Août 1942 Grand Cirque, suite
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Août 1942 Grand Cirque, suite
Août 1942 14 – Europe du Nord Grand Cirque, suite 1er août Escarmouches Estuaire de la Tamise – Des chasseurs-bombardiers allemands du 10 (Jabo)/JG 26 attaquent des navires attendant la marée et coulent deux caboteurs. Ils échappent à l’interception des Tornado basés à Manston et des nouveaux Spitfire XII. 3 août Le Grand Cirque France et Belgique occupées – Circus-188 est le nom de code d’une grande opération destinée à éprouver la défense aérienne allemande avant Rutter. Les aérodromes de Lille-nord, Abbeville-Drucat et Cambrai sont bombardés par sept squadrons de Beaumont de la RAF1 et quatre Bomber Squadrons de B-17 de l’USAAF2. Le terrain de Dieppe (Saint-Aubin) est attaqué par les Tornado des Sqn 56 et 245, portant chacun deux bombes de 500 livres. Les portes des écluses de Bruges sont attaquées par les Hurribombers des Sqn 3 et 32. Une escorte de chasse massive est fournie par 204 Spitfire V de dixsept squadrons de la RAF3, couverts en altitude par 140 Spitfire IX de neuf squadrons de la RAF et deux groupes de l’Armée de l’Air4. Pendant toute l’opération, les terrains connus pour être des nids de chasseurs allemands sont harcelés à basse altitude par les Tornado de cinq squadrons5. L’opération provoque une violente réaction allemande. A Bruges, le bombardement des écluses est assez réussi, et tous les Hurricane échappent à la flak. Mais alors qu’ils repassent la côte, au retour, le décor change. Quarante Fw 190 du JG 26 Schlageter (notamment ceux du III/JG 26 de Joseph “Pips” Priller) décollent de Wevelghem et Morseel, grimpent à 30 000 pieds et plongent sur l’escorte des Hurri-bombers. Le wing de Spitfire V est rapidement débordé. Le Squadron 111 reçoit le premier choc et se disperse, perdant trois avions dont celui du squadron leader. Les Fw 190 attaquent ensuite le squadron 71, qui vole juste en dessous, et abattent deux Spitfire. C’est à ce moment que les Spitfire IX des Sqn 610 et 611 interviennent, et un grand combat tournoyant se développe ; deux autres Spitfire vont au tapis mais, cette fois, accompagnés de trois Fw 190. Alors que les Fw 190 du JG 26 décrochent, ceux du JG 2 Richthofen de Walter Œsau, qui ont ravitaillé à Beaumont-le-Roger, s’en prennent les bombardiers de la RAF, qui viennent d’attaquer Abbeville-Drucat. Deux Spitfire V du Sqn 310 et un du 308 sont balayés, mais les 40 appareils allemands font alors face aux 44 Spitfire IX du Sqn 412 et des deux Groupes français. Un nouveau combat très violent se déchaîne. Un Canadien du Sqn 412 et le chef du GC III/1, le commandant E. Fayolle, se font tuer, mais quatre Fw 190 sont abattus. Pendant ce temps, les Tornado qui attaquent le terrain de Saint-Aubin mitraillent deux Fw 190 et un Bf 109G au sol, mais un avion du Sqn 56 et un du 245 sont abattus par la flak. Cependant, peu après, les Tornado des Sqn 266 et 609 surprennent et détruisent trois Fw 190 1 Sqn 13, 88, 107, 226, 418 (RCAF), 605 et 614. 340e, 341e, 342e et 414e BS du 97e BG. 3 Sqn 65, 66, 71 Eagle, 81, 111, 121, 129, 130, 131, 232, 302 (Polonais), 303 (Polonais), 306, 308 (Polonais), 310, 312, 317 (Polonais). 4 Sqn 154, 165, 222, 242, 411 (RCAF), 412 (RCAF), 602, 610, 611 et GC II/1 et III/1. 5 Sqn 253, 266, 400 (RCAF), 414 (RCAF) et 609. 2 du JG 26 dans le circuit d’atterrissage d’Audembert et de Saint-Omer-Wizernes. Enfin, un autre Tornado du Sqn 253 s’écrase sans raison apparente au sud d’Aumale, tandis que les Tornado canadiens du Sqn 414 éliminent deux bimoteurs d’entraînement Fw 58 Weihe un peu au nord de la Seine. Les bombardements des terrains ont rencontré un succès mitigé, car les avions restés au sol ont été dispersés et protégés. Cependant, réparer les pistes semées de cratères et reconstruire les installations pilonnées prendra du temps. Cette bataille aérienne est considérée par la plupart des historiens comme un tournant. Les Alliés ont perdu 13 appareils en combat aérien (plus deux abattus par la flak, un perdu par accident et quatre autres obligés de se poser sur le ventre au retour). Leurs pilotes revendiquent 19 victoires, mais en réalité, ils n’ont détruit que dix chasseurs allemands en combat aérien. Avec les deux malheureux avions d’entraînement, le total allié n’atteint que douze victoires (plus quelques avions plus ou moins gravement endommagés). Le score est cependant bien meilleur que les résultats cumulés du mois d’avril précédent, avant l’introduction à grande échelle du Spitfire IX et du Tornado, quand la RAF avait perdu 48 appareils en ne détruisant que 15 chasseurs ennemis. Les deux nouveaux avions ont largement démontré leur valeur. Mais ce qui inquiète le plus Œsau et Priller est le fait qu’en dépit de leurs succès personnels (deux victoires pour chacun), ils n’ont pu approcher les bombardiers alliés… 6 août Le Grand Cirque Manche – Des avions britanniques et français se heurtent à des chasseurs des JG 1 et JG 26 lors d’un bombardement du Havre. Sept Spitfire (V et IX), deux Tornado et deux bombardiers Beaumont sont perdus, mais six Fw 190 et un Bf 109G sont abattus. 10 août Le Grand Cirque Angleterre – Le dernier B-17E du 301e Bombardment Group de la 9th AF arrive, conduisant, comme chacun des précédents, quatre P-38. 11 août Le Grand Cirque Rouen – Vers midi, dix-huit B-17E du 301e BG venus de Polebrook attaquent la gare de triage. Le général Eaker participe au raid sur Yankee Doodle. Les B-17 sont fortement escortés par six squadrons de Spitfire IX et quatre de Tornado. La formation n’est prise à partie que par 45 Fw 190 du JG 26, car des Tornado et des Hurribombers ont attaqué le matin même des stations radar allemande, désorganisant la couverture du secteur. Huit Fw 190 et six Spitfire IX sont abattus. Le B-17 Butcher Shop est endommagé et son pilote, le Group Commander colonel Frank Armstrong, est blessé, tout comme son co-pilote, le major Paul W. Tibbets, mais les deux hommes réussissent à ramener leur avion sans casse. Malgré la relative faiblesse de l’opposition, la moitié des 18 tonnes de bombes larguées manquent l’objectif et les dommages infligés sont modérés. 13 août Le Grand Cirque Abbeville – Vingt-quatre B-17 escortés par 130 chasseurs de la RAF (des Spitfire V et IX) et 35 P-38 de l’USAAF (55 P-39 et 35 P-38) attaquent l’aérodrome, QG du JG 26. Les Allemands, qui ont détecté le raid dès le passage de la côte anglaise, rassemblent quatre Gruppe à l’est d’Abbeville, soit 108 Fw 190A-2 et 26 Bf 109G. Une énorme bataille aérienne se déclenche. L’escorte parvient à protéger les bombardiers, mais ces derniers sont peu expérimentés et les dommages causés au vaste aérodrome sont peu importants. En revanche, les pertes subies par les chasseurs sont lourdes. Vingt-quatre Fw 190 et six Bf 109 sont abattus, la plupart par des Spitfire, en échange de vingt-sept Spitfire et onze P-38. Harcèlement Salcombe (Devon) – Quoique de façon plus espacée depuis qu’a été lancée l’opération Barbarossa, la Luftwaffe continue ses raids nocturnes contre l’Angleterre. Cette nuit-là, les ports du Devon font partie des cibles. Tandis que le raid majeur vise Plymouth, un raid secondaire s’en prend à Salcombe. Si les dégâts ne sont pas trop importants, il y a tout de même un peu de casse. Parmi les malchanceux se trouve un navire auxiliaire français, l’arraisonneur-dragueur Pierre Descelliers (AD 19). Ce chalutier de 153 GRT, mis en service en 1933, est coulé : relevé, il sera jugé irréparable. 14 août Le Grand Cirque Amiens – Douze B-17 de la 9th AF bombardent la gare de triage. La puissante escorte ne se heurte qu’à douze Bf 109, dont trois sont abattus pour un Spitfire, car la plupart des chasseurs allemands sont cloués au sol par le brouillard. Après les trois derniers raids diurnes, le commandement de l’USAAF affirme que le bombardement de jour n’est pas seulement viable mais supérieur au bombardement de nuit. Le Bomber Command fait remarquer qu’il est un peu tôt pour tirer de telles conclusions tant que des cibles aussi puissamment défendues que les villes allemandes n’ont pas été attaquées. Pour y arriver, il faut encore attendre que les équipages de l’USAAF soient plus nombreux et acquièrent plus d’expérience… 16 août Le Grand Cirque Rotterdam – Douze B-17 du 301e BG de la 9th AF vont attaquer le chantier naval Wilton, mais ils arrivent avec 16 minutes de retard au rendez-vous fixé avec leurs Spitfire d’escorte. Du coup, ces derniers doivent rebrousser chemin aux abords de la côte hollandaise. Les quadrimoteurs sans escorte sont alors assaillis par 35 Fw 190 en tout, mais ces derniers attaquent par petits groupes et, peu expérimentés, sont dissuadés par l’intensité et la longue portée des tirs défensifs américains. Aucun avion n’est abattu (quoique les mitrailleurs des B17 revendiquent dix chasseurs). Le bombardement provoque des dommages modérés. 17 août Le Grand Cirque France occupée – La RAF poursuit l’offensive contre les terrains allemands au nord de la Seine. Dans la journée, on compte 373 missions offensives, mais la Luftwaffe refuse le combat. Seule la flak répond aux attaquants. 19 août Le Grand Cirque Le Trait (Seine Inférieure) – Douze B-17 du 301e BG bombardent le chantier naval au bord de la Seine. Tout comme trois jours plus tôt en Hollande, les B-17 sont attaqués par des chasseurs (30 Bf 109 en tout), mais ces derniers, trop légèrement armés et surpris par l’armement des bombardiers lourds, n’abattent aucun bombardier. Néanmoins, la précision du bombardement est très médiocre. 20 août Le Grand Cirque France occupée – Un grand “Sweep” allié frappe les terrains d’Abbeville-Drucat, Amiens et Beaumont-le-Roger. Le premier est la cible de 36 B-17 de l’USAAF (97e BG), le deuxième est attaqué par 27 Beaumont I et le troisième par 36 Beaumont I, tous britanniques. L’escorte est assurée par la RAF (Spitfire V et IX) et l’Armée de l’Air (1ère EC, sur Spitfire IX). Cette fois, la Luftwaffe réagit en force et engage les JG 2 et JG 26. Le combat aérien est très violent. La RAF perd sept Spitfire et la 1ère EC un, mais sept Fw 190 sont abattus, dont un par le Cdt René Mouchotte (qui commande l’escadre), un par son ailier et un par le capitaine Christian Martell (qui commande le II/1). La Libération (prélude) Grande-Bretagne – L’Allied Combined Operations Joint Staff (état-major allié interarmes des opérations combinées) étudie les derniers détails de l’opération “Rutter”, dont la date a été fixée au mercredi 2 septembre. Le major-général John H. Roberts (Armée canadienne) répète son commentaire du 21 juillet : « Ce sera du gâteau ! » 22 août Le Grand Cirque France occupée – Escortant 27 B-17 du 97e BG qui attaquent les terrains de Lille, 176 chasseurs alliés balaient le ciel du nord de la France. La chasse allemande ne réagit pas et le bombardement n’est pas très efficace. 25 août Le Grand Cirque Rotterdam – Les B-17 du 301e BG reviennent sur le chantier Wilson, mais cette fois avec leur escorte de quatre squadrons de Spitfire. Aucun bombardier n’est perdu, mais 4 Spitfire, 3 Bf 109 et 2 Fw 190 sont abattus. 27 août Le Grand Cirque Nord de la France – Un nouveau sweep de grande envergure vise les terrains des JG-2 et JG26 au nord de la Seine. L’attaque associe des missions de bombardiers lourds (B-17) et moyens (Beaumont) à des frappes de chasseurs-bombardiers Tornado. La Luftwaffe se défend énergiquement et les Fw 190 abattent neuf avions (cinq Spitfire, deux Tornado et deux Beaumont) mais perdent sept des leurs. Le commandant du JG 2, Walter Œsau, est lui-même abattu et blessé après un duel de cinq interminables minutes avec le commandant du GC II/1, Christian Martell. 28 août Le Grand Cirque Méaulte (Somme) – Onze B-17 fortement escortés bombardent l’usine Potez. La Luftwaffe ne tente pas d’intercepter le raid, car le commandement allemand a récemment renoncé à faire tourner l’usine. 29 août Le Grand Cirque Courtrai – Treize B-17 (deux autres ont dû renoncer sur ennui mécanique) attaquent l’aérodrome. La Luftwaffe ne tente pas de s’interposer, car l’escorte est nombreuse. Peut-être inquiétés par une flak très violente, les bombardiers sèment leurs projectiles un peu partout, sauf sur le terrain visé. 30 août Le Grand Cirque Nord de la France – Les Tornado des Squadrons n° 56, 174, 245, 266, 400 (RCAF) et 609 (Belge) effectuent une série de missions “Rhubarb” au nord de la Seine. Ils s’en prennent à toutes les cibles qu’ils rencontrent.