Personnalisation des parcours et différenciation

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Personnalisation des parcours et différenciation
FORMATION ENCADREE EN MATERNELLE
GRENOBLE 4
Alexandra Lamotte CPC
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LES ATELIERS
EN MATERNELLE
Première partie
INTRODUCTION
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VIDÉO : résolution de problème à partir d’une activité
d’EPS en GS/CP/CE1 :
http://www.pedagogie.acnantes.fr/05653342/0/fiche___ressourcepedagogique/&RH=1160746984109
ANALYSE :
- Quelles sont les différentes phases de la séquence ?
- Sur quoi agit l’enseignant pour gérer l’hétérogénéité?
- Comment a-t-elle constitué les groupes?
Echanges de pratiques
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-Quelles organisations d’ateliers avezvous essayées dans vos classes?
- Comment avez-vous constitué vos
groupes ?
Un ou plusieurs domaines
A conseiller
La
déterminati
on
des ateliers
nombre
nature
durée
4
A éviter
Les ateliers peuvent couvrir un ou plusieurs domaines :
Exemple
Un seul domaine :
En mathématiques
Une situation nouvelle (autonomie ou maître)
Institutionnalisation avec les élèves de l’atelier et en
grand groupe.
Des situations d’entraînement (ATSEM)
Une situation d’évaluation (autonomie ou avec le
maître) : exemple de rotations sur les ateliers
Plusieurs domaines :
Numération : cartes à jouer (situation problème)
(maître)
Maîtrise du geste graphique : un (ou deux) atelier(s)
d’entraînement graphisme : un avec feutres, plan
horizontal, un avec encres, plan vertical, répertoire
graphique (autonomie)
Le regard/le geste : tri d’images (autonomie)
Maths : espace deux dimensions : puzzles (codés, triés
par difficultés avec tableau de progrès) (autonomie)
Langage : loto (ATSEM)
Une répartition équilibrée des domaines doit être
respectée. Un atelier peut être reconduit sur plusieurs
séances.
http://eduscol.education.fr/pid23249-cid48445/la-classe-au-quotidien.html#ateliers
IA de l’AIN
L’association systématique du
nombre d’ateliers au nombre de
jours de la semaine.
La mise en oeuvre de plusieurs
ateliers nouveaux en même
temps.
Le mélange systématique de
tous les champs disciplinaires.
L’organisation de nouveaux
ateliers, chaque semaine, sans
tenir compte du travail de la
semaine précédente.
Comment ?
A conseiller
Constitution
des
groupes :
quels élèves,
combien ?
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Constitués par l’enseignant en fonction des objectifs:
- une même compétence travaillée avec un parcours
d’apprentissage exemple de Christine sur les formes et 4
ateliers d’écriture (voir livre « différencier sa pédagogie à l’école maternelle »
de Sophie Briquet Duhazé) sur 4 jours pour permettre à l’élève de
réaliser un apprentissage important en s’exerçant au sein
d’activités variées.
- groupe de besoins
-groupe de niveau (faibles et bons parleurs)
- un groupe avec le maître et le reste de la classe fait une
activité en autonomie
- groupe hétérogène qui facilite l’entraide
- Groupes aléatoires au choix des élèves avec ou sans
contrat hebdomadaire : organiser l’espace de la classe pour
favoriser les ateliers en autonomie (voir le livre « travailler en
ateliers à l’école maternelle » de Sophie Briquet Duhazé)
-Ateliers décloisonnés
A éviter
Groupes fixes toute
l’année pour toutes les
activités où les élèves
font la même chose à
tour de rôle
Groupes de niveau
non évolutifs
Groupes trop
importants
GROUPES DE BESOIN/GROUPES DE NIVEAU
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 Organisation des groupes de besoin
 Exemple d’organisation de groupe de niveau proposé
par Christine Bauducco
Niveau 1
Niveau 2
Niveau 3
Niveau 4
Organisation
ATELIERS AUTOUR D ’UN PROJET : chaque groupe va
réaliser une étape du produit final
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Pour un projet de livre, les uns sont sur les illustrations, les
autres sur la mise en page d'un texte, ou sur la page de
titre… on est ici dans un fonctionnement coopératif où
toute la classe se tourne vers un projet commun.
On peut par exemple en sciences avoir un atelier "
plantations " dirigé par la maîtresse, un atelier "
représentation " où les élèves dessinent la pousse des
plantes, un autre où ils classent des photographies, un
autre où ils étudient des documents « scientifiques "… le
thème est partagé et décliné.
ATELIER EN AUTONOMIE
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 Il s’agit de proposer des tâches d’application,
d’entraînement, d’automatisation et de
réinvestissement de notions déjà travaillées pour
lesquelles un apprentissage spécifique a été mené,
tant au niveau des notions, des savoir-faire, de la
méthodologie, de l’organisation même de l’atelier.
Exemple d’ateliers en autonomie
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 Des jeux de connaissances des nombres et de développement de






la pensée logique : numération, points à relier, algorithmes, jeux
mathématiques, jeux de stratégie, jeux de dés, jeux de cartes, jeux de
batailles, réussites et solitaires, logix,...
Des jeux de structuration et de repérage dans l’espace : puzzles,
tangrams, cheminements, pavage, géoplan, architeck…
Des jeux d’attention et de discrimination visuelle : jeux sur les
lettres ou sur les formes, recherche de différences, d’intrus, mots mêlés…
Des jeux d’association, de rangement et de classement : loto,
domino, mémory, tri divers, mise en correspondance terme à terme,…
Des tâches de motricité fine : découpage, collage, perles, graphisme
« décoratif », modelage, pliage, piquage,…
Des activités de reproduction de modèles : algorithme, frises,
lettres ou mots,…
Des réalisations technologiques (à partir une fiche technique)
ATELIER EN AUTONOMIE ET TÂCHE
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 L’important est de prévoir une tâche suffisamment
longue, exigeante, ambitieuse et porteuse d’enjeux.
 Dans la mesure du possible, il conviendra d’éviter les
fiches photocopiées qui souvent sont des activités
courtes, abstraites, hors contexte.
Exemple d’activités proposées par
les fichiers
Fiche compte jusqu’à 3 : pommiers et
les pommes
Individuel
« Dessine trois pommes sur le
pommier »
« Quand tu as fini, tu peux colorier
l’arbre et les pommes »
Exemple de tâches plus concrètes, ouvertes
et complexes
- Un grand nombre de bûchettes (allumettes) et
élastiques
Par 2 puis seul
« Faites autant de paquets de 3 bûchettes que
possible »
« Maintenant que vous avez fait des paquets,
chacun dessine des petits paquets de trois
bûchettes sur une feuille »
Coût
coût élevé (achat + photocopies),
Coût très faible, matériel réutilisable à l’infini
Préparation matérielle
Prévoir le bon nombre de
photocopies.
L’enseignant doit prévoir
Des boites individuelles avec beaucoup
d’allumettes et d’élastiques. Les élèves peuvent
préparer le matériel seuls
Durée de l’atelier
Très court. Les enfants travaillent à
des rythmes très différents
La durée peut être fixée par l’enseignant,
l’élève fait ses paquets (manipule et dessine)
jusqu’à la fin de l’atelier
Travail de l’élève
Une tâche « dessiner une fois 3
pommes » il n’y a pas de
manipulation, pas d’essais erreurs,
pas d’entraînement.
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Ce ne peut pas être une situation
d’apprentissage
L’élève manipule des quantités. Il peut se
tromper et recommencer. Il y a un grand
nombre de manipulations et le travail à deux
permet l’auto contrôle.
Le dessin individuel permet de consolider
C’est une situation d’apprentissage
Analyse
Description du matériel
Organisation
Consignes
Frédérique Mirgalet
http://www.ac-grenoble.fr/ien.st-marcellin/guppy/articles.php?lng=fr&pg=303
NOTION DE TACHE COMPLEXE
dans les fiches de travail
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La tâche complexe est inscrite au socle commun (2006): "Maîtriser le
socle commun de connaissances et de compétences, c’est être capable
de mobiliser ses acquis dans des tâches et des situations complexes, à
l’école puis dans la vie".
La tâche complexe est une tâche mobilisant des ressources internes (culture,
capacités, connaissances, vécu...) et externes (aides méthodologiques,
protocoles, fiches techniques, ressources documentaires...).
Elle fait donc partie intégrante de la notion de compétence.
Dans ce contexte, complexe ne veut pas dire compliqué.
Exemple : les situations proposées sont –elles complexes ?
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DIFFÉRENCIER,
OUI MAIS
COMMENT?
Que disent les programmes ?
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L’école maternelle a pour finalité
d’aider chaque enfant, selon des
démarches adaptées, à devenir
autonome et s’approprier des
connaissances et des compétences afin
de réussir au cours préparatoire les
apprentissages fondamentaux.
La différenciation pédagogique
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 Pourquoi différencier ?
 Quelques définitions.
 Première étape : bien connaître ses élèves
 Les différents types de différenciation
 Les variables sur lesquelles l’enseignant peut agir.
Pourquoi différencier ?
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Les 7 postulats de Burns :
Il n’y a pas 2 apprenants :
 1. qui progressent à la même vitesse.
 2. qui soient prêts à apprendre en même temps.
 3. qui utilisent les mêmes techniques d’étude.
 4. qui résolvent les problèmes exactement de la même
manière.
 5. qui possèdent le même répertoire de comportements.
 6. qui possèdent le même profil d’intérêt.
 7. qui soient motivés pour atteindre les mêmes buts.
POURQUOI DIFFERENCIER SA PEDAGOGIE?
Atelier cycle 2 et 3 avec Evelyne Touchard
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… LORS DES INSPECTIONS
 Tous les enseignants souhaitent différencier (rares sont ceux qui pensent que ce
n’est pas possible).
 Beaucoup sont en réflexion et cherchent des stratégies solides. Souvent, on observe
une action de l’enseignant centrée sur un renforcement individuel au sein du groupe
classe (épuise l’enseignant, peu efficace pour l’enfant).
 Des variables sont introduites : souvent d’ordre quantitatif (plus ou moins à traiter)
ou temporel (plus de temps), plus rarement d’ordre stratégique.
 Une tendance à différer à l’aide personnalisée, voire aux stages de remise à niveau.
 Mais aussi des enseignants qui s’appuient sur les stratégies d’aide personnalisée
pour enseigner autrement en classe complète.
QUELQUES DEFINITIONS
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DÉFINITION 1 :
 Différencier c’est…
 Une démarche qui consiste à mettre en œuvre un
ensemble diversifié de moyens et de procédures
d’enseignement et d’apprentissage afin de permettre à des
élèves d’âges, d’aptitudes, de compétences et de savoir-faire
hétérogènes d’atteindre par des voies différentes des objectifs
communs et, ultimement, la réussite éducative.
(CSE, 2001 dans Caron, 2003).
Définition 2
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 Différencier c’est…
« Mettre en œuvre un cadre souple où les apprentissages
sont suffisamment explicités et diversifiés pour que les
élèves puissent travailler selon leurs propres itinéraires
d’appropriation, tout en restant dans une démarche
collective d’enseignement des savoirs et savoir faire
exigés. »
(Halina Przesmycki, la pédagogie différenciée, 2004, Hachette)
Définition 3
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 Différencier c’est…
«…rompre avec la pédagogie frontale, la même
leçon, les mêmes exercices pour tous; c’est surtout
mettre en place une organisation du travail et des
dispositifs didactiques qui placent régulièrement
chacun, chacune dans une situation optimale.»
Philippe Perrenoud
Comment différencier?
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Quelles sont toutes les pistes que vous pouvez envisager
pour différencier?
 Exemple en mathématiques : un puzzle géométrique
 Exemple en écriture : écrire le prénom Lola
Selon l’objectif de la séance et les difficultés
repérées, l’enseignant peut :
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- Différencier les organisations de la classe (groupes homogènes,
-
-
favoriser l’entraide par des groupes hétérogènes ou par le tutorat)
Différencier les outils disponibles : individuels (aide mémoire, bande
numérique)/ collectifs (cahier outil, affichages, consignes mémo)
Différencier les processus : manipulation plus ou moins longue,
dessin…
Différencier les consignes
Différencier les contenus : procéder par étapes, complexifier la tâche,
varier les supports, contrat de travail, différentes niveaux de fiche : voir
exemple Christine
Différencier le guidage : groupe encadré, coup de pouce au début ou en
cours d’activité.
Différencier le temps : durée de la tâche plus ou moins longue (ajouter
un coloriage sur le thème étudié pour ceux qui ont fini)/ temps à prévoir
dans l’emploi du temps pour reprendre un groupe sur une notion.
PREMIERE ETAPE : Bien connaitre tous les élèves pour pouvoir
anticiper les stratégies d’enseignement dans la classe
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 C’est connaitre les acquis de chacun mais aussi les disparités de
compétences et de savoir-faire dans les différents domaines ainsi
que dans les processus d’apprentissage.

« Evaluations diagnostique, formative et sommative sont des
leviers essentiels pour mettre en place une pédagogie différenciée;
sans elles nous n’avons que peu de chances de répondre au défi de
l’hétérogénéité…; avec elles, tout devient possible… » P. Meirieu
COMMENT DIFFERENCIER SA PEDAGOGIE?
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On distinguera :
1.
La différenciation immédiate, souvent spontanée, en réponse aux mille
situations de la vie quotidienne. Cette différenciation, limitée par le manque de temps
et la nécessité de s’occuper de tous, ne permet que des ajustements circonstanciels
et superficiels.
2.
La différenciation successive ; généralement lors de la phase de découverte
l'enseignant conserve la maîtrise du groupe mais fait varier successivement les
différentes situations et les différents outils, de façon à ce que les élèves puissent trouver
la méthode qui leur convient.
Cela permet de multiplier les chances de réussite car on offre aux apprenants une palette de
propositions et de stimulations.
COMMENT DIFERRENCIER SA PEDAGOGIE?
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3. La différenciation simultanée plus difficile car
elle implique que tous les élèves ne travaillent pas de
la même façon en même temps et aient des tâches
différentes à effectuer. C’est pourtant là que s’inscrit
la pédagogie différenciée proprement dite.
Principaux leviers pour différencier
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 Connaître ses élèves : connaître la nature des obstacles et le







niveau auquel ils se situent.
Donner du sens aux apprentissages
Adapter raisonnablement les démarches, formes et temps de
travail aux capacités des élèves.
Développer l’autonomie pour se dégager du temps pour aider les
élèves en difficulté.
Diversifier les situations d’apprentissage et les démarches
pédagogiques.
S’appuyer sur l’observation des procédures et l’analyse des
erreurs.
S’appuyer sur une évaluation fine des capacités des élèves.
Prévoir un espace pour reprendre un groupe dans la classe
pendant que les autres travaillent en autonomie.
Quand différencier?
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 AVANT LES APPRENTISSAGES : ANTICIPER LES
OBSTACLES : 7 familles de Goigoux
PREPARER – REVENIR EN ARRIERE (revoir les bases)
Exemple d’activités à proposer avant le travail en groupe classe :
- en compréhension de récit : résumer l’histoire, parler des différents
personnages, présenter l’univers de référence de l’histoire, expliquer
les mots inconnus.
- - en phonologie : étudier le son prévu dans la prochaine leçon.
Ce coup de pouce va permettre aux élèves de participer dès la
première séance et d’être en situation de réussite
Quand différencier?
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 PENDANT LES APPRENTISSAGES :
7 familles de Goigoux
 EXERCER (s’entrainer) – COMPENSER (enseigner des
compétences requises mais qui ne sont pas enseignées) - FAIRE
AUTREMENT ( de différentes manières) – REVENIR EN
ARRIERE (reprendre les bases) - SOUTENIR (accompagner
l’élève au travail et verbaliser les objectifs, les contenus et les
procédures).
Quand différencier?
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 EN FIN ET APRES LES APPRENTISSAGES :
REMEDIATION : 7 familles de Goigoux
EXERCER – REVISER (synthétiser, redire, mettre
en mémoire) - FAIRE AUTREMENT (autre support
ou démarche pédagogique)
BIBLIOGRAPHIE
30
 E BATTUT- D BENSIMON, 2006 « Comment différencier la pédagogie « Edition
RETZ
 P. MEIRIEU, 2004 « L’école, mode d’emploi » ESF Editeur
 P. PERRENOUD, 2000 « Pédagogie différenciée. Des intentions à l’action »
 P. PERRENOUD, 1998 « L’évaluation des élèves »- De Boeck Université
 I. DEMAN, 2010 « 100 idées pour aider les élèves en difficulté à l’école primaire »

Edition Tom Pousse
 A. GIORDAN – J SALTET, 2007 « Apprendre à apprendre « Edition Librio
 G. De VECCHI , 2006 « Un projet pour…enseigner le travail de groupe » Edition
Delagrave
Les origines de la pédagogie différenciée
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 Jean Piaget (1930)définit les stades de développement de l’enfant
 Chaque enfant, en fonction de variables internes (son
développement et sa perception) et externes (contexte social) évolue
à son propre rythme.
 L’élève est considéré comme une personne à part entière
 Célestin Freinet (1935)met au point une pédagogie basée sur
l’expression libre et sur les interactions des enfants.
 Pédagogies nouvelles basées sur des projets : la mise en œuvre
de techniques variées permet aux élèves de s’approprier des
connaissances et compétences selon leur propre rythme.
Les origines de la pédagogie différenciée
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 Louis Legrand (responsable de l’INRP) 1970 emploie l’expression
« pédagogie différenciée »
 1975 avec la mise en place du collège unique c’est la fin de la classe
homogène.
 Philippe Meirieu définit le cadre de la pédagogie différenciée :
 On conserve le fonctionnement habituel de la classe mais il s’agit
d’alterner différents outils (livres, images, TICE…Ect) ainsi que les
situations afin de respecter le rythme d’apprentissage de l’élève.
L’enseignant constitue des groupes de besoin ponctuels.

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