Le patron qui se prévalait d`un chèque volé
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Le patron qui se prévalait d`un chèque volé
Le patron qui se prévalait d’un chèque volé i n t erna t i o n a l Le Congo s’était éloigné de sa voie Le plus fort tirage | la plus forte vente | la plus forte audience | de tous les temps www.lesoftonline.net since 1989 www.lesoft.be N°1314 | 1èRe éd. lundi 27 avril 2015 | 20 PAGES €6 $7 CDF 4500 | FONDÉ à kinshasa PAR TRYPHON KIN-KIEY MULUMBA Le texte du Soft International revu, corrigé, enrichi, amélioré, mis en perspective. Les grands acteurs de notre après-indépendance. De g. à dr., Kasavubu, Lumumba, Tshombé, Mulele, Kalonji, Mobutu, Kabila Père, Kabila Fils. dréserrvés. Le soft international est une publication de droit étranger | AUTORISATION DE DIFFUSION en R-dCongo M-CM/LMO/0321/MIN/08 daté 13 janvier 2008 évocation | Mort de Pierre-Victor Mpoyo, artiste de talent et ancien ministre P ierreVictor Mpoyo dit Mpoy s’est éteint à Kinshasa en fin de semaine. Après des soins à l’étranger (à Paris et à La Havane), il a regagné le pays, ses médecins ayant estimé que le pronostic vital était engagé. Ami de nombreux grands de ce monde (Fidel Castro, Nelson Mandela, Sekou Touré, Yasser Arafat, Obasanjo, Robert Mugabe, Agostinho Neto), Mpoy est né le 13 mai 1934 à Lubumbashi. Il avait 71 ans et souffrait depuis plusieurs années de la maladie de Parkinson. Il a cotôyé tous les palais présidentiels «progressistes». Ses biographes lui reconnaîtront une immense fortune acquise grâce à une œuvre plastique de grande qualité mais que les longs soins à l’étranger paraissent avoir épuisée. Formé au Congo belge, puis à l’Académie des Beaux-Arts de Florence en Italie (Académie du dessin de Florence), Pierre-Victor Mpoyo a longtemps été davantage fasciné par l’art, et accessoirement par l’astrophysique, que par la politique qu’il paraît avoir embrassée par accident avec la prise du pouvoir par l’Afdl qui chassa Mobutu, son ennemi juré. Des années 1960 à 1980, installé à SaintPaul-de-Vence, une commune française située dans le département des Alpes-Maritimes en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, il y fréquente les plus grands maîtres des arts et des lettres de l’époque comme Picasso, Cocteau, Salvador Dalí, Chagall et Benno Geiger, peintre classique italien et bien d’autres. Un voisin de l’époque - Pietro Annigoni - célèbre portraitiste de la reine d’Angleterre et du shah d’Iran, se moquant de ses amis peintres modernes, dira de lui: «Vous pouvez clamer que vous êtes un peintre moderne». Pendant cette même période il expose dans les plus prestigieuses galeries d’art contemporain du monde. Précurseur des artistes contemporains du continent noir, âgé de 35 ans, il sera le premier Africain à participer à la Biennale de Venise en 1968 et en qualité d’invité Avec Madiba et Castro. Ci-contre à dr, l’une de ses peintures. DR. d’honneur, partageant ce privilège avec le grand peintre mexicain Rufino Tamayo, âgé lui de 69 ans. Trois ans plus tôt, à l’occasion de la Biennale de Paris en 1965, il était déjà l’unique représentant de l’Afrique et l’invité d’André Malraux, ministre de la Culture de l’époque. Toujours en 1965, il exposera au Japon, à l’occasion d’une exposition consacrée à Toutânkhamon organisée par la NHK, télévision japonaise. Homme d’affaires à succès, notamment dans le pétrole et l’aviation, il sillonne la Terre et côtoie un grand nombre de chefs d’État et de leaders de ce monde. En 1997, aux côtés de Laurent-Désiré Kabila, ses biographes le passent pour le principal artisan financier et logistique de la chute du régime du maréchal Mobutu, dont il fut un inlassable opposant. C’est tout naturellement qu’à la prise de pouvoir par le Mzee LDK, il est ministre d’État chargé de l’Économie, de l’Industrie et du Commerce extérieur dans le premier gouvernement avant de passer au Pétrole tout en gardant son titre de ministre d’état. à l’avènement du fils Kabila, Joseph, après l’assassinat du père, Mpoyo est nommé ministre d’État mais quitte peu à peu de la scène. Son style, la ligne continue. Inspirée de la philosophie bantoue: «L’être naît et continue de vivre spirituellement même après sa mort; un exemple: le culte des ancêtres», c e grand artiste-peintre a élaboré une technique qui lui est propre: La Ligne Continue. Elle consiste à exécuter un dessin complet avec un trait ininterrompu qui s’achève par sa signature «MPOY». Et après, il équilibre son tableau en y ajoutant des couleurs qui se marient sans gêne avec le dessin. L’inspiration est libre: sujets africains ou non. Pierre-Victor Mpoyo avoue avoir pour muse les boxeurs et le Noble Art qu’il a lui-même pratiqué dans sa jeunesse. Ainsi, en qualité d’amateur de boxe et grand admirateur du style de boxe de Nelson Mandela, il se rencontreront en 1952 et se lieront d’amitié jusqu’à sa mort. Chercheur en traditions africaines, il est toujours resté très combatif dans son métier afin de contribuer à la réhabilitation de l’Homme Noir dans le monde culturel international. On remarquere dans ses œuvres que les sujets sont toujours divers: on y retrouve les sports, les mythes de l’Afrique Centrale, les passages et les natures mortes. Dans tous les tableaux, la Ligne Continue est d’une importance capitale. Même les sujets internationaux sont traités avec l’âme africaine. La Chaotique, l’Afrique et l’Univers, la Mère et ses Enfants, le Penseur, la Décomposition du mouvement, la Création du monde, les nus au soleil, etc… sont parmi les œuvres imprégnées d’une philosophie Bantoue qui ne fait que confirmer l’existence de l’Homme africain dans l’Univers de la Culture. L’artiste croyait en la richesse artistique de l’Afrique et pense que c’est l’Afrique qui prendra la tête dans LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1314 | PAGE 2. l’Art plastique pour les années à venir: «Nous Africains sommes fiers de notre patrimoine et espérons rendre plus dynamique les formes traditionnelles de nos arts existants. L’Europe ferait preuve de sagesse si elle engageait un dialogue culturel avec l’Afrique afin d’y trouver le souffle qui lui manque pour repartir vers un nouvel horizon pictural plus artistique». Prolifique, Pierre-Victor Mpoyo laisse plus de 3000 œuvres parmi lesquelles: Paysage Africain (1964, huile sur toile), Nature morte récipient (1963, huile sur toile), La Nature africaine, moderne (1963, huile sur toile), Le Penseur africain (1964, huile sur toile), Un petit déjeuner servi (1964, huile sur toile), Retour de la chasse à Kando (1965, huile sur toile), Un intérieur moderne (1965, huile sur toile), Joueur de xylophone (1963, pastel sur papier), Vase de fleurs et bouteilles (1963, huile sur toile), Nature morte «récipients» (1963, huile sur toile), Un intérieur moderne (1965, huile sur toile), Étude paysage (1965, 2 dessins encre), Étude nature morte (1965, dessin encre et couleur), Récipients «nature morte» (1966, huile sur toile), Récipients «nature morte» (1966, huile sur toile), Les récipients (1966, huile sur toile), Le Penseur (1966, huile sur toile), Un intérieur vu du plafond (1966, huile sur toile), Invocation «mythologique» (1980, huile sur toile), Intérieur moderne avec table et bouteille (1980, huile sur toile), Nature morte «un service thé» (1980, huile sur toile) Mythologie la création du monde (1980, huile sur toile), L’Homme et son monde (1980, huile sur toile), L’Artiste et dans son atelier (1966, huile sur toile), Nu vu de dos (1966, huile sur toile), La Mère et ses enfants (1966, huile sur toile), Femme pilant du manioc (1966, huile sur toile), Adieu Picasso (1966, huile sur toile) Nus au soleil (1966, aquarelle), Nu devant le pilon (1966, aquarelle), Nu au repos (1966, aquarelle), Nus au bain (1966, aquarelle), L’Afrique et nature morte (1966, aquarelle) L’Afrique et l’Univers (1966, huile sur toile), La virilité (1966, huile sur toile), Nature morte vue de la fenêtre (1966, huile sur toile), Une famille (1966, huile sur toile), Nature morte et coq (1966, huile sur toile), «Le spectre» jeux de ballon (1967, huile sur toile), Lumière du savoir «la lecture» (1967, huile sur toile), Joueurs de tennis (1967, huile sur toile), Un coin du village (1967, huile sur toile), Footballeurs entrainement (1967, huile sur toile), Femmes porteuses de calebasse (1967, huile sur toile), Jeux de ballon (1967, huile sur toile), Un joueur de tennis (1967, huile sur toile), Joueur de basket-ball (1967, huile sur toile), La Femme et l’éléphant (1967, huile sur toile), Nature morte table et fruit (1967, huile sur toile), Personne assise devant une maison (1967, huile sur toile). LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1314 | PAGE 3. stratégie | allié des puissants dans le bonheur comme dans le malheur Comment aux côtés de l’Occident le Congo gagna la guerre comment il perdit la victoire S Les grands acteurs de l’histoire du Congo d’après-indépendance. De g. à dr., Kasavubu, Lumumba, Tshombé, Mulele, Kalonji, Mobutu, LD Kabila Père, Kabila Fils. dréser. i ailleurs sur Dieu protège la Reine) villageois utilisent de futures de l’uranium pôt de Staten Island, au mes de Léopoldville belge quant à la teneur le Continent de 1911 à 1953 voire la boue colorée pour découvert au Katanga, 2377-2387 Richmond (Kinshasa) et Élisade l’accord belgo-amé(Sénégal, Côte jusqu’aux années 60 décolorer leur corps. zone qualifiée de Terrace, à New York. bethville, et établit des ricain qu’ils considéd’Ivoire, Togo, qui permit à l’armée On lui traduisait le mot «scandale géologiIl n’informa personne installations portuaires raient comme guère Gabon, Cameroun, américaine - donc aux Shinkolobwe: «le fruit que» par le géologue de la présence de ce à Matadi, sur le fleuve favorable à la Belgique. etc.), la nouvelle élite alliés - de fabriquer la qui ébouillante»… belge Jules Cornet qui produit hautement stra- Congo en vue de leur Le résultat fut une sauf exception joue la bombe atomique qui Sharp expédie les y avait effectué des tégique et radioactif. expédition. L’exploirenégociation de 1955 tempérance avec les mit fin à la deuxième roches à l’analyse et…, prospections, découEn septembre 1942, le tation de Shinkolobwe particulièrement bien puissances tutélaires guerre mondiale (1939- surprise: elles contevrant la multiplicité et colonel (devenu depuis put alors reprendre menée par Pierre qui offrent postes 1945) en mettant à naient de l’uranium à la richesse des minerais général) Kenneth Niet on estime qu’entre Ryckmans, l’ancien ministériels dans les genoux le Japon in80%, record mondial! qu’on y trouve. Les chols, est chargé par le 1942 et 1944, 30.000 gouverneur du Congo anciennes métropoles vincible. Alors gouver- Une publication de Britanniques avaient patron du Projet Mantonnes de minerai fubelge pendant toute la (Senghor, Houphouët- neur du Congo belge l’Institut Royal Coloaverti le Belge en ces hattan - le nom de code rent vendues à l’armée guerre et organisateur Boigny, etc.) et popendant toute cette nial Belge s’intéresse à termes: «Soyez prudent du projet de recherche, américaine. Les Améri- de l’effort de guerre sitions enviées dans guerre, Pierre Ryckce gisement. et n’oubliez jamais que mené par les États-Unis cains tenaient à obtenir économique du Congo la haute fonction mans fut l’organisateur L’usage originel de ce le matériau en votre avec la participation l’exclusivité du minerai en faveur des alliés. Au publique en l’aidant à de l’effort économique minerai était de servir possession pourrait du Royaume-Uni et du de Shinkolobwe, ce terme de cette négocias’initier aux nouvelles du Congo en faveur comme agent de teintu- signifier une catastroCanada, qui produisit la que Sengier leur refution, la Belgique n’obresponsabilités polides Alliés qui se trare pour l’industrie de la phe pour votre pays première bombe atomi- sait. Les Américains tint pas seulement une tiques qui l’attend, le duisit par la campagne céramique. Ce minerai s’il tombait entre des que lors de la Seconde firent cependant entrer substantielle rallonge Congo au sous-sol qui victorieuse de la Force produisait les couleurs mains ennemies». Une Guerre mondiale - le les différents gouverde payement mais aussi recèle des ressources publique en éthiopie jaune citron, orange et menace à peine voilée général Leslie Groves, nements belges dans un accès aux brevets fabuleuses, trésor mais surtout par une vert en fonction de la sur le risque que Sende trouver de l’urale jeu des discussions américains secrets dont disputé de l’Humaintensification des proconcentration du migier faisait courir à son nium. L’officier rendit et, avec l’appui du les chercheurs et ingénité, s’est trouvé aux ductions de caoutchouc nerai. Pierre et Marie pays d’être frappé par visite à Sengier à son gouvernement britanni- nieurs du centre de Mol côtés de l’Occident (le caoutchouc rouge Curie démontrèrent un désastre. En fait, les bureau de New York. que, acquirent le droit et de toutes les centratriomphant, perd son de Léopold II, le roi que le radium pouvait Britanniques expliquè- Il demanda au Belge si exclusif sur l’uranium les nucléaires belges destin et voit sa classe bâtisseur à la recherche être utilisé dans le rent que la Belgique l’Union Minière poude Shinkolobwe dans le ont su tirer partie dans politique maîtrisant à d’une colonie pour son traitement du cancer, ce allait être rayée de la vait fournir de l’uracadre de négociations les décennies suivantes. peine les rudiments de royaume, qui est alors qui leur valut le Nobel carte du monde par les nium, précisant qu’il qui impliquèrent le La Belgique a, en effet, la politique internala principale production de Physique en 1903 Alliés (états-Unis, Ca- comprenait que cette gouvernement belge en bâti, à la fin du xxe tionale être tentée par de l’état Indépendant et la médaille Davy, nada et Royaume-Uni) demande serait peutexil à Londres (même siècle, une industrie le communisme vu de du Congo, destiné aux distinction scientifique si jamais ce minerai être difficile à satisfaire si seul Sengier fut nucléaire performante l’Occident comme un industries automobidécernée annuellement tombait entre les mains rapidement. La réponse apparemment au moins produisant 60% de ennemi exécrable à les naissantes (Rover, par la Royal Society ennemies (Allemagne de Sengier est entrée partiellement mis dans l’électricité du pays, en éradiquer. Le Congo, Ford, Mercedes, etc.) qui récompense des nazie, URSS, Japon, dans les manuels d’his- la confidence du projet plus, entre autres résulcet allié éternel des ou textiles, et dont l’ex- scientifiques pour des etc.). Le Belge a le toire: «Vous pouvez Manhattan). tats, de la production Grands! On saisit ploitation entraîne des travaux exceptionnels. sang glacé. Compreavoir le minerai mainte- Ces accords particud’isotopes pour la mémieux sa place quand mauvais traitements La découverte de Pierre nant que ce produit nant. Il est à New York, liers, signés entre les decine et des procédés l’Occident s’ingénie (affaire des «mains et Marie Curie créa un stocké à Shinkolobwe 1.000 tonnes. J’attenÉtats-Unis, le Royaude recyclage de déchets à Genève des mois coupées»), de céréales marché pour l’uranium sans servir à aucun dais votre visite». me-Uni et la Belgique, des centrales pour en durant dans le dossier et de minerais (cuivre, dont la radium est un usage pourrait devenir Immédiatement, Senavaient une durée de faire un combustible du nucléaire iranien. étain, zinc et uranium). sous-produit. décisif en temps de gier établit un contrat 10 ans et perdurèréutilisable, le mox, et Revu, complété, mis En 1915, le géologue guerre, il ordonna en de vente et le minerai rent après la fin de la des travaux en vue de en perspective. anglais Robert Sharp, le sanG glacé. 1939 que la moitié du de Staten Island fut guerre. Ils expliquent l’ensevelissement dans Une branche de l’élite employé de l’Union En 1938, Edgar Senstock, soit un millier transféré à l’armée notamment la facilité des couches argileuses congolaise le sait Minière, à la rechergier, ingénieur civil de tonnes, soit mise en américaine qui obtenait avec laquelle la Belstables des déchets non puisque l’ayant appris che du cuivre, fait une des mines (1903), lieu sûr. Rien de plus en même temps une gique a pu se relever recyclables. sur les bancs de l’école découverte dans le sud directeur de la Société rassurant que de l’exoption sur les 1.000 des conséquences de la En 1946, Sengier redans les manuels d’his- du Katanga. Générale et directeur pédier aux états-Unis. tonnes encore stockées guerre, contrairement tourna aux États-Unis toire: c’est l’uranium Sur une colline près général de l’Union La guerre éclatée, à Shinkolobwe. Depuis à la France, n’ayant où il reçut des mains congolais de Shinkolo- de ce qui se nommait Minière du Haut-KaSengier se mit à l’abri à 1939, la mine de Shincontracté aucune dette du général Groves - le bwe à quelques encaElisabethville (Lubum- tanga (UMHK), filiale New York. Il fit mettre kolobwe était désaffec- importante à l’égard patron du Projet Manblures de la frontière de bashi), il découvre une de l’Union Minière, son pactole (2007 fûts tée, et était sous eau. L’ des grandes puissanhattan, qui coûta 26 l’ancienne Rhodésie du terre multicolore, à société du groupe de de minerai d’uranium US Military y expédia ces financières. Mais milliards de nos dollars Nord (l’actuelle Zamforte dominante jaune, la Société Générale de radioactif secrètement un contingent de son des parlementaires - la Médaille du mérite bie) alors britannique révélatrice de préBelgique, apprend de débarqué d’un bateau corps du Génie pour belges et journalistes pour sa contribution à où on entonnait «God sence d’uranium. Le scientifiques britannien provenance du la remettre en activité, contribuèrent à alerla victoire alliée. Il était save the Queen» (Que géologue sait que les ques les possibilités Congo), dans un entre- étendre les aérodroter l’opinion publique (suite en page 5). LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1314 | PAGE 4. stratégie | Le Congo, allié éternel des Puissants (suite de la page 4). le premier citoyen non américain à recevoir cette distinction créée en 1945 par un décret présidentiel. À l’époque, les restrictions sur l’information du temps de guerre n’étaient pas totalement levées, et si la citation mentionnait les «services rendus dans le cadre de la fourniture de matériau», elle ne détaillait pas à quel point les initiatives de Sengier avaient permis de modifier le cours le l’histoire. Sengier fut également fait Chevalier commandeur honoraire1 de l’Ordre de l’Empire britannique (KBE, 1956), Commandeur de la Légion d’honneur française, et Officier de l’Ordre de Léopold et de l’Ordre de la Couronne par le gouvernement belge. En 1948, il fut honoré par la communauté scientifique quand son nom fut donné à un nouveau minerai radioactif découvert au Congo, la «sengierite». L’homme resta directeur de la Société générale de Belgique et de l’Union minière jusqu’en 1949. Jusqu’en 1960, à l’indépendance du Congo, le Belge fit partie du conseil d’administration de la Société générale de Belgique et de l’Union minière et se retira à Cannes, où il mourut en 1963. LE GâCHIS. Il est clair que le Congo a été du bon côté de l’Histoire. Par ses mains et par son sous-sol dont l’apport a pesé sur le cours de l’histoire de la guerre et permit la victoire des Alliés, il a fortement participé à l’effort de guerre. Mais c’est la Belgique - la puissance tutélaire - qui en tire tout le profit. Elle aussi se trouve du bon côté de l’Histoire. Primauté du droit et de la morale, cette position refrène les visées des Grandes puissances qui ne peuvent lui ravir le Congo ou lui faire la guerre tant qu’elle garde en bon père de famille le trésor de l’Humanité… Mais voilà qu’en 1960, avec le mouvement des indépendances, tout périclite. L’élite congolaise veut l’indépendance. La Belgique hésite, et offre un plan de trente ans (Plan Jef van Bilsen, du nom de son concepteur, docteur en droit, professeur à l’Université de Louvain et Commissaire du Roi à la Coopération au développement, de 1964 à 1965). Le Plan veut que l’élite congolaise soit préparée avant d’accéder à l’indépendance. Impos- Shinkolobwe signifie «le fruit qui ébouillante». Du minerai d’uranium. dr. sible, l’élite est pressée prononce un discours de reprendre les rênes virulent dénonçant les du pouvoir d’état, abus de la politique quoi qu’il en coûte. coloniale belge deUn contre-manifeste puis 1885. Durci par veut l’indépendance l’expérience de son «immédiatement» arrestation, et, face et, «dans la plus toà la surenchère anti tale improvisation», la belge d’une partie de la Belgique accède à la presse internationale, demande. Le décor de il prend le contrepied la «crise congolaise» de la politique modéest planté… émery rée de ses débuts telle Patrice Lumumba, un qu’on peut la découvrir Tetela (Kasaï Oriental), dans son livre (publié ancien agent des comp- après sa mort). Au lieu tes chèques postaux de de s’adresser au roi Stanleyville (Kisandes Belges présent à gani), où il a été jugé et la cérémonie, et qui condamné en 1956 à un venait de prononcer emprisonnement d’un un discours paternaan pour avoir détourné liste convenu avec le de fonds, a travaillé président Kasavubu, dans une mine au SudLumumba commence Kivu, puis dans une son allocution par une brasserie à Léopoldville salutation «aux Congo(Kinshasa), devenu lais et Congolaises, journaliste, joue, avec aux combattants de Joseph Kasa-Vubu, un l’indépendance». Son Muyombe de Tshela discours, qui doit lui au Kongo Central, permettre de l’emporenseignant exclu du ter sur Kasavubu dans grand-séminaire - trop l’opinion des Congolais indépendant pour depolitisés, proclame venir prêtre catholique vivement que l’indé- joue les premiers rôles pendance marque la fin des luttes pour l’indéde l’exploitation et de pendance. Si ailleurs la discrimination et le en Afrique (Sénégal, début d’une ère nouCôte d’Ivoire, Togo, velle de paix, de justice Gabon, Cameroun, sociale et de libertés. etc.), la nouvelle élite Le roi des Belges se sauf exception joue sent offensé alors qu’il la tempérance avec se considère comme les puissances tutélaile père de l’indépenres qui offrent postes dance congolaise ayant ministériels dans les été l’auteur, en janvier anciennes métropoles 1959, d’un discours (Senghor, Houphouëtradiophonique par Boigny, etc.) et posilequel il est le premier tions enviées dans la Belge à annoncer offihaute fonction publique ciellement qu’il fallait en l’aidant à s’initier mener le Congo Belge aux nouvelles responà l’indépendance «sans sabilités politiques qui vaine précipitation et l’attend, le Congo au sans atermoiement fusous-sol qui recèle des neste». Baudouin veut ressources fabuleuses, se retirer et regagner trésor disputé de l’HuBruxelles, le premier manité, s’est trouvé ministre belge Gaston aux côtés de l’Occident Eyskens parvient à l’en triomphant, perd son dissuader et, le soir destin et voit sa classe même, lors d’un banpolitique maîtrisant à quet réunissant hompeine les rudiments de mes politiques congola politique internalais et belges, Patrice tionale être tentée par Lumumba s’efforce de le communisme vu de rectifier le mal que ses l’Occident comme un paroles ont pu provoennemi exécrable à éra- quer en prononçant un diquer. Les Congolais discours qui se veut savent désormais - par lénifiant dans lequel il l’actualité internationa- évoque un avenir de le récente - la place de coopération belgo-conleur pays quand l’Occi- golaise». dent s’ingénie à Genève Le mal est fait. Il est des mois durant dans profond. «Les effets le dossier du nucléaire du premier discours de iranien. Lumumba, retransmis Wikipedia: «Le 30 par la radio, se font rajuin, lors de la cérépidement sentir dans la monie d’accession population congolaise. à l’indépendance du Les paroles en sont pays, Lumumba - qui interprétées comme ana définitivement largué ti-belges, alors que les les libéraux et qui s’est fonctionnaires belges entouré de conseillers restent présents à tous étrangers de gauche les échelons de l’admi- La bombe atomique Little boy larguée sur Hiroshima. droits réservés. nistration congolaise et que, dans l’armée, le cadre d’officiers reste également belge en attendant la formation des premières promotions d’officiers congolais. Cette situation provoque, dans quelques casernes, une révolte qui gagne des populations civiles, surtout dans la capitale Léopoldville. Des officiers et aussi des cadres belges de l’administration sont chassés, malmenés et quelques-uns sont tués. Des émeutes visent les entreprises des blancs, des pillages ont lieu, des femmes européennes sont violées. Dès lors, une grande majorité de cadres européens du gouvernement et des entreprises - et pas seulement les Belges - prennent alors la fuite avec leurs familles. Lumumba en profite pour évincer les officiers belges et décrète l’africanisation de l’armée, tout en doublant la solde des soldats. La Belgique, jugeant qu’on ne peut plus avoir confiance dans le gouvernement congolais et dans son armée pour rétablir la sécurité, répond par l’envoi de troupes pour protéger ses ressortissants à Léopoldville, la capitale située dans le Bas-Congo, mais aussi dans d’autres régions». On connaît la suite tragique! Au Katanga, la Belgique pousse un Chrétien, anti-communiste, pro-occidental, ancien comptable Moïse Kapenda Tshombé à prendre le pouvoir. C’est la sécession katangaise. Il explique «faire sécession du chaos» qui règne à Léopoldville. Il appelle à la poursuite des liens privilégiés avec la Belgique et avec l’UMHK. Des troupes spéciales belges - des paras-commandos - débarquent au Katanga, suivis de 11.000 soldats belges acheminés en dix jours. Une intervention militaire qui surprend à l’étranger par l’ampleur des moyens mis en œuvre et par la rapidité de son déploiement. Voulant profiter elle de minerais du Katanga, la France envoie à Moïse Tshombe un renfort inespéré: le mercenaire Bob Denard qui débarque avec ses hommes. à son tour, le dissident lumumbiste Albert Kalonji Ditunga Mulopwe, un assistant agronome, proclame l’indépendance du Sud Kasaï. à Kinshasa, tentatives d’assassinat de Lumumba, arrestation, transfert au Katanga, assassinat par des Belges et des pro-Belges. Et, last but not least, coup d’état (soutenu par la CIA) contre le nonchalant Kasavubu. L’ancien secrétairecomptable et journaliste de la presse congolaise pro-belge Joseph Désiré Mobutu a pris le pouvoir. Au Kwilu, retour de Chine via le Caire en pointe avec l’anti-colonialisme, le pro-Lumumbiste Pierre Mulele lance ses jeunesses dans la brousse, massacre la population, pille couvents et œuvres des missionnaires catholiques pro-occidentales, fait exécuter colons européens et pro-régime, s’apprête à prendre le pouvoir dans la Capitale mais est stoppé à Masimanimba qui a érigé une digue pro-régime imprenable. Les pro-Belges. Seule issue: atteindre Brazzaville où trône un régime ami. Mulele y parvint par le Kwilu à bord d’une pirogue mais le socialiste Marien Ngouabi le livre à Bomboko, l’envoyé de Mobutu, craignant des représailles de «l’homme à la toque de Léopard». Dès le lendemain, Mulele est «châtié», publiquement torturé, se voit les yeux, les oreilles, le nez et les parties génitalesarrachés. Les membres amputés, mais toujours vivant, le chef rebelle est enfoui dans un sac poubelle et jeté dans le fleuve Congo. Mobutu triomphe. Il peut être reçu à la Maison Blanche, célébré comme le grand ami du monde libre, le défenseur des intérêts de l’Occident en Afrique. Il sera reçu 24 fois par la famille Bush, notamment à la résidence d’été sur Walker’s Point, à Kennebunkport et qui a adopté l’un de ses enfants… Avec le groupe de LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1314 | PAGE 5. Binza et la bénédiction de l’Occident, Mobutu peut régner sur le Zaïre et le diriger de main de fer. Il peut se permettre tous les excès dans un contexte de guerre froide et au nom de la stabilité quand survient l’écroulement du Mur de Berlin. L’Histoire a changé de cours… C’est le secrétaire d’état James Baker qui l’en avertit sur son yacht Le Kamanyola qui a jeté les amarres à N’sele avant que tous les services américains (CIA, Pentagone, Département d’état) conduits par l’ambassadeur Bill Richardson ne viennent lui faire les adieux des Américains («time is over») et le prévenir que s’il se maintenait au pouvoir, face à l’avancée des troupes de Laurent-Désiré Kabila, soutenues par une alliance régionale de «l’Afrique qui gagne», il serait abattu et son corps traîné à travers les rues de Kinshasa comme un chien! Mobutu affaibli et en pleurs revenait de Lausanne où il luttait contre un cancer de la prostate en phase terminale. L’Afdl faisait rage, des officiers loyalistes l’ont trahi. Laurent Désiré Kabila faisait son entrée dans Kinshasa libérée… Le Congo a échoué à se faire reconnaître son statut privilégié de pays stratégique (Mobutu l’avait compris et en a tiré profit). Notre pays s’est éloigné de sa trajectoire, abandonnant son destin. Dans la sous-région, le Cameroun, le Gabon, etc., sont restés dans leur orbite. L’Angola, exmarxiste a négocié sa mue. Comme le Congo voisin. Le Rwanda nous a-t-il pris notre place? à terme, rien n’est moins sûr... e Projet Manhattan fut mené par les ÉtatsUnis, le Royaume-Uni et le Canada. De 1942 à 1946, il fut dirigé par le major-général Leslie Richard Groves du corps des ingénieurs de l’armée des ÉtatsUnis. Sa composante militaire fut appelée Manhattan District et le terme «Manhattan» remplaça graduellement le nom de code officiel, Development of Substitute Materials, pour désigner l’ensemble du projet. Au cours de son développement, le projet absorba son équivalent britannique, Tube Alloys. Le projet Manhattan commença modestement en 1939 mais il finit par employer plus de 130.000 personnes et coûta près de USD 26 milliards de nos dollars. Les travaux de recherche et de production se déroulèrent dans plus de 30 sites, certains secrets, aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Canada. Deux modèles d’armes furent développés durant la guerre. Dans le premier modèle, dit de type canon, un bloc d’uranium était projeté sur un autre pour déclencher une réaction en chaîne. Les blocs étaient composés d’uranium 235, un isotope comptant pour 0,7% de l’uranium naturel. Comme il était chimiquement similaire à l’isotope le plus abondant, l’uranium 238, et avait presque la même masse, leur séparation fut difficile. Trois métho- des furent employées pour enrichir l’uranium: la séparation électromagnétique, la diffusion gazeuse et la diffusion thermique. Des travaux sur l’uranium, des recherches furent menées pour produire du plutonium. Des réacteurs furent construits au laboratoire national de Hanford dans l’État de Washington pour irradier l’uranium et le transmuter en plutonium. Ce dernier était ensuite séparé chimiquement de l’uranium. Le principe du canon employé pour le premier modèle d’arme ne pouvait pas être utilisé avec le plutonium et un modèle plus complexe fut développé dans lequel la réaction en chaîne était déclenchée par l’implosion du cœur de l’arme. Les travaux de conception et de fabrication des composants furent menés au Laboratoire national de Los Alamos dans le NouveauMexique. L’arme au plutonium fut testée pour la première fois lors de l’essai Trinity réalisé le 16 juillet 1945 à Alamogordo au Nouveau-Mexique. Les bombes Little Boy à l’uranium et Fat Man au plutonium furent respectivement utilisées lors des bombardements atomiques d’Hiroshima et Nagasaki. Le projet était étroitement contrôlé et hautement secret mais des espions soviétiques parvinrent à s’infiltrer dans le programme. Il fut également chargé de rassembler des informations sur les recherches atomiques allemandes. L Le soft international n Le Projet Manhattan Réponse au PM Muzitu débat | D ans une analyse, Adophe Muzitu, l’ancien Premier Ministre de Joseph Kabila affirme que la République Démocratique du Congo n’a pas de province. Dans une autre, sur le même ton, il conclut que la RDC n’a pas de budget. Inacceptable, explique JeanPierre Kambila Kankwende wa Mpunga, Communicant de la Majorité Présidentielle Le débat politique congolais est monté d’un cran ces dernières semaines. Il est sorti de ses confrontations habituellement de bas étage dans lesquelles certains de ses acteurs l’avaient cantonné jusqu’ici. En effet, dans une série de tribunes publiées par des journaux locaux, Adolphe Muzito s’exprime sur les sujets actuellement à l’ordre du jour de la problématique congolaise. Précisons qu’Adolphe Muzito n’est pas un citoyen congolais moyen. Il s’agit d’un universitaire, économiste, ancien Inspecteur des Finances, ancien Ministre du Budget, ancien Premier Ministre et actuellement Député à l’Assemblée Nationale. De son passage à la Primature, l’Hon. Muzito a laissé le souvenir d’un homme d’état, efficace, mais humble, soucieux, non pas de se mettre personnellement en avant, mais de donner de la valeur au travail de son équipe. De plus, il convient de mettre le doigt sur le fait que, sur le plan des idéologies politiques, l’homme se déclare de gauche. Il s’est montré récemment, au cours d’une série de conférences organisées par son parti PALU, pétri de valeurs de progrès. Personne ne conteste son attachement à la culture philosophique d’obédience marxisante. Débattre avec une telle personnalité ne saurait donc se limiter à une banale dispute. Il convient donc de remercier cet homme de culture et d’expérience, d’avoir sorti le débat politique congolais des caniveaux dans lesquels il traînait depuis fort longtemps. Enfin, nous pouvons échanger et nous opposer si nécessaire sur un autre registre que celui des invectives, des procès d’intention et des prétendues expertises difficilement démontrables. Les qualités reconnues au Premier Ministre ne devraient pas nous empêcher d’exercer l’es- là, les progressistes suivront. Nous divergeons quand il s’interroge de la même manière quant à ce qu’il faut faire pour financer les dépenses relatives à ces deux catégories qu’il a lui-même si bien établies. Jean-Pierre Kambila Kankwende wa Mpunga. DR. prit critique que nous impose notre devoir de citoyen relativement instruit. Les thèses reçues comme des vérités définitives méritent débat; les propositions savamment exposées demandent un enrichissement, ceci sans véhémence ni complaisance, c’est là, la condition de notre progrès à tous. De quoi s’agit-il ? Le Premier Ministre a publié, en l’espace de moins de deux mois, trois tribunes importantes à travers certains journaux de la Capitale. Dans la première, l’ancien Premier Ministre de Joseph Kabila affirme que la République Démocratique du Congo n’a pas de province (sic). Dans une autre, sur le même ton, il conclut que la RDC n’a pas de budget. Et voilà qu’en ce milieu du mois d’avril 2015, Adolphe Muzito affirme (avons-nous bien lu?) que la mise en place des provinces prévues par l’article 2 de la Constitution et les élections y afférentes risqueraient de conduire l’état congolais à la faillite. à moins que… Interrogations. On pourrait lancer tout un débat sur la notion de la faillite appliquée à l’état mais là n’est pas le problème d’aujourd’hui. On pourrait également disserter sur l’existence ou non des provinces ou d’un budget national dans notre pays. Le moment n’est pas à la discussion sur ces sujets. Ici, l’intérêt porte exclusivement sur la tribune consacrée à la mise en application de l’article 2 de la Constitution. La première surprise qu’impose la lecture de la trilogie de l’ancien locataire de l’avenue Lukusa, c’est la totale absence de référence aux valeurs de gauche. Le caractère purement technocratique des textes publiés est saisissant. En effet, on n’y trouve aucune audace politique. Est-ce à dire que la problématique de la décentralisation ne saurait s’analyser à travers une grille des valeurs progressistes? On peut se dispenser d’entrer dans les chiffres présentés par le Premier Ministre, puisqu’ils ressortent des documents officiels. De plus, la formation scientifique de l’auteur et la carrière qui a été la sienne convainquent chacun que les valeurs présentées ne sortent pas d’une quelconque imagination fertile, elles reflètent la vérité, mais la vérité comptable. Très humblement, je prétends que la vérité comptable ne correspond pas forcement à la vérité financière. Et comme la vérité financière, elle-même, ne saurait tout ordonner, comment alors construire une politique porteuse d’espoir au départ d’une vérité aussi étriquée? Il faut souligner que la politique ne peut se passer durablement des contraintes comptables, mais le raisonnement politique ne saurait s’enfermer dans les limites restreintes d’une certaine science financière. Le financier ambitieux ne fonde pas son avenir sur ce qu’il a en poche; il construit son futur sur sa détermination à utiliser rationnellement son disponible comme potentiel à fructifier. Pour l’histoire, il faut rappeler qu’en République Démocratique du Congo, la décentralisation est rentrée dans sa première phase dans la période de Gouvernance du Premier Ministre Adolphe Muzito «Mfumu Mpa» (le nouveau Chef). C’est sous sa coordination que furent initiées les premières missions d’études des limites des localités, territoires, villes et provinces à décentraliser. Le 25 août 2010, le Premier Ministre publia une brochure intitulée: «Installation de nouvelles provinces, défis et contraintes». La décentralisation aura un coup important, c’est là une évidence. Précisons qu’il est nécessaire de distinguer d’une part les dépenses d’investissement et d’autre part, les dépenses de fonctionnement et de rémunération du personnel politique. Le Premier Ministre établit cette distinction. Et jusque- s’assumer. Commençons par la question des investissements relatifs aux infrastructures absolument nécessaires au fonctionnement d’une province. Ainsi que Muzito l’écrivait luimême le 25 août 2010, 11 de nos 26 provinces sont actuellement équipées pour rendre les services qu’elles doivent à la population. Il reste donc 15 provinces à pourvoir. Toujours selon les chiffres de l’ancien Premier Ministre, il faut environ 1,5 milliard de FC par province pour construire les quatre bâtiments administratifs indispensables à une gestion acceptable. à ce chiffrage, il faut ajouter 1.566.000.000 FC pour les équipements de bureau et 16.209.000.000 FC pour les véhicules. C’est dire que ce que le Gouvernement Central devrait absolument sortir prochainement est d’environ 40.275.000.000 FC pour les bâtiments et 1.566.000.000 FC pour les équipements et encore 16.209.000.000 FC pour les charrois automobiles, soit un total de 40.275.000.000 FC, ce qui correspond à environ 44.000.000 US$. Qui peut croire que la RDC est incapable d’apprêter USD 44 millions pour respecter une disposition constitutionnelle? Quid des dépenses liées au fonctionnement et à la rémunération des animateurs? Puisque la thèse défendue ici est que chacun devrait assumer ses responsabilités, il ne s’impose pas d’entrer dans un chiffrage qui se situe hors du propos. Cependant, il reste vrai, ainsi que le faisait déjà remarquer l’Hon. Muzito dans sa publication du 25 août 2010 (text. cit.) qu’il y a des provinces absolument incapables aujourd’hui de soutenir le minimum nécessaire à l’entretien d’une équipe gouvernementale provinciale. En dehors de l’obligation de solidarité nationale que nous devons assumer au-delà de la responsabilité de chacun, il faut reconnaître que cette vérité-là n’est vérité que pour deux raisons. La première est que nous voulons vivre au-dessus de nos moyens. La seconde est que nous limitons notre perspective à un terme court, refusant ainsi de nous imposer des sacrifices qui nous amèneraient à sortir de cet état. Si le pouvoir central doit préparer, jusqu’à un certain point, l’installation des nouvelles provinces, les futures bénéficiaires de ce régionalisme politique voulu ne peuvent pas être mis en condition d’attendre que le coût de la gestion quotidienne de leurs entités provinciales ou autre incombe encore au Gouvernement Central. C’est une question de responsabilité. Le Premier Ministre, détenteur d’une culture progressiste avérée ne me démentirait pas si je lui rappelle que la politique relève d’abord de la volonté et de la capacité de conduire un peuple à réaliser ce qu’il a défini lui-même, non pas seulement comme un idéal abstrait mais comme ses véritables objectifs de progrès. Celui qui veut quelque chose doit en payer le prix! Penser autrement relève de l’irresponsabilité. Or, l’irresponsabilité ne saurait être de gauche. Qu’ont voulu les Congolais réunis à Sun City en se mettant d’accord sur le régionalisme politique? Que voulait le Législateur constitutionnel en proposant au peuple congolais des articles précis sur la décentralisation? Pour l’histoire, rappelons que l’Hon. Député avait personnellement pris une part active tant à Sun City que lors du débat sur le texte constitutionnel. Déçus d’une gouvernance de plus de trente ans d’une dictature extrêmement centralisatrice, les Congolais ont voulu une organisation qui place les gouvernants proches des gouvernés et de leurs réalités. Pensaient-ils qu’il soit possible d’opérer une telle mutation politique sans des coûts de divers ordres? La sagesse populaire nous apprend qu’«on ne peut pas cueillir des roses sans affronter les épines». Le leader politique doit savoir sortir de sentiers battus. Il doit être capable de bousculer les réalités. Ce n’est pas en améliorant la bougie que l’on a créé l’électricité. Au militant marxiste du PALU, d’il y a quelques années, il faut rappeler que si Lénine avait attendu que les contradictions du capitalisme s’exacerbent par elles-mêmes pour que vienne la Révolution d’octobre 1917, celle-ci ne se LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1314 | PAGE 6. serait jamais produite et les progrès sociaux que cette dernière a induits au sein du système capitaliste luimême, ne se seraient pas concrétisés. De plus, le matérialisme philosophique, base du socialisme, auquel adhère l’Hon. Muzito attribue une place importante à la volonté et à la détermination des hommes pour changer les choses. N’affirmet-on pas dans la culture marxiste, partagée par l’ancien Premier Ministre, que ce sont les masses qui font l’histoire. Ici on parle d’hommes, pas du rôle de la finance. mercenaire. Le raisonnement présenté par l’ancien Premier Ministre dans cet article semble assis sur un binôme axiomatique qui, jusqu’ici, plombe culturellement le développement de notre pays. Trop d’intellectuels de chez nous par leurs pensées et leurs agissements démontrent, à tort, que: w a. Pour bien servir son pays, il faut d’abord être bien payé. w b. L’argent de l’état n’appartient à personne, nous pouvons donc le partager sans égard. Il y a là, une «mentalité de mercenaire» que nous devons quitter de toute urgence. Partant de cette «antivaleur», on ne critique pas les émoluments disproportionnés que la classe politique s’attribue, on pense faire avancer la République en généralisant jusqu’à un certain niveau ce partage suicidaire. Enfermés dans cet axiome, nous ne nous posons plus la question de la volonté et par conséquent des sacrifices qu’il faut endurer pour sortir le pays du sous-développement et l’amener à l’émergence. Voilà ce qui, inconsciemment, pousse certains parmi nous à penser que la condition pour amener une entité provinciale à assumer son avenir et à prendre ses propres responsabilités dépend d’abord de l’argent disponible à distribuer. Il va sans dire qu’il faut distinguer parfaitement les investissements nécessaires à l’installation des infrastructures indispensables, des privilèges qu’il faudrait réserver aux uns et aux autres. Lorsque la situation l’impose, et c’est le cas pour notre pays, le leader politique doit avoir la lucidité, le courage et la capacité de convaincre son élite et respectivement son peuple à accepter les sacrifices nécessaires à la quête de ses objectifs. Pourquoi l’ancien Premier Ministre pense qu’il est essentiel de payer les membres des Assemblées Locales? Sous Mao Zedong et jusqu’à très récemment, les membres des Assemblées Locales de la Chine Populaire ne recevaient aucune indemnité. Il a fallu attendre que le pays se développe pour penser à leur rembourser les frais. Aujourd’hui encore, tout en étant un des pays les plus riches du monde, les membres des Assemblées Locales de la République Helvétique (Suisse) y sont comme miliciens. Ils travaillent pour leurs localités. Comment comprendre que l’on suggère de bloquer, une fois de plus, la décentralisation sous prétexte qu’il n’y aura pas de moyens suffisants pour payer gracieusement la gouvernance locale? L’option progressiste face à ce problème est de demander à chacun de faire un effort pour son entité. Il y a de nombreux exemples à travers le monde. Les Congolais peuvent aussi s’inspirer de ceux qui aiment véritablement leur pays. Aimer c’est s’engager; aimer c’est souffrir. Nous devons abandonner la «mentalité mercenaire». Que le ton quelque peu sévère de cette critique ne trompe personne. L’histoire retiendra du Premier Ministre Muzito l’image d’un homme qui a apporté, certes parmi d’autres, la stabilité à la monnaie nationale. Les entreprises qui boostent aujourd’hui notre secteur minier, moteur de la croissance actuelle, sont pour la plupart entrées en RDC alors que M. Muzito mettait en œuvre la politique de Joseph Kabila Kabange. Il convient de rappeler aussi que c’est son Gouvernement qui avait obtenu pour la République la suppression de l’endettement qui plombait le développement de notre pays. Il est également bon de se souvenir que malgré les difficultés de la trésorerie nationale, Muzito, l’homme de gauche, alors Premier Ministre, avait amélioré quelque peu le traitement réservé aux fonctionnaires. Examiner sous l’angle de la volonté politique à côté des paramètres financiers, la problématique de la décentralisation aboutira, si nous nous mettons réellement au travail, à faire de la RDC un pays où le lait et le miel couleront en abondance pour tous ses fils et ses filles. JPierre Kambila K n l’actu | L’ONU lance à Kin JC Masangu, toujours le «dialogue stratégique» aussi inspiré, sort «Paroles tracé à New York de Gouverneur» J à ses proches hilares - il en aurait de moins en moins, soupire-t-il depuis qu’il n’est plus à la Banque Centrale - l’homme qui soufflera en août ses 62 bougies, né le 18 août 1953 à Likasi, 16 ans de Banque Centrale, avait coutume de rappeler une sagesse bien de chez nous: «Munoko ya Mukolo elumbaka solo mais elobaka vérité», le vieillard peut avoir mauvaise haleine, sa bouche sort des vérités). Fils de l’ambassadeur à la retraite Jacques Masangu-a-Mwanza, JCMM (Jean Claude Masangu Mulongo) ou Gouv’ - comme l’appellent affectueusement ses amis, voire Ngouvou, paraphrasant une publicité diffusée sur la Rtnc» - publie un énième ouvrage. Diplômé de l’École internationale de Genève, puis du Worcester Polytechnic Institute (Massachusetts et de la Louisiana State University, Etats-Unis) voici «Liloba ya «Gouv»», «Paroles de Gouverneur» qu’il porte lundi 27 avril sur les fonts baptismaux dans l’emblématique Salon Congo du GHK devant - on imagine - un parterre d’indéfectibles potes, annonce un carton, montrant qu’il s’agirait, cette fois - peut-être, inspire le carton - d’une série de paroles prononcées en public, Jean-Claude Masangu Mulongo. dréservés. lors des réunions high nevel au cours d’une carrière riche débutée aux Etats-Unis dans des hauts-fourneaux, poursuivie à la Citi à Kin puis, à l’arrivée de l’Afdl, à la tête de l’Institut d’émission. Nous sommes en 1997 et c’est LDK qui le nomme après l’avoir auditionné et approuvé son «ambition». père du FRanC. En 2002, il est confirmé par Joseph Kabila Kabange qui le reconduit en 2008. Masangu a été l’artisan de la réforme monétaire qui a vu la création du franc congolais. Sur le modèle de la chanson culte caritative «We are the World» (enregistrée par le supergroupe américain USA for Africa en 1985, écrite par Michael Jackson et Lionel Richie et coproduite par Quincy Jones et Michael Omartian), le Gouv’ réunit un groupe de musiciens congolais talentueux qui sort un tube aux rythmes desquels cet amateur de danse aime s’élancer sur toutes les pistes. D’octobre 2007 à octobre 2008, Masangu préside au nom du Congo le Groupe des Vingt-Quatre (G24) du FMI (Fonds monétaire international) et défend les projets de réforme des institutions financières internationales lancées par le DG du Fonds, un certain DSK. Le Gouv’ a publié aux éditions Prestige Communication (France) un livre - Pourquoi je crois au progrès de l’Afrique, préfacé par Michel Camdessus, directeur général honoraire du FMI - retraçant son parcours et sa vision du Continent, plus particulièrement de son pays. JCMM affirme détenir plusieurs motifs pour croire au progrès du Congo et de l’Afrique. Entre autres figure en bonne place la croissance. Il ne peut y avoir de développement sans la croissance. L’Afrique a enregistré ces dix dernières années une croissance moyenne entre 5 et 6 %. Le Congo affiche un taux de croissance de 5,6% de 2002 à 2009, affirme l’auteur, taux qui caracole les 9% depuis. D’après JCMM, les po- tentialités de l’Afrique ne peuvent devenir réalité que si les Africains acquièrent le savoir et le savoir-faire. Ce qui implique la formation de l’élite et la masse à travers des écoles techniques et professionnelles afin de disposer d’une main d’œuvre qualifiée. Il ne peut y avoir de développement durable sans infrastructures, ajoute-til. Dans la majorité des pays africains, si pas tous, il y a actuellement un foisonnement des infrastructures dans les domaines de l’énergie, des routes, des TIC, soutient l’auteur. Ces infrastructures contribuent à améliorer la compétitivité du Continent, écrit Jean-Claude Masangu. Elles constituent pour l’auteur un autre motif de croire au progrès de l’Afrique. Les pays africains apurent progressivement leur dette. Ceci est rendu possible par le programme dit «pays pauvres très endettés», PPTE, à la grande satisfaction du «Ngouvou». Il trouve dans ce programme une autre raison de croire au progrès de l’Afrique, rappelle que vingt pays africains ont atteint le point d’achèvement PTTE et cinq autres ont atteint le point de décision.Depuis qu’il a quitté la BCC, ce forgeron mais papa gâteux ou papa gâteau, passe des heures à son domicle avec ses enfants et petits-enfants. Mais trouve le temps de penser le Congo. alunga Mbuwa n oseph Kabila Kabange a reçu en audience vendredi 24 avril le secrétaire général adjoint des Nations unies en charge des Opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous à la tête d’une délégation qui comptait le représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies au Congo, chef de la Monusco, Martin Köbler et le représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations unies aux Opérations et état de droit, David Gressly. D’origne française, Hervé Ladsous est venu évaluer la situation sécuritaire du pays faisant suite au vœu exprimé à New York lors du débat sur le redimentionnement des forces de la Monusco et le refus de Kinshasa de mener des opérations conjointes anti-FDLR avec la suit et qui va se poursuivre», a-t-il déclaré Hervé Ladsous, avant de former le vœu que se trouve ainsi renforcée la confiance entre les Nations unies et le Congo. Hervé Ladsous. dr. Monsco et le refus des autorités congolaises de limoger deux généraux engagés dans les combats au Kivu contre les FDLR et contre lesquels les Nations Unies formuleraient des accusations en rapport avec les droits de l’homme. Le «dialogue stratégique» voulu par les Nations unies avec Kinshasa, a été au cœur de l’entretien, a expliqué Hervé Ladsous au sortir de l’audience. Ce dialogue, lancé par les Nations unies, «est un travail qui se pour- Otages du Kivu, «des agents privés» C harles Bambara, directeur de l’information publique de la Monusco, a déclaré que les trois personnes enlevées jeudi 23 avril au Kivu (à Kibumba, une trentaine de kms au nord de Goma) sont des «agents privés» en lien avec la Monusco. Elles sont employées par une société privée travaillant en sous-traitance pour UNMASS», le service d’action antimines des Nations unies, a-t-il poursuivi Bambara à l’Afp démentant une Charles Bambara. dr. source onusienne non autrement identifiée qui, la veille, avait fait état à la même agence de presse d’un kidnapping de «trois agents de la Monusco, dont un international». A ccusé de monter une nouvelle rébellion du M-23 à partir de l’Ouganda, Bertrand Bisimwa, leader du mouvement rebelle réfute tout sur Rfi. «S’il y a une nouvelle rébellion en gestation quelque part, le M23 n’en fait pas partie, assure Bertrand Bisimwa. Parce que le M23 est suffisamment averti des enjeux de l’heure, il ne peut donc pas se permettre aujourd’hui d’offrir un prétexte au gouvernement du pays pour se défaire du processus électoral ou se défaire de ses obligations de traquer les groupes armés y compris les FDLR. Nous savons très bien que si aujourd’hui une rébellion naissait au pays, ce sera une rébellion qui pourrait permettre au gouvernement de se défaire de ses obligations là, et le M23 ne peut pas commettre cette erreur. Nous sommes ici en Ouganda où nous sommes des réfugiés, nous n’avons pas le droit de porter des armes en Ouganda, nous n’avons pas le droit de nous organiser comme un mouvement rebelle contre notre pays, ici, en Ouganda». Retrouvez-nous sur notre site web: http://www.kabila-desir.org, sur Youtube ou rejoignez-nous directement phone number +243842303030. LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1314 | PAGE 7. LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1314 | PAGE 8. l’affaire des 153 villages modernes | L’affaire des 3 millions de logements Omari, le patron de la firme Omari Oil & Cie, se prévalait d’un chèque volé frappé d’opposition U Lors de son audition au Sénat, l’argentier national Henri Yav Muland ne met pas de gants de velours. Il évoque la thèse d’une tentative d’escroquerie internationale au préjudice de l’état congolais. Les USD 15 millions que réclame l’homme d’affaires Omari Moussa wa Ndjumbu n’ont jamais été retracés par aucune institution. DReservés. ne orale avec débat et ciété Omari Oil & Cie cole d’accord viserait Il n’empêche! La Pré- dien Al Moattassem Société Omari Oil & tenfait convoqués deux Sprl (dont le siège est le financement du sidence de la Républi- Contracting, ni par la Cie Sprl et la Banque tative ministres auditionà Kinshasa, commune projet des 3 millions que, la Primature et la société congolaise béCongolaise en liquidad’es- nés vendredi 24 avril de Limete) offre un de logements. Valeur Banque Centrale du néficiaire, Omari Oil tion est assis sur une cro- celui en charge contrat de partenaglobale: USD 120 mil- Congo ont toutes été & Cie Sprl, ni par la transaction financière, quedu dossier, Eugène riat au ministère du lions. Un acompte de saisies par l’homme banque britannique, dont les nombreuses rie Serufuli NgayabaDéveloppement Rural 15 millions de dollars d’affaires Omari la Lloyds TSB Bank interrogations qu’elle internationale de haut seka (Développement en vue d’ériger 3 américains aurait été Moussa wa Ndjumbu de Londres. Et cela a soulevées et le flou vol déjouée à KinsRural) et son collègue millions de logements payé par la société qui réclame réparadepuis 2008! qui l’entoure, semhasa par la Banque des Finances, Henri compris dans 153 saoudienne à la sotion. Entre-temps, la Conclusion logique de blent confirmer son Centrale du Congo. Yav Muland mais la villages modèles mociété Omari Oil & Cie Lebanese Canadian l’argentier national inexistence et tendent Au cœur une société présentation de ces dernes. Dans le cadre Sprl par un chèque Bank a été incriminée Henri Yav Muland: à corroborer la thèse de droit congolais deux membres du de la mise en œuvre n°308445 daté du 5 de blanchiment de «En dépit de l’abond’une tentative d’es- Omari Oil & Cie Gouvernement a été à de ce contrat, Omari décembre 2007 tiré capitaux et de finandance des ressources croquerie internatioSprl - du nom de son ce point claire comme Oil & Cie Sprl aurait sur la Lloyd’s TSB cement du terrorisme financières que l’on nale, dans laquelle sepropriétaire, l’homme l’eau de roche que signé le 25 avril 2007, Bank de Londres, et inscrite sur la liste reconnaît aux entrerait peut-être tombée d’affaires Omari tout était «pure perte à Ryad, en Arabie chèque remis à l’ennoire du Trésor Améprises et autres orla société congolaise Moussa wa Ndjumbu, de temps», de l’avis Saoudite, un protocaissement à la Lebaricain. Elle a mis la ganismes saoudiens, Omari Oil & Cie Sprl. qui a signé lors du des Sénateurs euxcole d’accord avec nese Canadian Bank clé sous le paillasson. il est quand même Comment, en effet, régime 1+4 un contrat mêmes d’autant qu’à son bailleur de fonds, de Beyrouth pour être Au même moment, la difficilement conceva- ne pas penser ainsi de partenariat avec la suite d’une motion le groupe Moattasem porté sur le compte Banque Congolaise ble qu’après environ lorsqu’on constate, le Ministère du Déved’ordre invoquant la Contracting appartede la firme congolaise Sprl ayant subi le sept ans, le partenaire non seulement que le loppement Rural en saisine des Cours et nant au Prince saououvert sur les livres contrecoup, a vu se saoudien, qui a dépen- partenaire saoudien vue d’ériger à travers Tribunaux, soit l’Insdien Moathassen Bin de la Banque Congorompre ses équilibres sé USD 15 millions, de la Société Omari le pays 3 millions de titution judiciaire, Saoud Bin Abdellaziz laise à Kinshasa. Or, fondamentaux. Elle ne se manifeste pas Oil & Cie Sprl n’a logements dans 153 une autre Institution (qui se rendra luila Banque Congolaise est poussée à la dissoet reste sans réaction, jamais approché les villages modèles moà savoir le Sénat, même à Kinshasa en affirme n’avoir jalution forcée, et son aussi bien pour réclaInstances étatiques et dernes. n’avait pas à se mêler juillet 2007 en vue de mais reçu ce transfert patron incarcéré. mer la somme mise gouvernementales de Un Sénateur Bya’Ene du dossier au risque procéder à la pose de parce que le chèque Entre-temps, aucune à disposition de la la RDC pour un proEsongo Nelson est d’effaroucher l’autre. la première pierre de n°308445 tiré sur la trace du paiement des partie congolaise, que jet si important qui tombé sur le dossier Mais de quoi s’agit-il? construction de ces Lloyd’s TSB Bank USD 15 millions n’a pour la poursuite du devait nécessairement et, le plus sérieuseL’affaire remonte au 153 villages modèles de Londres, était un jamais été fournie, ni projet pour lequel il impliquer les autoriment du monde, a régime de transition au village pilote de chèque volé, falsifié et par le tireur du chèaurait sorti cet ar(suite en page 10). rédigé une question dit 1+4 quand la soMenkao). Le protofrappé d’opposition. que, le Groupe saougent. Ce litige entre la LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1314 | PAGE 9. l’affaire des 153 villages modernes | Une mystification la visite du prince saoudien venu poser la première pierre d’un village moderne à Menkao (suite de la page 9). sations des Autorités Publiques, mais aussi l’attitude de principaux intervenants a semé des doutes sur l’authentification et la véracité des instruments de paiement usités dans le cadre de cette opération. Pour ne prendre que le cas de la Lebanese Canadian Bank, qui devait encaisser le produit du chèque de USD quinze millions, cette banque a affirmé que le chèque en question avait été volé et frappé d’opposition. C’est ici le lieu de rappeler que nombre d’escrocs agissent, de nos jours, au plan international, en usant souvent des instruments financiers volés, litigieux ainsi que des messages frauduleux. De la sorte, ils aboutissent, par voie des complicités diverses, à entraîner la responsabilité, soit des établissements financiers, soit des Banque Centrales ou encore des Etats à l’effet de désaffecter les ressources publiques». la question orale de l’HON. Sénateur. Excellences Messieurs les Ministres, Dans son discours sur l’état de la nation prononcé en date du 15 décembre 2014 devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès, le Président de la République, Chef de l’état, nous a fait part d’un projet, éminemment bénéfique pour le pays profond, celui de créer des villages modernes sur l’ensemble du territoire national en vue de promouvoir l’émergence de la République Démocratique du Congo et d’assurer le bien-être de notre peuple. Le Gouvernement Central entend construire dans tout le pays 3 millions de logements sociaux pour permettre au peuple congolais d’avoir un habitat décent conformément à l’art. 48 de la Constitution. Tout en nous félicitant de cette «vision», il nous a paru utile de nous intéresser aux différentes initiatives existantes en la matière. En effet, d’après nos investigations, la Société Omari Oil & Cie Sprl, une société de droit congolais, avait conclu en date du 19 janvier 2006 un partenariat avec le Ministre du Développement Rural en vue de la construction, en République Démocratique du Congo, des 153 villages modernes ainsi répartis: w 1. Province de Bandundu: 14 villages dont 3 dans le territoire de Feshi, 4 dans le territoire de Kahemba, 7 dans le territoire de Kasongo-lunda. w 2. Province du BasCongo: 14 villages dont 3 dans le territoire de Madimba, 1 dans le Kimvula, 4 dans le territoire de Luozi, 3 dans celui de MbanzaNgungu et 3 autres dans le territoire de Songololo. w 3. Province de l’équateur: 14 villages dont 4 dans le territoire de Bosobolo, 4 dans celui de Businga, 3 dans le territoire de Mobayimbongo et 3 autres dans celui de Yakoma, w 4. Kasaï Occidental: 14 villages dont 5 dans le territoire de Dekese, 6 dans celui d’Ilebo et 3 autres dans le territoire de Luebo. w 5. Kasaï Oriental: 14 villages dont 4 dans le Kabeya-Kamwanga, 3 dans le territoire Katanda, 4 dans celui de Lupatapata et 3 autres dans le territoire de Tshilenge. w 6. Province du Katanga: 14 villages dont 2 dans le territoire de Bukama, 2 dans celui de Kamina, 3 dans le territoire de Manono, 3 dans celui de Moba et 4 autres dans le territoire de Pweto. w 7. Province de Maniema: 14 villages dont 5 dans le territoire de Kabambare, 2 dans celui de Kailo, 5 dans le territoire de Pangi et 2 autres dans celui de Kibombo. w 8. Province du NordKivu: 15 villages dont 13 dans le territoire de Masisi et 2 autres dans celui de Rutshuru. w 9. Province Orientale: 16 villages dont 5 dans le territoire de Basoko, 6 dans celui d’IsangiYanonge et 5 autres dans le territoire de Yahuma. w 10. Province du SudKivu 14 villages dont 6 dans le territoire Fizi, 4 dans celui de Kalehe et 4 autres dans le territoire de Mwenga. w 11. Ville de Kinshasa: 10 villages dont les Communes de Kimbanseke, Kisenso, Maluku, Mont-Ngafula et N’sele devraient avoir chacune 2 villages. Chaque village devait Le Ministre du Développement Rural, Eugène Serufuli Ngayabaseka. ARCHIVES droits réservés. avoir 20 maisons de 4 chambres, 1 séjour, 1 cuisine et 1 salle de bain. Soit un total de 3.060 maisons pour 15.300 citoyens congolais en difficulté. L’acquisition de ces maisons était conditionnée par l’engagement de leurs bénéficiaires à s’adonner à la production agricole basée sur la culture de Kenaf et de 5 Ha d’autres cultures à exploiter. Ce qui allait permettre aux bénéficiaires de rembourser le crédit-maison au bout de 5 ans. Kenaf est une culture qui sert à la production de pâte à papier. Pour permettre aux bénéficiaires de ces logements sociaux d’écouler leurs produits agricoles, le projet prévoyait l’installation de onze usines sorbilite à raison d’une usine par province. La technologie de sorbilite transforme les fibres de Kenaf en matières premières servant à la fabrication de différents meubles et matériaux tels que portes, fenêtres, placards, plafonds, meubles à tiroirs. Ce qui allait satisfaire tant soit peu les besoins nationaux en matière de construction et de création d’emplois. Dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet, la société Omari Oil & Cie Sprl signera en date du 25 avril 2007, à Ryad, en Arabie Saoudite, un protocole d’accord avec le groupe Moattasem Contracting en vue du financement de cet important projet pour une valeur globale de 120 millions de dollars américains. Notre chargé d’affaires de l’époque à notre ambassade en Arabie Saoudite en donne la confirmation par sa lettre n°13268/A/SPK/ l12/2007 du 02/05/2007 adressée à Son Excellence Monsieur le Ministre d’état en charge des Affaires étrangères et de la Coopération Internationale concernant cet accord de financement. En réaction à cette correspondance de notre chargé d’affaires, le Ministre d’état en charge des Affaires étrangères et de la Coopération Internationale va inviter, par sa lettre n° 130/19/ CH/0583 du 15 mai 2007, le Ministre du Développement Rural à «actualiser ledit projet et à en définir tous les contours». Le 5 décembre 2007, un acompte de 15 millions de - dollars américains fut libéré par chèque tiré sur la Lloyd’s TBS Bank/ Londres. Le 18 décembre 2007, le chèque fut remis à encaissement à la Lebanese Canadian Bank/Beyrouth. Le 10 janvier 2008, le montant de 15 millions de dollars américains fut transféré par la Lebanese Canadian Bank à la Banque Congolaise sous le n°CD-0432swift 0993360072. Le Prince Moathassen Bin Saoud Bin Abdellaziz, du reste bailleur de fonds, viendra luimême à Kinshasa en juillet 2007 procéder, au village pilote de Menkao, à la pose de la première pierre de construction de ces 153 villages modèles. Depuis ce temps, rien n’est fait. Les 15 millions se sont volatilisés entre le Banque Congolaise, liquidée, la Banque Centrale du Congo et le Ministère du Développement Rural. Saisi par la Société Omari Oil & Cie Sprl, le Premier Ministre d’alors, Monsieur Adolphe Muzito, aujourd’hui Député National, avait écrit à Monsieur le Gouverneur de la Banque Centrale du Congo au sujet de ce transfert de 15 millions de dollars américains par sa lettre n° RDC/GCIPM/446/2009 du 5 mars 2009. La Cellule Nationale des Renseignements Financiers, CENAREF en sigle, souligne, dans sa lettre n° CENAREF/ S.E/083/12 adressée en date du 28 février 2013 à l’Avocat Conseil de la Société Omari Oil & Cie Sprl que c’est la Banque Centrale du Congo, liquidatrice de la Banque Congolaise, qui doit payer à ladite Société les 15 millions des dollars américains dissipés. Messieurs les Ministres, Suite à la dissipation de ces 15 millions de dollars américains, notre pays a perdu les 120 millions de dollars, les 153 villages modèles, les 3.060 maisons, les 11 usines sorbilite, les 765.000 tonnes de fibres de Kenaf, les recettes potentielles de 29.039.400 $ US à tirer de la production Kenaf et de milliers d’emploi que ce projet allait générer. Quel gâchis en ce moment où nous travaillons tous pour un Congo émergent? Monsieur le Ministre du Développement Rural, Voudriez-vous répondre aux questions suivantes pour éclairer le peuple congolais à travers ses représentants, les Honorables Sénateurs ici présents? w 1. Où sont partis les 15 millions des dollars américains constituant la première tranche de ce projet de 120 millions des dollars américains? w 2. Quelles sont les dispositions qu’avait prises votre ministère en vue d’assurer le suivi, l’encadrement et la bonne fin de ce projet notamment en ce qui concerne le renforcement des capacités de son initiateur, eu égard à la dimension du projet et à son impact direct indiscutable sur le développement de nos territoires et sur le vécu quotidien du Congolais. w 3. étant donné que le transfert de fonds s’effectue à travers l’intermédiation bancaire dont la supervision et le contrôle reviennent à LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1314 | PAGE 10. la Banque Centrale du Congo, quelles sont les dispositions qui ont été prévues à ce niveau en vue d’un encadrement efficient de cette opération? w 4. Le Ministère du Développement Rural a-t-il mis en œuvre les passerelles de collaboration existant entre les ministères du Gouvernement notamment avec le Ministère des Finances? w 5. Dans le cadre du recouvrement par la Société Omari Oil & Cie Sprl du montant dissipé, le Ministère du Développement Rural s’était-il assuré de l’implication dû Ministère des Finances, autorité tutélaire de la Banque Centrale du Congo, en vue d’inviter celle-ci à faire rentrer cette société dans ses droits et à garantir la traçabilité de ces fonds? w 6. Quelle a été la réponse que TOUS avez réservée à l’avis judicieux émis par le Ministre d’état en charge des Affaires étrangères et de la Coopération Internationale dans sa lettre du 15 mai 2007 invitant votre ministère à définir tous les contours de ce projet? w 7. Comment le Ministère dont vous avez la charge entend-il remédier à cette défaillance manifeste en vue de permettre à la Société Omari Oil & Cie Sprl de récupérer ses fonds et d’apporter sa contribution au programme gouvernemental visant à assurer la modernisation de notre pays et son émergence dans un proche avenir? Monsieur le Ministre des Finances, Voudriez-vous répondre à ces questions pour édifier le peuple congolais à travers ses représentants, les Honorables Sénateurs ici présents: w 1. Où sont partis les 15 millions des dollars américains constituant la première tranche de ce projet de 120 millions des dollars américains? w 2. Que dites-vous de la lettre de la Cellule Nationale des Renseignements Financiers (CENAREF) qui établit la responsabilité de la Banque Centrale du Congo dans le payement des 15 millions des dollars américains à la Société Omari Oil & Cie Sprl? w 3. Quand est-ce que la Banque Centrale du Congo versera les 15 millions des dollars américains à la Société Omari Oil & Cie Sprl pour permettre à celleci de relancer ce projet et d’obtenir le décaissement des 105 millions des dollars américains restants auprès du Groupe Moattasem Contracting afin de soulager tant soit peu le peuple congolais en matière d’habitat décent et de participer au programme du Gouvernement dans la construction des logements sociaux? w 4. Comment pensezvous redorer l’image de la RDC ternie par la dissipation de ces 15 millions? Je vous remercie. Fait à Kinshasa, le 20 mars 2015, Sénateur Bya’Ene Esongo Nelson. Réponses du ministre Serufuli. Honorable Président, Honorables Membres du Bureau, Honorables Sénateurs, Nous sommes heureux de nous retrouver devant votre auguste Assemblée pour répondre à la Question Orale avec débat nous adressée par l’Honorable Sénateur Bya’Ene Esongo Nelson, relative au programme de construction de 153 villages modèles en République Démocratique du Congo. Avant toutes choses, nous tenons à remercier très sincèrement l’auteur de la Question Orale pour l’intérêt qu’il manifeste pour le Ministère du Développement Rural. Depuis plusieurs années, le Ministère du Développement Rural a mis sur pied un programme visant à valoriser les approches tendant à faciliter la création des emplois et l’accroissement des revenus en milieu rural dans le but d’accompagner les populations vers leur auto-prise en charge. Honorable Président, Honorables Membres du Bureau, Honorables Sénateurs, En liminaire, nous tenons à rappeler le principe selon lequel les Hommes passent, les institutions restent. C’est en vertu de ce principe de continuité des affaires de l’état que nous sommes devant vous en ce moment pour répondre à des faits qui remon(suite en page 11). l’affaire des 153 villages modernes | Omari affirme avoir bénéficié d’un transfert de 15 millions de dollars mais la Congolaise lui oppose un démenti (suite de la page 10). tent à la période 2005 - 2009. Le dossier du projet de construction de 153 villages modèles en République Démocratique du Congo remonte à la Transition 1+4. Depuis lors, cinq Ministres se sont succédés à la tête du Ministère du Développement Rural. En effet, le 19 janvier 2006, le Ministère du Développement Rural a signé, avec Omari Oil & Cie Sprl, une société de droit congolais, un accord de partenariat ayant pour objet l’exécution des projets visant à lutter contre la pauvreté et à améliorer le cadre de vie par la construction de 153 villages modèles en milieux ruraux. Aux termes de cet Accord, la société Omari Oil & Cie Sprl s’engageait à: w 1. Participer à la recherche et la mobilisation des ressources nécessaires: humaines, matérielles et financières pour la réalisation des projets précités; w 2. Assurer la construction de 153 villages modèles et l’encadrement de la culture du Kenaf, celui de la culture vivrière et, enfin, d’assurer l’aviculture; w 3. Promouvoir la transformation du Kenaf en produits finis; w 4. Assurer l’entretien des voies de desserte agricole permettant le renforcement des capacités des communautés de base dans la production du Kenaf; w 5. Garantir que le programme et les projets seront réalisés en collaboration avec le Ministère du Développement Rural dans les délais convenus; w 6. Garantir que les fonds accordés par les partenaires financiers pour l’exécution de ces projets seront affectés et utilisés pour la construction de 153 villages modèles et pour les autres activités; w 7. Respecter la tutelle du Ministère du Développement Rural et lui fournir régulièrement le rapport par le biais du Service National de l’Habitat Rural, SENHARU en sigle; w 8. Assurer la commercialisation du Kenaf, de ses dérivées et d’autres produits agro-pastoraux. De son côté, le Ministère du Développement Rural avait pris les engagements ci-après: w 1. Appuyer et accom- à g., le ministre des Finances Henri Yav Muland et à dr., son Vice-ministre des Finances Albert Mpeti lors d’une audition à la Chambre Haute du Parlement. ARCHIVES droits réservés. pagner les efforts de la société Omari Oil & Cie Sprl dans l’exécution de ce projet de construction de 153 villages modèles, dans la culture du Kenaf et d’autres activités en faveur des communautés rurales, par les facilités administratives, l’exonération des taxes, la sécurité des personnes et des biens nécessaires au projet; w 2. Garantir à la société Omari Oil & Cie Sprl l’exécution du projet; w 3. Assurer le suivi et la bonne marche de l’exécution du projet; w 4. Garantir l’autonomie administrative et financière à la Société Omari Oil & Cie Sprl au cours de l’exécution des projets. Il faut préciser que cet Accord, dans son article 4.1, était conclu pour une période de 5 ans renouvelable sur entente de deux parties. Le 16 février 2006, le Ministère du Développement Rural donne mandat à la Société Omari Oil & Cie Sprl pour entreprendre les démarches en vue d’obtenir un financement pour le compte de la République Démocratique du Congo auprès de ses partenaires financiers, conformément aux règles et usages de la Federal Reserve Bank des états-Unis et de la Chambre de Commerce International, dans le cadre des actions du Ministère du Développement Rural. Il est entendu que toute stipulation, toute convention, tout accord pris par le mandataire demeure sujet à ratification par le Gouvernement via le Ministère du Développement Rural avant sa mise en œuvre. Honorable Président, Honorables Membres du Bureau, Honorables Sénateurs, Après cette présentation des faits qui, permettez-nous à présent de répondre aux questions posées par l’Honorable Sénateur Bya’Ene Esongo Nelson. Première question. Où sont passés les 15 millions de dollars américains constituant la première tranche de ce projet de 120 millions de dollars américains? Réponse. Il importe de souligner que, dans le mandat donné à Monsieur Omari Moussa wa Ndjumbu pour rechercher le financement auprès de ses éventuels bailleurs, il était stipulé ce qui suit, nous citons: «Toute stipulation, toute convention, tout accord pris par le Mandataire demeure sujet à ratification par le Gouvernement via le Ministère du Développement Rural avant sa mise en œuvre», fin de citation. Le PDG de la société Omari Oil & Cie Sprl, M. Omari wa Moussa Ndjumbu, affirme par sa lettre du 3 février 2009 qu’un acompte de 15 millions de dollars américains a été versé par la Société Al Moattassem Contracting à son entreprise par un chèque tiré sur la Lloyd’s TSB Bank de Londres, chèque remis à l’encaissement à la Lebanese Canadian Bank de Beyrouth. Or, la Banque Congolaise soutient, de son côté, qu’il n’y a pas eu transfert de ces 15 millions de dollars américains parce que le chèque en question avait été volé, falsifié et frappé d’opposition. Ce que conteste la société LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1314 | PAGE 11. Omari Oil & Cie Sprl. En date du 3 février 2009, le PDG de la société Omari Oil & Cie Sprl envoie un mémorandum au Premier Ministre lui demandant de prendre des mesures pour rendre disponibles les fonds dont il est question mais dont la Banque Congolaise ne reconnaît pas le transfert. Dans sa réponse, le Premier Ministre demanda au Gouverneur de la Banque Centrale du Congo de procéder à la vérification de ces faits. Depuis lors, c’est la guerre totale entre la société Omari Oil & Cie Sprl et, d’une part, la Banque congolaise, et, d’autre part, la Banque centrale du Congo qu’elle accuse de complicité avec la première. Pour faire toute la lumière sur cette affaire, la Banque Centrale du Congo a entrepris les actions ci-après: w 1. Diligenter une mission d’information le 11 août 2008 auprès de la Banque congolaise avec pour objet de vérifier les opérations du compte de la Lebanese Canadian Bank de Beyrouth en les livres de la Banque Congolaise entre décembre 2007 et mai 2008, étant donné que la société Omari Oil & Cie Sprl affirme que les 15 millions de dollars avaient été transférés le 10 janvier 2008. Cette vérification faite sur base d’extraits et d’historiques des comptes de la période sous analyse, n’avait pu retracer l’encaissement de cette somme par la Banque Congolaise en faveur de la société Omari Oil & Cie Sprl. w 2. Requête d’informations au Liban et en Grande Bretagne. Par lettre référencée GOUV/14/n°000944 du 08 août 2008, l’Institut d’émission a demandé à la Commission de contrôle bancaire du Liban de diligenter un contrôle en vue de «vérifier la traçabilité de l’opération de transfert de la somme de USD 15.000.000 en les livres de la Lebanese Canadian Bank/ Beyrouth» et de faire un rapport confidentiel à la Banque centrale du Congo. La Commission de contrôle bancaire du Liban avait, à son tour, orienté cette requête vers la Commission spéciale d’investigation du Liban. De même, par lettre GOUV/14/ n°001282 du 08 octobre, la Banque centrale du Congo avait écrit à la Bank of England lui demandant de diligenter un contrôle auprès de la Lloyd’s TSB Bank afin de procéder à la «vérification de la réalité de l’opération de transfert de la somme de USD 15.000.000 en les livres de cette dernière banque au bénéfice de la Lebanese Canadian Bank Beyrouth» et d’adresser, également, un rapport confidentiel à la Banque centrale du Congo. Selon les informations obtenues de la Banque Centrale du Congo, ces deux requêtes n’ont jamais eu de suite jusqu’à ce jour. Par conséquent, sauf nouvelles preuves contraires, nous considérons qu’il n’y a pas eu décaissement en faveur de la Société Omari Oil & Cie Sprl d’un acompte de 15 millions de dollars américains. Il faut relever, en passant, que la Banque Congolaise a été liquidée en 2013. Deuxième question. Quelles sont les dispositions qu’avait prises votre Ministère en vue d’assurer le suivi, l’encadrement et la bonne fin de ce projet notamment en ce qui concerne le renforcement des capacités de son initiateur, eu égard à la dimension du projet et à son impact direct indiscutable sur le développement de nos territoires et sur le vécu quotidien du Congolais? Réponse. Le renforcement des capacités allait débuter avec la phase d’exécution du projet. C’est à ce moment-là que le Ministère du Développement Rural allait procéder au renforcement des capacités, non seulement de l’initiateur du projet et de toutes les personnes en charge de l’exécution de celui-ci, mais aussi des populations bénéficiaires pour la pérennisation du projet. Or, comme nous venons de le dire plus haut, ce projet n’a jamais connu un moindre début d’exécution. Troisième question: étant donné que le transfert de fonds s’effectue à travers l’intermédiation bancaire dont la supervision et le contrôle reviennent à la Banque Centrale du Congo, quelles sont les dispositions qui ont été prévues à ce niveau en vue d’un encadrement efficient de cette opéra(suite en page 12). l’affaire des 153 villages modernes | Si, à Riyad, les milliardaires courent la rue, il est impensable que l’un d’eux ait oublié ses 15 millions de dollars (suite de la page 11). tion? Réponse. Le Ministère du Développement Rural n’avait pas des dispositions particulières à prendre pour règlementer le transfert des fonds, car cela ne rentre pas dans ses attributions. La République Démocratique du Congo dispose d’une loi bancaire en fonction de laquelle se font toutes les opérations bancaires et de crédit. Il s’agit de la loi n°003j2002 du 02 février 2002 relative à l’activité et au contrôle des établissements de crédit. De ce fait, la seule autorité légale qui a en charge de promouvoir le bon fonctionnement des systèmes de compensation et de paiement; d’élaborer la réglementation et de contrôler les établissements de crédit; d’édicter les normes et règlements concernant les opérations sur les devises étrangères en RDC demeure la Banque Centrale du Congo, tel que stipulé au titre cinq de la loi bancaire précitée. Comme nous l’avons mentionné plus haut, cette dernière a initié une mission d’information en août 2008, mission qui n’a pas pu retracer un quelconque versement de cette somme dans le compte de Monsieur Omari Moussa wa Ndjumbu à la Banque Congolaise. Quatrième question. Le Ministère du Développement Rural a-t-il mis en œuvre les passerelles de collaboration existant entre les Ministères du Gouvernement, notamment avec le Ministère des Finances? Réponse: La collaboration entre les différents Ministères est règlementée par l’Ordonnance-loi portant organisation et fonctionnement du Gouvernement, modalités pratiques de collaboration entre le Président de la République et le Gouvernement ainsi qu’entre les membres du Gouvernement. Dans le cas présent, comme il n’y a jamais eu Accord de financement engageant le Gouvernement de la République, il n’y avait pas de passerelles particulières à mettre en place entre nos deux Ministères. Cinquième question. Dans le cadre du recouvrement par la Société Omari Oil & Cie Sprl du montant dissipé, le Ministère du Développement Rural s’était-il assuré de l’implication du Ministère des Finances, autorité tutélaire de la Banque Centrale du Congo, en vue de faire rentrer cette société dans ses droits et garantir la traçabilité de ses fonds? Réponse. Nous avons répondu à cette question qui a la même quintessence que la première. Nous trouvons néanmoins curieux que depuis janvier 2008, la Société Omari Oil & Cie Sprl n’ait jamais saisi son partenaire pour lui faire part des allégations de la Banque Congolaise, et de réclamer, le cas échéant, l’émission d’un autre chèque. Sixième question. Quelle a été la réponse que vous avez réservée à l’avis judicieux émis par le Ministre d’Etat en charge des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale dans sa lettre du 15 mai 2007 incitant à définir tous les contours du projet? Réponse. Comme dit précédemment, M. Omari n’a jamais transmis l’Accord signé avec Al Moattassem Contracting au Ministère du Développement Rural pour approbation. Septième question. Comment le Ministère dont vous avez la charge entend-il remédier à cette défaillance manifeste en vue de permettre à la Société Omari Oil & Cie Sprl de récupérer ses fonds et d’apporter sa contribution au Programme Gouvernemental visant à assurer la modernisation de notre pays et son émergence dans un proche avenir? Réponse. Nous tenons à rappeler que le préalable à la mise en œuvre de l’Accord signé entre Omari Oil & Cie Sprl et le Ministère du Développement Rural, à savoir l’approbation de l’Accord de financement par le Gouvernement n’a pas été rempli. Dès lors, il n’y a pas lieu de parler d’une quelconque défaillance dans le chef du Ministère dont nous avons la charge. Honorable Président, Honorables Membres du Bureau, Honorables Sénateurs, Nous esti- mons, à notre humble avis, avoir répondu aux préoccupations de l’Honorable Bya’Ene Esongo Nelson et nous restons à votre entière disposition pour d’autres clarifications éventuelles. Nous vous remercions de votre aimable attention. Eugène SERUFULI n RéPONSES Du ministre Henri Yav. Honorable Président du Sénat, Honorable Membres du Bureau du Sénat, Honorables Sénateurs, Après les réponses de mon collègue, le Ministre du Développement Rural, je m’en m’en vais, à mon tour, rencontrer les préoccupations relatives aux aspects financiers, exprimées par l’Honorable Sénateur Bya’Ene Esongo Nelson dans la deuxième partie de sa question orale avec débat. J’ose espérer que les clarifications et précisions que je vais fournir à la Chambre Haute de notre Parlement permettront d’apporter la lumière sur le volet financement de ce dossier. Mais avant tout, je voudrais vous réitérer mes remerciements, Honorable Président, Honorables Sénateurs, pour la compréhension dont vous avez fait montre à mon égard, en acceptant le report de la séance consacrée aux réponses à cette question orale. En effet, comme le dossier date de près de sept ans, il m’a fallu réunir tous les éléments afin d’éclairer, comme il se doit, la lanterne des Honorables Sénateurs. C’est pourquoi, en vue de permettre à votre Auguste Chambre de bien appréhender les contours de l’aspect financier de ce dossier, je voudrais, avant tout, vous donner un bref rappel historique des faits à l’origine du litige, objet de la question orale. Honorable Président, Honorables Membres du Bureau, Honorables Sénateurs, Tout part des lettres adressées, respectivement les 20 février et 27 mars 2008, par la Société Omari Oil & Cie Sprl à la Banque Centrale du Congo, par lesquelles cette société sollicitait l’arbitrage de l’Institut d’émission sur le litige qui l’oppose à la Banque Congolaise sarl. La Société Omari Oil & Cie Sprl informait la Banque Centrale du Congo être bénéficiaire d’un financement global de USD 120 millions suivant un Protocole d’Accord signé avec le Groupe Al Moattassem Contracting du Royaume d’Arabie Saoudite, pour la construction, à partir de janvier 2008, de 153 villages modèles et modernes en République Démocratique du Congo. En exécution dudit protocole d’accord, une première tranche de USD 15 millions aurait été disponibilisée, selon la Société Omari Oil & Cie Sprl, par son bailleur des fonds saoudien, par chèque n°308445 du 05 décembre 2007. Ce chèque devait être payé à la société Omari Oil & Cie Sprl via la Lebanese Canadian Bank, basée à Beyrouth, au Liban, et qui était correspondant étranger de la Banque Congolaise sarl où la Société Omari Oil & Cie Sprl détenait un compte bancaire. Le chèque était tiré sur la Lloyds TSB Bank, établie à Londres, en Angleterre. Cette banque aurait effectué la transaction sous le code WX73LNS9JJ. Contactée par sa cliente, la société Omari Oil & Cie Sprl, la Banque Congolaise l’informa de son impossibilité de pouvoir libérer le paiement de la somme de USD 15 millions, étant donné que le chèque susmentionné était, selon les informations reçues de son correspondant la Lebanese Canadian Bank, un chèque volé et frappé d’opposition. Depuis lors, un litige judiciaire a pris corps, faisant l’objet d’échange de correspondances entre les deux parties en conflit et impliquant notamment la Présidence de la République, la Primature et la Banque Centrale du Congo, cette dernière en tant qu’Autorité de Régulation et de Contrôle du système bancaire congolais. Dans le but de tenter de tirer cette situation au clair, l’Institut d’émission a mené les actions suivantes: w Première action, diligence d’une mission d’information de la Banque Centrale du Congo à la Ban- que Congolaise. Les conclusions de cette mission ont, d’une part, relevé l’inexistence de la traçabilité du montant de USD 15 millions dans les comptes correspondants de la Banque Congolaise sprl auprès de la Lebanese Canadian Bank et, d’autre part, elles ont soulevé des doutes sur cette transaction, notamment sur le chèque n°308445 tiré sur la Lloyds TS Bank et sur l’Avis de Débit ayant fait référence au message de transfert des fonds. Ces doutes portaient sur la forme de ces documents (chèque et avis de débit), sur les coordonnées des donneurs d’ordre, sur la signature portée sur le chèque ainsi que sur l’heure à laquelle l’Avis de Débit a été établi, soit 21 h55’. w Deuxième démarche entreprise, notification des conclusions de la mission a été faite à la Banque Congolaise Sarl et à la Société Omari Oil & Cie Sprl, respectivement, par les lettres référencées du Gouverneur de la Banque Centrale n°001283 et 001284, toutes deux datées du 08 octobre 2008. à cet effet, l’Institut d’émission avait suggéré à la Société Omari Oil & Cie Sprl de relancer à souhait l’émetteur dudit chèque afin que l’intéressé puisse confirmer ou infirmer l’effectivité et la matérialité de la débition opérée sur son compte. w Troisième action menée par la Banque Centrale, saisine de la Commission de Contrôle Bancaire du Liban ainsi que de la Bank of England, respectivement par les lettres du Gouverneur n° 00944 du 08 août 2008 et 001282 du 08 octobre 2008. Dans ces lettres, la Banque Centrale sollicitait, de ces autorités de supervision bancaire, la vérification de la traçabilité de l’opération de transfert de la somme de USD 15 millions à partir de la Lloyds TSB Bank/ Londres vers la Lebanese Canadian Bank/ Beyrouth et d’en faire rapport confidentiel à la Banque Centrale du Congo. à ce jour, la Banque Centrale du Congo n’a pas encore reçu les réponses attendues de la Commission de Contrôle Bancaire du Liban, ni de la Bank of England. LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1314 | PAGE 12. De même, la Société Omari Oil & Cie Sprl n’a jamais fourni à l’Institut d’émission des éléments requis de confirmation de la débition du compte de l’émetteur du chèque. Vers les années 2010, la Lebanese Canadian Bank a été incriminée de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme et inscrite sur la liste noire du Trésor américain. Ce qui a valu sa dissolution après cession de ses actifs à la Société Générale de Banque au Liban, en sigle SGBL. Et presqu’à la même période, la Banque Congolaise Sprl a connu une rupture totale de ses équilibres fondamentaux ayant suscité sa mise en dissolution forcée. Enfin, le litige entre la Société Omari Oil & Cie Sprl et la Banque Congolaise en liquidation a fait l’objet d’un procès devant le Tribunal de Commerce de Kinshasa/Gombe. Le tribunal s’est prononcé en novembre 2014 pour, d’une part, débouter la Société Omari Oil & Cie Sprl qui sollicitait que le liquidateur de la Banque Congolaise puisse acter dans le passif de la liquidation la dette de USD 15 millions et, d’autre part, acquitter le liquidateur pour manque de preuves sur le transfert de ladite somme. Ce bref rappel des faits effectué, permettez-moi, à présent, Honorable Président du Sénat, Honorables membres du Bureau du Sénat, Honorables Sénateurs, de répondre aux questions spécifiques que l’Honorable Sénateur, auteur de la question orale, m’a adressées. à la première question pour savoir où sont partis les USD 15.000.000 constituant la première tranche de ce projet de USD 120.000.000, ma réponse, basée sur les faits que je viens de décrire, est que le chèque n°308445, émis le 05 décembre 2007 par la Lloyds TSB Bank/ Londres, d’un import de quinze millions de dollars américains n’a jamais été payé par la Lebanese Canadian Bank/Beirut car déclaré comme titre volé et frappé d’opposition. à la requête de la Banque Centrale du Congo, le tireur, en l’occurrence le Groupe Al Moattassem Contracting du Royaume d’Arabie Saoudite et le bénéficiaire, à savoir la Société Omari Oil & Cie Sprl de Kinshasa/Limete, n’ont jamais pu, depuis 2008, fournir les preuves matérielles de débition du compte auprès de la Lloyds TSB Bank/Londres. S’agissant de la 2ème question relative à la lettre de la Cellule Nationale des Renseignements Financiers (CENAREF) qui établit la responsabilité de la Banque Centrale du Congo dans le paiement des 15 millions de dollars américains à la Société Omari Oil & Cie Sprl, il y a lieu de relever que la lettre n° CENAREF/S.E./083/12 adressée le 28 février 2013 par la CENAREF à l’Avocat Conseil de la Société Omari Oil & Cie Sprl sprl ne traduit qu’une simple opinion, qui n’engage que son seul auteur, étant donné que la CENAREF n’a jamais pu étayer sa conviction d’éléments probants et n’a jamais mené des investigations poussées auprès de différents intervenants dans le dossier. Même le rapport, auquel se réfère la CENAREF dans sa lettre à l’avocat de la société Omari Oil & Cie Sprl, n’a jamais été signé et c’est la copie de ce rapport, mieux de ce projet de rapport, que cet organisme m’a transmis, en réponse à ma demande de renseignements, comme seule pièce du dossier en sa possession. Pourtant, la CENAREF a la possibilité, dans ses compétences, de contacter les Cellules de renseignements financiers du monde entier, dont celle du Liban, en vue de l’aider à enquêter sur cette opération. Elle ne l’a jamais fait. La Banque Centrale du Congo, de son côté, déclare n’avoir jamais reçu copie de cette lettre de la CENAREF. Elle s’étonne, au contraire, de la position de la cette Cellule, qui semble accréditer une transaction, pour le moins confuse, qui serait assimilable à une vaste escroquerie internationale visant à désaffecter les fonds du Trésor Public Congolais. En tout état de cause, le Gouverneur de la Banque Centrale du Congo avait, par sa lettre n°000574 du 28 mai 2009, notifié (suite en page 13). l’affaire des 153 villages modernes | L’affaire Omari Oil & Cie Sprl et Banque Congolaise paraît être une tentative d’escroquerie (suite de la page 12). à la Société Omari Oil & Cie Sprl que le litige en cause relève du domaine des relations contractuelles privées, dans lesquelles la Banque Centrale ne peut normalement pas s’ingérer, car il s’agit d’un conflit entre une banque privée et son client. La troisième question vise à savoir quand la Banque Centrale du Congo versera les 15 millions de dollars américains à la Société Omari Oil & Cie Sprl pour permettre à celle-ci de relancer le projet et d’obtenir le décaissement des 105 millions des dollars américains restants auprès du Groupe Al Moattassem Contracting afin de soulager tant soit peu le peuple congolais en matière d’habitats décents et de participer au Programme du Gouvernement dans la construction des logements sociaux. Les réponses déjà données aux questions précédentes situent clairement qu’il n’existe aucune créance dont la Société Omari Oil & Cie Sprl devrait attendre paiement, ni de la Banque Congolaise actuellement en liquidation, ni de la Banque Centrale du Congo. Il y a également lieu de préciser que l’Institut d’émission est l’autorité mandante de la liquidation de la Banque Congolaise mais que ce processus est piloté par l’Association Momentanée «De Wolf & Partners, Global Business Consulting et Lubala & Associés» qui est liquidateur. Au terme du procès entre la Société Omari Oil & Cie Sprl et la liquidation de la Banque Congolaise devant le Tribunal de Commerce de Kinshasa/Gombe, la requête de ladite Société avait été rejetée par le Tribunal de céans en novembre 2014 pour manque de preuves. Enfin, la quatrième question qui m’est posée est celle de savoir comment je pense redorer l’image de la RDC ternie par la dissipation de ces USD 15 millions. Ainsi que je viens de le démonter à travers le rappel des faits que j’ai effectué, il est utile de préciser et de souligner que, jusqu’à preuve du contraire, il n’y a pas eu dissipation de quinze millions de dollars américains. En conséquence, l’image du pays n’a pas été ternie car la réalité de la transaction en cause n’a jamais été prouvée. En effet, non seulement depuis 2008, la Société Omari Oil & Cie Sprl ainsi que son partenaire saoudien sont incapables de fournir les preuves pouvant confirmer et matérialiser la débition du compte auprès de la Lloyds TSB Bank/Londres, mais à ce jour, soit 7 ans après le versement du soi-disant premier acompte, le Groupe Al Moattassem Contracting du Royaume d’Arabie Saoudite ne s’est jamais inquiété du non démarrage du projet. En dépit de l’abondance des ressources financières que l’on reconnaît aux entreprises et autres organismes saoudiens, il est quand même difficilement concevable qu’après environ sept ans, le partenaire saoudien, qui a dépensé USD 15 millions, ne se manifeste pas et reste sans réaction, aussi bien pour réclamer la somme mise à disposition de la partie congolaise, que pour la poursuite du projet pour lequel il aurait sorti cet argent. Comme vous pouvez vous en rendre compte, Honorable Président, Honorables Sénateurs, ce litige entre la Société Omari Oil & Cie Sprl et la Banque Congolaise en liquidation est assis sur une transaction financière, dont les nombreuses interrogations qu’elle a soulevées et le flou qui l’entoure, semblent confirmer son inexistence et tendent à corroborer la thèse d’une tentative d’escroquerie internationale, dans laquelle serait peutêtre tombée la société congolaise Omari Oil & Cie Sprl. Comment, en effet, ne pas penser ainsi lorsqu’on constate, non seulement que le partenaire saoudien de la Société Omari Oil & Cie Sprl n’a jamais approché les Instances étatiques et gouvernementales de la RDC pour un projet si important qui devait nécessairement impliquer les autorisations des Autorités Publiques, mais aussi l’attitude de principaux intervenants a semé des doutes sur l’authentification et la véracité des instruments de paiement usités dans le cadre de cette opération. Pour ne prendre que le cas de la Lebanese Canadian Bank, qui devait encaisser le produit du chèque de USD quinze millions, cette banque a affirmé que le chèque en question avait été volé et frappé d’opposition. C’est ici le lieu de rappeler que nombre d’escrocs agissent, de nos jours, au plan international, en usant souvent des instruments financiers volés, litigieux ainsi que des messages frauduleux. De la sorte, ils aboutissent, par voie des complicités diverses, à entraîner la responsabilité, soit des établissements financiers, soit des Banque Centrales ou encore des états à l’effet de désaffecter les ressources publiques. En conclusion, Honorable Président, Honorables Sénateurs, les éléments que nous venons de vous livrer, indiquent qu’il n’y a pas eu dissipation de quinze millions de dollars américains destinés au projet de construction de 153 villages modèles en RD Congo, car tout simplement ce montant semble n’avoir jamais été versé à la société Omari Oil & Cie Sprl. Le Ministère des Finances reste, toutefois, à la disposition de votre auguste Chambre en cas d’éléments nouveaux nécessitant un complément d’informations. Entretemps, je remets au Bureau du Sénat toute la documentation, en notre possession, se rapportant à ce dossier. Je vous remercie de votre aimable attention. Henri Yav Muland n Ministre des Finances, Kinshasa 24 avril 2015. AVIS à MANIFESTATION D’INTéRÊT Source de financement: KfW RECHERCHONS INVESTISSEURS OU GESTIONAIRES POUR CHE EN RDC Le bureau allemand d’ingénieur-conseil Fichtner a été engagé par la REGIDESO (sous financement de la Banque de développement allemande KfW), afin d’identifier des investisseurs privés en République Démocratique du Congo qui s’intéressent à participer au financement ou à la gestion de plusieurs mini-centrales hydroélectriques (CHE) en RDC. Il s’agit des projets suivants, qui sont soit à réhabiliter soit à construire comme installation complètement nouvelle. Fichtner va exécuter des calculs sur la rentabilité des projets, y compris la rémunération du capital investi à fin d’assurer que le rendement soit suffisant pour les investisseurs privés. Mbuji Mayi • Centrale Hydroélectrique de Tshala II (nouvelle centrale, environ 6600kW Il est à noter que l’expérience dans le domaine de l’électricité est un atout. Les dossiers de manifestation d’intérêt rédigés en langue française doivent parvenir, par E-mail, à l’adresse ci-dessous au plus tard trois (3) semaines de la date de l’annonce. Cette expression d’intérêt par écrit vous donnera aussi accès à un atelier d’information autour de la fin du mois de Mai 2015 à Kinshasa où prendront part les Gouverneurs des Provinces concernées et le Ministre de l’Energie et Ressources Hydrauliques ou leurs représentants. Projets sélectionnés : Mwene Ditu • Centrale Hydroélectrique de Tshilomba (nouvelle centrale, environ 1350kW) Idiofa • Centrale Hydroélectrique de Combilim (à réhabiliter ou nouvelle centrale, ≈ 200kW) • Centrale Hydroélectrique de Ifwanzondo (à réhabiliter ou nouvelle centrale, ≈ 200kW) Gungu • Centrale Hydroélectrique de Lukunia (nouvelle centrale, environ 330kW) L’électricité produite par ces centrales servira en priorité à assurer le fonctionnement des installations de pompage de l’eau potable qui appartiennent à la REGIDESO. Si vous êtes intéressé à participer à la gestion et/ou au financement de ces CHEs veuillez fournir les détails suivants de votre entreprise : • Chiffre d’affaires des 5 dernières années • Nombres d’employées (actuellement) • Expérience en RDC ou en Afrique-subsaharienne Si vous êtes intéressés à ces projets, nous vous prions de nous contacter, aux coordonnées ci-dessous. Fichtner est prêt à discuter avec vous personnellement les détails supplémentaires. Vous pouvez profiter du fait que notre équipe d’expert sera sur place pour vous recevoir. Contact : Fichtner GmbH & Co.KG Ingénieur-conseil A l’attention du Docteur Helfried Unger et de Mr. Richard Guimond. E-mail: [email protected] LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1314 | PAGE 13. mon porte-monnaie | Fête et blues Michelle Obama vue par de la presse la «Chief of Stuff» de la «First à Washington Lady» américaine L M Barack Obama samedi 25 avril au traditionnel dîner de la presse. dr. a presse américaine était à l’honneur samedi 25 avril avec le traditionnel dîner de l’association des correspondants de la Maison Blanche au cours duquel le président en fonction est toujours tenu de rivaliser avec un, ou une, humoriste de renom en tentant de faire rire à ses dépens. La profession avait été également mise en avant cinq jours plus tôt à l’occasion de l’attribution des prix Pulitzer pour le journalisme. WhatsApp, facebook et... twitter. Une fête pourtant obscurcie par la découverte que deux des lauréats - Natalie Caula Hauff et Rob Kuznia, honorés respectivement pour des enquêtes publiées par le Post and Courier de Charleston (Caroline du Sud) et le Daily Breeze (Californie) - ne fréquentaient plus les salles de rédaction depuis la publication de leurs travaux. La première, âgée de 31 ans, est chargée désormais des relations publiques pour le comté de Charleston. Le second, 39 ans, travaille pour sa part comme conseiller pour la presse de la fondation pour la Shoah de l’université de Californie du Sud. Ce dernier a expliqué sa décision de quitter le journalisme pour des raisons matérielles: un niveau de vie jugé incompatible avec des projets familiaux. Un journaliste du service économique du Washington Post, Jim Tankersley, a mis en perspective le 24 avril ces deux décisions individuelles en consultant les statistiques du département du travail. Selon le résultat de ses recherches, l’emploi est en effet partout en recul dans la presse en dehors des mégapoles de Los Angeles et de New York, et de la capitale fédérale. À l’échelle du pays, ces dernières concentrent désormais un poste de journaliste sur cinq au lieu d’un poste sur huit en 2004. Ailleurs, 12.000 postes ont été perdus en dix ans, que le journaliste du Washington Post a mis en regard avec la création de 20.000 postes dans le domaine des relations publiques. Originaire de l’Oregon, Jim Tankersley a raconté l’hémorragie qui a frappé la rédaction du quotidien local The Oregonian, dont deux lauréats du prix Pulitzer ont quitté également la pratique du journalisme pour des raisons économiques. L’écosystème médiatique préservé de la capitale fédérale n’est d’ailleurs pas épargné par les remises en cause. Le site Politico a en effet mis en ligne samedi matin un article consacré au blues des correspondants de la Maison Blanche, fragilisés par le recours intensif par la présidence Obama à des réseaux sociaux qui relativisent l’importance de la salle James S. Brady, celle où se déroulent les briefings du porteparole Josh Earnest. Gilles Paris n Le Monde. ichelle Obama, la Première Dame américaine, ne doit pas trembler, tout ce qui est dit par sa «petite sœur» lui rend un bel hommage. Décidément, aux étatsUnis, l’heure est aux révélations sur les Premières dames. Après Hillary Clinton, c’est au tour de Michelle Obama. Mais, alors que les indiscrétions sur la candidate démocrate à la présidentielle 2016 étaient plutôt négatives, celles sur Michelle Obama ne la montrent que sous son bon jour. Kristen Jarvis, qui a été pendant sept ans son assistante la plus proche (la «Chief of Stuff»), a quitté son poste, à 34 ans, considérant qu’il était temps pour elle de faire autre chose. Peu connaissent Kristen Jarvis, personne discrète, et pourtant considérée par beaucoup comme la «petite sœur» de Michelle Obama. Bras droit de la Première Dame, elle lui était indispensable dans chacun de ses faits et gestes à la Maison Blanche. Et, surtout, elle lui est fidèle, même après son départ. Son rôle est très souvent comparé à celui de Reggie Love, qui fut son pendant auprès de Style irréprochable: toujours bien habillée, elle est aussi et surtout très bien coiffée. RTR. si «cool». Son histoire avec les Obama commence en 2005 lorsqu’elle rejoint l’équipe de Barack, bien avant que celui-ci ne devienne le premier président noir des états-Unis (2008). Puis, elle devient l’assistante de Michelle en 2008 et, à partir de cette date, elle va la suivre où que la première dame se rende. Et finalement, elle va aussi s’occuper des filles Obama, Malia et Sasha, quand elles prennent l’avion pour accompagner leurs parents par exemple. Les Obama ont accueilli Kristen Jarvis dans leur famille et elle pourrait presque être considérée comme un membre à part entière de ce clan si soudé. Et, pour cause, si le lien qui l’unit à Michelle est fort c’est aussi parce que Jarvis, qui a grandi à Columbia, a perdu ses parents et un frère il y a quelques années déjà. Des heures passées ensemble, en voiture, en avion, à parler de tout et de rien avec la première dame les ont rapprochées. Michelle lui demandant même de l’accompagner dans ses séances de sport et plus précisément de corde à sauter, exercice dans lequel Michelle excelle. Sportive donc, la Première Dame des états-Unis est impliquée dans un programme pour lutter contre l’obésité, notamment infantile, véritable fléau outreAtlantique. Michelle Obama a lancé le programme «Let’s move» il y a cinq ans. Ainsi, on l’a déjà vu plusieurs fois se déhancher pour la bonne cause. En mars dernier, sur le plateau de la célèbre Ellen DeGeneres, elle n’a pas hésité à effectuer sa chorégraphie en compagnie de la présentatrice. Décidément très branchée, Michelle Obama a également initié le hashtag #GimmeFive («Tape m’en cinq!»), sur Twitter. Des stars comme Beyoncé, Hugh Jackman l’ont suivi en postant des vidéos d’eux en pleine séance de sport... Si les stars semblent donc apprécier cette Première Dame si «cool», ses collaborateurs ne sont pas en reste. On comprend alors le déchirement qui a été celui de Kiristen Jarvis au moment où elle a décidé de partir. Elle a quitté les Obama après sept années de bons et loyaux services, mais avant de prendre sa décision finale, Jarvis en a évidemment parlé avec Michelle, puisqu’elles parlent de tout. La Première Dame l’a conseillée et «m’a dit de rester jusqu’à ce que j’ai une bonne situation». Et d’ajouter que Michelle Obama a toujours été un mentor. La Première Dame semble bien perdue sans Kristen Jarvis à qui elle envoie un mail ou un texto après chaque interview pour avoir son avis. Michelle Obama est connue pour son style irréprochable: toujours bien habillée, elle est aussi et surtout très bien coiffée ce qui n’est pas si facile avec de tels cheveux, comme l’explique Kristen Jarvis. En effet, l’assis- tante raconte que son travail consistait aussi, pendant la campagne de la présidentielle 2008, à trouver des salons de coiffure «afro» de qualité, dans chaque ville où les Obama se rendaient. Jarvis reste persuadée que, malgré le fait qu’elle ait trouvé un nouveau travail, elle va rester proche de Michelle Obama, même si elles ne se voient plus aussi souvent. Lors de son dernier vol sur le Air Force One, Jarvis a accompagné les Obama à Selma pour la commémoration de l’anniversaire des droits civiques. Tous ont goûté ce moment particulier d’accompagner le premier président américain noir. Et Kristen Jarvis de raconter l’émotion qui était palpable car ils ont aussi réalisé tout le chemin qu’ils avaient parcouru depuis l’élection de Barack Obama. En fin d’interview, Jarvis, émue, raconte comment Michelle Obama lui a fait une fleur en la faisant sortir à l’avant de l’avion en compagnie des autres membres de la famille présidentielle. Après un portrait si flatteur, on est en droit de se demander si le camp démocrate ne devrait pas voir une autre first lady se lancer, à son tour dans la politique? un Allemand ou un SudCoréen avec leur passeport respectif. Sans surprise, les États-Unis et le Royaume-Uni arrivent en tête: Américains et Britanniques ont facilement accès à 147 destinations. En 60e et dernière position viennent le Soudan du Sud, les îles Salomon (Pacifique), les Territoires palestiniens, Sao Tomé-et-Principe et la Birmanie. Les citoyens de ces pays ne peuvent voyager sans visa que dans 28 pays. L’examen du classement réserve peu de surprises. Plus un pays a un poids diplomatique (même passé) ou plus un pays est riche, plus ses ressortissants ont accès sans visa à un nombre élevé de destinations. Les pays occidentaux et asia- tiques sont les mieux classés. À l’inverse, certains pays d’Afrique ou dans des situations politiques délicates se situent en fin de classement. Sur la troisième marche viennent le passeport italien, suédois (144 États), puis le Danemark, la Finlande, les Pays-Bas, le Luxembourg, le Japon, Singapour (143 États), la Suisse (142 États). Jadis, un passeport yougoslave était l’un des plus puissants du monde. En pleine guerre froide, il permis de voyager aisément entre les pays occidentaux et communistes, fait rarissime. Au marché noir, il valait entre 5.000 et 6.000 dollars: c’était l’un des plus chers au monde. La Yougoslavie s’est disloquée en 1992. Barack Obama. Mais, si lui fit des révélations sur les colères du président américain, elle, reste fidèle à la famille et ne dévoile rien de compromettant sur la première dame. Alors, vérité ou choix délibéré de traits de caractère qui embellissent le portrait? Elle évoque ce dernier exemple en date où Michelle Obama, considérée comme perfectionniste, ne s’est pas laissée démonter quand le prompteur s’est arrêté juste avant qu’elle ne prenne la parole avant son discours à New York. Elle avait ses notes et les a lues, tout simplement. Et Kristen Jarvis d’ajouter: «Elle vous donne confiance en vous». Le passeport de quel pays permet de voyager le plus sans visa? L e passeport symbole de l’histoire, de la richesse et de l’influence d’un pays? Sans aucun doute. Le site passportindex.org dresse le classement des pays dont le passeport d’un pays ne requiert pas de visa. Avec son passeport, un ressortissant français peut voyager sans sésame dans 145 états, comme peuvent le faire LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1314 | PAGE 14. prestige de l’auto | Les stars du salon de Genève P rototype surprise du Salon de Genève, le Bentley EXP 10 Speed 6 Concept semble proche de la série en préfigurant une future sportive à deux places ou la prochaine Continental GT. Sans signe avantcoureur, Bentley introduit le concept EXP 10 Speed 6 lors du Salon de Genève. Il annonce le futur de la marque de luxe britannique à travers un potentiel nouveau modèle. Avec son allure de coupé, ce prototype préfigure «une future sportive à deux places». Pour l’heure, Bentley ne livre aucune donnée dimensionnelle ou technique, indiquant seulement qu’il «montre sa voie du luxe et de la performance». Semblant proche d’un futur modèle de série, ce concept reprend des éléments de style arborés par l’EXP 9 F, le concept de SUV dévoilé à Genève en 2012. On remarque ainsi la forme caractéristique des feux avant entourant une calandre à nid d’abeille volumineuse. Les lignes parcourant le capot et les flancs sont bien creusées, comme pour trahir la Présentée à Pebble Beach en 2009, la nouvelle Bentley Mulsanne se présente comme le successeur de la Bentley Arnage, dernière Bentley conçue en coopération avec Rolls-Royce (qui produisait sa jumelle, la Rolls-Royce Silver Seraph). DRoits réservés. sportivité de ce futur petit modèle de luxe. L’habitacle propose une ambiance propre à la firme de Crew et s’enrichit sur le plan technologique d’un large écran tactile de 12 pouces. Au regard du discours tenu par Bentley, le concept EXP 10 Speed 6 a de bonnes chances d’être produit. Néanmoins, il peut aussi bien préfigurer un nouveau modèle que la prochaine génération de la Continental GT même si son gabarit semble moindre. Notons que Bentley est un constructeur d’automobiles de luxe et de course basé en Angleterre à Crewe, fondé par Walter Owen Bentley le 18 janvier 1919. Bentley Mulsanne est une voiture de luxe produite par RollsRoyce Motors de 1980 à 1992. Elle était basée sur la Rolls- Royce Silver Spirit. De 1992 à 1998, après une remise à jour technique, elle poursuit sa carrière sous le nom de Bentley Brooklands. Une Mercedes AMG GT3 version améliorée du V8 6.3 V Sous le capot de cette AMG GT3, on trouve une version améliorée du V8 6.3 de la SLS AMG GT3 à qui elle va succéder sur les championnats FIA. DRoits réservés. ersion course de l’AMG GT, la Mercedes AMG GT3 dévoilée au Salon de Genève embarque une version améliorée du V8 6.3 de la SLS AMG GT3 qu’elle va remplacer sur les championnats FIA. La marque officialise l’AMG GT3 exposée au début de mars à Genève. Il s’agit de la version course de l’AMG GT dévoilée à l’occasion du Mondial de Paris en septembre dernier. Une semaine après la révélation d’une première image, le constructeur de Stuttgart publie quatre photos officielles de sa nouvelle pistarde. Les gros plans réalisés sur ces clichés permettent de découvrir en détails l’allure du bolide développé dans le respect des normes FIA. Basée sur l’AMG GT, cette version circuit exploite son centre de gravité bas et sa bonne répartition du poids. Mercedes promet une agilité de premier ordre en courbe et un niveau d’appui optimal grâce à tous les éléments aérodynamiques rajoutés à l’AMG GT. Ainsi, l’AMG GT3 arbore une face avant bien musclée avec de grandes prises d’air alors qu’à l’arrière, on remarque son diffuseur et son gros aileron arrière. Le constructeur à l’étoile indique qu’elle a été dessinée «dans le but de maximiser la puissance de sortie et le rendement aérodynamique». Comme pour la version de route, l’AMG GT3 repose sur un châssis en aluminium léger et rigide et s’enrichit du traditionnel arceau de sécurité. Sans en préciser la valeur, Mercedes annonce que la perte de poids a été optimisée via un recours massif à la fibre de carbone sur LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1314 | PAGE 15. le capot moteur, les portes, les ailes avant, les jupes latérales et le couvercle de coffre. Sous le capot de cette AMG GT3, on trouve une version améliorée du V8 6.3 de la SLS AMG GT3 à qui elle va succéder sur les championnats FIA, un bloc associé à une boîte de vitesses séquentielle de course à six rapports. Néanmoins, Mercedes ne communique pas encore son niveau de puissance ni ses chiffres de performances. La Mercedes AMG GT3 sera présentée en première mondiale dans le cadre du Salon de Genève dès le 3 mars prochain. La firme à l’Etoile indique qu’elle sera livrée aux premières équipes clients à la fin de cette année. Des médias pervers au Congo Ma vie | C hercheuse qualifiée du Fonds national de la Recherche Scientifique et chargée de cours à l’Université libre de Bruxelles, la Belge Marie-Soleil Frère vient de séjourner à Kinshasa où elle entrenprend une nouvelle recherche sur le rôle des médias dans le processus électoral au Congo. Cet expert associé à l’Institut Panos de Paris, ONG internationale spécialisée dans le développement des projets d’appui au pluralisme des médias particulièrement en Afrique Centrale a, dans un précédent ouvrage (élections et médias en Afrique centrale, Voie des urnes, voix de la paix? Paris, Karthala-Institut Panos Paris, 2009, 368 pages) se demande, en observant les titres de presse parus à Kinshasa lors des élections de 2006 si ces titres traitent bien d’un même événément. Avant d’asséner: «Les médias kinois ont donc joué un rôle extrêmement pervers entre le jour du vote et la publication définitive et officielle des résultats, préparant les électeurs de chaque tendance à ne pas accepter la victoire de l’autre candidat si elle devait être proclamée». Extraits. Les élections organisées en 2006 de l’autre côté du fleuve Congo, marquant la fin de la transition, constituent un moment exceptionnel dans l’histoire de l’ancien Zaïre. Premières élections «libres et démocratiques» depuis près de 40 ans, elles sont perçues comme l’étape ultime à la fois d’une interminable transition mise en place par le Maréchal Mobutu en 1990 et du processus de paix qui a suivi le conflit armé régional ayant embrasé le pays après le renversement de Mobutu par LaurentDésiré Kabila en 1997. Si les élections ont été fréquentes au Congo depuis l’indépendance, encore faut-il préciser ce que recouvrait cette pratique. Ainsi, la République démocratique du Congo (République du Zaïre entre 1974 et 1998) a connu, avant même l’indépendance, des élections municipales en 1957, communales en décembre 1959 et législatives en mai 1960. Après l’indépendance du pays, le 30 juin 1960, les Congolais ont été appelés aux urnes pour entériner le référendum constitutionnel de 1964, pour Lecture critique des médias les élections législatives de 1965 et le référendum constitutionnel de 1967. Des élections se sont déroulées ensuite, dans le cadre du parti unique MPR (Mouvement populaire de la révolution), en 1970, 1975, 1977, 1982 et 1987, ainsi que lors du référendum sur la nouvelle constitution zaïroise en 1973. Mobutu Sese Seko, candidat unique, s’est présenté au suffrage de ses concitoyens en 1977 et 1984. Les élections de 2006 se démarquent fondamentalement de ces divers scrutins de complaisance, sans pluralisme et sans enjeu. Elles clôturent une période de Transition entamée après le Dialogue Inter-Congolais de Sun City dont les conclusions ont été entérinées par l’accord de Pretoria signé le 12 décembre 2002. La transition fut mouvementée, marquée par une cohabitation difficile entre les anciens belligérants au sein d’un attelage complexe baptisé «1+4»: le Président de la République, Joseph Kabila, était accompagné de 4 VicePrésidents représentant les deux principaux mouvements rebelles (le RCD-Rassemblement Congolais pour la Démocratie d’Azarias Ruberwa - et le MLC - Mouvement de Libération du Congo de Jean-Pierre Bemba), le gouvernement et l’opposition non armée. La gestion de certains sujets sensibles comme l’intégration des anciens rebelles à l’armée régulière, l’évolution de la situation sécuritaire à l’Est du pays ou la conduite de la politique étrangère ont provoqué de fortes dissensions au sein du gouvernement de transition, amenant certaines composantes à suspendre temporairement leur participation au sein des institutions et retardant la mise en place du processus électoral. Toutefois, deux facteurs déterminants ont permis de conduire le pays aux élections en dépit de ce contexte difficile. D’une part, l’implication forte de la communauté internationale qui, à travers le CIAT (Comité international d’accompagnement de la Transition) et un appui financier considérable, a soutenu l’organisation progressive du dispositif devant permettre à quelque 25 millions d’électeurs congolais de se faire connaître et de faire entendre leur voix. D’autre part, la détermination de la population congolaise qui, à travers une frange importante de la société civile, a manifesté sa volonté de rompre avec dix années de violences et de division. UNE HAM toute-puissante et éphémère. La République démocratique du Congo a connu, quant à elle, une des expériences les plus novatrices et performantes en matière de régulation des médias durant la période électorale. La Haute Autorité des Médias (HAM) était une «institution d’appui à la démocratie» issue des pourparlers de Sun City et de l’Accord de Pretoria, prévue par la Constitution de la Transition (articles 154-160). Sa mission consistait à garantir le droit du citoyen congolais à une information pluraliste, fiable et objective, entre autres grâce à la neutralité et l’équité des médias publics visà-vis des forces politiques et sociales. Lors de sa mise en place en juillet 2003,110 il s’agissait d’une instance nouvelle dans le paysage institutionnel congolais qui n’avait jamais connu d’instance de régulation des médias auparavant, mais elle n’était que provisoire, appelée à disparaître au terme de la Transition. En dépit de son caractère récent et de sa nature transitoire, la HAM s’est imposée, durant la période électorale, comme un acteur central du paysage médiatique, son pouvoir étant largement supérieur à celui des autres instances de régulation du continent africain. Sa principale raison d’être résidait dans la nécessité d’assurer l’égal accès des forces politiques aux canaux d’expression durant les élections générales devant clôturer la transition. Elle se devait aussi de protéger les intérêts des publics destinataires, dans un contexte où chaque ancien belligérant disposait de ses instruments de diffusion. Composée de 21 membres (formant son assemblée plénière) dont 8 issus des composantes et entités au Dialogue intercongolais, selon la configuration dite «1+4» et 13 autres provenant des associations du secteur des médias, la HAM était présidée par un représentant de la société civile. C’est Modeste Mutinga, fondateur et directeur du quotidien Le Potentiel, personnalité active du secteur des médias congolais, qui, présent à Sun City, a été élu à la tête de l’institution. Durant la transition, la HAM a bénéficié d’un appui important de la part des bailleurs de fonds et du soutien diplomatique du Comité International d’Accompagnement de la Transition (CIAT), ce qui a favorisé son bon fonctionnement. La tâche s’avérait ardue. En effet, la HAM devait imposer son autorité a posteriori, sur un paysage médiatique foisonnant, comptant déjà plus de 120 publications et de 200 entreprises audiovisuelles publiques et privées, commerciales, communautaires et associatives, fonctionnant jusque là pratiquement sans contrôle. En outre, le cadre légal dans lequel évoluaient les médias congolais était largement lacunaire. Il se limitait essentiellement à deux textes: la loi du 22 juin 1996 fixant les modalités de l’exercice de la liberté de presse et l’ordonnance-loi du 2 avril 1981 portant statuts des journalistes œuvrant en République du Zaïre. La première, relativement libérale, avait été adoptée quelques mois avant la chute de Mobutu et n’avait été suivie d’aucun décret d’application, la rendant ineffective. Quant à la seconde, elle était obsolète, car élaborée à une époque où les médias privés n’existaient pratiquement pas et où les journalistes étaient tous fonctionnaires des médias d’État. Enfin, le ministère de l’Information et Presse ne voyait pas d’un bon œil l’arrivée de ce nouvel intervenant dans un secteur dont il avait jusque là la charge. Les relations entre le régulateur et le ministère sont restées tendues durant toute la transition. Dès son installation officielle, suite à l’adoption de sa loi organique en 2004, la HAM tâche de poser un cadre de travail aux médias et de se doter d’une assise réglementaire pour exercer ses missions. En février 2006, elle adopte une Directive relative aux dérapages et autres manquements des acteurs politiques et sociaux à travers les médias. La loi électorale adoptée le 9 mars 2006 lui confie expressément la tâche de définir «les conditions d’accès aux médias publics et privés aux fins de la campagne électorale» et de veiller «à ce que le principe d’égalité entre les candidats soit respecté». Dans les jours qui suivent, la HAM adopte une première Directive relative à la campagne électorale à travers les médias s’adressant à la fois aux médias et aux hommes politiques, exigeant des premiers équilibre et impartialité. Cette directive fixe les normes en matière de répartition du temps d’antenne et des espaces entre les différents candidats, mais aussi réglemente la diffusion des résultats d’enquête et des scores électoraux. Début juillet, à trois semaines du scrutin, la HAM amène les personnalités politiques à signer un Code de bonne conduite pour les partis politiques et les médias. Ce texte stipule, entre autres, qu’aucun candidat même propriétaire d’une chaîne de LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1314 | PAGE 16. télévision, n’a droit à plus de 30 % d’espace sur une même antenne. Parallèlement à cette activité normative, la HAM développe des dispositifs techniques. Grâce à ses partenaires étrangers, elle est dotée d’un Centre d’Écoute et de Monitoring de la Presse Congolaise (le CEMPC, implanté à Kinshasa, mais disposant d’une antenne dans chaque chef lieu de province), équipé de manière adéquate afin de pouvoir suivre, au jour le jour, les principales chaînes de Radio et de télévision, ainsi que les contenus de la presse écrite. la presse «rouge» met le feu. Elle développe aussi un Secrétariat d’Instruction au sein de sa Commission Saisine et Plaintes afin de disposer des compétences juridiques nécessaires au traitement des doléances formulées à l’encontre des médias. Pour développer ces divers services et compétences, la HAM bénéficie de multiples interventions visant à la renforcer (mise à disposition d’experts, formations spécialisées, achat massif de matériel...). Soutenue par le PNUD, la coopération allemande, la coopération britannique (via l’Institut Panos Paris), la coopération belge (via l’APEFE), l’Union européenne (via le GRET), l’Unesco et la coopération française, elle peut compter sur environ 600.000 € annuels durant la période des scrutins (2005 et 2006). Plus ponctuellement, pour la durée de la campagne, la HAM instaure la CVEEM (Commission de vigilance et d’éthique électorale à travers les médias) qui a le pouvoir de contrôler le respect de la Directive et de sanctionner, en dehors des cours et tribunaux, les fautes professionnelles (diffamation, imputations dommageables, accusations sans preuve, offenses aux institutions ou autorités, apologie de la «congolité», injures...). Scindée en onze sous-commissions installées dans les différentes provinces, la CVEM associe des représentants des deux principales organisations professionnelles, l’OMEC (Observatoire des Médias congolais) et l’UNPC (Union nationale de la Presse du Congo). Enfin, estimant que l’équilibre dans les médias ne peut être une réalité sans une intervention directe à la fois dans l’élaboration des programmes et dans l’achat des espaces et du temps d’antenne, la HAM sollicite du gouvernement et des bailleurs de fonds 4 millions US$ pour organiser la couverture médiatique des élections. N’ayant pas été suivie, sur ce point, par ses partenaires financiers habituels, elle obtient de l’État congolais 498.000 US$ qu’elle répartit en concertation avec les organisations professionnelles (OMEC, UNPC, ANEAP, ANECO et ARCO). Trente huit chaînes de radio et télévision, ainsi qu’une quinzaine de journaux sont sélectionnés pour bénéficier de la dotation et réserver des espaces aux messages des candidats aux présidentielles. Légalement, chaque candidat a droit à trois messages et deux débats télévisés (pour les candidats à la magistrature suprême), ainsi qu’un message de 30 secondes à 3 minutes (pour les candidats à la députation). Enregistrés sous la supervision de la HAM, les émissions et messages doivent être retransmis simultanément par les médias bénéficiaires. En dehors de ces programmes encadrés par l’instance de régulation, les opérateurs ne sont pas autorisés à diffuser des émissions politiques qui n’aient pas reçu la validation de la HAM. Cet encadrement serré par 1’instance de régulation, s’il a été apprécié par certains, a été estimé excessif par d’autres. «La HAM est allée trop loin, jusqu’à nous suggérer quelles questions il fallait poser à nos invités», estime le directeur d’une chaîne de télévision privée. «La HAM a voulu superviser le travail que nous aurions de toute façon fait de notre propre chef», ajoute son directeur de programmes. Il faut surtout s’interroger sur la capacité qu’a eue cette batterie d’instruments de garantir un minimum de pluralisme et d’équilibre dans la campagne électorale menée à travers les médias congolais; question qui sera amplement débattue dans le chapitre suivant. En 2006, en RDC, la presse «rouge» met en avant, le lendemain du scrutin, les dysfonctionnements des opérations de vote. «Colère à Tshikapa, Marche à Matadi», «Tricherie électorale: Kingabwa poussé à l’émeute», «Matériel électoral cassé», «Mweka: deux morts»: autant de titres figurant à la Une du (suite en page 17). Ma vie | S’agit-il bien du même événement qui est traité dans les différents titres de presse à Kinshasa? (suite de la page 16). Phare (quotidien proche de l’UDPS). Et les pages intérieures optent pour le même ton: «Incidents à Kinshasa. L’achat des consciences au rendez-vous», «Bureaux de vote brûlés», «Désorientés, plusieurs électeurs n’ont pas pu voter». De leur côté, les journaux qui soutiennent le Président Kabila offrent une tout autre perspective. «Un rêve devenu réalité», titre Uhuru, qui témoigne avoir vu «les électrices et les électeurs congolais gagner, en toute quiétude différents centres de vote.» Quant au Potentiel, plus nuancé, il choisit de mettre en exergue à la Une «Les Congolais ont voté dans la dignité», en dépit de «quelques faits inhérents à toute organisation électorale». à la lecture des Unes de la presse kinoise au lendemain du scrutin, on pourrait se demander si c’est bien le même événement qui est traité par les différents titres, tant les appréciations et les faits sélectionnés divergent. l’incertitude et la rumeur. Les périodes qui s’écoulent entre le jour du vote et l’annonce des résultats définitifs sont parfois longues de plusieurs semaines. Or, ce sont toujours des moments de grande tension, où les rumeurs enflent, avec des risques de manipulation; des périodes où les électeurs sont «pris entre l’impatience et les suspicions». Guerre des pronostics et campagnes postélectorales. L’exemple de la RDC, au lendemain du premier tour des élections de 2006, est tout à fait significatif. Après le premier tour des élections présidentielles, une guerre médiatique débute, à Kinshasa, entre les partisans de Kabila et ceux de Bemba. La lenteur du processus de centralisation et de validation dans les centres de compilation, qualifiés par l’opposition politique de centre «de complication» amènent les journaux à mettre en cause la crédibilité de la CéI et de son Président, accusés de «tergiverser». Manipulée par la communauté internationale et la Présidence de la République, la commission s’apprêterait à «publier des résultats qui risquent d’irriter la population congolaise décidée à imposer un changement à la tête de l’État». L’Abbé Malu Malu est accusé de «cacher la vérité aux Congolais», alors que certains médias dénoncent «le forcing des Occidentaux pour le sacre de J. Kabila au premier tour». à l’inverse, les médias proches du parti présidentiel constatent que ceux-là mêmes qui dénoncent un processus «entaché d’irrégularités l’ont curieusement accompagné jusqu’à son point d’achèvement» et que ces dénonciations tardives «n’émanent curieusement pas des observateurs nationaux ou internationaux habilités à les relever sur base de faits vérifiés» Alors faut-il parler de «bourrage des urnes ou des crânes»? s’interroge L’Observateur. Les journaux mettent particulièrement en cause les revendications de victoire de Jean-Pierre Bemba, «ancien «saigneur»» de guerre, accusé de massacres, viols, exécutions sommaires, actes d’anthropophagie sur les pygmées de la RDC, crimes économiques en territoires occupés, crimes de guerre et crimes contre l’humanité», qui aurait besoin de cette victoire pour échapper à la Cour pénale internationale. Quant au long délai annoncé par la CEI pour la proclamation des résultats, il ne serait imputable qu’à «l’état lamentable et honteux de nos infrastructures de communication, héritage du mobutisme scélérat» dont Bemba est le représentant. Une véritable «campagne postélectorale» s’installe sur les écrans des télévisions proches des deux principaux candidats. Alors que la RTNC1 fait repasser en boucle les images d’un policier lynché par les partisans de JeanPierre Bemba lors des violences du 27 juillet, jour du pillage de la HAM, CCTV diffuse quotidiennement des séquences d’archives du bombardement par l’armée des populations civiles de la province de l’Equateur en 1998, ainsi que celles où l’on voit la police nationale jeter des grenades lacrymogènes sur les manifestants le jour des obsèques, en juillet 2007, du journaliste assassiné Bapuwa Mwamba. Le 9 août, la HAM lance un appel au calme aux médias «dans le but ultime de sauvegarder la paix et la concorde nationale». L’instance de régulation ordonne la suspension «des reportages en direct et des faux directs des marches populaires ou toute manifestation publique à caractère politique et l’interdiction de la diffusion des propos et images à forte teneur émotionnelle à la radio, à la télévision ou dans la presse écrite». L’organisation internationale de défense de la liberté de la presse Reporters sans Frontières adresse une lettre à Joseph Kabila et Jean-Pierre Bemba, qui constate qu’«allumer la télévision en République démocratique du Congo aujourd’hui, c’est se jeter dans une mêlée de hurlements et d’imprécations dangereuses. Tous les matins, sur les chaînes que vous contrôlez, chacun jure de venger «ses» morts en brandissant «ses» cadavres face à la population. (...) Le vocabulaire employé sur vos chaînes est celui d’une guerre sans pitié, pas celui d’un débat électoral.» Le journal La Référence plus est également affligé par ce spectacle où «des dirigeants qui prétendent présider aux destinées du Congo de demain s’investissent à cultiver la haine et la vengeance et, partant, la violence». Le journal se prend même à espérer la victoire d’«un candidat sans armée ni télévision qui puisse rassembler les Congolais plutôt que les diviser». Le 16 août, la HAM ordonne la suspension durant 24 heures de la RTNC 1, de CCTV et de la RTAE pour avoir diffusé de manière répétée des images choquantes à forte charge émotionnelle. L’instance de régulation accuse les médias de s’être «transformés en tribune libertine, manipulés par les puissances politiques et financières» et de pratiquer la « récupération politicienne d’images violentes et choquantes qui incitent les forces de l’ordre et la population à la vengeance». Mais la presse d’opposition continue à jeter le discrédit sur la CEI, évoquant «un profond clivage qui sépare les membres du staff dirigeant de la CéI», les résultats mis à leur disposition étant «truffés d’altérations graves qui n’encouragent pas les personnes habilitées à les valider...» Les journaux les plus équilibrés s’inquiètent de cette campagne qui «se poursuit encore, comme pour influencer les résultats...» Les débordements médiatiques se poursuivent et, les 20,21 et 22 août, juste avant, pendant et après la publication par la CéI des résultats provisoires du scrutin, la garde présidentielle et la garde rapprochée de Jean-Pierre Bemba s’affrontent violem- ment à Kinshasa. Vingt-trois personnes au moins perdent la vie. Les médias sont pointés du doigt, pour avoir suscité ces violences en relayant les messages agressifs de leurs parrains politiques. Le Président de la HAM déplore «l’instrumentalisation des médias audiovisuels appartenant à des acteurs politiques candidats au scrutin présidentiel» et établit un lien direct entre les émissions diffusées par ces chaînes et les affrontements armés qui se déroulent aux abords de CCTV et CKTV. Les associations de défense de la liberté de la presse confirment cette analyse et reconnaissent que les événements sont la conséquence d’«une véritable guerre des nerfs, au travers des médias, surtout audiovisuels, entre les partisans de ces deux plus grands candidats qui ont usé et abusé des médias qui leur sont entièrement acquis pour faire de la propagande haineuse et se diaboliser mutuellement, souvent sous l’œil complice ou grâce à la complaisance des journalistes présentateurs ou animateurs». L’Observateur remarque que le Kinois est «victime d’une désinformation et d’une intoxication chroniques, (...), complètement pris dans les filets de la radio-trottoir». Et Le Potentiel confirme que les habitants de la capitale ont été soumis «à une campagne d’intoxication telle qu’ils sont psychologiquement préparés à rejeter les résultats contraires à «leur» vérité des urnes...» Le Journal du Citoyen pose ouvertement la question: «Les médias congolais sont-ils à l’origine des affrontements armés survenus à Kinshasa ... ?» Le secrétaire général de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC) répond que «la première responsabilité de ce qui est arrivé à Kinshasa incombe aux politiques, pas aux médias (...). Ces journalistes sont devenus comme des gardes du corps. Ils agissent et obéissent aux ordres de leurs maîtres». Quant au Recteur de l’IFASIC, la plus grande école de formation des journalistes de Kinshasa, il lance un appel à «un cessezle-feu médiatique». C’est dans ce contexte que, le 21 août, le signal des deux stations de Jean-Pierre Bemba est brusquement interrompu, de même que celui de trois autres chaînes favorables au «Chairman» (RTMV, Molière TV et RLTV). L’ordre n’émane pas de la HAM, mais bien de l’ANR (Agence nationale de renseignements) dont les éléments se rendent au centre hertzien de Binza pour procéder à la fermeture des émetteurs. Depuis quelques heures, les chaînes de Bemba diffusaient en boucle les images sanglantes des policiers et des civils tués devant leurs bâtiments la veille. La HAM réclame, début septembre, le rétablissement des signaux de ces stations et demande au gouvernement de mettre en place, visà-vis des médias, une stratégie qui s’inscrive dans la «légalité» et la «rationalité». Alors que Kinshasa s’enflamme, plusieurs observateurs soulignent le professionnalisme des radios communautaires dans les provinces qui tentent d’apaiser les esprits, particulièrement dans les quatre villes où se sont mises en place des synergies. Comme le souligne l’évaluation finale des synergies congolaises, ces dernières ont contribué «à la cohabitation pacifique entre différentes communautés aux tendances politiques différentes car, dans les lieux où la bonne information est passée, la paix a beaucoup de chance de s’installer car les esprits sont calmes». Interdictions de diffusion et sanctions. Au second tour, afin d’éviter les débordements du mois d’août, la presse congolaise encourage la CéI à «réduire le délai de publication des résultats provisoires (...) pour ne laisser aucun espace de spéculation susceptible de jeter de l’huile sur le feu.» Une commission mixte (HAM-CéI) est mise en place pour encadrer la publication des résultats et éviter la diffusion anticipée. Cette mesure est considérée par les journalistes comme un abus de pouvoir, car ils se sentent dépossédés d’une de leurs missions majeures dans le scrutin. Foulant au pied cette interdiction, ainsi que les nouvelles dispositions ayant été adoptées entre les deux tours par les différents acteurs politiques et médiatiques, nombreux sont les médias et les politiciens qui se prononceront quand même de manière anticipée sur les résultats ou la validité du scrutin. Dès le lendemain du LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1314 | PAGE 17. scrutin du 29 octobre, c’est Radio France Internationale qui diffuse des interviews des deux secrétaires généraux du MLC (François Mwamba) et du PPRD (Vital Kamhere) qui tous deux affirment détenir des preuves de la victoire de leur candidat et des fraudes de la partie adverse. La HAM se lance dans une longue série de sanctions. Le 2 novembre, elle suspend le journal Top Info pour un mois, pour avoir publié un article qui soutient que les résultats électoraux seraient faux. C’est ensuite le journal Alerte Plus qui est suspendu pour un mois pour avoir titré «Jean-Pierre Bemba prend le pouvoir». Puis, le journal ayant refusé d’obtempérer, la sanction est étendue à deux mois, pour «attitude de rébellion et d’insoumission flagrante à l’autorité établie». Le 3 novembre, la HAM place sous embargo cinq personnalités politiques dont Joseph Olenghankoy, Gaston Dindo et Roger Lumbala qui ont annoncé la victoire de Jean-Pierre Bemba sur Hope TV et RLTV. Olivier Kamitatu, qui a fait de même du côté de Kabila, est également sanctionné. Une mise en garde publique est adressée aux directeurs des programmes de ces deux chaînes, ainsi qu’à Global TV et Canal Numérique TV et au journal L’Avenir: tous se sont rendus coupables de diffusion de résultats électoraux ne provenant pas de la CéI. Deux jours plus tard, le bureau de la HAM doit à nouveau se réunir en urgence car, suite aux décisions rendues publiques la veille, le Président Modeste Mutinga a été menacé de mort par trois des personnalités mises en cause, toutes trois proches de JeanPierre Bemba. Alertant la communauté internationale sur cette situation, la HAM enjoint également le candidat de l’UN de «rappeler à l’ordre ses collaborateurs». Le 6 novembre, c’est Le Soft 2 International qui est épinglé pour avoir publié en manchette de son édition du jour un grand titre proclamant: «C’est Kabila». L’Avenir est également suspendu pour deux jours ainsi que l’hebdomadaire Africa News, pour «imputations dommageables de nature à créer une psychose susceptible d’installer un climat de suspicion et de haine prédisposant la population aux troubles». Les médias qui sont moins protégés politiquement se tiennent sur leurs gardes. «On était en face d’un système policier, estime Dieudonné Ilunga, responsable de la rédaction d’Afrika TV. C’était à peu près la «Pravda» ici. On devait censurer chaque phrase. Vous savez que vous êtes enregistré, que vous êtes suivi à la loupe. Ca fait un peu peur. L’information en souffre. Au lieu d’être plurielle, elle devient monolithique». Et selon Fidèle Musangu, du journal Le Phare, en cadenassant ainsi la publication des résultats, «la HAM a violé la liberté d’expression». Au fur et à mesure de la publication des résultats partiels par la CéI, la victoire de Kabila paraissant se profiler, le parti et les médias de Jean-Pierre Bemba multiplient les contestations quant à leur validité. Le samedi 11 novembre, des violences éclatent auprès de la résidence de Jean-Pierre Bemba à Kinshasa et entraînent la mort de trois civils. Des tracts circulent qui désignent Bemba comme vainqueur, entraînant une réaction du gouverneur de la Ville-Province de Kinshasa, Liwanga Mata Nyamunyobo. Ces supputations sont appuyées par des médias animés par la diaspora congolaise en Europe qui échappent au contrôle de l’instance de régulation. Comme durant la campagne, Internet est à nouveau mobilisé depuis l’étranger pour faire circuler des spéculations sur les tendances. Uhuru remarque que «les nantis, recourant aux outils informatiques, induisent les internautes dans l’erreur en leur permettant de recueillir des faux résultats sur Internet» alors que «les moins nantis se contentent des feuillets». Le mercredi 15 novembre, la HAM doit encore décréter un embargo de sept jours contre Vincent de Paul Lunda Bululu, qui, la veille, a annoncé sur les ondes de CKTV et CCTV, la victoire du candidat Bemba. Les médias kinois ont donc joué un rôle extrêmement pervers entre le jour du vote et la publication définitive et officielle des résultats, préparant les électeurs de chaque tendance à ne pas accepter la victoire de l’autre candidat si elle devait être proclamée (...). Marie-Soleil Frère n élections et médias en Afrique centrale, Voie des urnes, voix de la paix? Mettre les gaz en période d’incertitude C’est ce qui s’appelle une salle noire de monde, que nul n’avait jamais remplie avant où, en pleine période d’incertitude et de reniement, sur le thème «Tous ensemble derrière Kabila», le Parti pour l’Action refuse du monde sur une terre passant pour hostile, laisssant des grappes humaines traîner dans les dépendances de cette Fikin. lesoft numérique. Sur les bords de la Luye, sur nos terres bénies de Bandundu, dans Masimanimba, des villages entiers se vident et entrent en transe à l’apparition de Ya Khala (le Grand Crabe).Une histoire vient de commencer qui passera par la matinée politique de rentrée organisée dans la mythique salle de la Fikin sur le thème «Tous ensemble derrière Kabila». lesoftNumérique. LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1314 | PAGE 18. Une Noire se paie des escapades à l’étranger O uvrage collectif dirigé par l’écrivaine Léonora Miano, Volcaniques. Une anthologie du plaisir explore sans fard la sexualité féminine. Attention, éruption! Devinette. Toxique et fuyant, il submerge les femmes, les surprend aussi. Son absence provoque des fringales et étiole leur féminité. La réponse? Le plaisir. Vous aviez trouvé? Alors bravo! Pour arriver à cette conclusion, douze femmes noires se sont prêtées, avec une délectation manifeste, à un exercice littéraire imposé par l’une d’elles, la romancière camerounaise Léonora Miano: mettre en scène la sexualité féminine. Paru ce 8 mars aux éditions Mémoire d’encrier sous le titre Volcaniques. Une anthologie du plaisir, cet ouvrage collectif est le deuxième volet d’un travail sur le couple et l’intimité. Dans le premier (Première Nuit. Anthologie du désir), dix auteurs noirs avaient été priés de raconter une première nuit d’amour... et la plupart n’avaient pas osé franchir le seuil de la chambre à coucher. Romancières chevronnées ou peu connues, les femmes, elles, y vont franco. DÉLECTATION. De Paris à Yaoundé en passant par New York et Fort-de-France, que leurs héroïnes soient pucelles ou qu’elles aient «trente-huit ans de carrière sexuelle» derrière elles, leur récit participe d’une exploration décomplexée de l’énigme du plaisir féminin. Parmi les auteures, justement, Fabienne Kanor, qui signe une nouvelle cruelle pour la gent masculine, mais très drôle: «Rayon hommes». Elle met en scène une femme de 53 ans, «mariée à un homme à situation», qui se paie des escapades sexuelles à l’étranger. Et, où qu’elle aille, une seule règle: consommer local. «Non pas que je sois raciste et que je ne fantasme que sur les Blancs, mais parce que je refuse de me taper huit heures d’avion pour copuler avec mes frères». Victime tacitement consentante, le mari, lui, se préoccupe juste de savoir si elle lui a rapporté la bonne couleur de cravate. Jubilatoire aussi est la nouvelle de la Ca- Ouologuem, prix Renaudot 1968) ou encore La Profanation des vagins (Désiré Bolya Baenga), dans la mesure où ils contiennent des scènes de sexe. Sauf que, dans ces cas précis, il s’agit de viols, d’agressions, que Miano exclut d’emblée du champ de l’intime, qui implique le libre choix du partenaire. Spécialiste de littérature africaine, Jacques Chevrier se souvient du Béninois Olympe Bhêly-Quenum offusqué à l’idée d’en parler. «On la pratique, pas la peine de la décrire», disait-il. Selon Chevrier, le sujet est pourtant récurrent dans des textes contemporains, comme Xala («panne sexuelle», en wolof). d’Ousmane Sembène, ou Une vie de boy, de Ferdinand Chez elle, l’orgasme passe par les mots - ni les gros ni les scabreux - mais ceux qui disent la délectation avec laquelle les femmes vivent et racontent leurs histoires «immorales». DR. merounaise Humley partie de son vocade près, Volcaniques s’autorisant une sexuaBoum, dont l’héroïne, bulaire. «C’était une tentant un travail de lité débridée. «Un texte «qu’aucun homme n’a invention des Blancs». réappropriation de l’in- dur, reconnaît Miano, jamais touchée», apAprès avoir longtemps timité et de la sexualité où la narratrice tente prend à explorer son fricoté sans conviction, noire, souvent stigmasans succès de s’extraicorps et à apprivoiser elle aura une révélation tisées. re de cette part blessée son plaisir en lisant des dans les bras d’une d’elle-même.» La dilivres érotiques. Chez femme: «De ce jour HÉRÉSIE. mension trouble appaelle, l’orgasme passe béni où je connus le Sollicitées, certaines raît également chez la par les mots. Pas les plaisir dans toute son femmes ont refusé de slameuse Silex, auteure gros ni les scabreux, infinitude, Seigneur, se prêter au jeu, soit du seul texte véritablemais simplement ceux j’ai gardé en mémoire parce qu’elles ne voument lesbien de l’anqui disent la délectatous les émois, mais il laient pas faire partie thologie-le personnage tion avec laquelle les serait inconvenant de d’un groupe d’écrivains d’Elizabeth Tchoungui femmes vivent et ravous en faire part: vous noirs, soit parce qu’elayant une activité lescontent leurs histoires risqueriez une malenles jugeaient le sujet bienne de circonstance. «immorales». Comme contreuse érection.» dérangeant. Question «Dans la manière dont sa cousine, qui ne lui Chez la Guadeloupéen- d’image, sans doute. les choses sont dites, il épargne aucun détail, ne Gisèle Pineau («Un Mais, pour Miano, y a une esthétique de pas même le «tchouk!» petit feu sans conséchaque texte retrace l’opacité qui renvoie à de la pénétration, lors quence»), une vieille d’abord un parcours de la noirceur du volcan». des assauts qu’elle dame mariée pendant femme. prétend subir de son quarante-huit ans à un On y rencontre des sen- ROSÉE. patron comme du fils homme «au petit fusil sibilités, des manières Le critique Boniface de ce dernier. L’héroïne inanimé» confie avoir de vivre et d’aimer, Mongo-Mboussa n’a confesse: «J’appris eu nombre d’autres des questionnements et pas encore lu l’ouvraavec lenteur, quelques hommes à ses pieds des égarements indivige, mais il apprécie la fois dans la frustration, sans pour autant tromduels... Pour qui aspire démarche. «Par rapport que certains mots faiper son mari. «Ils four- à l’universel, exclure à la littérature occisaient grimper le plaisir raient leur tête entre l’intime de la littérature dentale, la littérature dans la tête trop vite, mes jambes et s’occudes mondes noirs serait contemporaine afriune drogue trop forte, paient de mon petit feu. une hérésie. «Si l’on caine a mis du temps à provoquant ensuite une Ils me suçotaient avec souhaite que son écriprendre en compte la vague nausée... tellement de bonté et de ture touche au-delà de sexualité, en particulier D’autres, plus subtils, patience et d’ardeur...» sa culture d’origine, il le plaisir et l’érotisme vous emportaient telle Le jour de sa mort, le faut travailler l’intimiféminins. Les auteurs une marée. Au début, mari impuissant l’a té, l’émotion, la pensée n’en parlent pas, bridés tout semble trop lent, remerciée d’avoir été du personnage.» À en par l’éducation - c’est puis, tout d’un coup, une bonne épouse. «Il croire Miano, «Volcaun tabou - et la religion l’on est submergé pres- est parti dans la paix, niques est faussement - c’est un péché. Or le que pris au dépourvu je crois... et l’ignorance jubilatoire». sujet est au cœur de par la montée des eaux de mon petit feu sans Si la plupart des nos sociétés modernes: pourtant attendues». conséquence.» Dans auteurs ont collé à il pose la question du Au point que: «Des son ensemble, le recueil l’idée d’éruption apcouple; il faut le creuheures après, un simlève le voile sur des pliquée à la sexualité, ser.» Pour lui, l’un des ple frôlement suffisait approches et des unid’autres ont fait ressor- plus grands romans encore à émouvoir vers littéraire différents. tir la dimension trouble d’amour érotique est mes nerfs à vif.» Plein Léonora Miano se déde la sexualité par la Gouverneur de la rod’humour, le propos de fend d’avoir voulu faire métaphore d’un volcan sée, de l’Haïtien Jacla journaliste Elizabeth «un recueil érotique brûlant et mortifère. ques Stephen Alexis. Tchoungui n’en est destiné à émoustiller le Violée dans l’enfance, Les romans les plus pas moins dramatique. lecteur». En revanche, la narratrice de Miano novateurs en la matière Son héroïne a «grandi l’intimité, trop rare(«Full Cleansing») fan- sont Le Soleil des indéà l’école de la nioxe ment mise en avant par tasme sur l’idée d’un pendances (Ahmadou (la baise)». Pourtant, les auteurs des monplaisir «sain», qu’elle Kourouma). Le Devoir le plaisir ne faisait pas des noirs, est scrutée croit atteindre en de violence (Vambo LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1314 | PAGE 19. Oyono - le récit de la vie d’un boyau service de Blancs qui découvre sous le lit les préservatifs utilisés par la maîtresse de maison, qui trompe son mari. Comme Jacques Chevrier, Boniface Mongo Mboussa reconnaît que la sexualité plaisir est arrivée dans la littérature africaine par l’écriture féminine. Calixthe Beyala est en effet l’une des premières à avoir abondamment écrit sur le sujet. Ce qui lui valut bien des critiques... «Ça commence aujourd’hui à devenir un phénomène de mode, regrette néanmoins Chevrier. On a de plus en plus l’impression que les romanciers s’alignent simplement sur des thèmes vendeurs». Nathalie Chahine n Restés coincés? Oui ça arrive T out le monde a déjà entendu parler de ces chiens qui restent coincés en plein accouplement. L’incident prête à rire, d’autant qu’on le croit réservé aux pauvres canidés. Grave erreur: deux humains peuvent parfaitement connaître pareille mésaventure, que la littérature médicale a judicieusement nommé «syndrome du pénis captif». Contraction musculaire réflexe. «Le mécanisme est assez proche de celui du vaginisme, causé par une contraction réflexe des muscles entourant le vagin», explique le Dr Sylvain Mimoun, gynéco-andrologue et spécialiste de la sexualité. Mais si, dans le cas du vaginisme, la contraction a lieu avant la pénétration, rendant celle-ci impossible, dans le cas du syndrome du pénis captif, elle intervient juste après. Tétanie, crise de panique, les causes sont méconnues, et semblent involontaires. Mais le résultat est là: la verge reste coincée. Embarrassant, mais pas dramatique en soi. «Il n’y a pas de danger pour la verge», assure le spécialiste, même s’il reconnaît que les muscles sollicités peuvent être très puissants, citant des «shows érotiques» qui mettent en scène des «femmes asiatiques ayant appris à les gérer de façon impressionnante». Un remède existe à cette malédiction. Cependant, «si tout médecin a déjà entendu parler de ce type d’accident, rares sont ceux qui y ont été confrontés», prévient Sylvain Mimoun. Il range les histoires de couples arrivant imbriqués aux urgences au rayon des fantasmes et autres légendes urbaines. Peutêtre parce que les malheureux arrivent à se libérer avant l’hôpital. En effet, le spécialiste révèle qu’il existe un remède à cette malédiction. «Les muscles concernés, les releveurs de l’anus, sont une sorte de double huit dont les boucles enserrent respectivement l’anus et le vagin», décrit-il. Mais les deux boucles ne peuvent fonctionner en même temps. Afin de détendre celle qui étreint le vagin, «un doigt suffit pour contracter celle de l’anus». interna t i o n a l Au Burundi, le parti au pouvoir s’est choisi son candidat, Pierre Nkurunziza www.lesoftonline.net L www.lesoft.be since 1989 Le président Nkurunziza (au milieu) sort renforcé, grâce à la sous-région, de son bras de fer avec l’opposition et la société civile. rfi sonia rolley. a région a pesé de tout son poids laissant aux parties prenantes de la scène politique toute interprétation de la Constitution à la Cour constitutionnelle et, du coup, le président Pierre Nkurunziza sorti renforcé du bras de fer qui l’opposait avec l’opposition et la société civile soutenues par des chancelleries occidentales, a été officiellement désigné candidat de son parti CNDD-FDD à la prochaine élection présidentielle qui aura lieu le 26 juin prochain. C’est à l’issue du congrès de son parti réuni à Bujumbura que cette désignation est intervenue. Au pouvoir depuis dix ans, Pierre Nkurunziza se présente pour un troisième mandat. «Nous voulons annoncer aux communautés nationale et internationale que le militant qui a été choisi pour nous représenter aux élections est Pierre Nkurunziza», a déclaré Pascal Nyabenda, chef du parti au pouvoir. «Il a le droit de se faire élire», a-t-il ajouté à l’issue d’un congrès organisé pour formaliser la candidature du président. L’opposition et un partie de la société civile jugent qu’un troisième mandat serait inconstitutionnel et contraire aux accords d’Arusha qui avaient ouvert la voie à la fin de la longue guerre ci- vile burundaise (19932006). Un porte-parole du Département d’état américain Marie Harf a, dans un communiqué, déclarer «regretter que le Burundi n’ait pas saisi une occasion historique de renforcer la démocratie en établissant une tradition de transition pacifique». Dimanche matin, des affrontements ont éclaté dans plusieurs quartiers de la capitale burundaise. Deux personnes auraient été tuées par balles au cours de la matinée, rapporte le site Rfi.fr. Les autorités avaient interdit toute manifestation. Le signal de trois radios a été coupé: Bonesha FM, Radio Issanganiro et la RPA (Radio publique africaine). Trois ministres du gouvernement, accompagnés de policiers, sont arrivés dimanche matin au siège de la RPA, qu’ils accusent d’être une radio de «mouvement insurrectionnel». Les scènes de violences ont notamment eu lieu dans le quartier de Cibitoke, dans le nord de la capitale, des jeunes jetant des pierres d’un côté, les policiers répondant par des gaz lacrymogènes. Des camions anti-émeutes sont entrés en action, et utilisent des canons à eau pour disperser les manifestants. Une eau teintée de bleu, pour pouvoir plus facilement retrouver ensuite les Ouattara prend la course aux côtés de Bédié a DO (initiales d’Alassane Dramane Ouattara) a été investi samedi 25 avril candidat de la coalition au pouvoir pour l’élection présidentielle d’octobre, dont il part grand favori. «J’annonce l’investiture du candidat unique du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP, au pouvoir) pour l’élection présidentielle», a déclaré Henri Konan Bédié, l’ex-chef de l’état ivoirien et principal allié d’Alassane Ouattara, lors d’une cérémonie ayant rassemblé plusieurs dizaines de milliers de sympathisants dans le plus grand stade d’Abidjan. Le président ivoirien avait été officiellement désigné le 22 mars candidat de son parti, le Rassemblement des républicains (RDR) à la présidentielle d’oc- manifestants. Les manifestants - quelques centaines de jeunes - se sont d’abord rassemblés ce dimanche matin aux coins des rues, dans le but de rejoindre la place de l’Indépendance, dans le centre de Bujumbura, où l’opposition avait appelé à se rassembler faisant état de «coup d’État», voulant contraindre Pierre Nkurunziza à renoncer à cette candidature. Les manifestants disaient réclamer le droit à manifester pacifiquement, comme l’on fait les partisans du pouvoir. Mais ils en ont été empêchés par le fort dispositif policier déployé depuis les premières heures de la matinée. L’interpellation d’un jeune, molesté par les forces de l’ordre, a donné le signal des violences. «Nous, on ne faisait que chanter, et eux, ils nous ont attaqué», a lancé l’un d’eux. Les manifestants ont pris la rue, repoussé les policiers et installé des barricades constituées de tables de bois et de chaises, auxquelles ils ont mis le feu. «C’est notre révolution, on ne veut pas que Nkurunziza retourne au pouvoir», scandaient des manifestants. FINANCE PRESS GROUP. Le Soft International Global site www.lesoftonline. net/www.lesoft.be LeSoftConcept LeWebSoftConstruct InterCongoPrinters Radio Télé Action [email protected] [email protected] Phone 0898936344 SIP-AFRiMAGES B-1410 Belgique. Tél 00-32-488205666. Fax 00-322-3548978. eFax 00-1-707-313-3691 Fondateur Tryphon Kin-kiey Mulumba. Conseil de direction Mireille Kin-kiey Ngingi Mpanza. Gasha Kin-kiey. Directeur général Gasha Kin-kiey Mulumba. Un chapeau blanc, une chemise blanche, Alassane Ouattara est arrivé au stade à bord d’un véhicule décapotable. afp. tobre, cruciale pour la dans cette enceinte de thisants, la plupart haL’alliance du Parti 1er tour) avait appelé à Côte d’Ivoire qui sort 35.000 places, à bord billés de T-shirts à son démocratique de Côte voter pour M. Ouattara, d’une décennie de crise d’une voiture décapoeffigie. Le président d’Ivoire (PDCI) de l’aidant à l’emporter politico-militaire. table. gabonais, Ali Bongo M. Bédié et du RDR a face à Laurent Gbagbo, Coiffé d’un chapeau Ondimba, assistait à déjà fait ses preuves. qui était au pouvoir blanc sur une chemise avec Bongo. cette «convention d’in- Au deuxième tour de depuis dix ans actuellede la même couleur, Aux cris de «ADO vestiture» dans le stade la présidentielle de noment en détention à la Ouattara a fait une président!», il a été acFélix Houphouët-Boivembre 2010, M. Bédié Cour Pénale Internatioentrée triomphale cueilli par ses sympagny d’Abidjan. (arrivé troisième au nale à La Haye. Le soft international est un Journal de droit étranger | AUTORISATION DE DIFFUSION en R-dCongo M-CM/LMO/0321/MIN/08 daté 13 janvier 2008. Directeur associé Yves Soda. Administration et Commercial. Alain Bubu Tél. 0993057455. Assistante: Claudine Ngingi. Tél. 0898936344. Immeuble BoTour KinshasaGombe. Directeur de la publication. Munyonga Mubalu. AMP Agences et Messageries de la Presse belges. Accords spéciaux. Belgique. Trends. Trends, Tendances. Le Vif/ L’Express. Knack. © Copyright 2015 FINPRESS. Imprimé à Kinshasa InterCongoPrinters THE NEWSPAPER LE SOFT INTERNATIONAL IS PUBLISHED BY FINPRESS GROUP | DIFFUSION MONDE PRESSHOP. BELGIUM