Mise au point « El-Watan Week-end » Dans votre livraison de la

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Mise au point « El-Watan Week-end » Dans votre livraison de la
Mise au point « El-Watan Week-end »
Dans votre livraison de la semaine dernière (El-Watan Week-end n°313
du 10 avril courant), vous avez consacré la page quatre (04) à un articlereportage intitulé « Yémen : « Je pense aux Algériens restés dans les autres
villes », signé par Faten Hayed et Ammar Guerdoud.
Cet article, censé rendre compte de l’opération d’évacuation des
ressortissants algériens du Yémen et de la situation qui prévaut dans ce pays,
aborde le sujet d’une manière réductrice et même dévoyée, tant il focalise sur
des exceptions et des témoignages, de surcroît inexacts ou impossibles à vérifier.
Le titre choisi-« Yémen :Je pense aux Algériens restés dans les autres
villes »- suggère, à lui seul, au lecteur l’ « abandon » de la majorité de nos frères
et sœurs dans ce pays livré à la guerre. Il renseigne donc sur la propension de ses
auteurs à présenter le sujet de façon biaisée. De même qu’il occulte presque
totalement les efforts consentis par l’Etat algérien pour protéger ses
ressortissants résidant dans ce pays frère, pâtissant de l’instabilité et de la guerre.
S’agissant de ce dernier point justement, et même s’il est de son devoir de le
faire, il est utile de rappeler que l’Algérie est l’un des rares pays au monde à
n’avoir jamais lésiné sur les moyens, ni ménagé ses efforts pour venir au secours
de ses citoyens là où ils se trouvent.
Les nombreuses opérations d’évacuation de nos compatriotes menées,
avec succès ces derniers mois, en Libye, en République Centrafricaine et à
Ghaza, sont là pour attester de cet engagement constant et de cette disponibilité
permanente de l’Etat à répondre présent à l’appel de ses enfants quelles que
soient les conditions et dans toutes les circonstances.
Ainsi et avant même que la situation sécuritaire au Yémen ne s’aggrave
au point où elle se trouve à l’heure actuelle, une cellule de veille et de suivi a été
mise en place au niveau du Ministère des Affaires Etrangères. Elle a travaillé
des semaines durant sans interruption, en amont de la survenance du pic dans la
crise yéménite, sur toutes les hypothèses et tous les scénarios possibles, pour
mettre en place les mécanismes requis et réunir les meilleures conditions pour
garantir le succès de toute opération de rapatriement de nos ressortissants et de
nos diplomates du Yémen, au cas où celle-ci s’avèrerait nécessaire.
L’ensemble des paramètres ont été examinés dans le menu détail, au
moment même où les services de notre Ambassade à Sanaa travaillaient
d’arrache-pied pour mettre en place le dispositif de rassemblement de tous les
membres de la communauté nationale en vue de leur rapatriement quand le
« top » sera donné.
Les contacts ont été pris et maintenus avec chacun des ressortissants algériens se
trouvant au Yémen, tout au long de la phase préparatoire de l’opération et les
conseils leur ont été prodigués pour rester vigilants et se tenir prêts à être
évacués au moment opportun.
Un peu plus de deux cent (200) Algériens se trouvaient au Yémen au
moment du déclenchement des raids aériens, parmi lesquels les diplomates et
leurs familles. La quasi-totalité de ceux parmi eux, qui ont souhaité rentrer ont
pu être évacués et sont arrivés à Alger, le 4 avril 2015. Le reste, soit une
cinquantaine, dont une grande majorité de femmes mariées à des ressortissants
yéménites, ont préféré rester. Les quelques compatriotes, soit moins d’une
dizaine, qui n’ont pas eu la chance de faire partie de ce voyage étaient bloqués
au moment du lancement de l’opération dans des zones et des villes auxquelles
il était impossible d’accéder, compte tenu des troubles qui y régnaient à ce
moment.
Le contact est aujourd’hui encore maintenu avec chacun d’eux en vue de
les exfiltrer conformément à un plan déjà arrêté. Pour parer à toute éventualité,
le contact est également permanent avec ceux qui sont volontairement restés.
Quelques-uns de nos ressortissants, notamment des étudiants et des
cadres exerçant au sein de compagnies étrangères ont pu, quant à eux, quitter le
Yémen, avant la détérioration de la situation dans ce pays, avec l’aide de notre
Ambassade.
La totalité de la communauté algérienne au Yémen avant et pendant les
évènements n’a jamais dépassé trois cent personnes (300), dont près de deux
cent trente (230) sont régulièrement immatriculés auprès des services
consulaires. Le chiffre de six cent cinquante (650) rapporté par vos journalistes,
est donc complètement fantaisiste et controuvé.
Laisser tacitement entendre que sur les six cent cinquante (650) avancé
arbitrairement, seulement cent soixante (160) ont pu regagner l’Algérie, est une
contre-vérité qui ne peut avoir d’autre but que celui de minorer l’action
entreprise par l’Etat et la présenter aux yeux du lecteur comme n’ayant qu’un
mérite relatif.
Dans le même article certains de nos concitoyens ont été catégorisés et
même stigmatisés à tort avec une facilité déconcertante. Cela contribue à
l’évidence à apporter l’eau au moulin de ceux qui continuent à nous regarder
avec méfiance et circonspection, tant ils ont été « nourris » pendant longtemps
par les informations distillées à travers les prismes déformants de ceux qui ne
nous ont jamais voulu du bien. Mais il s’agit là d’un sujet qui mérite d’autres
débats.