Le pain d`abeille - L`Union des Fédérations d`apiculture de
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Le pain d`abeille - L`Union des Fédérations d`apiculture de
Débutons ensemble Le pain d’abeilles L e pollen qui est récolté par les butineuses, entreposé dans les rayons de cire par les ouvrières stockeuses, subi une transformation très importante : Une modification de sa structure et une fermentation le rend complètement différent du pollen rencontré dans la nature, ainsi que du pollen en pelotes récolté dans un piège à pollen. Si notre butineuse est fidèle à la fleur visitée, pendant toute la durée de floraison de cette fleur choisie au départ (ce qui garantit la fécondation), les pollens de provenances différentes sont mélangés dans la même cellule, dans la ruche, on peut ainsi remarquer dans la découpe d’un rayon les couleurs successives des différents pollens. Ce pollen est alors appelé « PAIN » d’abeilles. Si on le compare au pollen en pelotes, la différence est surprenante, tant au point de vue énergétique que scientifique. Ce pollen en poussière a d’abord été humidifié par les sécrétions salivaires de la 36 • mars - avil 2012 butineuse afin de pouvoir l’agglomérer et en former les pelotes indispensables pour le transporter jusqu’à la ruche. Il n’a déjà plus les mêmes propriétés que le pollen en poudre rencontré dans les végétaux. Celuici provoque les allergies respiratoires car il est ingéré directement par les poumons, alors qu’en pelotes, il est pris par les voies digestives et de ce fait ne provoque aucune allergie respiratoire mais au contraire est employé pour soigner les personnes atteintes d’allergie. L’oxygène ambiant et la température élevée qui règne au sein de la colonie pendant toute la période de ponte, en saison de récolte, provoque une fermentation lactique. Le pain d’abeilles contient après cette fermentation, un taux élevé en inhibine. Son PH est de 4. Sous cette forme, le pollen se conserve pendant plusieurs années, bien qu’il change complètement de couleur et prend des tons de plus en plus foncés. Son pouvoir germinatif est stoppé. La quantité de vitamine K augmente. Sous l’influence des ferments, le sucre se transforme en acide lactique, sa digestibilité est alors améliorée. Les résultats attendus, lors d’une cure sont plus rapides et plus intenses qu’avec le pollen en pelotes. La structure, l’aspect et les couleurs sont différents pour chaque récolte. La quantité des pollens récoltés, l’environnement et les variations saisonnières en font une richesse unique, tant par la consistance que par la qualité du produit. Appelé « AMBROISIE » dans la mythologie grecque, il renferme les vertus des trois éléments de la ruche que sont le pollen, le miel et la cire réunis. Composition riche en oligo-éléments et en vitamines, il apporte de nombreux bienfaits à l’organisme. La récolte du pain d’abeille. Conditions : Uniquement sur colonies, pouvant supporter un prélèvement important de nourriture (il est déconseillé d’en prélever plus de deux cadres de corps à la ruche). Sur une base de cire vierge ou d’opercules et renforcée de façon à pouvoir gratter avec une spatule sans casser la base du cadre. Le travail est préparé sur cadre garni d’un treillis trempé dans la cire liquide ou sur cadres de plastique, garnis des ébauches d’alvéoles mais non d’alvéoles préformés, donnés à étirer derrière une grille à reine. Une récolte sur sections est plus facile pour la commercialisation du produit et est très prisée dans les pays de l’est et l’Allemagne. Ces cadres sont ensuite placés en bâtisses chaudes en premier plan à l’entrée de la ruche. Une grille à reine préservera ces cadres de tout couvain. Par température élevée, un cadre de couvain ouvert sera placé en rive du cadre destiné à la récolte du pain d’abeilles, cela incitera les butineuses à déposer leurs pelotes avant de passer la grille à reine. Plusieurs possibilités s’offrent à l’apiculteur : 1. La récolte sur cadres de hausses qui, placés en bâtisses chaudes (parallèle à l’entrée de vol) et sous le corps de ruche. Avec grille à reine entre la hausse et le corps. Les cadres destinés à recevoir le pain d’abeilles seront placés en deuxième et troisième position dans la hausse qui devient le hall d’entrée de l’habitat. 2. La récolte sur cadres de corps demande moins d’éléments, fourni une surface plus importante de récolte mais demande une grille à reine bricolée de façon à cloisonner la ruche dans le sens de la hauteur. Deux cadres de corps préparés pour cette récolte seront placés en bâtisse chaude avant la grille à reine et ensuite un cadre de couvain ouvert avant les autres cadres. Ce cadre de couvain ouvert, incitera les butineuses à poser leurs pelotes dans les premiers cadres, avant de passer la grille à reine. mars - avil 2012 • 37 La récolte par l’apiculteur : Les cadres garnis de pain d’abeilles seront prélevés et rapportés à la miellerie. Le surplus de cire d’alvéoles dépassant la récolte sera tranché, comme on le fait pour une désoperculation (diminue la quantité excessive de cire dans le pain). Le support contenant le pain d’abeilles sera alors gratté à la spatule et déposé dans un robot ménager qui malaxera la substance et en fera une pâte homogène qui sera présentée en pot pour la vente. Si on peut être certain que sa consommation sera rapide, on peut améliorer son goût en y apportant une addition de miel, la conservation en sera alors écourtée, puisque nous n’ajoutons aucun élément conservateur. Les cadres débarrassés de leurs contenus seront rendus dans une ruche pour être à nouveau étirés, après avoir été badigeonnés d’un peu de miel liquide pour être plus attractifs (facultatif). On peut surtout le récolter en sections et présentées en boîtes adaptées. Il est alors déconseillé de renforcer le support, les sections se mangent en morceaux. En bocaux pour une consommation immédiate. Bien tassé dans un récipient en plastique opaque fermant hermétiquement. Séché au séchoir à pollen, il se laisse granuler. Moulu au mixer et façonné en bâtons que l’on coupe en tranche de la valeur d’une cuillerée à soupe. On peut même de cette façon rendre des bâtonnets aux ruches nécessiteuses en début de printemps. 38 • mars - avil 2012 Conservation du pain d’abeille : Il sera conservé comme la plupart des produits de la ruche, dans un endroit frais (+/- 4°C) et sec. Surtout pas au réfrigérateur, qui est un endroit humide. Il sera gardé à l’abri de toute lumière et rayon U.V. Ce pain d’abeille est indiqué : A toute personne malade, affaiblie, fatiguée, déprimée ou chétive. Il est un reconstituant par excellence et ne connait aucune contre indication. La dose pour une personne adulte est de deux cuillerées à soupe par jour. Une demi-dose est conseillée chez les enfants de moins de 12 ans. Pris avec vos céréales du petit déjeuner, vous l’adopterez plus facilement, proposezle à vos clients. - Un encadrement garni d’un orifice placé vers l’arrière et posé sur le corps de ruche, sous le plateau couvre-cadres, assurera la sortie des mâles. séparément dans du papier d’aluminium de cuisine et gardezles dans une réserve froide et sèche, à l’abri de la lumière et des parasites. Si vous faites une récolte de pain d’abeilles dont le seul but est de renforcer vos colonies. Si cette récolte vous intéresse, lisez : « LA RECOLTE MODERNE DU POLLEN » de Bernd Dany. Éditions Européennes Apicoles 1, rue de L’Escadron B-1040 BRUXELLES. Une cire de recyclage convient très bien. Vous pouvez aussi conserver les cadres de pain d’abeilles dans le but de les réintroduire dans les colonies les plus faibles au printemps, il n’est alors pas nécessaire de renforcer la cire. Pour conserver ces cadres pendant la période hivernale, saupoudrez-les de sucre impalpable appelé aussi sucre glace, de chaque côté du rayon, emballez-les Pour tout renseignement au sujet de la récolte : 064 / 33.46.31. Greuse Marie-José Le choix de la colonie qui assurera cette récolte : - Surtout pas une petite colonie qui se verrait affaiblie par le manque de nourriture qui assure la sécrétion de gelée royale due à la reine et aux jeunes larves et la fabrication de bouillie larvaire indispensable au développement du couvain. - Pas non plus la plus forte, qui verrait son activité ralentie par la présence d’une grille à reine devant le couvain. Une entrave, est toujours néfaste au bon fonctionnement surtout en pleine période de récolte. - On choisira : une colonie moyenne ayant au moins 7 cadres sur 10 occupés par le couvain et une réserve personnelle de pollen stocké au pourtour de celui-ci. - Cette récolte se fera de préférence en avril – mai par beau temps assuré, si les rentrées de pollen sont importantes. mars - avil 2012• 39