REGISTRE MINCE Dans l`opéra, les voix de femmes et les contre

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Tête
Dans l’opéra, les voix de femmes et les contre-ténors
utilisent prioritairement le registre de tête.
REGISTRE MINCE
Le registre de tête met sous
tension les cordes vocales de la
manière suivante :
faible contraction isotonique
de chaque corde vocale (CV).
Le muscle thyro-aryténoïdien
(TA) relie à l’avant le cartilage
thyroïde et à l’arrière le cartilage
aryténoïde pour lui permettre de
s’étirer en forme de lame mince ;
faible contraction des muscles faisant pivoter les aryténoïdes (crico-aryténoïdien
latéral – CAL), interaryténoïdien – IA) de manière à presser
AVANT
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faiblement l’un contre l’autre le bord des deux cordes vocales (CV) qui vibrent avec une largeur étroite d’accolement.
C’est la raison pour laquelle on parle de « registre mince » ;
forte contraction du muscle crico-thyroïdien (CT) qui
fait basculer vers le bas et l’avant le cartilage thyroïde, ce qui
a pour effet d’étirer au maximum la corde vocale (CV).
REPÉRAGE PIANO
Le registre de tête s’étend en moyenne sur les octaves 3, 4
et 5, selon la nature masculine ou féminine du larynx.
La 2
220 Hz
octave 2
La 3
440 Hz
diapason
octave 3
La 4
880 Hz
octave 4
La 5
1 760 Hz
octave 5
tête
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VOIX DE TÊTE CHEZ LA FEMME
cf. Yodel
cf. Sifflet
À l’inverse de la chanteuse d’opéra qui cherche à descendre
le plus bas possible dans son registre de tête pour conserver
la même couleur vocale, la chanteuse populaire utilise peu la
voix de tête dans le répertoire moderne.
VOIX DE TÊTE CHEZ L’HOMME
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Pour évoquer le registre de tête chez l’homme, on parle souvent de voix de fausset (falsetto en italien). Je n’aime pas cette
expression porteuse de l’idée qu’une voix masculine monte
dans le suraigu comme faussée, détournée de sa couleur normale, comme si le falsetto était une voix artificielle altérant
le timbre masculin naturellement grave.
Pourquoi un homme devrait-il uniquement chanter sur un
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Tête
mode lourd et grave ? Pourquoi une femme devrait-elle uniquement chanter sur un mode léger et aigu pour se sentir
femme.
Il y a peu d’exemples dans la musique pop de chanteurs utilisant systématiquement le registre de tête si ce n’est le succès
tout à fait hors norme du contre-ténor Klaus Nomi.
The Cold Song
Klaus Nomi
RCA / BMG 1985
De la collaboration du musicien
Le Génie, réveillé par Cupidon Henry Purcell (1659-1695) avec le poète
mais transi par les frimas, supplie John Dryden (1631-1700) naquit un opéra,
qu’on le laisse à nouveau mourir King Arthur (Le Roi Arthur), qui connut
un triomphe lors de sa création au
de froid...
XVII e siècle.
➤ Séquence 0 min 55
Cette œuvre recèle plusieurs trouvailles
Après une longue introduction
musicales dont l’air du génie du froid,
orchestrale, Klaus Nomi com- créé à l’origine par un baryton
mence à chanter en registre de (voix grave masculine) mais popularisé
poitrine (Do 3).
dans les années 80 par Klaus Nomi.
La particularité de cet air reste la
découpe répétitive des mots exprimant, par une sorte de
halètement, l’émotion du personnage.
What power art thou, who from below?
Quelle puissance es-tu,toi qui, du tréfonds ?
Hast made me rise unwillingly and slow...
M’as fait lever à regret et lentement...
➤ Séquence 1 min 17
Klaus Nomi passe en registre de tête surunwillingly et monte
au Do 4 jusqu’à la fin de la première strophe.
From beds of everlasting snow?
Du lit des neiges éternelles ?
➤ Séquence 3 min 08
Le chanteur atteint le Mib 4 sur la deuxième partie :
I can scarcely move or draw my breath?
Je puis à peine bouger ou exhaler mon haleine ?
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La mélodie reprend sa descente dans une très belle exhortation à la mort :
Let me, let me freeze again to death!
Laisse-moi être transi, laisse-moi mourir à nouveau de froid !
➤ Séquence 3 min 42
On retrouve le registre poitriné sur l’expression
again to death,
qui sonne comme le glas de la fin.
DR
J’étais au premier concert parisien
de Klaus Nomi. C’était au Palace,
rue du faubourg Montmartre, la boîte de
nuit emblématique des années 80.
Dans une avalanche de lumières
stroboscopiques, sur fond de fumigène
blanc, arrivait sur scène un personnage
complètement décadent avec un plastron
triangulaire en plastique blanc immaculé,
orné d’un gros nœud papillon noir.
Le visage recouvert d’une épaisse couche de
maquillage blanc, les lèvres rehaussées d’un
rouge à lèvres noir, les sourcils épilés
et redessinés, le front dégarni, bref l’allure
complètement déjantée d’un
« martien perdu dans notre monde »...
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