La République coloniale

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La République coloniale
Cultures
d’un homme et aussi de la maternité.
Au-delà d’un rapport à sa propre
biographie et de l’obsession qui le
pousse à sublimer cette mère qui l’a
abandonné, dans une lucidité âpre,
Dreyer, qui a su filmer des hommes
splendides, des fous prophétiques,
des hommes de pouvoir, aura peint
un portrait douloureux et complexe,
sans concession ni angélisme, qui
nous interroge encore aujourd’hui,
celui d’une femme libre, l’une des
plus belles héroïnes du septième art.
Carole Desbarats
LIVRES
La République
coloniale
gieuse » au moment de la constitution coloniale (et cela du Maghreb
au Machrek), le second revient sur
le moment de la décolonisation
qui a duré deux décennies entre
le début de la guerre d’Indochine
et la fin de la guerre d’Algérie en
1962. Malgré un domaine d’étude
de prime abord fort contrasté et
pluriel, Pierre Vermeren fait l’hypothèse que nous avons aujourd’hui
beaucoup à apprendre de ces deux
moments historiques successifs, la
colonisation et la décolonisation,
alors que la France contemporaine
fait preuve d’une méconnaissance
de la manière dont elle a pourtant
tenté de traiter la « question religieuse » (et pas uniquement l’islam) hors de l’Hexagone.
En ce qui concerne la période
coloniale, Pierre Vermeren se
penche longuement sur le cas dramatique de l’Algérie, mais aussi de
la présence française au Liban. Par
ailleurs, « la France en terre d’islam » est confrontée à une pluralité
de religions : qu’en est-il de la présence catholique à travers les collèges jésuites au Liban et en Syrie
La France
en terre d’islam.
Empire colonial et
religions, xixe-xxe siècles
Pierre Vermeren
Belin, 2016, 432 p., 23 €
Le choc
des décolonisations.
De la guerre d’Algérie
aux printemps arabes
Pierre Vermeren
Odile Jacob, 2015,
336 p., 23,90 €
Historien connu pour ses nombreux travaux sur le Maroc, Pierre
Vermeren a publié en 2012 un
ouvrage intitulé Misère de l’historiographie du « Maghreb » postcolonial (1962-2012) dont ses
deux derniers livres, fort complémentaires au demeurant, sont le
prolongement. Si le premier aborde
la place prise par « la question reli136