Biographie – Lamine Touré

Biographie – Lamine Touré
Depuis son jeune âge, enfant d’un grand commerçant guinéen réputé dans toute l’Afrique, Lamine
Touré a connu les travers du milieu d’affaires et celui des arts et de la culture constituant son
bagage d’apprentissage et du vécu riche et fastueux.
Ayant presque 11 ans seulement, Lamine Touré décide de se joindre, en cachette, au Ballet
National de Guinée. Pour le faire, il a habilement réussi son passage du ballet de quartier puis le
ballet régional pour enfin joindre les rangs du Ballet National à 13 ans. Ce fameux ballet de grande
renommée représente toute l’Afrique et organise à tous les ans, à la fin de sa tournée mondiale, la
Quinzaine Artistique de Guinée. À Conakry - Guinée, cet événement est le moment phare de
recrutement des nouveaux adhérents au Ballet mais c’est aussi 15 jours de compétition entre des
grands noms de la musique provenant de partout dans le monde.
Devant un jury composé des représentants publics, des sages de la région et des griots qui
possèdent, eux seuls, l’Histoire de leurs ascendants, Lamine Touré passe avec brio cette
compétition rassemblant les gagnants des ballets régionaux et commence là son aventure
d’apprentissage qui a duré trois ans. Il y exerce danse, chorégraphie, musique, conte et comédie
musicale, le tout basé sur l’Histoire du continent africain. Sa faculté de mise en scène et sa riche et
vaste culture sont majoritairement dues à ces années de perfectionnement dans ce milieu
effervescent et bouillonnant qui dessinait, à l’époque, l’identité culturelle de la Guinée.
À l’âge de 16 ans, secret dévoilé, Lamine Touré se voit envoyé par son père en Côte d’Ivoire pour
couper avec le Ballet. Depuis, il n’a pas cessé de conjuguer ses habilités commerciales et son
attachement aux arts et à la culture. Entre la Côte d’Ivoire, le Zaïre et puis plusieurs pays européens
(France, Turquie, Yougoslavie et Bulgarie entre autres), ce voyageur aventurier continue de
développer ses compétences de couturier-tailleur tout en organisant des bals ou en enseignant à des
enfants la danse africaine notamment en France où il était essentiellement installé.
En 1974, Lamine Touré débarque à Montréal avec pour bagage son vécu d’artiste et de
commerçant. Un des rares africains établis à Montréal, cet ancien danseur et chorégraphe des
Ballets Africains, regarde, observe et confronté à l’absence de toute référence à sa propre culture,
se donne pour mission de faire découvrir et rayonner toute la richesse et la diversité des musiques
d’ascendance africaine quasi inconnues, à cette époque, au Québec.
Ainsi, en 1976, Lamine Touré ouvre à Montréal, au coin des rues Jeanne-Mance et Ste-Catherine le
premier lieu au Québec de diffusion de toutes les cultures d’ascendance africaine, le très
rassembleur « Café Créole ». Comprenant un restaurant et une salle de spectacles et de soirées
dansantes, il est entre autres, le point de chute de tous les nouveaux arrivants africains qui y
trouvent réconfort et quelques conseils fort utiles pour débuter leur nouvelle vie. On dit même que
les chauffeurs de taxis de l’aéroport les déposaient directement à la porte du Café Créole assurés
qu’ils seraient entre bonne mains. Cette première démarche se prolonge jusqu’en 1981.
Lamine Touré œuvre également dans le domaine de la mode, inaugurant une manufacture de tissu
et d’importation de jeans Newman distribués depuis dans tout le Canada.
Puis en 1985, ce grand précurseur et disons-le un peu audacieux, décide de reprendre un petit club
sur le boulevard St-Laurent afin d’y ouvrir un premier lieu à saveur tropicale au Canada, en plein
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cœur du quartier portugais. Le Club Balattou (qui signifie Bal pour tous, tous les rythmes, toutes les
cultures) fait immédiatement fureur! On y danse sur les plus récents succès africains, latinos et
antillais. Au rendez-vous un public déjà multiculturel auquel se joignent des québécois, curieux,
ouverts sur le monde, avides de nouveautés. Le Club Balattou est un lieu d’échange et de
découverte par excellence, dont la réputation dépasse largement les frontières. Il est souvent lui
aussi la première destination des africains fraîchement débarqués et esseulés à Montréal.
Dès les tout débuts, on y présente également des concerts hebdomadaires et en juillet 1987, la
première édition du Festival International Nuits d’Afrique prend place au désormais mythique Club
Balattou. C'est ainsi que Lamine Touré fonde les Productions Nuits d’Afrique en novembre de cette
même année. Depuis cette date, Lamine Touré veille au développement des artistes en leur
apportant un appui essentiel et au milieu culturel québécois, des valeurs universelles.
C’est ainsi que son Festival International Nuits d’Afrique a permis, depuis 1987, aux montréalais,
canadiens et aux touristes visitant la métropole de vivre une grande et belle histoire dont la trame
s’est tissée autour de la rencontre des cultures, de l’échange et, bien entendu, de la découverte des
rythmes du monde... Le tout dans une ambiance de fête permanente.
Avec plus de 25 ans d’existence, son organisme, les Productions Nuits d’Afrique, s’inscrit
aujourd’hui comme pionnier et leader en matière de musique du monde. Élaborant stratégiquement
sa programmation, il s’agit d’excellentes occasions de développer les relations entre les différentes
communautés qui constituent le tissu social montréalais. La découverte des différentes cultures
composant la mosaïque de notre société est mise en valeur ainsi que les artistes locaux des
communautés culturelles, et notamment les talents émergents, qui bénéficient d’une plus grande
vitrine pour présenter leur art, incitant l’industrie musicale à s’intéresser davantage à eux.
Ainsi, et pour fêter 20 ans d’existence il y a déjà 6 ans, l’organisme a lancé une initiative
audacieuse qui accorde une place de choix à la relève artistique, appuyant son intégration au marché
de l’industrie musicale d’une façon professionnelle et soutenue. Ce fut ainsi le lancement de
l’unique distinction musicale « Syli d’or de la musique du monde » qui est rapidement devenue un
rendez-vous incontournable de la scène artistique québécoise. Cette initiative vise à promouvoir, à
favoriser l’émergence et le dynamisme de l’expression musicale des cultures universelles.
Fier du chemin parcouru, Lamine Touré et les Productions Nuits d’Afrique gardent le cap afin de
maintenir une croissance soutenue tout en contribuant à la riche société québécoise. Lamine Touré
poursuit son rôle essentiel auprès d’artistes d’origines diverses qui mettent de l’avant, sous une
forme ou une autre, les rythmes, sons et cultures des musiques d’ascendance africaine. Elle atteint
désormais un niveau supérieur de rayonnement et de notoriété internationale présentant une
mosaïque de culture, de langues et de traditions des quatre coins du Monde, à l’image du Québec
multiculturel.
Issu à la fois d'un milieu d'affaires et d'une révolution culturelle qui a marqué l'identité et
l'affirmation culturelle de la Guinée, Lamine Touré possède de rares facultés qui ont influencé son
parcours et teinté ses réalisations d’un sage humanisme. Homme d’affaire avisé et visionnaire, fin
connaisseur de la culture, des cultures et surtout du genre humain, Lamine Touré a su exprimer et
exploiter ses convictions afin de les partager avec le public. Il ne cesse d’enrichir notre société
québécoise par ses facultés de transmettre ses savoirs, de partager ses secrets et de rendre la riche
culture africaine accessible à d’autres cultures.
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