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LES SEIGNEURS DE MEYRARGUES
Extrait du livre- MEYRARGUES -des origines jusqu’à nos jours de :
( Raphaël BOURRILLON )
Avec les guerres de Religion (la Sainte ligue) un épisode de l’histoire
écrit et détaillé par Mr Dosi Roger.
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Le destin Tragique de LOUIS D’ALLAGONIA
32ème Seigneur de MEYRARGUES
A la suite des mauvais chois qu’il fit en politique durant les guerres de
religion, Louis d’Allagonia, courrut de fil en aiguille à sa perte sous le
règne du Roi de France Henri IV.
La « Sainte Ligue » nom que l’on donne à une association formée
dans la moitié du XVIème siècle par les catholiques français, sous
l’inspiration des Princes de la maison de Guise.
Elle est dirigée d’abord contre les protestants, puis contre Henri III
qui avait des ménagements pour ceux-ci, et enfin contre Henri IV,
héritier du trône selon la loi salique,(1) mais incapable, comme hérétique
de prononcer le sermon du sacre.
La Ligue, commence à s’organiser, non à Paris comme on le dit
souvent, mais à Toulouse, dés 1567-1568, en réaction contre les progrès
fulgurants des Calvinistes dans le Languedoc, alors gouverné par
Montmorency, Damville. C’est en 1576 quelle devient vraiment une
puissance offensive et nationale, par la prédication incendiaire des
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prêtres, surtout des Jésuites et Cordeliers de Paris, qui n’hésitent pas à
prôner la désobéissance du Roi.
Lorsque, conformément aux closes du traité de Beaulieu, Condé veut
prendre possession de Péronne, Charles d’Humière, gouverneur de la
place, refusa de lui ouvrir les portes. Quelques mois plus tard, le 12
février 1577, la noblesse picarde confédérée signe l’acte de naissance
d’une ligue « pour la défense de la saincte Eglise catholique apostolique
et romaine ». Le mouvement fait tache d’huile et se répand dans toutes
les provinces. En Poitou, Louis de la Trémolle se montre particulièrement
actif contre les huguenots.
En fait les véritables chefs de la Ligue sont Henri de Guise, dont la
balafre fait la popularité, et le cardinal de Lorraine, qui tire toutes les
ficelles. Les prédicateurs ne tardent pas à dénoncer Henri III comme
complice de l’hérésie. Celui-ci est obligé de s’attribuer officiellement le
commandement des catholiques contre les protestants et fait signer à ses
proches l’acte d’union. Cet expédient ne réussi pas longtemps, la mort
d’Alençon en 1584, fait du roi de Navarre, notoire huguenot, l’héritier
présomptif du Trône.
La situation d’Henri III devient intenable. Les moines guisards
réclament sa déchéance à grands cris, faisant le jeu de l’Espagne à qui le
duc de Guise s’est allié la même année par le traité secret de Joinville.
Après la journée des Barricades (mai 1588) le roi doit se réfugier à
Chartres, laissant la capitale au pouvoir des Seize. Apprenant le meurtre
du duc de Guise, ce comité révolutionnaire déclare « Henri de Valois »
déchu et donne la lieutenance générale du royaume à Mayenne.
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Le jacobin Jacques Clément qui est un pur produit de la propagande
que la Ligue mène à Paris, qui vit alors dans la terreur, blessa
mortellement le roi HenriIII. Vrai ligueur aussi, dans un genre un peu
différent, le premier cardinal de Bourbon proclamé roi sous le nom de
Charles X . La Ligue est souvent représentée par les publicistes modérés
comme une hydre diabolique.
A vrai dire, on aurait tort d’en conclure que tous les ligueurs furent
des fanatiques, ou des agents de l’Espagne, ou des républicains déguisés,
mal d’ailleurs. Un grand nombre d’entre eux juge impossible la
transmission de la couronne à un prince qui a rompu avec la religion de
ses pères. Leur supériorité ne fait pas de doute. Aussi les voit-on flotter
entre la fidélité à Mayenne et le ralliement à Henry IV. Après la mort du
cardinal de Bourbon, lorsqu’ils apprennent que Philipe II et le légat
Caétani prétendent imposer sur le Trône capétien une infante espagnole.
D’ailleurs, Mayenne lui-même n’a pas pu s’entendre longtemps avec les
Seize. Il n’accepte le soutient des troupes espagnoles que par fidélité à la
mémoire de ses frères. Bientôt chez les ligueurs de bonne foi, le bon sens
se réveille. Les Politiques, dont l’opinion est symbolisée par la Satire
Menippée, impose le rapprochement avec l’héritier légitime. Après
l’abjuration de celui-ci en 1593, la Ligue n’a plus de raison d’être.
Toutefois les ligueurs ne se soumettront que progressivement et l’esprit
de la Ligue, dans ce qu’il a de plus violent et de plus fou, inspirera
quelques années plus tard l’acte de Ravaillac.
------------------------------------------------.A la mort de Claude d’Allagonia, les habitants de Meyrargues se
refusèrent énergiquement à prêter hommage et serment de fidélité à son
fils aîné qui lui succédait. Ce dernier se pourvu devant le Parlement qui,
le 4 novembre 1597, rendit un arrêt aux termes duquel les Meyrarguais se
voyaient obligés de s’exécuter et bon gré mal gré, L’acte d’hommage fut
reçu le 17 novembre par Crest Martin, notaire.
En 1598, fut établi un cadastre des biens des particuliers.
Meyrargues se ressentit beaucoup des guerres de religion. Non pas que la
population fut divisée sur ce point, mais par la grande part que prit Louis
d’Allagonia, seigneur du lieu, aux luttes de la Ligue.
Déjà, en 1568, il avait participé au siège de Sisteron contre les
Huguenots. Puis, Ligueur ardent, il fut aux armées de la Ligue dès 1588.
Cette année là, comme le Duc de Valette, Gouverneur de Provence,
faisait de toute part, de grands préparatifs de guerre pour réduire les
ligueurs, en conséquence des états qu’il avait fait venir de Pertuis, le
Parlement d’Aix convoqua d’autres états qui furent tenus à Marseille au
début de novembre.
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On y délibéra sous la présidence du Conseiller Saumat, afin d’avoir
les forces nécessaires pour résister au Duc de la Valette. On décida de
faire une levée de 6000 hommes de pied, 400 chevaux et trois
compagnies de gens d’armes de cinquante lances chacune. Le
commandement général fut confié au seigneur de Vins, qui répartit
l’infanterie sous les ordres de divers seigneurs, parmi lesquels celui de
Meyrargues.
Nous ne retracerons pas ici les incidences de cette lutte qui est
surtout de l’histoire générale de la Provence. Nous nous contenterons de
citer les divers épisodes où le seigneur d’Allagonia eut un rôle particulier,
où au cours desquels Meyrargues eut à souffrir de la rage de l’ennemi.
Au mois de juin 1589, le duc de la Valette, marchand sur Aix, brûla
une partie du village de Meyrargues, avant d’aller camper dans la plaine
de Puy-Ricard. Le 25, une bataille eu lieu devant les murs de la ville
d’Aix. Ayant été indécise, elle reprit le lendemain et se termina par la
victoire des troupes ligueuses dont d’Allagonia commandait l’infanterie.
Vers la fin juillet, le seigneur d’Isac tenait le château à Venelle pour
le gouverneur. Le seigneur de Meyrargues alla l’assiéger avec deux
pièces de canon et l’emporta le 30 juillet. Le château fut pillé et brûlé. Le
seigneur et la Dame du lieu furent faits prisonniers et enfermés au
château de Meyrargues.
Au mois de septembre, comprenant qu’ils ne pourraient jamais
résister au duc de la Valette, avec les seules forces dont ils disposaient,
les chefs ligueurs eurent une assemblée chez la comtesse de Sault. C’est
au cours de cette assemblée, à laquelle assistaient outre la comtesse de
Sault, les seigneurs de Vins, de Besaudun, d’Ampus, de Meyrargues, de
Fabrègue, les comtes de Carcès de Suzze et le marquis de Trans, qu’il fut
décidé de faire appel au duc de Savoie, qui avait déjà fait proposer son
appuis.
Au début de novembre, le Maréchal de Montmorency, ayant passé le
Rhône à Tarascon pour venir en aide au duc de la Valette, les seigneurs
d’Ampus, de Besaudun et de Meyrargues assemblèrent 240 maîtres, avec
150 arquebusiers pour se porter à sa rencontre. Mais comme le maréchal
était à la tête de 1.300 hommes de pied, soutenu par un escadron de 300
maîtres, ils ne pouvaient penser à l’attaquer de front. Cependant, les
seigneurs de la Barben, Saint-Audiol, Paris, Panisse et Saint-Maurice, à
la tête de leurs compagnies, vinrent se joindre aux troupes ligueuses.
Le seigneur d’Alleins, qui escortait les Languedociens, apprenant
que les ligueurs étaient en campagne, voulut faire passer les troupes
royalistes sur la rive droite de la Durance. Mais lorsqu’une partie de ces
troupes eut traversé le gué, celui-ci, rendu de plus en plus fangeux par le
piétinement, devint impraticable. Par cela même, les Languedociens se
trouvèrent coupés en deux. Le seigneur d’Ampus les attendait entre
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Mallemort et la Roque, près du canal de Craponne. Les Languedociens,
qui étaient encore en assez grand nombre, crurent qu’ils auraient assez
facilement raison du petit camp des ligueurs. Mais ceux-ci mirent une
telle ardeur au combat que, au bout de cinq heures d’une lutte acharnée,
ils eurent disloqué leurs adversaires.
Une partie des fuyards regagna Mallemort à la faveur de la nuit, ils
furent d’abord enfermés dans l’église où on les égorgea la même nuit.
Les autres poussant vers le bac de Cadenet, allèrent se jeter dans
l’Abbaye de Sylvacane où le seigneur de Meyrargues les ayant investis,
les prit et les ayant fait attacher deux par deux, les fit jeter dans la
Durance où ils furent tous noyés.
En 1590, la comtesse de Sault avait confié le commandement de sa
compagnie au seigneur de Meyrargues, Elle disposait en outre de la
compagnie de chevaux légers de son fils et de celle de Casaulx, qui se
composait de plus de 300 hommes, sans compter celle du seigneur de
Vins.
D’autre part, les capitaines de quartier et les consuls lui étaient
entièrement dévoués. Le comte de Carcès jaloux de son autorité, résolut
avec l’aide du Parlement, de la faire déchoir pour avoir le
commandement à lui seul. Pour cela, profitant de ce que le seigneur
d’Ampus était auprès du duc de Savoie, de Besaudun non guéri d’une
blessure reçue, le Parlement expédia au seigneur de Meyrargues de se
rendre à Soliès pour aider la garnison de cette ville dans le siège quelle
soutenait contre le duc de la Valette. D’Allagonia et la comtesse de
Sault, ayant compris le complot qui se tramait, celui-ci monta au Palais et
se plaignit véhémentement de ce que l’on voulait le chasser de la ville,
sous prétexte de lui donner une commission. Pendant ce temps, les
émissaires de la Comtesse ameutèrent le peuple sur la place des
Prêcheurs. Plusieurs membre du parlement s’y rendirent pour tâcher de
calmer l’émeute, mais le seigneur de Meyrargues, survenant avec une
troupe armée, les obligea à se disperser.
Le 15 mars, la comtesse ayant fait investir le Palais par ses troupes
aux cris de : Vive la messe, vive l’Altesse, on braqua deux pièces de
canon sur le devant du Palais et on mit le feu à la porte. Le Palais fut
envahi et pillé et le soir la comtesse de Sault était la maîtresse absolue de
la ville, non sans avoir fait arrêter et emprisonner quatre conseillés au
parlement. Cette action resta fameuse sous le nom de « Journée du
Palais ».
Le 17 novembre 1590, le duc de Savoie, venant prêter assistance à la
Ligue, arriva à Meyrargues à la tête de ses troupes. Il voulut, le même
jour, aller à Aix sans aucune suite et prendre ainsi un premier contact
avec les habitants. Les jours suivants, ayant réorganisé le
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commandement, il créa le seigneur de Meyrargues, Grand Maître de
l’artillerie.
Mais contrairement à la promesse qu’il avait faite à la Comtesse,
après la prise de Salon, il n’en donna pas le gouvernement à d’Allagonia,
mais à Campillon qui était des siens.
Le 13 janvier 1591, le seigneur de Meyrargues assista à l’ouverture
des Etats ligueurs de Provence.
Le 13 juillet, en l’absence du duc de Savoie, qui était au siège de
Berre, les troupes royalistes du duc de la Valette, qui s’étaient avancées
de cette place pour tenter de la secourir, furent de retour et l’on craignit
quelles ne vinssent attaquer Aix. Ce qui obligea le seigneur de
Meyrargues, accompagné de celui de Sainte-Tulle, à se jeter dans la ville
à la tête de leurs compagnies pour la protéger. Ce qui fut exécuté à 11
heures du soir, au grand émoi des habitants.
Malgré l’opposition du duc de Savoie et grâce à la comtesse de sault,
Jean-Louis d’Allagonia, seigneur de Meyrargues, fut élu Premier Consul
d’Aix et Procureur du Pays.
Fin février 1592, le duc de Savoie, pour tâcher de se concilier à
nouveau ceux du parti de la Comtesse, accorda des faveurs au seigneur
de Besaudun et, revenant sur sa décision précédente, donna le
gouvernement du château de Salon au seigneur de Meyrargues.
Les 28-29 décembre 1593, Meyrargues faisait partie des troupes qui
enlevèrent le fort du Pont de Béraud qui gênait beaucoup les Aixois.
Le 27 mars 1594, le Duc d’Epernon, à la tête de ses troupes, fit
incendier le village de Meyrargues et toutes les fermes du terroir(de
Haitze).
Le 7 mai 1605, le parlement du Dauphiné fit défense aux particuliers
de Meyrargues de battre les grains en totalité ou en partie avec d’autre
bétail que les juments du seigneur, à moins qu’il ne batte au fléau.
En 1605, Louis d’Allagonia, qui par son mariage était allié aux ducs
de Montpensier et de Joyeuse, avait obtenu le commandement de deux
des galères du port de Marseille. Il aspirait en outre à obtenir les
fonctions de Viguier, poste qui eu grandement facilité le projet qu’il
avait conçu.
Il ne pensait à rien moins, en effet, qu’à livrer le port de la ville de
Marseille aux Espagnols après entente avec Don Balthazar de Zuniga,
ambassadeur d’Espagne à Paris. Il prépara avec soin sa trahison, mais il
commit l’imprudence de mettre dans sa confidence, un forçat dont il
avait plusieurs fois éprouvé l’adresse et l’intelligence. Malheureusement
pour le seigneur de Meyrargues, ce forçat le trahit et fit dire au duc de
Guise que s’il lui faisait obtenir sa grâce et sa liberté, il révèlerait un
secret de la plus haute importance. On profita en haut lieu de l’avis et on
examina de près la conduite de l’Allagonia. C’est dans ces conditions
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qu’il fut délégué à Paris par les états généraux de Provence, pour y
suivre quelques affaires relatives à l’administration du Comté.
Il voulut profiter de son séjour à Paris pour traiter définitivement
avec Don Balthazar de Zuniga et ce fut ce qui le perdit. Le Roi, averti de
son arrivée, avait chargé La Varenne, Gouverneur d’Angers, de gagner sa
confiance et d’épier toutes ses démarches. Celui-ci ne tarda pas à
connaître le lieu des rencontres entre d’Allagonia et le secrétaire de
l’Ambassadeur, un nommé Bruneau. Dans la nuit du 5 décembre, il les
surprit dans un logis en face de l’église de Saint-Germain l’Auxerrois et
put même entendre une partie de leur conversation.
La Varenne alla aussitôt chercher le Lieutenant du Grand Prévot qui
arrêta le secrétaire d’Ambassade et le seigneur de Meyrargues, malgré
leurs protestations.
Celles-ci devinrent d’ailleurs inutiles par le fait qu’au cours de la
fouille qu’ils durent subir, Bruneau fut trouvé porteur d’un mémoire qu’il
avait dissimulé entre deux paires de bas de chausse, à la hauteur de la
jarretière et qui établissait la preuve de leur complicité. Ils furent
enfermés l’un au Chatelet et l’autre à la Bastille.
L’instruction du procès de d’Allagonia fut rapidement menée au
Grand Chatelet par le Conseiller d’Etat Boissière et par le président
Jannin que le Roi avait spécialement désigné à cet effet. Sa culpabilité
établie, il fut jugé et condamné à mort. La condamnation qui atteignait
tous ses biens, comportait un prélèvement de 12.000 livres parisis pour
les pauvres, 12.000 pour des réparations au Palais à Paris et 12.000 pour
des réfections dans le port et les havres de Marseille. Tout le surplus était
confisqué au profit du Roi.
La sentence de mort fut exécutée en place de Grève le 19 décembre.
Le coupable fut d’abord décapité et sa tête envoyée à Marseille pour être
exposée au bout d’une perche sur la porte Royale. Puis son corps fut mis
en quatre quartiers qui furent attachés aux quatre principales portes de
Paris.
Henri IV ne garda pas les biens confisqués à son profit. Il les rendit
dés 1606 au frère du condamné Honoré d’Allagonia. Une copie des
pièces de cette affaire se trouve à la bibliothèque Méjanes d’Aix sous la
cote 88 95-R, 51, 455, 854 du catalogue des manuscrits.
Le 26 juin 1606, Madame Marie de Berton Grillon, veuve de Louis
d’Allagonia, abonne par transaction ses droits et reprises matrimoniales à
la somme de 47.000 livres qu’Honoré d’Allagonia devra lui payer avant 6
ans. Celui-ci n’ayant pas payé, fut assigné en procès par son ex-bellesœur. Le 12 août 1617, il y eut un arrêt du Parlement de Paris le
condamnant à payer les 47.000 livres, plus les intérêts et le 18 mai 1621,
une nouvelle transaction fixant la dette due par Honoré d’Allagonia à la
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veuve de son frère à la somme de 59.700 livres (Arch. Seign.)Les mises
au point sur la « Sainte Ligue » sont de Mr Dosi Roger.
Terminé le lundi 8 juin 2009(1) Loi Saliqe : (code civil et pénal de la législation franque des Saliens ) Une
disposition de cette loi excluant les femmes de la succession à la terre a été
interprétée plus tard de façon à les évincer de la couronne de France.(dictait le
Larousse)
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