En bordure de zones herbagères ou en zones mixtes, un système
Transcription
En bordure de zones herbagères ou en zones mixtes, un système
Cas type EL 2 En bordure de zones herbagères ou en zones mixtes, un système spécialisé lait avec peu de cultures de vente Lille Localisation Zone herbagère Zone mixte Arras Caractéristiques > 2 unités de main-d’œuvre : 1 couple ou 1 chef d’exploitation et 1 salarié Amiens > 50 ha SAU Laon Rouen Beauvais > 13 ha cultures de vente, 26 ha de prairies Nbre exploit > 300 000 litres de quota 200 Évreux > 42 vaches prim’holstein à 7300 l/VL 100 > 6000 l quota/ha SAU - 8100 l quota/ha SFP 50 Culture à faible densité d'élevage > 30 % de maïs/SFP - 1,7 UGB/ha SFP Herbagère à forte densité d'élevage > Plage de variation : 30 à 70 ha, 200 000 à 400 000 litres Mixte à moyenne densité d'élevage de lait Fréquence du système (% du système par département) Nord Pas-de-Calais Aisne Oise Somme Eure Seine-Maritime 14 % 10 % 7% 4% 6% 5% 3,5 % Ce système est présent en zones herbagères, Thiérache du Nord et de l’Aisne, Pays de Bray. On le trouve également en zones mixtes : Haut Pays d’Artois, Boulonnais, Vimeu, Pays de Caux et Ouest de l’Eure. Trajectoires et perspectives d’évolution Ce système plus fortement présent en Nord-Pas-de-Calais, s’est développé avant la mise en place des quotas ou a pu bénéficier d’attribution de quota sans agrandissement, notamment en cas de transformation laitière. Il est conduit par des producteurs très spécialisés sur la production laitière, d’où leur forte motivation à développer leur quota à l’avenir. En l’absence de reprise de surface, ce quota supplémentaire sera produit principalement par une augmentation du lait par vache. L'utilisation des surfaces SFP : 37,3 ha - 75 % SAU 10,2 26,0 2,5 n Blé Les rendements n Gel n Maïs ensilage n Prairies > Blé : 75 q/ha > Maïs ensilage : 13 t MSU /ha 11,3 Cultures de vente : 12,7 ha - 25 % SAU > Forces du système : Spécialisation laitière permettant une bonne technicité et un bon niveau génétique, résultat d’une sélection ancienne. Bonne structure d’exploitation avec un quota par hectare élevé. Parcellaire assez groupé, favorable au pâturage. Bâtiments et équipements modernisés. > Faiblesses du système : Système intensif présentant des risques de dérapage sur les charges notamment sur le coût alimentaire et la mécanisation. Pression environnementale assez forte car système spécialisé lait avec peu de culture de vente. Réseaux d’élevage bovin lait de Nord-Pas-de-Calais, Picardie, Haute-Normandie Le cheptel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64 UGB Le troupeau laitier Les indicateurs de conduite du troupeau Les ventes : 300 000 l de lait 42 vaches à 7 333 l 38 veaux vivants 14 génisses pleines 13 réformes 22 veaux 16 génisses < 1 an 1 perte 15 génisses 1-2 ans 10 génisses > 2 ans 1 génisse vide > Vaches laitières • 7 333 l/VL • Plage de variation de 6 500 à 8 500 l • TB = 42 g/l - TP = 32,8 g/l • 1 210 kg de concentrés/VL soit 165 g/l • 3,2 t MS stocks/VL à 100% maïs • Vêlages de fin d'été-début d’automne pour ne pas ouvrir les silos avant fin août (possibilité de vêlage plus tôt avec davantage de maïs au pâturage) > Génisses laitières • 1/3 vêlages 24 mois, 2/3 vêlages 33-36 mois • 450 kg de concentrés/génisse • 2,5 t MS stocks/génisse • Taux de renouvellement = 33% • Taux de conservation = 38% Repères concentrés VL (g/litre) Très économe Économe Élevé Très élevé inf. à 150 150 à 175 175 à 200 Sup. à 200 Les conduites alimentaires Conduite alimentaire des vaches laitières La bonne efficacité du système repose sur une alimentation hivernale basée sur un maïs de qualité pour des vaches laitières en début de lactation et une conduite du pâturage économe pour les milieux et fins de lactation. Les vêlages d’août et septembre nécessitent un silo de report de 2 ha pour assurer le démarrage des lactations (cf. fiche modulaire n° 1 pour les rations d’hiver et n° 4 pour la période de pâturage). 1 kg soja 2,9 kg soja, 1,3 kg VL 18 1,5 kg soja 120 u d'azote/ha 6 kg maïs 8 kg maïs 40 ares/VL 60 ares/VL 25 ares/VL 1er avril 1er mai Maïs 15,1 kg MS Paille 0,4 kg MS 30 juin 1er Sept. 15 Oct. Conduite alimentaire des génisses laitières 110 u d'azote/ha Foin/enrubannage 44 ares/UGB 27 ares/UGB 10 avril 30 juin 15 Oct. Les génisses laitières sont conduites de 2 façons : 5 en vêlages 24 mois pour les 1res vêlées (cf. fiche modulaire n° 2) et 10 en vêlage 34-36 mois pour les vêlages plus tardifs (cf. fiche modulaire n° 3). Elles sont conduites exclusivement à l’herbe : pâturage en été, foin et enrubannage l’hiver. Réseaux d’élevage bovin lait de Nord-Pas-de-Calais, Picardie, Haute-Normandie Les indicateurs du système fourrager . . . . . . . . 1,71 UGB/ha SFP Le bilan fourrager > Vaches > Génisses Total Besoins (t MS) Maïs 133 t Paille 3 t Récoltes/achats (t MS) Maïs : 11,3 ha x 13 t = 147 t Enrubannage : 1,6 ha x 3,5 t = 6 t Foin : 8,15 ha x 4,5 t = 37 t Paille : 1,3 ha x 4 t = 5 t Enrubannage 5,5 t Foin 30 t Paille 2 t 174 tonnes MS soit 2,7 t MS /UGB 195 tonnes MS Le coût alimentaire Le coût alimentaire vache laitière est de 61 €/1000 l et celui du troupeau complet (VL+élèves) de 73 €/1000 l. Sa maîtrise passe par l’utilisation de maïs ensilage de bonne qualité, le respect des recommandations en matière de complémentation azotée du maïs et par la bonne gestion du pâturage. Repères coût alimentaire VL (€/1 000 l) Très économe Économe inf. à 60 60 à 65 Repères coût alimentaire VL + élèves (€/1 000 l) Élevé Très élevé 65 à 70 Sup. à 70 Très économe Économe inf. à 75 75 à 80 Élevé Très élevé 80 à 85 Sup. à 85 L’autonomie alimentaire Ce système à 100 % maïs pour les vaches l’hiver, est moyennement autonome en protéine (65% de la MAT) malgré la bonne valorisation des prairies et de l’herbe récoltée par les génisses. Il est fortement dépendant des achats de concentrés (88% des concentrés sont achetés) mais relativement autonome en énergie (84% des UFL). La conduite des surfaces Fertilisation minérale (Unité/ha) Nature des surfaces Surface (ha) Azote (N) Phosphore (P2O5) Potasse (K2O) Fertilisation organique Blé Maïs ensilage 10,3 11,2 140 80 0 0 0 0 8,5 ha à 35 t/ha de fumier et 2,7 ha à 40 m3/ha de lisier Prairies Pâturée Fauche+pâture 16,5 9,5 120 110 8 0 24 0 Lisier 19,7 ha à 30 m3/ha Ce système à dominance élevage nécessite une bonne gestion des engrais de ferme passant par des apports sur les surfaces en herbe, fauches et pâtures. Les maïs, conduits avec 35 tonnes de fumier ou 40 m3 de lisier par hectare, n’ont pas à recevoir de P et K minéral. Le coût de fertilisation N/P/K est de 70 €/ha SAU. Repères coût de fertilisation*/ha SAU (€) Très économe Économe Élevé Très élevé inf. à 65 65 à 75 75 à 85 Sup. à 85 * Hors coût des amendements calcaires Réseaux d’élevage bovin lait de Nord-Pas-de-Calais, Picardie, Haute-Normandie L’environnement (unités/ha SAU) Indicateurs environnementaux 180 160 140 120 100 80 60 40 20 0 Entrées : ■ Engrais ■ Aliments Sorties : ■ Animaux ■ Végétaux Sorties Entrées Sorties Entrées Sorties ( ( ( Entrées N P2O5 K2O Bilan apparent des minéraux (hors fixation légumineux) Nb Jours TS Nb heure TA/j 8 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 7 > 107 u d’azote minéral/ha SAU > 120 u d’azote organique /ha SD170 > 22% de sol nu (avant CIPAN) Ce système à dominance élevage sur une surface limitée, requiert une gestion fine de la fertilisation. Il est également recommandé de couvrir les sols derrière les épandages d’automne pour les maïs de l’année suivante. En respectant ces recommandations, ce système répond aux critères environnementaux. Travail d’astreinte (TA) > 2330 h de TA total /an soit 55 h/VL/an (36 h/UGB) Repères travail astreinte/VL/an (heures) 6 5 Bas Moyen Élevé 4 Inf à 45 55 Sup. à 65 3 2 1 0 t i t s il v v n c O Nov Dé jan Fé Mar Avr Ma Jui Juille Aoû S TA/j ■ TS Élevage ■ TS Culture ept ct Travail de saison (TS) > 71 jours de TS total/an dont 37 j pour la SFP (1 j/ha) et 22 j pour les cultures (1,7 j/ha) > Le Temps Disponible Calculé est de 1300 h par personne/an (2 PCB) Les bâtiments • • • • Vaches : logettes paillées dos-à-dos, couloir d’alimentation raclé, salle de traite épi 2 x 4 postes Élèves : aire paillée intégrale, litière accumulée Silos 700 m3, stockage foin/paille 230 m2 Stockage des effluents : fumière 100 m2, fosse 505 m2 Le matériel > Traction 1 x 100 CV 4 RM 1 x 70 CV 2 RM > Distribution fourrages Hydro-fourche Désileuse 4 m3 > Travail sol, semis Charrue 3 socs Vibro 3 m*, herse portée 4 m Herse rotative + semoir 3 m * > Transport Benne 8 t Plateau 10 m Bétaillère * Camionnette > Traitement, fertilisation Distributeur engrais 600 l Pulvérisateur 18 m* Épandeur 10 t* > Récolte Faucheuse rotative Faneur-andaineur Round Baller 1,8 m* > Entreprise ou CUMA Semis et ensilage maïs Moisson Tonne à lisier * > Autres équipements Broyeur Ordinateur Tonne à eau* * matériel en copropriété Réseaux d’élevage bovin lait de Nord-Pas-de-Calais, Picardie, Haute-Normandie Cas type EL 2 Les résultats économiques (conjoncture 2005) 128 116 € %/PB Les produits = 81 % 70% 11% Produits animaux = 103 512 € Lait = 89 270 € • lait vendu 300 000 l x 293,5 €/1 000 l Viande = 14 242 € • Réformes 12,7 x 320 kg à 2,4 € • Veaux 22 à 175 € 6 732 € 5% Produits végétaux = • Blé 765 q à 8,8 € 14% Aides totales = (modulation 3% déduite) 17 872 € 79 127 € %/PB Les charges = 31,4 % Proportionnelles = 20,9% Charges animales = • dont concentrés • dont frais d’élevage 7,1 % Surfaces fourragères = 3,4 % Cultures de vente = 40 159 € 26 765 € 13 484 € 12 198 € 9 049 € 4 346 € 30,4 % Charges de structure = 38 968 € hors amortissement et frais financiers • dont foncier 9 000 € • dont salaires & cotisations sociales 9 418 € L’excédent brut d’exploitation 48 989 e Les amortissements 22 413 e Les frais financiers 3 768 e Les annuités (en croisière) 18 935 e Revenu disponible pour vivre et autofinancer 30 054 e Le résultat courant 22 808 e Dans ce système intensif à dominance élevage, le produit par hectare est très élevé en raison de la forte densité laitière. La spécialisation laitière favorise une bonne efficacité économique (EBE = 38% du produit brut). Repères % EBE avant main-d’œuvre*/Produit Brut Très efficace Efficace Efficacité moyenne Très peu efficace Sup. à 46 46 à 43 43 à 40 Inf à 40 * Charges sociales exploitants et salaires Les indicateurs économiques • Produit brut /ha SAU = • Produit brut/UTA = • Produit brut/UTA familiale = • % charges proportionnelles/PB = • Marge brute herbivore/ha SFP = • Marge brute herbivore/tonne de lait = • Marge brute CV/ha CV = • Charges concentrés + coproduits + fourrage achat/UGB = • % Fertilisation/PB = • % Phytosanitaires/PB = 2 562 € 64 058 € 64 058 € 31,4% 1 857 € 224 € 269 € 211 € 3,3% 1,9% • % charges structure H amort & ff/PB = • % Annuités + foncier + salaires +cotisations sociales/PB = • % EBE/PB = • EBE /Ha SAU = • % EBE avant main-d’œuvre/PB = • % Annuités /PB = • % Annuités /EBE = • % Revenu disponible/PB = • Aides /EBE = • Disponible /UTA familiale= 30,4 % 29,2 % 38,2 % 980 € 45,6 % 14,8 % 38,7 % 23,5 % 36,5 % 15 027 € Réseaux d’élevage bovin lait de Nord-Pas-de-Calais, Picardie, Haute-Normandie Les facteurs de variations du revenu disponible Incidence sur le revenu disponible (en % et en e) Variation du prix du lait ± 5 €/1000 => - 4% - 1200 € + 1200 € + 4 % - 8,1 % - 2441 € Variations concentrés VL + 50 g/l => Variations du rendement maïs ± 2 t MS/ha => - 3,8 % - 1150 € + 1610 € + 5,4 % Moins bonne valorisation pâture + 0,8 ha maïs => - 4,1% - 1236 € Gaspillage engrais PK (non respect du COMIFER) => - 6,7% - 2006 € +1,8% + 532 € Remise en herbe 2 ha RGI 3 coupes pour VL hiver => Les clés de la réussite du système Le résultat de ce système fortement orienté sur le lait est très dépendant du prix du lait et de la maîtrise des intrants, notamment des concentrés. En zones favorables au maïs, la remise en herbe 100% fauchée d’une partie du maïs est assez neutre économiquement (elle était négative avant découplage). Par contre, dans les zones où les rendements maïs sont souvent plus irréguliers, elle s’avère une voie d’adaptation à retenir (avec des RGI ou des associations à base de luzerne) et ce d’autant plus que le rendement en herbe est favorable. L’installation Le capital d’exploitation (hors foncier) Bâtiment Matériel Cheptel Stocks Total Valeur patrimoniale à neuf 261 900 € 190 020 € 72 700 € 29 490 € 554 110 € Valeur patrimoniale à la reprise 183 340 € 95 010 € 72 700 € 22 800 € 373 850 € Valeur économique à la reprise ou valeur de «reprenabilité» 181 500 € Avec des prélèvements privés annuels de 22 500 € et une sécurité pour les investissements nouveaux de 7 350 €/an (15% de l’EBE), la valeur de «reprenabilité» est de 181 500 € soit près de 50% de la valeur patrimoniale à la reprise. Dans les conditions décrites, la capacité de remboursement des annuités d’installation permet d’emprunter 1,65 prêt JA à 3,8% sur 12 ans. L’apport personnel s’élève alors à 192 350 € soit 96 175 € par UTA. Avec un actif à neuf de près de 11 100 € par hectare et de 369 400 € par UTA, l’installation sur ce système à forte spécialisation laitière n’est pas très aisée. Pour faciliter la reprise, il convient de favoriser une évaluation économique de la valeur de la reprise au détriment d’une estimation basée sur la valeur patrimoniale. Par ailleurs, il est également souhaitable de négocier un allongement de la durée des prêts. Réseaux d’élevage bovin lait de Nord-Pas-de-Calais, Picardie, Haute-Normandie