Le patron qui se prévalait d`un chèque volé

Transcription

Le patron qui se prévalait d`un chèque volé
Le patron qui se prévalait d’un chèque volé
i n t erna t i o n a l
Le Congo
s’était
éloigné
de sa voie
Le plus fort tirage | la plus forte vente | la plus forte audience | de tous les temps
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since 1989
www.lesoft.be
N°1314 | 1èRe éd. lundi 27 avril 2015 | 20 PAGES €6 $7 CDF 4500 | FONDÉ à kinshasa PAR TRYPHON KIN-KIEY MULUMBA
Le texte du Soft International revu, corrigé, enrichi, amélioré, mis en perspective.
Les grands acteurs de notre après-indépendance. De g. à dr., Kasavubu, Lumumba, Tshombé, Mulele, Kalonji, Mobutu, Kabila Père, Kabila Fils. dréserrvés.
Le soft international est une publication de droit étranger | AUTORISATION DE DIFFUSION en R-dCongo M-CM/LMO/0321/MIN/08 daté 13 janvier 2008
évocation |
Mort de Pierre-Victor Mpoyo,
artiste de talent et ancien ministre
P
ierreVictor
Mpoyo
dit Mpoy
s’est
éteint à
Kinshasa en fin de
semaine. Après des
soins à l’étranger (à
Paris et à La Havane),
il a regagné le pays,
ses médecins ayant estimé que le pronostic
vital était engagé. Ami
de nombreux grands
de ce monde (Fidel
Castro, Nelson Mandela, Sekou Touré,
Yasser Arafat, Obasanjo, Robert Mugabe, Agostinho Neto),
Mpoy est né le 13
mai 1934 à Lubumbashi. Il avait 71 ans
et souffrait depuis
plusieurs années de la
maladie de Parkinson.
Il a cotôyé tous les
palais présidentiels
«progressistes». Ses
biographes lui reconnaîtront une immense
fortune acquise grâce
à une œuvre plastique de grande qualité
mais que les longs
soins à l’étranger
paraissent avoir épuisée. Formé au Congo
belge, puis à l’Académie des Beaux-Arts
de Florence en Italie
(Académie du dessin
de Florence), Pierre-Victor Mpoyo a
longtemps été davantage fasciné par l’art,
et accessoirement par
l’astrophysique, que
par la politique qu’il
paraît avoir embrassée par accident avec
la prise du pouvoir
par l’Afdl qui chassa
Mobutu, son ennemi
juré.
Des années 1960 à
1980, installé à SaintPaul-de-Vence, une
commune française
située dans le département des Alpes-Maritimes en région Provence-Alpes-Côte d’Azur,
il y fréquente les plus
grands maîtres des arts
et des lettres de l’époque comme Picasso,
Cocteau, Salvador Dalí,
Chagall et Benno Geiger, peintre classique
italien et bien d’autres.
Un voisin de l’époque - Pietro Annigoni
- célèbre portraitiste de
la reine d’Angleterre
et du shah d’Iran, se
moquant de ses amis
peintres modernes, dira
de lui: «Vous pouvez
clamer que vous êtes
un peintre moderne».
Pendant cette même
période il expose dans
les plus prestigieuses
galeries d’art contemporain du monde.
Précurseur des artistes contemporains du
continent noir, âgé
de 35 ans, il sera le
premier Africain à
participer à la Biennale de Venise en 1968
et en qualité d’invité
Avec Madiba et Castro. Ci-contre à dr, l’une de ses peintures. DR.
d’honneur, partageant
ce privilège avec le
grand peintre mexicain
Rufino Tamayo, âgé lui
de 69 ans.
Trois ans plus tôt, à
l’occasion de la Biennale de Paris en 1965,
il était déjà l’unique
représentant de l’Afrique et l’invité d’André
Malraux, ministre de
la Culture de l’époque.
Toujours en 1965, il
exposera au Japon, à
l’occasion d’une exposition consacrée à Toutânkhamon organisée
par la NHK, télévision
japonaise.
Homme d’affaires à
succès, notamment
dans le pétrole et
l’aviation, il sillonne la
Terre et côtoie un grand
nombre de chefs d’État
et de leaders de ce
monde. En 1997, aux
côtés de Laurent-Désiré
Kabila, ses biographes
le passent pour le principal artisan financier
et logistique de la chute
du régime du maréchal
Mobutu, dont il fut un
inlassable opposant.
C’est tout naturellement qu’à la prise de
pouvoir par le Mzee
LDK, il est ministre
d’État chargé de l’Économie, de l’Industrie et
du Commerce extérieur
dans le premier gouvernement avant de passer
au Pétrole tout en gardant son titre de ministre d’état. à l’avènement du fils Kabila,
Joseph, après l’assassinat du père, Mpoyo est
nommé ministre d’État
mais quitte peu à peu
de la scène.
Son style,
la ligne continue.
Inspirée de la philosophie bantoue: «L’être
naît et continue de
vivre spirituellement
même après sa mort;
un exemple: le culte
des ancêtres», c e
grand artiste-peintre a
élaboré une technique
qui lui est propre: La
Ligne Continue. Elle
consiste à exécuter un
dessin complet avec
un trait ininterrompu
qui s’achève par sa
signature «MPOY». Et
après, il équilibre son
tableau en y ajoutant
des couleurs qui se marient sans gêne avec le
dessin. L’inspiration est
libre: sujets africains
ou non. Pierre-Victor
Mpoyo avoue avoir
pour muse les boxeurs
et le Noble Art qu’il a
lui-même pratiqué dans
sa jeunesse. Ainsi, en
qualité d’amateur de
boxe et grand admirateur du style de boxe de
Nelson Mandela, il se
rencontreront en 1952
et se lieront d’amitié
jusqu’à sa mort.
Chercheur en traditions
africaines, il est toujours resté très combatif dans son métier afin
de contribuer à la réhabilitation de l’Homme
Noir dans le monde
culturel international.
On remarquere dans
ses œuvres que les
sujets sont toujours
divers: on y retrouve
les sports, les mythes
de l’Afrique Centrale,
les passages et les natures mortes. Dans tous
les tableaux, la Ligne
Continue est d’une
importance capitale.
Même les sujets internationaux sont traités
avec l’âme africaine.
La Chaotique, l’Afrique
et l’Univers, la Mère et
ses Enfants, le Penseur,
la Décomposition du
mouvement, la Création
du monde, les nus au
soleil, etc… sont parmi
les œuvres imprégnées
d’une philosophie
Bantoue qui ne fait que
confirmer l’existence de
l’Homme africain dans
l’Univers de la Culture.
L’artiste croyait en la
richesse artistique de
l’Afrique et pense que
c’est l’Afrique qui
prendra la tête dans
LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1314 | PAGE 2.
l’Art plastique pour les
années à venir: «Nous
Africains sommes fiers
de notre patrimoine et
espérons rendre plus
dynamique les formes
traditionnelles de nos
arts existants. L’Europe
ferait preuve de sagesse si elle engageait
un dialogue culturel
avec l’Afrique afin
d’y trouver le souffle
qui lui manque pour
repartir vers un nouvel
horizon pictural plus
artistique».
Prolifique, Pierre-Victor Mpoyo laisse plus
de 3000 œuvres parmi
lesquelles: Paysage
Africain (1964, huile
sur toile), Nature morte
récipient (1963, huile
sur toile), La Nature
africaine, moderne
(1963, huile sur toile),
Le Penseur africain
(1964, huile sur toile),
Un petit déjeuner servi
(1964, huile sur toile),
Retour de la chasse à
Kando (1965, huile
sur toile), Un intérieur moderne (1965,
huile sur toile), Joueur
de xylophone (1963,
pastel sur papier), Vase
de fleurs et bouteilles
(1963, huile sur toile),
Nature morte «récipients» (1963, huile
sur toile), Un intérieur
moderne (1965, huile
sur toile), Étude paysage (1965, 2 dessins
encre), Étude nature
morte (1965, dessin
encre et couleur), Récipients «nature morte»
(1966, huile sur toile),
Récipients «nature
morte» (1966, huile sur
toile), Les récipients
(1966, huile sur toile),
Le Penseur (1966, huile
sur toile), Un intérieur
vu du plafond (1966,
huile sur toile), Invocation «mythologique»
(1980, huile sur toile),
Intérieur moderne avec
table et bouteille (1980,
huile sur toile), Nature
morte «un service thé»
(1980, huile sur toile)
Mythologie la création
du monde (1980, huile
sur toile), L’Homme et
son monde (1980, huile
sur toile), L’Artiste et
dans son atelier (1966,
huile sur toile), Nu vu
de dos (1966, huile sur
toile), La Mère et ses
enfants (1966, huile sur
toile), Femme pilant du
manioc (1966, huile sur
toile), Adieu Picasso
(1966, huile sur toile)
Nus au soleil (1966,
aquarelle), Nu devant le
pilon (1966, aquarelle),
Nu au repos (1966,
aquarelle), Nus au
bain (1966, aquarelle),
L’Afrique et nature
morte (1966, aquarelle)
L’Afrique et l’Univers
(1966, huile sur toile),
La virilité (1966, huile
sur toile), Nature morte
vue de la fenêtre (1966,
huile sur toile), Une
famille (1966, huile sur
toile), Nature morte et
coq (1966, huile sur
toile), «Le spectre»
jeux de ballon (1967,
huile sur toile), Lumière du savoir «la lecture» (1967, huile sur
toile), Joueurs de tennis
(1967, huile sur toile),
Un coin du village
(1967, huile sur toile),
Footballeurs entrainement (1967, huile sur
toile), Femmes porteuses de calebasse (1967,
huile sur toile), Jeux
de ballon (1967, huile
sur toile), Un joueur
de tennis (1967, huile
sur toile), Joueur de
basket-ball (1967, huile
sur toile), La Femme et
l’éléphant (1967, huile
sur toile), Nature morte
table et fruit (1967,
huile sur toile), Personne assise devant une
maison (1967, huile sur
toile).
LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1314 | PAGE 3.
stratégie |
allié des puissants dans le bonheur comme dans le malheur
Comment aux côtés de l’Occident le Congo
gagna la guerre comment il perdit la victoire
S
Les grands acteurs de l’histoire du Congo d’après-indépendance. De g. à dr., Kasavubu, Lumumba, Tshombé, Mulele, Kalonji, Mobutu, LD Kabila Père, Kabila Fils. dréser.
i ailleurs sur
Dieu protège la Reine)
villageois utilisent de
futures de l’uranium
pôt de Staten Island, au mes de Léopoldville
belge quant à la teneur
le Continent
de 1911 à 1953 voire
la boue colorée pour
découvert au Katanga,
2377-2387 Richmond
(Kinshasa) et Élisade l’accord belgo-amé(Sénégal, Côte
jusqu’aux années 60
décolorer leur corps.
zone qualifiée de
Terrace, à New York.
bethville, et établit des
ricain qu’ils considéd’Ivoire, Togo, qui permit à l’armée
On lui traduisait le mot «scandale géologiIl n’informa personne
installations portuaires
raient comme guère
Gabon, Cameroun,
américaine - donc aux
Shinkolobwe: «le fruit
que» par le géologue
de la présence de ce
à Matadi, sur le fleuve
favorable à la Belgique.
etc.), la nouvelle élite
alliés - de fabriquer la
qui ébouillante»…
belge Jules Cornet qui
produit hautement stra- Congo en vue de leur
Le résultat fut une
sauf exception joue la bombe atomique qui
Sharp expédie les
y avait effectué des
tégique et radioactif.
expédition. L’exploirenégociation de 1955
tempérance avec les
mit fin à la deuxième
roches à l’analyse et…, prospections, découEn septembre 1942, le
tation de Shinkolobwe
particulièrement bien
puissances tutélaires
guerre mondiale (1939- surprise: elles contevrant la multiplicité et
colonel (devenu depuis put alors reprendre
menée par Pierre
qui offrent postes
1945) en mettant à
naient de l’uranium à
la richesse des minerais général) Kenneth Niet on estime qu’entre
Ryckmans, l’ancien
ministériels dans les
genoux le Japon in80%, record mondial!
qu’on y trouve. Les
chols, est chargé par le
1942 et 1944, 30.000
gouverneur du Congo
anciennes métropoles
vincible. Alors gouver- Une publication de
Britanniques avaient
patron du Projet Mantonnes de minerai fubelge pendant toute la
(Senghor, Houphouët- neur du Congo belge
l’Institut Royal Coloaverti le Belge en ces
hattan - le nom de code rent vendues à l’armée
guerre et organisateur
Boigny, etc.) et popendant toute cette
nial Belge s’intéresse à
termes: «Soyez prudent du projet de recherche,
américaine. Les Améri- de l’effort de guerre
sitions enviées dans
guerre, Pierre Ryckce gisement.
et n’oubliez jamais que mené par les États-Unis cains tenaient à obtenir économique du Congo
la haute fonction
mans fut l’organisateur L’usage originel de ce
le matériau en votre
avec la participation
l’exclusivité du minerai en faveur des alliés. Au
publique en l’aidant à de l’effort économique
minerai était de servir
possession pourrait
du Royaume-Uni et du
de Shinkolobwe, ce
terme de cette négocias’initier aux nouvelles du Congo en faveur
comme agent de teintu- signifier une catastroCanada, qui produisit la que Sengier leur refution, la Belgique n’obresponsabilités polides Alliés qui se trare pour l’industrie de la phe pour votre pays
première bombe atomi- sait. Les Américains
tint pas seulement une
tiques qui l’attend, le
duisit par la campagne
céramique. Ce minerai
s’il tombait entre des
que lors de la Seconde
firent cependant entrer
substantielle rallonge
Congo au sous-sol qui victorieuse de la Force
produisait les couleurs
mains ennemies». Une
Guerre mondiale - le
les différents gouverde payement mais aussi
recèle des ressources
publique en éthiopie
jaune citron, orange et
menace à peine voilée
général Leslie Groves,
nements belges dans
un accès aux brevets
fabuleuses, trésor
mais surtout par une
vert en fonction de la
sur le risque que Sende trouver de l’urale jeu des discussions
américains secrets dont
disputé de l’Humaintensification des proconcentration du migier faisait courir à son nium. L’officier rendit
et, avec l’appui du
les chercheurs et ingénité, s’est trouvé aux
ductions de caoutchouc nerai. Pierre et Marie
pays d’être frappé par
visite à Sengier à son
gouvernement britanni- nieurs du centre de Mol
côtés de l’Occident
(le caoutchouc rouge
Curie démontrèrent
un désastre. En fait, les bureau de New York.
que, acquirent le droit
et de toutes les centratriomphant, perd son
de Léopold II, le roi
que le radium pouvait
Britanniques expliquè- Il demanda au Belge si
exclusif sur l’uranium
les nucléaires belges
destin et voit sa classe bâtisseur à la recherche être utilisé dans le
rent que la Belgique
l’Union Minière poude Shinkolobwe dans le ont su tirer partie dans
politique maîtrisant à d’une colonie pour son
traitement du cancer, ce allait être rayée de la
vait fournir de l’uracadre de négociations
les décennies suivantes.
peine les rudiments de royaume, qui est alors
qui leur valut le Nobel
carte du monde par les
nium, précisant qu’il
qui impliquèrent le
La Belgique a, en effet,
la politique internala principale production de Physique en 1903
Alliés (états-Unis, Ca- comprenait que cette
gouvernement belge en bâti, à la fin du xxe
tionale être tentée par de l’état Indépendant
et la médaille Davy,
nada et Royaume-Uni)
demande serait peutexil à Londres (même
siècle, une industrie
le communisme vu de du Congo, destiné aux
distinction scientifique
si jamais ce minerai
être difficile à satisfaire si seul Sengier fut
nucléaire performante
l’Occident comme un
industries automobidécernée annuellement
tombait entre les mains rapidement. La réponse apparemment au moins produisant 60% de
ennemi exécrable à
les naissantes (Rover,
par la Royal Society
ennemies (Allemagne
de Sengier est entrée
partiellement mis dans
l’électricité du pays, en
éradiquer. Le Congo,
Ford, Mercedes, etc.)
qui récompense des
nazie, URSS, Japon,
dans les manuels d’his- la confidence du projet
plus, entre autres résulcet allié éternel des
ou textiles, et dont l’ex- scientifiques pour des
etc.). Le Belge a le
toire: «Vous pouvez
Manhattan).
tats, de la production
Grands! On saisit
ploitation entraîne des
travaux exceptionnels.
sang glacé. Compreavoir le minerai mainte- Ces accords particud’isotopes pour la mémieux sa place quand mauvais traitements
La découverte de Pierre nant que ce produit
nant. Il est à New York, liers, signés entre les
decine et des procédés
l’Occident s’ingénie
(affaire des «mains
et Marie Curie créa un
stocké à Shinkolobwe
1.000 tonnes. J’attenÉtats-Unis, le Royaude recyclage de déchets
à Genève des mois
coupées»), de céréales
marché pour l’uranium
sans servir à aucun
dais votre visite».
me-Uni et la Belgique,
des centrales pour en
durant dans le dossier et de minerais (cuivre,
dont la radium est un
usage pourrait devenir
Immédiatement, Senavaient une durée de
faire un combustible
du nucléaire iranien.
étain, zinc et uranium). sous-produit.
décisif en temps de
gier établit un contrat
10 ans et perdurèréutilisable, le mox, et
Revu, complété, mis
En 1915, le géologue
guerre, il ordonna en
de vente et le minerai
rent après la fin de la
des travaux en vue de
en perspective.
anglais Robert Sharp,
le sanG glacé.
1939 que la moitié du
de Staten Island fut
guerre. Ils expliquent
l’ensevelissement dans
Une branche de l’élite
employé de l’Union
En 1938, Edgar Senstock, soit un millier
transféré à l’armée
notamment la facilité
des couches argileuses
congolaise le sait
Minière, à la rechergier, ingénieur civil
de tonnes, soit mise en
américaine qui obtenait avec laquelle la Belstables des déchets non
puisque l’ayant appris
che du cuivre, fait une
des mines (1903),
lieu sûr. Rien de plus
en même temps une
gique a pu se relever
recyclables.
sur les bancs de l’école découverte dans le sud
directeur de la Société
rassurant que de l’exoption sur les 1.000
des conséquences de la En 1946, Sengier redans les manuels d’his- du Katanga.
Générale et directeur
pédier aux états-Unis.
tonnes encore stockées
guerre, contrairement
tourna aux États-Unis
toire: c’est l’uranium
Sur une colline près
général de l’Union
La guerre éclatée,
à Shinkolobwe. Depuis à la France, n’ayant
où il reçut des mains
congolais de Shinkolo- de ce qui se nommait
Minière du Haut-KaSengier se mit à l’abri à 1939, la mine de Shincontracté aucune dette
du général Groves - le
bwe à quelques encaElisabethville (Lubum- tanga (UMHK), filiale
New York. Il fit mettre
kolobwe était désaffec- importante à l’égard
patron du Projet Manblures de la frontière de bashi), il découvre une
de l’Union Minière,
son pactole (2007 fûts
tée, et était sous eau. L’ des grandes puissanhattan, qui coûta 26
l’ancienne Rhodésie du terre multicolore, à
société du groupe de
de minerai d’uranium
US Military y expédia
ces financières. Mais
milliards de nos dollars
Nord (l’actuelle Zamforte dominante jaune,
la Société Générale de
radioactif secrètement
un contingent de son
des parlementaires
- la Médaille du mérite
bie) alors britannique
révélatrice de préBelgique, apprend de
débarqué d’un bateau
corps du Génie pour
belges et journalistes
pour sa contribution à
où on entonnait «God
sence d’uranium. Le
scientifiques britannien provenance du
la remettre en activité,
contribuèrent à alerla victoire alliée. Il était
save the Queen» (Que
géologue sait que les
ques les possibilités
Congo), dans un entre- étendre les aérodroter l’opinion publique
(suite en page 5).
LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1314 | PAGE 4.
stratégie |
Le Congo, allié éternel des Puissants
(suite de la page 4).
le premier citoyen non
américain à recevoir
cette distinction créée
en 1945 par un décret
présidentiel.
À l’époque, les restrictions sur l’information
du temps de guerre
n’étaient pas totalement levées, et si la
citation mentionnait les
«services rendus dans
le cadre de la fourniture de matériau», elle
ne détaillait pas à quel
point les initiatives de
Sengier avaient permis
de modifier le cours le
l’histoire. Sengier fut
également fait Chevalier commandeur honoraire1 de l’Ordre de
l’Empire britannique
(KBE, 1956), Commandeur de la Légion
d’honneur française, et
Officier de l’Ordre de
Léopold et de l’Ordre
de la Couronne par le
gouvernement belge.
En 1948, il fut honoré
par la communauté
scientifique quand
son nom fut donné à
un nouveau minerai
radioactif découvert au
Congo, la «sengierite».
L’homme resta directeur de la Société
générale de Belgique
et de l’Union minière jusqu’en 1949.
Jusqu’en 1960, à l’indépendance du Congo,
le Belge fit partie du
conseil d’administration de la Société
générale de Belgique et
de l’Union minière et
se retira à Cannes, où il
mourut en 1963.
LE GâCHIS.
Il est clair que le
Congo a été du bon
côté de l’Histoire. Par
ses mains et par son
sous-sol dont l’apport
a pesé sur le cours de
l’histoire de la guerre
et permit la victoire des
Alliés, il a fortement
participé à l’effort de
guerre. Mais c’est la
Belgique - la puissance
tutélaire - qui en tire
tout le profit. Elle aussi
se trouve du bon côté
de l’Histoire. Primauté
du droit et de la morale, cette position
refrène les visées des
Grandes puissances
qui ne peuvent lui ravir
le Congo ou lui faire
la guerre tant qu’elle
garde en bon père de
famille le trésor de
l’Humanité…
Mais voilà qu’en 1960,
avec le mouvement
des indépendances,
tout périclite. L’élite
congolaise veut l’indépendance. La Belgique
hésite, et offre un plan
de trente ans (Plan Jef
van Bilsen, du nom de
son concepteur, docteur
en droit, professeur à
l’Université de Louvain et Commissaire du
Roi à la Coopération
au développement,
de 1964 à 1965). Le
Plan veut que l’élite
congolaise soit préparée avant d’accéder à
l’indépendance. Impos-
Shinkolobwe signifie «le fruit
qui ébouillante». Du minerai d’uranium. dr.
sible, l’élite est pressée prononce un discours
de reprendre les rênes
virulent dénonçant les
du pouvoir d’état,
abus de la politique
quoi qu’il en coûte.
coloniale belge deUn contre-manifeste
puis 1885. Durci par
veut l’indépendance
l’expérience de son
«immédiatement»
arrestation, et, face
et, «dans la plus toà la surenchère anti
tale improvisation», la
belge d’une partie de la
Belgique accède à la
presse internationale,
demande. Le décor de
il prend le contrepied
la «crise congolaise»
de la politique modéest planté… émery
rée de ses débuts telle
Patrice Lumumba, un
qu’on peut la découvrir
Tetela (Kasaï Oriental), dans son livre (publié
ancien agent des comp- après sa mort). Au lieu
tes chèques postaux de
de s’adresser au roi
Stanleyville (Kisandes Belges présent à
gani), où il a été jugé et la cérémonie, et qui
condamné en 1956 à un venait de prononcer
emprisonnement d’un
un discours paternaan pour avoir détourné
liste convenu avec le
de fonds, a travaillé
président Kasavubu,
dans une mine au SudLumumba commence
Kivu, puis dans une
son allocution par une
brasserie à Léopoldville salutation «aux Congo(Kinshasa), devenu
lais et Congolaises,
journaliste, joue, avec
aux combattants de
Joseph Kasa-Vubu, un
l’indépendance». Son
Muyombe de Tshela
discours, qui doit lui
au Kongo Central,
permettre de l’emporenseignant exclu du
ter sur Kasavubu dans
grand-séminaire - trop
l’opinion des Congolais
indépendant pour depolitisés, proclame
venir prêtre catholique
vivement que l’indé- joue les premiers rôles pendance marque la fin
des luttes pour l’indéde l’exploitation et de
pendance. Si ailleurs
la discrimination et le
en Afrique (Sénégal,
début d’une ère nouCôte d’Ivoire, Togo,
velle de paix, de justice
Gabon, Cameroun,
sociale et de libertés.
etc.), la nouvelle élite
Le roi des Belges se
sauf exception joue
sent offensé alors qu’il
la tempérance avec
se considère comme
les puissances tutélaile père de l’indépenres qui offrent postes
dance congolaise ayant
ministériels dans les
été l’auteur, en janvier
anciennes métropoles
1959, d’un discours
(Senghor, Houphouëtradiophonique par
Boigny, etc.) et posilequel il est le premier
tions enviées dans la
Belge à annoncer offihaute fonction publique ciellement qu’il fallait
en l’aidant à s’initier
mener le Congo Belge
aux nouvelles responà l’indépendance «sans
sabilités politiques qui
vaine précipitation et
l’attend, le Congo au
sans atermoiement fusous-sol qui recèle des
neste». Baudouin veut
ressources fabuleuses,
se retirer et regagner
trésor disputé de l’HuBruxelles, le premier
manité, s’est trouvé
ministre belge Gaston
aux côtés de l’Occident Eyskens parvient à l’en
triomphant, perd son
dissuader et, le soir
destin et voit sa classe
même, lors d’un banpolitique maîtrisant à
quet réunissant hompeine les rudiments de
mes politiques congola politique internalais et belges, Patrice
tionale être tentée par
Lumumba s’efforce de
le communisme vu de
rectifier le mal que ses
l’Occident comme un
paroles ont pu provoennemi exécrable à éra- quer en prononçant un
diquer. Les Congolais
discours qui se veut
savent désormais - par
lénifiant dans lequel il
l’actualité internationa- évoque un avenir de
le récente - la place de
coopération belgo-conleur pays quand l’Occi- golaise».
dent s’ingénie à Genève Le mal est fait. Il est
des mois durant dans
profond. «Les effets
le dossier du nucléaire
du premier discours de
iranien.
Lumumba, retransmis
Wikipedia: «Le 30
par la radio, se font rajuin, lors de la cérépidement sentir dans la
monie d’accession
population congolaise.
à l’indépendance du
Les paroles en sont
pays, Lumumba - qui
interprétées comme ana définitivement largué
ti-belges, alors que les
les libéraux et qui s’est fonctionnaires belges
entouré de conseillers
restent présents à tous
étrangers de gauche les échelons de l’admi-
La bombe atomique Little boy
larguée sur Hiroshima. droits réservés.
nistration congolaise
et que, dans l’armée,
le cadre d’officiers
reste également belge
en attendant la formation des premières
promotions d’officiers
congolais. Cette situation provoque, dans
quelques casernes,
une révolte qui gagne
des populations civiles, surtout dans la
capitale Léopoldville.
Des officiers et aussi
des cadres belges de
l’administration sont
chassés, malmenés et
quelques-uns sont tués.
Des émeutes visent les
entreprises des blancs,
des pillages ont lieu,
des femmes européennes sont violées.
Dès lors, une grande
majorité de cadres
européens du gouvernement et des entreprises - et pas seulement
les Belges - prennent
alors la fuite avec leurs
familles. Lumumba en
profite pour évincer
les officiers belges et
décrète l’africanisation
de l’armée, tout en
doublant la solde des
soldats. La Belgique,
jugeant qu’on ne peut
plus avoir confiance
dans le gouvernement
congolais et dans son
armée pour rétablir la
sécurité, répond par
l’envoi de troupes pour
protéger ses ressortissants à Léopoldville, la
capitale située dans le
Bas-Congo, mais aussi
dans d’autres régions».
On connaît la suite
tragique! Au Katanga,
la Belgique pousse un
Chrétien, anti-communiste, pro-occidental,
ancien comptable Moïse Kapenda Tshombé
à prendre le pouvoir.
C’est la sécession
katangaise. Il explique «faire sécession
du chaos» qui règne à
Léopoldville. Il appelle
à la poursuite des liens
privilégiés avec la Belgique et avec l’UMHK.
Des troupes spéciales
belges - des paras-commandos - débarquent
au Katanga, suivis de
11.000 soldats belges acheminés en dix
jours. Une intervention
militaire qui surprend à
l’étranger par l’ampleur
des moyens mis en
œuvre et par la rapidité
de son déploiement.
Voulant profiter elle de
minerais du Katanga, la
France envoie à Moïse
Tshombe un renfort
inespéré: le mercenaire
Bob Denard qui débarque avec ses hommes.
à son tour, le dissident
lumumbiste Albert
Kalonji Ditunga Mulopwe, un assistant
agronome, proclame
l’indépendance du Sud
Kasaï. à Kinshasa, tentatives d’assassinat de
Lumumba, arrestation,
transfert au Katanga,
assassinat par des Belges et des pro-Belges.
Et, last but not least,
coup d’état (soutenu
par la CIA) contre le
nonchalant Kasavubu.
L’ancien secrétairecomptable et journaliste
de la presse congolaise pro-belge Joseph
Désiré Mobutu a pris
le pouvoir. Au Kwilu,
retour de Chine via le
Caire en pointe avec
l’anti-colonialisme, le
pro-Lumumbiste Pierre
Mulele lance ses jeunesses dans la brousse,
massacre la population,
pille couvents et œuvres des missionnaires
catholiques pro-occidentales, fait exécuter
colons européens et
pro-régime, s’apprête à
prendre le pouvoir dans
la Capitale mais est
stoppé à Masimanimba
qui a érigé une digue
pro-régime imprenable.
Les pro-Belges.
Seule issue: atteindre
Brazzaville où trône
un régime ami. Mulele
y parvint par le Kwilu
à bord d’une pirogue
mais le socialiste Marien Ngouabi le livre
à Bomboko, l’envoyé
de Mobutu, craignant
des représailles de
«l’homme à la toque
de Léopard». Dès le
lendemain, Mulele est
«châtié», publiquement
torturé, se voit les yeux,
les oreilles, le nez et
les parties génitalesarrachés. Les membres
amputés, mais toujours
vivant, le chef rebelle
est enfoui dans un sac
poubelle et jeté dans le
fleuve Congo. Mobutu
triomphe. Il peut être
reçu à la Maison Blanche, célébré comme le
grand ami du monde
libre, le défenseur des
intérêts de l’Occident
en Afrique. Il sera reçu
24 fois par la famille
Bush, notamment à la
résidence d’été sur Walker’s Point, à Kennebunkport et qui a adopté
l’un de ses enfants…
Avec le groupe de
LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1314 | PAGE 5.
Binza et la bénédiction
de l’Occident, Mobutu
peut régner sur le Zaïre
et le diriger de main de
fer. Il peut se permettre tous les excès dans
un contexte de guerre
froide et au nom de la
stabilité quand survient
l’écroulement du Mur
de Berlin. L’Histoire
a changé de cours…
C’est le secrétaire
d’état James Baker
qui l’en avertit sur son
yacht Le Kamanyola
qui a jeté les amarres à
N’sele avant que tous
les services américains (CIA, Pentagone,
Département d’état)
conduits par l’ambassadeur Bill Richardson
ne viennent lui faire les
adieux des Américains
(«time is over») et le
prévenir que s’il se
maintenait au pouvoir,
face à l’avancée des
troupes de Laurent-Désiré Kabila, soutenues
par une alliance régionale de «l’Afrique qui
gagne», il serait abattu
et son corps traîné
à travers les rues de
Kinshasa comme un
chien! Mobutu affaibli
et en pleurs revenait de
Lausanne où il luttait
contre un cancer de
la prostate en phase
terminale. L’Afdl faisait rage, des officiers
loyalistes l’ont trahi.
Laurent Désiré Kabila
faisait son entrée dans
Kinshasa libérée…
Le Congo a échoué
à se faire reconnaître
son statut privilégié de
pays stratégique (Mobutu l’avait compris et
en a tiré profit). Notre
pays s’est éloigné de
sa trajectoire, abandonnant son destin. Dans la
sous-région, le Cameroun, le Gabon, etc.,
sont restés dans leur
orbite. L’Angola, exmarxiste a négocié sa
mue. Comme le Congo
voisin. Le Rwanda
nous a-t-il pris notre
place? à terme, rien
n’est moins sûr...
e Projet
Manhattan fut
mené par
les ÉtatsUnis, le
Royaume-Uni et le
Canada. De 1942 à
1946, il fut dirigé par
le major-général Leslie Richard Groves du
corps des ingénieurs
de l’armée des ÉtatsUnis. Sa composante
militaire fut appelée
Manhattan District et
le terme «Manhattan»
remplaça graduellement le nom de code
officiel, Development
of Substitute Materials, pour désigner
l’ensemble du projet.
Au cours de son développement, le projet
absorba son équivalent britannique,
Tube Alloys. Le projet
Manhattan commença modestement
en 1939 mais il finit
par employer plus de
130.000 personnes et
coûta près de USD 26
milliards de nos dollars. Les travaux de
recherche et de production se déroulèrent
dans plus de 30 sites,
certains secrets, aux
États-Unis, au Royaume-Uni et au Canada.
Deux modèles d’armes furent développés durant la guerre.
Dans le premier
modèle, dit de type
canon, un bloc d’uranium était projeté sur
un autre pour déclencher une réaction
en chaîne. Les blocs
étaient composés
d’uranium 235, un
isotope comptant pour
0,7% de l’uranium
naturel. Comme il
était chimiquement
similaire à l’isotope le
plus abondant, l’uranium 238, et avait
presque la même masse, leur séparation fut
difficile. Trois métho-
des furent employées
pour enrichir l’uranium: la séparation
électromagnétique, la
diffusion gazeuse et la
diffusion thermique.
Des travaux sur l’uranium, des recherches
furent menées pour
produire du plutonium. Des réacteurs
furent construits au
laboratoire national
de Hanford dans
l’État de Washington
pour irradier l’uranium et le transmuter
en plutonium. Ce dernier était ensuite séparé chimiquement de
l’uranium. Le principe du canon employé
pour le premier modèle d’arme ne pouvait
pas être utilisé avec le
plutonium et un modèle plus complexe fut
développé dans lequel
la réaction en chaîne
était déclenchée par
l’implosion du cœur
de l’arme. Les travaux de conception
et de fabrication des
composants furent
menés au Laboratoire
national de Los Alamos dans le NouveauMexique. L’arme au
plutonium fut testée
pour la première fois
lors de l’essai Trinity
réalisé le 16 juillet
1945 à Alamogordo
au Nouveau-Mexique.
Les bombes Little Boy
à l’uranium et Fat
Man au plutonium
furent respectivement
utilisées lors des bombardements atomiques d’Hiroshima et
Nagasaki. Le projet
était étroitement
contrôlé et hautement secret mais des
espions soviétiques
parvinrent à s’infiltrer
dans le programme. Il
fut également chargé
de rassembler des
informations sur les
recherches atomiques
allemandes.
L
Le soft international n
Le Projet Manhattan
Réponse au PM Muzitu
débat |
D
ans une
analyse,
Adophe
Muzitu,
l’ancien
Premier
Ministre de Joseph
Kabila affirme que
la République Démocratique du Congo
n’a pas de province.
Dans une autre, sur le
même ton, il conclut
que la RDC n’a pas
de budget. Inacceptable, explique JeanPierre Kambila Kankwende wa Mpunga,
Communicant de la
Majorité Présidentielle
Le débat politique
congolais est monté
d’un cran ces dernières
semaines. Il est sorti de
ses confrontations habituellement de bas étage
dans lesquelles certains
de ses acteurs l’avaient
cantonné jusqu’ici. En
effet, dans une série de
tribunes publiées par
des journaux locaux,
Adolphe Muzito s’exprime sur les sujets
actuellement à l’ordre
du jour de la problématique congolaise.
Précisons qu’Adolphe
Muzito n’est pas un citoyen congolais moyen.
Il s’agit d’un universitaire, économiste,
ancien Inspecteur des
Finances, ancien Ministre du Budget, ancien Premier Ministre
et actuellement Député
à l’Assemblée Nationale. De son passage à la
Primature, l’Hon. Muzito a laissé le souvenir
d’un homme d’état,
efficace, mais humble,
soucieux, non pas de
se mettre personnellement en avant, mais de
donner de la valeur au
travail de son équipe.
De plus, il convient de
mettre le doigt sur le
fait que, sur le plan des
idéologies politiques,
l’homme se déclare de
gauche.
Il s’est montré récemment, au cours d’une
série de conférences
organisées par son parti
PALU, pétri de valeurs
de progrès. Personne
ne conteste son attachement à la culture philosophique d’obédience
marxisante. Débattre
avec une telle personnalité ne saurait donc
se limiter à une banale
dispute.
Il convient donc de remercier cet homme de
culture et d’expérience,
d’avoir sorti le débat
politique congolais des
caniveaux dans lesquels il traînait depuis
fort longtemps. Enfin,
nous pouvons échanger et nous opposer si
nécessaire sur un autre
registre que celui des
invectives, des procès
d’intention et des prétendues expertises difficilement démontrables.
Les qualités reconnues
au Premier Ministre ne
devraient pas nous empêcher d’exercer l’es-
là, les progressistes
suivront. Nous divergeons quand il s’interroge
de la même manière
quant à ce qu’il faut
faire pour financer les
dépenses relatives à ces
deux catégories qu’il a
lui-même si bien établies.
Jean-Pierre Kambila Kankwende wa Mpunga. DR.
prit critique que nous
impose notre devoir de
citoyen relativement
instruit. Les thèses reçues comme des vérités
définitives méritent
débat; les propositions
savamment exposées
demandent un enrichissement, ceci sans véhémence ni complaisance,
c’est là, la condition de
notre progrès à tous.
De quoi s’agit-il ?
Le Premier Ministre a
publié, en l’espace de
moins de deux mois,
trois tribunes importantes à travers certains
journaux de la Capitale.
Dans la première,
l’ancien Premier Ministre de Joseph Kabila
affirme que la République Démocratique
du Congo n’a pas de
province (sic). Dans
une autre, sur le même
ton, il conclut que la
RDC n’a pas de budget. Et voilà qu’en ce
milieu du mois d’avril
2015, Adolphe Muzito
affirme (avons-nous
bien lu?) que la mise
en place des provinces
prévues par l’article 2
de la Constitution et les
élections y afférentes
risqueraient de conduire l’état congolais à la
faillite. à moins que…
Interrogations.
On pourrait lancer tout
un débat sur la notion
de la faillite appliquée à l’état mais là
n’est pas le problème
d’aujourd’hui. On pourrait également disserter
sur l’existence ou non
des provinces ou d’un
budget national dans
notre pays. Le moment
n’est pas à la discussion sur ces sujets. Ici,
l’intérêt porte exclusivement sur la tribune
consacrée à la mise en
application de l’article
2 de la Constitution.
La première surprise
qu’impose la lecture de
la trilogie de l’ancien
locataire de l’avenue
Lukusa, c’est la totale
absence de référence
aux valeurs de gauche.
Le caractère purement
technocratique des
textes publiés est saisissant. En effet, on n’y
trouve aucune audace
politique. Est-ce à dire
que la problématique
de la décentralisation
ne saurait s’analyser à
travers une grille des
valeurs progressistes?
On peut se dispenser d’entrer dans les
chiffres présentés par
le Premier Ministre,
puisqu’ils ressortent
des documents officiels.
De plus, la formation
scientifique de l’auteur
et la carrière qui a été
la sienne convainquent
chacun que les valeurs
présentées ne sortent
pas d’une quelconque
imagination fertile,
elles reflètent la vérité,
mais la vérité comptable. Très humblement,
je prétends que la vérité comptable ne correspond pas forcement
à la vérité financière.
Et comme la vérité
financière, elle-même,
ne saurait tout ordonner, comment alors
construire une politique porteuse d’espoir
au départ d’une vérité
aussi étriquée?
Il faut souligner que
la politique ne peut se
passer durablement
des contraintes comptables, mais le raisonnement politique ne
saurait s’enfermer dans
les limites restreintes
d’une certaine science
financière. Le financier
ambitieux ne fonde pas
son avenir sur ce qu’il
a en poche; il construit
son futur sur sa détermination à utiliser
rationnellement son
disponible comme potentiel à fructifier.
Pour l’histoire, il faut
rappeler qu’en République Démocratique
du Congo, la décentralisation est rentrée dans
sa première phase dans
la période de Gouvernance du Premier
Ministre Adolphe Muzito «Mfumu Mpa» (le
nouveau Chef). C’est
sous sa coordination
que furent initiées les
premières missions
d’études des limites
des localités, territoires, villes et provinces
à décentraliser. Le 25
août 2010, le Premier
Ministre publia une
brochure intitulée:
«Installation de nouvelles provinces, défis et
contraintes».
La décentralisation
aura un coup important, c’est là une
évidence. Précisons
qu’il est nécessaire de
distinguer d’une part
les dépenses d’investissement et d’autre part,
les dépenses de fonctionnement et de rémunération du personnel
politique. Le Premier
Ministre établit cette
distinction. Et jusque-
s’assumer.
Commençons par la
question des investissements relatifs aux
infrastructures absolument nécessaires au
fonctionnement d’une
province. Ainsi que
Muzito l’écrivait luimême le 25 août 2010,
11 de nos 26 provinces
sont actuellement équipées pour rendre les
services qu’elles doivent à la population. Il
reste donc 15 provinces
à pourvoir. Toujours
selon les chiffres de
l’ancien Premier Ministre, il faut environ
1,5 milliard de FC par
province pour construire les quatre bâtiments
administratifs indispensables à une gestion
acceptable.
à ce chiffrage, il faut
ajouter 1.566.000.000
FC pour les équipements de bureau et
16.209.000.000 FC
pour les véhicules.
C’est dire que ce que
le Gouvernement
Central devrait absolument sortir prochainement est d’environ
40.275.000.000 FC
pour les bâtiments et
1.566.000.000 FC pour
les équipements et encore 16.209.000.000
FC pour les charrois
automobiles, soit un
total de 40.275.000.000
FC, ce qui correspond
à environ 44.000.000
US$. Qui peut croire
que la RDC est incapable d’apprêter USD
44 millions pour respecter une disposition
constitutionnelle? Quid
des dépenses liées au
fonctionnement et à la
rémunération des animateurs?
Puisque la thèse défendue ici est que chacun
devrait assumer ses
responsabilités, il ne
s’impose pas d’entrer
dans un chiffrage qui
se situe hors du propos. Cependant, il reste
vrai, ainsi que le faisait
déjà remarquer l’Hon.
Muzito dans sa publication du 25 août 2010
(text. cit.) qu’il y a des
provinces absolument
incapables aujourd’hui
de soutenir le minimum
nécessaire à l’entretien
d’une équipe gouvernementale provinciale. En
dehors de l’obligation
de solidarité nationale
que nous devons assumer au-delà de la responsabilité de chacun,
il faut reconnaître que
cette vérité-là n’est
vérité que pour deux
raisons. La première
est que nous voulons
vivre au-dessus de nos
moyens. La seconde
est que nous limitons
notre perspective à un
terme court, refusant
ainsi de nous imposer
des sacrifices qui nous
amèneraient à sortir de
cet état.
Si le pouvoir central
doit préparer, jusqu’à
un certain point, l’installation des nouvelles
provinces, les futures
bénéficiaires de ce régionalisme politique
voulu ne peuvent pas
être mis en condition
d’attendre que le coût
de la gestion quotidienne de leurs entités
provinciales ou autre
incombe encore au
Gouvernement Central.
C’est une question de
responsabilité.
Le Premier Ministre,
détenteur d’une culture
progressiste avérée ne
me démentirait pas si
je lui rappelle que la
politique relève d’abord
de la volonté et de la
capacité de conduire
un peuple à réaliser ce
qu’il a défini lui-même,
non pas seulement
comme un idéal abstrait mais comme ses
véritables objectifs de
progrès. Celui qui veut
quelque chose doit en
payer le prix! Penser
autrement relève de
l’irresponsabilité. Or,
l’irresponsabilité ne
saurait être de gauche.
Qu’ont voulu les
Congolais réunis à
Sun City en se mettant
d’accord sur le régionalisme politique? Que
voulait le Législateur
constitutionnel en
proposant au peuple
congolais des articles
précis sur la décentralisation? Pour l’histoire,
rappelons que l’Hon.
Député avait personnellement pris une part
active tant à Sun City
que lors du débat sur le
texte constitutionnel.
Déçus d’une gouvernance de plus de trente
ans d’une dictature extrêmement centralisatrice, les Congolais ont
voulu une organisation
qui place les gouvernants proches des gouvernés et de leurs réalités. Pensaient-ils qu’il
soit possible d’opérer
une telle mutation politique sans des coûts
de divers ordres? La
sagesse populaire nous
apprend qu’«on ne peut
pas cueillir des roses
sans affronter les épines».
Le leader politique doit
savoir sortir de sentiers battus. Il doit être
capable de bousculer
les réalités. Ce n’est
pas en améliorant la
bougie que l’on a créé
l’électricité. Au militant
marxiste du PALU, d’il
y a quelques années,
il faut rappeler que si
Lénine avait attendu
que les contradictions
du capitalisme s’exacerbent par elles-mêmes pour que vienne la
Révolution d’octobre
1917, celle-ci ne se
LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1314 | PAGE 6.
serait jamais produite
et les progrès sociaux
que cette dernière
a induits au sein du
système capitaliste luimême, ne se seraient
pas concrétisés. De
plus, le matérialisme
philosophique, base
du socialisme, auquel
adhère l’Hon. Muzito
attribue une place importante à la volonté et
à la détermination des
hommes pour changer
les choses. N’affirmet-on pas dans la culture
marxiste, partagée
par l’ancien Premier
Ministre, que ce sont
les masses qui font
l’histoire. Ici on parle
d’hommes, pas du rôle
de la finance.
mercenaire.
Le raisonnement présenté par l’ancien Premier Ministre dans cet
article semble assis sur
un binôme axiomatique
qui, jusqu’ici, plombe
culturellement le développement de notre
pays. Trop d’intellectuels de chez nous par
leurs pensées et leurs
agissements démontrent, à tort, que:
w a. Pour bien servir son pays, il faut
d’abord être bien payé.
w b. L’argent de l’état
n’appartient à personne, nous pouvons donc
le partager sans égard.
Il y a là, une «mentalité
de mercenaire» que
nous devons quitter de
toute urgence.
Partant de cette «antivaleur», on ne critique
pas les émoluments
disproportionnés que
la classe politique s’attribue, on pense faire
avancer la République
en généralisant jusqu’à
un certain niveau ce
partage suicidaire.
Enfermés dans cet
axiome, nous ne nous
posons plus la question de la volonté et
par conséquent des
sacrifices qu’il faut
endurer pour sortir le
pays du sous-développement et l’amener à
l’émergence. Voilà ce
qui, inconsciemment,
pousse certains parmi
nous à penser que la
condition pour amener
une entité provinciale
à assumer son avenir et
à prendre ses propres
responsabilités dépend
d’abord de l’argent disponible à distribuer. Il
va sans dire qu’il faut
distinguer parfaitement
les investissements
nécessaires à l’installation des infrastructures
indispensables, des
privilèges qu’il faudrait
réserver aux uns et
aux autres. Lorsque la
situation l’impose, et
c’est le cas pour notre
pays, le leader politique doit avoir la lucidité, le courage et la
capacité de convaincre
son élite et respectivement son peuple à
accepter les sacrifices
nécessaires à la quête
de ses objectifs. Pourquoi l’ancien Premier
Ministre pense qu’il est
essentiel de payer les
membres des Assemblées Locales?
Sous Mao Zedong et
jusqu’à très récemment, les membres des
Assemblées Locales
de la Chine Populaire
ne recevaient aucune
indemnité. Il a fallu
attendre que le pays se
développe pour penser
à leur rembourser les
frais. Aujourd’hui encore, tout en étant un
des pays les plus riches
du monde, les membres
des Assemblées Locales de la République
Helvétique (Suisse) y
sont comme miliciens.
Ils travaillent pour leurs
localités. Comment
comprendre que l’on
suggère de bloquer, une
fois de plus, la décentralisation sous prétexte
qu’il n’y aura pas de
moyens suffisants pour
payer gracieusement
la gouvernance locale?
L’option progressiste
face à ce problème est
de demander à chacun
de faire un effort pour
son entité. Il y a de
nombreux exemples à
travers le monde. Les
Congolais peuvent aussi s’inspirer de ceux qui
aiment véritablement
leur pays. Aimer c’est
s’engager; aimer c’est
souffrir. Nous devons
abandonner la «mentalité mercenaire».
Que le ton quelque peu
sévère de cette critique
ne trompe personne.
L’histoire retiendra
du Premier Ministre
Muzito l’image d’un
homme qui a apporté,
certes parmi d’autres,
la stabilité à la monnaie nationale. Les
entreprises qui boostent
aujourd’hui notre secteur minier, moteur de
la croissance actuelle,
sont pour la plupart
entrées en RDC alors
que M. Muzito mettait
en œuvre la politique
de Joseph Kabila Kabange. Il convient de
rappeler aussi que c’est
son Gouvernement qui
avait obtenu pour la
République la suppression de l’endettement
qui plombait le développement de notre
pays. Il est également
bon de se souvenir que
malgré les difficultés de
la trésorerie nationale,
Muzito, l’homme de
gauche, alors Premier
Ministre, avait amélioré quelque peu le
traitement réservé aux
fonctionnaires. Examiner sous l’angle de la
volonté politique à côté
des paramètres financiers, la problématique
de la décentralisation
aboutira, si nous nous
mettons réellement au
travail, à faire de la
RDC un pays où le lait
et le miel couleront en
abondance pour tous
ses fils et ses filles.
JPierre Kambila K n
l’actu |
L’ONU lance à Kin
JC Masangu, toujours
le
«dialogue
stratégique»
aussi inspiré, sort «Paroles tracé à New York
de Gouverneur»
J
à
ses proches hilares - il
en aurait
de moins
en moins, soupire-t-il
depuis qu’il n’est plus
à la Banque Centrale
- l’homme qui soufflera en août ses 62
bougies, né le 18 août
1953 à Likasi, 16 ans
de Banque Centrale,
avait coutume de
rappeler une sagesse
bien de chez nous:
«Munoko ya Mukolo
elumbaka solo mais
elobaka vérité», le
vieillard peut avoir
mauvaise haleine, sa
bouche sort des vérités).
Fils de l’ambassadeur
à la retraite Jacques
Masangu-a-Mwanza,
JCMM (Jean Claude
Masangu Mulongo)
ou Gouv’ - comme
l’appellent affectueusement ses amis, voire
Ngouvou, paraphrasant
une publicité diffusée
sur la Rtnc» - publie un
énième ouvrage.
Diplômé de l’École internationale de Genève,
puis du Worcester
Polytechnic Institute
(Massachusetts et de la
Louisiana State University, Etats-Unis)
voici «Liloba ya
«Gouv»», «Paroles
de Gouverneur» qu’il
porte lundi 27 avril sur
les fonts baptismaux
dans l’emblématique
Salon Congo du GHK
devant - on imagine
- un parterre d’indéfectibles potes, annonce
un carton, montrant
qu’il s’agirait, cette
fois - peut-être, inspire le carton - d’une
série de paroles prononcées en public,
Jean-Claude Masangu Mulongo. dréservés.
lors des réunions high
nevel au cours d’une
carrière riche débutée
aux Etats-Unis dans
des hauts-fourneaux,
poursuivie à la Citi à
Kin puis, à l’arrivée
de l’Afdl, à la tête de
l’Institut d’émission.
Nous sommes en 1997
et c’est LDK qui le
nomme après l’avoir
auditionné et approuvé
son «ambition».
père du FRanC.
En 2002, il est confirmé par Joseph Kabila
Kabange qui le reconduit en 2008. Masangu
a été l’artisan de la
réforme monétaire
qui a vu la création du
franc congolais. Sur le
modèle de la chanson
culte caritative «We are
the World» (enregistrée par le supergroupe
américain USA for
Africa en 1985, écrite
par Michael Jackson et
Lionel Richie et coproduite par Quincy Jones
et Michael Omartian),
le Gouv’ réunit un
groupe de musiciens
congolais talentueux
qui sort un tube aux
rythmes desquels cet
amateur de danse aime
s’élancer sur toutes les
pistes. D’octobre 2007
à octobre 2008, Masangu préside au nom du
Congo le Groupe des
Vingt-Quatre (G24) du
FMI (Fonds monétaire
international) et défend
les projets de réforme
des institutions financières internationales
lancées par le DG du
Fonds, un certain DSK.
Le Gouv’ a publié aux
éditions Prestige Communication (France) un
livre - Pourquoi je crois
au progrès de l’Afrique, préfacé par Michel
Camdessus, directeur
général honoraire du
FMI - retraçant son
parcours et sa vision du
Continent, plus particulièrement de son pays.
JCMM affirme détenir
plusieurs motifs pour
croire au progrès du
Congo et de l’Afrique.
Entre autres figure en
bonne place la croissance. Il ne peut y avoir
de développement sans
la croissance. L’Afrique a enregistré ces dix
dernières années une
croissance moyenne
entre 5 et 6 %. Le
Congo affiche un taux
de croissance de 5,6%
de 2002 à 2009, affirme
l’auteur, taux qui caracole les 9% depuis.
D’après JCMM, les po-
tentialités de l’Afrique
ne peuvent devenir réalité que si les Africains
acquièrent le savoir et
le savoir-faire. Ce qui
implique la formation
de l’élite et la masse à
travers des écoles techniques et professionnelles afin de disposer
d’une main d’œuvre
qualifiée. Il ne peut y
avoir de développement durable sans infrastructures, ajoute-til. Dans la majorité des
pays africains, si pas
tous, il y a actuellement
un foisonnement des
infrastructures dans les
domaines de l’énergie,
des routes, des TIC,
soutient l’auteur. Ces
infrastructures contribuent à améliorer la
compétitivité du Continent, écrit Jean-Claude
Masangu. Elles constituent pour l’auteur un
autre motif de croire au
progrès de l’Afrique.
Les pays africains apurent progressivement
leur dette. Ceci est
rendu possible par le
programme dit «pays
pauvres très endettés»,
PPTE, à la grande
satisfaction du «Ngouvou». Il trouve dans ce
programme une autre
raison de croire au
progrès de l’Afrique,
rappelle que vingt pays
africains ont atteint le
point d’achèvement
PTTE et cinq autres
ont atteint le point de
décision.Depuis qu’il a
quitté la BCC, ce forgeron mais papa gâteux
ou papa gâteau, passe
des heures à son domicle avec ses enfants
et petits-enfants. Mais
trouve le temps de penser le Congo.
alunga Mbuwa n
oseph Kabila
Kabange a reçu
en audience vendredi 24 avril le secrétaire général adjoint
des Nations unies en
charge des Opérations
de maintien de la paix,
Hervé Ladsous à la tête
d’une délégation qui
comptait le représentant spécial du Secrétaire général des Nations
unies au Congo, chef
de la Monusco, Martin
Köbler et le représentant spécial adjoint du
Secrétaire général des
Nations unies aux Opérations et état de droit,
David Gressly.
D’origne française,
Hervé Ladsous est venu
évaluer la situation sécuritaire du pays faisant
suite au vœu exprimé à
New York lors du débat
sur le redimentionnement des forces de la
Monusco et le refus de
Kinshasa de mener des
opérations conjointes
anti-FDLR avec la
suit et qui va se poursuivre», a-t-il déclaré
Hervé Ladsous, avant
de former le vœu que
se trouve ainsi renforcée la confiance entre
les Nations unies et le
Congo.
Hervé Ladsous. dr.
Monsco et le refus des
autorités congolaises
de limoger deux généraux engagés dans les
combats au Kivu contre
les FDLR et contre
lesquels les Nations
Unies formuleraient
des accusations en rapport avec les droits de
l’homme. Le «dialogue
stratégique» voulu par
les Nations unies avec
Kinshasa, a été au cœur
de l’entretien, a expliqué Hervé Ladsous au
sortir de l’audience.
Ce dialogue, lancé par
les Nations unies, «est
un travail qui se pour-
Otages du Kivu,
«des agents privés»
C
harles Bambara, directeur
de l’information publique de la Monusco, a
déclaré que les trois
personnes enlevées
jeudi 23 avril au Kivu
(à Kibumba, une trentaine de kms au nord de
Goma) sont des «agents
privés» en lien avec la
Monusco. Elles sont
employées par une société privée travaillant
en sous-traitance pour
UNMASS», le service
d’action antimines des
Nations unies, a-t-il
poursuivi Bambara à
l’Afp démentant une
Charles Bambara. dr.
source onusienne non
autrement identifiée
qui, la veille, avait fait
état à la même agence
de presse d’un kidnapping de «trois agents
de la Monusco, dont un
international».
A
ccusé de
monter une
nouvelle rébellion du M-23 à
partir de l’Ouganda,
Bertrand Bisimwa,
leader du mouvement rebelle réfute
tout sur Rfi. «S’il y
a une nouvelle rébellion en gestation
quelque part, le M23
n’en fait pas partie,
assure Bertrand
Bisimwa. Parce que
le M23 est suffisamment averti des enjeux de l’heure, il ne
peut donc pas se permettre aujourd’hui
d’offrir un prétexte
au gouvernement du
pays pour se défaire
du processus électoral ou se défaire de
ses obligations de
traquer les groupes
armés y compris
les FDLR. Nous savons très bien que
si aujourd’hui une
rébellion naissait
au pays, ce sera une
rébellion qui pourrait permettre au
gouvernement de se
défaire de ses obligations là, et le M23
ne peut pas commettre cette erreur.
Nous sommes ici en
Ouganda où nous
sommes des réfugiés,
nous n’avons pas le
droit de porter des
armes en Ouganda,
nous n’avons pas
le droit de nous organiser comme un
mouvement rebelle
contre notre pays,
ici, en Ouganda».
Retrouvez-nous sur notre site web: http://www.kabila-desir.org, sur Youtube ou rejoignez-nous directement phone number +243842303030.
LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1314 | PAGE 7.
LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1314 | PAGE 8.
l’affaire des 153 villages modernes |
L’affaire des 3 millions de logements
Omari, le patron de la firme
Omari Oil & Cie, se prévalait d’un
chèque volé frappé d’opposition
U
Lors de son audition au Sénat, l’argentier national Henri Yav Muland ne met pas de gants de velours. Il évoque la thèse d’une tentative d’escroquerie internationale au
préjudice de l’état congolais. Les USD 15 millions que réclame l’homme d’affaires Omari Moussa wa Ndjumbu n’ont jamais été retracés par aucune institution. DReservés.
ne
orale avec débat et
ciété Omari Oil & Cie cole d’accord viserait
Il n’empêche! La Pré- dien Al Moattassem
Société Omari Oil &
tenfait convoqués deux
Sprl (dont le siège est
le financement du
sidence de la Républi- Contracting, ni par la Cie Sprl et la Banque
tative ministres auditionà Kinshasa, commune projet des 3 millions
que, la Primature et la société congolaise béCongolaise en liquidad’es- nés vendredi 24 avril
de Limete) offre un
de logements. Valeur
Banque Centrale du
néficiaire, Omari Oil
tion est assis sur une
cro- celui en charge
contrat de partenaglobale: USD 120 mil- Congo ont toutes été
& Cie Sprl, ni par la
transaction financière,
quedu dossier, Eugène
riat au ministère du
lions. Un acompte de
saisies par l’homme
banque britannique,
dont les nombreuses
rie
Serufuli NgayabaDéveloppement Rural 15 millions de dollars
d’affaires Omari
la Lloyds TSB Bank
interrogations qu’elle
internationale de haut seka (Développement
en vue d’ériger 3
américains aurait été
Moussa wa Ndjumbu
de Londres. Et cela
a soulevées et le flou
vol déjouée à KinsRural) et son collègue millions de logements
payé par la société
qui réclame réparadepuis 2008!
qui l’entoure, semhasa par la Banque
des Finances, Henri
compris dans 153
saoudienne à la sotion. Entre-temps, la
Conclusion logique de blent confirmer son
Centrale du Congo.
Yav Muland mais la
villages modèles mociété Omari Oil & Cie Lebanese Canadian
l’argentier national
inexistence et tendent
Au cœur une société
présentation de ces
dernes. Dans le cadre
Sprl par un chèque
Bank a été incriminée Henri Yav Muland:
à corroborer la thèse
de droit congolais
deux membres du
de la mise en œuvre
n°308445 daté du 5
de blanchiment de
«En dépit de l’abond’une tentative d’es- Omari Oil & Cie
Gouvernement a été à de ce contrat, Omari
décembre 2007 tiré
capitaux et de finandance des ressources
croquerie internatioSprl - du nom de son
ce point claire comme Oil & Cie Sprl aurait
sur la Lloyd’s TSB
cement du terrorisme financières que l’on
nale, dans laquelle sepropriétaire, l’homme l’eau de roche que
signé le 25 avril 2007,
Bank de Londres,
et inscrite sur la liste
reconnaît aux entrerait peut-être tombée
d’affaires Omari
tout était «pure perte
à Ryad, en Arabie
chèque remis à l’ennoire du Trésor Améprises et autres orla société congolaise
Moussa wa Ndjumbu, de temps», de l’avis
Saoudite, un protocaissement à la Lebaricain. Elle a mis la
ganismes saoudiens,
Omari Oil & Cie Sprl.
qui a signé lors du
des Sénateurs euxcole d’accord avec
nese Canadian Bank
clé sous le paillasson.
il est quand même
Comment, en effet,
régime 1+4 un contrat mêmes d’autant qu’à
son bailleur de fonds,
de Beyrouth pour être Au même moment, la
difficilement conceva- ne pas penser ainsi
de partenariat avec
la suite d’une motion
le groupe Moattasem
porté sur le compte
Banque Congolaise
ble qu’après environ
lorsqu’on constate,
le Ministère du Déved’ordre invoquant la
Contracting appartede la firme congolaise Sprl ayant subi le
sept ans, le partenaire non seulement que le
loppement Rural en
saisine des Cours et
nant au Prince saououvert sur les livres
contrecoup, a vu se
saoudien, qui a dépen- partenaire saoudien
vue d’ériger à travers Tribunaux, soit l’Insdien Moathassen Bin
de la Banque Congorompre ses équilibres
sé USD 15 millions,
de la Société Omari
le pays 3 millions de
titution judiciaire,
Saoud Bin Abdellaziz
laise à Kinshasa. Or,
fondamentaux. Elle
ne se manifeste pas
Oil & Cie Sprl n’a
logements dans 153
une autre Institution
(qui se rendra luila Banque Congolaise est poussée à la dissoet reste sans réaction,
jamais approché les
villages modèles moà savoir le Sénat,
même à Kinshasa en
affirme n’avoir jalution forcée, et son
aussi bien pour réclaInstances étatiques et
dernes.
n’avait pas à se mêler
juillet 2007 en vue de
mais reçu ce transfert patron incarcéré.
mer la somme mise
gouvernementales de
Un Sénateur Bya’Ene du dossier au risque
procéder à la pose de
parce que le chèque
Entre-temps, aucune
à disposition de la
la RDC pour un proEsongo Nelson est
d’effaroucher l’autre.
la première pierre de
n°308445 tiré sur la
trace du paiement des partie congolaise, que jet si important qui
tombé sur le dossier
Mais de quoi s’agit-il? construction de ces
Lloyd’s TSB Bank
USD 15 millions n’a
pour la poursuite du
devait nécessairement
et, le plus sérieuseL’affaire remonte au
153 villages modèles
de Londres, était un
jamais été fournie, ni
projet pour lequel il
impliquer les autoriment du monde, a
régime de transition
au village pilote de
chèque volé, falsifié et par le tireur du chèaurait sorti cet ar(suite en page 10).
rédigé une question
dit 1+4 quand la soMenkao). Le protofrappé d’opposition.
que, le Groupe saougent. Ce litige entre la
LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1314 | PAGE 9.
l’affaire des 153 villages modernes |
Une mystification la visite du prince
saoudien venu poser la première pierre
d’un village moderne à Menkao
(suite de la page 9).
sations des Autorités
Publiques, mais aussi
l’attitude de principaux intervenants a
semé des doutes sur
l’authentification et
la véracité des instruments de paiement
usités dans le cadre de
cette opération. Pour
ne prendre que le cas
de la Lebanese Canadian Bank, qui devait
encaisser le produit
du chèque de USD
quinze millions, cette
banque a affirmé que
le chèque en question
avait été volé et frappé d’opposition. C’est
ici le lieu de rappeler
que nombre d’escrocs
agissent, de nos jours,
au plan international,
en usant souvent des
instruments financiers volés, litigieux
ainsi que des messages frauduleux. De la
sorte, ils aboutissent,
par voie des complicités diverses, à entraîner la responsabilité,
soit des établissements
financiers, soit des
Banque Centrales ou
encore des Etats à
l’effet de désaffecter
les ressources publiques».
la question
orale de l’HON.
Sénateur.
Excellences Messieurs
les Ministres,
Dans son discours
sur l’état de la nation
prononcé en date du 15
décembre 2014 devant
les deux chambres du
Parlement réunies en
Congrès, le Président
de la République, Chef
de l’état, nous a fait
part d’un projet, éminemment bénéfique
pour le pays profond,
celui de créer des
villages modernes sur
l’ensemble du territoire
national en vue de promouvoir l’émergence
de la République Démocratique du Congo
et d’assurer le bien-être
de notre peuple.
Le Gouvernement Central entend construire
dans tout le pays 3
millions de logements
sociaux pour permettre
au peuple congolais
d’avoir un habitat
décent conformément
à l’art. 48 de la Constitution.
Tout en nous félicitant
de cette «vision», il
nous a paru utile de
nous intéresser aux
différentes initiatives
existantes en la matière.
En effet, d’après nos investigations, la Société
Omari Oil & Cie Sprl,
une société de droit
congolais, avait conclu
en date du 19 janvier
2006 un partenariat
avec le Ministre du Développement Rural en
vue de la construction,
en République Démocratique du Congo, des
153 villages modernes
ainsi répartis:
w 1. Province de
Bandundu: 14 villages
dont 3 dans le territoire de Feshi, 4 dans le
territoire de Kahemba,
7 dans le territoire de
Kasongo-lunda.
w 2. Province du BasCongo: 14 villages
dont 3 dans le territoire
de Madimba, 1 dans
le Kimvula, 4 dans le
territoire de Luozi, 3
dans celui de MbanzaNgungu et 3 autres dans
le territoire de Songololo.
w 3. Province de l’équateur: 14 villages dont
4 dans le territoire de
Bosobolo, 4 dans celui
de Businga, 3 dans le
territoire de Mobayimbongo et 3 autres dans
celui de Yakoma,
w 4. Kasaï Occidental:
14 villages dont 5 dans
le territoire de Dekese,
6 dans celui d’Ilebo et 3
autres dans le territoire
de Luebo.
w 5. Kasaï Oriental: 14
villages dont 4 dans le
Kabeya-Kamwanga, 3
dans le territoire Katanda, 4 dans celui de
Lupatapata et 3 autres
dans le territoire de
Tshilenge.
w 6. Province du Katanga: 14 villages dont
2 dans le territoire de
Bukama, 2 dans celui
de Kamina, 3 dans le
territoire de Manono, 3
dans celui de Moba et 4
autres dans le territoire
de Pweto.
w 7. Province de Maniema: 14 villages dont
5 dans le territoire de
Kabambare, 2 dans
celui de Kailo, 5 dans
le territoire de Pangi et
2 autres dans celui de
Kibombo.
w 8. Province du NordKivu: 15 villages dont
13 dans le territoire de
Masisi et 2 autres dans
celui de Rutshuru.
w 9. Province Orientale:
16 villages dont 5 dans
le territoire de Basoko,
6 dans celui d’IsangiYanonge et 5 autres
dans le territoire de
Yahuma.
w 10. Province du SudKivu 14 villages dont 6
dans le territoire Fizi, 4
dans celui de Kalehe et
4 autres dans le territoire de Mwenga.
w 11. Ville de Kinshasa:
10 villages dont les
Communes de Kimbanseke, Kisenso, Maluku,
Mont-Ngafula et N’sele
devraient avoir chacune
2 villages.
Chaque village devait
Le Ministre du Développement Rural, Eugène
Serufuli Ngayabaseka. ARCHIVES droits réservés.
avoir 20 maisons de
4 chambres, 1 séjour,
1 cuisine et 1 salle de
bain. Soit un total de
3.060 maisons pour
15.300 citoyens congolais en difficulté.
L’acquisition de ces
maisons était conditionnée par l’engagement
de leurs bénéficiaires à
s’adonner à la production agricole basée sur
la culture de Kenaf et
de 5 Ha d’autres cultures à exploiter. Ce qui
allait permettre aux bénéficiaires de rembourser le crédit-maison au
bout de 5 ans.
Kenaf est une culture
qui sert à la production de pâte à papier.
Pour permettre aux
bénéficiaires de ces
logements sociaux
d’écouler leurs produits
agricoles, le projet
prévoyait l’installation
de onze usines sorbilite
à raison d’une usine
par province. La technologie de sorbilite
transforme les fibres
de Kenaf en matières
premières servant à la
fabrication de différents
meubles et matériaux
tels que portes, fenêtres, placards, plafonds,
meubles à tiroirs. Ce
qui allait satisfaire tant
soit peu les besoins
nationaux en matière
de construction et de
création d’emplois.
Dans le cadre de la
mise en œuvre de ce
projet, la société Omari
Oil & Cie Sprl signera
en date du 25 avril
2007, à Ryad, en Arabie
Saoudite, un protocole
d’accord avec le groupe
Moattasem Contracting
en vue du financement
de cet important projet
pour une valeur globale
de 120 millions de dollars américains.
Notre chargé d’affaires
de l’époque à notre
ambassade en Arabie
Saoudite en donne la
confirmation par sa
lettre n°13268/A/SPK/
l12/2007 du 02/05/2007
adressée à Son Excellence Monsieur le Ministre d’état en charge
des Affaires étrangères
et de la Coopération Internationale concernant
cet accord de financement.
En réaction à cette
correspondance de
notre chargé d’affaires, le Ministre d’état
en charge des Affaires
étrangères et de la
Coopération Internationale va inviter, par
sa lettre n° 130/19/
CH/0583 du 15 mai
2007, le Ministre du
Développement Rural à
«actualiser ledit projet
et à en définir tous les
contours».
Le 5 décembre 2007,
un acompte de 15
millions de - dollars
américains fut libéré
par chèque tiré sur la
Lloyd’s TBS Bank/
Londres. Le 18 décembre 2007, le chèque fut
remis à encaissement à
la Lebanese Canadian
Bank/Beyrouth.
Le 10 janvier 2008, le
montant de 15 millions
de dollars américains
fut transféré par la Lebanese Canadian Bank
à la Banque Congolaise
sous le n°CD-0432swift 0993360072.
Le Prince Moathassen
Bin Saoud Bin Abdellaziz, du reste bailleur
de fonds, viendra luimême à Kinshasa en
juillet 2007 procéder,
au village pilote de
Menkao, à la pose de
la première pierre de
construction de ces 153
villages modèles.
Depuis ce temps,
rien n’est fait. Les 15
millions se sont volatilisés entre le Banque
Congolaise, liquidée,
la Banque Centrale
du Congo et le Ministère du Développement
Rural.
Saisi par la Société
Omari Oil & Cie Sprl,
le Premier Ministre
d’alors, Monsieur
Adolphe Muzito,
aujourd’hui Député
National, avait écrit à
Monsieur le Gouverneur de la Banque Centrale du Congo au sujet
de ce transfert de 15
millions de dollars américains par sa lettre n°
RDC/GCIPM/446/2009
du 5 mars 2009.
La Cellule Nationale
des Renseignements
Financiers, CENAREF
en sigle, souligne, dans
sa lettre n° CENAREF/
S.E/083/12 adressée en
date du 28 février 2013
à l’Avocat Conseil de
la Société Omari Oil
& Cie Sprl que c’est
la Banque Centrale du
Congo, liquidatrice de
la Banque Congolaise,
qui doit payer à ladite
Société les 15 millions
des dollars américains
dissipés.
Messieurs les Ministres,
Suite à la dissipation
de ces 15 millions de
dollars américains,
notre pays a perdu les
120 millions de dollars,
les 153 villages modèles, les 3.060 maisons,
les 11 usines sorbilite,
les 765.000 tonnes de
fibres de Kenaf, les
recettes potentielles de
29.039.400 $ US à tirer
de la production Kenaf
et de milliers d’emploi
que ce projet allait
générer. Quel gâchis
en ce moment où nous
travaillons tous pour un
Congo émergent?
Monsieur le Ministre du
Développement Rural,
Voudriez-vous répondre
aux questions suivantes
pour éclairer le peuple
congolais à travers ses
représentants, les Honorables Sénateurs ici
présents?
w 1. Où sont partis les
15 millions des dollars
américains constituant
la première tranche de
ce projet de 120 millions des dollars américains?
w 2. Quelles sont les
dispositions qu’avait
prises votre ministère en vue d’assurer le
suivi, l’encadrement et
la bonne fin de ce projet
notamment en ce qui
concerne le renforcement des capacités de
son initiateur, eu égard
à la dimension du projet
et à son impact direct
indiscutable sur le
développement de nos
territoires et sur le vécu
quotidien du Congolais.
w 3. étant donné que
le transfert de fonds
s’effectue à travers l’intermédiation bancaire
dont la supervision et
le contrôle reviennent à
LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1314 | PAGE 10.
la Banque Centrale du
Congo, quelles sont les
dispositions qui ont été
prévues à ce niveau en
vue d’un encadrement
efficient de cette opération?
w 4. Le Ministère du
Développement Rural
a-t-il mis en œuvre les
passerelles de collaboration existant entre les
ministères du Gouvernement notamment
avec le Ministère des
Finances?
w 5. Dans le cadre du
recouvrement par la
Société Omari Oil &
Cie Sprl du montant
dissipé, le Ministère du
Développement Rural
s’était-il assuré de l’implication dû Ministère
des Finances, autorité
tutélaire de la Banque
Centrale du Congo, en
vue d’inviter celle-ci à
faire rentrer cette société dans ses droits et
à garantir la traçabilité
de ces fonds?
w 6. Quelle a été la réponse que TOUS avez
réservée à l’avis judicieux émis par le Ministre d’état en charge
des Affaires étrangères
et de la Coopération
Internationale dans sa
lettre du 15 mai 2007
invitant votre ministère à définir tous les
contours de ce projet?
w 7. Comment le Ministère dont vous avez la
charge entend-il remédier à cette défaillance
manifeste en vue de
permettre à la Société
Omari Oil & Cie Sprl
de récupérer ses fonds
et d’apporter sa contribution au programme
gouvernemental visant
à assurer la modernisation de notre pays et
son émergence dans un
proche avenir?
Monsieur le Ministre
des Finances,
Voudriez-vous répondre à ces questions
pour édifier le peuple
congolais à travers ses
représentants, les Honorables Sénateurs ici
présents:
w 1. Où sont partis les
15 millions des dollars
américains constituant
la première tranche de
ce projet de 120 millions des dollars américains?
w 2. Que dites-vous de
la lettre de la Cellule
Nationale des Renseignements Financiers
(CENAREF) qui établit
la responsabilité de la
Banque Centrale du
Congo dans le payement des 15 millions
des dollars américains
à la Société Omari Oil
& Cie Sprl?
w 3. Quand est-ce que
la Banque Centrale du
Congo versera les 15
millions des dollars
américains à la Société
Omari Oil & Cie Sprl
pour permettre à celleci de relancer ce projet
et d’obtenir le décaissement des 105 millions
des dollars américains
restants auprès du
Groupe Moattasem
Contracting afin de
soulager tant soit peu
le peuple congolais
en matière d’habitat
décent et de participer au programme du
Gouvernement dans la
construction des logements sociaux?
w 4. Comment pensezvous redorer l’image
de la RDC ternie par la
dissipation de ces 15
millions?
Je vous remercie.
Fait à Kinshasa,
le 20 mars 2015,
Sénateur Bya’Ene
Esongo Nelson.
Réponses
du ministre
Serufuli.
Honorable Président,
Honorables Membres
du Bureau,
Honorables Sénateurs,
Nous sommes heureux de nous retrouver
devant votre auguste
Assemblée pour répondre à la Question
Orale avec débat nous
adressée par l’Honorable Sénateur Bya’Ene
Esongo Nelson, relative au programme de
construction de 153
villages modèles en
République Démocratique du Congo. Avant
toutes choses, nous
tenons à remercier très
sincèrement l’auteur de
la Question Orale pour
l’intérêt qu’il manifeste
pour le Ministère du
Développement Rural.
Depuis plusieurs années, le Ministère du
Développement Rural a mis sur pied un
programme visant à
valoriser les approches
tendant à faciliter la
création des emplois
et l’accroissement des
revenus en milieu rural
dans le but d’accompagner les populations
vers leur auto-prise en
charge.
Honorable Président,
Honorables Membres
du Bureau,
Honorables Sénateurs,
En liminaire, nous
tenons à rappeler le
principe selon lequel
les Hommes passent,
les institutions restent.
C’est en vertu de ce
principe de continuité
des affaires de l’état
que nous sommes
devant vous en ce
moment pour répondre
à des faits qui remon(suite en page 11).
l’affaire des 153 villages modernes |
Omari affirme avoir bénéficié d’un
transfert de 15 millions de dollars mais
la Congolaise lui oppose un démenti
(suite de la page 10).
tent à la période 2005
- 2009.
Le dossier du projet
de construction de 153
villages modèles en République Démocratique
du Congo remonte à la
Transition 1+4.
Depuis lors, cinq Ministres se sont succédés à
la tête du Ministère du
Développement Rural.
En effet, le 19 janvier
2006, le Ministère du
Développement Rural
a signé, avec Omari Oil
& Cie Sprl, une société
de droit congolais, un
accord de partenariat ayant pour objet
l’exécution des projets
visant à lutter contre la
pauvreté et à améliorer
le cadre de vie par la
construction de 153
villages modèles en
milieux ruraux.
Aux termes de cet Accord, la société Omari
Oil & Cie Sprl s’engageait à:
w 1. Participer à la
recherche et la mobilisation des ressources
nécessaires: humaines,
matérielles et financières pour la réalisation
des projets précités;
w 2. Assurer la construction de 153 villages modèles et l’encadrement
de la culture du Kenaf,
celui de la culture vivrière et, enfin, d’assurer l’aviculture;
w 3. Promouvoir la
transformation du Kenaf en produits finis;
w 4. Assurer l’entretien
des voies de desserte
agricole permettant le
renforcement des capacités des communautés
de base dans la production du Kenaf;
w 5. Garantir que le
programme et les projets seront réalisés en
collaboration avec le
Ministère du Développement Rural dans les
délais convenus;
w 6. Garantir que les
fonds accordés par les
partenaires financiers
pour l’exécution de ces
projets seront affectés et utilisés pour la
construction de 153 villages modèles et pour
les autres activités;
w 7. Respecter la tutelle
du Ministère du Développement Rural et lui
fournir régulièrement
le rapport par le biais
du Service National de
l’Habitat Rural, SENHARU en sigle;
w 8. Assurer la commercialisation du Kenaf, de
ses dérivées et d’autres
produits agro-pastoraux.
De son côté, le Ministère du Développement
Rural avait pris les
engagements ci-après:
w 1. Appuyer et accom-
à g., le ministre des Finances Henri Yav Muland et à dr., son Vice-ministre des Finances
Albert Mpeti lors d’une audition à la Chambre Haute du Parlement. ARCHIVES droits réservés.
pagner les efforts de
la société Omari Oil
& Cie Sprl dans l’exécution de ce projet de
construction de 153
villages modèles, dans
la culture du Kenaf et
d’autres activités en faveur des communautés
rurales, par les facilités
administratives, l’exonération des taxes, la
sécurité des personnes
et des biens nécessaires
au projet;
w 2. Garantir à la société Omari Oil & Cie Sprl
l’exécution du projet;
w 3. Assurer le suivi
et la bonne marche de
l’exécution du projet;
w 4. Garantir l’autonomie administrative et
financière à la Société
Omari Oil & Cie Sprl
au cours de l’exécution
des projets. Il faut préciser que cet Accord,
dans son article 4.1,
était conclu pour une
période de 5 ans renouvelable sur entente de
deux parties.
Le 16 février 2006, le
Ministère du Développement Rural donne
mandat à la Société
Omari Oil & Cie Sprl
pour entreprendre les
démarches en vue d’obtenir un financement
pour le compte de la
République Démocratique du Congo auprès
de ses partenaires financiers, conformément
aux règles et usages
de la Federal Reserve
Bank des états-Unis
et de la Chambre de
Commerce International, dans le cadre des
actions du Ministère du
Développement Rural.
Il est entendu que
toute stipulation, toute
convention, tout accord
pris par le mandataire
demeure sujet à ratification par le Gouvernement via le Ministère du Développement
Rural avant sa mise en
œuvre.
Honorable Président,
Honorables Membres
du Bureau,
Honorables Sénateurs,
Après cette présentation des faits qui,
permettez-nous à
présent de répondre
aux questions posées
par l’Honorable Sénateur Bya’Ene Esongo
Nelson.
Première question.
Où sont passés les 15
millions de dollars
américains constituant
la première tranche de
ce projet de 120 millions de dollars américains?
Réponse.
Il importe de souligner
que, dans le mandat
donné à Monsieur
Omari Moussa wa
Ndjumbu pour rechercher le financement
auprès de ses éventuels
bailleurs, il était stipulé ce qui suit, nous
citons: «Toute stipulation, toute convention,
tout accord pris par le
Mandataire demeure
sujet à ratification par
le Gouvernement via le
Ministère du Développement Rural avant sa
mise en œuvre», fin de
citation.
Le PDG de la société
Omari Oil & Cie Sprl,
M. Omari wa Moussa
Ndjumbu, affirme par
sa lettre du 3 février
2009 qu’un acompte de
15 millions de dollars
américains a été versé
par la Société Al Moattassem Contracting
à son entreprise par
un chèque tiré sur la
Lloyd’s TSB Bank de
Londres, chèque remis
à l’encaissement à la
Lebanese Canadian
Bank de Beyrouth.
Or, la Banque Congolaise soutient, de son
côté, qu’il n’y a pas
eu transfert de ces 15
millions de dollars
américains parce que
le chèque en question
avait été volé, falsifié et
frappé d’opposition. Ce
que conteste la société
LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1314 | PAGE 11.
Omari Oil & Cie Sprl.
En date du 3 février
2009, le PDG de la
société Omari Oil &
Cie Sprl envoie un mémorandum au Premier
Ministre lui demandant
de prendre des mesures
pour rendre disponibles
les fonds dont il est
question mais dont la
Banque Congolaise ne
reconnaît pas le transfert.
Dans sa réponse, le
Premier Ministre demanda au Gouverneur
de la Banque Centrale
du Congo de procéder
à la vérification de ces
faits.
Depuis lors, c’est la
guerre totale entre la
société Omari Oil &
Cie Sprl et, d’une part,
la Banque congolaise,
et, d’autre part, la Banque centrale du Congo
qu’elle accuse de complicité avec la première.
Pour faire toute la lumière sur cette affaire,
la Banque Centrale du
Congo a entrepris les
actions ci-après:
w 1. Diligenter une mission d’information le
11 août 2008 auprès de
la Banque congolaise
avec pour objet de vérifier les opérations du
compte de la Lebanese
Canadian Bank de Beyrouth en les livres de
la Banque Congolaise
entre décembre 2007 et
mai 2008, étant donné
que la société Omari
Oil & Cie Sprl affirme
que les 15 millions
de dollars avaient été
transférés le 10 janvier
2008. Cette vérification
faite sur base d’extraits
et d’historiques des
comptes de la période
sous analyse, n’avait pu
retracer l’encaissement
de cette somme par la
Banque Congolaise
en faveur de la société
Omari Oil & Cie Sprl.
w 2. Requête d’informations au Liban et
en Grande Bretagne.
Par lettre référencée
GOUV/14/n°000944 du
08 août 2008, l’Institut
d’émission a demandé
à la Commission de
contrôle bancaire du
Liban de diligenter
un contrôle en vue de
«vérifier la traçabilité de l’opération de
transfert de la somme
de USD 15.000.000 en
les livres de la Lebanese Canadian Bank/
Beyrouth» et de faire
un rapport confidentiel
à la Banque centrale du
Congo. La Commission
de contrôle bancaire du
Liban avait, à son tour,
orienté cette requête
vers la Commission
spéciale d’investigation
du Liban. De même,
par lettre GOUV/14/
n°001282 du 08 octobre, la Banque centrale
du Congo avait écrit à
la Bank of England lui
demandant de diligenter un contrôle auprès
de la Lloyd’s TSB
Bank afin de procéder
à la «vérification de la
réalité de l’opération de
transfert de la somme
de USD 15.000.000
en les livres de cette
dernière banque au
bénéfice de la Lebanese
Canadian Bank Beyrouth» et d’adresser,
également, un rapport
confidentiel à la Banque centrale du Congo.
Selon les informations
obtenues de la Banque
Centrale du Congo, ces
deux requêtes n’ont jamais eu de suite jusqu’à
ce jour. Par conséquent,
sauf nouvelles preuves contraires, nous
considérons qu’il n’y
a pas eu décaissement
en faveur de la Société
Omari Oil & Cie Sprl
d’un acompte de 15
millions de dollars
américains. Il faut
relever, en passant, que
la Banque Congolaise a
été liquidée en 2013.
Deuxième question.
Quelles sont les dispositions qu’avait prises
votre Ministère en
vue d’assurer le suivi,
l’encadrement et la
bonne fin de ce projet
notamment en ce qui
concerne le renforcement des capacités
de son initiateur, eu
égard à la dimension du
projet et à son impact
direct indiscutable sur
le développement de
nos territoires et sur
le vécu quotidien du
Congolais?
Réponse.
Le renforcement des
capacités allait débuter
avec la phase d’exécution du projet. C’est
à ce moment-là que
le Ministère du Développement Rural allait
procéder au renforcement des capacités, non
seulement de l’initiateur du projet et de
toutes les personnes en
charge de l’exécution
de celui-ci, mais aussi
des populations bénéficiaires pour la pérennisation du projet. Or,
comme nous venons
de le dire plus haut, ce
projet n’a jamais connu
un moindre début
d’exécution.
Troisième question:
étant donné que le
transfert de fonds s’effectue à travers l’intermédiation bancaire
dont la supervision et
le contrôle reviennent à
la Banque Centrale du
Congo, quelles sont les
dispositions qui ont été
prévues à ce niveau en
vue d’un encadrement
efficient de cette opéra(suite en page 12).
l’affaire des 153 villages modernes |
Si, à Riyad, les milliardaires courent
la rue, il est impensable que l’un d’eux
ait oublié ses 15 millions de dollars
(suite de la page 11).
tion?
Réponse.
Le Ministère du Développement Rural
n’avait pas des dispositions particulières
à prendre pour règlementer le transfert des
fonds, car cela ne rentre
pas dans ses attributions. La République
Démocratique du
Congo dispose d’une
loi bancaire en fonction de laquelle se font
toutes les opérations
bancaires et de crédit.
Il s’agit de la loi
n°003j2002 du 02
février 2002 relative à
l’activité et au contrôle
des établissements de
crédit.
De ce fait, la seule
autorité légale qui a en
charge de promouvoir
le bon fonctionnement des systèmes de
compensation et de
paiement; d’élaborer
la réglementation et
de contrôler les établissements de crédit;
d’édicter les normes et
règlements concernant
les opérations sur les
devises étrangères en
RDC demeure la Banque Centrale du Congo,
tel que stipulé au titre
cinq de la loi bancaire
précitée.
Comme nous l’avons
mentionné plus haut,
cette dernière a initié
une mission d’information en août 2008,
mission qui n’a pas pu
retracer un quelconque versement de cette
somme dans le compte
de Monsieur Omari
Moussa wa Ndjumbu à
la Banque Congolaise.
Quatrième question.
Le Ministère du Développement Rural
a-t-il mis en œuvre les
passerelles de collaboration existant entre les
Ministères du Gouvernement, notamment
avec le Ministère des
Finances?
Réponse:
La collaboration entre
les différents Ministères est règlementée
par l’Ordonnance-loi
portant organisation
et fonctionnement du
Gouvernement, modalités pratiques de collaboration entre le Président de la République
et le Gouvernement
ainsi qu’entre les membres du Gouvernement.
Dans le cas présent,
comme il n’y a jamais
eu Accord de financement engageant le
Gouvernement de la
République, il n’y
avait pas de passerelles
particulières à mettre
en place entre nos deux
Ministères.
Cinquième question.
Dans le cadre du recouvrement par la Société
Omari Oil & Cie Sprl
du montant dissipé, le
Ministère du Développement Rural s’était-il
assuré de l’implication
du Ministère des Finances, autorité tutélaire
de la Banque Centrale
du Congo, en vue de
faire rentrer cette société dans ses droits et
garantir la traçabilité de
ses fonds?
Réponse.
Nous avons répondu
à cette question qui a
la même quintessence
que la première. Nous
trouvons néanmoins
curieux que depuis
janvier 2008, la Société
Omari Oil & Cie Sprl
n’ait jamais saisi son
partenaire pour lui faire
part des allégations de
la Banque Congolaise,
et de réclamer, le cas
échéant, l’émission
d’un autre chèque.
Sixième question.
Quelle a été la réponse
que vous avez réservée
à l’avis judicieux émis
par le Ministre d’Etat
en charge des Affaires Etrangères et de la
Coopération Internationale dans sa lettre du
15 mai 2007 incitant à
définir tous les contours
du projet?
Réponse.
Comme dit précédemment, M. Omari
n’a jamais transmis
l’Accord signé avec Al
Moattassem Contracting au Ministère du
Développement Rural
pour approbation.
Septième question.
Comment le Ministère dont vous avez la
charge entend-il remédier à cette défaillance
manifeste en vue de
permettre à la Société
Omari Oil & Cie Sprl
de récupérer ses fonds
et d’apporter sa contribution au Programme
Gouvernemental visant
à assurer la modernisation de notre pays et
son émergence dans un
proche avenir?
Réponse.
Nous tenons à rappeler
que le préalable à la
mise en œuvre de l’Accord signé entre Omari
Oil & Cie Sprl et le
Ministère du Développement Rural, à savoir
l’approbation de l’Accord de financement
par le Gouvernement
n’a pas été rempli. Dès
lors, il n’y a pas lieu de
parler d’une quelconque défaillance dans le
chef du Ministère dont
nous avons la charge.
Honorable Président,
Honorables Membres
du Bureau, Honorables
Sénateurs, Nous esti-
mons, à notre humble
avis, avoir répondu
aux préoccupations de
l’Honorable Bya’Ene
Esongo Nelson et nous
restons à votre entière disposition pour
d’autres clarifications
éventuelles.
Nous vous remercions
de votre aimable attention.
Eugène SERUFULI n
RéPONSES
Du ministre
Henri Yav.
Honorable Président du
Sénat,
Honorable Membres du
Bureau du Sénat,
Honorables Sénateurs,
Après les réponses
de mon collègue, le
Ministre du Développement Rural, je m’en
m’en vais, à mon tour,
rencontrer les préoccupations relatives
aux aspects financiers,
exprimées par l’Honorable Sénateur Bya’Ene
Esongo Nelson dans
la deuxième partie de
sa question orale avec
débat.
J’ose espérer que les
clarifications et précisions que je vais fournir
à la Chambre Haute
de notre Parlement
permettront d’apporter
la lumière sur le volet financement de ce
dossier.
Mais avant tout, je
voudrais vous réitérer
mes remerciements,
Honorable Président,
Honorables Sénateurs,
pour la compréhension
dont vous avez fait
montre à mon égard, en
acceptant le report de
la séance consacrée aux
réponses à cette question orale.
En effet, comme le dossier date de près de sept
ans, il m’a fallu réunir
tous les éléments afin
d’éclairer, comme il
se doit, la lanterne des
Honorables Sénateurs.
C’est pourquoi, en vue
de permettre à votre
Auguste Chambre de
bien appréhender les
contours de l’aspect
financier de ce dossier, je voudrais, avant
tout, vous donner un
bref rappel historique
des faits à l’origine du
litige, objet de la question orale.
Honorable Président,
Honorables Membres
du Bureau,
Honorables Sénateurs,
Tout part des lettres
adressées, respectivement les 20 février et
27 mars 2008, par la
Société Omari Oil &
Cie Sprl à la Banque
Centrale du Congo, par
lesquelles cette société
sollicitait l’arbitrage
de l’Institut d’émission sur le litige qui
l’oppose à la Banque
Congolaise sarl. La Société Omari Oil & Cie
Sprl informait la Banque Centrale du Congo
être bénéficiaire d’un
financement global
de USD 120 millions
suivant un Protocole
d’Accord signé avec le
Groupe Al Moattassem
Contracting du Royaume d’Arabie Saoudite,
pour la construction, à
partir de janvier 2008,
de 153 villages modèles
et modernes en République Démocratique
du Congo. En exécution dudit protocole
d’accord, une première
tranche de USD 15 millions aurait été disponibilisée, selon la Société
Omari Oil & Cie Sprl,
par son bailleur des
fonds saoudien, par
chèque n°308445 du
05 décembre 2007. Ce
chèque devait être payé
à la société Omari Oil
& Cie Sprl via la Lebanese Canadian Bank,
basée à Beyrouth,
au Liban, et qui était
correspondant étranger
de la Banque Congolaise sarl où la Société
Omari Oil & Cie Sprl
détenait un compte bancaire. Le chèque était
tiré sur la Lloyds TSB
Bank, établie à Londres, en Angleterre.
Cette banque aurait
effectué la transaction
sous le code WX73LNS9JJ. Contactée par
sa cliente, la société
Omari Oil & Cie Sprl,
la Banque Congolaise
l’informa de son impossibilité de pouvoir
libérer le paiement de
la somme de USD 15
millions, étant donné
que le chèque susmentionné était, selon les
informations reçues
de son correspondant
la Lebanese Canadian
Bank, un chèque volé
et frappé d’opposition.
Depuis lors, un litige
judiciaire a pris corps,
faisant l’objet d’échange de correspondances
entre les deux parties
en conflit et impliquant
notamment la Présidence de la République, la
Primature et la Banque
Centrale du Congo,
cette dernière en tant
qu’Autorité de Régulation et de Contrôle
du système bancaire
congolais.
Dans le but de tenter de
tirer cette situation au
clair, l’Institut d’émission a mené les actions
suivantes:
w Première action,
diligence d’une mission d’information de
la Banque Centrale
du Congo à la Ban-
que Congolaise. Les
conclusions de cette
mission ont, d’une part,
relevé l’inexistence de
la traçabilité du montant de USD 15 millions dans les comptes
correspondants de la
Banque Congolaise
sprl auprès de la Lebanese Canadian Bank
et, d’autre part, elles
ont soulevé des doutes
sur cette transaction,
notamment sur le
chèque n°308445 tiré
sur la Lloyds TS Bank
et sur l’Avis de Débit
ayant fait référence au
message de transfert
des fonds. Ces doutes
portaient sur la forme
de ces documents (chèque et avis de débit),
sur les coordonnées
des donneurs d’ordre,
sur la signature portée
sur le chèque ainsi que
sur l’heure à laquelle
l’Avis de Débit a été
établi, soit 21 h55’.
w Deuxième démarche
entreprise, notification
des conclusions de
la mission a été faite
à la Banque Congolaise Sarl et à la Société Omari Oil & Cie
Sprl, respectivement,
par les lettres référencées du Gouverneur
de la Banque Centrale
n°001283 et 001284,
toutes deux datées du
08 octobre 2008. à cet
effet, l’Institut d’émission avait suggéré à la
Société Omari Oil &
Cie Sprl de relancer à
souhait l’émetteur dudit
chèque afin que l’intéressé puisse confirmer
ou infirmer l’effectivité
et la matérialité de la
débition opérée sur son
compte.
w Troisième action
menée par la Banque
Centrale, saisine de
la Commission de
Contrôle Bancaire du
Liban ainsi que de
la Bank of England,
respectivement par les
lettres du Gouverneur
n° 00944 du 08 août
2008 et 001282 du 08
octobre 2008. Dans ces
lettres, la Banque Centrale sollicitait, de ces
autorités de supervision
bancaire, la vérification de la traçabilité de
l’opération de transfert
de la somme de USD
15 millions à partir de
la Lloyds TSB Bank/
Londres vers la Lebanese Canadian Bank/
Beyrouth et d’en faire
rapport confidentiel
à la Banque Centrale
du Congo. à ce jour,
la Banque Centrale du
Congo n’a pas encore reçu les réponses
attendues de la Commission de Contrôle
Bancaire du Liban, ni
de la Bank of England.
LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1314 | PAGE 12.
De même, la Société
Omari Oil & Cie Sprl
n’a jamais fourni à
l’Institut d’émission
des éléments requis
de confirmation de la
débition du compte de
l’émetteur du chèque.
Vers les années 2010,
la Lebanese Canadian
Bank a été incriminée
de blanchiment de
capitaux et de financement du terrorisme et
inscrite sur la liste noire
du Trésor américain.
Ce qui a valu sa dissolution après cession de
ses actifs à la Société
Générale de Banque au
Liban, en sigle SGBL.
Et presqu’à la même
période, la Banque
Congolaise Sprl a
connu une rupture
totale de ses équilibres
fondamentaux ayant
suscité sa mise en dissolution forcée.
Enfin, le litige entre la
Société Omari Oil &
Cie Sprl et la Banque
Congolaise en liquidation a fait l’objet d’un
procès devant le Tribunal de Commerce de
Kinshasa/Gombe.
Le tribunal s’est prononcé en novembre
2014 pour, d’une part,
débouter la Société
Omari Oil & Cie Sprl
qui sollicitait que le
liquidateur de la Banque Congolaise puisse
acter dans le passif de
la liquidation la dette
de USD 15 millions
et, d’autre part, acquitter le liquidateur pour
manque de preuves sur
le transfert de ladite
somme. Ce bref rappel
des faits effectué, permettez-moi, à présent,
Honorable Président
du Sénat, Honorables
membres du Bureau
du Sénat, Honorables
Sénateurs, de répondre
aux questions spécifiques que l’Honorable
Sénateur, auteur de la
question orale, m’a
adressées.
à la première question
pour savoir où sont partis les USD 15.000.000
constituant la première
tranche de ce projet de
USD 120.000.000, ma
réponse, basée sur les
faits que je viens de
décrire, est que le chèque n°308445, émis le
05 décembre 2007 par
la Lloyds TSB Bank/
Londres, d’un import
de quinze millions de
dollars américains n’a
jamais été payé par la
Lebanese Canadian
Bank/Beirut car déclaré
comme titre volé et
frappé d’opposition.
à la requête de la Banque Centrale du Congo,
le tireur, en l’occurrence le Groupe Al Moattassem Contracting du
Royaume d’Arabie
Saoudite et le bénéficiaire, à savoir la Société Omari Oil & Cie
Sprl de Kinshasa/Limete, n’ont jamais pu,
depuis 2008, fournir
les preuves matérielles
de débition du compte
auprès de la Lloyds
TSB Bank/Londres.
S’agissant de la 2ème
question relative à la
lettre de la Cellule
Nationale des Renseignements Financiers
(CENAREF) qui établit
la responsabilité de la
Banque Centrale du
Congo dans le paiement des 15 millions
de dollars américains à
la Société Omari Oil &
Cie Sprl, il y a lieu de
relever que la lettre n°
CENAREF/S.E./083/12
adressée le 28 février
2013 par la CENAREF
à l’Avocat Conseil de
la Société Omari Oil &
Cie Sprl sprl ne traduit
qu’une simple opinion,
qui n’engage que son
seul auteur, étant donné
que la CENAREF n’a
jamais pu étayer sa
conviction d’éléments
probants et n’a jamais
mené des investigations
poussées auprès de
différents intervenants
dans le dossier. Même
le rapport, auquel se réfère la CENAREF dans
sa lettre à l’avocat de
la société Omari Oil &
Cie Sprl, n’a jamais été
signé et c’est la copie
de ce rapport, mieux
de ce projet de rapport,
que cet organisme m’a
transmis, en réponse à
ma demande de renseignements, comme seule
pièce du dossier en sa
possession. Pourtant, la
CENAREF a la possibilité, dans ses compétences, de contacter
les Cellules de renseignements financiers
du monde entier, dont
celle du Liban, en vue
de l’aider à enquêter
sur cette opération.
Elle ne l’a jamais fait.
La Banque Centrale
du Congo, de son côté,
déclare n’avoir jamais
reçu copie de cette
lettre de la CENAREF. Elle s’étonne, au
contraire, de la position
de la cette Cellule,
qui semble accréditer
une transaction, pour
le moins confuse, qui
serait assimilable à
une vaste escroquerie
internationale visant à
désaffecter les fonds du
Trésor Public Congolais.
En tout état de cause,
le Gouverneur de la
Banque Centrale du
Congo avait, par sa
lettre n°000574 du
28 mai 2009, notifié
(suite en page 13).
l’affaire des 153 villages modernes |
L’affaire Omari Oil & Cie Sprl
et Banque Congolaise paraît être une
tentative d’escroquerie
(suite de la page 12).
à la Société Omari
Oil & Cie Sprl que le
litige en cause relève
du domaine des relations contractuelles
privées, dans lesquelles
la Banque Centrale ne
peut normalement pas
s’ingérer, car il s’agit
d’un conflit entre une
banque privée et son
client.
La troisième question
vise à savoir quand
la Banque Centrale
du Congo versera les
15 millions de dollars
américains à la Société Omari Oil & Cie
Sprl pour permettre à
celle-ci de relancer le
projet et d’obtenir le
décaissement des 105
millions des dollars
américains restants
auprès du Groupe Al
Moattassem Contracting afin de soulager
tant soit peu le peuple
congolais en matière
d’habitats décents et de
participer au Programme du Gouvernement
dans la construction des
logements sociaux. Les
réponses déjà données
aux questions précédentes situent clairement qu’il n’existe
aucune créance dont la
Société Omari Oil &
Cie Sprl devrait attendre paiement, ni de la
Banque Congolaise
actuellement en liquidation, ni de la Banque
Centrale du Congo.
Il y a également lieu de
préciser que l’Institut
d’émission est l’autorité mandante de la
liquidation de la Banque Congolaise mais
que ce processus est
piloté par l’Association
Momentanée «De Wolf
& Partners, Global
Business Consulting
et Lubala & Associés»
qui est liquidateur. Au
terme du procès entre
la Société Omari Oil
& Cie Sprl et la liquidation de la Banque
Congolaise devant le
Tribunal de Commerce
de Kinshasa/Gombe,
la requête de ladite
Société avait été rejetée
par le Tribunal de céans
en novembre 2014 pour
manque de preuves.
Enfin, la quatrième
question qui m’est
posée est celle de savoir
comment je pense redorer l’image de la RDC
ternie par la dissipation
de ces USD 15 millions.
Ainsi que je viens de le
démonter à travers le
rappel des faits que j’ai
effectué, il est utile de
préciser et de souligner
que, jusqu’à preuve du
contraire, il n’y a pas
eu dissipation de quinze
millions de dollars américains.
En conséquence, l’image du pays n’a pas été
ternie car la réalité de
la transaction en cause
n’a jamais été prouvée.
En effet, non seulement
depuis 2008, la Société
Omari Oil & Cie Sprl
ainsi que son partenaire
saoudien sont incapables de fournir les
preuves pouvant confirmer et matérialiser la
débition du compte
auprès de la Lloyds
TSB Bank/Londres,
mais à ce jour, soit 7
ans après le versement
du soi-disant premier
acompte, le Groupe Al
Moattassem Contracting du Royaume
d’Arabie Saoudite ne
s’est jamais inquiété
du non démarrage du
projet.
En dépit de l’abondance des ressources
financières que l’on reconnaît aux entreprises
et autres organismes
saoudiens, il est quand
même difficilement
concevable qu’après
environ sept ans, le
partenaire saoudien,
qui a dépensé USD 15
millions, ne se manifeste pas et reste sans
réaction, aussi bien
pour réclamer la somme mise à disposition
de la partie congolaise,
que pour la poursuite
du projet pour lequel il
aurait sorti cet argent.
Comme vous pouvez
vous en rendre compte,
Honorable Président,
Honorables Sénateurs,
ce litige entre la Société Omari Oil &
Cie Sprl et la Banque
Congolaise en liquidation est assis sur une
transaction financière,
dont les nombreuses
interrogations qu’elle
a soulevées et le flou
qui l’entoure, semblent
confirmer son inexistence et tendent à corroborer la thèse d’une
tentative d’escroquerie
internationale, dans
laquelle serait peutêtre tombée la société
congolaise Omari Oil
& Cie Sprl.
Comment, en effet,
ne pas penser ainsi
lorsqu’on constate,
non seulement que le
partenaire saoudien de
la Société Omari Oil
& Cie Sprl n’a jamais
approché les Instances
étatiques et gouvernementales de la RDC
pour un projet si important qui devait nécessairement impliquer
les autorisations des
Autorités Publiques,
mais aussi l’attitude de
principaux intervenants
a semé des doutes sur
l’authentification et la
véracité des instruments
de paiement usités dans
le cadre de cette opération. Pour ne prendre
que le cas de la Lebanese Canadian Bank,
qui devait encaisser le
produit du chèque de
USD quinze millions,
cette banque a affirmé
que le chèque en question avait été volé et
frappé d’opposition.
C’est ici le lieu de
rappeler que nombre
d’escrocs agissent,
de nos jours, au plan
international, en usant
souvent des instruments financiers volés,
litigieux ainsi que des
messages frauduleux.
De la sorte, ils aboutissent, par voie des
complicités diverses, à
entraîner la responsabilité, soit des établissements financiers, soit
des Banque Centrales
ou encore des états à
l’effet de désaffecter les
ressources publiques.
En conclusion,
Honorable Président,
Honorables Sénateurs,
les éléments que nous
venons de vous livrer,
indiquent qu’il n’y a
pas eu dissipation de
quinze millions de dollars américains destinés
au projet de construction de 153 villages
modèles en RD Congo,
car tout simplement ce
montant semble n’avoir
jamais été versé à la
société Omari Oil &
Cie Sprl. Le Ministère
des Finances reste, toutefois, à la disposition
de votre auguste Chambre en cas d’éléments
nouveaux nécessitant
un complément d’informations. Entretemps,
je remets au Bureau du
Sénat toute la documentation, en notre
possession, se rapportant à ce dossier.
Je vous remercie de
votre aimable attention.
Henri Yav Muland n
Ministre des Finances,
Kinshasa 24 avril 2015.
AVIS à MANIFESTATION D’INTéRÊT
Source de financement: KfW
RECHERCHONS INVESTISSEURS OU GESTIONAIRES POUR CHE EN RDC
Le bureau allemand d’ingénieur-conseil Fichtner a été engagé par
la REGIDESO (sous financement de la Banque de développement
allemande KfW), afin d’identifier des investisseurs privés en
République Démocratique du Congo qui s’intéressent à participer
au financement ou à la gestion de plusieurs mini-centrales
hydroélectriques (CHE) en RDC. Il s’agit des projets suivants, qui sont
soit à réhabiliter soit à construire comme installation complètement
nouvelle.
Fichtner va exécuter des calculs sur la rentabilité des projets, y compris
la rémunération du capital investi à fin d’assurer que le rendement soit
suffisant pour les investisseurs privés.
Mbuji Mayi
• Centrale Hydroélectrique de Tshala II (nouvelle centrale, environ
6600kW
Il est à noter que l’expérience dans le domaine de l’électricité est un atout.
Les dossiers de manifestation d’intérêt rédigés en langue française
doivent parvenir, par E-mail, à l’adresse ci-dessous au plus tard trois
(3) semaines de la date de l’annonce. Cette expression d’intérêt par
écrit vous donnera aussi accès à un atelier d’information autour de la
fin du mois de Mai 2015 à Kinshasa où prendront part les Gouverneurs
des Provinces concernées et le Ministre de l’Energie et Ressources
Hydrauliques ou leurs représentants.
Projets sélectionnés :
Mwene Ditu
• Centrale Hydroélectrique de Tshilomba (nouvelle centrale, environ
1350kW)
Idiofa
• Centrale Hydroélectrique de Combilim (à réhabiliter ou nouvelle
centrale, ≈ 200kW)
• Centrale Hydroélectrique de Ifwanzondo (à réhabiliter ou nouvelle
centrale, ≈ 200kW)
Gungu
• Centrale Hydroélectrique de Lukunia (nouvelle centrale, environ
330kW)
L’électricité produite par ces centrales servira en priorité à assurer
le fonctionnement des installations de pompage de l’eau potable qui
appartiennent à la REGIDESO.
Si vous êtes intéressé à participer à la gestion et/ou au financement
de ces CHEs veuillez fournir les détails suivants de votre entreprise :
• Chiffre d’affaires des 5 dernières années
• Nombres d’employées (actuellement)
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LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1314 | PAGE 13.
mon porte-monnaie |
Fête et blues Michelle Obama vue par
de la presse la «Chief of Stuff» de la «First
à Washington Lady» américaine
L
M
Barack Obama samedi 25 avril au traditionnel dîner de la presse. dr.
a presse
américaine était
à l’honneur
samedi 25 avril avec
le traditionnel dîner
de l’association des
correspondants de
la Maison Blanche
au cours duquel le
président en fonction est toujours
tenu de rivaliser
avec un, ou une,
humoriste de renom
en tentant de faire
rire à ses dépens.
La profession avait
été également mise
en avant cinq jours
plus tôt à l’occasion
de l’attribution des
prix Pulitzer pour le
journalisme.
WhatsApp,
facebook et...
twitter.
Une fête pourtant
obscurcie par la découverte que deux
des lauréats - Natalie Caula Hauff et
Rob Kuznia, honorés respectivement
pour des enquêtes
publiées par le Post
and Courier de
Charleston (Caroline du Sud) et le
Daily Breeze (Californie) - ne fréquentaient plus les salles
de rédaction depuis
la publication de
leurs travaux.
La première, âgée de
31 ans, est chargée
désormais des relations publiques pour
le comté de Charleston. Le second,
39 ans, travaille
pour sa part comme
conseiller pour la
presse de la fondation pour la Shoah
de l’université de
Californie du Sud.
Ce dernier a expliqué sa décision de
quitter le journalisme pour des raisons
matérielles: un niveau de vie jugé incompatible avec des
projets familiaux.
Un journaliste du
service économique
du Washington Post,
Jim Tankersley, a
mis en perspective le
24 avril ces deux décisions individuelles
en consultant les statistiques du département du travail.
Selon le résultat
de ses recherches,
l’emploi est en effet
partout en recul dans
la presse en dehors
des mégapoles de
Los Angeles et de
New York, et de la
capitale fédérale. À
l’échelle du pays, ces
dernières concentrent désormais un
poste de journaliste sur cinq au lieu
d’un poste sur huit
en 2004. Ailleurs,
12.000 postes ont été
perdus en dix ans,
que le journaliste du
Washington Post a
mis en regard avec
la création de 20.000
postes dans le domaine des relations
publiques. Originaire
de l’Oregon, Jim
Tankersley a raconté
l’hémorragie qui a
frappé la rédaction
du quotidien local
The Oregonian,
dont deux lauréats
du prix Pulitzer ont
quitté également la
pratique du journalisme pour des
raisons économiques.
L’écosystème médiatique préservé de
la capitale fédérale
n’est d’ailleurs pas
épargné par les remises en cause. Le
site Politico a en effet
mis en ligne samedi
matin un article
consacré au blues des
correspondants de
la Maison Blanche,
fragilisés par le recours intensif par la
présidence Obama à
des réseaux sociaux
qui relativisent l’importance de la salle
James S. Brady, celle
où se déroulent les
briefings du porteparole Josh Earnest.
Gilles Paris n
Le Monde.
ichelle
Obama, la
Première
Dame américaine, ne
doit pas trembler, tout
ce qui est dit par sa
«petite sœur» lui rend
un bel hommage.
Décidément, aux étatsUnis, l’heure est aux
révélations sur les Premières dames. Après
Hillary Clinton, c’est
au tour de Michelle
Obama. Mais, alors que
les indiscrétions sur la
candidate démocrate à
la présidentielle 2016
étaient plutôt négatives, celles sur Michelle
Obama ne la montrent
que sous son bon jour.
Kristen Jarvis, qui a
été pendant sept ans
son assistante la plus
proche (la «Chief of
Stuff»), a quitté son
poste, à 34 ans, considérant qu’il était temps
pour elle de faire autre
chose. Peu connaissent
Kristen Jarvis, personne discrète, et pourtant
considérée par beaucoup comme la «petite sœur» de Michelle
Obama. Bras droit de
la Première Dame, elle
lui était indispensable
dans chacun de ses faits
et gestes à la Maison
Blanche. Et, surtout,
elle lui est fidèle, même
après son départ.
Son rôle est très souvent comparé à celui
de Reggie Love, qui fut
son pendant auprès de
Style irréprochable: toujours bien habillée, elle est aussi et surtout très bien coiffée. RTR.
si «cool».
Son histoire avec les
Obama commence
en 2005 lorsqu’elle
rejoint l’équipe de Barack, bien avant que
celui-ci ne devienne le
premier président noir
des états-Unis (2008).
Puis, elle devient l’assistante de Michelle
en 2008 et, à partir de
cette date, elle va la
suivre où que la première dame se rende.
Et finalement, elle va
aussi s’occuper des
filles Obama, Malia
et Sasha, quand elles
prennent l’avion pour
accompagner leurs parents par exemple.
Les Obama ont accueilli Kristen Jarvis
dans leur famille et elle
pourrait presque être
considérée comme un
membre à part entière
de ce clan si soudé. Et,
pour cause, si le lien
qui l’unit à Michelle
est fort c’est aussi
parce que Jarvis, qui
a grandi à Columbia,
a perdu ses parents et
un frère il y a quelques
années déjà. Des heures passées ensemble,
en voiture, en avion, à
parler de tout et de rien
avec la première dame
les ont rapprochées.
Michelle lui demandant
même de l’accompagner dans ses séances
de sport et plus précisément de corde à sauter,
exercice dans lequel
Michelle excelle. Sportive donc, la Première
Dame des états-Unis
est impliquée dans
un programme pour
lutter contre l’obésité,
notamment infantile,
véritable fléau outreAtlantique. Michelle
Obama a lancé le programme «Let’s move»
il y a cinq ans. Ainsi,
on l’a déjà vu plusieurs
fois se déhancher pour
la bonne cause. En
mars dernier, sur le
plateau de la célèbre
Ellen DeGeneres, elle
n’a pas hésité à effectuer sa chorégraphie
en compagnie de la
présentatrice. Décidément très branchée,
Michelle Obama a
également initié le
hashtag #GimmeFive
(«Tape m’en cinq!»),
sur Twitter. Des stars
comme Beyoncé, Hugh
Jackman l’ont suivi
en postant des vidéos
d’eux en pleine séance
de sport...
Si les stars semblent
donc apprécier cette
Première Dame si
«cool», ses collaborateurs ne sont pas en reste. On comprend alors
le déchirement qui a été
celui de Kiristen Jarvis
au moment où elle a
décidé de partir. Elle a
quitté les Obama après
sept années de bons et
loyaux services, mais
avant de prendre sa décision finale, Jarvis en a
évidemment parlé avec
Michelle, puisqu’elles parlent de tout. La
Première Dame l’a
conseillée et «m’a dit
de rester jusqu’à ce que
j’ai une bonne situation». Et d’ajouter que
Michelle Obama a toujours été un mentor. La
Première Dame semble
bien perdue sans Kristen Jarvis à qui elle
envoie un mail ou un
texto après chaque interview pour avoir son
avis. Michelle Obama
est connue pour son
style irréprochable:
toujours bien habillée,
elle est aussi et surtout
très bien coiffée ce qui
n’est pas si facile avec
de tels cheveux, comme l’explique Kristen
Jarvis. En effet, l’assis-
tante raconte que son
travail consistait aussi,
pendant la campagne
de la présidentielle
2008, à trouver des salons de coiffure «afro»
de qualité, dans chaque
ville où les Obama se
rendaient. Jarvis reste
persuadée que, malgré
le fait qu’elle ait trouvé
un nouveau travail, elle
va rester proche de Michelle Obama, même si
elles ne se voient plus
aussi souvent. Lors de
son dernier vol sur le
Air Force One, Jarvis a accompagné les
Obama à Selma pour
la commémoration
de l’anniversaire des
droits civiques. Tous
ont goûté ce moment
particulier d’accompagner le premier président américain noir.
Et Kristen Jarvis de
raconter l’émotion qui
était palpable car ils
ont aussi réalisé tout le
chemin qu’ils avaient
parcouru depuis l’élection de Barack Obama.
En fin d’interview,
Jarvis, émue, raconte
comment Michelle
Obama lui a fait une
fleur en la faisant sortir
à l’avant de l’avion en
compagnie des autres
membres de la famille
présidentielle. Après
un portrait si flatteur,
on est en droit de se
demander si le camp
démocrate ne devrait
pas voir une autre first
lady se lancer, à son
tour dans la politique?
un Allemand ou un SudCoréen avec leur passeport respectif. Sans
surprise, les États-Unis
et le Royaume-Uni
arrivent en tête: Américains et Britanniques
ont facilement accès
à 147 destinations. En
60e et dernière position
viennent le Soudan du
Sud, les îles Salomon
(Pacifique), les Territoires palestiniens,
Sao Tomé-et-Principe
et la Birmanie. Les citoyens de ces pays ne
peuvent voyager sans
visa que dans 28 pays.
L’examen du classement réserve peu de
surprises. Plus un pays
a un poids diplomatique (même passé) ou
plus un pays est riche,
plus ses ressortissants
ont accès sans visa à
un nombre élevé de
destinations. Les pays
occidentaux et asia-
tiques sont les mieux
classés. À l’inverse,
certains pays d’Afrique
ou dans des situations
politiques délicates se
situent en fin de classement. Sur la troisième
marche viennent le
passeport italien, suédois (144 États), puis
le Danemark, la Finlande, les Pays-Bas, le
Luxembourg, le Japon,
Singapour (143 États),
la Suisse (142 États).
Jadis, un passeport
yougoslave était l’un
des plus puissants du
monde. En pleine guerre froide, il permis de
voyager aisément entre
les pays occidentaux et
communistes, fait rarissime. Au marché noir,
il valait entre 5.000 et
6.000 dollars: c’était
l’un des plus chers au
monde. La Yougoslavie s’est disloquée en
1992.
Barack Obama. Mais,
si lui fit des révélations
sur les colères du président américain, elle,
reste fidèle à la famille
et ne dévoile rien de
compromettant sur la
première dame. Alors,
vérité ou choix délibéré
de traits de caractère
qui embellissent le portrait? Elle évoque ce
dernier exemple en
date où Michelle Obama, considérée comme
perfectionniste, ne s’est
pas laissée démonter
quand le prompteur
s’est arrêté juste avant
qu’elle ne prenne la parole avant son discours
à New York. Elle avait
ses notes et les a lues,
tout simplement. Et
Kristen Jarvis d’ajouter: «Elle vous donne
confiance en vous».
Le passeport de quel pays permet de voyager le plus sans visa?
L
e passeport symbole de l’histoire,
de la richesse et de
l’influence d’un pays?
Sans aucun doute. Le
site passportindex.org
dresse le classement
des pays dont le passeport d’un pays ne
requiert pas de visa.
Avec son passeport, un
ressortissant français
peut voyager sans sésame dans 145 états,
comme peuvent le faire
LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1314 | PAGE 14.
prestige de l’auto |
Les stars du salon de Genève
P
rototype
surprise
du Salon
de Genève,
le Bentley
EXP 10
Speed 6 Concept
semble proche de la
série en préfigurant
une future sportive
à deux places ou la
prochaine Continental
GT.
Sans signe avantcoureur, Bentley
introduit le concept
EXP 10 Speed 6 lors
du Salon de Genève.
Il annonce le futur
de la marque de luxe
britannique à travers
un potentiel nouveau
modèle. Avec son
allure de coupé, ce
prototype préfigure
«une future sportive à
deux places».
Pour l’heure,
Bentley ne livre
aucune donnée
dimensionnelle ou
technique, indiquant
seulement qu’il
«montre sa voie
du luxe et de la
performance».
Semblant proche d’un
futur modèle de série,
ce concept reprend
des éléments de style
arborés par l’EXP 9
F, le concept de SUV
dévoilé à Genève en
2012. On remarque
ainsi la forme
caractéristique des
feux avant entourant
une calandre à nid
d’abeille volumineuse.
Les lignes parcourant
le capot et les flancs
sont bien creusées,
comme pour trahir la
Présentée à Pebble Beach en 2009, la nouvelle Bentley Mulsanne se présente comme le successeur de la Bentley Arnage,
dernière Bentley conçue en coopération avec Rolls-Royce (qui produisait sa jumelle, la Rolls-Royce Silver Seraph). DRoits réservés.
sportivité de ce futur
petit modèle de luxe.
L’habitacle propose
une ambiance propre
à la firme de Crew et
s’enrichit sur le plan
technologique d’un
large écran tactile de
12 pouces. Au regard
du discours tenu par
Bentley, le concept
EXP 10 Speed 6 a de
bonnes chances d’être
produit. Néanmoins,
il peut aussi bien
préfigurer un nouveau
modèle que la
prochaine génération
de la Continental GT
même si son gabarit
semble moindre.
Notons que Bentley
est un constructeur
d’automobiles de luxe
et de course basé en
Angleterre à Crewe,
fondé par Walter
Owen Bentley le
18 janvier 1919.
Bentley Mulsanne est
une voiture de luxe
produite par RollsRoyce Motors de
1980 à 1992. Elle était
basée sur la Rolls-
Royce Silver Spirit.
De 1992 à 1998,
après une remise à
jour technique, elle
poursuit sa carrière
sous le nom de
Bentley Brooklands.
Une Mercedes AMG GT3 version améliorée du V8 6.3
V
Sous le capot de cette AMG GT3, on trouve une version améliorée du V8 6.3 de la SLS AMG GT3 à qui elle va succéder sur les championnats FIA. DRoits réservés.
ersion course
de l’AMG GT,
la Mercedes
AMG GT3 dévoilée
au Salon de Genève
embarque une
version améliorée
du V8 6.3 de la SLS
AMG GT3 qu’elle
va remplacer sur les
championnats FIA.
La marque officialise
l’AMG GT3 exposée
au début de mars à
Genève. Il s’agit de
la version course de
l’AMG GT dévoilée à
l’occasion du Mondial
de Paris en septembre
dernier.
Une semaine après
la révélation d’une
première image,
le constructeur de
Stuttgart publie
quatre photos
officielles de sa
nouvelle pistarde.
Les gros plans
réalisés sur ces
clichés permettent de
découvrir en détails
l’allure du bolide
développé dans le
respect des normes
FIA.
Basée sur l’AMG GT,
cette version circuit
exploite son centre
de gravité bas et sa
bonne répartition
du poids. Mercedes
promet une agilité
de premier ordre en
courbe et un niveau
d’appui optimal grâce
à tous les éléments
aérodynamiques
rajoutés à l’AMG GT.
Ainsi, l’AMG GT3
arbore une face avant
bien musclée avec de
grandes prises d’air
alors qu’à l’arrière,
on remarque son
diffuseur et son gros
aileron arrière.
Le constructeur
à l’étoile indique
qu’elle a été
dessinée «dans le
but de maximiser la
puissance de sortie
et le rendement
aérodynamique».
Comme pour la
version de route,
l’AMG GT3 repose
sur un châssis en
aluminium léger et
rigide et s’enrichit du
traditionnel arceau de
sécurité.
Sans en préciser la
valeur, Mercedes
annonce que la
perte de poids a été
optimisée via un
recours massif à la
fibre de carbone sur
LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1314 | PAGE 15.
le capot moteur, les
portes, les ailes avant,
les jupes latérales et le
couvercle de coffre.
Sous le capot de cette
AMG GT3, on trouve
une version améliorée
du V8 6.3 de la SLS
AMG GT3 à qui elle
va succéder sur les
championnats FIA,
un bloc associé à
une boîte de vitesses
séquentielle de
course à six rapports.
Néanmoins, Mercedes
ne communique
pas encore son
niveau de puissance
ni ses chiffres de
performances.
La Mercedes AMG
GT3 sera présentée
en première mondiale
dans le cadre du
Salon de Genève dès
le 3 mars prochain.
La firme à l’Etoile
indique qu’elle sera
livrée aux premières
équipes clients à la fin
de cette année.
Des médias pervers au Congo
Ma vie |
C
hercheuse
qualifiée
du Fonds
national
de la Recherche Scientifique
et chargée de cours à
l’Université libre de
Bruxelles, la Belge
Marie-Soleil Frère
vient de séjourner
à Kinshasa où elle
entrenprend une nouvelle recherche sur le
rôle des médias dans
le processus électoral
au Congo. Cet expert
associé à l’Institut
Panos de Paris, ONG
internationale spécialisée dans le développement des projets
d’appui au pluralisme
des médias particulièrement en Afrique
Centrale a, dans un
précédent ouvrage
(élections et médias
en Afrique centrale,
Voie des urnes, voix
de la paix? Paris,
Karthala-Institut
Panos Paris, 2009, 368
pages) se demande, en
observant les titres de
presse parus à Kinshasa lors des élections
de 2006 si ces titres
traitent bien d’un
même événément.
Avant d’asséner:
«Les médias kinois
ont donc joué un rôle
extrêmement pervers
entre le jour du vote
et la publication définitive et officielle des
résultats, préparant
les électeurs de chaque tendance à ne pas
accepter la victoire
de l’autre candidat si
elle devait être proclamée». Extraits.
Les élections organisées en 2006 de l’autre
côté du fleuve Congo,
marquant la fin de la
transition, constituent
un moment exceptionnel dans l’histoire de
l’ancien Zaïre. Premières élections «libres et
démocratiques» depuis
près de 40 ans, elles
sont perçues comme
l’étape ultime à la
fois d’une interminable transition mise en
place par le Maréchal
Mobutu en 1990 et
du processus de paix
qui a suivi le conflit
armé régional ayant
embrasé le pays après
le renversement de
Mobutu par LaurentDésiré Kabila en 1997.
Si les élections ont été
fréquentes au Congo
depuis l’indépendance,
encore faut-il préciser
ce que recouvrait cette
pratique. Ainsi, la République démocratique
du Congo (République
du Zaïre entre 1974 et
1998) a connu, avant
même l’indépendance,
des élections municipales en 1957, communales en décembre 1959
et législatives en mai
1960. Après l’indépendance du pays, le 30
juin 1960, les Congolais ont été appelés aux
urnes pour entériner le
référendum constitutionnel de 1964, pour
Lecture critique des médias
les élections législatives de 1965 et le référendum constitutionnel
de 1967. Des élections
se sont déroulées ensuite, dans le cadre
du parti unique MPR
(Mouvement populaire
de la révolution), en
1970, 1975, 1977, 1982
et 1987, ainsi que lors
du référendum sur la
nouvelle constitution
zaïroise en 1973.
Mobutu Sese Seko,
candidat unique, s’est
présenté au suffrage
de ses concitoyens
en 1977 et 1984. Les
élections de 2006 se
démarquent fondamentalement de ces divers
scrutins de complaisance, sans pluralisme
et sans enjeu.
Elles clôturent une
période de Transition
entamée après le Dialogue Inter-Congolais
de Sun City dont les
conclusions ont été
entérinées par l’accord
de Pretoria signé le 12
décembre 2002.
La transition fut mouvementée, marquée par
une cohabitation difficile entre les anciens
belligérants au sein
d’un attelage complexe
baptisé «1+4»: le Président de la République,
Joseph Kabila, était
accompagné de 4 VicePrésidents représentant
les deux principaux
mouvements rebelles
(le RCD-Rassemblement Congolais pour la
Démocratie d’Azarias
Ruberwa - et le MLC
- Mouvement de Libération du Congo de
Jean-Pierre Bemba), le
gouvernement et l’opposition non armée.
La gestion de certains
sujets sensibles comme
l’intégration des anciens rebelles à l’armée
régulière, l’évolution
de la situation sécuritaire à l’Est du pays
ou la conduite de la
politique étrangère
ont provoqué de fortes
dissensions au sein
du gouvernement de
transition, amenant certaines composantes à
suspendre temporairement leur participation
au sein des institutions
et retardant la mise
en place du processus
électoral.
Toutefois, deux facteurs déterminants ont
permis de conduire le
pays aux élections en
dépit de ce contexte
difficile. D’une part,
l’implication forte de la
communauté internationale qui, à travers le
CIAT (Comité international d’accompagnement de la Transition)
et un appui financier
considérable, a soutenu l’organisation
progressive du dispositif devant permettre
à quelque 25 millions
d’électeurs congolais
de se faire connaître et
de faire entendre leur
voix. D’autre part, la
détermination de la population congolaise qui,
à travers une frange
importante de la société
civile, a manifesté sa
volonté de rompre avec
dix années de violences
et de division.
UNE HAM
toute-puissante
et éphémère.
La République démocratique du Congo a
connu, quant à elle,
une des expériences
les plus novatrices
et performantes en
matière de régulation
des médias durant la
période électorale. La
Haute Autorité des Médias (HAM) était une
«institution d’appui à
la démocratie» issue
des pourparlers de Sun
City et de l’Accord de
Pretoria, prévue par
la Constitution de la
Transition (articles
154-160).
Sa mission consistait
à garantir le droit du
citoyen congolais à une
information pluraliste,
fiable et objective,
entre autres grâce à la
neutralité et l’équité
des médias publics visà-vis des forces politiques et sociales. Lors
de sa mise en place
en juillet 2003,110 il
s’agissait d’une instance nouvelle dans le
paysage institutionnel
congolais qui n’avait
jamais connu d’instance de régulation des
médias auparavant,
mais elle n’était que
provisoire, appelée à
disparaître au terme
de la Transition. En
dépit de son caractère
récent et de sa nature
transitoire, la HAM
s’est imposée, durant
la période électorale,
comme un acteur central du paysage médiatique, son pouvoir étant
largement supérieur
à celui des autres instances de régulation
du continent africain.
Sa principale raison
d’être résidait dans
la nécessité d’assurer
l’égal accès des forces
politiques aux canaux
d’expression durant
les élections générales
devant clôturer la transition. Elle se devait
aussi de protéger les
intérêts des publics
destinataires, dans un
contexte où chaque ancien belligérant disposait de ses instruments
de diffusion. Composée de 21 membres
(formant son assemblée plénière) dont 8
issus des composantes
et entités au Dialogue
intercongolais, selon
la configuration dite
«1+4» et 13 autres provenant des associations
du secteur des médias,
la HAM était présidée
par un représentant de
la société civile. C’est
Modeste Mutinga, fondateur et directeur du
quotidien Le Potentiel,
personnalité active
du secteur des médias
congolais, qui, présent
à Sun City, a été élu à
la tête de l’institution.
Durant la transition, la
HAM a bénéficié d’un
appui important de la
part des bailleurs de
fonds et du soutien diplomatique du Comité
International d’Accompagnement de la
Transition (CIAT), ce
qui a favorisé son bon
fonctionnement. La
tâche s’avérait ardue.
En effet, la HAM devait imposer son autorité a posteriori, sur un
paysage médiatique
foisonnant, comptant
déjà plus de 120 publications et de 200 entreprises audiovisuelles
publiques et privées,
commerciales, communautaires et associatives, fonctionnant
jusque là pratiquement
sans contrôle. En outre,
le cadre légal dans
lequel évoluaient les
médias congolais était
largement lacunaire.
Il se limitait essentiellement à deux textes:
la loi du 22 juin 1996
fixant les modalités de
l’exercice de la liberté
de presse et l’ordonnance-loi du 2 avril
1981 portant statuts des
journalistes œuvrant en
République du Zaïre.
La première, relativement libérale, avait
été adoptée quelques
mois avant la chute de
Mobutu et n’avait été
suivie d’aucun décret
d’application, la rendant ineffective. Quant
à la seconde, elle était
obsolète, car élaborée à
une époque où les médias privés n’existaient
pratiquement pas et où
les journalistes étaient
tous fonctionnaires des
médias d’État.
Enfin, le ministère de
l’Information et Presse
ne voyait pas d’un bon
œil l’arrivée de ce nouvel intervenant dans
un secteur dont il avait
jusque là la charge. Les
relations entre le régulateur et le ministère
sont restées tendues durant toute la transition.
Dès son installation officielle, suite à l’adoption de sa loi organique
en 2004, la HAM tâche
de poser un cadre de
travail aux médias et
de se doter d’une assise réglementaire pour
exercer ses missions.
En février 2006, elle
adopte une Directive
relative aux dérapages
et autres manquements
des acteurs politiques
et sociaux à travers les
médias. La loi électorale adoptée le 9 mars
2006 lui confie expressément la tâche de
définir «les conditions
d’accès aux médias
publics et privés aux
fins de la campagne
électorale» et de veiller
«à ce que le principe
d’égalité entre les candidats soit respecté».
Dans les jours qui suivent, la HAM adopte
une première Directive
relative à la campagne
électorale à travers les
médias s’adressant à la
fois aux médias et aux
hommes politiques,
exigeant des premiers
équilibre et impartialité. Cette directive fixe
les normes en matière
de répartition du temps
d’antenne et des espaces entre les différents
candidats, mais aussi
réglemente la diffusion
des résultats d’enquête
et des scores électoraux. Début juillet, à
trois semaines du scrutin, la HAM amène les
personnalités politiques
à signer un Code de
bonne conduite pour
les partis politiques et
les médias.
Ce texte stipule, entre
autres, qu’aucun candidat même propriétaire d’une chaîne de
LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1314 | PAGE 16.
télévision, n’a droit à
plus de 30 % d’espace
sur une même antenne.
Parallèlement à cette
activité normative, la
HAM développe des
dispositifs techniques.
Grâce à ses partenaires
étrangers, elle est dotée
d’un Centre d’Écoute
et de Monitoring de
la Presse Congolaise
(le CEMPC, implanté
à Kinshasa, mais disposant d’une antenne
dans chaque chef lieu
de province), équipé de
manière adéquate afin
de pouvoir suivre, au
jour le jour, les principales chaînes de Radio
et de télévision, ainsi
que les contenus de la
presse écrite.
la presse
«rouge» met le
feu.
Elle développe aussi
un Secrétariat d’Instruction au sein de sa
Commission Saisine
et Plaintes afin de disposer des compétences
juridiques nécessaires au traitement des
doléances formulées
à l’encontre des médias. Pour développer
ces divers services et
compétences, la HAM
bénéficie de multiples
interventions visant
à la renforcer (mise à
disposition d’experts,
formations spécialisées,
achat massif de matériel...). Soutenue par le
PNUD, la coopération
allemande, la coopération britannique (via
l’Institut Panos Paris),
la coopération belge
(via l’APEFE), l’Union
européenne (via le
GRET), l’Unesco et la
coopération française,
elle peut compter sur
environ 600.000 € annuels durant la période
des scrutins (2005 et
2006).
Plus ponctuellement,
pour la durée de la
campagne, la HAM
instaure la CVEEM
(Commission de vigilance et d’éthique
électorale à travers
les médias) qui a le
pouvoir de contrôler
le respect de la Directive et de sanctionner,
en dehors des cours et
tribunaux, les fautes
professionnelles (diffamation, imputations
dommageables, accusations sans preuve, offenses aux institutions
ou autorités, apologie
de la «congolité», injures...). Scindée en
onze sous-commissions
installées dans les
différentes provinces,
la CVEM associe des
représentants des deux
principales organisations professionnelles,
l’OMEC (Observatoire
des Médias congolais)
et l’UNPC (Union nationale de la Presse du
Congo). Enfin, estimant
que l’équilibre dans les
médias ne peut être une
réalité sans une intervention directe à la fois
dans l’élaboration des
programmes et dans
l’achat des espaces et
du temps d’antenne,
la HAM sollicite du
gouvernement et des
bailleurs de fonds 4
millions US$ pour organiser la couverture
médiatique des élections. N’ayant pas été
suivie, sur ce point, par
ses partenaires financiers habituels, elle obtient de l’État congolais
498.000 US$ qu’elle
répartit en concertation avec les organisations professionnelles (OMEC, UNPC,
ANEAP, ANECO et
ARCO). Trente huit
chaînes de radio et télévision, ainsi qu’une
quinzaine de journaux
sont sélectionnés pour
bénéficier de la dotation et réserver des
espaces aux messages
des candidats aux présidentielles.
Légalement, chaque
candidat a droit à trois
messages et deux débats télévisés (pour les
candidats à la magistrature suprême), ainsi
qu’un message de 30
secondes à 3 minutes
(pour les candidats à la
députation). Enregistrés
sous la supervision de
la HAM, les émissions
et messages doivent
être retransmis simultanément par les médias
bénéficiaires. En dehors de ces programmes encadrés par l’instance de régulation, les
opérateurs ne sont pas
autorisés à diffuser des
émissions politiques
qui n’aient pas reçu la
validation de la HAM.
Cet encadrement serré
par 1’instance de régulation, s’il a été apprécié par certains, a
été estimé excessif par
d’autres. «La HAM est
allée trop loin, jusqu’à
nous suggérer quelles
questions il fallait poser à nos invités», estime le directeur d’une
chaîne de télévision
privée. «La HAM a
voulu superviser le travail que nous aurions
de toute façon fait de
notre propre chef»,
ajoute son directeur de
programmes. Il faut
surtout s’interroger sur
la capacité qu’a eue
cette batterie d’instruments de garantir un
minimum de pluralisme
et d’équilibre dans
la campagne électorale menée à travers
les médias congolais;
question qui sera amplement débattue dans
le chapitre suivant.
En 2006, en RDC, la
presse «rouge» met en
avant, le lendemain du
scrutin, les dysfonctionnements des opérations de vote. «Colère
à Tshikapa, Marche à
Matadi», «Tricherie
électorale: Kingabwa
poussé à l’émeute»,
«Matériel électoral
cassé», «Mweka: deux
morts»: autant de titres
figurant à la Une du
(suite en page 17).
Ma vie |
S’agit-il bien du même événement qui est traité
dans les différents titres de presse à Kinshasa?
(suite de la page 16).
Phare (quotidien proche de l’UDPS). Et les
pages intérieures optent pour le même ton:
«Incidents à Kinshasa.
L’achat des consciences au rendez-vous»,
«Bureaux de vote brûlés», «Désorientés, plusieurs électeurs n’ont
pas pu voter». De leur
côté, les journaux qui
soutiennent le Président Kabila offrent une
tout autre perspective.
«Un rêve devenu réalité», titre Uhuru, qui
témoigne avoir vu «les
électrices et les électeurs congolais gagner,
en toute quiétude différents centres de vote.»
Quant au Potentiel,
plus nuancé, il choisit
de mettre en exergue
à la Une «Les Congolais ont voté dans la
dignité», en dépit de
«quelques faits inhérents à toute organisation électorale». à la
lecture des Unes de la
presse kinoise au lendemain du scrutin, on
pourrait se demander
si c’est bien le même
événement qui est traité
par les différents titres,
tant les appréciations
et les faits sélectionnés
divergent.
l’incertitude
et la rumeur.
Les périodes qui
s’écoulent entre le jour
du vote et l’annonce
des résultats définitifs
sont parfois longues
de plusieurs semaines.
Or, ce sont toujours
des moments de grande
tension, où les rumeurs
enflent, avec des risques de manipulation;
des périodes où les
électeurs sont «pris entre l’impatience et les
suspicions».
Guerre des pronostics
et campagnes postélectorales. L’exemple de
la RDC, au lendemain
du premier tour des
élections de 2006, est
tout à fait significatif.
Après le premier tour
des élections présidentielles, une guerre
médiatique débute, à
Kinshasa, entre les partisans de Kabila et ceux
de Bemba. La lenteur
du processus de centralisation et de validation
dans les centres de
compilation, qualifiés
par l’opposition politique de centre «de
complication» amènent
les journaux à mettre
en cause la crédibilité
de la CéI et de son Président, accusés de «tergiverser».
Manipulée par la communauté internationale
et la Présidence de la
République, la commission s’apprêterait à
«publier des résultats
qui risquent d’irriter la
population congolaise
décidée à imposer un
changement à la tête de
l’État». L’Abbé Malu
Malu est accusé de
«cacher la vérité aux
Congolais», alors que
certains médias dénoncent «le forcing des Occidentaux pour le sacre
de J. Kabila au premier
tour». à l’inverse, les
médias proches du parti
présidentiel constatent
que ceux-là mêmes qui
dénoncent un processus
«entaché d’irrégularités
l’ont curieusement accompagné jusqu’à son
point d’achèvement» et
que ces dénonciations
tardives «n’émanent
curieusement pas des
observateurs nationaux
ou internationaux habilités à les relever sur
base de faits vérifiés»
Alors faut-il parler de
«bourrage des urnes
ou des crânes»? s’interroge L’Observateur.
Les journaux mettent
particulièrement en
cause les revendications de victoire de
Jean-Pierre Bemba,
«ancien «saigneur»»
de guerre, accusé de
massacres, viols, exécutions sommaires,
actes d’anthropophagie
sur les pygmées de la
RDC, crimes économiques en territoires
occupés, crimes de
guerre et crimes contre
l’humanité», qui aurait
besoin de cette victoire pour échapper à la
Cour pénale internationale. Quant au long délai annoncé par la CEI
pour la proclamation
des résultats, il ne serait
imputable qu’à «l’état
lamentable et honteux
de nos infrastructures
de communication,
héritage du mobutisme
scélérat» dont Bemba
est le représentant. Une
véritable «campagne
postélectorale» s’installe sur les écrans des
télévisions proches
des deux principaux
candidats. Alors que la
RTNC1 fait repasser
en boucle les images
d’un policier lynché par
les partisans de JeanPierre Bemba lors des
violences du 27 juillet,
jour du pillage de la
HAM, CCTV diffuse
quotidiennement des
séquences d’archives
du bombardement par
l’armée des populations civiles de la province de l’Equateur en
1998, ainsi que celles
où l’on voit la police
nationale jeter des grenades lacrymogènes
sur les manifestants le
jour des obsèques, en
juillet 2007, du journaliste assassiné Bapuwa
Mwamba.
Le 9 août, la HAM lance un appel au calme
aux médias «dans le but
ultime de sauvegarder
la paix et la concorde
nationale». L’instance
de régulation ordonne
la suspension «des reportages en direct et
des faux directs des
marches populaires ou
toute manifestation publique à caractère politique et l’interdiction
de la diffusion des propos et images à forte
teneur émotionnelle
à la radio, à la télévision ou dans la presse
écrite». L’organisation
internationale de défense de la liberté de la
presse Reporters sans
Frontières adresse une
lettre à Joseph Kabila
et Jean-Pierre Bemba,
qui constate qu’«allumer la télévision en République démocratique
du Congo aujourd’hui,
c’est se jeter dans une
mêlée de hurlements et
d’imprécations dangereuses. Tous les matins,
sur les chaînes que
vous contrôlez, chacun
jure de venger «ses»
morts en brandissant
«ses» cadavres face à
la population. (...) Le
vocabulaire employé
sur vos chaînes est celui d’une guerre sans
pitié, pas celui d’un
débat électoral.» Le
journal La Référence
plus est également affligé par ce spectacle
où «des dirigeants qui
prétendent présider aux
destinées du Congo de
demain s’investissent
à cultiver la haine et la
vengeance et, partant,
la violence». Le journal
se prend même à espérer la victoire d’«un
candidat sans armée ni
télévision qui puisse
rassembler les Congolais plutôt que les diviser».
Le 16 août, la HAM
ordonne la suspension
durant 24 heures de la
RTNC 1, de CCTV et
de la RTAE pour avoir
diffusé de manière répétée des images choquantes à forte charge
émotionnelle. L’instance de régulation accuse
les médias de s’être
«transformés en tribune
libertine, manipulés
par les puissances politiques et financières»
et de pratiquer la « récupération politicienne
d’images violentes et
choquantes qui incitent
les forces de l’ordre et
la population à la vengeance». Mais la presse
d’opposition continue à
jeter le discrédit sur la
CEI, évoquant «un profond clivage qui sépare
les membres du staff
dirigeant de la CéI»,
les résultats mis à leur
disposition étant «truffés d’altérations graves
qui n’encouragent pas
les personnes habilitées
à les valider...»
Les journaux les plus
équilibrés s’inquiètent
de cette campagne qui
«se poursuit encore,
comme pour influencer les résultats...» Les
débordements médiatiques se poursuivent
et, les 20,21 et 22 août,
juste avant, pendant
et après la publication
par la CéI des résultats
provisoires du scrutin,
la garde présidentielle
et la garde rapprochée
de Jean-Pierre Bemba
s’affrontent violem-
ment à Kinshasa.
Vingt-trois personnes
au moins perdent la
vie. Les médias sont
pointés du doigt, pour
avoir suscité ces violences en relayant les
messages agressifs
de leurs parrains politiques. Le Président
de la HAM déplore
«l’instrumentalisation
des médias audiovisuels appartenant à
des acteurs politiques
candidats au scrutin
présidentiel» et établit
un lien direct entre les
émissions diffusées par
ces chaînes et les affrontements armés qui
se déroulent aux abords
de CCTV et CKTV.
Les associations de
défense de la liberté de
la presse confirment
cette analyse et reconnaissent que les événements sont la conséquence d’«une véritable guerre des nerfs,
au travers des médias,
surtout audiovisuels,
entre les partisans de
ces deux plus grands
candidats qui ont usé et
abusé des médias qui
leur sont entièrement
acquis pour faire de la
propagande haineuse
et se diaboliser mutuellement, souvent sous
l’œil complice ou grâce
à la complaisance des
journalistes présentateurs ou animateurs».
L’Observateur remarque que le Kinois est
«victime d’une désinformation et d’une intoxication chroniques,
(...), complètement pris
dans les filets de la radio-trottoir».
Et Le Potentiel confirme que les habitants
de la capitale ont été
soumis «à une campagne d’intoxication telle
qu’ils sont psychologiquement préparés
à rejeter les résultats
contraires à «leur» vérité des urnes...»
Le Journal du Citoyen
pose ouvertement la
question: «Les médias
congolais sont-ils à
l’origine des affrontements armés survenus à
Kinshasa ... ?»
Le secrétaire général
de l’Union nationale
de la presse du Congo
(UNPC) répond que «la
première responsabilité de ce qui est arrivé
à Kinshasa incombe
aux politiques, pas aux
médias (...). Ces journalistes sont devenus
comme des gardes du
corps. Ils agissent et
obéissent aux ordres
de leurs maîtres».
Quant au Recteur
de l’IFASIC, la plus
grande école de formation des journalistes
de Kinshasa, il lance
un appel à «un cessezle-feu médiatique».
C’est dans ce contexte
que, le 21 août, le signal des deux stations
de Jean-Pierre Bemba
est brusquement interrompu, de même que
celui de trois autres
chaînes favorables au
«Chairman» (RTMV,
Molière TV et RLTV).
L’ordre n’émane pas
de la HAM, mais bien
de l’ANR (Agence
nationale de renseignements) dont les
éléments se rendent
au centre hertzien de
Binza pour procéder
à la fermeture des
émetteurs. Depuis
quelques heures, les
chaînes de Bemba diffusaient en boucle les
images sanglantes des
policiers et des civils
tués devant leurs bâtiments la veille. La
HAM réclame, début
septembre, le rétablissement des signaux de
ces stations et demande
au gouvernement de
mettre en place, visà-vis des médias, une
stratégie qui s’inscrive
dans la «légalité» et la
«rationalité». Alors que
Kinshasa s’enflamme,
plusieurs observateurs
soulignent le professionnalisme des radios
communautaires dans
les provinces qui tentent d’apaiser les esprits, particulièrement
dans les quatre villes
où se sont mises en
place des synergies.
Comme le souligne
l’évaluation finale des
synergies congolaises, ces dernières ont
contribué «à la cohabitation pacifique entre
différentes communautés aux tendances
politiques différentes
car, dans les lieux où
la bonne information
est passée, la paix a
beaucoup de chance de
s’installer car les esprits sont calmes».
Interdictions
de diffusion et
sanctions.
Au second tour, afin
d’éviter les débordements du mois d’août,
la presse congolaise
encourage la CéI à
«réduire le délai de publication des résultats
provisoires (...) pour ne
laisser aucun espace de
spéculation susceptible
de jeter de l’huile sur
le feu.» Une commission mixte (HAM-CéI)
est mise en place pour
encadrer la publication des résultats et
éviter la diffusion anticipée. Cette mesure
est considérée par les
journalistes comme un
abus de pouvoir, car
ils se sentent dépossédés d’une de leurs
missions majeures dans
le scrutin. Foulant au
pied cette interdiction,
ainsi que les nouvelles
dispositions ayant été
adoptées entre les deux
tours par les différents
acteurs politiques et
médiatiques, nombreux
sont les médias et les
politiciens qui se prononceront quand même
de manière anticipée
sur les résultats ou la
validité du scrutin.
Dès le lendemain du
LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1314 | PAGE 17.
scrutin du 29 octobre,
c’est Radio France Internationale qui diffuse
des interviews des deux
secrétaires généraux du
MLC (François Mwamba) et du PPRD (Vital
Kamhere) qui tous
deux affirment détenir
des preuves de la victoire de leur candidat et
des fraudes de la partie
adverse. La HAM se
lance dans une longue
série de sanctions.
Le 2 novembre, elle
suspend le journal Top
Info pour un mois, pour
avoir publié un article
qui soutient que les
résultats électoraux seraient faux. C’est ensuite le journal Alerte Plus
qui est suspendu pour
un mois pour avoir titré
«Jean-Pierre Bemba
prend le pouvoir».
Puis, le journal ayant
refusé d’obtempérer, la
sanction est étendue à
deux mois, pour «attitude de rébellion et d’insoumission flagrante à
l’autorité établie».
Le 3 novembre, la
HAM place sous embargo cinq personnalités politiques dont
Joseph Olenghankoy,
Gaston Dindo et Roger Lumbala qui ont
annoncé la victoire de
Jean-Pierre Bemba sur
Hope TV et RLTV.
Olivier Kamitatu, qui a
fait de même du côté de
Kabila, est également
sanctionné. Une mise
en garde publique est
adressée aux directeurs
des programmes de
ces deux chaînes, ainsi
qu’à Global TV et Canal Numérique TV et
au journal L’Avenir:
tous se sont rendus
coupables de diffusion
de résultats électoraux
ne provenant pas de la
CéI. Deux jours plus
tard, le bureau de la
HAM doit à nouveau
se réunir en urgence
car, suite aux décisions
rendues publiques la
veille, le Président
Modeste Mutinga a été
menacé de mort par
trois des personnalités
mises en cause, toutes
trois proches de JeanPierre Bemba. Alertant
la communauté internationale sur cette situation, la HAM enjoint
également le candidat
de l’UN de «rappeler à
l’ordre ses collaborateurs». Le 6 novembre,
c’est Le Soft 2 International qui est épinglé
pour avoir publié en
manchette de son édition du jour un grand
titre proclamant: «C’est
Kabila». L’Avenir est
également suspendu
pour deux jours ainsi
que l’hebdomadaire
Africa News, pour «imputations dommageables de nature à créer
une psychose susceptible d’installer un climat
de suspicion et de haine
prédisposant la population aux troubles». Les
médias qui sont moins
protégés politiquement
se tiennent sur leurs
gardes. «On était en
face d’un système policier, estime Dieudonné
Ilunga, responsable de
la rédaction d’Afrika
TV.
C’était à peu près la
«Pravda» ici. On devait censurer chaque
phrase. Vous savez que
vous êtes enregistré,
que vous êtes suivi à la
loupe. Ca fait un peu
peur. L’information en
souffre. Au lieu d’être
plurielle, elle devient
monolithique».
Et selon Fidèle Musangu, du journal Le
Phare, en cadenassant
ainsi la publication des
résultats, «la HAM a
violé la liberté d’expression».
Au fur et à mesure
de la publication des
résultats partiels par
la CéI, la victoire de
Kabila paraissant se
profiler, le parti et les
médias de Jean-Pierre
Bemba multiplient les
contestations quant à
leur validité. Le samedi 11 novembre,
des violences éclatent
auprès de la résidence
de Jean-Pierre Bemba à
Kinshasa et entraînent
la mort de trois civils.
Des tracts circulent
qui désignent Bemba
comme vainqueur, entraînant une réaction
du gouverneur de la
Ville-Province de Kinshasa, Liwanga Mata
Nyamunyobo. Ces
supputations sont appuyées par des médias
animés par la diaspora
congolaise en Europe
qui échappent au
contrôle de l’instance
de régulation. Comme
durant la campagne,
Internet est à nouveau
mobilisé depuis l’étranger pour faire circuler
des spéculations sur
les tendances. Uhuru
remarque que «les
nantis, recourant aux
outils informatiques,
induisent les internautes dans l’erreur en leur
permettant de recueillir
des faux résultats sur
Internet» alors que «les
moins nantis se contentent des feuillets».
Le mercredi 15 novembre, la HAM doit encore décréter un embargo
de sept jours contre
Vincent de Paul Lunda
Bululu, qui, la veille, a
annoncé sur les ondes
de CKTV et CCTV, la
victoire du candidat
Bemba. Les médias
kinois ont donc joué
un rôle extrêmement
pervers entre le jour du
vote et la publication
définitive et officielle
des résultats, préparant
les électeurs de chaque tendance à ne pas
accepter la victoire de
l’autre candidat si elle
devait être proclamée
(...).
Marie-Soleil Frère n
élections et médias en
Afrique centrale,
Voie des urnes,
voix de la paix?
Mettre les gaz en période d’incertitude
C’est ce qui s’appelle une salle noire de monde, que nul n’avait jamais remplie avant où, en pleine période d’incertitude et de reniement, sur le thème «Tous ensemble derrière
Kabila», le Parti pour l’Action refuse du monde sur une terre passant pour hostile, laisssant des grappes humaines traîner dans les dépendances de cette Fikin. lesoft numérique.
Sur les bords de la Luye, sur nos terres bénies de Bandundu, dans Masimanimba, des villages entiers se vident et entrent en transe à l’apparition de Ya Khala (le Grand Crabe).Une
histoire vient de commencer qui passera par la matinée politique de rentrée organisée dans la mythique salle de la Fikin sur le thème «Tous ensemble derrière Kabila». lesoftNumérique.
LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1314 | PAGE 18.
Une Noire se paie des escapades à l’étranger
O
uvrage
collectif
dirigé par
l’écrivaine
Léonora Miano, Volcaniques.
Une anthologie du plaisir explore sans fard la
sexualité féminine. Attention, éruption!
Devinette. Toxique et
fuyant, il submerge les
femmes, les surprend
aussi. Son absence
provoque des fringales
et étiole leur féminité.
La réponse? Le plaisir.
Vous aviez trouvé?
Alors bravo! Pour arriver à cette conclusion,
douze femmes noires
se sont prêtées, avec
une délectation manifeste, à un exercice
littéraire imposé par
l’une d’elles, la romancière camerounaise
Léonora Miano: mettre
en scène la sexualité
féminine. Paru ce 8
mars aux éditions Mémoire d’encrier sous le
titre Volcaniques. Une
anthologie du plaisir,
cet ouvrage collectif
est le deuxième volet
d’un travail sur le couple et l’intimité. Dans
le premier (Première
Nuit. Anthologie du
désir), dix auteurs noirs
avaient été priés de
raconter une première
nuit d’amour... et la
plupart n’avaient pas
osé franchir le seuil de
la chambre à coucher.
Romancières chevronnées ou peu connues,
les femmes, elles, y
vont franco.
DÉLECTATION.
De Paris à Yaoundé en
passant par New York
et Fort-de-France, que
leurs héroïnes soient
pucelles ou qu’elles
aient «trente-huit ans
de carrière sexuelle»
derrière elles, leur récit
participe d’une exploration décomplexée
de l’énigme du plaisir
féminin. Parmi les
auteures, justement, Fabienne Kanor, qui signe
une nouvelle cruelle
pour la gent masculine,
mais très drôle: «Rayon
hommes». Elle met en
scène une femme de 53
ans, «mariée à un homme à situation», qui
se paie des escapades
sexuelles à l’étranger.
Et, où qu’elle aille, une
seule règle: consommer
local. «Non pas que je
sois raciste et que je ne
fantasme que sur les
Blancs, mais parce que
je refuse de me taper
huit heures d’avion
pour copuler avec mes
frères». Victime tacitement consentante, le
mari, lui, se préoccupe
juste de savoir si elle
lui a rapporté la bonne
couleur de cravate.
Jubilatoire aussi est
la nouvelle de la Ca-
Ouologuem, prix Renaudot 1968) ou encore
La Profanation des
vagins (Désiré Bolya
Baenga), dans la mesure où ils contiennent
des scènes de sexe.
Sauf que, dans ces
cas précis, il s’agit de
viols, d’agressions, que
Miano exclut d’emblée
du champ de l’intime,
qui implique le libre
choix du partenaire.
Spécialiste de littérature africaine, Jacques
Chevrier se souvient du
Béninois Olympe Bhêly-Quenum offusqué à
l’idée d’en parler. «On
la pratique, pas la peine
de la décrire», disait-il.
Selon Chevrier, le sujet
est pourtant récurrent
dans des textes contemporains, comme Xala
(«panne sexuelle», en
wolof). d’Ousmane
Sembène, ou Une vie
de boy, de Ferdinand
Chez elle, l’orgasme passe par les mots - ni les gros ni les scabreux - mais ceux qui
disent la délectation avec laquelle les femmes vivent et racontent leurs histoires «immorales». DR.
merounaise Humley
partie de son vocade près, Volcaniques
s’autorisant une sexuaBoum, dont l’héroïne,
bulaire. «C’était une
tentant un travail de
lité débridée. «Un texte
«qu’aucun homme n’a
invention des Blancs».
réappropriation de l’in- dur, reconnaît Miano,
jamais touchée», apAprès avoir longtemps
timité et de la sexualité où la narratrice tente
prend à explorer son
fricoté sans conviction, noire, souvent stigmasans succès de s’extraicorps et à apprivoiser
elle aura une révélation tisées.
re de cette part blessée
son plaisir en lisant des dans les bras d’une
d’elle-même.» La dilivres érotiques. Chez
femme: «De ce jour
HÉRÉSIE.
mension trouble appaelle, l’orgasme passe
béni où je connus le
Sollicitées, certaines
raît également chez la
par les mots. Pas les
plaisir dans toute son
femmes ont refusé de
slameuse Silex, auteure
gros ni les scabreux,
infinitude, Seigneur,
se prêter au jeu, soit
du seul texte véritablemais simplement ceux
j’ai gardé en mémoire
parce qu’elles ne voument lesbien de l’anqui disent la délectatous les émois, mais il
laient pas faire partie
thologie-le personnage
tion avec laquelle les
serait inconvenant de
d’un groupe d’écrivains d’Elizabeth Tchoungui
femmes vivent et ravous en faire part: vous noirs, soit parce qu’elayant une activité lescontent leurs histoires
risqueriez une malenles jugeaient le sujet
bienne de circonstance.
«immorales». Comme
contreuse érection.»
dérangeant. Question
«Dans la manière dont
sa cousine, qui ne lui
Chez la Guadeloupéen- d’image, sans doute.
les choses sont dites, il
épargne aucun détail,
ne Gisèle Pineau («Un
Mais, pour Miano,
y a une esthétique de
pas même le «tchouk!» petit feu sans conséchaque texte retrace
l’opacité qui renvoie à
de la pénétration, lors
quence»), une vieille
d’abord un parcours de la noirceur du volcan».
des assauts qu’elle
dame mariée pendant
femme.
prétend subir de son
quarante-huit ans à un
On y rencontre des sen- ROSÉE.
patron comme du fils
homme «au petit fusil
sibilités, des manières
Le critique Boniface
de ce dernier. L’héroïne inanimé» confie avoir
de vivre et d’aimer,
Mongo-Mboussa n’a
confesse: «J’appris
eu nombre d’autres
des questionnements et pas encore lu l’ouvraavec lenteur, quelques
hommes à ses pieds
des égarements indivige, mais il apprécie la
fois dans la frustration, sans pour autant tromduels... Pour qui aspire
démarche. «Par rapport
que certains mots faiper son mari. «Ils four- à l’universel, exclure
à la littérature occisaient grimper le plaisir raient leur tête entre
l’intime de la littérature dentale, la littérature
dans la tête trop vite,
mes jambes et s’occudes mondes noirs serait contemporaine afriune drogue trop forte,
paient de mon petit feu. une hérésie. «Si l’on
caine a mis du temps à
provoquant ensuite une Ils me suçotaient avec
souhaite que son écriprendre en compte la
vague nausée...
tellement de bonté et de ture touche au-delà de
sexualité, en particulier
D’autres, plus subtils,
patience et d’ardeur...»
sa culture d’origine, il
le plaisir et l’érotisme
vous emportaient telle
Le jour de sa mort, le
faut travailler l’intimiféminins. Les auteurs
une marée. Au début,
mari impuissant l’a
té, l’émotion, la pensée n’en parlent pas, bridés
tout semble trop lent,
remerciée d’avoir été
du personnage.» À en
par l’éducation - c’est
puis, tout d’un coup,
une bonne épouse. «Il
croire Miano, «Volcaun tabou - et la religion
l’on est submergé pres- est parti dans la paix,
niques est faussement
- c’est un péché. Or le
que pris au dépourvu
je crois... et l’ignorance jubilatoire».
sujet est au cœur de
par la montée des eaux
de mon petit feu sans
Si la plupart des
nos sociétés modernes:
pourtant attendues».
conséquence.» Dans
auteurs ont collé à
il pose la question du
Au point que: «Des
son ensemble, le recueil l’idée d’éruption apcouple; il faut le creuheures après, un simlève le voile sur des
pliquée à la sexualité,
ser.» Pour lui, l’un des
ple frôlement suffisait
approches et des unid’autres ont fait ressor- plus grands romans
encore à émouvoir
vers littéraire différents. tir la dimension trouble d’amour érotique est
mes nerfs à vif.» Plein
Léonora Miano se déde la sexualité par la
Gouverneur de la rod’humour, le propos de fend d’avoir voulu faire métaphore d’un volcan
sée, de l’Haïtien Jacla journaliste Elizabeth «un recueil érotique
brûlant et mortifère.
ques Stephen Alexis.
Tchoungui n’en est
destiné à émoustiller le Violée dans l’enfance,
Les romans les plus
pas moins dramatique.
lecteur». En revanche,
la narratrice de Miano
novateurs en la matière
Son héroïne a «grandi
l’intimité, trop rare(«Full Cleansing») fan- sont Le Soleil des indéà l’école de la nioxe
ment mise en avant par tasme sur l’idée d’un
pendances (Ahmadou
(la baise)». Pourtant,
les auteurs des monplaisir «sain», qu’elle
Kourouma). Le Devoir
le plaisir ne faisait pas
des noirs, est scrutée
croit atteindre en
de violence (Vambo
LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1314 | PAGE 19.
Oyono - le récit de la
vie d’un boyau service
de Blancs qui découvre
sous le lit les préservatifs utilisés par la maîtresse de maison, qui
trompe son mari.
Comme Jacques Chevrier, Boniface Mongo
Mboussa reconnaît
que la sexualité plaisir
est arrivée dans la littérature africaine par
l’écriture féminine.
Calixthe Beyala est en
effet l’une des premières à avoir abondamment écrit sur le sujet.
Ce qui lui valut bien
des critiques... «Ça
commence aujourd’hui
à devenir un phénomène de mode, regrette
néanmoins Chevrier.
On a de plus en plus
l’impression que les
romanciers s’alignent
simplement sur des thèmes vendeurs».
Nathalie Chahine n
Restés coincés?
Oui ça arrive
T
out le
monde
a déjà
entendu
parler
de ces
chiens qui restent
coincés en plein
accouplement.
L’incident prête à
rire, d’autant qu’on
le croit réservé aux
pauvres canidés.
Grave erreur: deux
humains peuvent
parfaitement
connaître pareille
mésaventure, que la
littérature médicale
a judicieusement
nommé «syndrome
du pénis captif».
Contraction
musculaire
réflexe.
«Le mécanisme est
assez proche de celui
du vaginisme, causé
par une contraction
réflexe des muscles
entourant le vagin»,
explique le Dr
Sylvain Mimoun,
gynéco-andrologue
et spécialiste de
la sexualité. Mais
si, dans le cas
du vaginisme, la
contraction a lieu
avant la pénétration,
rendant celle-ci
impossible, dans le
cas du syndrome
du pénis captif,
elle intervient juste
après.
Tétanie, crise de
panique, les causes
sont méconnues,
et semblent
involontaires. Mais
le résultat est là: la
verge reste coincée.
Embarrassant, mais
pas dramatique en
soi. «Il n’y a pas
de danger pour la
verge», assure le
spécialiste, même
s’il reconnaît
que les muscles
sollicités peuvent
être très puissants,
citant des «shows
érotiques» qui
mettent en scène des
«femmes asiatiques
ayant appris à
les gérer de façon
impressionnante».
Un remède
existe à cette
malédiction.
Cependant, «si
tout médecin a
déjà entendu
parler de ce type
d’accident, rares
sont ceux qui y ont
été confrontés»,
prévient Sylvain
Mimoun. Il range
les histoires de
couples arrivant
imbriqués aux
urgences au rayon
des fantasmes et
autres légendes
urbaines. Peutêtre parce que
les malheureux
arrivent à se libérer
avant l’hôpital.
En effet, le
spécialiste révèle
qu’il existe un
remède à cette
malédiction. «Les
muscles concernés,
les releveurs de
l’anus, sont une
sorte de double
huit dont les
boucles enserrent
respectivement
l’anus et le vagin»,
décrit-il. Mais les
deux boucles ne
peuvent fonctionner
en même temps.
Afin de détendre
celle qui étreint
le vagin, «un
doigt suffit pour
contracter celle de
l’anus».
interna t i o n a l
Au Burundi, le parti au pouvoir s’est
choisi son candidat, Pierre Nkurunziza
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since 1989
Le président Nkurunziza (au milieu) sort renforcé, grâce à la sous-région, de son bras de fer avec l’opposition et la société civile. rfi sonia rolley.
a région a pesé
de tout son poids
laissant aux
parties prenantes de la
scène politique toute
interprétation de la
Constitution à la Cour
constitutionnelle et,
du coup, le président
Pierre Nkurunziza
sorti renforcé du bras
de fer qui l’opposait
avec l’opposition et
la société civile soutenues par des chancelleries occidentales,
a été officiellement
désigné candidat de
son parti CNDD-FDD
à la prochaine élection
présidentielle qui aura
lieu le 26 juin prochain. C’est à l’issue
du congrès de son parti
réuni à Bujumbura que
cette désignation est
intervenue. Au pouvoir
depuis dix ans, Pierre
Nkurunziza se présente pour un troisième
mandat. «Nous voulons
annoncer aux communautés nationale et
internationale que le
militant qui a été choisi
pour nous représenter
aux élections est Pierre
Nkurunziza», a déclaré
Pascal Nyabenda, chef
du parti au pouvoir. «Il
a le droit de se faire
élire», a-t-il ajouté à
l’issue d’un congrès
organisé pour formaliser la candidature du
président. L’opposition et un partie de la
société civile jugent
qu’un troisième mandat
serait inconstitutionnel
et contraire aux accords
d’Arusha qui avaient
ouvert la voie à la fin
de la longue guerre ci-
vile burundaise (19932006). Un porte-parole
du Département d’état
américain Marie Harf
a, dans un communiqué, déclarer «regretter
que le Burundi n’ait
pas saisi une occasion
historique de renforcer
la démocratie en établissant une tradition
de transition pacifique». Dimanche matin,
des affrontements ont
éclaté dans plusieurs
quartiers de la capitale burundaise. Deux
personnes auraient
été tuées par balles au
cours de la matinée,
rapporte le site Rfi.fr.
Les autorités avaient
interdit toute manifestation. Le signal
de trois radios a été
coupé: Bonesha FM,
Radio Issanganiro et
la RPA (Radio publique africaine). Trois
ministres du gouvernement, accompagnés de
policiers, sont arrivés
dimanche matin au
siège de la RPA, qu’ils
accusent d’être une
radio de «mouvement
insurrectionnel». Les
scènes de violences
ont notamment eu lieu
dans le quartier de
Cibitoke, dans le nord
de la capitale, des jeunes jetant des pierres
d’un côté, les policiers
répondant par des gaz
lacrymogènes. Des
camions anti-émeutes
sont entrés en action, et
utilisent des canons à
eau pour disperser les
manifestants. Une eau
teintée de bleu, pour
pouvoir plus facilement
retrouver ensuite les
Ouattara prend la course aux côtés de Bédié
a
DO (initiales
d’Alassane
Dramane
Ouattara) a été investi
samedi 25 avril candidat de la coalition au
pouvoir pour l’élection
présidentielle d’octobre, dont il part grand
favori. «J’annonce l’investiture du candidat
unique du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie
et la paix (RHDP, au
pouvoir) pour l’élection présidentielle», a
déclaré Henri Konan
Bédié, l’ex-chef de
l’état ivoirien et principal allié d’Alassane
Ouattara, lors d’une
cérémonie ayant rassemblé plusieurs dizaines de milliers de sympathisants dans le plus
grand stade d’Abidjan.
Le président ivoirien
avait été officiellement
désigné le 22 mars
candidat de son parti,
le Rassemblement des
républicains (RDR) à
la présidentielle d’oc-
manifestants. Les manifestants - quelques
centaines de jeunes - se
sont d’abord rassemblés ce dimanche matin
aux coins des rues,
dans le but de rejoindre
la place de l’Indépendance, dans le centre de
Bujumbura, où l’opposition avait appelé à
se rassembler faisant
état de «coup d’État»,
voulant contraindre
Pierre Nkurunziza à
renoncer à cette candidature. Les manifestants disaient réclamer
le droit à manifester
pacifiquement, comme
l’on fait les partisans
du pouvoir. Mais ils en
ont été empêchés par le
fort dispositif policier
déployé depuis les premières heures de la matinée. L’interpellation
d’un jeune, molesté par
les forces de l’ordre,
a donné le signal des
violences. «Nous, on
ne faisait que chanter,
et eux, ils nous ont
attaqué», a lancé l’un
d’eux. Les manifestants
ont pris la rue, repoussé
les policiers et installé
des barricades constituées de tables de bois
et de chaises, auxquelles ils ont mis le feu.
«C’est notre révolution,
on ne veut pas que
Nkurunziza retourne au
pouvoir», scandaient
des manifestants.
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Gasha Kin-kiey Mulumba.
Un chapeau blanc, une chemise blanche, Alassane Ouattara est arrivé au stade à bord d’un véhicule décapotable. afp.
tobre, cruciale pour la
dans cette enceinte de
thisants, la plupart haL’alliance du Parti
1er tour) avait appelé à
Côte d’Ivoire qui sort
35.000 places, à bord
billés de T-shirts à son
démocratique de Côte
voter pour M. Ouattara,
d’une décennie de crise d’une voiture décapoeffigie. Le président
d’Ivoire (PDCI) de
l’aidant à l’emporter
politico-militaire.
table.
gabonais, Ali Bongo
M. Bédié et du RDR a
face à Laurent Gbagbo,
Coiffé d’un chapeau
Ondimba, assistait à
déjà fait ses preuves.
qui était au pouvoir
blanc sur une chemise
avec Bongo.
cette «convention d’in- Au deuxième tour de
depuis dix ans actuellede la même couleur,
Aux cris de «ADO
vestiture» dans le stade la présidentielle de noment en détention à la
Ouattara a fait une
président!», il a été acFélix Houphouët-Boivembre 2010, M. Bédié Cour Pénale Internatioentrée triomphale
cueilli par ses sympagny d’Abidjan.
(arrivé troisième au
nale à La Haye.
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