L`aveu de Phèdre : ACTE I, SCÈNE 3 (vers 269-398)

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L`aveu de Phèdre : ACTE I, SCÈNE 3 (vers 269-398)
B. Marie-Lise 1e S2
L’aveu de Phèdre : ACTE I, SCÈNE 3 (vers 269-398)
-Quelle logique peut-on trouver aux différentes étapes de ce récit, qui fait l’historique de la passion
de Phèdre ?
Ce récit débute par le mariage de Phèdre avec Thésée, instant de la vie de Phèdre calme et sans
problème. Puis il y a le moment où la vie de Phèdre bascule, quand elle tombe amoureuse
d’Hippolyte. Et nous avons enfin le combat de Phèdre contre l’amour qu’elle porte à Hippolyte, les
moyens qu’elle a employés pour parvenir à ses fins. Ces différentes étapes nous montrent que le
destin est imprévisible, qu’il frappe à tout moment et que rien ne peut aller contre.
-On pourra examiner entre autres les mots-clés de chaque “partie”, les connexions d’une étape à la
suivante, les contradictions.
-partie 1: « Mon mal vient de plus loin. A peine au fils d'Egée
Sous les lois de l'hymen je m'étais engagée,
Mon repos, mon bonheur semblait être affermi,
Athènes me montra mon superbe ennemi. » -> parle de son mariage avec Thésée, le dernier
mot de cette partie « ennemi » laisse présager que cette vie heureuse na va pas durer
-partie 2 : « Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ;
Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue ;
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler ;
Je sentis tout mon corps et transir et brûler ;
Je reconnus Vénus et ses feux redoutables,
D'un sang qu'elle poursuit tourments inévitables. -> champ lexical de l’amour et des
réactions physiques liés à cet amour mais comme dans la dernière partie, l’expression « tourment
inévitable » finale nous indique que cet amour ne va pas être possible, il y a une exagération vers 275 « Mes
yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler »
-partie 3 : « Par des vœux assidus je crus les détourner :
Je luis bâtis un temple, et pris soin de l'orner ;
De victimes moi-même à toute heure entourée,
Je cherchais dans leurs flancs ma raison égarée.
D'un incurable amour remèdes impuissants !
En vain sur les autels ma main brûlait l'encens : » -> champ lexical du combat qui
nous montre que Phèdre essaye de lutter contre ses sentiments et aussi champ lexical de la folie pour dire
que son amour lui fait perdre la raison.
-partie 4 : « Quand ma bouche implorait le nom de la Déesse,
J'adorais Hippolyte ; et le voyant sans cesse,
Même au pied des autels que je faisais fumer,
J'offrais tout à ce Dieu que je n'osais nommer.
Je l'évitais partout. O comble de misère !
Mes yeux le retrouvaient dans les traits de son père » -> champ lexical de la
religion et de l’amour confondus : Hippolyte est idolâtré, champ lexical du combat : Phèdre lutte toujours
comme ses sentiments,
-partie 5 : « Contre moi-même enfin j'osai me révolter :
J'excitai mon courage à le persécuter.
Pour bannir l'ennemi dont j'étais idolâtre,
J'affectai les chagrins d'une injuste marâtre ;
Je pressai son exil, et mes cris éternels
L'arrachèrent du sein et des bras paternels. » -> champ lexical du combat : Phèdre
lutte encore contre ses sentiments, et elle fait éloigner Hippolyte, espérant ainsi retrouver la raison ; il y a
aussi une contradiction vers 293 « l’ennemi dont j’étais idolâtre »
-partie 6 : « Je respirais, Oenone ; et depuis son absence,
Mes jours moins agités coulaient dans l'innocence.
Soumise à mon époux, et cachant mes ennuis,
De son fatal hymen je cultivais les fruits.
Vaines précautions ! Cruelle destinée !
Par mon époux lui-même à Trézène amenée,
J’ai revu l’Ennemi que j’avais éloigné :
Ma blessure trop vive aussitôt a saigné.
Ce n’est plus une ardeur dans mes veines cachée :
C’est Vénus toute entière à sa proie attachée. » -> champ lexical du combat moins
important, comme si Phèdre avait arrêté de lutter contre son destin, et l’abondance du champ lexical de la
fatalité, de la famille/hérédité le prouve aussi.
-On pourra aussi examiner les éléments qui montrent que le destin est plus fort que la volonté de la
jeune femme.
Le destin est plus fort que la volonté de Phèdre car :
- le champ lexical du combat est exploré dans 3 des 6 parties, cela donne l’impression que Phèdre peut lutter
autant qu’elle le veut, sa volonté ne suffira pas à changer son destin,
- c’est confirmer par l’utilisation du champ lexical de la fatalité dans cet extrait ; vers 277 « redoutables », 283
« impuissants », 284 « en vain », 289 « misère », 300 « fatal », 301 « cruelle destinée »
- On pourra aussi chercher les indices de sa souffrance.
Phèdre souffre :
-son amour pour Hippolyte est comparé à une maladie : vers 269 « mon mal », vers 283 « incurable amour »,
vers 304 « blessure trop vive »
-elle est paralysée et aveugle : vers 275 « Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler »
-elle subit des « tourments inévitables » (vers 278)
Quels axes de lecture pourraient être choisis pour construire un commentaire organisé de ce
passage ?
1. Passage lyrique
2. Passage tragique
La question "Texte et représentation" : quels éléments pourraient être qualifiés de didascalies
internes, et nous feraient voir Phèdre, en même temps que le texte nous la donne à entendre ?
« Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ; » vers 273
« Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler » vers 275