La Mort de Sardanapale (1827)
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La Mort de Sardanapale (1827)
Thématiques : Arts, mythes, religions - Arts, espace, temps - Arts, ruptures, continuités - UNE ŒUVRE A LA LOUPE - Eugène Delacroix (1798 - 1863) La Mort de Sardanapale Technique : Huile sur toile Dimensions : 392 x 496 cm (1827) Lieu d’exposition : Musée du Louvre, Paris. Nationalité de l’artiste : Français Mouvement Romantisme Le saviez-vous ? Delacroix note dans son journal : « Les couleurs sont la musique des yeux, elles se combinent comme les notes… Certaines harmonies de couleurs produisent des sensations que la musique elle-même ne peut atteindre ». Au XX° siècle, Kandinsky établira lui aussi une relation entre musique et couleur dans son abstraction « lyrique ». Analyse de l’œuvre Influences Sardanapale est un roi légendaire de Ninive en Assyrie qui aurait vécu au VII° siècle av J.-C. Il s’agirait peut-être d’Assurbanipal. La scène représentée par Delacroix raconte l’épisode dramatique de la mort du souverain, dont la capitale est assiégée sans aucun espoir de délivrance et qui décide de se suicider en compagnie de ses esclaves et de ses femmes, après avoir brûlé sa ville pour empêcher l'ennemi de profiter de ses biens. Delacroix décrit son tableau : « Couché sur un lit superbe, au sommet d’un immense bûcher, Sardanapale donne l’ordre à ses esclaves et aux officiers du palais d’égorger ses femmes, ses pages, jusqu’à ses chevaux et ses chiens favoris ; aucun des objets qui avaient servi à ses plaisirs ne devait lui survivre. » Cette œuvre illustre la querelle entre les romantiques et les néoclassiques incarnés par Ingres. Contrairement aux néoclassiques chez qui le sujet est très important, Delacroix privilégie l’expression et l’intensité de la couleur, les contrastes et la lumière avant le sujet. Les figures ne sont pas peintes avec précision comme chez Ingres qui préconise des formes très bien dessinées. Delacroix préfère des larges touches de peinture qui donnent aux formes et au tableau dans son ensemble une énergie et un mouvement qui ne se perdent pas dans les détails. Bref, la couleur plutôt que le dessin… Ceci provoqua d’ailleurs quelques scandales et rejets de la part des critiques d’art. Victor Hugo fut un des seuls à ne pas condamner cette peinture qui exprime avec démesure la cruauté et la sensualité, tout en rejetant le « Beau » défini par les néoclassiques. Rubens, L’enlèvement des filles de Leucippe, vers 1628. Le mouvement, la sensualité et l’exubérance de Rubens influencèrent Delacroix. Ouverture Le thème de l’Orient, réel ou imaginaire, permet à Delacroix d’illuminer la scène de couleurs chaudes (dont le rouge, symbole de la violence et de la passion) et de montrer des corps de femmes sensuelles entourées de matières précieuses et d’étoffes soyeuses. Fasciné par l’Orient, Delacroix visita le Maroc d’où il puisa son inspiration pour de nombreuses œuvres.. La composition est complexe. Au-dessus du tumulte désordonné, Sardanapale, calme et désespéré du haut de son lit à têtes d’éléphants dorés, est le sommet d’un triangle de lumière théâtrale qui traverse le tableau en diagonal. Cette composition ajoute au dynamisme et à la tension de la scène. Confusion dramatique qui s’oppose d’ailleurs à l’apparente sérénité de Sardanapale. Matisse, Obélisque à la culotte rouge, 1923 La diagonale de lumière Comme Delacroix, dont il s’inspire, Matisse fera le voyage au Maroc qui teintera ses œuvres de lumière chaude et de sensualité. Téléchargez cette fiche et la biographie de l’artiste sur le site du collège, rubrique Histoire des Arts > Arts Plastiques M. Pochic