Regards croisés sur l`éducation bilingue en Vallée d`Aoste (3ème

Transcription

Regards croisés sur l`éducation bilingue en Vallée d`Aoste (3ème
Education et Sociétés Plurilingues n°15-décembre 2003
Regards croisés sur l'éducation bilingue en Vallée d'Aoste (3ème partie)
Rita DECIME avec Laurent GAJO
La descrizione delle esperienze di educazione bilingue che caratterizzano la scuola
pubblica in Valle d’Aosta continua e viene illustrata in particolar modo la realtà della
scuola media. La L2 entra nello studio delle discipline e si avviano esperienze di
educazione linguistica integrata. Nello ‘sguardo’ che viene dall’esterno c’è l’invito
esplicito a superare la frammentazione dei tanti progetti finora attuati e a diffondere più
capillarmente quanto già positivamente sperimentato con successo dai diversi gruppi di
ricerca.
We continue the description of the bilingual education that characterizes the public
school system of the Aosta Valley, this time concentrating on the realities at the middle
school level. The second language (L2) is now a means to study various subject matters
and experiments in integrated linguistic education begin. In the external observer's "eye"
there is the explicit suggestion to break through the partitioning of many of the projects
carried out up till now in order to make better known all that has already been
successfully carried out by the various research groups.
Ecole Moyenne (ou Ecole secondaire du 1er degré)
Ecole qui accueille les jeunes de 11 à 13 ans. Obligatoire depuis 1962, elle comptait en
2001-2002, 155 classes, 481 enseignants et 3.089 élèves.
L’école moyenne régionale a eu ses “Adaptations” en 1994 et les
programmes ‘adaptés aux exigences socioculturelles et linguistiques’ de la
région ont été ceux de 1979 (1). Ce décalage démontre toute la difficulté
interne d’une opération de ce genre mais, au début des années 1990,
l’application des normes statutaires dans le secteur secondaire ne pouvait
être davantage retardée, compte tenu des efforts accomplis et des
expériences réalisées dans le secteur précédent,
L’école moyenne avait eu son “Programme de langue française et de
culture valdôtaine” en 1986 (2); il voulait déjà se présenter comme une
‘adaptation’ mais celle-ci était circonscrite à la relation langue françaiseculture régionale. On lit en effet dans l’avant-propos: “ Conformément au
principe que tout enseignant de langue est aussi tenu d’enseigner la
civilisation véhiculée par cette même langue, en Vallée d’Aoste c’est au
professeur de français que revient la tâche de faire approcher les élèves à la
culture régionale. Et ceci du fait que toute la production écrite du passé
(presse, littérature, histoire, etc.) s’est faite en français, conséquence de
l’appartenance séculaire de la Vallée d’Aoste à l’aire francophone”. Les
buts à atteindre sont les quatre habiletés de base: savoir écouter, savoir
parler, savoir lire et savoir écrire. La méthodologie veut se centrer sur
1
R. Decime, L. Gajo, Regards croisés sur l'éducation bilingue en Vallée d'Aoste (3ème partie)
l’apprenant et sur l’organisation de situations de communication, orale et
écrite, aussi authentiques que possible.
Ce sont les “Adaptations” de 1994 (3) qui lancent une perspective nouvelle
pour l’éducation bilingue, conçue comme “une manière différente
d’organiser l’apprentissage et la formation des élèves”. On peut lire dans le
paragraphe illustrant les ‘Finalités’ que “… les indications du Statut
concernant les matières à enseigner en français doivent être envisagées
dans une optique plus vaste, où les différentes disciplines et les liens que
l’on établit entre elles s’intègrent dans la programmation générale”. Celleci “… permet de définir, pour chaque matière, les domaines disciplinaires
et interdisciplinaires qui peuvent donner lieu à l’enseignement en italien et
en français, les deux langues étant employées en tant qu’instruments
d’analyse et d’approfondissement des cursus”; elle exige aussi “la
rationalisation des cursus” eux-mêmes, ainsi que “la réalisation d’une
économie cognitive globale”. Ces mêmes ‘Adaptations’ ont introduit pour
tous les élèves l’apprentissage d’une langue étrangère qui a été l’anglais
pour tous les établissements scolaires (4).
Dans les paragraphes illustrant les ‘Programmes de langue’, on affirme que
"l’enseignement de la langue étrangère concourt, avec l’italien et le
français, […] au développement d’un cursus multilingue harmonieux et
intégré ". Cela impose une cohérence méthodologique des disciplines
linguistiques; et de nombreuses expériences sur la didactique intégrée des
langues sont actuellement en cours. Le but visé est de faire acquérir des
compétences communicatives, métalinguistiques, textuelles, dans une
perspective d’économie et de développement cognitif général.
Pour pouvoir être adopté, le document en question rendait indispensable
une réorganisation de l’école moyenne et une loi régionale (5) essaya de
fixer des modalités favorisantes en introduisant une série d’aspects
novateurs tels que: une augmentation du 20% des effectifs des enseignants
qui ont jouit d’une réduction hebdomadaire des heures de classe; une
flexibilité dans l’organisation de l’enseignement rendue possible par
l’utilisation de ce surplus horaire qui a pu être dédié à l’élaboration
collégiale de projets pédagogiques disciplinaires et interdisciplinaires; la
conception d’un plan pluriannuel de formation des professeurs et
l’évaluation périodique des résultats confiée à un comité technique et
consultatif. Comme pour l’école élémentaire, des professeurs déchargés de
l’enseignement et formés spécifiquement pour devenir à leur tour
formateurs, ont été utilisés pour assurer l’accompagnement
méthodologique et la formation des collègues, la recherche et la diffusion
des résultats.
R. Decime, L. Gajo, Regards croisés sur l'éducation bilingue en Vallée d'Aoste (3ème partie)
La mise en œuvre de cette innovation est encore en pleine évolution: elle
rencontre naturellement des succès et des résistances. L’augmentation du
personnel enseignant a sans doute facilité la mise en place d’un grand
nombre d’activités complémentaires et de soutien qui se sont adressées,
entre autres, au rattrapage des élèves en difficulté. La ‘pédagogie de
projet’, appliquée aux différents niveaux de la programmation didactique, a
eu le grand mérite d’induire parmi les professeurs un effort de cohésion et
un souci de cohérence méthodologique même si, tout au début, elle a risqué
de cloisonner l’éducation bilingue dans les projets interdisciplinaires,
élaborés ‘à côté’ des programmes traditionnels des matières.
C’est pour faciliter l’élaboration de ces projets, et pour en dépasser les
limites, qu’une vaste action de formation a été envisagée; elle prévoyait des
rencontres/séminaires à échéance annuelle et des recherches-actions dont le
titre, ‘Disciplines et bilinguisme’, a partir de 1995, et ‘Projeter
l’alternance’, à partir de 1999, indiquent clairement les buts visés. Compte
tenu du fait que l’école moyenne est le degré où s’installe une logique
disciplinaire, avec des spécialisations et des contraintes précises, cette
recherche assume en particulier le but de faciliter auprès des enseignants
une alternance cohérente des deux langues dans des matières qui peuvent
avoir une susceptibilité inégale vis-à-vis des langues employées. Les
disciplines objet de cette recherche ont été les mathématiques, l’histoire et
l’éducation artistique, disciplines qui contribuent à l’élaboration de
concepts d’ordre différent, qui reposent sur des logiques d’enseignement et
d’apprentissage distinctes et qui demandent en conséquence des tâches
langagières très variées. Progressivement les trois groupes d’enseignants
concernés ont produit des séquences didactiques qui ont été distribuées et
volontairement expérimentées dans les classes; elles respectent toujours un
principe de macro-alternance dans le sens que certaines activités prévues
utilisent l’italien et d’autres le français (6). Ces recherches sont maintenant
confiées à des institutions scolaires avec le role de chefs de file, mais
seulement celle sur l’histoire poursuit avec une certaine continuité.
Jusqu’ici les initiatives d’ordre strictement pédagogique, mais le respect de
la réglementation normative régionale, précédemment évoquée, prévoit
aussi ‘l’évaluation périodique des résultats des adaptations’ et le Comité
technique consultatif créé dans ce but (7) a proposé quatre pistes d’analyse,
qui ont été conduites, avec des modalités spécifiques pour chacune d’entre
elles, à partir de l’année scolaire 1995-96. Les responsables scientifiques de
ces enquêtes, les représentants de la Surintendance des écoles et de
l’I.r.r.s.a.e (8) constituent l’axe ‘technique’ du Comité, tandis que l’axe
R. Decime, L. Gajo, Regards croisés sur l'éducation bilingue en Vallée d'Aoste (3ème partie)
‘consultatif’ est composé par les représentants des chefs d’établissement,
des enseignants et des parents d’élèves.
Un aspect de cette vaste recherche a été une ‘Enquête qualitativeheuristique sur les facteurs facilitant l’emploi du français dans les classes’,
conduite par le Centre de linguistique appliquée de l’Université de
Neuchâtel. Elle avait le but d’observer le comportement langagier des
enseignants et des élèves et les modalités d’exploitation de l’italien et du
français dans des activités didactiques différenciées; elle se proposait aussi
de repérer des comportements et des situations particulièrement favorables
à l’acquisitions et à l’utilisation du français.
Un autre volet de la recherche, confié au Centre de didactique des langues
de l’Université III de Grenoble, devait accomplir la tâche d’évaluer les
compétences bilingues des élèves de troisième année, sous des aspects
quantitativement mesurables et relatifs non seulement aux habiletés
linguistiques (compréhension écrite et orale, production écrite et orale),
mais aussi à la compétence stratégique et aux aspects socio-linguistiques et
cognitifs de ces compétences. Cette action a été conçue et conduite sur la
base d’un dispositif à tâches multiples et complémentaires, dispositif
élaboré pour être le plus motivant possible pour les élèves, à qui on
demandait d’accomplir des épreuves en situations de communication aussi
authentiques que possible.
Les résultats de ces deux enquêtes, afin d’être vraiment significatifs pour le
lecteur, demanderaient une relation à part; dans leur ensemble ils ont
contribué à animer chez les destinataires le débat pédagogique, à diffuser la
prise de conscience que l’évaluation doit constituer un processus constant
et ils ont représenté le point de départ pour d’autres actions d’autoévaluation au sein des établissements scolaires. Ils ont proposé encore une
fois à l’attention des responsables le souci de cohérence et de continuité qui
devrait animer l’ organisation des activités pédagogiques bilingues dans les
différents degrés de l’école valdôtaine, afin de bénéficier pleinement d’un
processus engagé depuis la maternelle.
Les deux autres parties qui caractérisent la recherche en question côtoient
les aspects strictement linguistiques de l’enseignement/apprentissage et
abordent des problèmes pédagogiques et organisationnels tout aussi
significatifs. L’une (9) avait pour but de relever l’état des connaissances en
mathématiques, toujours auprès des élèves de troisième classe,
simultanément avec l’enquête V.a.m.i.o. (Verifica abilità matematiche
istruzione dell’obbligo) qui se déroulait sur tout le territoire national; elle
voulait apporter une contribution au débat sur les retombées éventuelles
qu’un enseignement bilingue, ou seulement ‘renforcé’ de la L2, aurait sur
R. Decime, L. Gajo, Regards croisés sur l'éducation bilingue en Vallée d'Aoste (3ème partie)
l’acquisition des compétences mathématiques. L’autre (dernière en ordre de
présentation, mais pas d’importance) (10) voulait essayer de photographier
l’état de fonctionnement de l’école moyenne après la réforme, en focalisant
l’attention sur le degré d’adhésion des enseignants et des chefs
d’établissement aux contenus de celle-ci, sur la capacité de ces derniers à
mobiliser les ressources humaines et financières disponibles, sur l’épaisseur
des projets interdisciplinaires bilingues, sur l’aptitude à l’élaboration
collégiale. La complexité des thèmes abordés et la pluralités des clés de
lecture et d’interprétation des résultats obtenus ne peuvent que renvoyer à
une lecture directe des documents concernés (Porté, 1998).
Les résultats de ces recherches ont constitué le point de départ pour
d’autres actions d’évaluation, conduites à partir de l’année scolaire 199899. Avant tout on a élaboré et passé, à tous les élèves des classes de
troisième, un "Test pour l’évaluation des compétences cognitives mises en
place par les élèves en situation d’apprentissage bilingue"; les résultats ont
montré que les étudiants savent bien reconnaître dans les deux langues
l’organisation d’un domaine conceptuel et l’attitude analytique envers le
texte qui l’explicite est souvent mieux mobilisée en français, car la
confrontation avec une langue moins familière oblige les élèves à une
lecture plus attentive à tout détail formel (Assuied et Ragot, 2000).
A partir de l’année 1999-2000 le Comité technique consultatif a proposé
chaque année aux institutions scolaires, devenues entre temps autonomes
(11), des actions d’auto-évaluation intéressant les quatre indicateurs qu’on
pourrait désormais définir classiques: le contexte, les ressources, le
processus et les résultats. Le but est celui de faire progresser les capacités
d’autoanalyse des différents acteurs intéressés par l’éducation bilingue et
de faciliter l’adoptions d’initiatives mieux ancrées sur les besoins de
chacun d’eux.
L’importance et l’ampleur des actions illustrées ci-dessus fait clairement
apparaître l’école moyenne comme un nœud stratégique, essentiel pour le
projet de rénovation globale du système scolaire régional et pour le passage
crucial de l’adoption de l’éducation bilingue à l’école supérieure.
Un regard critique et perspicace
(quelques réflexions sur l’école moyenne)
Laurent GAJO
Les expérimentations mises en place au niveau de l’école moyenne ont, en
quelques années, concouru à élaborer un modèle fort et articulé, présentant
des enjeux de plusieurs natures. Nous traiterons ici essentiellement des
R. Decime, L. Gajo, Regards croisés sur l'éducation bilingue en Vallée d'Aoste (3ème partie)
enjeux didactiques et scientifiques, pédagogiques ainsi que sociodidactiques.
Au niveau didactique et scientifique, la recherche-action menée au Val
d’Aoste a développé une réflexion et des outils originaux. Tout d'abord, la
programmation bilingue se fonde sur le principe de l’alternance, alternance
serrée et réfléchie entre les langues, non seulement dans le cadre d’une
même classe ou d’une même année scolaire, mais aussi dans le cadre des
mêmes disciplines. Ceci passe par la contrainte du bilinguisme pour les
enseignants eux-mêmes, ce qui en fait des modèles "incarnés" et
accessibles de locuteurs bilingues. Ceci concourt aussi à l’utilisation du
bilinguisme pour la construction/transmission du savoir propre à une
discipline. C'est dans ce cadre que, progressivement, la réflexion et
l'expérimentation au Val d'Aoste ont fait de plus en plus de place à la
didactique des disciplines, dans un large examen de l'enseignement intégré
de la langue et du contenu.
Les résultats de la recherche se sont montrés d'une grande originalité
scientifique et, surtout, d'une grande efficacité dans la pratique
pédagogique. Enseignants de langues et de disciplines ont pu réfléchir sur
la transversalité des enjeux et des connaissances linguistiques dans le
curriculum, sur le contenu de la compétence de communication, sur le
possible décloisonnement de certaines disciplines. La mise en place de
l'enseignement bilingue a en fait servi de loupe sur des phénomènes
généraux inhérents à l'enseignement/apprentissage scolaire, comme les
modalités de construction du savoir, les liens entre langues et disciplines, la
centralité du travail discursif. Une zone d'ombre demeure toutefois dans ce
beau tableau. Elle concerne la didactique des langues en tant que
disciplines. Comme les enjeux et le travail linguistiques ont désormais leur
place à l'intérieur des disciplines non linguistiques, il s'agit alors de
redéfinir le contenu particulier des cours de langues.
Au niveau pédagogique, comme nous venons de l'esquisser, la réflexion sur
l'enseignement bilingue a été l'occasion d'une réflexion plus large sur les
modalités d'enseignement en général. En effet, l'enseignement bilingue
repose sur une idéologie communicative, qui accorde à l'utilisation variée et
régulière de la langue une primauté en matière de possibilité
d'apprentissage. Il a donc fallu réfléchir à la mise en place d'un espace
favorable de communication et de négociation. Cet espace s'est traduit
notamment en une réduction de l'enseignement frontal, en un recours
régulier à la pédagogie du projet et en la co-présence d'enseignants de
langues et de disciplines. Il s'agit de faire varier les modes d'interaction en
classe, d'utiliser les élèves les uns pour les autres, d'utiliser les enseignants
R. Decime, L. Gajo, Regards croisés sur l'éducation bilingue en Vallée d'Aoste (3ème partie)
les uns pour les autres, de transformer chacun en acteur interagissant dans
un processus commun de construction du savoir. Le changement
pédagogique initié (ou catalysé) par l'enseignement bilingue est en même
temps nécessaire à cette nouvelle méthodologie.
Au niveau socio-didactique, le modèle valdôtain s'est d'abord mis en place
pour répondre aux exigences d'un contexte particulier, mais gagne à être
mis en relation avec d'autres. En fait, si son côté "ancré" le rend
particulièrement efficace et plastique, plusieurs de ses caractéristiques
peuvent être décontextualisées et exportées. Dans ce sens, la politique
éducative plurilingue qui se développe à l'échelle européenne gagnerait à se
nourrir du modèle valdôtain, alors qu'elle cherche des repères et propose en
quelque sorte un modèle décontextualisé à mettre en place dans différentes
situations. L'Europe tend à défendre le label "CLIL" ("Content and
Language Integrated Learning") comme valeur commune. Le Val d'Aoste
pourrait sans autre montrer comment travaille concrètement cet
enseignement "intégré" et, surtout, comment il peut dépasser l'unique
didactique des langues pour impliquer sérieusement la didactique des
disciplines et l'organisation des curricula en général. Le Val d'Aoste
pourrait montrer comment l'ancrage contextuel est une condition
importante pour la réussite d'un modèle dans une zone où le plurilinguisme
jouit d'enjeux historiques, identitaires, socio-économiques, éducatifs et
autres; dans une zone où les rapports linguistiques se lisent aussi en termes
de minorité/majorité.
Le problème majeur est que le modèle valdôtain peine à s'exporter, à
s'exposer, à défendre ses valeurs scientifiques, didactiques, pédagogiques,
idéologiques. Doit-on y voir l'expression d'un modèle loué de l'extérieur
mais hésitant de l'intérieur, vécu dans l'insécurité par ses acteurs directs?
Peut-être, car l'on constate que, au niveau de l'école moyenne, le cadre mis
en place pendant des années pour l'enseignement bilingue peine à se
généraliser et à se régulariser. L'on demeure bien souvent dans l'expérience,
dans le contingent, dans le projet. Ils est urgent maintenant de passer du
projet au programme, d'ancrer plus définitivement et extensivement
l'enseignement bilingue au Secondaire, de laisser s'exprimer les valeurs
éprouvées d'un modèle des plus performants, et de le mettre plus largement
en réseau avec l'extérieur.
Globalement, l'Europe vient aux enjeux du plurilinguisme par des enjeux
autour de la communication. Les besoins nouveaux imposent une
amélioration des outils de communication, et le plurilinguisme en fait
partie. Au Val d'Aoste, on assiste pour ainsi dire au mouvement inverse. Le
bilinguisme constitue un point de départ, et la communication est vue ou
R. Decime, L. Gajo, Regards croisés sur l'éducation bilingue en Vallée d'Aoste (3ème partie)
revue à travers lui. Les deux points de vue méritent un intense dialogue,
appelé à les stimuler et, parfois, à les raisonner.
(A suivre…)
Notes
(1) “Programmi, orari di insegnamento e prove di esame per la scuola media statale”,
Décret Ministériel du 9.2.1979.
(2) “Programme de langue française et de culture valdôtaine pour les écoles moyennes
de la Région Autonome de la Vallée d’Aoste”, délibération du Gouvernement Régional
n° 4533 du 20.6.1986.
(3) “Adaptation des programmes d’enseignement de l’école moyenne de l’Etat aux
exigences socioculturelles et linguistiques de la Région Autonome de la Vallée
d’Aoste”, délibération du Gouvernement Régional n° 5884 du 22.7.1994.
(4) Exception faite de l’école moyenne de la Vallée de Gressoney où réside une
minorité de langue et culture alémanique, dont la sauvegarde est actuellement assuré par
l’article 40bis du Statut. Dans cette école la troisième langue est l’allemand.
(5) Loi Régionale n° 53 du 22.8.1994, portant dispositions d’application des articles 39
et 40 du statut spécial dans les écoles secondaires du premier degré de la Vallée
d’Aoste.
(6) “ De l’alternance des langues à un concept global de l’enseignement des
disciplines ” Rapport de recherche de Laurent Gajo et Cecilia Serra – Université de
Neuchâtel – 1999.
(7) Institué avec Loi Régionale n°53 du 22 août 1994, art. 6; constitué avec délibération
de la Junte Régionale n°5870 du 21 juillet 1995 et reconstitué avec délibération n°470
du 22 février 1999.
(8) Istituto regionale di ricerca, sperimentazione e aggionamento educativi, créé en
Vallée d’Aoste par la loi régionale n° 43 du 25.8.1980; actuellement transformé en
I.r.r.e.- V.d.A. – Istituto regionale di ricerca educativa della Valle d’Aosta (loi régionale
n° 12 du 27.7.2001).
(9) Enquête conduite sous la responsabilité scientifique du prof. R. Bolletta, directeur du
C.e.d.e. (Centro europeo dell’educazione), Villa Falconieri, Frascati, Roma.
(10) Enquête conduite et coordonnée par le prof. P.Romei, Faculté de Sciences
Politiques, Université de Bologne.
(11) Décret du Président de la République du 8.3.1999 n° 275, Regolamento recante
norme in materia di autonomia delle istituzioni scolastiche, ai sensi dell’art. 21 della
legge 15.3.1997, n° 59. Loi régionale n° 19 du 26.7.2000 portant autonomie des
établissements scolaires.
R. Decime, L. Gajo, Regards croisés sur l'éducation bilingue en Vallée d'Aoste (3ème partie)
Références
ASSUIED, R., RAGOT, A.-M., 2000. Evaluation des compétences cognitives des
élèves en situation d’apprentissage bilingue. Rapport terminal. Janvier 2000.
PORTE, G. 1998. “Un caso di valutazione di sistema: la scuola media valdostana dal
1995 al 1998”. Guida alle ricerche promosse dal Comitato Tecnico-Consultivom
– Rapport de synthèse de G. Porté, à l’époque Inspectrice ch.d.f.