Le pain d`abeille - L`Union des Fédérations d`apiculture de

Transcription

Le pain d`abeille - L`Union des Fédérations d`apiculture de
Débutons ensemble
Le pain d’abeilles
L
e pollen qui est récolté par les
butineuses, entreposé dans les rayons
de cire par les ouvrières stockeuses,
subi une transformation très importante :
Une modification de sa structure et une
fermentation le rend complètement
différent du pollen rencontré dans la
nature, ainsi que du pollen en pelotes
récolté dans un piège à pollen.
Si notre butineuse est fidèle à la fleur
visitée, pendant toute la durée de floraison
de cette fleur choisie au départ (ce qui
garantit la fécondation), les pollens de
provenances différentes sont mélangés
dans la même cellule, dans la ruche, on
peut ainsi remarquer dans la découpe
d’un rayon les couleurs successives des
différents pollens.
Ce pollen est alors appelé « PAIN »
d’abeilles.
Si on le compare au pollen en pelotes, la
différence est surprenante, tant au point de
vue énergétique que scientifique.
Ce pollen en poussière a d’abord été
humidifié par les sécrétions salivaires de la
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butineuse afin de pouvoir l’agglomérer et
en former les pelotes indispensables pour
le transporter jusqu’à la ruche. Il n’a déjà
plus les mêmes propriétés que le pollen en
poudre rencontré dans les végétaux. Celuici provoque les allergies respiratoires car
il est ingéré directement par les poumons,
alors qu’en pelotes, il est pris par les voies
digestives et de ce fait ne provoque aucune
allergie respiratoire mais au contraire
est employé pour soigner les personnes
atteintes d’allergie.
L’oxygène ambiant et la température
élevée qui règne au sein de la colonie
pendant toute la période de ponte,
en saison de récolte, provoque une
fermentation lactique.
Le pain d’abeilles contient après cette
fermentation, un taux élevé en inhibine.
Son PH est de 4.
Sous cette forme, le pollen se conserve
pendant plusieurs années, bien qu’il
change complètement de couleur et prend
des tons de plus en plus foncés.
Son pouvoir germinatif est stoppé.
La quantité de vitamine K augmente.
Sous l’influence des ferments, le sucre
se transforme en acide lactique, sa
digestibilité est alors améliorée. Les
résultats attendus, lors d’une cure sont plus
rapides et plus intenses qu’avec le pollen
en pelotes.
La structure, l’aspect et les couleurs sont
différents pour chaque récolte. La quantité
des pollens récoltés, l’environnement et les
variations saisonnières en font une richesse
unique, tant par la consistance que par la
qualité du produit.
Appelé « AMBROISIE » dans la mythologie
grecque, il renferme les vertus des trois
éléments de la ruche que sont le pollen, le
miel et la cire réunis.
Composition riche en oligo-éléments et
en vitamines, il apporte de nombreux
bienfaits à l’organisme.
La récolte du pain d’abeille.
Conditions :
Uniquement sur colonies, pouvant
supporter un prélèvement important de
nourriture (il est déconseillé d’en prélever
plus de deux cadres de corps à la ruche).
Sur une base de cire vierge ou d’opercules
et renforcée de façon à pouvoir gratter
avec une spatule sans casser la base du
cadre.
Le travail est préparé sur cadre
garni d’un treillis trempé dans
la cire liquide ou sur cadres de
plastique, garnis des ébauches d’alvéoles
mais non d’alvéoles préformés, donnés à
étirer derrière une grille à reine.
Une récolte sur sections est plus facile pour
la commercialisation du produit et est très
prisée dans les pays de l’est et l’Allemagne.
Ces cadres sont ensuite placés en bâtisses
chaudes en premier plan à l’entrée de la
ruche.
Une grille à reine préservera ces cadres de
tout couvain.
Par température élevée, un cadre de
couvain ouvert sera placé en rive du cadre
destiné à la récolte du pain d’abeilles, cela
incitera les butineuses à déposer leurs
pelotes avant de passer la grille à reine.
Plusieurs possibilités s’offrent à l’apiculteur
:
1. La récolte sur cadres de hausses qui,
placés en bâtisses chaudes (parallèle à
l’entrée de vol) et sous le corps de ruche.
Avec grille à reine entre la hausse et le
corps. Les cadres destinés à recevoir le
pain d’abeilles seront placés en deuxième
et troisième position dans la hausse qui
devient le hall d’entrée de l’habitat.
2. La récolte sur cadres de corps demande
moins d’éléments, fourni une surface plus
importante de récolte mais demande une
grille à reine bricolée de façon à cloisonner
la ruche dans le sens de la hauteur. Deux
cadres de corps préparés pour cette récolte
seront placés en bâtisse chaude avant la
grille à reine et ensuite un cadre de couvain
ouvert avant les autres cadres. Ce cadre
de couvain ouvert, incitera les butineuses
à poser leurs pelotes dans les premiers
cadres, avant de passer la grille à reine.
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La récolte par l’apiculteur :
Les cadres garnis de pain d’abeilles
seront prélevés et rapportés à
la miellerie. Le surplus de cire d’alvéoles
dépassant la récolte sera tranché, comme
on le fait pour une désoperculation
(diminue la quantité excessive de cire dans
le pain).
Le support contenant le pain d’abeilles
sera alors gratté à la spatule et déposé
dans un robot ménager qui malaxera la
substance et en fera une pâte homogène
qui sera présentée en pot pour la vente. Si
on peut être certain que sa consommation
sera rapide, on peut améliorer son goût
en y apportant une addition de miel,
la conservation en sera alors écourtée,
puisque nous n’ajoutons aucun élément
conservateur.
Les cadres débarrassés de leurs contenus
seront rendus dans une ruche pour
être à nouveau étirés, après avoir été
badigeonnés d’un peu de miel liquide pour
être plus attractifs (facultatif).
On peut surtout le récolter en sections et
présentées en boîtes adaptées. Il est alors
déconseillé de renforcer le support, les
sections se mangent en morceaux.
En bocaux pour une consommation
immédiate.
Bien tassé dans un récipient en plastique
opaque fermant hermétiquement.
Séché au séchoir à pollen, il se laisse
granuler.
Moulu au mixer et façonné en bâtons que
l’on coupe en tranche de la valeur d’une
cuillerée à soupe. On peut même de cette
façon rendre des bâtonnets aux ruches
nécessiteuses en début de printemps.
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Conservation du pain d’abeille :
Il sera conservé comme la plupart des
produits de la ruche, dans un endroit
frais (+/- 4°C) et sec. Surtout pas au
réfrigérateur, qui est un endroit humide.
Il sera gardé à l’abri de toute lumière et
rayon U.V.
Ce pain d’abeille est indiqué :
A toute personne malade, affaiblie,
fatiguée, déprimée ou chétive.
Il est un reconstituant par excellence et ne
connait aucune contre indication.
La dose pour une personne adulte est de
deux cuillerées à soupe par jour.
Une demi-dose est conseillée chez les
enfants de moins de 12 ans.
Pris avec vos céréales du petit déjeuner,
vous l’adopterez plus facilement, proposezle à vos clients.
- Un encadrement garni d’un orifice placé
vers l’arrière et posé sur le corps de ruche,
sous le plateau couvre-cadres, assurera la
sortie des mâles.
séparément dans du papier
d’aluminium de cuisine et gardezles dans une réserve froide et
sèche, à l’abri de la lumière et des parasites.
Si vous faites une récolte de pain
d’abeilles dont le seul but est de
renforcer vos colonies.
Si cette récolte vous intéresse, lisez : « LA
RECOLTE MODERNE DU POLLEN » de Bernd
Dany. Éditions Européennes Apicoles 1, rue
de L’Escadron B-1040 BRUXELLES.
Une cire de recyclage convient très bien.
Vous pouvez aussi conserver les cadres
de pain d’abeilles dans le but de les
réintroduire dans les colonies les plus
faibles au printemps, il n’est alors pas
nécessaire de renforcer la cire.
Pour conserver ces cadres pendant la
période hivernale, saupoudrez-les de
sucre impalpable appelé aussi sucre glace,
de chaque côté du rayon, emballez-les
Pour tout renseignement au sujet de la
récolte : 064 / 33.46.31.
Greuse Marie-José
Le choix de la colonie qui assurera
cette récolte :
- Surtout pas une petite colonie qui
se verrait affaiblie par le manque de
nourriture qui assure la sécrétion de
gelée royale due à la reine et aux jeunes
larves et la fabrication de bouillie larvaire
indispensable au développement du
couvain.
- Pas non plus la plus forte, qui verrait son
activité ralentie par la présence d’une grille
à reine devant le couvain. Une entrave, est
toujours néfaste au bon fonctionnement
surtout en pleine période de récolte.
- On choisira : une colonie moyenne ayant
au moins 7 cadres sur 10 occupés par le
couvain et une réserve personnelle de
pollen stocké au pourtour de celui-ci.
- Cette récolte se fera de préférence en avril
– mai par beau temps assuré, si les rentrées
de pollen sont importantes.
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