Découvrir Malakoff (92) en Vélib`

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Découvrir Malakoff (92) en Vélib`
Découvrir Malakoff (92) en Vélib’
Malakoff est une des communes les plus jeunes d’Ile-de-France (1883), située au sud de Paris dans les
Hauts-de-Seine (92), et qui, par de nombreux aspects, ressemble à un village. Ses 40% de logements
sociaux cohabitent harmonieusement avec ses nombreuses petites maisons pavillonnaires.
Départ : station 22 401 située au métro Malakoff Plateau de Vanves (ligne 13). Sur votre gauche, prenez
l’avenue Charles de Gaulle, et arrêtez-vous au croisement avec l’avenue Pierre-Larousse.
Retournez-vous côté Paris : à votre gauche vous apercevez les « espaces verts du Douanier Rousseau ».
C’est à proximité que le peintre a immortalisé l'entrée de Malakoff, dans son tableau
« l'Octroi ». Face à vous, le périphérique est désormais couvert et devrait voir bientôt
l’implantation d’un jardin public.
Remontez l’avenue Pierre-Larousse : au n° 10 le grand bâtiment en briques rouges de
style Art Déco est l'actuelle Université Paris V René Descartes - Faculté de droit, qui s’est
installée à Malakoff en 1976. L’édifice, édifié en 1926 et inscrit à l’inventaire
supplémentaire des monuments historiques en 2004, était le siège de l'École Supérieure
d'Électricité, plus connue sous le nom de Supélec. L'école a été le siège, en 1937, de la
première émission de télédiffusion en France, appelée alors « visio-phonie ». En haut de
l'édifice, notez les deux bas reliefs, l’un représentant Zeus et Athéna, et l’autre la Fée
Électricité.
Le puits 19e de la rue Henri Martin
Continuez sur l'avenue Pierre-Larousse qui, malgré son côté un peu provincial, est une des
artères principales de la ville. Vous découvrirez dans la troisième rue à droite, rue Henri-Martin,
un puits public. Les puits étaient nombreux au temps où Malakoff était encore terre de
maraîchage, et qu’il n’existait que des égouts à ciel ouvert et aucune canalisation d'eau.
Creusé dans les années 1860 environs, ce puits daterait de la naissance de la ville et de ses
premières maisons. Bouché depuis la guerre, le puits a été « rénové » en 2004.
De l’autre côté de la rue, se trouve le square Pierre-Larousse. Jadis, s'y trouvait la propriété
acquise en 1860 par Pierre Larousse (1817-1875), l’auteur du fameux dictionnaire du même
nom. L’ancienne maison de campagne de l’éditeur a disparu depuis et est remplacée
aujourd’hui par un square.
La Tour Malakoff et la Nouvelle Californie
Une fois revenus sur l'avenue Pierre-Larousse, placez-vous à l'angle de la rue de la
Tour où vous découvrez une peinture murale de l'ancienne Tour de Malakoff,
élément central de la « Nouvelle Californie » d’Alexandre Chauvelot, personnage
haut en couleur et « inventeur » de Malakoff.
Édifiée en 1856, la tour de Malakoff, haute de 50m, était une sorte de « musée
exposition » sur un épisode marquant la fin de guerre de Crimée (1855). C'est en
effet en hommage à la prise de la tour de Malakoff par les troupes de Mac Mahon
qu’Alexandre Chauvelot, personnage étonnant, ancien rôtisseur et lotisseur, eut le
projet d’en faire la réplique sur un territoire qui appartenait alors à la commune de
Vanves.
Cette tour était l'élément central d'une sorte de parc d'attraction où se pressaient
jusqu'à 12 000 Parisiens le dimanche ! Les murs intérieurs de la tour étaient
décorés, à chaque étage, de portraits de combattants. On trouvait également sur le site un pont, un
restaurant et un bal. Les noms de nombreuses rues du vieux Malakoff rappellent encore cette histoire, un
peu oubliée aujourd’hui. La Tour de Malakoff fut détruite pendant la guerre de 1870 pour ne pas servir de
point de mire aux troupes prussiennes assiégeant Paris.
Léon, le bec de gaz
Continuez sur l’avenue Pierre-Larousse et prenez la première à gauche,
rue Victor Hugo, anciennement rue du Camp Français, puis prenez à 50
mètres environ, l'impasse du Tir. Vous y découvrez un ancien lavoir en bois
et les anciens bains douches. En traversant la rue Ernest Renan, passez
dans le Sentier du Tir qui jouxte la Maison des associations - l’ancienne
mairie - rénovée en 2006. A 50 mètres, vous y découvrez une des
curiosités étonnantes de Malakoff : le fameux bec de gaz, appelé Léon.
C'est l'un des plus anciens becs de gaz encore en activité. Une association
s'était créée il y a quelques années pour éviter qu'il ne disparaisse. Ce fut
une bien bonne idée de la part des riverains, car Léon éclaire toujours ce
très joli sentier, à quelques mètres du périphérique parisien. Remarquez
également la jolie maison en forme de datcha derrière le mur de briques, et celle qui se trouve juste à droite,
qui ressemble à une maison de notaire du siècle dernier.
Reprenez la rue Ernest Renan et tournez ensuite dans le rue de la Tour à droite. Au numéro 15 de la rue de
la Tour, vous pourrez lire la plaque indiquant où se trouvait l'ancien emplacement de la Tour de Malakoff,
évoquée plus haut. Entre les numéros 15 et 17, en vous engageant dans la cour de l'immeuble, vous
pourrez découvrir derrière le bâtiment, à même les contreforts de l’immeuble, des traces de l’ancien parc de
loisirs : il s'agit des anciens piliers d’une des attractions de l’ancienne Tour de Malakoff.
Distillerie Clacquesin
Reprenez la rue de La Tour, jusqu'au croisement avec la rue
Gambetta, anciennement rue de San Francisco, en hommage
à la fameuse "Nouvelle Californie" de Chauvelot. Allez ensuite
jusqu'au bout de la rue Gambetta, au croisement de l’avenue
du Maréchal-Leclerc. En prenant cette avenue sur la gauche,
vous longerez la fameuse distillerie Clacquesin. Il s’agit d’un
des fleurons du patrimoine industriel d’Ile-de-France. Face aux
menaces de démolition, cette usine a été inscrite en 2002 à
l’inventaire supplémentaire, puis classée monument historique
en 2009.
En vous mettant devant la grille de l'usine vous pourrez à la
fois observer la grande cheminée au milieu de la cour, et
apercevoir sur le fronton du bâtiment de droite la date de
création de l'entreprise (1775). Ce n'est toutefois qu'un siècle plus tard que Paul Clacquesin mis au point la
fameuse boisson apéritive, le « Clacquesin », composée de 29 plantes et d’agrumes, et qui fit tant parler
d'elle dans les années 30. L’usine fut elle implantée à Malakoff en 1903. N'hésitez pas à prévoir une visite au
moment des Journées du Patrimoine, au mois de septembre, l'endroit est magique et les alambics
conservés en quasi état de marche.
La Maison des Arts
Remontez ensuite l’avenue du Maréchal-Leclerc, et prenez
le boulevard Gabriel-Péri sur la droite. Puis prenez à gauche,
l’avenue du 12 février 1934. Au n° 105 se trouve l’actuelle
Maison des Arts, également inscrite à l’inventaire
supplémentaire des monuments historiques. Elle accueille
toute l’année des expositions d’artistes contemporains. Le
plasticien de renommée internationale, Christian Boltanski,
habitant Malakoff, et Ben, y ont notamment exposés.
L'histoire du bâtiment reste relativement mystérieuse.
Résidence de campagne, maison de chasse de la fin du
XVIIIème siècle, on raconte qu'elle doit sa protection à André
Malraux qui l'aurait remarquée en passant route de Châtillon
(l'actuelle avenue Pierre-Brossolette qui sépare Malakoff de
Montrouge), sur le chemin le conduisant vers Versailles,
alors qu'il allait rendre visite à son amie Louise de Vilmorin.
Cet édifice possède un toit en terrasse. Les frontons du premier étage sont successivement triangulaires et
curvilignes. Les deux façades abritent des statues allégoriques, représentant les quatre saisons. L'intérieur a
été totalement réaménagé pour les besoins du lieu.
Blanchisserie Fontaine
Revenez ensuite sur l’avenue du 12 février 1934, avant de
tourner sur la gauche (vous apercevez à quelques encablures
l’Eglise de la Médaille miraculeuse de Malakoff, actuellement
en rénovation) et prenez le boulevard Gabriel Péri. Au
numéro 118, vous pouviez y trouver - jusqu’en 2006 l’ancienne Blanchisserie Fontaine, répertoriée par le
patrimoine pour son aspect original et ses espaces
fonctionnels. Au plus fort de son activité, elle accueillait
jusqu’à 400 ouvriers, surtout des femmes.
L'usine Au Planteur de
Caiffa
Continuez sur 500 mètres rue Gabriel-Péri, jusqu’à la rue Paul Bert, où se
trouve une piste cyclable. Puis remontez cette dernière. Après avoir
traversé le pont de chemin de fer, et le boulevard Camélinat, prenez ensuite
la rue Paul Vaillant-Couturier sur la droite. Au 139 de la rue Paul VaillantCouturier, à l’emplacement du grand bâtiment se trouvait l’ancienne usine
Au Planteur de Caiffa, démolie en 2006.
Considérée comme « remarquable », l’usine regroupait un ensemble de
bâtiments construits avec des charpentes de type Eiffel. Elle fut une des
premières entreprises occupées par les grévistes en juin 1936. L’horloge à
l’entrée est un clin à celle qui trônait dans l’ancienne usine. Au Planteur de
Caïffa produisait des pâtes alimentaires et faisait de la torréfaction de café.
Ses produits, acheminés par les fameux triporteurs, étaient connus dans
toute la région.
Le Fort de Vanves
Reprenez ensuite la rue Avaulée, en la remontant
complètement. Au rond point, la station Vélib’ sur la
droite est la plus éloignée de Paris. Prenez ensuite sur
votre gauche le boulevard Stalingrad, de l’autre côté
du rond-point. Au numéro 27 se trouve l’ancien Fort de
Vanves, qui n’est pas visitable pour des questions de
sécurité.
Construit sur le territoire de la ville de Vanves
(1841-1846), ce Fort se situe sur le territoire de
Malakoff depuis la création de la commune en 1883. Il
se situe sur le point le plus haut de la ville et couvre 14 ha. Fort défensif de type Vauban en forme "d'étoile à
cinq branches", il pouvait recevoir une garnison de 2700 hommes et de nombreuses pièces d'artillerie. Il a
d'abord servi de pénitencier militaire. On y interna plusieurs centaines d'ouvriers qui s’étaient insurgés lors
de la révolution du 1848. Le Fort résista à l'assaut des troupes prussiennes au moment de la guerre de
1870, et fut évacué puis occupé par ces dernières.
Après leur départ, lors de la Commune (1871), les troupes des communards en firent un de leur QG et il fut
l'un des derniers à tomber aux mains des troupes versaillaises. Après d'âpres combats, les communards
cédèrent la place une première fois dans la nuit du 5 au 6 mai. Ils reprirent le Fort, puis le cédèrent
définitivement quelques jours après, en s'échappant par les carrières en sous-sol. Louise Michel y séjourna
pendant la fameuse "semaine sanglante". Les combats endommagèrent fortement l'édifice. Partiellement
détruit, il fut totalement reconstruit entre 1874 et 1879. Il est actuellement occupé par des services de la
Gendarmerie. 110 familles y résident également.
Juste en face se trouve le parc Salagnac, de l’autre côté du boulevard sur la droite. Il porte le nom d'un des
anciens maires de la ville qui a transformé le paysage urbain de Malakoff. Il a notamment été l'origine de la
construction de nombreux équipements collectifs. Ce parcours arrive à sa fin. Vous pouvez alors contourner
sur la gauche le parc Salagnac, descendre la rue Alexis-Martin, passer le pont où circulent métro et TGV et
déposer votre Vélib’ à proximité du métro Malakoff Rue Etienne-Dolet.
Jean-Emmanuel PAILLON, novembre 2010
www.lavigie.ublog.com

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