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Présents :
Vanessa Roy, Référente famille axe de la parentalité au Nouveau Logis
Leon Grim, Ethnologue VOM
Marie Odile Massin, IDE service module d’appui, Pédo-psychiatrie sud (rue Mailly). Centre hospitalier de
Thuir.
Karine Joseph, IDE service module d’appui, Pédo-psychiatrie Nord. Centre hospitalier de Thuir.
Nicolas Pierre, Enseignant/Directeur Ecole Primaire La Miranda, Perpignan
Léa Cuny, L’assistant social sur le quartier St.Jacques.
Sylvia Colombier, Diététicienne, Pause santé Tingat
Jean Baptiste Vila, Mediateur/ Pastor sur le quartier St.Jacques
Marie Ange Deconnick, Infirmiere coordinatrice SSLAD, Centre Hospitalier de Perpignan
Ali Tafiani, CPE au collège Pons
Emmanuelle Chatelier, Éducatrice spécialisée, Enfance Catalane
Stephane Henry, Animateur, Ville de Perpignan
Marion Hullo, psychologue à l'association « Le fil à métisser ».
Shereen Defour, psychologue à l’association « Le fil à métisser » remplaçante de Claire Brunet depuis Octobre
2014.
Frederic Lopez, médecin généraliste, quartier Vernet.
Christiane Martinez, enfance catalane
Leny Sanchez, enfance catalane
Christine Ancelot, proviseur collège Jean Moulin
Excusés :
Didier Petit, Cathy Oustrière, Marielle Gomez
Présentation des nouveaux venus :
Christiane Martinez, et Leny Sanchez, toutes les deux secrétaires au sein de l'Enfance Catalane Ont rejoint leur
collègue Emmanuelle Chatelier, (Éducatrice spécialisé à l’Enfance Catalane) pour participer aux réunions de
réseau. Elles font partir d’un groupe de travail de professionnels de l’EC qui s’intéresse plus particulièrement à
la population gitane. Elles nous rejoignent pour acquérir des connaissances sur la population et tisser un réseau
avec les professionnels.
Christine Ancelot, Principale au Collège Jean Moulin de Perpignan. Elle a souhaité répondre à notre invitation
de joindre le réseau interculturel. Elle souhaite également travailler les questions de la scolarisation,
déscolarisation et prises en charge des familles des étudiants au sein de la communauté gitane.
Objectif de la réunion :
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Présentation de la réunion « mise en commun des connaissances ». Table ronde avec Vanessa Roy,
Stephane Henry, Jean Baptiste Vila, et Marion Hullo.
Perspectives de travail du réseau de santé en 2015 : 4 Réunions collectives et des réunions de suivis
individualisés.
Un peu de terminologie et de sémantique...Qui sont les tsiganes, les gens du voyage, les rroms... ?
Vanessa Roy qui a présente le travail de Cathy Oustrière. Cette dernière a été obligée de s'absenter lors
de cette réunion de formation.
Quelques définitions autour de l'interculturel : culture, identité, acculturation, intégration, … Marion
Hullo
Zoom socio-historique sur les quartiers St.Jacques et Nouveau Logis, du rapport entre la singularité
individuelle et la norme du groupe. Stephane Henry
Spécificités des gitans de Perpignan et leurs conséquences sur les pratiques professionnelles. Marion
Hullo
La religion chez les gitans. Jean Baptiste Vila.
Perspectives de travail du réseau de santé en 2015 : 4 Réunions collectives et des réunions de suivis
individualisés.
Nous proposons 3 groupes de travail lors des réunions collectives. Les participants peuvent s’inscrire dans ces
groupes pour y travailler sur la durée de cette année :
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Le groupe « Pré-Adolescents/ Famille-collège-soignant»
Le groupe « réflexion autour des co-suivis visant à l’amélioration des accompagnements »
Le groupe « réalisation d’un colloque sur la population gitane et la santé communautaire »
La participation dans ces groupes de travail nous permettra entre autres :
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De réfléchir/analyser les situations concrètes rencontrées sur le terrain professionnel.
De penser et construire des projets concernant des groupes spécifiques : i.e. Les adolescents en situation
de déscolarisation, etc.
De restituer des co-suivis autour d'une situation clinique qui a nécessité un travail d’équipe et de réseau.
Apports théoriques proposés par Vanessa Roy, Stephan Henry, Marion Hullo et Jean Baptiste Vila.
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Présentation du document rédigé par Cathy Oustrière qui a eu un empêchement de dernière minute
(merci Vanessa !)
Commentaires des membres du réseau :
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Sur la question de la langue, les gitans ne parlent plus le romanès. Historiquement ils ont perdu leur
langue. On trouve la langue KALO dans le sud. Si un sinti et un manouche se rencontrent ils vont
quand même arriver à se comprendre. Le Kalo, c’est vraiment le truc des gitans, historiquement des
gens qui sont venus par le Maghreb….
En catalogne sud, (Valencia) tentative de récupération du Kalo par les gitans. A Barcelone, quelques
revues sont écrites en Kalo. JP Escudero et Marcel Ville ont un projet d’abécédaire en Kalo. Cf
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également projet de Cambiem. En Espagne, ils ont fait un dictionnaire, ils sont plus conservateurs de la
culture gitane.
C’est un des rares groupes qui a perdu sa langue
Une confusion entre nationnalité et citoyenneté. La nation gitane est une réalité, mais c’est une nation
sans état.
L’union Européenne a retenu le terme ROM comme terme générique.
Lien avec les communautés autochtones au Canada
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Présentation de définitions autour de l’interculturel : Marion Hullo. (cf pdf)
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Présentation de Stéphane Henry (notes prises lors de la réunion, l’écrit vous sera envoyé.)
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Introduction sur les classes passerelles
Pas d’enfermement dans la vision culturaliste (ils sont comme ça parce qu’ils sont gitans) ou dans la
vision sociale (ils sont comme ça parce qu’ils sont pauvres)
Territoires d’extrême précarité (95% de chômage)
Population qui affirme une identité collective spécifique, on n’est pas seulement sur une assignation,
c’est un « ghetto ouvert » (JP Caragol)
Descriptif des structures de la DAEE métissées qui prend les gens au niveau où ils en sont. C’est une
clé du travail avec les personnes.
Il n’y a pas d’instance qui décide pour le groupe (contrairement aux systèmes roms) alors comment
participer à la transformation des normes ? Elles n’évoluent que par les gens eux-mêmes. Il faut
toujours penser qu’il y a le groupe derrière l’individu, et travailler en permanence sur les deux niveaux
individu et groupe.
Question de l’événement qui a une place prépondérante dans le quotidien
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Les présentations des intervenants ont suscité de nombreux échanges et discussions sur certains points,
notamment :
Plusieurs professionnels (i.e. Le Tingat - Pause santé) ont exprimé sur la difficulté de travailler avec l'individu et
le groupe au sein de la communauté gitane. Un travail individuel semble possible lorsque l'influence et/ou la
pression du groupe (familiale) n'est pas trop importante. Souvent, les professionnels du Tingat remarquent que la
continuité dans le travail thérapeutique est difficile malgré l’amélioration de la situation et/ou le fait que le sujet
a pu trouver un bien être avec la prise en charge proposée. Progressivement, le groupe et ses angoisses face à
l'inconnu, face à tous ce qui vient de l’extérieur du groupe finisse par prendre de l'ampleur.
Marion Hullo suggère que tout travail thérapeutique qui touche au corps féminin est effectivement très
menaçant pour le groupe dans la communauté gitane. Le succès d'un tel travail résidera donc sur la patience des
soignants qui ont besoin de se donner le temps et de donner du temps aux personnes pour qu’elles puissent
s’approprier les projets.
Stephan Henry ajoute qu'il y a énormément d'imitation et pression au sein du groupe qui entraîne
malheureusement souvent un repli du sujet sur lui-même. Nous sommes en face d'une communauté qui est
fondamentalement conformiste et conservatrice. Les individus ont à la fois envie du changement et reste sidérés
face à une forte angoisse suscitée par l'inconnu. L'individu dans la communauté gitane est dirigé fortement par
l'image qu'il risque d'envoyer aux autres. Tout changement en soi pourra donc être dangereux.
Marie Odile Massin partage avec nous une expérience clinique lors d'un atelier thérapeutique au CMP. Les
soignants ont su s'adapter de façon spontanée aux besoins de la famille de l'enfant accueil lors d'une séance. La
volonté de l’équipe pour rassurer la famille et leur angoisse face à la prise en charge proposée a pu permettre à
l'enfant de poursuivre sa thérapie en groupe sans difficulté.
Elle souligne l'importance de saisir l’occasion de contenir les angoisses du groupe et de soutenir la famille pour
assurer la continuité de la prise en charge individuelle. Une fois que la confiance installée, tout est beaucoup plus
fluide.
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Éléments spécifiques de la culture gitane et impact sur l’accompagnement par des
professionnels : apports collectifs sur l’historique des deux quartiers et la spécificité de la
population. Marion Hullo
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La religion chez les gitans. Jean Baptiste Vila.
Les gitans ont été convertis du catholicisme à l’évangélisme il y a environ 60 ans. La première Église Tsigane de
France a été établie à Perpignan.
Appartenir au groupe religieux est progressivement devenu important dans la communauté gitane. « Je suis
chrétien »... Jean Baptiste Vila est pasteur au sein de la communauté gitane et il trouve que cette identité aide à
se rendre plus crédible, sérieux et ouvert face aux personnes qui n'appartient pas à la communauté gitane.
Les pasteurs occupent une place importante au sein du groupe et possèdent la confiance de celui-ci. Ils ont en
quelque sorte pris la place des anciens au sein du groupe.
Ils font passer les messages (que cela soit moral, éducatif, etc.) par le biais de la religion et ils exercent une
certaine influence sur le groupe.
La place de confiance qu'ils occupent les amène alors souvent à intervenir dans les situations au-delà du champ
religieux. Ils deviennent alors médiateurs appelés pour entre autres : des assistances administratives, les conflits
familiaux, l'accompagnement palliatif (au chevet des malades), etc.
Les valeurs de l’Église vont parfois à l'encontre des pratiques de la communauté gitane.
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Être comme les autres amènera le sujet d'origine gitane à être comme les « non-gitans ». Passer d’être
gitan à être chrétien.
Église se substitue au code morale/ idéal gitan.
Église qui demande ses peuples d'aller vers un mariage laïque pour être en règle au niveau administratif.
La question de l’intégration sociale semble primordiale, i.e. la parole de Dieu est proposée en français
dans le but de favoriser l’intégration sociale.
Un endroit où les pratiques des « familles contraires » (c’est-à-dire, ennemies) n'est pas acceptée. Les
familles doivent se réunir pour se réconcilier dans l'espace religieux.
La religion exerce actuellement selon Jean Baptiste Vila une bonne influence sur la jeune génération. Beaucoup
de jeunes hommes sont intéressés récemment pour apprendre à lire pour pouvoir suivre la parole de Dieu sur la
bible. L’Église propose des formations de pastorats adaptés aux individus d'origine gitane, un fait qui encourage
de plus en plus de personnes à s'investir dans cette voie.