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[Louvre.edu] [notice d'œuvre] Eugène Delacroix La Mort de Sardanapale 1827 huile sur toile 392 cm x 496 cm RF 2346 photo Erich Lessing Manifeste L’œuvre a été exposée au Salon de 1827, Salon où Ingres expose L’Apothéose d’Homère. Face à l’œuvre d’Ingres, La Mort de Sardanapale joue le rôle de la préface de Cromwell, celui du manifeste de la peinture d’histoire romantique. Victor Hugo ne s’y est pas trompé qui fut un des seuls à ne pas condamner l’absence de mesure, le rejet du « Beau », la cruauté de la scène contemplée par un tyran esthète bien loin des exemples néoclassiques de vertu. « Fouillis » La composition est fondée sur les diagonales mais ne respecte pas l’unité d’action et prend le parti de « fouillis » presque « illisible ». Le lieu est mal défini, imprécis et semble se prolonger dans l’espace du spectateur, il laisse voir un homme coupé à droite et un cheval qui surgit dans le tableau. Le coloris chaud argumenté sur une diagonale est nettement rubénien. Il est traité avec une hardiesse qui enthousiasma les romantiques, avec ces rouges vibrants, évocateurs des meurtres de la scène. Suicide et meurtres Sardanapale est en fait Assurbanipal qui vécut entre 669 et 627 av. J.-C. La scène raconte l’épisode dramatique de la mort du souverain perse Sardanapale, dont la capitale est assiégée sans aucun espoir de délivrance et qui décide de se suicider en compagnie de ses esclaves et de ses favorites. La calme résolution du tyran, qui semble admirer la scène en spectateur, s’oppose à la violence des tueries. Delacroix s’est peut-être inspiré du poème de Byron, qui avait fait paraître en 1821 un Sardanapale. La scène avait été résumée dans le livret du Salon de 1827 : « Couché sur un lit superbe au sommet d’un immense bûcher, Sardanapale donna l’ordre à ses eunuques et aux officiers du palais d’égorger ses femmes, ses pages et jusqu’à ses h t hi f i chevaux et ses chiens favoris ». Salon de 1827 L’œuvre, exposée au Salon de 1827, fut conservée dans quelques-unes des plus prestigieuses collections de la deuxième moitié du XIXe siècle, avant d’être acquise en 1921 par le musée du Louvre grâce aux arrérages du legs Audéoud. texte Vincent Pomarède © [Louvre.edu] 1999