La Compagnie Lever du Jour
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La Compagnie Lever du Jour
La Compagnie Lever du Jour présente D ’ a p r è s E u r i p i d e S é n è q u e R a c i n e P H E D R E E X P L O S I O N Mise en scène et adaptation : Nathalie Barolle Interprétation : Nathalie Barolle, Sébastien Bourdet, Anne Bourgès, Jean-Louis Hébré et Alexandra Malfi. Chant Lyrique : Annelyse Aragou Stagiaires : Phillippe Boisdron et Clémence Joseph-Edmond Lumières : Paulin Brisset Musique : Fabien Richard Costumes : Bianca Mantero Spectacle créé grâce au soutien du théâtre du Grand Rond, de la Brique Rouge, du collectif autogéré Mix'art Myrys, du Conseil Général de la Haute-Garonne et de la Mairie de Toulouse. Contact diffusion : Céline Vaissiere 06 73 52 87 58 / [email protected] Compagnie Lever du Jour 2 bis rue des Salenques – 31000 Toulouse http://cieleverdujour.com/ http://cieleverdujour.com/ e poème tragique vous serre le cœur dès son commencement, vous laisse à peine la liberté de respirer et le temps de vous remettre, ou s’il vous donne quelque relâche, c’est pour vous replonger dans de nouveaux abîmes et dans de nouvelles alarmes. Il vous mène par les larmes, les sanglots, l’incertitude, l’espérance, la crainte, les surprises et l’horreur jusqu’à la catastrophe. La Bruyère, Les caractères L L E M M Y T H E Phèdre dans la mythologie grecque P hèdre, fille de Minos, roi de Crète, et de Pasiphaé, est donnée en mariage par son frère Deucalion à Thésée. De l’union de Thésée et de Phèdre naissent deux fils. Thésée a également de son côté un fils, Hippolyte, né de son union précédente avec la reine des Amazones, Antiope. Hippolyte devenu adulte, Phèdre devient l’instrument d’une vengeance d’Aphrodite qui fait naître chez Phèdre une folle passion pour son beau-fils. Ne pouvant lutter contre l’amour qui la consume, elle profite d’une absence de Thésée, pour faire part de ses sentiments à Hippolyte. Celui-ci, qui fait preuve dans son existence d’une exemplaire chasteté, repousse ses avances. Mais, craignant qu’il ne la dénonce auprès de Thésée, Phèdre prend les devants en accusant le jeune homme d’avoir voulu la violenter. Elle déchaîne ainsi la colère de son époux, qui chasse Hippolyte du royaume et demande à Poséidon de lui infliger un châtiment à la mesure de sa faute. Le dieu marin fait alors surgir des flots, au passage du char d’Hippolyte, un monstre terrifiant ; les chevaux prennent peur et le jeune homme fait une chute mortelle. Apprenant la nouvelle, Phèdre, désespérée, met fin à ses jours. N O T E D epuis le temps qu’on met en scène Phèdre, la pièce devrait avoir révélé tous ses secrets et ne devrait provoquer plus aucune surprise au public. C’est le contraire qui se passe. C’est avec enthousiasme, mais aussi avec une grande humilité que nous montons encore une fois Phèdre. Une Phèdre qui ne se réduit pas au texte mais qui sera ici le support pour mettre en jeu les confits entre corps et langage. La dramaturgie D ‘ I N T E N T I O N N ous avons travaillé sur les trois versions du Mythe, celle de Sénèque, celle d’Euripide et enfin la version en alexandrins de Racine. Toute réécriture est une réappropriation du passé, en même temps qu'une dénaturation de ce dernier. Ce qui fait la qualité d'une bonne réécriture, ce n'est pas sa fidélité à l'original, c'est sa capacité à mettre en place tout un réseau de continuités et de ruptures. Sans écarter le caractère intemporel du mythe - une histoire forte, connue de tous, héritée au sens strict d'une tradition ancienne - il s’agit d’explorer les notions de culpabilité et de responsabilité, l’amour-propre comme une puissance obscure que l’homme ne peut contrôler et les mensonges que l’homme se fait à lui-même pour se débarrasser de la responsabilité en accusant la fatalité. Il ne s'agit pas de montrer le réel, ni même de le sublimer, mais d'exagérer ce qu'il peut avoir de sensible, afin de mettre en lumière ce que le monde, en soi, peut avoir de poétique. La liberté que nous donne la réécriture du mythe, nous permet de faire intervenir les Dieux en tant que personnages : Aphrodite, Artémis, Poséidon. Le théâtre racinien, s'il reprend les grands traits de la tragédie antique, tend à éluder la figure du divin. Et ce procédé va croissant au fil des siècles : la tragédie moderne est une tragédie sans dieu, une tragédie spiritualisée. Le corps comme production textuelle P hèdre renferme une multitude de sentiments humains : l'amour, la haine et la jalousie, la cruauté et la colère, la douleur et la maladie, la vieillesse et la mort mais aussi et surtout l'espoir. Si Racine a quelque peu effacé l’expressivité émotionnelle des corps, Euripide et Sénèque laissent les Dieux s’incarner et, avec eux, une puissance et une énergie qui ne peut se traduire que corporellement. Il faut pouvoir mettre en scène les corps, tous les corps... Le corps est le point de départ de la production textuelle. Il apparaît en effet comme le lieu d’émergence de la tragédie, comme le vecteur de la parole. Une parole avec laquelle la catastrophe arrive. La violence des passions D ans Phèdre, chaque personnage est aux prises avec non pas un sentiment, mais une pulsion première et immédiate. Nous avons souhaité restituer cette violence. Violence de la parole, violence des corps que la culpabilité et l’insatisfaction dévorent, violence des dieux silencieux et malveillants. Ces dieux violents, haineux qui attendent, regardent, comptent les coups, mais n’interviennent que pour punir et demander des comptes aux simples mortels. Les personnages tragiques enfreignent constamment les règles de la morale, de l’ordre établi : ils mentent, ils tuent, ils dissimulent. Point de fatalité, les personnages sont libres et s’ils acceptent de jouer ce jeu de la cruauté, c’est parce qu’ils sont consentants. Pour ces personnages livrés à des rêves impossibles, à des projets fatalement marqués du sceau de l’échec, le désir charnel devient alors le désir désespéré d’échapper à leur tragique solitude. La compagnie Lever du Jour L L ‘ E Q U I P E a compagnie Lever du jour existe depuis 2003, elle fut jusqu’en 2012 la compagnie associée au théâtre du Grand Rond. La compagnie s’articule autour de quatre comédiens (chacun est à la fois metteur en scène, acteur, dramaturge, traducteur et scénographe), une régisseuse lumière et une chargée de production. Des artistes extérieurs participent aussi régulièrement aux créations de la compagnie développant ainsi un partenariat artistique et technique avec de nombreuses compagnies régionales. Tantôt adaptation de grandes œuvres littéraires, tantôt création originale, le travail de ses comédiens est éclectique, pluridisciplinaire et ouvert sur le monde. Parallèlement, la compagnie est engagée dans un travail de théâtre citoyen par le biais de lectures dans divers lieux (parcs, cafés, rue, librairies, ...), elle fait entendre l'urgence, le risque, la fragilité de notre société. La compagnie Lever du jour a construit sa spécifcité sur l’union d’artistes rigoureux prêts à faire découvrir des moments de théâtre rares, exigeants, avec la volonté farouche de ne jamais exclure mais d’ouvrir des brèches, de déplacer des points de vue, de faire entendre des mondes ignorés.