l`image au service de l`apprentissage de l`anglais
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l`image au service de l`apprentissage de l`anglais
MEMOIRE PROFESSIONNEL IUFM DE BOURGOGNE CONCOURS DE RECRUTEMENT: – professeur des écoles L'IMAGE AU SERVICE DE L'APPRENTISSAGE DE L'ANGLAIS CHUDOBA Elsa DIRECTRICE DE MEMOIRE: Sylvie GERMAIN Année 2006 Dossier n° 0400215S TABLE DES MATIERES INTRODUCTION........................................................................................................................... 3 PREMIERE PARTIE : LES LANGUES VIVANTES A L’ECOLE PRIMAIRE............4 I. II. 1. 2. 3. III. 1. 2. 3. Réflexions sur l’apprentissage d’une langue ......................................................... 4 Un cadre plus précisément défini............................................................................ 6 Des recommandations précises......................................................................................... 6 De nombreux moyens mis à la disposition des enseignants.............................................. 7 L’image dans les instructions officielles............................................................................8 Des raisons à l’utilisation de l’image en classe d’anglais.......................................9 Pourquoi l’image ?............................................................................................................. 9 Les études menées sur l’image liée à l’apprentissage d’une langue................................ 10 Quelles images utiliser ?.................................................................................................. 12 DEUXIEME PARTIE : LES ACTIVITES MENEES EN CLASSE..................................14 I. 1. 2. 3. 4. II. 1. 2. 3. 4. Classe de CM1 – CM2.............................................................................................14 Présentation de la classe...................................................................................................14 Présentation du projet.......................................................................................................15 Déroulement des activités................................................................................................ 16 Les difficultés rencontrées :............................................................................................. 18 Classe de CM2..........................................................................................................19 Présentation de la classe...................................................................................................19 Présentation du projet.......................................................................................................20 Déroulement des activités :.............................................................................................. 21 Les difficultés rencontrées :............................................................................................. 24 TROISIEME PARTIE : BILAN............................................................................................... 25 I. 1. 2. 3. II. 1. 2. 3. 4. III. 1. 2. 3. Bilan général............................................................................................................. 25 Les images utilisées ........................................................................................................ 25 Les élèves et l’image........................................................................................................27 Bilan des différents projets.............................................................................................. 29 Les problèmes rencontrés........................................................................................ 30 Recherche d’images adéquates et adaptées......................................................................30 Problèmes liés à l’utilisation des images......................................................................... 31 Le maintien de l’attention des élèves............................................................................... 31 L’utilisation des images est-elle une fin en soi en classe d’anglais ?.............................. 32 Les remédiations envisageables.............................................................................. 33 L’image et la pédagogie de projet :..................................................................................33 Variation des situations présentant des images................................................................34 Variation des situations elles-mêmes............................................................................... 34 CONCLUSION...............................................................................................................................36 BIBLIOGRAPHIE........................................................................................................................ 37 ANNEXES....................................................................................................................................... 38 2 INTRODUCTION A l’heure d’un regain actif de l’Europe, communiquer est devenu une nécessité, et non plus seulement un choix. Pour des raisons économiques, sociales et culturelles, le développement des langues vivantes est omniprésent et fortement conseillé. Cette demande se faisant dans la plupart des domaines professionnels et personnels, l’Education nationale a décidé de prendre les devants et de répondre aux attentes de notre société en insérant l’apprentissage d’une langue vivante dès l’école primaire dans ses nouveaux programmes de 2002. Un enseignement d’initiation à une langue vivante sera bientôt obligatoire dès le CE1. Les nouveaux programmes de 2002 énoncent certes les objectifs et les compétences visés dans ce domaine, il reste maintenant à trouver des méthodes adaptées aux jeunes élèves de l’école primaire. Il n’est donc pas question de calquer cet enseignement sur celui prodigué au collège, ni d’user de moyens jugés traditionnels. Il s’agit d’opter pour une pédagogie motivante et intéressante pour les élèves, afin de faire émerger chez eux ce besoin d’ouverture d’esprit sur le monde. Le recours à des intervenants en langue n’étant pas toujours possible, il semble essentiel que les professeurs d’écoles primaires mènent une réflexion pédagogique et didactique approfondie sur ce sujet, afin de répondre aux attentes de l’institution et de celles des élèves. De nombreux moyens sont mis en œuvre pour aider les enseignants dans cette tâche et offrir la possibilité aux élèves d’acquérir de nouvelles compétences spécifiques, sans en oublier les supports ludiques et motivants. Etant d’origine allemande et titulaire d’une licence d’anglais, ce nouvel élan d’intérêt pour l’apprentissage des langues et les démarches qui en découlent m’intéresse. En étudiant les diverses possibilités dans ce domaine, j’ai ciblé ma réflexion sur l’utilisation de l’image en classe de langue et me suis interrogée sur la problématique suivante : le travail autour de l’image, sous toutes ses formes, favorise-t-il l’apprentissage de l’anglais ? Pour répondre à cette question, trois axes d’approches sont possible : un premier point sur les langues vivantes à l’école primaire en liaison avec les travaux effectués autour de l’image ; une deuxième partie relatant l’exploitation des différentes images faite durant mes stages en responsabilité ; enfin, un retour analytique sur les effets de l’image en classe de langue. 3 PREMIERE PARTIE : LES LANGUES VIVANTES A L’ECOLE PRIMAIRE I. Réflexions sur l’apprentissage d’une langue : Pour apprendre à parler une langue, un véritable « bain linguistique » dans le pays concerné paraît indéniable. Et pourtant, est-ce seulement suffisant ? J’ai effectué ma scolarité du Cours Primaire à la troisième en Allemagne dans une école française ; Allemands et Français partageaient les mêmes salles de classe. Etant bilingue (père allemand, mère française), aucun problème n’était à noter. Le cadre offrait en apparence une occasion rêvée pour les francophones de devenir bilingues. Cependant, même à raison de 6 heures par semaine, les cours d’allemand s’opéraient de manière totalement traditionnelle, avec des exercices structuraux partant d’exemples à reproduire à l’écrit. Les échanges en allemand ou même avec les élèves germanophones étaient très restreints voire inexistants. Arrivés en fin de collège, la majorité des francophones ne parlaient allemand qu’en cours d’allemand, à condition que cette dimension communicationnelle fût prise comme objectif majeur dans la pédagogie de l’enseignant. Baigner dans la culture du pays est certes essentiel mais n’est pas efficace si d’autres critères ne sont pas pris en compte au niveau de l’apprentissage même de la langue. On peut alors se demander pourquoi les bains linguistiques ne sont pas toujours efficaces. La réponse à cette interrogation réside dans l’utilisation qui est faite de la langue. Que vise-t-on dans l’apprentissage d’une langue ? Apprendre strictement la langue ou donner envie de parler cette langue ? A ce critère s’ajoute la prise en compte des attentes et des compétences des élèves. Il est en effet primordial de s’appuyer sur les pré-requis des élèves pour leur faire découvrir de nouvelles choses ; c’est également le cas en classe de langue. Un élève est capable de saisir intuitivement un sens général sans comprendre tous les mots ; cette compétence, régulièrement travaillée en français (lecture), peut être réinvestie en classe d’anglais, à condition d’y ajouter des gestes, des mimes, des intonations. Cette aptitude permet aux élèves d’interpréter des mots et des structures nouvelles de manière naturelle. Ils sont également capables de réutiliser du vocabulaire, même très limité ; pour cela, il est nécessaire d’offrir la possibilité aux élèves de communiquer en situation authentique. A ce titre, certaines méthodes, même brillamment conçues, constituent un frein à l’apprentissage en forçant la communication ; les progressions proposées par certains manuels sont parfois trop rigides : les 4 notions renvoyant à telle ou telle séquence d’apprentissage ne prennent pas suffisamment en considération les besoins langagiers des enfants au moment où ils en ont besoin. Les élèves apprennent également plus facilement de manière indirecte que de manière directe ; il paraît donc essentiel de détourner l’apprentissage de la langue en offrant une cadre ludique et par conséquent motivant. Ce procédé alors complètement naturel d’apprentissage permet à l’élève de baigner constamment dans la langue sans centrer son attention sur la langue et son strict fonctionnement. Il faut donc créer des situations motivantes pour que les élèves et leurs centres d’intérêt aillent de pair avec l’apprentissage de l’anglais. Les Instructions Officielles de 1991 précisaient déjà que « dans un apprentissage où entre nécessairement une part de simulations et d’artifice, on veillera en permanence à rechercher des situations qui suscitent des échanges verbaux naturels dans lesquels les élèves puissent se sentir acteurs à part entière de ce qu’ils disent. Un équilibre est donc sans cesse à trouver entre le souci de structuration de l’apprentissage, qui est la condition de son efficacité, et les exigences de la communication sans lesquelles la motivation des enfants ne saurait être longtemps sauvegardée ». Les Programmes de 2002, fidèles à cet esprit ajoutent que « Chaque séance de langue repose sur des situations et des activités ayant du sens pour les élèves, suscitant leur participation active, favorisant les interactions et l’entraide dans le groupe et développant l’écoute mutuelle ». L’objectif est donc une approche communicative donnant son véritable sens à l’apprentissage de la langue. Il s’agit de placer les élèves en situation de communication pour les inciter à utiliser le lexique et les structures syntaxiques proposées. C’est donc une approche dynamique qu’il faut privilégier. C’est à l’enseignant de créer un tel climat dans la classe de langue. Il peut s’aider de divers supports, en faisant toutefois attention à ne pas s’y substituer, et créer des situations motivante, ludiques et porteuses de sens pour les enfants. C’est dans ce type de situation de communication naturelle et authentique que l’élève y trouvera son compte en se sentant impliqué et acteur de son apprentissage. Une très large palette d’activités peut être utilisée dans ce sens par les enseignants : des chansons, des jeux tels que le bingo, le jeu de Kim, le Simon says (« Jacques a dit »), sans oublier les supports visuels variés qui constituent un point de départ à toute activité. 5 II. 1. Un cadre plus précisément défini Des recommandations précises La construction de l’Europe et les échanges qui en découlent ont conduit la France à s’intéresser de plus près aux développement des langues vivantes, dont le maniement est devenu une nécessité. Les premiers textes institutionnalisant les langues vivantes à l’école primaire paraissent dès 1989. On parle alors d’Expérimentation de l’enseignement précoce des Langues Vivantes : cette circulaire 1 vise l’expérimentation d’une langue dès le Cours Moyen en favorisant la compréhension et l’expression orale. Ces projets ambitieux semblent encourageants lorsqu’ils sont mis en place. En 1995, une nouvelle circulaire 2 préconise l’Enseignement à l’Initiation aux Langues Vivantes ; une première sensibilisation doit être mise en œuvre dès le CE1, l’enjeu étant l’oral. Une circulaire 3 de 1998 rend un Enseignement des langues Vivantes Etrangère obligatoire dès le CM2. Cet enseignement se doit d’être en continuité avec l’approche d’une langue vivante établie au CM1. Les changements d’appellation concernant ce domaine et le nombre important de circulaires parues montrent que la mise en place d’un réel cadre référentiel est difficile. Ces premiers essais infructueux d’introduction d’une langue étrangère sont le résultats de plusieurs contradictions : d’une part, les différents projets paraissent peu finalisés : même si le référentiel de 1991 présente des compétences communicationnelles classées par thèmes à acquérir, les enseignants se sont retrouvés quelque peu désemparés quant à la démarche et aux outils à adopter ; d’autre part, la qualification de ces derniers pose problème : à qui doit-on confier cet enseignement lorsque le maître lui-même ne s’en sent pas capable ? Ainsi, les langues vivantes sont souvent passées à la trappe dans les écoles primaires, d’autant plus que leur enseignement n’est pas inscrit dans les programmes. Pour répondre à ce manque d’informations, une nouvelle circulaire 4 paraît en 1999, sous le titre de « Langues vivantes étrangères – Orientations pédagogiques pour la mise en œuvre au CM1 et au CM2 ». Celle-ci fournit enfin des objectifs plus précis : la priorité accordée à la langue orale est réaffirmée ; il s’agit alors de développer les capacités de compréhension des élèves afin que ceux-ci 1 2 3 4 Circulaire n° 89-065 du 6 mars 1989 Circulaire n° 95-103 du 3 mai 1995 Circulaire n° 98-135 du 23 juin 1998 Circulaire n° 99-176 du 4 novembre 1999 6 s’approprient des fonctions langagières présentées dans des « situations de communication simples ». Une ébauche de progression est alors proposée sous la forme d’éléments langagiers à acquérir. Les nouveaux programmes de 2002 5 constituent à ce titre un réel bouleversement. L’enseignement des langues vivantes demande un réel investissement et trouve une place à part entière dans le domaine « Langue française, éducation littéraire et humaine » avec un horaire imparti d’1h30 à 2h hebdomadaires, des objectifs clairs et des compétences à acquérir définies. Si les compétences orales occupent toujours une place de première importance, l’écrit fait son apparition. Quatre compétences sont alors principalement visées : l’expression et la compréhension orales, l’expression et la compréhension écrites. De plus, ce cadre institutionnel rend l’apprentissage d’une langue vivante pleinement obligatoire, au même titre que les enseignements classiques du français et des mathématiques. 2. De nombreux moyens mis à la disposition des enseignants L’engouement pour l’apprentissage des langues, et plus particulièrement ici de l’anglais donne naissance à de nouveaux outils ; les premiers à être préconisés sont les CE1 et CE2 Sans frontière qui se présentait sous la forme de cassettes vidéo. Ont suivi une pléthore de manuels propres à l’apprentissage de l’anglais ; on peut citer parmi eux : Lollipop, I spy, The new Stepping Stones, Muzzy in Gondoland… Ceux-ci constituent autant de méthodes sur lesquelles les enseignants peuvent s’appuyer pour conduire un enseignement à juste titre de l’anglais. Tous ces moyens mis à la disposition des enseignants s’organisent selon les mêmes objectifs : - Les progressions proposées sont rigoureuses et constituent un point d’appui non négligeable pour les enseignants - Un travail sur la langue est opéré selon divers objectifs langagiers mêlés à des situations de communication simples - L’ouverture culturelle est abordée selon un calendrier des événements célébrés dans les pays anglophones ; les élèves découvrent donc des faits culturels en liaison avec le travail effectué sur la langue - Toutes ces méthodes paraissent visuellement attrayantes, autant au niveau des couleurs vives utilisées que des personnages présentés qui se veulent proches des enfants. 5 Bulletin Officiel hors série n°1 du 14 février 2002 7 3. L’image dans les instructions officielles Dès 1999, les bulletins officiels qui paraissent assez régulièrement sous-entendent que les supports authentiques sont les mieux adaptés à l’apprentissage d’une langue vivante. Dans le Bulletin Officiel n° 25 du 24 juin 1999, ils est noté que l’enseignement d’une langue étrangère « privilégie la communication orale en situation et vise les objectifs suivants : 1) Développer les capacités de compréhension des élèves et les entraîner à écouter, percevoir, reconnaître […] ; 2) Amener les élèves à s’approprier, pour pouvoir s’exprimer, quelques expressions courantes présentées dans des situations fonctionnelles, diversifiées et motivantes et à acquérir des réflexes linguistiques. ». Cette remarque peut nous amener à penser que l’image offrirait une réponse directe aux attentes de l’Institution ; en effet, les images, aussi diverses qu’elles soient offrent un panel infini de situations et répondent aux exigences de perception, compréhension, expression. De plus, le Bulletin n° 40 du 11 novembre 1999 ne fait que réaffirmer ce point de vue : « Les objectifs définis en 1998, qu’un apprentissage continué sur deux années doit permettre d’atteindre dans de meilleures conditions, restent valides : 1) Développer la capacités de compréhension des élèves, essentiellement dans le registre de la langue orale […] ; 2) Entraîner les élèves à écouter, percevoir, reconnaître […] ». Si l’on se tient à une progression à adopter dans le domaine de la perception et de la reconnaissance, il semble alors que l’image soit un bon point de départ ; les élèves doivent s’exprimer, certes, mais pour s’exprimer, il faut une base de départ, un sujet de discussion ; pourquoi alors ne pas tester les bienfaits des images sur la maîtrise de la langue maternelle en classe de langue ? Si l’on veut, toujours conformément à ce même Bulletin Officiel, « Rechercher l’efficacité en préservant les approches ludiques les plus aptes à générer le plaisir de découvrir et d’apprendre à communiquer, et susciter la participation active des élèves en favorisant les interactions », pourquoi ne pas se servir des images dans des situations d’expression (jeux tels que le mémory, jeux de dialogue), de mémorisation (flashcards), de découverte (album imagé) ? D’autant qu’il est également précisé que « Les élèves ont déjà une expérience scolaire et, s’ils sont débutants dans cet apprentissage, la prise en compte de leur expérience et l’exigence d’unité de leur formation ne peuvent être négligées ». Il est dès lors impensable, dans une culture aussi médiatique et médiatisée, de ne pas recourir à ces procédés motivants et connus des élèves ; ainsi, « Face à des documents authentiques, le maître sollicite les capacités acquises ailleurs, capacités de compréhension et d’analyse, développées jusqu’alors sur des documents en langue française ». Il est toutefois évident que ces utilisations doivent être préalablement pensées, organisées et diversifiées : 8 « Le recours aux documents authentiques sous des formes variées (support papier, cassettes vidéo, multimédia) est le plus fréquent possible. […] L’utilisation des supports offerts par les technologies nouvelles est encouragée, qu’il s’agisse de produits interactifs (vidéos, cédéroms adaptés) ou de communication à distance ». Toujours dans le domaine visuel que présente l’image en classe de langue, le Bulletin Officiel hors série n° 1 du 14 février 2002 précise que dans la compétence Lire et comprendre, il est nécessaire que les élèves « exercent leur mémoire visuelle, […] qu’ils sachent également décrire des lieux ou des personnes ». C’est dans ce même souci visuel qu’est paru dès 1995 une série de vidéocassettes CE1 sans frontière ; cet outil présenté sous forme de cassettes vidéos différenciées par module, s’est largement diffusé dans les écoles cette même année, au point que CE2 sans frontière a fait son apparition dès 1996. Apprendre en découvrant des images, en écoutant, tel était l'objectif de cet outil. Il s’agit alors d’un gros effort fourni par l’administration pour élaborer et distribuer un solide appui venant au secours des enseignants. Celui-ci fut cependant décrié : - par les enseignants qui se voyaient réduits à la fonction de « pousseur de bouton de magnétoscope. - par de nombreux pédagogues qui décriaient le caractère figé et artificiel de ces séquences télévisées. Il s’agit désormais de trouver un moyen d’utiliser l’image à bon escient dans une classe de langue. III. 1. Des raisons à l’utilisation de l’image en classe d’anglais Pourquoi l’image ? Pourquoi s’intéresser à l’image dans un processus d’apprentissage de l’anglais ? Cette question est intéressante du point de vue de la pratique, d’autant que les images ne sont pas la base de l’apprentissage de la langue maternelle d’un jeune enfant. Toutefois, dans le cadre de l’apprentissage d’une langue seconde, l’image peut s’avérer utile et déterminante. En effet, l’image, quelle qu’elle soit, amène une réflexion qu’il est alors possible et essentiel d’oraliser lorsque l’on vise une langue autre que la langue maternelle. Parler de ce que l’on voit, 9 dans un vocabulaire simple, de ce que l’on ressent, des couleurs perçues, tels sont des exemples de points de départ possibles pour communiquer dans une autre langue. Les images permettent également un apprentissage ludique indéniable. Nous avons déjà abordé l’importance, si ce n’est l’aspect déterminant des activités ludiques en classe de langue ; l’image semble être un bon compromis dans cette démarche. Adaptée à l’univers des jeunes enfants, l’image peut servir de base à de nombreux « jeux », de base à l’apprentissage de vocabulaire plus facile à se remémorer puisqu'explicité par des illustrations. Outre son utilisation ludique possible, l’image fait partie du monde des jeunes enfants. Depuis son plus jeune âge, l’enfant perçoit le monde par ses sens, la vue étant alors très largement employée. A l’heure du développement massif des multimédias, toutes les images renvoient dès lors à des réalités connues des enfants. Ils savent reconnaître des perceptions visuelles, sont capables de les nommer. Si tel n’est pas le cas, l’image peut être source d’inspiration, d’imagination ; l’inconnu ou l’incompréhension nourrit le développement de l’enfant, le passionne, suscite le doute, le questionnement. C’est de ce même questionnement qu’il faudra se servir pour ouvrir un dialogue en langue étrangère. 2. Les études menées sur l’image liée à l’apprentissage d’une langue Rares sont les études menées quant au lien entre images et apprentissage d’une langue ; pourtant, le travail du Professeur PERAYA, spécialiste en communication et dans l’analyse des dispositifs de communication, permet d’y voir plus clair dans ce domaine. Selon lui, « l’image consisterait en un transcodage du sens étranger dans un sens iconique évident, directement accessible, qui rendrait de surcroît superflu tout recours à l’utilisation de la langue maternelle des apprenants » 6. L’image est en effet utilisée pour ce qu’elle montre, « elle parle d’elle-même sans détour ; la bande magnétique peut faire entendre "cat", l’image elle, atteste qu’un chat est un chat » souligne COSTE 7. Cette remarque, très intéressante, permet à juste titre d’affirmer que l’image, par son aspect universel, est bien appropriée dans l’apprentissage de l’anglais par exemple. Théoriquement donc, à condition de ne présenter strictement qu’une réalité connue des élèves (on ne peut en effet reconnaître que ce que l’on connaît par une expérience antérieure), l’image permet 6 7 In Image et apprentissage de langues secondes : présupposés théoriques, PERAYA, 1991 In Les piétinements de l’image : Etudes de linguistique appliquée, D. COSTE, 1975 10 aux apprenants d’accéder à la compréhension de la langue cible. Selon Daniel PERAYA, on peut définir le mécanisme de compréhension qu’induit l’image, comme l’association : - d’un signifiant visuel dont le signifié est censé être évident pour les élèves - d’un signifiant linguistique dont les élèves doivent inférer qu’il possède le même signifié. Pour comprendre ce mécanisme, observons ce schéma 8: Signifié commun Signifiant linguistique Signifiant visuel Situation référentielle Identité connue Signifié Signifiant 2 3 Signifiant visuel Signifié linguistique 1 REFERENT LANGAGE – IMAGE LANGUE – CIBLE 1 1. Rapport de désignation 2. Rapport de signification supposé acquis par les élèves 3. Rapport de signification propre au signe linguistique à acquérir par les élèves Ce schéma montre comment, sur la base d’un signifié commun, connu et reconnu par les apprenants, ceux-ci sont capables d’apprendre le signifiant correspondant dans la langue cible. 8 In Image et apprentissage de langues secondes : présupposés théoriques, PERAYA, 1991 11 Il est alors possible de trouver une adéquation entre le signifié linguistique et le signifiant visuel puisque le langage de l’image serait à priori universel. Comme le confirme Martine KERVRAN 9, « La représentation illustrée est un support essentiel pour la leçon de langue » ; partir d’une base commune, l’image, comprise de tous, faciliterait l’entrée dans l’apprentissage de l’anglais ». Elle rejoint également les remarques de Daniel PERAYA et s’accorde à dire que l’image doit être très simple pour que son sens soit directement perceptible. Outre l’universalité de l’image, Daniel PERAYA a énoncé10 quelques principes liés à l’utilisation de l’image en classe de langue : - le principe de monosémie : le sens de l’image doit être directement accessible par les élèves et ne doit renvoyer qu’à un seul signifié - le principe de simplification qui en découle : il faut toujours opter pour la représentation la plus économique et la plus simple ; la compréhension « obéit spontanément à la loi du moindre effort ». 3. Quelles images utiliser ? Les tâches présentées par des documents audiovisuels ne doivent pas être trop lourdes, précise Martine KERVRAN. En effet, des demandes trop nombreuses risqueraient d’entraver « le plaisir de voir et de comprendre ». Les images permettent en outre de présenter un vocabulaire inconnu, en le replaçant dans un contexte, ce qui est nécessaire pour l’apprentissage des élèves. A ce titre, elles doivent être très dépouillées pour que l’attention des élèves ne soit pas détournée et que le sens soit directement lisible. Les « flashcards » destinées à la présentation du vocabulaire sont dès lors largement utilisables. Les nombreuses possibilités d’utilisation qu’elles offrent permettraient de larges manipulations. L’avis des chercheurs en linguistique, MAYER et GALLINI11 diffère légèrement de celui de Martine KERVRAN. Selon eux, il faut associer visuellement directement image et mot ; cela favoriserait le processus de transfert dans une tâche d’élève ayant peu de connaissance dans ce domaine. 9 10 11 In L'apprentissage actif de l'anglais, Martine KERVRAN, Armand Colin / Bordas, 2000 In Image et apprentissage de langues secondes : présupposés théoriques, PERAYA, 1991 In Psychologie des apprentissages et Multimédia, Denis LEGROS et Jacques CRINON, Armand Colin, 2002 12 De très nombreux types d’images sont également utilisables ; tout dépend évidemment de la manière dont ils sont utilisés. On peut ainsi se servir des images fixes, permettant d’engager un dialogue, les « flashcards » facilitant l’apprentissage d’un vocabulaire précis, les images animées (la vidéo par exemple), celles présentées dans les divers albums en anglais, et tenter de les exploiter en classe d’anglais. C’est autour de ces questionnements que j’ai mis en place quelques expériences autour de l’utilisation de l’image en classe d’anglais lors de mon premier stage en responsabilité et lors du stage filé que j’ai effectué dans le cadre de la dominante anglais pour laquelle j’ai optée. 13 DEUXIEME PARTIE : LES ACTIVITES MENEES EN CLASSE I. 1. Classe de CM1 – CM2 Présentation de la classe C’est une classe de CM1 - CM2 qui m’a été proposée lors du premier stage en responsabilité. Celle-ci était composée de 23 élèves, à savoir 17 CM1 et 8 CM2. Les élèves possédaient un cahier d’anglais que j’ai eu l’occasion de feuilleter avant le remplacement ; au regard du cahier, le même pour les CM1 et les CM2, le niveau était celui de débutants. Même si les Instructions officielles préconisent une première approche d’une langue étrangère dès le CE1, la réalité montre que cela diffère non seulement selon les classes mais aussi selon le niveau et la volonté des enseignants. D’abord inquiète, je me suis ensuite rendu compte qu’il était possible de réaliser une multitude de travaux avec des débutants, peut-être même davantage qu’avec des élèves ayant un niveau déjà avancé. Et puis dans une culture très anglicisée ou américanisée, les élèves ne sont jamais totalement vierges de connaissances en anglais, et utilisent, même sans s’en rendre compte des expressions anglaises. La lecture du cahier des élèves m’a permis de cibler les pré-requis de ces derniers. Ceux-ci étaient en effet capables de se présenter (nom et prénom), de dire où ils habitaient (« I live in… »), de compter jusqu’à vingt en anglais et de donner leur numéro de téléphone. A ces feuilles composées de montage présentant l’objectif visé, il manquait peut-être de l'authenticité, de proximité avec l’univers connu des élèves. Il m’a alors semblé important de trouver un thème fédérateur connu des élèves à partir duquel il serait possible de bâtir plusieurs activités que je lierais à ce même thème. Je visais donc une approche et une méthode différente qui motiveraient les élèves. 14 2. Présentation du projet Mes recherches d’un thème fédérateur autour duquel des activités pourraient se corréler m’a amené à choisirr l’album The Snowman de Raymond Briggs et Gail Ellis, et ce pour différentes raisons : - Le contexte : effectuant ce stage au mois de décembre, le contenu de cet album répond complètement au contexte réel de l’hiver. Les images présentent des paysages enneigés et l’on découvre au fur et à mesure les aventures d’un petit garçon avec un bonhomme de neige vivant. - Le support : il s’agit en effet d’un support original. L’histoire se présente sous la forme d’images fixes sans texte. Il serait alors envisageable de décrypter oralement les images, de percevoir les détails. - Le texte : celui-ci est joint à part de l’histoire. Il peut aussi bien être lu avant, pendant qu’après la découverte des images. - Les images : elles sont d’une qualité originale et présentent le strict nécessaire quant à d’éventuels objectifs langagiers envisagés. - Les personnages : ils sont attachants. De plus, l'âge du petit garçon James correspond approximativement à celui des élèves de cette classe, cela aidant à l’identification. Les enfants de cet âge ressentent encore la magie qu’offre l’époque de Noël, une magie accentuée dans cet album par le fait que le bonhomme de neige soit vivant, alors que les élèves savent depuis peu que le Père Noël n’existe pas. - La cassette vidéo : Cet album offre une cassette vidéo récapitulant l’histoire accompagnée d’une voix off. Il a été nécessaire d’organiser la découverte de cet album dans le délai imparti des trois semaines de stage et de sélectionner les activités langagières parmi les nombreuses possibilités qu’offre The Snowman. Tout en gardant pour objectif la compréhension d’un album en langue anglaise, les thèmes que j’ai décidé d’aborder par l’intermédiaire de l’image sont les suivants : les couleurs, les vêtements, l’heure, le temps. Afin de terminer ce projet dans le temps qui m’était imparti, j’ai réorganisé les planches d’images ; ainsi les élèves n’ont pas vu toutes les images mais n’ont échappé à aucun moment clé de l’histoire. 15 3. Déroulement des activités Les activités suivaient toujours le même schéma d’organisation : - La présentation des images : La première séance a été l’occasion d’un travail autour de la couverture de The Snowman. Le titre avait préalablement été caché. Les élèves devaient observer l’image, en dégager des mots en anglais qu’ils connaissaient. L’une des élèves connaissaient le mot « Snow » et sa signification. A suivi une discussion sur la traduction du bonhomme de neige. Le mot « man » a ensuite été donné. Les élèves ont ensuite facilement deviné le titre de l’album. Outre le bonhomme de neige présent sur la couverture, on peut également découvrir le jeune garçon James qui s’envole avec le bonhomme de neige. Les élèves avaient déjà abordé la différence entre « boy » et « girl », le terme « boy » a donc été prononcé. Nous avons ensuite imaginé des prénoms possibles, sachant qu’il s’agissait d’un album en anglais, ainsi que des hypothèses possibles quant au contenu de l’histoire. Ensuite, je présentais aux élèves une planche d’images à raison d’une séance sur deux et le procédé était le même que celui de la découverte de la couverture. Le vocabulaire donné par les enfants était progressivement noté sur une feuille qui servait de retour à chaque début de séance suivante. Les images servaient donc de point de départ aux activités spécifiquement langagières. - Le vocabulaire : Les images offraient toujours la possibilité d’aborder un point lexical. Le premier thème lexical a été celui des couleurs. Celles-ci ont été présentées aux élèves sous forme de flashcards sur lesquelles figuraient les couleurs ; après la présentation du nom des couleurs, je posais la question « What colour is it ? » relative à la couleur montrée. Logiquement, la réponse en « It is… » a fait suite à ce travail. J’ai jugé nécessaire de donner les cartes aux élèves afin qu’ils puissent s’interroger entre eux et se familiariser ainsi également avec la forme interrogative. Au thème des couleurs s’est ensuite ajouté le lexique des vêtements, présentés de la même façon avec les flashcards. Il a été intéressant de pouvoir réinvestir le vocabulaire des couleurs en même temps que l’apprentissage de celui des vêtements. La structure interrogative « What are you 16 wearing ? » a également été abordée. Nous avons par la suite étudié le vocabulaire de l’heure ; nous avons essentiellement vu les heures piles et les demi-heures. J’avais apporté un poster sur lequel figuraient des pendules indiquant des heures. Les élèves connaissant les nombres, nous avons travaillé les structures « It’s… o’clock» et « It’s half past… ». Le lexique du temps qu’il fait a été abordé à l’aide de flashcards et a été suivi selon le même procédé que celui précédemment indiqué pour les lexiques des vêtements et des couleurs. - Le travail de mémorisation : La diversité des images permet un travail fructueux pour la mémorisation ; j’ai testé quelques expériences. Les flashcards sont indéniablement un bon moyen de réviser le vocabulaire abordé. Les élèves prennent rapidement le réflexe de donner la traduction anglaise du mot représenté sur l'image. Ces cartes permettent de prendre rapidement des automatismes. Plusieurs activités ludiques sont également intéressantes à mener lors du travail de mémorisation. J’ai expérimenté le jeu du Mémory lors du travail effectué sur le vocabulaire des vêtements. Les élèves étaient placés par groupe de trois ou quatre. J’avais fabriqué un jeu pour chaque groupe. Les élèves se mettaient d’accord en votant sur le vêtement qui devait être découvert en dernier, puis ils retournaient les cartes et devaient énoncer à chaque fois le nom du vêtement. Toujours à partir d’images, j’ai affiché au tableau plusieurs couleurs que les élèves devaient observer et énoncer une à une. J’effaçais ensuite l’une des couleurs, les élèves devaient observer et trouver la couleur manquante. - La trace écrite : L’apprentissage et la mémorisation ayant été effectués sur la base d’images, la trace écrite était également présentés sous forme d’images. La trace écrite concernant les vêtements a par exemple été proposée sous forme de mots croisés ; les mots à insérer dans la grille étaient remplacés par des vêtements. Cet exercice a été l’occasion de situer où en étaient les élèves après les séances d’apprentissage. 17 La trace écrite du travail sur l’heure a été présentée sous la forme de pendule indiquant des heures ; les élèves devaient écrire dessous la formule « It’s… o’clock ». - Le réinvestissement final: J’ai jugé que le visionnement de la cassette vidéo de « The Snowman » pouvait être un bon moyen de réinvestir le vocabulaire étudié et pouvait servir de prétexte à une évaluation finale orale me permettant de situer où en étaient arrivés les élèves. Lors de la dernière séance, nous avons donc visionné la cassette ; cette fois-ci, l’histoire était contée par une voix off. La compréhension n’a pas été altérée puisque les élèves connaissaient tous la trame principale de l’histoire. A l’aide d’arrêts sur image, j’ai vérifié la mémorisation du vocabulaire en posant des questions du type « What is he wearing ? », « What time is it ? », « What colour is... ? », « What’s the weather like ? » aux élèves; ces derniers ont semblé prendre du plaisir à pouvoir répondre à ces questions à partir d’un support qu’ils n’avaient encore jamais abordé. Cette séance, totalement en anglais, m’a permis de constater que les élèves avaient majoritairement retenu le vocabulaire abordé et étaient capables de ressortir quelques expressions langagières. 4. Les difficultés rencontrées : Deux principales difficultés se sont dégagées durant ce projet : - Le piège de l’image : En parlant de piège, c’est un certain enfermement qui est sous-entendu ; en effet, l’image peut amener à un blocage si l’on vise la langue parlée. L’utilisation des flashcards, des jeux comme celui du mémory sont à appréhender avec beaucoup d’attention. L’utilisation que j’ai faite de ces outils n’étaient peut-être pas la meilleure ; certes les élèves ont appris du vocabulaire, mais c’est avec un sentiment d’inachèvement ou d’objectif non atteint dans le domaine de l’apprentissage de l’anglais que je suis partie. J’ai tenté de trouver et d’analyser la source de ce malaise et me suis ensuite rendu compte que je n’utilisais finalement l’image qu’avec comme seule attente des élèves, celle qu’ils me donnent le mot auquel renvoyait l’image. Mais est-ce vraiment cela, l’apprentissage d’une langue étrangère ? Le vocabulaire ne fait pas tout dans une langue que l’on désire apprendre et faire apprendre, ce sont les actes de communication qui sont visés ; les élèves ont certes retenu le vocabulaire de différents lexiques, mais il a été trop peu réinvesti dans des situations de communication. 18 - Trouver des situations réelles de langage : Prise dans ce projet reposant sur l’étude d’un album, je pense ne pas m’être assez dégagée de cet album pour créer de vraies situations de communication que les élèves auraient pu réinvestir dans une communication courante. Cette appréhension de perdre le fil en me libérant des images et de l’histoire de « The Snowman » m’a empêchée de varier les situations d’apprentissage ainsi que les modalités de travail ; davantage de travaux par deux ou par groupe aurait gagné à être instauré et auraient peut-être permis aux élèves d’acquérir plus d’aisance dans la langue courante. Ce sont avec ces dilemmes, ces doutes et ces questions que j’ai abordé mon stage filé anglais d’un point de vue différent. II. 1. Classe de CM2 Présentation de la classe J’ai effectué un stage filé anglais par le biais de la dominante anglais que j’avais choisie dans le cadre de ma formation IUFM. C’est ainsi que j’ai suivi une classe de CM2 durant quatre semaines, à raison d’une intervention hebdomadaire d’une heure; la classe, composée de 22 élèves était scindée en deux groupes : les élèves ayant opté pour l’apprentissage de l’allemand et ceux ayant opté pour l’apprentissage de l’anglais ; après nous être mises d’accord ma collègues stagiaire PE2 et moi-même, ce sont les douze anglicistes que j’allais suivre tout au long de cette période. Ces derniers avaient un niveau assez avancé en langue anglaise : ils étaient tous non seulement capables de se présenter, dire leur âge, indiquer leur lieu d’habitation, donner leur numéro de téléphone, mais aussi de construire oralement des structures verbales simples exprimant la possession. Ces élèves avaient commencé l’apprentissage d’une langue vivante étrangère dès le CE2, et ce très assidûment à raison d’une heure et demi hebdomadaire, conformément aux programmes de l’école élémentaire de 2002. 19 2. Présentation du projet En accord avec l’enseignante titulaire de la classe, deux points allaient être abordés : l’étude du modal « can » et celle du verbe « like », sous leur forme affirmative, négative, interrogative. Toujours dans le cadre du mémoire sur lequel j’ai travaillé, il a fallu adapter l’utilisation des images aux attentes et objectifs fixés au départ. L’objectif ici n’était plus de présenter simplement du vocabulaire simple retranscrit sous forme d’images, mais de faire acquérir des structures linguistiques; je voulais essayer de présenter les deux objets d’étude (« can » et « like ») par le biais des images certes, mais l’utilisation de ces dernières se devaient d’être préalablement pensée non seulement sous l’angle de la perception visuelle (aucune image ne peut directement renvoyer au modal « can »), mais également sous un angle communicationnel ; l’image servirait donc de point de départ à des activités de communication, mais en aucun cas elles ne pourraient juste être utilisées pour ce qu’elles sont. Pour le travail sur le modal « can », j’ai opté pour l’utilisation de flashcards retranscrivant des verbes d’action. Celles-ci devaient non seulement représenter des actions que les élèves étaient capables de faire, mais aussi des actions qu’ils n’étaient pas capables de faire, afin d’approcher la forme négative du modal « can ». Les images montraient donc les actions suivantes : cuisiner, courir, sauter, conduire, jouer du piano, de la guitare, jardiner. Le travail autour du verbe « like » débuterait également avec des flashcards. Un thème commun de vocabulaire simple pouvant être traduit sur des images servirait à construire les différentes formes du verbe. J’ai donc choisi celui des aliments, qui offre un vocabulaire riche, facilement représentable sur des images. L’utilisation que j’avais faite des images lors du premier stage à responsabilité ne m’ayant pas convaincue, il fallait durant ce stage filé, trouver un autre moyen de les utiliser. La mise en place des activités devait être différente ; il fallait que des images découlent davantage de dialogue et d’interactions entre les élèves entre eux et entre eux et moi. Pour atteindre ces objectifs, le mode d’organisation des activités devait également être repensé et modifié : il serait plus judicieux de favoriser le travail par groupe de tailles différentes. 20 3. Déroulement des activités : - Séance 1 : ( voir la fiche de préparation en annexe 1) La première séance avait pour visée de vérifier le niveau de élèves en langue anglaise ; il s’agissait donc au départ d’une évaluation diagnostique de leur niveau. Après que chacun s’est présenté en anglais (prénom, nom, âge, lieu d’habitation), la situation d’apprentissage concernant le modal « can » a débuté. N’utilisant que la langue anglaise pour communiquer avec les élèves, je leur ai présenté les flashcards des différentes actions ; à l’apparition de chacune d’entre elles, je posais oralement la question « Can you… ? », puis laissais au élèves un temps de réflexion ; très rapidement et de manière très naturelle, ils ont émis des hypothèses sur le sens de ma question. Avant même que toutes les images aient été présentées, ils avaient trouvé le sens et ont essayé de le traduire (pouvoir, savoir) et nous nous sommes mis d’accord sur la valeur de modal « can », à savoir celle de la capacité (c’est cet aspect et non celui de la possibilité qui devait être abordé). Dès lors, j’ai fait défiler les images les unes après les autres en reposant la même question, à la différence que cette fois, j’attendais une réponse ; les élèves répondaient donc par « yes » ou « no » ; pour qu’ils perçoivent eux-mêmes la structure adéquate, je les reprenais de façon systématique avec la formule « … can cook. » ou « … can’t drive. ». Une phase collective orale a suivi avec intervention de la langue maternelle afin d’institutionnaliser les différentes formules. C’est ainsi que j’ai demandé aux élèves de m’expliquer ce que l’on venait de faire ; ils ont donc récapitulé la question que je leur posais, puis la réponse (toujours en « yes » ou « no ») ; je leur ai donc demandé si tous avaient entendu ce que je disais lorsque je reprenais leurs éléments de réponse ; la structure de la réponse en « Yes, I can » et « No, I can’t » a alors été formulé par les élèves, structure que j’ai immédiatement notée au tableau apposée de la forme interrogative. Pour vérifier la compréhension de chacun, j’ai à nouveau montré quelques cartes en posant la question « Can you… ? » ; les élèves devaient répondre en utilisant les formes complètes « Yes, I can » ou « No, I can’t ». Nous sommes ensuite passés à la trace écrite dont j’avais fabriqué le support (cf: annexe 4). Celui-ci se présentait sous la forme d’un tableau à double entrée avec d’une part des cases dans 21 lesquelles figuraient des actions dessinées avec le verbe retranscrit en dessous, et d’autre part, d’une case « I can » et une case « I can’t » ; les élèves devaient alors se mettre par deux et se poser à tour de rôle des questions en « Can you… ? » correspondant à l’action imagée, répondre oralement et cocher la case indiquant la réponse formulée. Sous la consigne de la feuille servant de trace écrite, un exemple de question-réponse type était présenté. - Séance 2 : (voir la fiche de préparation en annexe 2) La séance suivante a débuté par un retour sur les activités effectuées lors de la séance précédente. Pour éviter le rappel classique, j’ai demandé aux élèves de se regrouper devant le tableau, en cercle et debout ; j’ai alors énoncé des structures en « Can you touch your… ? » en indiquant gestuellement la partie du corps visée (tête, oreilles, nez, bras, jambes, genoux, pieds) ; en chœur, les élèves répondaient à l’aide des structures abordées en première séance de manière correcte. Puis j’ai reformulé les mêmes questions en m’adressant à chaque fois à un élève en particulier, qui devait me répondre. Le travail sur le verbe « like » a ensuite commencé. La procédure a été la même que celle utilisée lors de la première séance sur le modal « can » ; cette fois, les images représentaient des aliments divers (pizza, glace, tomate, concombre, gâteau, orange, hamburger, eau, café, thé…) ; comme lors de la première séance, les élèves ont rapidement saisi le sens de ma question. Après la phase d’institutionnalisation, j’ai à nouveau noté au tableau la structure interrogative et les réponses qui en découlaient : « Yes, I do » et « No, I don’t ». Le passage à la trace écrite s’est à nouveau fait par groupe de deux élèves à l’aide d’un support composé d’images d’aliments placés dans les cases d’un tableau (cf: annexe 5) ; les élèves devaient se poser la question « Do you like… ? » et noter la réponse sous le dessin de l’aliment. Afin de systématiser la formule, j’avais préparé un jeu, fondé sur l’image, à partir d’assiettes en carton sur lesquelles des symboles représentant des visages contents ou non étaient dessinés ; chaque élève avait deux assiettes, l’une indiquant un visage satisfait (en guise de « Yes, I do ») et l’autre indiquant un visage non satisfait (en guise de « No, I don’t »). Je montrais ensuite une carte d’aliment en posant la question « Do you like… ? » ; les élèves levaient l’assiette correspondant à leur goût, j’en interrogeais certains puis passais à l’image suivante. 22 Ce jeu a ensuite permis d’aborder la structure délicate utilisant la troisième personne du singulier marqué par un « s » à la fin du verbe ; c’est ainsi que je posais à un élève la question « Does … like… ? » ; les réponse en « Yes …does » et « No, … doesn’t » ont été formulées. - Séance 3 : La collègue qui s’occupait des anglicistes débutants étant absente, cette séance s’est déroulée avec tout le groupe classe et, par conséquent, un niveau très hétérogène. Afin que tous les élèves y trouvent leur compte et qu’aucun d’eux ne se sente délaissé, j’ai décidé de leur présenter un album, « The very hungry caterpillar » d’Eric Carle. Cet album, accessible pour tous les niveaux de l’école primaire, offre l’avantage de présenter par le dessin strictement ce que le texte énonce. J’ai donc montré toutes les images de l’album aux élèves qui devaient émettre des hypothèses d’abord à partir de la couverture, puis des hypothèses sur les suites possibles de l’histoire, image par image. A chaque page, les élèves devaient énoncer les mots en anglais qu’ils connaissaient et qui étaient représentés sur l’image. Le vocabulaire des couleurs a ainsi été abordé, renforcé pour les débutants par la présentation de flashcards de couleurs. A la fin, j’ai profité de la présence d’une élève d’origine anglaise qui a lu le texte en montrant les images. Cette séance s’est révélée très enrichissante pour chacun, les anglicistes confirmés aidant les anglicistes débutants, et les anglicistes débutants faisant des comparaisons de langue entre l’allemand qu’ils étudiaient d’ordinaire et l’anglais. - Séance 4 : (voir la fiche de préparation en annexe 3) Cette dernière séance, composée uniquement des 12 anglicistes confirmés, a servi de révision quant au travail effectué lors des séances 1 et 2. Nous avons en premier lieu révisé le verbe « like » et les différentes formulations qui en découlent ; j’ai d’abord repris les flashcards, les ai données aux élèves qui devaient me poser des questions ; j’ai cependant rapidement pu observer l’ennui de certains élèves ; j’ai alors écrit le nom de plusieurs aliments au tableau et ai annoncé aux élèves que j'aimais deux des éléments, à eux de les découvrir en me posant des questions en anglais. Ensuite, par groupe de deux élèves, j’ai distribué à chacun une feuille sur laquelle étaient 23 représentés de nombreux aliments sous forme imagée ; ces derniers se trouvaient également écrit en anglais au tableau car il s’agissait des mêmes aliments utilisés lors de la première activité. Chaque élève devait regarder les aliments, compter les aliments qu’ils aimaient et annoncer ce nombre à son partenaire. A tour de rôle, les élèves de chaque groupe devaient se poser des questions en anglais ; le premier à trouver tous les aliments qu’aimait l’autre avait gagné. Concernant la révision du modal « can », j’ai eu recours à une chanson intitulée « What can you do ? ». 4. Les difficultés rencontrées : Suite à cette expérience en stage filé anglais, deux difficultés majeures se sont révélées : - L’utilisation des flashcards : Au problème de routine des flashcards énoncé dans le paragraphe concernant mon expérience en classe de CM1 / CM2 s’est ajouté celui de l’ennui généré par l’utilisation de ces images ; j’ai certes essayé de les utiliser de manière différente, mais j’ai rapidement observé que leur recours trop systématique désintéressait les élèves, les ennuyait. Il s’agit donc essentiellement d’un problème de rythme d’utilisation et d’un rythme pendant le recours même à cet outil ; en effet, au début de la séance 3, lors de la passation des cartes, le temps écoulé entre deux questions se sont révélés trop lents, donc générateur d’ennui pour les élèves. - L’utilisation des images : D’un point de vue général, l’utilisation de l’image durant cette expérience a peut-être été trop poussée ; des support imagés, même utilisées différemment, n’offrent pas la possibilité aux élèves d’aborder la langue sous des angles assez distincts. C’est pourquoi j’ai pensé que la chanson de la dernière séance motiverait à nouveau les élèves, ce qui a été le cas, puisque tous paraissaient enthousiastes lors du chant. Suite à des interrogations suscitées lors de mes deux expériences d’enseignement / apprentissage de l’anglais à l’école élémentaire, il est nécessaire d’analyser plus profondément les difficultés observées, d’en dégager les différentes origines et d’essayer de trouver quelques éléments de réponse. 24 TROISIEME PARTIE : BILAN I. Bilan général 1. Les images utilisées Le travail que j’ai effectué autour de l’image en classe de langue m’a amenée à utiliser différentes sortes d’outils, avec à chaque fois un objectif bien particulier, outre celui de faire varier les outils. - Les fashcards titrées : Ce type de carte présente deux intérêts quant à son emploi en classe de langue. Tout d’abord, il pointe la nouveauté lexicale préalablement étudiée en passant par l’image qui est renvoyée. Le mot auquel renvoie ce type de carte est écrit sous l’image, ce qui oblige les élèves à se remémorer la manière dont avait été prononcé le mot. Dans un deuxième temps, cet outil permet d’obtenir une discussion collective toujours autour de la prononciation ; un travail sur la langue peut alors être effectué entre les élèves eux-mêmes qui ont ainsi l’occasion de confronter leur point de vue, de pointer des ressemblances avec des mots déjà abordés et se mettre d’accord sur l’oralisation d'un élément lexical. - Les flashcards vierges : Ce type d’image permet le contact visuel direct avec élément lexical visé ; les élèves perçoivent ainsi directement le sens du mot qu’ils vont apprendre, sans en connaître immédiatement sa traduction. Des interactions entre les élèves sont dès lors possibles et des discussions sur ce qu’ils voient peuvent s’engager. De plus, l’aspect pratique de ces cartes mérite commentaires : simples d’utilisation, facilement utilisables et réutilisables. Elles permettent non seulement un gros travail d’apprentissage de différents lexiques, mais offrent également la possibilité de vérifier que le vocabulaire est correctement mémorisé par les élèves. - Les images d’album: Ce type d’image doit répondre à des critères précis : accès direct au sens, rapport direct à la trame de l’histoire. En effet, elle ne doivent ni être trop précises ni pas assez, mais simplement correspondre parfaitement à ce qui est dit ou lu dans l’album. A ce titre, il est nécessaire d’être 25 vigilent quant au choix de l’album. C’est pourquoi je me suis particulièrement attachée aux albums de jeunesse d’Eric Carle qui répondent à ces différents principes. L’utilisation qui est faite par la suite des images de l’album doit être méticuleuse. Certes, il faut laisser une certaine marge de liberté aux élèves lors des discussions autour des images, mais le travail doit simultanément être guidé par l’enseignant qui a lu le récit. Ce guidage offre ainsi un cadre aux élèves, afin que ceux-ci ne s’écartent pas trop de l’objectif visé par la trame narrative. Il permet en outre d’émettre des hypothèses sur le récit qui sont ensuite vérifiées par la lecture orale par les élèves ou par l’enseignante. - Les jeux à partir d’images : L’aspect ludique est nécessaire dans les apprentissages. Il permet en effet aux élèves de travailler, d’approfondir ou de vérifier l’acquisition des certaines compétences dans un cadre autre que celui ordinairement proposé. J’ai ainsi mis en œuvre différentes activités ludiques à partir d’images : d’une part le mémory en groupe, qui permet, en jouant, de vérifier l’acquisition d’éléments lexicaux, d’autre part des jeux oraux en binôme, travaillant des compétences langagières oral davantage communicationnelles à partir de la lecture d’image . Ces jeux ont l’avantage de matérialiser les apprentissages et d’aborder la langue en se rapprochant davantage de l’univers des élèves. - Les affiches : Les affiches permettent un travail collectif. Bien que non manipulable par les élèves, elles présentent l’intérêt d’être visibles de tous. Si l’on se réfère à l’utilisation d’affiches lors de l’apprentissage de l’heure que j’ai mis en place en classe de CM1 / CM2, on peut voir que l’angle d’approche diffère quelque peu de celui inhérent aux autres types d’images. En effet, il s’agit dès lors d’un apprentissage en grand groupe, la vérification de la compréhension s’opère également en grand groupe, et c’est sur ce point qu’il faut être vigilent, afin de s’assurer que tous les élèves ont 26 saisi le sens de l’activité langagière abordée. D’un point de vue plus pratique, les affiches peuvent se fondre avec l’affichage de la classe et devenir un point de référence pour les élèves qui peuvent les regarder lorsqu’ils le souhaitent puisque toujours à leur disposition. - Les images animées : Je m’attacherai ici à parler de l’utilisation de la vidéo présentée durant de mon stage en CM1 / CM2 lors de l’étude de The Snowman de Raymond Briggs et Gail Ellis. La vidéo a été présentée aux élèves tout à la fin de la séquence. Je l’ai ainsi utilisée en tant que réinvestissement, avec arrêts sur image pour vérifier l’acquisition des compétences langagières travaillées tout au long de la séquence. Il est néanmoins possible d’envisager la vidéo sous un autre point de vue (découverte préalable d’album, travail progressif durant une séquence). Les images animées présentent également l’avantage d’une certaine proximité avec l’environnement des élèves qui sont immédiatement intéressés et montrent une motivation indéniable lors de leur utilisation. 2. Les élèves et l’image Deux angles d’approche doivent être abordés pour expliquer le rapport entre les élèves et les images en classe d’anglais - Un rapport indéniable de proximité : L’image fait partie intégrante de l’environnement des élèves. Ces derniers baignent en effet dans une culture médiatisée où tout leur est présenté sous forme d’images (publicités, jeux vidéo, télévision). L’utilisation des différents types d’images en classe d’anglais permet ainsi d’entrer dans leur univers et de créer avec eux un certain rapport de proximité. Il s’agit en effet pour l’enseignant d’entrer dans le monde des élèves afin de présenter des nouveautés à ces derniers, en évitant qu’ils ressentent la moindre appréhension. A ce titre, l’image peut paraître rassurante pour les élèves dans le sens où elle présente un caractère fédérateur. Si dans les apprentissages tous les élèves possèdent des compétences différentes, les images ont l’avantage d’être directement accessibles pour tous les élèves, et ce quel que soit leur niveau. Elles existent par ce qu’elles sont en elles-mêmes, n’ont que rarement des intentions cachées ; les élèves 27 les abordent ainsi avec une confiance certaine. Les intentions directes et non détournées des images permettent aux élèves et à tous sans exception, de saisir leur message, leur sens. Dès qu’une image est présentée aux élèves, ceux-ci savent exactement où l’on va vouloir en venir. D’un point de vue plus lexical, en classe d’anglais, l’image permet aux élèves d’avoir accès directement au sens de l’image et ainsi à la traduction française du vocabulaire visé. L’image peut alors rapidement devenir une référence pour les élèves, dans le sens où ceux-ci, marqués par une culture très imagée, se souviennent très bien de ce qu’ils perçoivent ou voient. Durant les séances d’anglais que j’ai faites, les élèves faisaient très souvent référence aux images préalablement observées, lorsque des questions de lexique intervenaient. Ainsi, des remarques du type « Ah ! Mais c’est comme l’image que tu nous avais montrée ! » intervenaient fréquemment ; une fois l’inférence faite par tous les élèves, le point lexical en anglais leur revenait. - L’image : un facteur de motivation pour les élèves ? La proximité avec l’univers des élèves, qui a été abordée plus haut, est un facteur indéniable de motivation pou les élèves. Ceux-ci semblent avoir peu l’habitude de travailler exclusivement à partir d’images et de voir intégrer le côté ludique à leurs apprentissages. Les élèves ne semblent par avoir travaillé à reculons lors des travaux autour d’images que j’ai proposés. Un aspect important est également à ajouter. Ce travail sur l’image en classe d’anglais a permis aux élèves de découvrir différents types d’images, de les observer, de les décoder, de les lire, de les décrire. A ces compétences transversales s’ajoutent celles de l’argumentation, de la justification quant à des hypothèses effectuées à partir d’images d’album. Les élèves de CM1 / CM2 et ceux de CM2 semblent avoir pris du plaisir à travailler efficacement en anglais à partir de l’image. Lors de mon premier stage en responsabilité, lors du débat hebdomadaire, je leur ai demandé si l’apprentissage de l’anglais à partir de l’image leur plaisait. Ils m’ont tous, sans concession, répondu oui, en avançant que cela facilitait leur mémorisation du vocabulaire. Le visionnage de la cassette vidéo de The Snowman a également démontré leur motivation et leur intérêt, puisqu’ils faisaient systématiquement des inférences entre ce qu’ils 28 voyaient et les apprentissages et les procédures utilisées au préalable. Ces mêmes élèves ont par la suite confirmé leur plaisir et leur motivation en me demandant d’organiser des cours de rattrapage d’anglais durant la récréation, ce que j’ai évidemment refusé. 3. Bilan des différents projets Pour effectuer un bref bilan sur les différents projets autour de l’image en classe d’anglais, je m’attacherai à parler de : la préparation, de l’intégration de l’image dans les projets, des résultats observables et de la finition de ces projets. La préparation des deux projets menés (celui du premier stage en responsabilité et celui en stage filé anglais) a été très enrichissante d’un point de vue pédagogique et d’un point de vue didactique. En effet, même si cela demande forcément une grande implication, la conception des séances et des outils, la recherche d’images adéquates, l’anticipation des réactions et des procédures des élèves et les remédiations à envisager ont été très formatrices. Les projets que j’ai décidé de mettre en place m’ont largement permis d’utiliser tous les types d’images que je visais au préalable pour la rédaction de ce mémoire. De plus, l’intégration de l’image à part entière dans un apprentissage m’a permis d’analyser les différentes démarches d’apprentissage possibles en classe d’anglais, analyse qui sera faite plus tard dans cette troisième partie. Les résultats des élèves au terme de ces deux différents projets sont relativement positifs. Ils semble qu’ils aient été confrontés à de réelles situations d’apprentissage, avec des phases bien déterminées : découverte de la nouveauté, approfondissement, trace écrite, réinvestissement. Les élèves ont retenu beaucoup de choses des différents points abordés et ont su le démontrer lors de phases spécifiques. Concernant la finition de ces projets, il est à noter qu’ils ont tous deux été menés à terme ; les objectifs fixés au départ ont tous été finalisés et atteints. La durée des stages étant limitée, il m’a fallu adapter mes différentes séances et leur contenu. Cependant, les élèves ont compris le sens des ces projets et se sont donnés les moyens d’acquérir les compétences visés. 29 II. Les problèmes rencontrés 1. Recherche d’images adéquates et adaptées Lors de la préparation des séances ayant recours aux images sous forme de flashcards, plusieurs problèmes se sont présentés. J’ai en effet pris le parti de fabriquer moi-même le matériel qui allait être utilisé en classe. Bien que certains programmes de traitement de texte proposent diverses images, celles-ci, tant par leur présentation que par leurs couleurs, ne me paraissaient pas adéquates pour le travail envisagé. J’ai donc eu recours à la toile afin de trouver d’autres images. Dès lors, le problème portait sur le choix des sites, souvent payants. Le site Primlangues s’est pourtant révélé très intéressant par la richesse des outils qu’il propose. D’autres sites proposent également des images et laissent le choix de les imprimer en couleur ou en noir et blanc. Pour la majorité des flashcards que j’ai sélectionnées, j’ai opté pour celles en noir et blanc, afin qu’elles ne traduisent que le sens que je voulais que les élèves perçoivent ; ainsi, l’absence de couleurs permettait une concentration exclusive sur la forme reproduite. Le problème d’adéquation des images, tant sur leur fond que sur leur forme, s’est également posé. Toutes les images que j’ai pu observer sur la toile ne répondaient pas aux critères de précision que je m’étais imposés dès le départ ; pour certains éléments lexicaux, il a donc été difficile de trouver les images adéquates. Ensuite, c’est le problème de la taille des images qui s’est posé ; il était nécessaire de trouver des images suffisamment grandes pour qu’elles soient perçues par tous les élèves de la classe, aussi bien ceux assis devant que ceux situés au fond de la classe. Les programmes informatiques de traitement de texte permettent certes d’agrandir les images, mais si l’on en abuse, l’image devient moins précise, et est par conséquent forcément faussée. C’est ainsi le choix des images qui s’est révélé plus ardu que je ne l’aurais pensé au départ. Une fois les images trouvées, il était nécessaire de les adapter au public visé en fonction d’objectifs précis de départ. Le cas de cette adaptabilité s’est posé lors de l’étude de The Snowman lors de mon premier stage en responsabilité. La limite des trois semaines de stage ne permettait pas l’étude de chaque page de planches d’images par les élèves. Il m’a donc été nécessaire de sélectionner les images que nous allions travailler, de les disposer de manière logique sans perturber la logique du récit. 30 2. Problèmes liés à l’utilisation des images J’avais au départ réfléchi à de nombreux types d’images à proposer. Trouver une pléthore d’images sous différentes formes est certes un début ; j’aurais cependant dû davantage m’interroger sur l’utilisation que j’allais en faire par rapport aux objectifs d’apprentissage de l’anglais. Les flashcards sont sans conteste un bon moyen de mémoriser le lexique étudié ; je les ai utilisées fréquemment en phase de découverte du vocabulaire et en phase de vérification des acquis, ce qui a généré une sorte de répétition de procédure et un ennui certain chez quelques élèves. Pour ce type d’images, un autre problème se pose également, celui des situations dans lesquelles sont présentées les images. En effet, les cartes imagées sont dénuées de tout contexte ; cet inconvénient écarte ainsi les possibilités d’atteindre des objectifs spécifiques en classe de langue, comme celui de développer des situations langagières. Il apparaît évident que les cartes d’images ne favorisent au départ aucune activité de communication en langue anglaise ; le vocabulaire « mot à mot » est étudié, mais aucune structure langagière n’est abordée. Si l’on attend des élèves qu’ils puissent à l’avenir se débrouiller à l’oral en anglais, on ne peut pas dire que les flashcards, si elles ne sont prises que pour ce qu’elles montrent et ne sont abordées que sous l’angle du lexique, permettent d’atteindre ces objectifs communicationnels. En plus des objectifs communicationnels, les compétences que les élèves doivent acquérir en terme de connaissances des différents aspects culturels, l’utilisation que j’ai faite des cartes imagées a pratiquement ignoré ce domaine. 3. Le maintien de l’attention des élèves Lors des diverses utilisations des cartes imagées, je me suis rendu compte qu’elles généraient progressivement l’ennui chez certains élèves ; celui-ci se traduisait par l’absence d’attention, d’écoute et de participation. J’ai donc essayé de trouver l’origine de cet ennui. - Ennui généré par les cartes imagées? Je me suis d’abord demandée si ce n’était pas les cartes et les images qu’elles renvoyaient qui faisaient perdre le fil de l’attention des élèves. Les images étaient-elles trop simples ou était-ce l’absence de tout contexte sur celles-ci qui désintéressaient les élèves et ne leur apportaient aucune inspiration ? Le changement d’utilisation m’a démontré que l’origine de ce désintérêt ne provenait 31 pas de cela. - Ennui généré par l’utilisation en elle-même des cartes imagées ? C’est plutôt ce point qui permettrait de trouver l’origine de l’inattention de certains élèves. En effet, lors de mon premier stage en responsabilité, je ne présentais les cartes que pour ce qu’elles étaient et montraient, jamais autrement. Je présentais l’image et les élèves devaient donner la traduction du mot en langue anglaise. Lors du stage filé anglais, mon utilisation a été différente. Je montrais l’image et proposais directement un dialogue. Par exemple, lors de l’étude du modal « can », je montrais une image représentant un personnage jouant de la guitare et demandais directement « Can you play the guitar ? ». Je ne m’intéressais plus seulement à la traduction littérale des mots auxquels renvoyait l’image, mais je présentais une réelle activité langagière que les élèves, quand ils la maîtriseraient, pourraient réinvestir dans des dialogues réels. Cette manière de faire rendait ainsi les élèves davantage acteurs car elle demandait la mobilisation de plusieurs compétences : inférences entre ce qu’ils voyaient et entendaient, émission d’hypothèses sur le sens, compréhension puis reproduction. 4. L’utilisation des images est-elle une fin en soi en classe d’anglais ? Afin de remettre les idées dans leur contexte, il est intéressant de faire le point sur les bienfaits de l’image en classe d’anglais, puis sur les limites de son utilisation. - Ce que permet l’image : Comme cela a déjà été indiqué, l’image, quelle qu’elle soit, permet de travailler des compétences lexicales (apprentissages de vocabulaire, mémorisation, vérification), des compétences transversales (études de différents types d’images, émission d’hypothèses, inférences entre le visuel, l’auditif et le cognitif) et peut, selon l’utilisation faite par l’enseignant aboutir à la création de véritables activités langagières. Toutefois génératrice d’ennui, il est nécessaire de s’interroger sur les limites de l’utilisation de l’image en classe d’anglais. - Les limites de l’image : C’est le recours trop fréquent aux images qui semble poser problème. Les élèves sont trop souvent démotivés par la répétition du mode d’organisation du travail que génère l’utilisation systématique des images. Il m’a semblé, lors de mes séances, que les élèves s’ennuyaient en passant leur temps à « regarder » et décrypter. 32 L’image est certes à exploiter en classes de langues grâce à la richesse des outils qu’elle offre, mais elle ne saurait se suffire à elle-même. Il n’est pas seulement nécessaire de varier l’utilisation des images, mais il faut aussi varier les activités elles-mêmes en proposant d’autres angles d’approches que les différents types d’images. Lors du stage filé anglais, j’ai à deux reprises changé le mode d’organisation du travail en proposant aux élèves des chansons ; ils ont paru tout de suite très intéressés, comme si le changement les remotivait. La découverte d’une langue peut ainsi se faire par l’apprentissage de chansons, mais aussi par des activités ludiques orales (le jeu du « Simon says » par exemple). C’est ainsi la variété des angles d’approche qui prime en classe d’anglais. III. 1. Les remédiations envisageables L’image et la pédagogie de projet : Par la pédagogie du projet, on désigne « les démarches pédagogiques par lesquelles un groupe d’élèves et son enseignant s’engagent dans une tâche conçue, organisée et conduite de façon collective et coopérative. Les pédagogies du projet visent à conjoindre les principaux déterminants de la motivation, de sorte qu’apprendre soit perçu par les élèves comme un accomplissement personnel et qu’ils s’y engagent avec la perspective d’une satisfaction liée à la découverte et à la réalisation de soi »12. Dans le domaine de l’anglais, qui nous intéresse ici, il s’avère que la pédagogie de projet est un moyen efficace d’apprendre. C’était dans cette optique que j’avais engagé le projet d’étude de The Snowman de Raymond Briggs et Gail Ellis. Ce projet a semblé avoir plu aux élèves de CM1 / CM2 ; ils connaissaient dès le départ l’aboutissement du projet puisque l’étude de l’album se faisait progressivement ; les cartes imagées utilisées n’étaient pas perçue comme objet d’apprentissage, mais comme moyen de continuer et d’approfondir la compréhension de l’album. Dans ce sens, l’utilisation des cartes imagées dans ce projet semble avoir moins généré d’inattention que lors du stage filé où les images, même utilisées différemment, étaient la base de l’apprentissage. Ainsi, les images dénuées de tout contexte ne sont utilisables, enrichissantes et motivantes pour les 12 In Epreuve orale d’entretien professionnelle, Richard Assuied et Anne-Marie Ragot, 2002, Hatier 33 élèves que si elles s’ancrent dans un véritable projet et qu’elles ne sont qu’une étape à l’aboutissement du projet, car c’est un projet préalablement pensé, organisé et précisé qui offre le contexte qui manque aux flashcards. 2. Variation des situations présentant des images Comme il déjà été remarqué, il est nécessaire de varier les situations dans lesquelles l’enseignant présente des images. Montrer des images à des fins purement lexicales ne suffit pas, et l’enseignant ne doit pas utiliser des cartes imagées seulement pour ce qu’elles sont. Il est nécessaire, dans l’optique de l’apprentissage de l’anglais, d’utiliser les images pour faire émerger des compétences langagières et communicationnelles. Les élèves n’apprendront pas une langue en ne connaissant que la traduction des mots. Il faut ainsi veiller à ce que naisse chez les élèves une conscience structurale de l’anglais, dans le sens où dès lors, ils se forgent des outils pour communiquer en langue anglaise. Cela passe par la présentation, le plus tôt possible dans l’apprentissage, de situations où les élèves sont amenés à dialoguer en langue anglaise, dans des contextes motivants et dans lesquels les élèves se reconnaissent et prennent ainsi davantage de plaisir à le faire. C'est uniquement en pensant ainsi préalablement ses séances que l’enseignant peut rendre les élèves acteurs motivés à part entière de leur apprentissage. 3. Variation des situations elles-mêmes Il serait quelque peu opportuniste de penser que l’on peut apprendre et enseigner l’anglais en ne passant que par l’image. Si l’on s’interroge sur le sens même du mot image on en dégage le caractère visuel. Or, apprendre l’anglais, est-ce uniquement regarder des images, les interpréter ? Penser ainsi, c’est oublier le caractère vivant d’une langue, ici l’anglais. L’apprentissage de l’anglais doit donc s’opérer dans un cadre vivant, où la communication est le maître mot. Ce cadre est indéniablement vivant si l’on varie au maximum les situations d’approches. Différents angles d’appuis quant à la découverte et à l’apprentissage de l’anglais ont été étudiés chacun pour ce qu’il était et ont amené les enseignants à se demander s’il fallait plutôt enseigner l’anglais par le biais de la musique, par le biais de l’audiovisuel ou de manière classique. Il me semble que si l’on veut rendre les élèves acteurs motivés et épanouis de leur apprentissage, il est nécessaire d’utiliser un maximum d’approches (la musique, l’aspect culturel à part entière, des outils différents). C’est 34 un combiné de tous ces points de vue qui permettra aux élèves de se rendre compte qu’apprendre une langue, c’est un moyen d’ouvrir son esprit sur le monde, de regarder et d’analyser son apprentissage sous des facettes différentes. 35 CONCLUSION Le travail autour de l’image, sous toutes ses formes, favorise-t-il l’apprentissage de l’anglais ? Telle était la question qui m’était formulée avant de mettre en œuvre des pistes me permettant d’y répondre lors des différents stages que j’ai effectués. Après analyse, il semble bien que l’image, prise dans son sens le plus général, s’avère être un outil très efficace au service de l’enseignement / apprentissage de l’anglais ; si l’on prend l’image dans son sens générique de multimédia, elle permet de rester au plus près des intérêts des élèves qui en sont constamment les témoins dans leur vie quotidienne. Si l’on affine notre réflexion, certains éléments sont à repréciser. Les flashcards sont efficaces pour l’apprentissage et la vérification de la mémorisation du vocabulaire. La vidéo, en fin de séquence peut servir d’appui à des fins de réinvestissement. L’album, très concret tant par son fond que par sa forme, est indéniablement pour les élèves un moyen motivant d’apprendre. Il faut néanmoins demeurer très vigilent quant à l’utilisation qui est faite de l’image en général. Celle-ci doit strictement être utilisée dans un contexte clair pour tous et dans un projet concret comme étant un moyen d’atteindre des objectifs et des compétences communicationnelles préalablement pensées. L’image ne doit pas, à mon sens, être le support de base d’un apprentissage, au risque que le sens de l’apprentissage ne soit pas perçu par les élèves. Enfin, l’image, même comme outil aux vertus incontestables en classe d’anglais aussi bien du point de vue didactique, pédagogique que du point de vue ludique auquel doit aspirer au maximum tout enseignement / apprentissage, ne doit pas en être l’unique approche. Si tel était le cas, ce type d’organisation se ferait au détriment d’autres aspects essentiels comme la musique, le culturel, le communicationnel. 36 BIBLIOGRAPHIE – Ministère de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la Recherche: Documents d'accompagnement des programmes: (anglais – cycle 3). CNDP, 2002 – LANG Jack: L'application du plan « Langues vivantes à l'école primaire ». Discours, 29 janvier 2001 – Circulaire du 6 mars 1989, n° 89 – 065 – Circulaire du 3 mai 1995, n° 95 – 103 – Circulaire du 23 juin 1998, n° 98 – 135 – Circulaire du 4 novembre 1999, n° 99 – 176 – Bulletin officiel du Ministère de l'Education national, 14 février 2002, hors série n° 1 – D. LEGROS et J. CRINON, Psychologie des apprentissages et Multimédia, Armand Colin, 2002 – KERVRAN Martine, L'apprentissage actif de l'anglais, Armand Colin / Bordas, 2000 – D. PERAYA, Image et apprentissage de langues secondes: les présupposés théoriques, 1991 – D. PERAYA, Rendre une unité d'information visuelle fonctionnelle: quelques règles de base, 1991 37 ANNEXE 1 Domaine disciplinaire : Anglais Niveau : CM2 Titre de la séance : Séance diagnostique sur le niveau des élèves Objectifs : - Première prise de contact avec les élèves Compétences : - se présenter (nom, prénom, âge, lieu d’habitation) - utiliser le modal « can » et sa forme négative pour se présenter plus en détail - poser des questions et y répondre Matériel :Durée : flashcards représentant des actions et différents éléments 13 feuilles servant de trace écrite au sujet du modal « can » Déroulement : 1. Première prise de contact : → me présenter et laisser chacun des 13 élèves se présenter à son tour (demander « What about you ? » sinon préciser davantage en posant des questions sur leur nom, leur prénom, leur lieu d’habitation). 2. Présentation plus détaillée de chacun avec la question « how old are you ? » ; poser la question à chacun ou entre eux à tour de rôle. 3. Vérification de la connaissance de l’expression « how many ? » : → présenter diverses flashcards avec plusieurs éléments et demander oralement « How many … can you see ? » → Revenir à la présentation de chacun en demandant « How many brothers / sisters have you got ? » 4. Présentation de flashcards représentant des actions : → les leur montrer et poser systématiquement la question « Can you… ? » ; les laisser répondre mais les reprendre à chaque fois de façon à repérer la répétition du modal dans la réponse. → phase collective où l’on revient sur ce qui a été fait ; prendre un exemple de question et les laisser reprendre la forme attendue. 5. Distribution de la trace écrite : → Par 2, vous allez vous poser les questions représentées sur cette feuille et cocher ce que répond votre voisin. → oralement, reprendre quelques éléments de réponse, puis coller la feuille dans le cahier d’anglais. 6. Si temps suffisant, réunir le groupe-classe devant le tableau et poser des questions en « can » en mimant ; les élèves doivent répondre « Yes, I can … » ou « No, I can’t… » en reprenant le verbe d’action et en mimant pour valider ou invalider la réponse. 38 ANNEXE 2 Domaine disciplinaire : Anglais Niveau : CM2 Titre de la séance : Etude du verbe « like » Objectifs :- Etude du verbe « like » Compétences :- Matériel :- Durée : Réinvestir les notions étudiées lors de la première séance - Saisir un objet d’étude grâce à la présentation d’une image et l’énoncé d’un exemple - Comprendre, poser des questions et y répondre - Etudier un fait de langue : les « s » du verbe conjugué à la 3e personne du singulier Flashcards d’aliments - 14 feuilles avec différents aliments (noms écrits en dessous) - 28 assiettes en carton avec le symbole marquant l’affirmation ou la négation de « like » Déroulement : 1. Retour sur le travail effectué sur « can » : → travail à partir de flashcards ou jeu avec mime (cf : fiche de préparation précédente) 2. Travail sur le verbe « like » : → présentation de flashcards avec des aliments : demander de quoi il s’agit et poser la question « Do you like… ? ». Faire deviner le sens et aborder oralement les 2 types de réponse. → présentation du travail par 2 : un élève pose la question « Do you like… » à son voisin ; chaque élève dessine le symbole correspondant à la réponse de son voisin → distribuer une feuille avec différents éléments (images d’aliments avec leur nom écrit dessous) à chaque élève (travail par 2) → oralement, poser des questions aux élèves en induisant les 2 types de réponse → afficher au tableau une flashcard, écrire la question et les 2 types de réponse possible avec les deux symboles 3. Retour en phase collective : → à l’aide de la feuille (cf : travail par 2), je pose des questions en « Do you like… ?» et en « Does … like… ? » ; les élèves essaient d’y répondre et j’écris au tableau leurs éléments de réponse → étude d’un fait de langue : discussion orale autour de la marque « s » du verbe conjugué à la 3e personne du singulier 4. Jeu : → à l’aide d’assiettes en carton avec symbole « I like / I don’t like » représenté, je montre une image d’aliment ou d’animal et pose la question « Do you like… ? » ; les élèves doivent lever l’assiette correspondant à leur goût ; je pose ensuite des questions aux élèves : « Do you like … ? » ou « Does … like… ? » 39 ANNEXE 3 Domaine disciplinaire : Anglais Niveau : CM2 Titre de la séance : Révision de « can » et « like » Objectifs : - Réinvestir les notions abordées durant le stage filé Compétences :- Matériel :- Durée : réutiliser le vocabulaire déjà vu utiliser les modaux « can » et « like » en situation 14 photocopies d’aliments - CD avec la chanson « What can you do ? » - Les paroles de la chanson « What can you do ? » (14 photocopies) Déroulement : Phase 1 : jeu autour du modal « like » : → Rappel de ce que l’on a vu ensemble. → Au tableau, écrire « oranges, apples, pizza, salad, ham, Coke, fish, eggs » ; Expliquer aux élèves que j’aime un certain nombre de ces aliments et qu’ils doivent trouver lesquels en me posant des questions. → Distribuer la feuille avec les aliments. Etudier le vocabulaire et le noter au tableau. Enoncé de la règle : « Chacun de vous va noter sur la feuille ce qu’il aime avec un symbole. Attention, personne ne doit voir votre feuille ! Vous vous mettrez ensuite par 2 et vous annoncerez à votre partenaire le nombre de choses que vous aimez (révisions : I like 3 things for example). Soyez donc stratégique (explication du rapport entre le nombre d’aliments et le nombre d’aliments appréciés énoncé). Chacun votre tour, vous demanderez à votre adversaire s’il aime tel ou tel aliment. Le 1er à trouver tous les aliments que son adversaire aime a gagné. Possibilité de faire ce jeu 2 fois. Phase 2 : Apprentissage de la chanson « What can you do » → Présentation des flashcards déjà étudiées : « Qu’avait-on fait avec ces cartes ? » → Ecoute de la chanson Qu’avez-vous compris ? → Distribution des paroles Lecture tous ensemble. Que veut dire la chanson ? Que croyez vous que l’on va faire ? → Chant de « What can you do ? » avec les prénoms de tous les élèves. A tour de rôle, un élève dit ce qu’il est capable de faire. 40 ANNEXE 4 41 ANNEXE 5 42 MEMOIRE PROFESSIONNEL L'IMAGE AU SERVICE DE L'APPRENTISSAGE DE L'ANGLAIS RESUME: Ce mémoire traite des différents supports imagés exploitables en classe de manière à rendre l'apprentissage d'une langue vivante étrangère à l'école primaire le plus intéressant et le plus motivant possible pour les élèves. Il traite des raisons du choix de ce sujet, de la mise en oeuvre des différents projets menés en stage à responsabilité et en stage filé anglais et d'une réflexion analytique sur ceux-ci. MOTS CLES: – classe d'anglais – image – projet – compétences langagières 43