantillon : Qualité du recueil de données : Qualité de l’analyse des données : Qualité des résultats : Page 208 sur 211 9) Autres travaux Résumé (détaillez) : Critères : Degré de généralisation de l’étude : Appréciation de l’applicabilité des résultats (trop spécifique, trop général, trop contextualisé) : Contribution à la complexité de la problématique : Page 209 sur 211 2. CANE (tiré de la page 445, British Journal of Psychiatry (2000), 176, Reynolds, T et al, Camberwell Assessment of Need for the Elderly) Page 210 sur 211